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Cameroun : voici les enjeux de la 111ème session du Conseil International du Cacao

Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a présidé ce 08 avril 2025 la cérémonie d'ouverture de l'événement suscité.…

Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a présidé ce 08 avril 2025 la cérémonie d’ouverture de l’événement suscité.

Yaoundé est la capitale mondiale du Cacao du 7 au 10 avril avec cette 111ème session du Conseil International du Cacao et des organes subsidiaires qu’elle accueille. «Cette session de l’ICCO au Cameroun restera gravée dans les annales comme un moment charnier pour la filière cacaoyère mondiale. Elle permettra non seulement de mettre en lumière les défis auxquels fait face cette industrie stratégique, mais aussi de mobiliser les acteurs autour d’une vision commune pour l’avenir », a déclaré l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO).

Dans son allocution d’ouverture, le Ministre du Commerce, par ailleurs Président en exercice du Conseil International du Cacao, a d’emblée fixé les enjeux de ces assises. « Il nous faut apporter des réponses aux interrogations et attentes légitimes des acteurs. Il nous faut rassurer les uns et les autres. Nous n’avons pas le droit de décevoir », a-t-il déclaré.
Le premier défi identifié concerne la juste rémunération des producteurs. Citant les travaux des experts, le Ministre a souligné que les cacaoculteurs ne perçoivent qu’environ 7% de la valeur générée par le cacao, une situation qu’il juge insuffisante.
Le Ministre a également dénoncé avec vigueur le manque de fiabilité des données sur la production mondiale de cacao. « L’expérience des dernières années a apporté la preuve du peu de fiabilité de ces données, qui ne prennent pas en compte la réalité sur le terrain », a-t-il affirmé, évoquant même une forme de « concours Lépine » entre pays producteurs qui chercheraient à manipuler leurs statistiques.
Cette opacité ne se limite pas à l’offre, mais concerne également les stocks détenus par l’industrie et la demande réelle de broyage dans les pays consommateurs. « Comment peut-on dès lors travailler sérieusement et prétendre, paradoxalement, à des prix transparents et rémunérateurs, alors que l’on n’est pas soi-même transparent ? », s’est interrogé le ministre camerounais du Commerce.
Le Ministre n’a pas manqué de souligner que les préoccupations de l’industrie et des consommateurs concernant respectivement leurs marges et leur pouvoir d’achat sont également légitimes. Il a rappelé que si les producteurs partagent la préoccupation de la durabilité environnementale, leur combat principal reste celui des « prix justes, équitables et transparents ».
En conclusion de son intervention, le Président en exercice du Conseil International du Cacao a appelé à un examen critique des modèles économétriques utilisés jusqu’à présent, dont la fiabilité est remise en cause par les fluctuations de prix que tous déplorent. Cette réflexion devrait constituer, selon lui, les bases du prochain plan d’action stratégique 2024-2029 de l’organisation.

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