L’information est révélée dans un communiqué publié le 11 juin 2024 par la banque centrale de la sous-région.
La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), a lancé le 11 juin une nouvelle opération d’injection de liquidité dans les banques, d’un montant de 120 milliards de FCFA.
Cette opération intervient pour la première fois depuis février 2023, lorsque la Banque centrale avait suspendu ces opérations. Au niveau de la BEAC, l’on n’indique pas si cette reprise des injections de liquidités est ponctuelle, ou si elle va se poursuivre dans les jours à venir. L’on observe qu’elle survient après 15 ans de durcissement des conditions de crédit.
En effet, la suspension des opérations d’injection de liquidités dans les banques de la CEMAC rentrait dans le cadre du durcissement de la politique monétaire contre l’inflation origine monétaire (20%) dans cette sous-région. Cette décision avait été précédée par une réduction progressive des injections hebdomadaires de liquidités dans les banques, passant de 250 milliards de FCFA à seulement 50 milliards de FCFA.
Inflation en zone Cemac
Cette nouvelle opération intervient alors que la Banque des Etats de l’Afrique centrale agit pour endiguer l’inflation dans la zone Cemac. L’objectif est selon RFI de casser le phénomène de surliquidité dans la zone devenu structurel et qui contribue à l’inflation. Alors que pendant la période Covid-19, la BEAC avait dû injecter des liquidités, environ 500 milliards de FCFA, aujourd’hui la situation est inverse. Les banques disposent de « liquidités oisives ». Elles préfèrent stocker ou investir dans des obligations du Trésor au long cours, souvent par crainte de perdre leurs investissements (projets non contrôlés, climat des affaires délétères, risques de troubles).
Pour lutter contre cela, la BEAC a réalisé en janvier une première émission de bonds à destination des banques privées afin qu’elles confient 25 milliards de leurs liquidités à la Banque centrale. Une première initiative peu suivie, car seuls 9 milliards ont été réunis.