Le président Paul Biya a signé la loi le 27 décembre, faisant du Cameroun le deuxième pays de la région à adopter un cadre juridique national sur la répression de la piraterie et des infractions maritimes.
Le Cameroun a adopté une loi portant répression de la piraterie et sécurité générale de la navigation maritime dans ses eaux. Le Nigeria a été le premier à adopter une loi similaire en 2019. Cette signature du Cameroun intervient six mois après que le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté un texte obligeant les pays du Golfe de Guinée à criminaliser la piraterie et les vols à main armée en mer.
L’objectif principal a été de garantir la sécurité des navires au mouillage de Douala, principalement en utilisant des gardes armés locaux à bord des navires. Le cadre juridique actuellement en place devrait constituer un moyen de dissuasion crédible contre les gangs de pirates. Plus important encore, à mesure que la piraterie dans le golfe de Guinée évolue vers d’autres infractions maritimes telles que le vol de pétrole, les pays de la région sont encouragés à renforcer leurs capacités nationales en matière de maintien de la sécurité maritime.
Par conséquent, la décision du Cameroun d’harmoniser un cadre juridique national pour la prévention de la piraterie et des vols à main armée en mer est un pas dans la bonne direction. En effet, des cadres régionaux tels que le Code de conduite de Yaoundé ont joué un rôle déterminant dans la lutte contre la piraterie. Toutefois, le passage à une approche nationale est encore plus efficace.
Selon maritime-executive, « cette loi constitue une étape cruciale dans la sécurité maritime du golfe de Guinée, les autorités maritimes nationales du Cameroun étant habilitées à punir toute activité illégale menaçant la sécurité de la navigation dans ses eaux territoriales. La loi adopte notamment une position sévère à l’égard des infractions liées à la piraterie, au terrorisme à bord des navires, à la pollution des voies navigables et au financement d’actes de piraterie« .
Pour toutes ces infractions, la peine est la réclusion à perpétuité en cas de condamnation. Les amendes varient de 16 000 $ à 4 millions de dollars selon le crime. Si les eaux territoriales camerounaises sont restées relativement sûres, quelques incidents de piraterie enregistrés depuis 2019 ont poussé le gouvernement à agir. « C’est une nouvelle formidable pour le Cameroun et toute la région. Cela sera sûrement utile alors que la région de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) s’efforce d’adopter sa loi complémentaire pour le transfert des suspects de piraterie », a commenté le Dr Ifesinachi Okafor-Yarwood, spécialiste de la sécurité maritime basé à l’Université de St. Andrews selon maritime-executive.