Du 12 au 17 mai 2025, le Centre Touristique de Nkolandom accueille les travaux de révision des programmes de formation en médecine, pharmacie et spécialités médicales. Une réforme stratégique, placée sous l’égide du Pr Kuaban Christopher, qui ambitionne de former un personnel de santé plus qualifié, compétitif et apte à soutenir le développement socio-économique du pays.
Un levier pour dynamiser le système de santé et l’économie nationale
La qualité de la formation médicale n’est pas seulement une question de santé publique; elle est aussi un pilier central du développement économique durable. C’est sur cette base que s’est ouvert à Nkolandom le 12 mai dernier, la prévalidation des nouveaux programmes de médecine générale, pharmacie, odontostomatologie et cycles de spécialisation (chirurgie, cardiologie, pédiatrie, urologie, médecine d’urgence, neurologie, etc.), en présence des doyens des facultés concernées et d’experts de la santé.
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Sous la coordination du Pr Kuaban Christopher et la supervision du Pr Nchouwat Amadou, Directeur des Accréditations Universitaires et de la Qualité au ministère de l’enseignement supérieur, ces assises visent à aligner la formation des professionnels de santé sur les standards internationaux, tout en répondant aux besoins nationaux.
Objectif, produire des ressources humaines compétentes capables non seulement de relever les défis sanitaires du pays, mais aussi de participer pleinement à son essor économique. Car un système de santé performant attire les investissements, renforce la productivité nationale et réduit les coûts liés aux évacuations sanitaires.
En 2019 par exemple, les évacuations sanitaires à l’étranger ont coûté près de 1,5 milliard de FCFA au Trésor public camerounais, selon le ministère de la Santé publique .
Le Cameroun compte environ 1,2 médecin pour 1 000 habitants, selon une étude publiée en 2023 par le magazine économique américain CEO World, ce qui est inférieur à la norme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prescrit un ratio de 4,45 travailleurs de la santé (médecins, infirmiers et sages-femmes) pour 1 000 habitants afin d’assurer la couverture sanitaire universelle et atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici 2030.
À moyen terme, la professionnalisation accrue des médecins, pharmaciens et spécialistes camerounais pourrait aussi favoriser la croissance d’un marché local de soins de qualité, renforçant la souveraineté sanitaire du pays. En créant un environnement favorable à la recherche, à l’innovation biomédicale et à l’entrepreneuriat dans le secteur de la santé, le Cameroun pourrait stimuler un pan entier de son économie.
L’amélioration de l’offre de formation s’inscrit également dans une logique d’employabilité. Dans un contexte de chômage des jeunes diplômés, un secteur médical structuré, modernisé et connecté aux réseaux de santé africains et internationaux représente un vivier d’opportunités économiques, tant pour les praticiens que pour les investisseurs.
Selon l’Institut national de la statistique (INS), le taux de chômage chez les jeunes camerounais âgés entre 25 et 35 ans et titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur est de 14,8 %, soit cinq fois celui des non-scolarisés de la même tranche d’âge évalué à 3 % .
Enfin, cette réforme est aussi un signal fort adressé aux partenaires internationaux, souvent attentifs à la qualité des systèmes de formation dans le cadre des financements de projets sanitaires ou des programmes de coopération universitaire. Elle ouvre ainsi la voie à de nouvelles collaborations régionales et internationales, avec à la clé des transferts de technologies, de compétences et de capitaux.