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Africa CEO Forum 2025 : les problématiques de la 12è édition

Les 12 et 13 mai prochain, plus de 2 000 leaders économiques et politiques se réunissent à Abidjan pour poser…

Les 12 et 13 mai prochain, plus de 2 000 leaders économiques et politiques se réunissent à Abidjan pour poser les jalons d’un partenariat public-privé capable de relancer l’Afrique dans un monde en mutation.

 

La 12e édition de l’Africa CEO Forum s’ouvre dans un contexte mondial instable, où l’Afrique doit composer avec l’explosion de la dette, le repli protectionniste et la montée des tensions géopolitiques. Pour Amir Ben Yahmed, président directeur général de Jeune Afrique Media Group et co-organisateur de l’événement, « le secteur privé africain est le super-pouvoir des gouvernements qu’ils ignorent parfois ».

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À l’heure où les aides au développement se réduisent, comme l’illustre l’arrêt récent de la contribution américaine aux fonds concessionnels de la Banque Africaine de Développement (BAD), entraînant un déficit de 555 millions de dollars, la croissance du continent dépend plus que jamais de ses entreprises.

L’Afrique a longtemps été dépendante des financements extérieurs, qu’ils soient publics ou privés. Or, face à une dette qui explose et à une économie mondiale en crise, le désengagement des partenaires internationaux devient de plus en plus visible. De nombreuses institutions financières internationales, comme le FMI ou la Banque mondiale, ont revu leurs priorités, réduisant leur soutien aux pays africains, ce qui entraîne des tensions économiques internes.

Dans ce contexte, la rencontre entre l’État et le secteur privé pourrait redéfinir les relations de financement.  Cependant, la question demeure : le secteur privé africain est-il suffisamment structuré et prêt à investir massivement dans des projets d’infrastructure ou des initiatives industrielles à grande échelle ?

Les banques africaines, comme Afriland First Bank et BGFI Bank Cameroun, qui seront présentes à l’Africa CEO Forum 2025 à Abidjan, pourraient jouer un rôle essentiel dans ce processus, mais leur capacité à supporter seuls les poids financiers nécessaires à l’émergence du continent, reste une question cruciale.

Un “New Deal” pour rebattre les cartes

C’est tout le sens du thème de cette édition : “Un New Deal public-privé peut-il rebattre les cartes en faveur du continent ?”. Pour les organisateurs, il est urgent de revoir les règles du jeu, afin de permettre aux entreprises africaines d’occuper un rôle moteur dans des domaines clés : autosuffisance alimentaire, industrialisation, transition numérique. « Le secteur privé a l’innovation, la capacité financière et l’agilité que les États n’ont plus aujourd’hui », martèle Amir Ben Yahmed.

Trois axes prioritaires seront au cœur des discussions : améliorer la qualité des politiques publiques, renforcer les politiques industrielles, et accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

Zlecaf : de la promesse à l’action

Lancée en 2019, la Zlecaf peine à convaincre. « On est passé de 15 % à environ 17-18 % d’échanges intra-africains en six ans. C’est très en dessous de l’objectif fixé de 22 % pour 2023, » regrette Ben Yahmed. À titre de comparaison, ces échanges représentent 50 % en Asie et plus de 70 % au sein de l’Union européenne. « Pour les 1 000 chefs d’entreprise sondés en amont du Forum, le constat est clair : manque de transparence, de coordination et de communication » poursuit-il.

L’enjeu est de taille, car la Zlecaf représente l’un des plus puissants leviers de croissance économique inclusive sur le continent. Cette édition du Forum se veut un moment de vérité pour remettre le projet sur les rails et relancer une dynamique collective.

Autre enjeu phare : l’intelligence artificielle (IA). Avec une cinquantaine de startups tech invitées et la présence du CEO d’Orange Monde, le Forum entend faire de l’IA une opportunité concrète pour le continent. Mais cela suppose un effort stratégique sur trois fronts : « la formation de tous les jeunes talents africains en Science, Technology, Engineering and Mathematics, former une nouvelle génération d’agents IA, investir dans l’énergie renouvelable, et développer des infrastructures numériques solides », insiste Amir Ben Yahmed.

Africa CEO Forum Abidjan 2025 : les chiffres …

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 2 000 participants venus de plus de 73 pays, 350 membres de gouvernements africains, 250 journalistes, et plus de 650 femmes leaders attendues à Abidjan les 12 et 13 mai. L’Africa CEO Forum 2025 s’annonce comme l’édition de la maturité, où l’Afrique décide enfin de faire bloc autour de ses entreprises

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