Le ministre d’Etat, porte-parole du parti au pouvoir contredit le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement au sujet de la candidature du président Paul Biya.
Tout se passe sur les ondes de Radio France Internationale à trois mois de l’élection présidentielle et à quelques jours de la convocation du corps électoral. Alors que le président Paul Biya, président de la République et président national du Rdpc parti au pouvoir garde le silence sur sa candidature, la question se pose au sein de l’opinion. Christophe Boisbouvier saisit l’occasion de la rupture de l’alliance entre le Rdpc, le Fsnc, l’Undp pour demander ce qu’il en est.
Pour le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, il faut attendre l’annonce du chef de l’Etat. Il peut confirmer sa candidature. Tout comme il peut surprendre en désignant quelqu’un d’autre. « C’est du 50/50 », a-t-il précisé dans l’entretien diffusé le 07 juillet matin. Le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, porte-parole du parti au pouvoir, n’a pas approuvé cette déclaration.
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Dans l’après-midi, il a annoncé par communiqué avoir accordé un entretien à Radio France Internationale à diffuser en partie le 07 juillet à 19h30 et le 08h matin en intégralité. Dans cette sortie, le ministre d’Etat Jacques Fame Ndongo lève l’incertitude suscitée après le passage du ministre René Sadi sur la même chaîne. En conformité avec l’article 27 alinéa 3 des statuts du Rdpc, « c’est le président national du parti Son Excellence Paul Biya qui est le candidat (…) L’information que je vous livre est puisée à très bonne source (…) C’est bien vérifié, c’est bien recoupé. Pas de doute là-dessus ».
L’un parle au nom du gouvernement et l’autre au nom du parti. Mais tous sont membres influents du même parti et préparent l’élection présidentielle dans un même contexte. D’où vient-il que le son soit discordant au moment où tous les regards sont braqués sur le chef de l’Etat, attendant qu’il réalise sa promesse d’annoncer sa décision à l’opinion ? Si les anciens du régime se déchirent, c’est aussi en raison du silence du chef de l’Etat et de son « absence apparente » de la scène politique nationale.
À un moment aussi sensible, le chef de l’Etat ne fait pas d’apparence publique. Il est lu à travers les réseaux sociaux. Il agit à travers son secrétaire général par le biais des instructions. En vue de la campagne électorale, il mène des concertations par l’entremise du ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh. Il n’est visible que par la présence de ses portraits géants. Même la rupture de l’alliance avec ses alliés Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary avec qui il a gouverné ces derniers 28 ans, ne l’a pas poussé à prendre la parole. Elle serait, entre autres, une cause des sons discordants provenant du régime ces derniers temps. Les collaborateurs du chef de l’Etat qui acceptent de s’exprimer préfèrent les chaînes de radio et de télévision étrangères malgré les conséquences possibles sur l’image du pays et celle des institutions.