Politique



EN CE MOMENT


Cameroun : Issa Tchiroma Bakary déballe le fond des silences du président Paul Biya

L’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a fait sa première sortie médiatique après sa démission. Issa Tchiroma…

Le président Paul Biya ne gouverne plus le pays

L’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a fait sa première sortie médiatique après sa démission. Issa Tchiroma Bakary déclare que Paul Biya ne gouverne plus le pays.

Des opposants politiques et quelques acteurs de la société civile ont tôt fait de remarquer que le Cameroun est sous la gouvernance d’autres personnalités que le président de la République Paul Biya. Mais, les collaborateurs de ce dernier, les responsables de son parti le Rdpc ont aussitôt répliqué et de manière continue en balayant du revers de la main ces remarques et dénonciations.

Aujourd’hui, Issa Tchiroma Bakary, l’un des chanteurs de louanges du président Paul Biya d’hier, a recouvré sa lucidité. Il a la liberté de tout déballer après sa démission du gouvernement. « Aujourd’hui malheureusement le président de la République est atteint par l’âge. Il n’a plus le pouvoir physique avec ses contraintes, ses exigences. Il n’a plus la force pour exercer. Donc lui au pouvoir aujourd’hui, en vérité ce n’est pas lui qui gouverne », a déclaré l’ancien ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



Dans sa première sortie après l’émission sur BRUT Afrique, un web média, Issa Tchiroma Bakary dévoile les raisons qui l’ont poussé à claquer la porte du gouvernement. Le président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) cite d’abord une gouvernance par procuration au moment où le chef de l’Etat est invisible et inaccessible. « J’avais pris la décision de l’accompagner jusqu’à la fin de sa carrière. Malheureusement, il se trouve que le chef de l’État est inaccessible, il est invisible. Aujourd’hui, ne sachant à quel saint se vouer, compte tenu de l’impossibilité d’être en contact avec lui, pour discuter, partager avec lui, je me suis trouvé dans la nécessité, dans l’obligation de retirer mon engagement que je lui avais fait pour l’accompagner ». Dans le même sillage, Issa Tchiroma relève l’absence de conseils de ministres en 14 ans de présidence.

Ensuite, l’ancien membre du gouvernement dénonce le silence et la distance du chef de l’Etat vis-à-vis du peuple. Pour lui, le président Paul Biya semble être « autiste », « distant », et ce, au regard de plusieurs faits. Ce sont en l’occurrence le non-remplacement de quatre ministres décédés, l’assassinat « brutal » et « sauvage » d’un journaliste à Yaoundé, dont l’affaire est sans suite depuis plus de deux ans devant le tribunal militaire de Yaoundé. Là-dessus, « le chef de l’État nous donne l’impression d’être autiste », lance Issa Tchiroma.

Enfin, l’ancien ministre des Transports dénonce la paralysie d’un gouvernement qui a cessé d’être au service de la nation et qui est divisé en clans. Des clans qui s’affrontent pour hériter du pouvoir alors que le chef de l’Etat est encore en poste. Ce qui se présente comme un signe annonçant la fin de règne. « Il y a un clan qui appartient à telle famille, à telle caste, et un autre clan qui appartient à telle autre famille. Ce pouvoir, relevant de la souveraineté du peuple, se trouve donc accaparé par ces deux groupes qui se battent pour le triomphe de leurs intérêts, mais surtout qui se battent dans la perspective du changement du chef de l’État à la tête de la nation », explique Issa Tchiroma Bakary qui se lance dans la conquête des suffrages en vue de son élection à la présence de la République.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP