Au cours de la conférence de presse tenue le 10 décembre, le ministre de l’Administration territoriale a clarifié les raisons de la suspension des cinq ONG et associations.
Les Organisations non gouvernementales et les associations suspendues pour trois mois au Cameroun doivent se conformer à la loi pour bénéficier de la levée de suspension. Elles ont par ailleurs jusqu’à la fin du mois de décembre pour produire un rapport annuel d’activités. Ce sont entre autres, des exigences énoncées par le ministre de l’Administration territoriale. Paul Atanga Nji, avant d’insister sur ces points, a donné des explications sur les motifs de suspension des ONG.
Selon le ministre, ces structures ne respectent pas la loi à plus d’un titre. A titre illustratif, le membre du gouvernement soutient sur la base des rapports de l’Agence nationale d’investigation financière et des rappels à l’ordre du Groupe d’action financière GAFI, que certaines associations reçoivent des financements de l’extérieur. Pourtant, « Vous ne devez pas recevoir un franc venant de l’étranger (…) Les financements proviennent de vos membres et adhérents », parlant au REDHAC. Mais, « Ces associations ont reçu en un temps record près de 16 milliards de Fcfa, ce qui est déjà une violation des textes ».
Pour ce qui est des ONG, elles « peuvent recevoir des dons, des legs et certains financements par des organismes nationaux et internationaux. Toutefois, ces financements sont encore encadrés. Parce qu’il faut savoir qui vous donne de l’argent », a expliqué le Minat.
Ces explications répondent aux nombreuses réactions issues de toutes parts après l’interdiction d’activités aux cinq ONG et associations. Pour la plupart, ces réactions ont dénoncé la restriction de libertés, et surtout une cabale contre le REDHAC, principale organisation de défense des droits humains. Nombreux soutiennent que le régime veut par cet arrêté ministériel, empêcher que le Réseau poursuive son travail au Cameroun.
Mais pour le ministre, il faut éviter l’amalgame. « Notre démarche vise à lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. C’est pour cela que les associations et les ONG doivent présenter obligatoirement les rapports d’activités annuels et un rapport financier », insiste le patron de la territoriale.