Cameroun-Yaoundé: des espèces protégées à ciel ouvert au quartier Nkolndongo

Deux personnes se livrant au trafic d’écailles de pangolin depuis cette zone ont été arrêtées  lundi à Yaoundé. C’était au cours d’une opération menée par la délégation régionale des forêts et de la Faune du Centre et de policiers du commissariat de 10ème arrondissement à Yaoundé.

Le marché Nkolndongo à Yaoundé est bien connu pour ses viandes rares et poissons d’eaux douces. Des espèces prisées par les populations. Sauf qu’au milieu de ces marchandises, il n’est pas rare que les commerçants présentent des espèces protégées par la loi faunique. C’est le cas du pangolin ou encore des parties de cet animal notamment les écailles.

Deux présumés trafiquants opérant dans ce quartier ont été appréhendés lundi au cours d’une opération conjointe de la délégation régionale des forêts et de la faune de la région du Centre et des policiers du commissariat du 10ème arrondissement.

Ils ont été attrapés en possession de 42 kg d’écailles de pangolin. Ils transportaient leur «marchandise» lorsque l’un d’eux a aperçu les éléments de la police qui se dirigeaient vers eux. Il a alors pris ses jambes à son cou. Le deuxième suspect profitant de la confusion s’est réfugié dans un hôtel de la place. Ils seront tous les deux appréhendés.

Les enquêtes préliminaires révèlent que les présumés trafiquants opèrent depuis leur base située dans le quartier de Nkolndongo depuis plusieurs années. Ils seraient d’ailleurs populaires auprès des vendeurs de viande de brousse du quartier. Ils se ravitaillent en général auprès des braconniers et trafiquants à Nanga Eboko (département de la Haute-Sanaga) et des villages environnants.

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Depuis le début de l’année 2019, sept présumés trafiquants ont été arrêtés pour trafic d’écailles de pangolin au cours d’opérations menées dans le cadre d’une collaboration entre le ministère des Forêts et de la Faune et l’Organisation non gouvernementale, LAGA.

Les pangolins sont considérés comme les mammifères les plus trafiqués dans le monde et la demande croissante d’écailles en Chine et dans d’autres pays asiatiques a entraîné une forte augmentation des prix. D’où l’intérêt des braconniers et trafiquants. Selon les statistiques de LAGA, 7,5 tonnes d’écailles de pangolin ont été saisies au cours des cinq dernières années et 55 personnes en possession de cette espèce faunique.

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Les braconniers et présumés trafiquants des villages environnants y transportent «leur marchandise» pour les acheminer dans les capitales.

Un homme a été interpellé pour trafic et vente d’écailles de pangolin à Doume, dans la région de l’Est Cameroun. Il a été arrêté par des agents de la Délégation divisionnaire de la forêt et de la faune du Haut Nyong, le 3 février, alors qu’il tentait de vendre 40 kg d’écailles de pangolin.

L’opération a été menée en collaboration avec la police, le cabinet du procureur de la République avec l’assistance technique de LAGA, un groupe de protection de la nature.

L’homme a été arrêté chez lui au moment où il déplaçait son butin. Selon les informations recueillies, il appartient à un important réseau de trafic dans la région. Les membres de ce groupe ont été traqués par une équipe d’enquêteurs pendant plus de six mois. Le réseau est spécialisé dans la fourniture d’énormes quantités d’écailles de pangolin dans la région, qu’ils revendent dans les grandes villes, Yaoundé et Douala.

Les agents de sécurité avaient pour cible, deux trafiquants. L’un d’eux a pris la fuite dès qu’il a aperçu les forces de sécurité. A bord d‘une moto, il a pu se faufiler dans les dédales d’un quartier et échapper aux équipes. Son compère n’a pas eu la même chance et s’est vu arrêter et sa « marchandise » saisie.

Située le long de l’autoroute Yaoundé-Bertoua, à environ 278 km de Yaoundé, la ville de Doume s’est vite transformée en plaque tournante de collecte et la fourniture d’écailles de pangolin.

Les braconniers locaux et les trafiquants des villes et des localités comme Abong-Mbang, Dimako, Bertoua, Nden-Ndam, Kouen, Mendim, etc. y transportent et y revendent des écailles. Celles-ci sont achetées et stockées par certains grands trafiquants basés à Doume qui les transportent à leur tour à Yaoundé et à Douala, où ils fournissent d’autres trafiquants qui en exportent au Nigeria et en Asie (les écailles sont prisées pour leurs «vertus thérapeutiques»).

En mai 2018 déjà, trois personnes ont été arrêtées dans la ville pour trafic d’écailles de pangolin. La loi faunique camerounaise précise que toute personne reconnue coupable de ces accusations encourt une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans et une amende pouvant aller jusqu’à 10 millions FCFA.