Les deux opposants soutiennent que l’ordonnance présidentielle « punit les pauvres », ce qui relève de « l’irresponsabilité politique ».
Des dispositions de l’ordonnance n°2024/001 du 20 juin 2024 ne laissent pas des hommes politiques indifférents en raison de la revalorisation des prix des timbres, taxes et autres impôts. Le volet de ces augmentations qui suscite plusieurs réactions est le passage du prix du timbre de la Carte nationale d’identité de 2 800 francs CFA à 10 000 francs CFA. Pour l’établissement de la CNI, le Camerounais devra débourser 15 500 au moins en tenant compte du certificat de nationalité 3 500 francs CFA et de la copie d’acte de naissance 2 000 francs CFA.
Selon l’avocat Me Akere Muna, « c’est une mesure qui punit les pauvres. Comme le pape l’avait dit, ‘’on juge le pays par la façon dont il traite ses pauvres’’ ». Considérant le nouveau prix de revient de la CNI, l’ancien bâtonnier fait remarquer que « pour chaque dix millions de Camerounais, le gouvernement collectera 100 milliards de francs CFA. Il se demande pourquoi le citoyen pauvre devrait supporter ce fardeau alors que le gouvernement peut se faire payer au moins 900 milliards de francs auprès de Glencore.
Pour Maurice Kamto, cette ordonnance présidentielle « atteste indéniablement de l’indigence financière et de l’impécuniosité de l’État ». Le texte « trahit donc la pression financière à laquelle le pays fait face depuis un bon moment déjà, notamment vis-à-vis de ses créanciers internationaux, conséquence de la gestion insouciante, incompétente et irresponsable du régime-RDPC ».
Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun pense que le régime devrait plutôt réduire le train de vie de l’Etat pour rembourser les dettes causées à travers une série de scandales. « Cette hausse vertigineuse des timbres (…) relève de l’irresponsabilité politique ». Par conséquent, « le MRC dénonce la violence psychologique et sociale » que cette ordonnance présidentielle entraîne. Le parti « demande son annulation » et exigent des explications au gouvernement pour le choix d’une entreprise étrangère pour la production des titres identitaires au Cameroun.