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« Landry Nguemo ou la tragédie des usagers de nos routes », Alain Belibi

Le journaliste a fait une sortie face au décès tragique de l'ex-international Camerounais Landry Nguemo, survenu hier 27 juin 2024,…

Landry Nguemo est mort

Le journaliste a fait une sortie face au décès tragique de l’ex-international Camerounais Landry Nguemo, survenu hier 27 juin 2024, des suites d’accient de la circulation.

« Il allait son chemin tranquille et traversait cette période poétiquement désignée la fleur de l’âge. Devant lui s’ouvraient des horizons de mille couleurs, qui chantaient une manière de ‘ballade des gens heureux’. Lui semblait néanmoins affectionner la discrétion, économe de ses mots et protecteur de son bonheur. Car la fortune lui souriait. Et pas seulement celle qui se donne aux happy few possesseurs de comptes en banque. Mais celle aussi qui se conquiert dans la chaleur d’une famille heureuse et auprès d’amis cultivant le même art de vivre.
L’avenir parlait des prochains épisodes de ce destin sans histoire qui se construiraient à l’image de l’édifice-symbole de Dschang, celui-là dont la célébration s’est tra-giquement terminée.
Dans ce pays nôtre où le vice paraît avoir définitivement vaincu la vertu, l’hypothèse d’un camion f-ou n’est jamais totalement à exclure. Sur cette route Obala-Ebebda, ils sont particulièrement nombreux et règnent sans partage. On les sait d’un fonctionnement défec-tueux. On n’ignore rien de la mentalité fougueuse de leurs chauffeurs. On mesure la fulgurance de leur vitesse à la force du vent qu’ils déplacent, et aussi aux gravillons qui s’échappent de leurs bennes.
Le camion f-ou de Landry Nguemo, pour ainsi dire, était un cocktail Molotov de ce genre. Il lui a suffi d’une fraction de seconde pour tirer un trait sur les réjouissances de Dschang et pulvériser la perspective du voyage qui devait conduire le footballeur auprès de sa famille en France. Des vies se sont envolées dans le choc, cependant que le champion de Formule 1 s’évanouissait dans la nature.
La suite de ce récit aurait pu être une longue litanie d’interrogations sur ce curieux et douloureux pli que nous avons pris d’identifier nos abcès tout en les laissant suppurer plutôt que de les crever. Car qui ignore ce qui se passe sur la route d’Obala ? Une question qui traîne de nombreuses et désespérantes autres à sa suite. Mais à quoi bon ? »

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