Pour Yassa, j’accuse… !

Yassa est l’un des sept villages constitutifs du canton Bakoko de Douala dont Albert Roger Milla ainsi que Sa Majesté Madiba Songuè Salomon, par ailleurs l’un des sénateurs du département du Wouri dans la région du Littoral et chef de premier degré dudit canton, sont les illustres fils. Jadis constitué de quatre maisons et situé à une dizaine de kilomètres de l’aéroport international de Douala sur l’axe lourd Douala/Yaoundé, Yassa a connu un essor fulgurant au cours de la dernière décennie. Yassa, cœur du canton Bakoko Douala par sa superficie qui s’étale sur plusieurs kilomètres en bordure de l’axe lourd et sur les deux côtés dudit axe à certains endroits, est aussi la porte d’entrée et de sortie de la ville de Douala y compris pour les usagers se rendant dans les régions de l’Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest d’une part et ceux en direction des régions du Centre, de l’Est, du grand Nord et des pays limitrophes tels que la RCA et le Tchad. Par ailleurs, Yassa est situé à un jet de pierres du Complexe sportif de Japoma en construction qui abritera les matchs de la CAN 2019 prévue au Cameroun. Le carrefour Yassa est également un point de rencontre des usagers en provenance de Ndokoti via l’axe Nyala, Japoma et Nkolbong.

Fort de cette position carrefour qui lui a valu des convoitises multiples, Yassa n’a pas échappé au boom foncier lié à la croissance démographique galopante dans la ville de Douala. Très rapidement, de nombreux projets structurants du gouvernement camerounais, des usines et entreprises privées, des constructions de résidences privées, des écoles, collèges et annexes universitaires y compris des commerces et autres stations-services ont poussé comme des champignons, faisant passer Yassa d’un paisible village à une localité péri-urbaine.

Cette mutation de Yassa tant souhaitée par les yassaiens s’est faite malheureusement dans un capharnaüm indescriptible au mépris des règles basiques d’urbanisme et d’habitat ainsi que des aspirations légitimes des populations locales à la modernité. Les produits chimiques déversés par les usines dans les rivières, jadis mamelle nourricière des yassaiens par leurs abondants poissons et eaux de consommation, ont obligé les populations à changer de mode de vie. Les nuisances sonores des bars, commerces et autres églises réveillées qui jonchent les rues et se disputent la clientèle par la puissance de leurs décibels respectifs viennent nuire à la quiétude historique des yassaiens. L’hygiène et l’insalubrité prennent des proportions inquiétantes notamment avec les abondantes ordures du marché spontané et des ménages y compris les toilettes de fortune sises à proximité des bars et dont les déjections diffusent des odeurs pestilentielles à longueur de journée, faisant le lit de milliers de mouches et autres rongeurs et cafards.

Depuis quelques mois et chaque jour un peu plus, Yassa est devenu le nouveau temple du désordre galopant à Douala. Cette anarchie criarde se manifeste par l’obstruction et la confiscation de la chaussée par les usagers inciviques, ce qui perturbe la libre circulation des biens et des personnes et multiplie les risques d’accidents de la circulation. Un marché spontané s’est développé progressivement au Carrefour Yassa. Les commerçants et marchands ambulants occupent sauvagement la chaussée et le domaine public avec leurs denrées, vivres frais, marchandises, étals, kiosques, matériaux de construction, garage automobile et motos, laveries etc. Les fournisseurs des commerces, les taximen et les « moto taximen » stationnent avec arrogance leurs véhicules et motos en plein carrefour, invectivant les usagers qui s’opposent à leur incivisme et obstruant totalement la bretelle qui rejoint le village Yassa. La relocalisation à Yassa du stationnement des camionneurs en direction de la RCA et du Tchad a favorisé la montée de l’insécurité et de la criminalité dans la localité. Les forces de l’ordre à Yassa ont rapporté à plusieurs reprises que ce stationnement est devenu un fumoir et un nid de brigands dont les activités portent atteinte à la sécurité et la quiétude des Yassaiens.

L’occupation anarchique du domaine public et des servitudes d’utilité publique à Yassa marquée par des constructions illégales souvent avec des matériaux finis, des kiosques de fortune, des églises, mosquées sur les emprises et sous les lignes de la haute tension se fait en violation de la réglementation en matière de construction, d’urbanisme, de circulation routière et de régime foncier et domanial. Comme si cela ne suffisait pas, il y a un peu plus de deux mois, des gares routières spontanées et anarchiques avec leur lot de chargeurs ambulants ont rejoint le carrefour Yassa, stationnant et déversant leurs passagers sur la chaussée en violation des usages et règles en la matière.

Fort de ce qui précède, à la lumière de la politique gouvernementale en matière de décentralisation et de  développement local, de l’urbanisme et de l’habitat et s’appuyant sur l’arrêté préfectoral N° 22/2013/AP/C19/3P du 31 janvier 2013 portant création d’une plateforme de lutte contre le désordre urbain et la protection des civils dans la ville de Douala, les ressortissants de Yassa ont saisi les autorités compétentes afin de solliciter leur intervention et siffler la fin de la recréation au Carrefour Yassa. Convaincu que le gouvernement détient le monopole de la puissance publique, les yassaiens regroupés au sein de l’Association des Ressortissants de Yassa pour le développement local (ARYDEL), s’engagent à s’investir en collaboration avec les pouvoirs publics locaux au désengorgement du Carrefour Yassa. Un comité de vigilance local a été constitué pour sensibiliser les inciviques et assurer la continuité des opérations coups de poings contre l’anarchie que les autorités compétentes pourraient mener à Yassa. Cette initiative visant à refaire une belle toilette au Carrefour Yassa présente de nombreux enjeux, en particulier Yassa porte d’entrée dans la belle ville de Douala et Yassa passage incontournable pour rejoindre le Complexe sportif de Japoma où de nombreux visiteurs et autorités se rendront lors du grand rendez-vous du football africain qui se tiendra au Cameroun en octobre 2019. L’image du Cameroun émergent et arrimé à la modernité en dépendra aussi.

*Diplomate onusien

Elite extérieure du village Yassa Douala

 

Logements sociaux au Cameroun: Les constructions piétinent

Le ministre Clobert Tchatat de l’urbanisme et de l’habitat a fait le constat de l’impossibilité de construire 6300 logements d’ici 2013

Colère contenue du ministre Clobert Tchatat, en charge du développement urbain et de l’habitat au Cameroun. Il effectuait mercredi 27 juillet 2011, une visite sur le site de construction de logements sociaux au quartier Olembe, vers la sortie nord-ouest de la capitale du pays, Yaoundé. Deux mois après son dernier passage, il fait la remarque que rien n’a avancé. Des bâtiments témoins qui devraient être livrés au mois de juin dernier sont encore en finition. Or les entreprises engagées dans ces travaux ont l’obligation de fournir 65 nouveaux immeubles d’ici la fin de l’année. Les responsables de ces entreprises évoquent de nombreuses difficultés. Nous avons eu de grosses contraintes, avec les pénuries de ciment et de fer à béton. D’un autre côté, dans ce quartier, il manque d’eau. Nous sommes parfois obligé d’aller puiser l’eau dans la rivière qui est pour pouvoir tourner le béton, a affirmé un de ces responsables face à des visiteurs médusés. Le ministre Clobert Tchatat a repris à son compte ces difficultés, et invité les acteurs intervenant dans la filière des matériaux de construction, à se rendre plus utiles pour que s’achèvent les travaux. Une chose tout à fait négociable. Mais pour ce qui est de l’eau, le problème risque de demeurer. L’approvisionnement de la capitale camerounaise est très déficitaire. Sur les 210 000 mètres cubes attendus chaque jour, à peine 150 000 sont distribués. A la société immobilière du Cameroun (SIC) chargée de vendre ces logements, les ventes ont déjà débuté. Mais à ce rythme, il ne fait aujourd’hui aucun doute que le gouvernement ne pourra pas tenir sa promesse. Si en deux ans on n’a pas pu construire 600 logements, ce n’est pas d’ici 2013 qu’on va en livrer 3000, fait remarquer un observateur.

Pourtant, c’est à grand coup médiatique que le gouvernement avait annoncé ce programme soutenu par le Crédit Foncier du Cameroun (CFC), la Mission d’aménagement des terrains urbains et ruraux, exécuté par la Société immobilière du Cameroun (SIC). Son coût est estimé à 347,865 milliards de francs CFA, financés par la SIC dont 197,365 milliards pour la construction des dix mille logements sociaux, et 150,5 milliards pour l’aménagement des cinquante mille parcelles. La première phase du programme consistait à la construction de 1200 logements avant janvier 2010 dans les deux principales villes du pays, Yaoundé et Douala. Un délai manqué. A la fin du programme en 2013, 6300 logements devraient avoir été construits à Yaoundé et Douala, 800 dans les chefs-lieux des huit autres régions du pays, 600 dans les villes industrielles de Limbé, Edea et Kribi, 150 dans les villes universitaires de Dschang, Bagangté et Soa et 2150 dans les autres chefs-lieux de départements. Des rendez-vous qui eux aussi pourraient être manqués. La visite du ministre Clobert Tchatat tant à Douala la capitale économique qu’à Limbé dans la région du sud-ouest a conduit à des constats analogues. A Limbé, tout semble à refaire, le ministre ayant brandit la menace d’annulation du marché. Pendant ce temps, la crise du logement continue de poser problème dans les villes camerounaises. Selon une enquête de l’Institut national de la statistique, la demande de logements insatisfaite en 2006 était évaluée à 180.254 à Yaoundé et 171.885 à Douala. Un chiffre qui a connu une hausse entre temps.

Le programme des logements sociaux au Cameroun piétine
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Cameroun: Encore du retard sur le chantier des logements de Mbanga Bakoko

Le ministre de l’urbanisme et de l’habitat espère une première livraison en fin septembre. Mais sur le terrain, les choses trainent

C’est plutôt une mauvaise surprise qui attendait Clobert Tchatat ce mardi 19 Juillet 2011 sur le chantier qui va accueillir des logements sociaux de Douala. Contrairement à ce qu’avait souhaité le gouvernement, à Mbanga Bakoko localité située à l’entrée Est de Douala. 1175 logements devaient déjà pour certains être construits et livrés. Seulement, sept mois après la date de livraison initialement retenue pour remettre les clés au Ministère de l’urbanisme et de l’habitat (Minduh) aucun bâtiment n’est achevé et pourtant ce vaste programme semblait bien ficelé : les travaux d’aménagement sont bien avancés. Pour la première phase, toutes les parcelles ont été aménagées et les entreprises sont bien implantées, pour la seconde phase les aménagements sont en cours et nous espérons que les plates formes seront livrées à l’entreprise qui a été choisie pour ce site a laissé entendre Clobert Tchatat.

Après une descente sur le terrain le Minduh et toutes les administrations concernées ont dû se rendre à l’évidence, les choses semblent ne pas véritablement aller au rythme souhaité. Si l’on peut reconnaître une avancée notable dans les travaux d’aménagement, il faut dire que le gros des difficultés s’observent dans les travaux de construction : pour les travaux de construction nous avons des entreprises qui avancent selon trois rythmes, il y en a qui avancent à peu près bien dont on a une bonne visibilité, il y en a qui trainent le pas mais dont l’organisation mise en place permet de récupérer peut être le retard mais qui ont aussi une visibilité et enfin il y en a qui peinent. Cela dit des sanctions guettent certaines structures : pour la troisième catégorie, j’ai demandé que les contrats soient revisités pour que celles-ci puissent se concentrer sur ce qu’elles peuvent vraiment faire comme travail et que la partie qu’elles ne pourraient faire soit remise à d’autres entreprises qui sont sur la liste d’attente. Une menace voilée de résiliation des contrats. Les entreprises retenues pour réaliser ces travaux accusent un certain nombre de difficultés entre autres liées au déficit énergétique, à l’absence de l’approvisionnement en eau, à la surenchère faite sur les prix des matériaux. Des obstacles qui ne permettent pas d’optimiser le rendement des ouvriers et le ministre de l’urbanisme et d l’habitat s’en est véritablement rendu compte, d’où ce nouveau délai annoncé pour la livraison des premiers logements : nous avons demandé à celles qui sont en mesure d’accélérer de le faire et on espère que d’ici fin septembre début octobre nous serons livrés.

Initié par les pouvoirs publics, le projet de construction de 1175 logements sociaux à Mbanga- Bakoko rentre dans le cadre de la phase pilote du programme de construction de 10 000 logements sociaux et d’aménagement de 50 000 parcelles à l’horizon 2013. A ce jour le programme de livraison desdits logements en est rendu à sa 2e prorogation, reste à espérer que le nouveau délai sera respecté.

Le des logements de Mbanga Bakoko accuse 7 mois de retard
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Mbanga Bakoko: 7 entrepreneurs retardent l’évolution du projet

Six mois après le démarrage des travaux, les chantiers sont abandonnés, le délai d’octobre 2011 pour la réception des 560 logements est incertain

Plusieurs chantiers en arrêt
Les sept entreprises sont Groupe Styl, Coba, Cac, Sapez, Sotcef, Arion et Semic. Il s’agit dans l’ensemble des Petites et Moyennes entreprises (PME) camerounaises sélectionnées par le gouvernement après des appels d’offres. Tout visiteur sur ce site est accueilli par une image qui ne laisse pas indifférent. Certains chantiers sont à l’arrêt, des barres de fer rouillé, entassées ça et là. Aucune man uvre n’est visible, pour un chantier censé être livré en octobre 2011. D’après le chef du projet Mbanga Bakoko, les entrepreneurs n’arrivent pas à avancer dans les constructions à cause de plusieurs problèmes rencontrés sur le terrain. Il s’agit, entre autres, des problèmes géotechniques, climatiques, de terrassement et d’une non-alimentation en électricité. Une seule entreprise a réussi à sortir du lot, l’entreprise générale bâtiments travaux publics (EGBTP), une PME appartenant au Grec Georges Kaiafas. C’est la seule des 8 PME sélectionnées par le gouvernement qui aura terminé dans les délais. En dehors de EGBTP qui a un groupe électrogène qui travaille 24h/24h, les autres ne peuvent travailler de nuit pour avancer rapidement, souligne Mose Moumbagna, le chef de projet Mbanga Bakoko.

Les raisons de la réussite d’EGBTP
Comme il n’y avait pas d’électricité, nous avons installés des groupes électrogènes. Nous travaillons jour et nuit pour livrer avant les délais nos travaux car nous sommes conscients que le gouvernement attache de l’importance à ce projet social d’envergure, confirme le directeur général d’EGBTP, en vantant au passage sa structure. On a été retenu par rapport à notre expertise dans un grand projet social initié par le gouvernement. Nous accompagnons la volonté forte du gouvernement et la politique du chef de l’Etat. Il y a la mobilisation et la discipline du personnel qui travaillent selon les règles de l’art, notamment avec l’usage du ciment Portland 42.5, qui porte notre label EGBTP Ciment Cameroun et qui est normé à l’union européenne, ajoute-t-il. Le directeur de la SIC a pu se rendre compte de cette triste situation au cours de la visite qu’il a effectuée dans cette localité ce 6 avril 2011. Boniface Ngoa Nkou était accompagné de son PCA, Adji Abdoulaye Haman. Les deux responsables de la SIC ont apprécié le niveau de l’inertie qui va indubitablement avoir une incidence remarquable sur les délais de livraison des différents lots. Il est clair que les retards et les travaux supplémentaires devraient avoir des répercussions sur les prix à l’unité sur le coût final des logements. Mais ce sera décidé en haut lieu, soutient le DG de la SIC. Boniface Ngoa Nkou a profité de cette descente pour passer un message essentiel au sujet de l’acquisition des dits logements.

Chantier Mbanga Bakoko…
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Travailler nuit et jour pour rattraper le retard
Le chef de l’Etat est conscient des problèmes de logement. Il ne sera pas possible à une personne d’acquérir 10 logements. Chaque personne a droit à un logement. Le paiement ne se fera pas en cash pour éviter que les riches ne viennent prendre chacun dix logements d’un coup. Il sera fait de manière échelonnée par des banques agrées. Il suffit que l’acquéreur présente des garanties de remboursement à son banquier. C’est le camerounais moyen qui est concerné par ces logements sociaux, rassure-t-il. Le chef de chantier va quasiment dans le même sens. Ces travaux font partie du projet de construction des 10 000 logements sociaux initiés par le chef de l’Etat pour alléger le crucial problème de logement. Depuis le début des travaux il y a six mois, certaines PME ont rencontré beaucoup de difficultés sut le terrain d’où les retards qui varient entre un et quatre mois, déroule Mose Moumbagna. D’après lui, ces retards se présentent de manière suivante. Groupe Styl (4 mois de retard), Coba (1 mois), Cac, Sapez (2mois et demi), Sotcef (deux semaines), Arion, Semic. Seule EGBTP a une avance d’un mois sur la période contractuelle. Pour rattraper ces retards, il faut travailler jour et nuit, suggère-t-il. Une équation à plusieurs inconnues au regard de l’indigence qui caractérise certaines de ces 8 PME.

… En retard!
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