Cameroun: la mesure de suspension des classes à cause du Covid-19 n’était pas « proportionnelle » (ONU)

Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme prend en compte le fait que les villes, départements et communes du pays ne vivent pas les mêmes réalités; et que certains enfants n’ont pas par ailleurs accès à des moyens alternatifs d’enseignement en zones rurales et reculées

 

La décision gouvernementale de suspendre les classes, pour les différents ordres d’enseignement entre le 17 mars et le 01er juin, avait “quelque chose de non proportionnel”, a expliqué à JournalduCameroun.com le 22 juin à Douala une source autorisée du Centre sous-régional des Nations unies pour les droits de l’Homme et la Démocratie (CNUDHD) en Afrique centrale.

La mesure avait été prise par le gouvernement pour limiter la propagation du nouveau coronavirus.

Dans les villages “au fond du pays”, qui n’étaient pas touchés par le Covid-19, les enseignements auraient pu se poursuivre, a expliqué notre source; ajoutant qu’il faut aussi tenir compte du fait que les enfants vivant dans de nombreuses localités situées en zones rurales et reculées n’ont pas accès à des “moyens alternatifs d’enseignement” (accès à Internet et à la télévision pour les cours organisés à distance).

Au Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (OHCHR), dont relève le CNUDHD, on estime que les mesures des gouvernements pour protéger les populations en situation d’urgence doivent respecter les “principes fondamentaux” de “légalité”, “nécessité” et “proportionnalité”

La décision de suspendre les enseignements, “nécessaire” selon le responsable du CNUDHD, ne respectait pas le principe de la “proportionnalité”, a-t-il soutenu. Son application dans “les grandes villes” comme Yaoundé et Douala ne posait cependant pas de problèmes.

La Banque africaine de développement (BAD) estime, dans le rapport d’évaluation du Programme d’appui budgétaire en réponse à la crise du Covid-19 au Cameroun (PABRC), que “les enfants issus des ménages les plus vulnérables subiront le plus les contrecoups” de la crise sanitaire, sociale et économique occasionnée par la pandémie du Covid-19.

“La crise du Covid-19 est une crise des droits de l’enfant”, abonde le responsable Communication de l’Unicef au Cameroun, Salomon Marie Joseph Beguel.

Le Centre sous-régional des Nations unies pour les droits de l’Homme en Afrique centrale et Unicef Cameroun ont soutenu l’organisation à Douala, du 22 au 23 juin, d’un atelier à l’intention des journalistes pour les doter de compétences en matière des droits de l’Homme dans la couverture de l’actualité autour du coronavirus.

Cameroun/Covid-19: cinq réflexes pour le retour en classe

Au lieu de continuer à vous interroger sur la pertinence de la relance des cours, découvrez plutôt ces petits réflexes anticovid19 en 05 points à intégrer auprès de vos enfants pour sereinement gérer cette reprise

 

  • Les petits réflexes anticovid19

On y est : l’école a repris après 02 mois d’interruption due à la Covid19, les enfants ont donc repris le chemin des classes, même si cela n’enchante pas la majorité des parents.

Au lieu de continuer à vous interroger sur la pertinence de la relance des cours, découvrez plutôt ces petits réflexes anticovid19 en 05 points à intégrer auprès de vos enfants pour sereinement gérer cette reprise.

  • – Petit réflexe anticovid19 N°1 : Rachetez les outils déjà usés 

Stylos, crayons, règles, calculatrice, ces tous petits instruments qui sont essentiels à leur quotidien en classe, doivent être rachetés s’il en manque ou s’ils sont défectueux ; cela leur évitera le classique demande « Mon ami, tu as deux stylos bleus ? » qui va encourager l’échange de matériel et donc potentiellement les mettre à risque.

  • – Petit réflexe anticovid19 N°2 : Equipez les pour la journée 

Oui, mesdames, il faut vous assurer que leur petit équipement de bien-être est disponible dans leur sac à dos : Bouteille d’eau, masque, gel hydroalcoolique, déjeuner, afin qu’ils évitent le maximum de contact avec les camarades certes, mais les vendeurs peu sûrs le long de la route ou encore le robinet de l’établissement s’ils ont soif.

  • – Petit réflexe anticovid19 N°3 : La pratique des salutations barrières 

Rappelez-leur systématiquement de ne plus serrer la main à leur camarade pour leur propre protection et pour celles des membres de la famille présent à la maison. Certes vous ne serez pas à leurs côtés au courant de la journée, mais rappelez leur bien que les coudes, et les chaussures sont encore les seuls moyens de salutations qu’ils doivent pratiquer.

  • – Petit réflexe anticovid19 N°4 : La désinfectionsystématique des mains à l’établissement :

S’ils emportent un gel hydroalcoolique chaque jour, précisez-leur que c’est pour usage lorsqu’ils pénètrent dans leur salle de classe, lorsqu’ils veulent manger, ou qu’ils sortent d’un bureau de l’administration ou de la cantine, ou encore après un tour aux toilettes.

  • – Petit réflexe anticovid19 N°5 : la tenue désinfectée après école

Lorsqu’ils rentrent de l’école, ils sont généralement pris de fatigue ou happés par la faim. A ce moment précis, c’est à vous de prendre le relais en les aidant à désinfecter autant que possible tenues, chaussures, sac. Assurez-vous qu’ils prennent directement un bain et qu’ils lavent également le masque utilisé durant la journée, et enfin veillez à ce que les tenues soient changées 02 fois par semaine.

Il n’est pas question de leur faire peur mais surtout de leur inculquer ces petits réflexes pour leur protection durant ces dernières semaines sur les bancs, mais aussi pour vous apporter en tant que parent, davantage de sérénité lors de ce dernier trimestre particulier.

 

PS : Si vous le pouvez, enrichissez leur alimentation en vitamines C pour augmenter leurs défenses naturelles : pensez aux oranges, aux papayes ou aux goyaves par exemple. Bon courage à toutes !

Cameroun : On célèbre le bilinguisme

C’est à la faveur du lancement de la 9ème édition de la semaine nationale du bilinguisme et de la 11e édition de la journée mondiale du bilinguisme.

Le 03 février 2014, a été lancée à travers les différentes régions du Cameroun, la semaine nationale du bilinguisme. Pour être en harmonie avec le rêve d’émergence du Cameroun à travers sa Vision 2035, les autorités en charge de l’enseignement ont choisi, pour cette neuvième édition, le thème : « Bilinguisme un atout pour un Cameroun émergent ». Des classes d’expérimentation d’un enseignement spécialisé bilingue ont été mises en place à l’instar de l’Enieg bilingue de Yaoundé, du lycée bilingue de Nkol Eton et du lycée bilingue d’Etoug Ebé, toutes dans la région du Centre. Au lycée d’Etoug Ebe, une source officielle a témoigné dans Cameroon Tribune d’une certaine qualité des élèves bilingues. «Les élèves des classes bilingues font preuve d’une extrême intelligence et de créativité. Résultat, nous avons enregistré 98% de réussite au Bepc session 2013 », indique-t-elle.

Outre les classes bilingues, de nombreuses initiatives institutionnelles sont mises en place pour encourager les Camerounais à parler les deux langues. Des centres linguistiques pilotes sont ainsi subventionnés par l’Etat pour résorber le déséquilibre dans l’usage de l’anglais et/ou du français. Indépendant depuis le 1er janvier 1960, et ayant hérité d’une double administration britannique et française, l’Etat a en effet adopté deux langues étrangères, le français et l’anglais, comme étant ses deux langues officielles. Cette configuration permet au Cameroun d’appartenir à la fois à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et au Commonwealth.


Afrique Renouveau ONU / Ernest Harsch)/n