Cameroun : cinq organisations réclament la libération de 106 condamnés du MRC

106 membres du MRC ont été condamnés par les juridictions militaires à des peines d’emprisonnement allant jusqu’à sept ans. Un groupe de cinq organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme se mobilise depuis le 24 janvier 2022 en faveur de leur libération.

Cinq ONG ont lancé la campagne « Ne les faites pas taire : libérez maintenant les victimes de détention arbitraire ». Leur objectif est d’obtenir du gouvernement camerounais, la libération des militants du Mrc condamnés. En effet, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) compte 106 militants incarcérés. Ils ont été condamnés par les tribunaux militaires de Yaoundé, Douala et Bafoussam entre le 27 décembre 2021 et le 17 janvier 2022 pour tentative de « rébellion, révolution et attroupement aggravé ».

Leur condamnation fait suite à l’arrestation d’environ 650 manifestants le 22 septembre 2020 lors de la marche dite pacifique organisée par le Mrc, parti de Maurice Kamto arrivé 2è à l’élection présidentielle d’octobre 2018. Une manifestation interdite par le gouvernement camerounais comme celles qui l’ont précédée dans le cadre de la contestation des résultats de la présidentielle de 2018. Du coup, les condamnés écopent des peines allant jusqu’à sept ans de prison.

 C’est le cas d’Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto et Alain Fogue trésorier du parti, condamnés par le tribunal militaire de Yaoundé le 27 décembre 2021. Selon leurs avocats, les condamnés ont interjeté appel de façon individuelle pour contester ces peines, et bénéficier de la libération, révèle 237online.

C’est dans cette logique que s’inscrivent les cinq organisations non gouvernementales destinées à la défense des droits de l’homme. Il s’agit de Mandela Center international, le réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), la plateforme de la société civile pour la démocratie, le Centre des droits de l’homme et la démocratie (Chrda), Nouveaux droits de l’homme (Ndh).

Dans leur démarche, les organisations ont saisi par correspondance plusieurs personnalités. Il s’agit du président de la République Paul Biya, du Premier ministre Joseph Dion Ngute, du ministre de la Justice  Garde des Sceaux Laurent Esso, et des diplomates accrédités à Yaoundé. Selon la même source, s’ajoutent à cette liste, le Groupe de travail des nations unies sur la détention arbitraire ainsi que le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat. La mobilisation se poursuit afin que les condamnés rentrent dans leur droit, affirment les organisateurs.

Outre ce réseau d’ONG, Jeanne Edith Bibou Nissack a créé le 17 janvier 2022 un nouveau mouvement dénommé « Free Bibou Nissack ». L’épouse du porte-parole de Maurice Kamto demande la libération de son mari incarcéré à la prison centrale de Kondengui. Ce 02 février sur les ondes de rfi, elle affirme attendre des « actes concrets » de la part du gouvernement camerounais.