Le document a été paraphé mardi en marge de la 22ème Conférence des Nations unies sur le climat (COP22) qui se tient à Marrakech
L’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (ADEME) de France et la branche camerounaise du Réseau des femmes élues locales d’Afrique (REFELA-CAM) ont signé, mardi un accord de partenariat, en marge de la 22ème Conférence des Nations unies sur le climat (COP22) en cours à Marrakech, au Maroc.
Ledit accord porte sur le développement des solutions d’énergies renouvelables pour l’éclairage public et la fourniture d’électricité aux bâtiments publics, ainsi que le renforcement du réseau des femmes élues locales.
Le communiqué y relatif précise que le projet, issu du Rapport sur l’initiative africaine pour les énergies renouvelables et dont le montant n’a toutefois pas été indiqué, visera en particulier 4 projets identifiés dans le pays représentant plus de 400 mégawatts (MW).
Ledit partenariat, qui concerne une trentaine de mairies administrées par des femmes au Cameroun, permettra plus globalement de déployer des projets concrets d’énergies renouvelables dans les communes gérées par des femmes élues africaines.
Le Rapport sur l’initiative africaine pour les énergies renouvelables rappelle que seulement 27% des ménages ont accès à l’électricité au Cameroun, un pays disposant pourtant du 2ème potentiel de production en matière d’hydroélectricité derrière la République démocratique du Congo.
Se positionnant à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique, le royaume a récemment rehaussé son ambition dans le secteur, la portant à 52% du mix énergétique d’ici 2030
Partant de Marrakech, il faut cinq à six heures de route pour arriver à Ouarzazate, au Sud du Maroc. Ouarzazate, surnommée « la porte du désert » est le chef-lieu de la province du même nom. C’est aussi la ville siège du plus grand complexe solaire au monde : Noor. Déployé par Masen, acteur incontournable du secteur énergétique, la centrale est logée à environ dix kilomètres au Nord-Est de la ville réputée « artisanale » et peuplée majoritairement par les « berbères ».
Le solaire à grande échelle
De loin, on peut les apercevoir ce samedi, 10 septembre 2016. Depuis l’autobus qui nous y conduit, au milieu des montagnes, les panneaux de la centrale Noor (traduit par «lumière» en Arabe) sont visibles. Disposés tels des écrans plats en forme de courbe, ils brillent de mille feux.
Etendu sur 3 000 hectares, le site de la centrale sera constitué de quatre solaires multi-technologiques (CSP cylindro-parabolique, CSP tour et photovoltaïque) d’une capacité totale de 580 MW, développées dans le respect des standards internationaux, tant au niveau technologique qu’environnemental. Lesdites solaires sont également associées à une plateforme de recherche et développement qui s’étend sur plus de 150 hectares. En effet, le Maroc a récemment rehaussé son ambition en énergies renouvelables, la portant à 52% du mix énergétique d’ici 2030. « De ce fait, le royaume se positionne à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique », lit-on sur la fiche de présentation du projet Noor.
Ainsi, à l’approche de la Conférence des nations sur le climat (COP22), l’on apprendra d’Abderrazak El Amrani, ingénieur central chargé d’opération et de maintenance que la centrale solaire Noor, « unique au monde capable de produire jusqu’à 160 mégawatts dans un seul bloc de turbines, injectés dans le réseau national depuis 2015 » est « totalement achevée dans sa première phase ».
« La particularité de notre site c’est qu’on peut produire l’électricité après le coucher du soleil durant trois heures », a souligné Abderrazak El Amrani alors qu’il faisait visiter à une cinquantaine de journalistes d’Afrique – équipé de bottes et de gilets de protection – la centrale NooRo I, l’une des 4 que compte le méga-complexe solaire de Ouarzazate, première phase du projet.
Bâtie sur une surface de 480 hectares (contre 680 hectares pour la NooRo II, 750 pour la III et 210 pour la NooRo IV), la NooRo I, qui dispose de deux tours de contrôle avec deux installations principales (le chaud solaire et les bols de puissance), a un linéaire total de 240 kilomètres sur lequel sont alignés ses 7 800 miroirs.
Miroirs et tubes de fabrication allemande, structure métallique marocaine, avec un champ solaire allant de l’Est vers l’Ouest qui a pour fonction de transformer les rayons solaires en une énergie thermique, la NooRo I est « suffisamment caractérisée pour garder la chaleur qu’on reçoit du soleil », explique Abderrazak El Amrani. Avec une capacité brute de 160 mégawatts, cette centrale, dont la construction a été entamée en 2013, est en service depuis 2015. Suivront ensuite les NooRo II (200 MW) et III (150 MW) actuellement en chantiers et dont la mise en service est prévue en 2017.
Selon les chiffres communiqués sur le site, l’exploitation du plan solaire Noor est assurée par une soixantaine de personnes environ. A travers le développement de ses centrales solaires de 2 000 MW d’ici 2020, il devrait générer des investissements de plus de 9 milliards de dollars (plus de 5 000 milliards de FCFA) et permettre une économie annuelle des émissions de gaz à effet de serre équivalente à 3.7 millions de dollars (près de 2 000 milliards de FCFA) de tonnes de CO2, à cet horizon-là. « Au-delà, ces indicateurs atteindront des niveaux encore plus importants », précise-t-on sur la fiche de présentation du projet.
Classé numéro un dans le secteur des énergies renouvelables, le complexe solaire Noor, pourtant construit dans un pays « co-locataire » du désert, fait la fierté du Maroc considéré, selon de nombreux experts, comme un exemple de développement de l’économie verte sur le continent noir. Un positionnement utile, quand on sait que le Royaume accueillera pour la deuxième fois en 15 ans, une COP. La 22e. A Marrakech.
La rencontre, qui a pour partenaires officiels les pays membres de la Cemac, se tiendra les 15 et 16 juillet 2016 à Marrakech
Dans un contexte très porteur au Maroc, en Afrique et en perspective de la COP 22, la ville de Marrakech abritera les 15 et 16 juillet la première édition du Forum africain des énergies renouvelables (Forum AFER 2016).
Organisée en partenariat avec le ministère délégué marocain chargé de l’environnement auprès du ministère des Mines, de l’Energie, de l’Environnement et de l’Eau, cette édition sera placée sous le thème : « Les énergies renouvelables au service du développement du continent africain : Enjeux et Perspectives ». Selon les organisateurs, la thématique retenue pour cette première édition rentre dans le cadre de l’engagement du Maroc, en faveur de l’environnement, mais aussi tous ses efforts pour renforcer et promouvoir la coopération sud-sud.
Le Forum AFER mobilise une centaine d’intervenants, tous acteurs des énergies renouvelables, en Afrique, mais aussi ailleurs. Experts, responsables gouvernementaux, acteurs économiques et sociaux, se donnent rendez-vous à Marrakech pour discuter de l’importance des énergies renouvelables dans le développement du continent africain.
Les organisateurs de cette première édition ont bel et bien décroché un partenariat stratégique d’envergure avec les pays de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique Centrale – Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, République de Centrafrique et Tchad). Grâce à ce partenariat stratégique, la Cemac confirme sa participation en tant que partenaire officiel du Forum AFER, à travers une large délégation ministérielle composée d’une dizaine de ministres de l’Energie, de l’Environnement et de l’Agriculture, issus des pays membres de la Communauté.
Cet engouement exceptionnel des pays africains pour s’inspirer du modèle marocain de développement économique et social, particulièrement la vision royale pour le développement des énergies renouvelables, illustre l’attachement de tous à cet événement et à son thème mobilisateur, au service de l’Afrique. D’ailleurs, le Forum est sollicité à placer sa 2ème édition en Mai 2017 au Congo-Brazzaville. Cet important rendez-vous africain et international contribuera à faire prendre conscience au monde entier que l’avenir ne se fera pas sans une Afrique debout, cohérente et solidaire.
Bien que le continent africain ne contribue qu’à hauteur de 4% aux émissions de gaz à effet de serre, il subira de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique; d’autre part, l’Afrique bénéficiant d’importantes ressources énergétiques, leur exploitation permettrait de réduire considérablement la précarité énergétique sur le continent.
L’accord conclu en décembre 2015 dans le cadre de la conférence internationale de Paris sur le climat COP 21 rappelle ainsi « la nécessité de promouvoir l’accès universel à l’énergie durable dans les pays en développement, en particulier en Afrique, en renforçant le déploiement d’énergies renouvelables ».
L’Afrique est dotée d’importantes ressources en énergies renouvelables qui, pleinement exploitées, peuvent transformer l’image de l’Afrique d’un continent souffrant d’une pauvreté endémique en une puissance économique capable de stimuler l’ensemble de l’économie mondiale. Selon l’Irena, l’Agence internationale des énergies renouvelables, la production d’énergie doit « au moins doubler » d’ici 2030 pour accompagner le développement et satisfaire la demande, et « même tripler » en matière d’électricité.
Cette première édition propose huit sessions thématiques, ainsi que plusieurs tables rondes et ateliers… Des partages d’expériences, propositions de projets et des témoignages du Maroc et d’ailleurs. Il s’agit de créer des passerelles et une synergie entre plusieurs pays africains qui partagent les mêmes ambitions, mais également les mêmes préoccupations énergétiques.
Les thématiques phares de cette première édition porteront sur la COP 22 africaine, la transition énergétique, l’électrification de l’Afrique, l’agriculture, la femme et l’enfant… Le Forum AFER propose aussi plusieurs espaces B to B pour les bailleurs des fonds comme pour les investisseurs, les porteurs de projets, les institutions, entreprises privées et publiques, associations et organismes. D’autres rencontres B to G et PPP seront ciblées afin de favoriser les contacts directs et le développement de partenariats, de valoriser leur savoir-faire auprès de professionnels du secteur, mais aussi d’être au courant des nouveautés de ce secteur.
Les textes fondateurs de ce projet ont été « transmis au gouvernement depuis quelques jours », a révélé, lundi, le ministre de l’Energie et de l’Eau, Basile Atangana Kouna
Le Cameroun envisage la création d’une Agence de promotion des énergies renouvelables, les textes fondateurs ayant été « transmis au gouvernement depuis quelques jours », a révélé, lundi 15 juin 2015, le ministre de l’Energie et de l’Eau, Basile Atangana Kouna.
Cet organisme public dont la création est préconisée par la loi de 2011 régissant le secteur de l’électricité au Cameroun devrait donner un coup d’accélérateur à la promotion et au développement des énergies renouvelables dans le pays, notamment le solaire, l’éolien et la biomasse, qui sont actuellement les parents pauvres du secteur.
Selon les statistiques officielles, le mix énergétique du Cameroun est actuellement dominé par l’hydroélectricité, qui représente 73,3 pourcent de la production nationale, contre 1% pour cent seulement pour la biomasse et moins de un pour cent pour le solaire et l’éolien.
Les centrales thermiques produisent, quant à elles, 25 pour cent de l’énergie électrique consommée dans le pays.
Avec une capacité totale installée d’environ 1300 megawatts (mw), le Cameroun fait actuellement face à un déficit énergétique, avec des coupures d’électricité plus ou moins longues, une situation due à l’étiage que connaît le bassin de la Sanaga, fleuve où sont construits l’essentiel des barrages hydroélectriques du pays.
Une délégation de l’Arsel séjourne actuellement à Madagascar dans le cadre d’un voyage devant permettre au Cameroun de bénéficier de l’expérience de ce pays
Une délégation de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL) séjourne actuellement à Madagascar dans le cadre d’un voyage devant permettre au Cameroun de bénéficier « de la riche expérience des Malgaches dans la promotion des énergies renouvelables », a-t-on appris jeudi, de source officielle.
Il s’agit là de la matérialisation des résolutions du premier Salon consacré aux investissements dans le secteur de l’électricité (Invest’Elect) qui s’est tenu à Yaoundé en mars 2015.
Au cours de ces assises, treize protocoles d’accords sur les projets d’énergies renouvelables à implémenter au Cameroun ont été signés.
A Madagascar, « les opérateurs camerounais s’imprégneront davantage d’une expérience de collaboration entre un opérateur public et une dizaine d’opérateurs privés exploitants de mi-centrales hydro-électriques », précise l’ARSEL.
Selon le ministère malgache de l’Energie, « le partenariat public privé a d’améliorer l’offre d’électricité à partir des énergies renouvelables, passant de 4 pour cent de la production totale avec 34 801 MWH en 2001, pour atteindre 288 586 MWH, soit 22 pour cent de la production totale en 2011 ».
C’est cette expérience de promotion des investissements privés dans le secteur de l’électricité que le gouvernement camerounais compte dupliquer, à travers plusieurs projets de développement, l’objectif étant « l’implantation de mini-centrales solaires dans 166 localités à moyen terme et 1000 localités à terme », a indiqué Basile Atangana Kouna le ministre camerounais de l’Energie et de l’Eau.
Le Cameroun et la Corée mènent actuellement une réflexion sur la mise en place d’un schéma directeur de développement de ces énergies
La mise en route à grande échelle de projets d’exploitation des énergies renouvelables serait une des solutions aux problèmes d’énergie électrique auxquels le Cameroun fait face, tel que l’a indiqué le représentant résident de KOICA pour le Cameroun, Kim Tae Young.
Selon les statistiques révélées par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna, le Cameroun exploite moins d’1% de son potentiel dans les énergies renouvelables. Et étant donné que 70% de sa population vit dans les zones rurales, les énergies renouvelables se présentent comme une alternative irréversible, confie Richard Balla, directeur des énergies renouvelables au ministère camerounais de l’Eau.
Le Cameroun et la Corée mènent actuellement une réflexion sur la mise en place d’un schéma directeur de développement des énergies renouvelables dans le pays. C’est le point d’orgue de la rencontre qui s’est récemment tenue à Yaoundé, entre les deux parties, après une tournée de prospection ayant impliqué des responsables des ministères de l’Eau et de l’Energie (Minee) et de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), des experts de la société coréenne Dohwa Engineering et de l’agence Sud-coréenne de coopération internationale (KOICA).
Les opérations de prospection se sont déroulées dans cinq régions du Cameroun : Centre, Est, Littoral, Sud-Ouest et Ouest, à l’effet d’identifier de potentiels sites pour abriter les projets de construction de mini-centrales hydro-électriques, de développement de l’énergie solaire, éolienne et la biomasse.
L’Arsel, organisme public, annonce avoir identifié 261 sites d’un volume de production de 247 MW. Coût de l’nvestissement: 400 milliards de F CFA
Pour sortir l’arrière-pays de l’obscurité profonde dans laquelle il est plongé, un paradoxe pour un pays doté du deuxième potentiel hydroélectrique du continent, les pouvoirs publics camerounais entendent s’orienter vers les énergies renouvelables pour accroître l’offre en électricité, un programme de 300 mégawatts annoncé, pour 400 milliards FCFA d’ investissement (environ 800 millions USD).
En 2011, l’exécutif camerounais a fait voter par le Parlement une loi autorisant l’ouverture du secteur aux investissements privés de la production de l’électricité de moins 5 mégawatts (MW), tant pour l’hydroélectricité que pour d’autres sources renouvelables, thème de réflexion d’un salon dédié organisé du 10 au 12 mars à Yaoundé par l’Agence de régulation du secteur de l’ électricité (ARSEL).
Lié à un projet du même nom financé par l’Union européenne, le salon Invest’Elec, marqué par la participation des acteurs du secteur privé,des élus municipaux et des institutions financières nationales et internationales, a servi à examiner les possibilités émanant de la biomasse, de la petite hydroélectricité ou encore du solaire voltaïque pour produire l’électricité au profit des zones rurales.
Pour le directeur général de l’ARSEL, Jean-Pierre Kedi, ces sources renouvelables représentent un « gisement dormant » qui nécessite d’être valorisé afin de pouvoir réduire l’important déficit énergétique que connaît le Cameroun: établie à 1500 MW, la production installée équivaut à 3% de niveau d’exploitation du potentiel total estimé à 19,7 gigawatts (GW), d’après les statistiques officielles.
Enrichie depuis quelques années d’une centrale à gaz naturel à Kribi(216 MW) et de deux autres à fuel lourd à Dibamba (86 MW) et à Limbe(80 MW), cette production, par ailleurs adossée sur un programme thermique d’urgence de 100 MW, provient en grande partie de systèmes hydroélectriques, dont deux grands barrages ( Songloulou) sur le fleuve Sanaga dans le Littoral et (Lagdo) sur la Bénoué dans le Nord.
Demande en croissance
D’autres barrages sont en construction à Memve’ele (201 MW), Mekin (15 MW) et Lom Pangar (30 MW), respectivement dans les régions du Sud pour les deux premiers et de l’Est pour dernier. Une fois réalisés,ces projets permettront d’accroître l’offre d’ énergie nationale, sans pour autant aider à satisfaire entièrement une demande en croissance annuelle de 10%, selon les estimations officielles.
Depuis des années, du fait de l’important déséquilibre constaté entre la production d’énergie et la consommation électrique tant de la part des industries que des usagers domestiques, le réseau électrique camerounais est émaillé de ruptures de service, communément appelés « délestages » par les populations, ayant causé par le passé de fortes tensions sociales.
Dans certaines régions, c’est pratiquement « l’obscurité totale », comme l’a décrit dans un entretien à Xinhua à propos de sa localité,Evelyne Meillon, maire de la commune de Ngoyla, proche de la frontière congolaise, où l’acquisition d’un groupe électrogène a été nécessaire pour la fourniture de l’électricité pendant une partie de la journée,de 18h à 22h locales (17h à 21h GMT).
« L’électricité dans le Haut-Nyong, c’est une situation catastrophique. Le courant arrive à 6h du matin. Vers 9h ou 10h, il est reparti et peut revenir quelques heures après. Mais à partir de 18h jusqu’à 23h, il n’y a pas d’électricité. A cette heure-là, les enfants qui vont à l’école dorment déjà et ne peuvent pas réviser leurs leçons », a renchéri Anne-Marie Tsitsol, de la commune d’Angossas, dans la même région.
Comme ces deux militantes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), beaucoup d’élus municipaux manifestent leur intérêt pour les programmes de promotion des énergies renouvelables développés dans le cadre du projet Invest’ Elec exécuté par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité avec le concours de l’Union européenne.
Sur un potentiel établi à 300 MW, d’un coût d’investissement de 400 milliards de francs CFA (800 millions de dollars), cet organisme public annonce avoir identifié 261 sites d’un volume de production de 247 MW, faisant l’objet de 23 projets pilotes dont deux concrétisés par la construction en cours, sous forme d’ énergie hydraulique, d’un barrage de 3 MW à Rumpi et d’une centrale de 5 MW à Mbakaou.
Invest’Elec met surtout l’accent sur l’investissement privé, pour une production décentralisée de l’énergie électrique nécessaire pour atténuer les souffrances des populations camerounaises des zones rurales, où le faible accès à l’ électricité (moins de 10%) freine l’accès à des soins de santé de qualité et le développement de l’économie, favorisant l’exode vers la ville.
« La timidité des PME à investir dans les énergies renouvelables appelle à des mesures d’accompagnement pour lever les barrières encore existantes d’ordre institutionnel, réglementaire ou financier », a souligné l’ambassadeur Françoise Collet, chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, lors du salon tenu cette semaine dans la capitale du pays,
C’est l’une des principales recommandations adoptées à l’issue de cette rencontre marquée par la signature d’une douzaine de protocoles d’accords de partenariat entre certaines communes et des entreprises participant à la mise en place d’un marché des énergies renouvelables au Cameroun.
C’est le cas de la commune de Ngong, dans le Nord, qui a conclu une convention pour l’installation de 25 panneaux solaires d’un montant de 30 millions de francs CFA (60.000 USD), pour l’ accélération d’un projet d’éclairage public entamé en 2014, a indiqué à Xinhua Hamadou Ahiwa, le maire.
« Le problème d’électricité se pose avec acuité à Ngong. Nous avons régulièrement des délestages, alors que nous sommes à quelque 15 km du barrage hydroélectrique de Lagdo. C’est un paradoxe! Mais avec la substitution de la basse tension par les énergies renouvelables, je crois que nous parviendrons à réduire la vulnérabilité des populations vis-à-vis de cette énergie-là », se laisse projeter cet élu local.
Alternative viable
A commencer par la capitale Yaoundé, l’énergie solaire connaît une croissance un peu plus accentuée que les sources renouvelables dans ce pays d’Afrique centrale. Mais, son véritable essor se heurte à une taxation jugée très élevée imposée aux produits importés, à l’exemple des lampes auxquelles certains ménages y compris urbains ont recours comme palliatif aux délestages.
« Avec la situation (sécuritaire) qui prévaut au Cameroun en ce moment, il est impératif que nos petites villes soient éclairées. Il est impératif que chacun de nous ait quand même, ne serait-ce que des lampadaires dans sa ville pour pouvoir éclairer des axes et pouvoir distinguer qui vient d’où, quand et comment », a relevé Gisèle Rose Pans, maire de Doumé, autre commune de la région de l’ Est.
C’est une commune forestière mais peu dotée en moyens financiers, au même titre qu’Angossas et Ngoyla où la ressource en eau est aussi abondante que le bois. Ce qui, pour les exécutifs des trois collectivités territoriales décentralisées, revient à évoquer une grande opportunité pour déclencher l’exécution de projets de barrages ou de centrales, comme ceux de Rumpi et de Mbakaou.
Les pouvoirs publics camerounais eux-mêmes présentent les énergies renouvelables comme une « alternative viable » pour suppléer aux problèmes posés par le déficit énergétique. En 2013, des mémorandums d’entente avaient été signés avec des entreprises chinoises pour construire des centrales solaires dans 1.000 localités du pays et une entreprise française pour la construction d’une centrale de 500 MW.
Cyril Dindombi Baboule, Chef de Projet dudit Salon, présente les enjeux et fait le point des préparatifs.
Vous organisez en mai prochain le premier forum international du développement durable et des énergies renouvelables dans la sous-région CEMAC (SEDDERC). De quoi s’agit-il précisément ?
C’est un cadre d’exposition et de rencontre qui permettra au public de toucher du doigt et voir ce qui se fait de mieux dans ces technologies de pointe et pour les professionnels (financiers, industriels, opérateurs.) l’occasion de nouer de relations
B to B afin de monter des projets. Nous aurons également une meilleure perception du secteur par le public grâce à la médiatisation par des canaux tel que le vôtre.
La situation énergétique de l’Afrique, précisément au sud du Sahara, n’est pas enviable, et pourtant cette partie du continent dispose d’un potentiel suffisamment important pour satisfaire les besoins énergétiques de ses populations, pour atteindre les objectifs de croissance, qui sont des préalables au développement. Qu’est ce qui peut justifier ce retard, et quelle peut être sa conséquence sur le développement durable ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de trouver des réponses et des applications pratiques en termes de projets par ce salon.
Où en sont les préparatifs ?
Le cadre qui est le prestigieux HOTEL SAWA de Douala a été trouvé et la date du 22 au 24 mai 2014 choisie en fonction du calendrier national et international, les invitations lancés en fonction du programme et des enjeux. Nous pouvons vous assurer que tout sera prêt au jour J.
Quelles sont vos attentes ?
C’est un Salon professionnel pour la constitution d’un réseau et le développement véritable d’une filière des énergies renouvelables en Zone CEMAC par l’établissement de relation B to B entre financiers, industriels et ordonnateurs ou porteurs de projets et pour les simples visiteurs avoir un état de l’art des technologies mises en uvre.
A quoi peut-on circonscrire le développement durable et les énergies renouvelables ?
Traduit de l’anglais « sustainable development », le terme « développement durable » est vu comme une forme de développement « qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Lors du deuxième sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, il est complété par la définition des trois piliers que sont: l’activité économique, la préservation de l’environnement et l’équité sociale.
Les énergies renouvelables quand à elles sont des ressources énergétiques qui peuvent être exploitées sans pénaliser les générations futures.Leur utilisation permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger l’environnement en limitant les transformations négatives sur cet écosystème local de la couverture des besoins en énergie. Les énergies issues du soleil, l’utilisation de la Biomasse (bois, plantes, déchets…), l’hydroélectricité, l’énergie éolienne, la géothermie. Ce sont des technologies de pointe certes mais qui sont accessibles, qui peuvent créer des emplois et générer des richesses.
Le Cameroun est-il à l’heure de ces différentes technologies ?
Une direction des énergies renouvelables a été créée au ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee) en 2013 et le Cameroun a adhéré aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en rapport avec la réduction de la pauvreté et à ceux du Sommet mondial pour le développement durable (SMDD) sur l’énergie tout en luttant contre le changement climatique. Nous avons paraphé les accords de Rio, adopté l’Agenda 21, mais maintenant il faut que cela se concrétise encore plus par des projets visibles. Le développement durable repose sur trois principaux piliers : l’économique, le social et l’environnement. Ceux-ci sont à prendre en compte par les collectivités, par les entreprises et les individus. La finalité du développement durable est de trouver un équilibre cohérent et viable à long terme entre ces trois enjeux. À ces piliers s’ajoute aussi la gouvernance, qui représente un enjeu transversal et indispensable à la définition des politiques relatives au développement durable, dans le cadre de la démocratie participative.
Qu’est-ce qu’un pays comme le Cameroun gagnerait à s’y mettre concrètement?
Au delà du simple vocable c’est une nouvelle vision du devenir de la planète qui passe par la maitrise de ces technologies, passage obligé pour tous les pays qui ont pour ambition d’atteindre l’état d’émergence en assurant la couverture de leurs besoins énergétiques en conservant un équilibre entre l’exploitation de leurs ressources naturelles et l’avenir de la planète. Ces technologies vont générer de nouveaux emplois pour notre jeunesse tout simplement.
Est-ce que vous travaillez avec le gouvernement, vous accompagne-t-il ?
Tous les ministères concernés au Cameroun et en zone CEMAC ont été contactés et leur parrainage sollicité. Au fil des jours nous pourrons voir si un accompagnement de leur part est effectif, pour l’instant il est trop tôt pour le dire !
Quelles sont les conditions de participation?
La participation est libre pour les visiteurs des stands qui se sont enregistrés sur le site www.sidderc.com! Les conférences et les ateliers sont réservés et payants, les inscriptions et les tarifs sont en ligne sur le site sidderc.com
Cyril Didombi Baboule, chef de projet du SiddercJournalducameroun.com)/n