Cameroun : l’enquête judiciaire sur Sisiku Ayuk Tabe piétine

 Le président de la République autoproclamée d’Ambazonie et neuf autres personnes sont toujours en détention au Secrétariat d’Etat à la défense. Ils refusent désormais de parler.

Cela fait sept mois que Sisiku Ayuk et quarante-six autres leaders de l’Amabazonie sont en détention au Cameroun. La procédure initiée contre eux par l’Etat du Cameroun n’en est qu’au stade de l’enquête judiciaire. Laquelle permet de déterminer l’existence ou non d’une entorse à la loi et d’apporter des éléments utiles en vue du procès. Ce n’est qu’à l’issue de cette étape que Sisiku Ayuk Tabe et ses compagnons seront présentés devant le commissaire du gouvernement pour l’ouverture du procès.

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En attendant Sisiku Ayuk Tabe, Fidelis Che, Egbe Ogock, Wilfried Tassang, Shufai Blaise, Nfor Ngala Nfor et Augustine Awasum, sont détenus au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed). Un fait qui, cumulé aux conditions dans lesquelles ces personnes avaient été transférées à Yaoundé en janvier, est fortement contesté par le conseil de la défense des prévenus. Et pour cause, explique Me Claude Assira, la loi camerounaise n’a pas fixé une limite concrète à la garde à vue. «Il est juste mentionné qu’elle est d’une durée de 15 jours renouvelables pour de tels cas. Mais il n’est indiqué nulle part combien de prorogations sont autorisées».

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L’enquête judiciaire ouverte depuis le mois de janvier piétine. Une situation qui est d’autant plus rendue complexe que le procès de 40 autres leaders séparatistes avec lesquels Sisiku Ayuk Tabe et les neuf autres leaders ont été extradés du Nigeria est ouvert. De ce fait, ils ont décidé de ne plus parler. Ils refusent désormais de collaborer avec les enquêteurs. Ce qui pourrait, selon Me Assira, bloquer indéfiniment l’enquête.

Le conseil de la défense attend donc du commissaire du gouvernement qu’il examine les éléments obtenus jusqu’ici et qu’il ouvre un procès ou alors qu’il fasse libérer Sisiku et ses compagnons. Les avocats ont saisi le Tribunal de grande instance du Mfoundi le 9 août pour une demande d’Habeas corpus.

 

 

 

Détention de leaders séparatistes au Cameroun : un procès attendu

Sisiku Ayuk Tabe et 46 autres leaders du mouvement sécessionniste sont toujours gardés en détention à Yaoundé. Cinq mois après leur arrestation au Nigeria, les enquêtes judiciaires se poursuivent.

Cinq mois de prison et toujours pas de procès pour les 47 membres du gouvernement ambazonien, du nom de l’Etat imaginaire couvrant le Nord-Ouest et le Sud-Ouest,  arrêtés puis extradés du Nigeria en janvier dernier.

La procédure  pénale initiée par le régime de Yaoundé contre eux est au stade des enquêtes judiciaires. Menée par la police judiciaire, cette étape permet de déterminer l’existence ou non de l’infraction et d’apporter des éléments utiles en vue du procès. C’est dire qu’au terme desdites enquêtes, les charges retenues contre les inculpés seront  établies ou alors les poursuites seront abandonnées.

Le commissaire du gouvernement auprès du Tribunal militaire de Yaoundé, Engono Thadée, réitère n’avoir pas encore reçu Sisiku Ayuk Tabe et ses compagnons. Selon des explications fournies à Journalducameroun.com, c’est au terme des enquêtes judiciaires que les inculpés lui seront présentés. Il reste cependant celui qui ouvre et fixe la durée de l’enquête.

Cameroun : l’intégrité physique de Sisiku Ayuk a été préservée (avocats)

Pour l’heure, il est impossible de dire quelle durée a été arrêtée dans l’affaire qui pourrait opposer l’Etat du Cameroun aux mis en cause ni les infractions déjà trouvées à leur encontre. Il se dit toutefois que ceux-ci, s’ils venaient à être jugés, pourraient être poursuivis pour sécession. Et pour cause, ceux-ci ont déclaré l’indépendance de l’Etat d’Ambazonie vis-à-vis du Cameroun le 01er octobre dernier.

Gardés au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) depuis janvier, Sisiku Ayuk Tabe et ses collaborateurs ont eu droit à la visite de leurs avocats le 22 juin dernier. Ceux-ci font savoir que leurs clients n’ont souffert d’aucun sévice physique.