La jeune artiste camerounaise s’est produite en France, samedi 17 octobre, pendant près de deux heures de concert. Ses mélodies pop-folk ont fait chanter l’assemblée
La magie a opéré samedi, 17 octobre 2015 au Théâtre du Puy-en-Velay en France. La jeune femme de 27 ans réjoui son public, en interprétant des titres de ses deux albums Letter to the Lord (2011) et Faces (2014), malgré quelques soucis techniques. Le spectacle n’a pas fait salle comble avec environ 450 personnes, visiblement victime de la popularité du match de rugby France-Nouvelle Zélande.
Une artiste qui a de la ressource
La Camerounaise, élue Talent découverte par France Bleue en 2012, n’a pas hésité à prendre les instruments pour quelques heures de concert envoûtantes. À l’aide d’un looper, l’artiste crée sa musique sous les yeux de son public. Elle avoue même être stressée en début de spectacle. Au bout de quelques minutes, la chanteuse se laisse entraîner par sa passion. Heureuse d’être sur scène, sa joie se propage facilement aux spectateurs. Même si la technique lui joue quelques tours, Irma ne se démonte pas et enchaîne les chansons avec pour seul instrument sa guitare dont une corde a également lâché.
Pari gagné, public conquis
L’artiste, découverte par My Major Compagny, a mobilisé un public jeune. Accompagnée par un musicien, la jeune femme reprend ses succès comme I know; elle se lance même à faire du beatbox. Le public, dynamique, répond aux sollicitations de l’artiste. Les spectateurs chantent, applaudissent…en un mot: ils s’amusent.
Après presque deux heures de concert, Irma a conclu son spectacle comme elle l’a commencé: pleine de joie.
Irma, en salle de concert, au Théâtre du Puy-en-Velay en France, samedi 17 octobre 2015.zoomdici.fr)/n
L’institut français de Hanoï, au Vietnam, accueillera le 23 mai 2015 un concert de la chanteuse camerounaise de pop
L’Institut français de Hanoï, «L’Espace», accueillera ce samedi 23 mai la chanteuse camerounaise de pop, Irma.
L’artiste, qui affiche déjà deux albums dans discographie, dont Faces sorti en 2014, débutera le concert à 20h00.
Le conte de fée d’Irma commence avec la production d’un premier album, «Letter to the world», sorti en 2011. L’album a été entièrement financé par ses fans sur Internet. Suffisant pour lui permettre de donner 150 concerts pour une tournée unique en Europe.
La chanteuse camerounaise bénéficiera par la suite d’une publicité du navigateur Chrome de Google, qui la fera connaître à des millions d’internautes. Auteur-compositrice, elle a déjà été nominée aux prestigieuses Victoires de la musique et remporté un disque de platine en France.
La chanteuse a clôturé samedi en France une journée d’échanges contre les violences faites aux femmes, intitulée «Place aux filles!»
Quelle différence faites-vous entre le combat des femmes de l’Hexagone et celui des femmes au Cameroun?
Le combat des droits des femmes est universel, les revendications sont les mêmes. Parfois, l’on a une vision catastrophique de l’Afrique. Or, au Cameroun, je peux vous dire qu’une place importante est laissée aux femmes dans la société. Cette place est reconnue par les hommes. Oui, il y a une vraie reconnaissance du rôle social de la femme.
Vous êtes déjà venue dans le Sud-Ouest pour présenter votre premier album, en gardez-vous un souvenir précis?
J’ai eu beaucoup de dates en France, effectivement. J’ai sillonné aussi le Sud-Ouest, la rencontre avec le public est toujours enrichissante.
Lorsque l’on vous découvre, on ne peut que constater votre jeunesse et admirer votre parcours artistique.
En quoi la scène a transformé vos ambitions musicales depuis vos débuts, grâce aux vues sur You tube ?
La découverte de la scène change la vision du travail artistique, car se retrouver devant un public fait naître toutes les exigences humaines et musicales. De l’orchestration à la composition, en passant par la rythmique et aussi la nécessité de collaborer avec d’autres artistes.
Enfin, pourquoi le choix de New York pour travailler votre second album? Vous êtes pourtant francophone. La reconnaissance artistique doit-elle passer par les studios américains?
En fait, mon premier album a déjà été enregistré là-bas avec un ingénieur du son français. Cela est primordial pour moi, car la vision du son est différente. Les Américains cherchent la perfection, ils effectuent un travail scientifique, au risque de laisser une certaine vérité. Une trop grande maîtrise tue parfois l’essence même d’un album. Ce que j’aime, c’est le mélange des deux horizons. L’enregistrement de mon deuxième album à New York est un heureux hasard. J’aime bouger et je me suis retrouvée là-bas, dans cette capitale évidente de la musique. Elle m’a donné l’inspiration et j’ai hâte de retrouver la scène, le partage avec le public.
L’Aventure du web continue pour la jeune musicienne Camerounaise qui s’est faite connaître sur la toile
C’est en 2007 qu’Irma poste sa 1ère vidéo sur youtube, pour une amie située à l’autre bout du monde: une reprise de «Au suivant» de Jacques Brel, inspirée de la prestation de M avec Camille vue dans Taratata la veille. Les internautes curieux ne tardent pas à suivre chacun de ces posts, notamment des reprises des Jackson 5, Ben Harper, Norah Jones et autres. La communauté des admirateurs et fans se développent et créent un immense buzz qui la fait repérer par une maison de disques: Mymajorcompany.com.
Cette auteur-compositeur-interprète d’origine camerounaise de 22 ans vient de sortir en février 2011 son 1er album entre pop, folk et soul: «Letter to the Lord» s’est classé directement N°1 des ventes digitales. Celle qui se produisait en première partie des artistes Diams ou même Amel Bent affiche depuis le printemps des concerts complets à Paris (Café de la Danse, New Morning) et en province. Irma conquiert le public à chacune de ses apparitions live. Soucieuse de continuer à écrire son histoire à travers la toile du web qui l’a découverte, Irma continue à poster des reprises face à sa webcam, mais cette fois elle fait appel à des artistes: ceux dont elle a fait les premières parties, ceux qu’elle a croisés sur la route, ceux qu’elle apprécie et qui ont accepté de se prêter au jeu. Après Tété, Patrice, Tom Dice . en ligne cette semaine un duo-reprise avec Gad Elmaleh, «Isn’t she lovely» (très drôle..)
Repérée sur la toile, elle a signé un contrat avec MyMajorCompany et prépare un album
Lorsque l’on parle de vous, on vous considère comme une inconnue, et pourtant!
Je m’appelle Irma Pany. J’ai vécu au Cameroun pendant 15 ans. Je suis arrivée en France il y a sept ans avec mes frères et s urs. C’était pour poursuivre des études. Il se trouve que j’ai eu à poster des vidéos sur l’Internet. J’ai été contactée par les patrons de Mymajorcompagny pour signer mon contrat. C’est de la sorte que j’ai débuté l’aventure musicale.
Quel genre de vidéo avez-vous mis sur Internet ?
Au début c’était des reprises de tout genre, Michael Jackson, Norah Jones, . etc. Petit à petit, j’ai commencé à mettre des compositions personnelles parce que les gens demandaient si je n’écrivais pas. Ça tournait un peu, il y avait de bons retours.
Quand commence réellement l’aventure musicale?
Je ne me suis jamais dit que je ferais de cela ma vie. Tout est arrivé un peu vite sans que je ne réalise et ne m’en rende compte. J’ai quand même commencé le piano classique à l’âge de 7 ans. Dès 13 ans, j’écrivais quelques textes à la guitare. C’était de petites balades en français. Ensuite, je suis arrivée à écrire en anglais. Ça venait naturellement et j’avais le sentiment que j’avais plus à dire en anglais qu’en français.
Comment est-ce qu’Irma en arrive à faire les premières parties d’artistes comme Diam’s ou même Amel Bent?
Il se trouve que nous avons des mêmes producteurs. A côté de ceux-ci, il y a quelques tourneurs. Ce sont des personnes qui ont pour tâches essentielles de nous trouver des scènes. J’ai signé un contrat avec une boîte de tourneurs qui fait aussi tourner les artistes que vous avez cités. Ils profitent des prestations de ces stars, pour placer les artistes en herbe comme moi.
Cela dure depuis combien de temps?
J’ai passé tout le mois de mars 2010 avec Diam’s. C’est la première fois que je partais en tournée et que je voyageais comme cela. Ça va s’enchaîner avec d’autres artistes.
Pouvez-vous nous parler de l’album en préparation?
Il est déjà réalisé. Ça fait maintenant un an et demi que l’on travaille sur les textes. Lorsque j’ai signé, je n’avais pas encore toutes les chansons. Il a été réalisé par un Américain qui s’appelle Henry Hirsh qui est le réalisateur de tous les albums de Lenny Kravitz. Nous lui avons envoyé une des vidéos que j’avais mise sur l’Internet. Il a apprécié et a souhaité travailler avec moi. Nous avons réalisé l’album là bas. Nous sommes revenus ici et j’ai rajouté quelques chansons. L’album est au mix. Il sort bientôt.
Pour parler de votre pays le Cameroun. De quoi vous rappelez-vous?
Ça fait trois années que je ne suis pas rentrée. J’attends un moment de calme pour pouvoir m’évader là bas. Voir ma famille, mes parents, ma grand-mère. Aller au village vers Bangangté. Ici c’est très électrique. Ce n’est pas pareil qu’au Cameroun.
Comment présenterez-vous le genre musical dans lequel vous évoluez
Il est très Soul. J’aime beaucoup les artistes comme LAURYN HILL, D’ANGELO Il est assez pop aussi. C’est du métissage culturel que je propose.
Un mot sur votre expérience avec Mymajorcompany?
Je suis arrivée sur le site en Août 2008. 48 heures après j’avais les 416 producteurs qui ont permis de rassembler la somme nécessaire. A l’époque c’était 70 000 euros. C’était tout simplement incroyable, parce que nous avions tablé sur cinq mois pour rassembler la somme. Après deux jours, il a donc fallu se mettre au boulot. Je n’ai rien vu venir. Heureusement que l’équipe est enthousiaste et formidable. Nous avons travaillé et les résultats sont là.
Comment réagissent vos parents face à cette trajectoire que prend votre vie?
Ils regardent cela de loin, parce qu’ils sont au Cameroun. Je suis sur l’Internet. Ils traquent tous les sites pour voir si je ne vais pas à la dérive. Au début, ils avaient un peu peur. Il y a un imaginaire un peu douteux sur les artistes et Internet, ça se comprend. Mais, ils voient que je continue mes études en école de commerce. Mes frères et s urs sont là pour que je garde vraiment les pieds sur terre.
Est-ce que vous voyez votre avenir dans l’univers musical?
Rires. Je prendrais les choses comme elles viennent. On verra!
Irma fait un carton sur la toileJournalducameroun.com)/n