Lions indomptables: Le Cameroun a mal avec ses binationaux

Incapable de récupérer les Ntep, Bahebeck, Umtiti, Nkoudou ou Embolo, Volker Finke a poussé à la retraite internationale, Kana Biyik, Nyom, Bong, Bassong, Matip et Song Bilong

Binationaux. C’est désormais connu, sous l’ère Volker Finke, le Cameroun n’en profite plus. Après avoir pris l’habitude de récupérer ses joueurs binationaux (Joseph Désiré Job, Valery Mezague (de regretté mémoire), Franck Songo’o, Charles Itandje, Sébastien Bassong, William Steve Overtoom, Song Bilong, Choupo-Moting, et bien d’autres), le Cameroun fait désormais face à la difficulté de conquérir les enfants issus de sa communauté d’immigrés en Europe.

Ces derniers prennent de plus en plus des chemins déjà empruntés par Jean Alain Boumsong, Pascal Nouma ou Bruno Ngotty. Comme l’une des révélations de Ligue 1, Paul Georges Ntep. Le natif de Yaoundé, déjà auteur de huit buts avec Rennes, ne cesse de clamer haut et fort que son choix pour l’équipe fanion de France est déjà fait. Avant lui, le prometteur défenseur de Lyon, Samuel Umtiti, champion du monde junior en 2013, a déclaré que son choix définitif était fait; il jouera pour l’équipe A de France. Jean Christophe Bahebeck et Axel Ngando, champions du monde junior, sont quasiment dans un même état d’esprit.

Sous l’ère Paul Leguen, les autres binationaux (Henri Bédimo, Gaétan Bong, Choupo-Moting et Joel Matip) ont fait un pari qui relève davantage du choix de carrière que d’une affaire sentimentale. Entre la possibilité de grappiller – peut-être un jour – quelques sélections en équipe A de France ou d’Allemagne et celle d’être une vedette en Afrique, de disputer tous les deux ans une CAN voire une Coupe du monde, le choix est vite fait. D’autant que la Fecafoot, avec l’aide de Roger Milla – pour les cas Joseph Désiré Job ou Valery Mezague – sait jouer sur les cordes sensibles pour attirer les binationaux aux carrières plus modestes: fierté des racines, rôles majeurs en sélections, etc. Et la Fédération ne manque pas de rappeler l’exemple d’un Pascal Nouma ou Bruno Ngotty, joueurs aux carrières éphémères avec les Bleus alors qu’ils auraient pu briller avec les Lions indomptables.

Corruptibles
Contrairement à une idée reçue, les binationaux n’ont pas que des partisans au Cameroun. Certains remettent en cause leur niveau, leur motivation (choix du c ur ou par dépit ?), leur «intégrité» et les conséquences de leur intégration en équipes nationales. Depuis l’arrivée de Volker Finke à la tête des Lions, la polémique a particulièrement enflé. Au début de l’année 2014, pendant que le président du Comité de normalisation, promoteur de l’intégration massive des Franco-camerounais chez les Lions, envoyait ses émissaires en France pour convaincre les binationaux – Ntep, Bahebeck, Ngando et Umtiti – le patron technique des Lions ne voulait pas entendre parler de ces joueurs, a priori peu corruptibles. Conséquence, aucun joueur à la double nationalité établie n’a été recruté depuis qu’il est au chevet des Lions.

S’il est vrai que le «recrutement» des binationaux ne règle pas le problème de la faible formation des jeunes footballeurs au Cameroun, les raisons de leur non sollicitation sont à chercher ailleurs. L’arrivée de ces joueurs pose d’autres types de problèmes: identité, éducation, avenir professionnel ; des problématiques sur la bi-nationalité qui, au fond, dépassent très largement le cadre du football. Ces derniers temps, en ne facilitant pas l’intégration des binationaux, la sélection nationale du Cameroun n’a pas réussi sa révolution sociologique.

Pis, pour diverses raisons, plusieurs valeureux joueurs – Gaétan Bong (Wigan), Matip (Schalke 04), Nyom (Grenada), Song Bilong (West Ham), Sébastien Bassong (Watfort Fc), Kana Biyik (Toulouse) – ont mis leurs carrières internationales entre parenthèses, en grande partie à cause des mauvais choix de Volker Finke. Ces joueurs, par naïveté, n’ont pas compris qu’en plus du talent, il faut, entre autres, «collaborer» avec l’adjoint de Finke, Ibrahim Tanko. Un nom dont le passé renvoie à son addiction au cannabis. C’est ce technicien ghanéen, au passé sulfureux, dont il viendrait difficilement aux autorités de son pays de lui confier une équipe, que Finke a choisi comme principal collaborateur. Allez donc savoir pourquoi!

Bruno Ngotty
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Fichier
Le néo-défenseur toulousain, Kana Biyik, frustré de ne pas avoir été retenu parmi les 23 Lions de l’expédition brésilienne, avait déjà expliqué sans aucune langue de bois dans les colonnes de 20 Minutes, sa mise à l’écart: «Je me rends compte qu’il y a plein de magouilles en équipe du Cameroun, et ça ne changera jamais. Je préfère mettre un terme à ma carrière internationale, et me concentrer pleinement sur celle en club, afin de redevenir le défenseur que j’étais. Ça peut surprendre, mais la sélection du Cameroun est remplie de mauvaises choses. Je ne me reconnais pas dans cette sélection. (.). J’avais entendu des choses, mais je ne pensais pas que c’était à ce point-là. J’en ai eu la confirmation lors du dernier stage.»

Et pourtant, c’est sur ces joueurs, oubliés par Finke, dont aucune confusion sur leur âge n’est possible, que le Cameroun devrait s’appuyer pour construire une équipe conquérante, dans l’optique de la CAN 2019 que le pays de Roger Milla accueillera. Les rapports techniques de la Fifa, après les Coupes du Monde de 2010 et 2014, indiquent que l’équipe du Cameroun est celle qui courait le moins à ces compétitions. Ceci découlerait de l’âge avancé de certains de ses éléments. Les autorités en charge du football camerounais doivent arrêter de se voiler la face. Pour l’avenir, on en vient à souhaiter, qu’en interne, un fichier contenant l’âge réel des joueurs soit établi.

Bahebeck
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Si le sujet est tabou, il convient de signaler ici qu’un joueur nouvellement convoqué chez les Lions, n’est pas forcément un jeune joueur (cas de Franck Kom, qui est parrainé depuis les catégories jeunes par un journaliste). Autre exemple, au moment de la vente de Landry Bassilekin de Renaissance de Ngoumou pour Nancy en 2012, ses papiers officiels indiquaient qu’il avait 20 ans. Or, la réalité est toute autre. Si, grâce «aux réseaux mafieux», ce médiocre attaquant arrivait à être convoqué un jour chez les Lions, les esprits naïfs, du fait de son physique favorable, parleraient «d’un jeune joueur dans la tanière», alors que dans les faits, sa carrière est derrière lui. Il constitue l’une des plus grosses tromperies sur la marchandise de l’histoire des transferts de footballeurs camerounais vers l’Hexagone.

Jean-Armel Kana Biyik
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France: La Ligue 1 reprend ses droits, avec les Camerounais

14 Lions, évoluant dans des clubs français, rentrent sur les stades dès ce vendredi dans le cadre de la reprise du championnat de première division

Jean II Makoun, 31 ans, Rennes
Jean II Makoun a vécu une saison 2013/2014 compliquée avec Rennes (30 matches, un but en championnat). A l’aube de disputer sa troisième saison à Rennes, le milieu de terrain des Lions indomptables assure être en grande forme. Après 12 saisons au plus haut niveau chez les professionnels (Lille, Lyon, Aston-Villa, Olympiacos le Pirée), Jean II Makoun est désormais un joueur très aguerri. Pour sa dernière saison avec le club Breton, il veut mettre en exergue toute son expérience.

Nicolas Nkoulou, 24 ans, Marseille
Le défenseur central de l’OM a connu un malheur pendant l’intersaison avec le décès de son père. Sur le plan sportif, malgré un bon de sortie, le défenseur camerounais a envisagé de rester à Marseille. « Je suis assez revanchard par rapport à ce que j’ai montré la saison passée, a expliqué l’ancien Monégasque à nos confrères de La Provence. Je veux revenir à mon meilleur niveau. La vie nous réserve des surprises mais j’ai envie de continuer avec l’OM (.) Quant à la défense à trois, c’est à moi de m’adapter. Il me reste du travail.»

Georges Ntep de Madiba, 22 ans, Rennes
Georges Ntep de Madiba a connu une bonne entame en Ligue1. Arrivé à Rennes lors du dernier mercato hivernal, il a, en 13 matches, inscrit cinq buts toutes compétitions confondues. Possédant la double nationalité, camerounaise et française, il a longtemps été courtisé par les autorités en charge du football camerounais. Mais, l’attaquant de Rennes, qui possède déjà un passeport camerounais a jusqu’ici décliné l’offre. Attaquant au registre complet, il se distingue par son explosivité en étant à la fois rapide et puissant. Techniquement, il excelle dans l’élimination par le dribble avec des crochets courts et des changements d’appuis exécutés très rapidement. Un style de jeu qui manque chez nos Lions.

Jean Armel Kana Biyik, 25 ans, Rennes
Absent de Rennes lors de la reprise des entraînements, on a longtemps cru du côté de Rennes que Jean-Armel Kana-Biyik avait fugué. Puis sur le site officiel de Rennes l’on pouvait lire : Kana-Biyik était absent pour des « raisons personnelles » . Visiblement, elles sont réglées puisque le joueur a fait son retour sur les pelouses d’entrainement il y a deux semaines. Très critiqué en fin de saison dernière par une partie du public, il serait toujours prêt à changer de maillot. Ecarté des Lions indomptable de la liste des Mondialistes par Volker Finke lors du stage en Autriche, Jean Armel Kana Biyik a décidé de mettre entre parenthèse sa carrière internationale.

Axel Ngando Elessa, 21 ans, Rennes
Prêté à l’Aj Auxerre lors de la saison dernière, en Ligue2, il dispute 34 matches et inscrit 4 buts. International espoir français, il est champion du monde junior 2013. Ceci après avoir évolué dans toutes les catégories jeunes en France. Le neveu de Patrick Mboma est un milieu offensif gaucher, qui peut également évoluer plus bas au poste de relayeur. « Brillant techniquement, doté d’un sens tactique et d’une vision du jeu bien supérieurs à la moyenne ». Il aura à c ur cette saison de démontrer qu’il a le niveau de la Ligue1.

Jean Christophe Bayebeck, 21 ans, PSG
Et si c’était lui la recrue offensive du PSG cet été ? A 21 ans, le Franco-camerounais Jean-Christophe Bahebeck, pourrait bien être le cinquième véritable attaquant de Paris cette saison après Ibrahimovic, Cavani, Lavezzi et Lucas. Après deux prêts consécutifs à Troyes en 2012-2013 et à Valenciennes en 2013-2014 (les deux ont été relégués), le champion du monde des moins de 20 ans l’an dernier a réalisé une très bonne préparation. Si, au PSG, on dit ne pas avoir encore pris de décision concernant l’avenir du joueur formé dans la capitale, le staff a apprécié son comportement et ses performances.

Vincent Aboubakar, 22 ans, Lorient
La belle saison de Vincent Aboubakar, auteur de 16 buts, n’est pas passée inaperçue. La preuve, plusieurs clubs européens ont déjà exprimé leur souhait de s’attacher aux services de l’attaquant lorientais. Après l’offre de l’AZ Alkmaar, voici deux autres clubs qui sont venus se renseigner auprès du bureau directeur du Lorient FC sur la situation de leur attaquant camerounais. Il s’agit selon le quotidien britannique Daily Mail du club anglais Southampton et de la formation russe Lokomotiv de Moscou. Toutefois, la meilleure offre est venue des Allemands de Wolfsburg. Petite précision, pour son président Loïc Féry, le club qui voudrait s’attacher au Camerounais devrait tout d’abord verser la somme de 10 millions d’euros, pas moins. Même si son entraîneur souhaite le garder.

Benjamin Moukandjo, 25 ans, Reims
Après trois saisons à Nancy (deux en L1, la dernière en L2), Benjamin Moukandjo a décidé de déposer ses valises à Reims. «J’ai eu de longues discussions avec le coach (Jean-Luc Vasseur, ndlr) pendant la Coupe du monde, et avec le président. Je me suis dit que Reims était le club qui me convenait pour continuer ma progression», a déclaré l’international camerounais, formé à Rennes, et passé par Nîmes (L2) et Monaco (L1 et L2). Auteur de 9 buts en championnat l’an passé, Benjamin Moukandjo « nous permet de pallier le départ de Floyd Ayité (à Bastia) et de montrer à nos supporters qu’il faudra compter avec le Stade de Reims cette saison», a déclaré Didier Perrin, vice-président du Stade de Reims.

Landry Nguemo, 28 ans, Lens ?
Selon certaines indiscrétions, le Racing Club Lens tient sa première recrue estivale en la personne du milieu de terrain international camerounais Landry Nguemo. En fin contrat avec Bordeaux, l’ancien joueur de l’AS Nancy-Lorraine et du Celtic Glasgow est parti pour parapher un bail de trois ans avec les Sang et Or. Présent la semaine dernière dans le Nord de la France, l’international camerounais se serait mis d’accord avec le club du président Gervais Martel. Reste à parapher son contrat. Jusqu’à hier, son nom ne figurait dans l’effectif de Lens, saison 2014/2015.

Jean Armel Kana Biyik, Rennes
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Henri Bédimo Nsamé, 30 ans, Lyon
A Lyon depuis le 1er aout 2013, Henri Bedimo a connu une première saison très accomplie. Il a su maintenir le même rendement lors de l’exercice 2014/2015. Qu’importe s’il n’a pas été élu meilleur latéral gauche de Ligue 1 la saison dernière, il a distillé de nombreuses passes décisives. D’ailleurs son entraîneur et les journalistes, et même ses supporters, ne tarissent pas d’éloges sur lui. Irrégulier avec les Lions, il aura encore à c ur, à l’aube de cette nouvelle saison, de montrer qu’il est le meilleur latéral gauche de Ligue 1 et .du Cameroun. Blessé jeudi, lors du match du tour préliminaire de l’Europa League, Bedimo sera forfait pour l’ouverture de saison face à Rennes.

Samuel Umtiti, 20 ans, Lyon
Sollicité timidement par certains clubs, le Franco-camerounais Samuel Umtiti a récemment fait le point sur sa situation. Lors d’un point de presse, le champion du monde junior 2013 avec la France, a préféré de ne pas trop s’épancher. Le jeune défenseur lyonnais a simplement indiqué qu’il avait « sa tête à Lyon ». Et de rajouter, en présence de son entraîneur : « Je suis bien Lyonnais. » Courtisé un temps par les Camerounais, le natif de Yaoundé a toujours indiqué que son avenir international se dessine en Bleus. International espoir, il veut réussir une belle saison afin de toquer la porte de l’équipe fanion.

Edgar Salli, 22 ans, Lens
Prêté au RC Lens par Monaco lors de la saison écoulée, Edgar Salli, a contribué à la remontée du club nordiste. Mais, l’ailier qui fêtera ses 22 ans le 17 août prochain, fait bien parti de l’effectif de Monaco pour l’exercice 2014-2015. En effet, à l’heure actuelle, l’attaquant camerounais n’a eu « aucune nouvelle de la part des dirigeants lensois » quant à une éventuelle prolongation de son aventure à Lens. L’ailier des Lions indomptables, qui a participé au Mondial brésilien avec sa sélection, soigne en terre monégasque sa blessure à la cheville droite contractée au c ur de l’hiver et mal cicatrisée. Ceci en attendant de trouver un nouveau point de chute. La concurrence à son poste étant très féroce à Monaco.

Clinton Njié, 21 ans, Lyon
Très peu connu du public sportif camerounais, Clinton Njié est un jeune prometteur footballeur camerounais, à suivre. Il a fait ses premiers pas chez les professionnels en Ligue 1, le 28 novembre 2012, lors d’un match face à Reims à Gerland1. Le 29 mai 2013, il a signé son premier contrat professionnel en faveur de l’Olympique lyonnais. Le 19 avril 2014, l’ancien pensionnaire de l’Ecole de football des Brasserie est remplaçant lors de la finale de la Coupe de la Ligue mais ne rentre pas en jeu. Très utilisé la saison dernière, il voudra gagner en temps de jeu.

Maxime Poundjé, 22 ans, Bordeaux
Le latéral gauche de Bordeaux est peu connu au Cameroun. Et pour cause, il est né à Bordeaux le 16 août 1992 et il est un pur produit du centre de formation des Girondins. Après deux saisons en Cfa, il signe son premier contrat pro. Puis, il continue sa progression en disputant une saison entière au Nîmes Olympique (National), en 2011/2012. De retour à Bordeaux, Poundjé a fait ses grands débuts avec le groupe professionnel des Girondins lors de la saison 2012/2013. Au total, il dispute 7 matches de Ligue 1, deux d’Europa League et participe à un match de la Coupe de France. Lors de la saison 2013/2014, l’ancien international junior français a su répondre aux attentes placées en lui malgré son jeune âge.

Vincent Aboubakar, Lorient
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