Interconnexion au système Nexus: le Cameroun et la RCA s’accordent

La décision a été adoptée à l’issue d’une récente rencontre de concertation entre les deux administrations douanières afin de trouver d’améliorer le transit de marchandises vers la RCA

La douane centrafricaine va se connecter au système informatique Nexus mis en place au sein de la douane camerounaise afin d’assurer un suivi par géolocalisation des marchandises en transit sur le territoire camerounais. Telle est l’une des résolutions adoptées au cours d’une rencontre de concertation des deux administrations douanières du 26 au 28 septembre 2016 à Douala, la capitale économique du Cameroun.

Cette interconnexion, qui devrait être concrétiser dans trois mois, permettra d’assurer une meilleure sécurisation des opérations de transit des marchandises centrafricaines sur le corridor Douala-Bangui. La Centrafrique qui n’a pas de façade maritime fait transiter par le port de Douala plus de 80 % du volume de ses exportations et importations.

La décision de l’administration douanière centrafricaine de se connecter à ce système mis en place par la douane camerounaise découle de la baisse croissante des départs de marchandises centrafricaines au port de Douala.

Selon les chiffres, de 10 000 départs en moyenne par an au cours de la dernière décennie, seulement environ 4900 départs de marchandises à destination de Bangui ont été enregistrés au port de Douala au cours des six premiers mois de l’année 2016.

Une situation renforcée par l’insécurité en République centrafricaine où des «bandes armées» non seulement attaquent de manière régulière des convois de marchandises, mais ; tuent également des transporteurs.

D’après la Direction générale de douanes (DGD) du Cameroun, environ 55 milliards de francs CFA de marchandises centrafricaines transitent par le Cameroun chaque année.

Ces cargaisons constituent une importante source de recettes pour les douaniers centrafricains, à condition que les marchandises transportées soient bien suivies tout le long du corridor Douala-Bangui.

Les directeurs généraux des douanes du Cameroun et de la Centrafrique ont également décidé de la matérialisation d’un dialogue annuel portant sur les problématiques liées au transit entre les deux pays ; la réactivation urgente du Groupe de travail chargé de la mise en uvre de l’interconnexion des deux administrations ; la construction des bureaux de douane juxtaposés à Garoua-Boulaï-Cantonnier Et Kentzou-Gamboula, lesquels assureront l’interconnexion NEXUS+, dans l’attente de l’interconnexion des systèmes d’information douanière ainsi que la désignation d’un point focal devant servir d’interface avec la Douane Camerounaise pour l’échange de renseignement en vue d’assurer un meilleur suivi des opérations de transit dans le corridor.


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Ngaoundéré: La Directrice générale des douanes en campagne publicitaire

Madame Libom Li Likeng lors d’une visite de travail le 19 septembre dernier a présenté son nouveau produit «NEXUS +»

La visite de travail de la directrice générale des douanes (DGD) camerounaises dans le septentrion s’est achevée le mercredi 19 septembre dernier. Après l’étape de la région du Nord le 18 septembre, qui l’a conduit à Touboro vers la frontière Cameroun/Tchad/RCA, Mme Libom Li Likeng Minette a achevé son périple par la région de l’Adamaoua. Le but de la visité l’a-t-elle rappelé : « était de venir évaluer le niveau d’appropriation de Nexus par le personnel de la douane de l’Adamaoua, parce que la plate-forme de Ngaoundéré est très importante au niveau des transits. 80% des marchandises partent de Douala et transitent par rail au niveau de Ngaoundéré. Je suis donc venue à Ngaoundéré pour m’assurer que tous les acteurs se sont appropriés de Nexus… qui est un mécanisme de facilitation et de sécurisation des marchandises ». Une évaluation qui cachait à peine les raisons premières de sa présence qui consistait surtout à porter à la connaissance de ses partenaires la version revue et corrigée de Nexus : « Nexus + ».

Au cours de la séance de travail, la DGD a rencontré des partenaires de la douane, recensés dans la plate-forme ferroviaire de la gare de Ngaoundéré. Il s’agissait entre autre des responsables de Bolloré Africa Logistic, du Bureau Général du Fret (Bgf), du Bureau National du Fret Tchadien (Bnft) et des représentants des syndicats des transporteurs camerounais et tchadiens. Dans un échange franc avec l’hôte du jour, ils ont épluché les difficultés auxquelles ils font face sur le corridor Douala-Ndjamena et Douala-Bangui. Des fraudes récurrentes, tout comme des barrières illégales sont toujours perceptibles entre Ngaoundéré et les destinations finales des marchandises en transit. Par ailleurs, nombreux sont des actes de corruption. Pis encore, on note l’intervention de certains agents publics de l’Etat en intermédiaire entre les opérateurs économiques et les services partenaires de la douane. Ce qui constitue un manque à gagner énorme à l’administration douanière et freine l’activité des camionneurs et des opérateurs économiques en terme de pertes de temps et du coût du transport des marchandises. Une situation que Mme Libom Li Likeng Minette, entend corriger à travers le nouveau système, version revue NEXUS, le dispositif de suivi par géo localisation des marchandises en transit, mis en place depuis Août 2009 aux cotés de l’expérience du GPS. Ceci dans l’optique de pallier aux bémols des délais de transit anormalement longs, la durée excessive d’immobilisation des cautions, le déversement frauduleux des marchandises en transit sur le territoire national, la multiplication des barrières de contrôles routiers sur le corridor, la déperdition des recettes douanières et le vacillement de l’économie nationale. Face à la persistance du mal, Nexus dans son amélioration, rebaptisé « Nexus + » est selon la douane camerounaise le remède adéquat pour enrailler toutes les souillures jusqu’ici rebelles dans le secteur douanier. « Nexus + » présente des avantages tels la diminution du coût de transit par la réduction des délais de libération des cautions (48 heures maximum dès le franchissement de la frontière contre 30 jours voire un an par le passé Ndlr); la circonscription progressive de certains courants de contrebande à travers la disparition des opérateurs moins sérieux ; la réduction des délais d’acheminement des marchandises qui passent de 30-60 jours à moins de 10jours ; le suivi rotatif des balises GPS devient désormais automatisé etc.

Ce dispositif permettra à la douane camerounaise d’engranger d’importantes avancées, notamment assurer en temps réel le suivi des marchandises en transit le long du corridor Douala-Ndjaména et de partager l’information sur les voyages (identification des cargaisons, report des alertes, collecte des statistiques, maîtrise des incidents survenus le long du parcours et mise sur pied d’un système d’intervention rapide avec les administrations douanières des pays destinataires des marchandises. Le nouveau système Nexus+ qui requiert une grande capacité à l’utilisation de l’outil informatique a amené le chef de la douane camerounaise à promettre des séances de formation ouverte en même temps au personnel de ce secteur qu’aux partenaires qui pourront à partir de leurs connaissances propres suivre le mouvement de leurs marchandises. Ces formations débuteront dès les premiers jours du mois d’octobre.

Minette Libom Li Likeng, directrice générale des douanes, le 19 septembre 2012 à Ngaoundéré
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