Cameroun : Roger Mbassa Ndine et Fritz Ntone Ntone entendus au Tribunal criminel spécial

Le maire de la ville de Douala et l’ancien délégué du gouvernement ont été auditionnés cette semaine devant la juridiction qui siège à Yaoundé.

 

L’affaire Société métropolitaine de Douala (Smid) continue de faire parler d’elle au Cameroun. Le tribunal criminel spécial (Tcs) compétente pour connaitre des infractions de détournement de deniers publics d’un montant de 50 000 millions de F CFA est saisi de l’affaire et mène des enquêtes. A cet effet, la juridiction a auditionné le maire de la ville de Douala Roger Mbassa Ndine le 30 août 2022 comme témoin, informent camer.be.

Son prédécesseur, ex-délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala a été entendu comme accusé. Les faits remontent à l’époque où il était à la tête de la communauté et président du Conseil d’administration de la Société métropolitaine d’investissement de Douala. Dans cette affaire, Fritz Ntone Ntone est accusé  de détournements présumés d’un milliard 528 millions.

Ces fonds représenterait l’avance accordée à la Société Neo-Industrie, d’un montant de 1 milliard 528 millions 298 mille 870 FCFA. L’enveloppe était destinée au démarrage de l’exécution du marché relatif à la construction du marché de New Deido pour la période allant du 3 octobre au 15 novembre 2019.

En mai 2021, Me Giorgio Massi Ngakele a saisi la justice à Douala par une plainte, accusant plusieurs personnes dont Fritz Ntone Ntone de détournements de deniers publics. L’accusation portait sur la levée de fonds pour la réalisation des projets d’infrastructures dans la ville de Douala. Ces projets ont été réalisés par Smid, en collaboration avec Edc-Investment corporation et Ecobank, informait notre confrère  ActuCameroun en juin 2021.

Cameroun : Roger Mbassa Ndine, élu maire de Douala

Au terme de 24 heures de conciliabules, la consigne du parti  prévalu. Le nouveau patron de la ville de Douala emporte les élections 235 voix  contre 25 pour Jean Jacques Ekindi.

Le nouveau maire de la ville de Douala  c’est Roger Mbassa Ndine, militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Sa liste a récolté 235 suffrages contre 25 pour celle de Jean Jacques Ekindi du Mouvement progressiste (MP).

Avant son élection ce 4 mars 2020, Roger Mbassa Ndine  était conseiller municipal de Douala 5è. Cet économiste fut ancien président du Conseil d’administration de l’ex Aes Sonel. Il fut également secrétaire général du ministère de l’Economie, de la planification et l’aménagement du territoire (MINEPAT).

Bien que soutenu par le RDPC, son élection n’a pas été fleuve tranquille. Car le choix du parti s’est heurté à l’ambition d’autres militants. Notamment Jean Jacques Lengue Malapa, qui a postulé avant de déchanter après beaucoup de  tractations.

 Roger Mbassa Ndine remplace donc Fritz Ntone Ntone qui a longtemps officié au poste de délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala.

Douala : le torchon brûle entre le délégué du gouvernement et un maire

Une bagarre a opposé la police municipale de la Communauté urbaine de Douala aux agents de la commune de Douala Ier, hier 27 mai au centre administratif de Bonanjo.

Le conflit de compétence permanent entre délégués du gouvernement et les maires s’est déporté dans la rue. Si les interdictions par voie de communiqué constituaient la principale marque de désaccord entre le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (Cud), Fritz Ntonè Ntonè et le maire de Douala I au sujet de la perception de certaines taxes communales entre autres, la situation a dégénéré hier 27 juin.

La police municipale de la Cud et les agents de la commune de Douala I en sont venus aux mains au centre administratif de Bonanjo. Créant la panique au sein de la population. Il aura fallu l’intervention des forces de maintien de l’ordre pour calmer la situation. C’est à coup de bombe lacrymogène que la police a pu venir à bout de cette bagarre générale.

Tout part d’un communiqué de presse du 26 juin signé de Fritz Ntonè Ntonè, interdisant aux agents de Douala I, de collecter des frais de parkings et de procéder au remorquage des véhicules en infraction sur les voies publiques «par l’utilisation des moyens inappropriés.»

Le délégué déplorait alors «la vente de tickets de parkings payants et le remorquage illicite des véhicules sur les voies publiques par les individus non identifiés, ce qui est de nature à semer le trouble et le doute dans l’esprit des usagers de la route.»

Fritz Ntonè justifiait cette communication par les aménagements des parkings et aires de stationnement engagés dans toute la capitale économique et prévenait alors que toute personne surprise en train de vendre des tickets de parkings payants serait interpellée et sa remorqueuse saisie et mise en fourrière.

Une interdiction dont Douala I n’a pas tenu compte jusqu’à l’aboutissement hier à ces confrontations physiques.

Dans un communiqué, Lenguè Malapa a dénoncé le communiqué de Fritz Ntonè Ntonè qui, selon lui, va à l’encontre des textes réglementaires. Ainsi, il «rappelle aux opérateurs économiques et usagers de son ressort territorial que, conformément à la loi du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, les parkings aménagés et matérialisés par sa municipalité continuent d’être perçus par les agents commis à cet effet, identifiables par des ordres de service et badges de la mairie de Douala I.»

Une loi appuyée par la plate-forme de collaboration Cud/Cad de Douala en date du 15 mars 2013 qui précise que «la taxe de parkings est du ressort des mairies d’arrondissement de Douala.»

Pour Lenguè Malapa, l’attitude du super maire constitue «une incitation et un appel à la révolte contre le service régulier exécuté par une institution communale ayant pleinement la compétence.» Fort de ces arguments, «la Commune de Douala I poursuivra comme justifié ci-dessus de jure et de facto à percevoir selon la réglementation en vigueur les droits de parking.»

Grève au Marché Mboppi : les commerçants opposés à la CUD

Les commerçants du marché Mboppi ont repris leurs activités au lendemain d’une grève observée lundi en contestation des décisions de la Communauté urbaine de Douala.

Les activités commerciales ont repris dans le principal marché de distribution des produits d’importation de l’Afrique centrale. Les boutiques ont été ouvertes mardi, et même ce mercredi matin, après une cessation d’activités observée par les opérateurs lundi, en signe de contestation contre la Communauté urbaine de Douala.

« Certains commerçants étaient d’avis que l’on continue à observer la grève mais d’autres ont dit qu’il fallait arrêter. Ils vont observer pour voir si leurs revendications seront prises en compte ou pas. Ils fermaient en signe de solidarité parce qu’ils ne comprenaient pas pourquoi ma boutique est scellée. Je leur ai dit de laisser tomber pour le moment», indique Alice Maguedjo, présidente du Syndicat des commerçants dynamiques du marché Mboppi (Ascodymm), contactée par journalducameroun.com.

La tension observée en ce début de semaine fait suite à une pause de scellées sur la boutique d’Alice Maguedjo le 29 janvier. Une sanction infligée en raison de son désaccord avec une décision de la CUD relative à l’approvisionnement de l’ensemble du marché en énergie électrique à partir d’un seul compteur. Chaque opérateur se verrait alors attribuer un taux forfaitaire dont il devra s’acquitter auprès du délégué du gouvernement auprès de la Communauté, Fritz Ntone Ntone.

Un projet similaire a déjà été implémenté au marché central de Douala. Mais à Mboppi, il piétine depuis plus de deux ans du fait de la résistance des commerçants qui dénoncent « une arnaque » et évoquent des questions de sécurité. Ils ont organisé une réunion de crise le 26 janvier afin de débattre de cette affaire et aussi de la feuille de route des activités du Syndicat. Les assises ont été interrompues par des éléments de la police puis de la gendarmerie, déployés sur la demande de la CUD. Réunions qui se sont finalement tenues dans la mesure où aucun document interdisant la rencontre n’a été apporté.

-Une rencontre boudée-

Les tensions entre les deux parties montent lorsque parvenue au terme de la réunion du 26 janvier, la présidente du Syndicat des commerçants du marché Mboppi reçoit un appel. Elle est conviée à une rencontre en tête à tête avec Fritz Ntone Ntone. Elle refuse d’honorer à ce rendez-vous. La boutique d’Alice Maguedjo est scellée au lendemain de ces faits.

-Dans l’attente d’un dialogue-I

Il n’y a pas encore eu de rencontre entre Fritz Ntone Ntone et les commerçants du Marché Mboppi depuis la grève de lundi. Le délégué du gouvernement serait en déplacement, Indique Alice Maguedio. « J’ai juste appelé les commerçants au calme pour qu’ils attendent que l’administration fasse son travail. J’ai demandé ce matin aux commerçants de ne plus poser une seule action jusqu’à ce que le délégué soit là. Il n’y a pas de feu. Ce qu’ils dénoncent ne date pas d’aujourd’hui, nous pouvons attendre encore un mois ou deux.»

Elle assure par ailleurs que le marché ne sera plus fermé jusqu’au retour du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine. Ce, même si sa boutique est maintenue sous scellées. Les tentatives pour joindre la CUD ont été infructueuses.