La RDC, le Congo, le Cameroun, le Nigeria, le Ghana, l’Angola et la Guinée Equatoriale prennent par à cette opération prévue du 17 au 29 mars
L’armée américaine organisera un exercice maritime dans le Golfe de Guinée, a annoncé mercredi à Kinshasa Kevin Toth, officier de l’Office de la Coopération et de la sécurité de l’Ambassade des Etats-Unis en RDC.
Au cours d’une téléconférence organisée à l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa, Kevin Toth a confirmé que les forces marines américaines et les forces navales de plusieurs pays africains participent à partir de jeudi à l’exercice maritime multinational dénommé « Obangame / Sahara express ».
Plusieurs pays de la région des Golfe de Guinée et de l’Afrique centrale participent à cet exercice militaire, dont la RDC, le Congo, le Cameroun, le Nigeria, le Ghana, l’Angola, la Guinée Equatoriale.
Au cours de la téléconférence qu’il a animée mercredi depuis Washington, aux Etats-Unis, le capitaine de vaisseau de la Marine Heidi Agle, Commodore en chef du Commandement du transport maritime militaire pour l’Europe et l’Afrique a déclaré que cet exercice militaire qui se tiendra du jeudi 17 mars au mardi 29 mars 2016 vise à tester les forces maritimes dans une vaste gamme d’opérations navales pour renforcer les capacités des pays du Golfe de Guinée et partager des informations dans la lutte contre la piraterie maritime, les trafics illégaux (drogue et armes, carburant) et autres menaces maritimes qui touche la région de Golfe de Guinée.
« Tout compte fait l’exercice maritime Obangame est le meilleur moyen de développer la coopération militaire entre les Etats-Unis et l’Afrique et surtout de renforcer les capacités des forces maritimes de différents pays de la région. Son objectif c’est d’améliorer la sécurité dans la région du Golfe de Guinée », a déclaré Heidi Agle.
Il a indiqué que plusieurs vaisseaux et bâtiments de guerre de la marine américaine participeraient à cet exercice maritime qui s’inscrit aussi dans le cadre de la coopération militaire entre les Etats-Unis et les pays de la région du Golfe de Guinée et de l’Afrique centrale.
L’opération dénommé «NEMO 15.3» rentre dans le cadre de la 130e mission de la marine française visant à améliorer la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée
La marine française a procédé, du 13 au 15 septembre au large de Douala (Cameroun) puis de Port-Gentil (Gabon), à exercice international dénommé «NEMO 15.3» dans le cadre de sa 130ème mission visant à améliorer la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée, selon un communiqué publié vendredi par l’ambassade de France au Cameroun.
La première phase de cet exercice, qui a réuni la frégate de surveillance « Germinal » et des patrouilleurs camerounais, aura permis de conduire de nombreux entraînements dans « un contexte réaliste ».
En dehors des exercices habituels d’évolution et d’assistance sécurité à la mer, la man uvre a associé une patrouille opérationnelle destinée à sécuriser une zone maritime.
Cet exercice a également mis en uvre, outre la marine camerounaise, le Centre multinational de coordination, zone « D » de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
Localisé dans la métropole économique camerounaise, Douala, il assure le contrôle opérationnel des bâtiments qui, depuis 2009, font des patrouilles de sécurité maritime dans la zone.
Le patrouilleur de haute mer dénommé « L’Adroit » effectuera une démonstration de matériels dès mercredi et ce jusqu’au 1er juin 2015 dans le port commercial de la capitale économique camerounaise
Le patrouilleur français de haute mer dénommé « L’Adroit » effectuera une démonstration de matériels dès mercredi 27 mai et ce jusqu’au 1er juin 2015 dans le port commercial de Douala, la métropole économique camerounaise, selon un communiqué rendu public ce lundi par l’ambassade de France au Cameroun.
Ces équipements sont notamment constituées d’un système de transmission de données dénommé « Polaris », renseigne le communiqué, ajoutant qu’un exercice en mer à l’appareillage sera en outre organisé avec un bâtiment de la marine camerounaise.
L’escale de Douala, indique le communiqué, fait partie intégrante du plan de soutien français pour la sécurisation des espaces maritimes dans le Golfe de Guinée.
Ce pays soutient notamment le Centre interrégional de coopération (CIC) pour la sûreté et la sécurité maritime, inauguré en septembre 2014 à Yaoundé, la capitale camerounaise et présenté comme la « pièce maîtresse du dispositif de lutte contre la piraterie maritime mis en place par les pays du Golfe de Guinée ».
Ce financement se traduit aujourd’hui par l’assistance à la mise en place à Yaoundé du Centre interrégional de coordination de la sûreté et de la sécurité dans le Golfe de Guinée (CIC)
Depuis 2013, l’Union européenne appuie, à hauteur de 4,5 millions d’euros (près de 3 milliards de francs CFA), la mise oeuvre d’un projet de formation et de renforcement des capacités pluridisciplinaire baptisé Critical Maritime Roads in the Golf of Guinea (CRIMGO) ou Routes critiques maritimes dans le Golfe de Guinée, en vue de la sécurisation de cette région.
Ce financement, prévu d’augmenter à 7,5 millions d’euros (4,875 milliards de francs CFA), se traduit aujourd’hui par l’assistance à la mise en place à Yaoundé du Centre interrégional de coordination de la sûreté et de la sécurité dans le Golfe de Guinée (CIC), selon l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, Françoise Collet.
Le renforcement des structures régionales de formation, en particulier les universités maritimes régionales (d’Accra au Ghana et d’Abidjan en Côte d’Ivoire), l’organisation de formations pratiques et la promotion de l’échange d’informations constituent d’autres domaines d’intervention.
Selon Eric Glotin, chargé de la formation maritime au sein de ce projet, deux cycles de formation de huit semaines ont déjà été organisées à Accra et à Abidjan.
« Nous formons 84 cadres de la sous-région, de la Côte d’Ivoire jusqu’au Gabon, dont 17 Camerounais.Et nous avons également des entraînements de gestion des crises maritimes pays par pays. On a fait le premier au Cameroun fin février. Nous en avons autrement au Togo, au Bénin, à Sao Tomé, au Nigeria ».
Ce sont principalement, a expliqué l’expert français, des cadres qui viennent des marines nationales, des marines marchandes, des polices maritimes, des ministères de l’environnement, des ministères des affaires étrangères et de l’administration de gestion des ports.
Ce choix de profils est justifié par le fait que « l’économie maritime est basée sur un certain nombre d’acteurs, qui travaillent dans le secteur public, la marine nationale, la marine marchande, les différentes polices maritimes, les douanes, ainsi qu’un certain nombre d’entités périphériques qui concourent à l’économie maritime ».
« Pour être efficace dans la piraterie, explique en outre l’expert,il faut que les acteurs, depuis ceux qui vont travailler sur le plan d’eau jusqu’à ceux qui vont mettre les criminels en prison, travaillent sur un tissu législatif qui soit cohérent. Il faut que les acteurs sachent intercepter, qu’ils sachent appréhender, qu’ils sachent transmettre les procédures dans les différentes étapes judiciaires et qu’à la fin le juge soit capable effectivement de mettre ces criminels en prison pour de nombreuses années ».
Parmi les phénomènes de criminalité et de grand banditisme observés dans le Golfe de Guinée, il estime que la pêche illicite « sera certainement un des grands thèmes qui sera traité dans cette région dans les prochaines années, parce que l’impact de la pêche et ses ressources halieutiques a des conséquences économiques et humaines pour les populations côtières ».
Selon les estimations mentionnées par Françoise Collet, la pêche illicite représente 37% des prises et un manque à gagner annuel de 1,3 milliard de dollars pour les pays ouest-africains.
« De grands pays et de grands bateaux sans licence de pêche arrivent au large de nos côtes, utilisant des moyens qui sont extrêmement importants, extrêmement ravageurs, parce que ramassant tout et ne permettant même pas à cette faune de pouvoir se reproduire correctement », déplore le colonel Abdourahmane Dieng, directeur exécutif du CIC.
« Nous nous organisons, se félicite-t-il toutefois. Par exemple, le Cap-Vert, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau s’organisent dans un ensemble commun et coordonné qui permet de mutualiser les moyens et de faire de la surveillance de pêche. Récemment, le Sénégal a arraisonné un bateau et l’amende a été extrêmement importante que ça a fait école ».
De l’avis de ce responsable militaire et institutionnel, face à l’étendue de l’ espace maritime et des écueils dus à la délimitation des frontières, la réponse aux problèmes de sécurité posés réside effectivement dans la mutualisation des efforts.
« Le processus de Yaoundé l’a mis en exergue. Il s’agit de préserver des ressources vitales non seulement pour nos économies, mais aussi pour le devenir de nos populations ».
Le projet CRIMGO, réuni en sa 3e session du comité consultatif les 16 et 17 avril dans la capitale camerounaise, projette d’organiser ses premiers exercices au niveau multinational d’ici la fin de l’année.
La lutte contre la piraterie maritime a enregistré des progrès notables en 2014 dans le Golfe de Guinée, où quelque 104 attaques ont été rapportées, un chiffre équivalent à une baisse de 18% de ces actes comparé aux statistiques antérieures et davantage assimilé à une criminalité qualifiée de plus alarmante concernant d’autres phénomènes tels les vols à main armée ou les drogues.
Organisés par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (Cesa), les travaux se tiennent dans la capitale du Cameroun du 14 au 17 avril
La capitale camerounaise, Yaoundé, abrite dès ce mardi 14 jusqu’au vendredi 17 avril 2015, un atelier sur le thème «la sécurité maritime et l’application de la loi dans le Golfe de Guinée; mise en uvre du code de conduite de Yaoundé».
Organisé par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (Cesa), en appui au bureau des affaires internationales de stupéfiants et de répression (Inl) du département d’État et le Commandement militaire des États-unis pour l’Afrique (Africom), cet atelier vise le renforcement de la mise en uvre inter-régionale du Code de conduite du Golfe de Guinée et des principes du Mémorandum d’entente conclu entre la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Commission du golfe de Guinée (Cgg).
Objectifs: mieux aligner les priorités des États-unis et de l’Afrique en procédant à une analyse critique des défis en matière de sécurité et des manques de capacité que doivent combler, autoriser et renforcer une coopération inter-organisations et régionale africaine face aux menaces maritimes dans le Golfe de Guinée en établissant un réseau de professionnels du domaine maritime.
L’atelier vise aussi à évaluer et renforcer un modèle préliminaire de codification des processus nationaux et inter-régionaux, axé sur le partage d’information (connaissance du domaine maritime et application de la loi), l’interception de navires d’intérêt, l’appréhension des auteurs de crimes maritimes et leur traduction en justice. Ces domaines de concentration constituent les principaux piliers du Code de conduite.
Cette rencontre réunit les hauts responsables militaires et civils de l’Angola, du Bénin, du Cameroun, de la Guinée équatoriale, du Gabon, du Ghana, du Nigeria, de la République du Congo, de Sao Tomé-et-Principe, et du Togo.
Chaque pays participant est représenté par cinq hauts responsables comprenant un membre du pouvoir législatif, un procureur, un juge, un membre des forces de l’ordre, un représentant de la défense et un agent des pêcheries. Il faudra également inclure les points focaux maritimes nationaux de haut niveau s’ils ont été désignés, tel que le prévoit le Code de conduite.
Au groupe de 45 participants africains, devraient se joindre un maximum de 15 autres représentants des organisations telles que la Cedeao, la Ceeas, Interpol, l’Omi, l’Onudc, l’Union européenne, ainsi que les États-unis, la France, le Portugal et le Royaume-uni.
– Inauguration du Centre inter-régional de coordination pour la sûreté maritime dans le golfe de Guinée (CIC)
– Conférence internationale sur la sécurisation des espaces maritimes du golfe de Guinée
– Mots de Madame Véronique Roger-Lacan, Représentante spéciale pour la lutte contre la piraterie maritime, au nom du P3 (France – Royaume-Uni – Etats-Unis)
Monsieur le Chef d’état-major de la marine camerounaise, Monsieur l’ambassadeur du Brésil, Messieurs les représentants de la CEEAC et de la CEDEAO, Madame la Secrétaire générale adjointe de la CGG,
L’inauguration prochaine du CIC (inauguration survenue le 11 septembre 2014, ndlr) presque un an après le sommet de Yaoundé de juin 2013 sur la sûreté et la sécurité maritimes, est un évènement dont les Etats membres de l’Union européenne, le P3, et l’ensemble des partenaires stratégiques du golfe de Guinée, nous réjouissons particulièrement.
Voir ici à Yaoundé aujourd’hui, des représentants de la CEEAC, de la CEDEAO, de la Commission du golfe de Guinée, du Nigéria, du Cameroun, et d’autres Etats du golfe de Guinée est un signe de la volonté des uns et des autres de traiter la question de la sûreté et de la sécurité maritimes dans la zone, de manière concrète et fonctionnelle, et cela, à la meilleure échéance.
Amiral, nous vous remercions particulièrement, ainsi que vos collègues et collaborateurs, du dynamisme que vous avez manifesté, en tant qu’Etat hôte du futur centre inter-régional de coordination, pour organiser ces travaux. Car les enjeux sont lourds, pour la région, pour les partenaires stratégiques du golfe de Guinée, et pour la communauté internationale dans son ensemble.
1-Pour décrire ces enjeux, les chiffres parlent d’eux-mêmes:
– Il s’agit d’assurer la sécurisation de zones maritimes qui s’allongent sur 6000 kms de côtes, du Sénégal à l’Angola ;
– Le golfe de Guinée constitue un des plus grands gisements de pétrole off shore de la planète, 24 milliards de barils de réserve, 5% des réserves mondiales, une production de 5 millions de barils par jour, des vols d’environ 300 000 barils par jour ;
-On a recensé 551 attaques contre des navires en haute mer ou dans les eaux territoriales depuis dix ans. Les attaques sont passées d’une soixantaine en 2010, à 169 en 2013, dans les eaux territoriales, et en haute mer ;
-30 prises d’otages ont été recensées en 2013, dont deux Français (relâchés une semaine après) ;
-Le trafic de stupéfiants conduit à transférer de l’Amérique du sud à l’Europe de 20 à 40 tonnes de cocaïne par an par le golfe de Guinée notamment, pour un coût à l’achat de 1,3 milliards d’euros ;
-40% de la pêche dans le golfe de Guinée était illégale, soit 350 millions de dollars de pertes par an ;
-Tout ceci se traduit certainement en manque à gagner pour les citoyens du golfe de Guinée, et c’est à réparer cela que nous devons nous attacher.
2- Nous nous félicitons que face à ces enjeux, les chefs d’Etats et de gouvernements du golfe de Guinée se soient engagés au sommet de Yaoundé de juin 2013 sur la lutte contre l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée, à :
– établir un cadre inter-communautaire de coopération entre les communautés régionales,
– surveiller le domaine maritime par l’élaboration de procédures opérationnelles conjointes,
– faciliter l’harmonisation du cadre juridique et institutionnel des Etats membres,
– établir un mécanisme commun de partage de l’information et du renseignement,
– institutionnaliser le lien entre développement et sécurité maritime,
– mettre en place un mécanisme commun de financement de ces actions.
3-Reste maintenant à mettre ces décisions en uvre. Un an s’est écoulé depuis juin 2013, et l’inauguration cette semaine, du CIC, lance le processus de réalisation des objectifs de Yaoundé.
Quatre points nous semblent importants:
– Les analyses et les informations convergent : l’origine de ces actes, et la clé de leur résorption, se tient à la frontière entre les zones maritimes E et D. Le centre inter-régional de coordination permettra donc de coordonner les actions conjointes entre les 2 communautés économiques régionales, d’assurer la liaison entre elles, et d’arbitrer les conflits potentiels qui pouvaient naître à l’occasion d’exercices, d’opérations ou de différends policiers et juridiques ;
– il faut par ailleurs que la CEDEAO se dote au plus vite du centre de coordination maritime qui lui permettra de mettre en uvre sa stratégie maritime. Nous notons à cet égard que la Côte d’Ivoire s’est portée candidate pour héberger le CRESMAO, et nous engageons tous vivement la CEDEAO à prendre la bonne décision au plus vite à ce sujet, si aucune autre candidature n’émerge entre-temps. Nous engageons aussi la CEEAC à inaugurer au plus vite son centre, le CRESMAC, à Pointe Noire. Pour fonctionner correctement, le CIC devra s’appuyer sur un centre dans chaque communauté économique. Les prochains sommets de la CEDEAO et de la CEEAC pourraient être l’occasion de passer en revue les échéances d’opérationnalisation de ces deux centres, à la meilleure échéance possible. Car, pendant que nous signons des documents, les pirates, eux, continuent d’agir .
– s’agissant des zones maritimes, A, C, D, E, F, elles doivent être fonctionnelles au plus vite aussi : accords pour la continuité, au sein de chaque zone, du droit de poursuite, et centres de commandements de zones.
– au niveau national il est important de nommer un point focal unique sur les questions de sûreté maritime, et de faire de sorte que les administrations concernées (marine, garde-côtes, douane, police, justice), puissent travailler en coordination très étroite, et avec leurs homologues de tous les pays de la région, pour stabiliser le phénomène au plus vite.
C’est cette architecture régionale de sûreté maritime qui à notre sens, pour l’Union européenne, et l’ensemble des partenaires stratégiques du golfe de Guinée, permettra à la région de traiter le sujet. C’est cette architecture régionale que nous nous mettrons en mesure de contribuer à mettre en place avec vous tous.
4- En France, vous le savez, nous travaillons sur le sujet à travers deux outils principaux:
La mission CORYMBE, et le projet d’aide à la réforme du secteur de la sûreté maritime, ASECMAR. Avec CORYMBE, nos navires et nos équipages qui se déplacent dans la zone entretiennent des coopérations avec toutes les marines de la région, organisent des exercices, font de la formation et de la maintenance d’équipements, et contribuent à la constitution d’une imagerie maritime synthétique de la zone. Avec ASECMAR, projet d’aide à la réforme du secteur de sécurité maritime, nous formons des civils et des militaires à ce que nous appelons en France l’Action de l’Etat en mer. Nous avons aussi aidé des Etats à se doter d’une législation appropriée dans ce domaine. Et c’est au titre de ce programme ASECMAR que l’excellent commandant Benjamin Serpe du commandement français pour l’Atlantique, CECLANT, a apporté son expertise unique aux travaux de ce groupe de travail.
Nous venons par ailleurs d’agréer un plan inter-ministériel de soutien à la sécurisation des zones maritimes du golfe de Guinée, qui reprend ces têtes de chapitre, Nos objectifs sont de soutenir la mise en uvre du processus de Yaoundé à travers quatre axes :
-La constitution d’institutions et de capacités locales d’action de l’Etat en mer ;
-La coopération navale entre tous les Etats de la région et la sécurisation des ports et des mouillages ;
-L’adaptation des législations locales au droit de la mer et la coopération entre toutes les administrations concernées (douanes, justice, police, marines, garde-côtes) de chaque Etat et entre chacune de ces administrations et leurs homologues des autres Etats ;
-La protection des populations en jeu et de l’environnement des zones dans lesquelles ces situations naissent.
Pour ce faire, nous engageons l’ensemble des institutions internationales auxquelles nous participons, ONU, ONUDC, UE, INTERPOL, OMI, à élaborer des programmes de soutien à vos efforts. L’UE vient d’adopter sa stratégie pour le golfe de Guinée, et ses représentants se tiennent à votre disposition pour travailler avec vous.
Un mot spécifique si je peux, sur INTERPOL. La question de la lutte contre l’impunité des pirates nous paraît essentielle. Nous apporterons donc très spécifiquement notre soutien politique et diplomatique pour que les bureaux centraux régionaux et nationaux d’INTERPOL dans le golfe de Guinée soient renforcés par vos soins, et que le recours à leurs services soit systématisé dans chaque Etat. Car, si la liberté de naviguer n’est plus assurée dans vos eaux, et dans les eaux internationales qui les bordent, nos armateurs, nos marins, nos industriels, auront de plus en plus de difficultés à y venir. Ce n’est pas ce que vous voulez. Ce n’est pas ce que nous voulons. Nous souhaitons donc que le CIC soit particulièrement engagé sur ces dossiers pour lesquels du résultat est nécessaire au plus vite.
5- Une priorité pour le CIC : les questions juridiques, judiciaires et policières
Quel est le constat ?
-Il n’existe aucune étude précise et exhaustive de l’état du droit et de sa mise en uvre, applicable en matière de lutte contre l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée ;
-Généralement, tous les Etats de la région ont signé toutes les conventions internationales applicables en matière de droit de la mer ;
-Mais il n’est pas sûr qu’ils les aient transcrites en droit interne et le cas échéant, que leurs services répressifs aient une connaissance intime de ce droit ;
-Dans leurs mers territoriales, ces Etats ont tout l’arsenal utile pour réprimer les actes illégaux s’ils le souhaitent : leurs codes pénaux et leurs codes de procédure pénale suffisent en l’état actuel ;
-Mais au-delà des mers territoriales, la région ne dispose pas de tout l’arsenal répressif nécessaire ;
-Le besoin est donc, d’urgence, de constituer une « communauté répressive maritime » du golfe de Guinée, incluant les garde-côtes, les marines et les juridictions compétentes afin que pèsent sur les criminels maritimes une vraie pression et une vraie menace pour leur liberté. C’est en grande partie l’effet recherché par le Code de Conduite de Yaoundé.
6- Que peuvent offrir le P3 et l’ensemble des partenaires stratégiques du golfe de Guinée ?
La tâche du CIC est grande. Sachez que les partenaires stratégiques que nous sommes ne pourrons fournir aucun soutien financier en termes de salaires ou de frais de fonctionnement du CIC. En revanche, nous pourrons réfléchir au détachement d’experts, nous faisons déjà, et continuerons à le faire, beaucoup de formations. Nous pourrons aussi réfléchir à offrir, en tenant compte des progrès qui auront été accomplis par la région, la mutualisation de certains de nos moyens. Certains armateurs et industriels sont prêts en effet à envisager de partager avec le CIC, certaines informations et certains moyens de partage de l’information. Mais ils doivent avoir la garantie pour cela, que ces informations demeureront au sein de la communauté répressive qui aura été créée par l’action du CIC.
Le Royaume-Uni pour sa part est également très engagé dans des activités de conseil, de formation, d’équipement, et de maintenance dans un certain nombre d’Etats du golfe de Guinée. Il soutient aussi l’initiative prise par l’industrie pétrolière britannique d’établir un Centre de partage de l’information maritime d’origine commerciale (Maritime Trade Info sharing center, MTisC) basé à l’université maritime d’Accra. Ce centre viendra, selon Londres, compléter le dispositif mis en place actuellement, de partage de l’information, tant nationales que régionales. Il peut être, dit Londres, un point de contact unique pour l’industrie maritime, et sera, s’ils le souhaitent, en contact avec le CRESMAC, le CRESMAO, et le CIC. En outre, fin juin, le Royaume-Uni déploiera un officier de liaison navale à la CEDEAO pour l’aider dans la mise en uvre de sa stratégie maritime.
Les activités américaines sont bien connues de vous tous.
Vous aurez, Amiral, Messieurs et Mesdames les représentants des communautés et de la CGG, notre soutien tout au long du processus de Yaoundé.
Véronique Roger-Lacan, Représentante spéciale pour la lutte contre la piraterie maritimecollege.sciences-po.fr)/n
La signature de l’accord de siège avec les partenaires techniques et financiers des pays du Golfe de Guinée a eu lieu ce jeudi à Yaoundé
La capitale politique du Cameroun a abrité ce jeudi, 11 septembre 2014, les cérémonies d’inauguration et de signature de l’accord de siège du Centre interrégional de coordination (CIC) chargé de la réalisation de la stratégie de sécurité et de sûreté maritimes du Golfe de Guinée. Ledit centre est installé à Yaoundé, au quartier Golf Ntoungou.
Le CIC permettra de coordonner les efforts déployés pour lutter contre la piraterie, les vols à main armée et les autres activités illicites commis en mer dans le domaine maritime de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest. On relève pour illustration que le nombre d’actes de piraterie et de brigandage dans le golfe de Guinée est passé de 56 en 2010 à 130 en 2013. La Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la Commission du Golfe de Guinée (CGG) et les Nations-Unies ont accompagné la création de centre.
Cet événement survient en droite ligne des résolutions du Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, de la CEDEAO, et de la CGG sur la Sûreté et la Sécurité Maritimes dans le Golfe de Guinée ; sommet abrité par le Cameroun les 24 et 25 juin 2013 . La cérémonie de jeudi intervient après la signature des textes fondamentaux de mise en uvre du CIC qui a eu lieu le 05 juin 2014 à Yaoundé et la réunion d’autres partenaires internationaux regroupés sous la dénomination G7+FoGG qui s’est tenue quant à elle hier, mercredi 10 septembre.
Le CIC va coordonner les efforts et moyens mobilisés contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinéerfi.fr)/n
Une dizaine de Chefs d’Etat a déjà foulé le sol de Yaoundé, en vue de prendre part dès ce lundi au Sommet sur la Sureté et la Sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée
Les Hôtes de marque du Cameroun ont été reçus tour à tour à l’Aéroport International de Yaoundé -Nsimalen, au nom du Président de la République, S.E.M. Paul BIYA par le Premier Ministre Chef du Gouvernement, M. Philemeon YANG, en présence des Responsables de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, de la Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest et la Commission du Golfe de Guinée, des Autorités politiques et administratives camerounaises.
Le ballet des Chefs d’Etat a commencé en matinée par le Président de la République de Gambie M. YAHYA JAMMEH. Suivi à 12 heures du Chef de l’Etat nigérien, MAMADOU ISSOUFOU. Une demi-heure plus tard, le Président de la République de Sao Tome et Principe M. Manuel PINTO DA COSTA a été accueilli. L’avion ayant à son bord le Président BONI YAYI a atterri à 17h35. Il a été succédé par les Présidents Goodluck JONATHAN du Nigeria et Blaise CAMPAORE du Burkina Faso. La série d’arrivée prévue ce jeudi 23 juin 2013, s’est achevée en début de soirée par l’arrivée du Président Denis SASSOU NGUESSO de la République populaire du Congo.
En attendant l’arrivée annoncée ce lundi matin d’autres Chefs d’Etats, au total 7 Chefs d’Etats sont déjà présents à Yaoundé.
25 chefs d’Etats et de gouvernements sont attendus à Yaoundé pour trouver une position commune et une approche sécuritaire concertée sur cet espace partagé
24 chefs d’Etat (et le Premier Ministre d’Ethiopie) des pays membres de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale), de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et de la CDG (Commission du Golfe de Guinée) sont attendus le 23 juin 2013 à Yaoundé dans la capitale camerounaise pour harmoniser leurs réponses face à la délicate question de la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée à l’occasion d’un sommet organisé avec le soutien des Nations-Unies et de l’Union Africaine et qui s’achèvera le 25 juin 2013. Participeront également, en qualité d’observateurs: l’Union Européenne (UE), l’Organisation maritime internationale (OMI), l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC), le Commandement américain pour l’Afrique (Africom), le Centre d’étude stratégique de l’Afrique (CESA) et l’Institut d’étude sur la sécurité (ISS) qui sont les partenaires techniques de l’initiative. L’enjeu du Sommet de Yaoundé sera d’apporter une réponse coordonnée au niveau régional et international, aux défis que sont la piraterie maritime, les trafics de drogues, les vols à main armée et les autres activités maritimes illégales dans le Golfe de Guinée. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement vont étudier et éventuellement adopter une série de mesures, qui ont été travaillées au préalable lors de la conférence interministérielle de Cotonou (Bénin) de mars 2013. Il est à noter que les ministres en charge de la Sécurité, des Affaires étrangères et de la Défense des 25 Etats d’Afrique occidentale et centrale avaient rédigé un Mémorandum d’Entente sur la sûreté et la sécurité maritimes dans ces deux régions du continent et validé le projet de Code de conduite concernant la prévention et la répression de la piraterie, des vols à main armée à l’encontre des navires et des activités illicites.
Une mission difficile pour le Cameroun qui compte bien se rattraper après le manque d’écho pertinent sur les résolutions de la conférence Africa21 organisée en 2010 à l’occasion des cinquantenaires de l’indépendance du pays. Un des défis les plus pressants est celui de renforcer les pouvoirs de la Commission du Golfe de Guinée. Une tâche difficile car selon des experts du dossier, des pays comme le Nigéria ou l’Angola qui seront des discussions sont réticents à confier la souveraineté de leur sécurité maritime à des organismes sur lesquelles ils n’ont pas de contrôle. D’un autre côté, si la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) a une certaine avance sur le dossier, les pays de la CEDEAO doivent encore faire leurs classes, ce qui fait peser le processus d’harmonisation. D’autres experts qui ont écrit sur le sujet indiquent pourtant qu’au-delà d’être un objectif politique, une réponse collective et concertée sur le Golfe de Guinée est un choix stratégique que doivent faire les Présidents de républiques qui viendront à Yaoundé. Avec l’annonce de la découverte du pétrole en Côte d’Ivoire et au Ghana et du Gaz en Namibie, c’est désormais toute la côte ouest africaine qui représente un important réservoir d’hydrocarbures susceptible d’attirer des investissements internationaux. D’un autre côté la survenance des crises dans le monde arabe et les relations méfiantes envers le partenaire russe font de l’Afrique le futur partenaire de l’approvisionnement en énergie. Pour le Cameroun, pays intermédiaire, la sécurisation de la zone est vitale car sa position centrale en fait un hub. Mais ce sera difficile de convaincre le grand Nigéria de ce qu’il doit faire ou ne pas faire. Et sans le Nigéria, la position de la CEDEAO restera tiède.