La famille de l’enfant tué par le convoi de Samantha Power indemnisée par les USA

Le garçon camerounais âgé de sept ans traversait la route à Moloko lorsqu’il a été heurté par la sixième voiture du cortège de l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU

Les Etats-Unis d’Amérique ont annoncé jeudi, 30 juin 2016, avoir indemnisé la famille du garçon, tué le 18 avril par le convoi de leur ambassadrice à l’ONU, Samantha Power dans la localité de Moloko, au Nord du Cameroun.

Selon le porte-parole du département d’État américain, Jeffrey Loree, la compensation accordée a tenu compte des «coutumes locales et des besoins de la famille et du village».

Il s’agit d’une somme d’un million de francs CFA, d’une paire de vaches, de quelques centaines de kilogrammes de farine, d’oignons, de riz, de sel et de sucre, des bidons de soupe et d’huile et la construction d’un puits dans le village de la famille éplorée.

Jeffrey Loree souligne par ailleurs que : «les diplomates américains ont rendu visite à la famille, à de nombreuses occasions depuis l’accident et continueront de la soutenir autant que possible».

La famille de l’enfant décédé à l’âge de sept ans, avait auparavant reçu un soutien financier de 5 millions de FCFA versés par l’ONU, le gouvernement camerounais et des organisations d’aide humanitaire.

Le garçon avait été frappé de plein fouet par la sixième voiture du cortège, une Jeep blindée conduite par un chauffeur camerounais, et roulant à plus de 100Km/h, au moment où il voulait traverser la route en courant. Une ambulance qui suivait le cortège s’était arrêtée pour transporter l’accidenté dans un établissement hospitalier.

Après sa visite aux réfugiés et personnes déplacées de Minawao, Samantha Power était retournée sur les lieux de l’accident quelques heures plus tard afin de présenter ses condoléances à la famille éplorée.

Samantha sorrtant de la voiture qui l’a transportée pour Minawao, le 18 avril 2016
Droits réservés)/n

Cameroun: « soutien financier » du chef de l’Etat à la famille de l’enfant tué par le convoi de l’ambassadrice des Etats-Unis

Il a été remis à la famille vendredi par le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord

Paul Biya joint sa compassion aux condoléances émises après le tragique accident ayant conduit à la mort d’un jeune garçon âgé de sept ans lundi, 18 avril 2016. Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, et le préfet du Mayo Tsanaga Raymond Roksbo, sont allés présenter les condoléances du chef d’Etat à la famille du petit Toussaint B. ce vendredi, 22 avril 2016, rapporte la radio publique nationale, dans son édition de fin de soirée.

Il a notamment été question d’apporter le réconfort, les condoléances, et aussi « un soutien financier » à la famille, a précisé le gouverneur de l’Extrême-Nord, sans donner toutefois le montant.

Midjiyawa Bakari a indiqué qu’ils ont été « dépêchés » par le président de la République pour témoigner sa « compassion » aux parents du garçon, tué le 18 avril dernier, à Mokolo (Extrême-Nord) par un véhicule du cortège de l’ambassadrice permanente des Etats-Unis à l’ONU.

Samantha Power se rendait alors au camp des réfugiés de Minawao quand le sixième véhicule de son convoi, allant à plus de 100Km/h, percuta l’enfant, qui rendit l’âme dans un hôpital local. L’ambassadrice, qui fut informée de l’accident peu après sa survenue, revînt quelques plus tard sur les lieux de l’accident pour exprimer sa « grande tristesse » à la famille.

Interrogé à la CRTV Radio, le père du petit Toussaint B. s’est dit ému. « Je ne savais pas que le chef de l’Etat pouvait s’intéresser un jour à un simple citoyen comme moi », a-t-il déclaré.

La presse publique (presse écrite, radio et télévision), qui annonce aujourd’hui les condoléances du chef de l’Etat, n’a pas fait mention de cet accident dans ses éditions toute la semaine. La première réaction officielle intervient donc quatre jours après le drame, qui avait déjà été largement relayé dans les principales agences de press et les médias internationaux.

Outre le soutien du chef de l’Etat, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord a expliqué que l’indemnisation et les suites judiciaires de cet accident, causé par un convoi des Nations Unies, sont en cours et qu’elles sont suivies par le préfet du département du Mayo-Tsanaga, dont Mokolo est le chef-lieu.

Paul Biya, président de la République du Cameroun
Droits réservés)/n

Les Etats-Unis donnent 40 millions de dollars pour la réponse humanitaire dans le Bassin du lac Tachd

Le département d’Etat américain a officialisé mardi l’annonce faite par l’ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations Unies, Samantha Power, en tournée dans la région

L’ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations Unies, Samantha Power, a annoncé l’octroi de près de 40 millions de dollars sous forme d’aide humanitaire pour soutenir les personnes dont les vies ont été affectées par la violence perpétrée par Boko Haram.

Le Département d’Etat américain a déclaré, dans un communiqué publié, mardi, qu’elle a fait cette annonce au Cameroun au cours d’un voyage dans la région du Bassin du lac Tchad pour mettre en évidence la menace croissante de Boko Haram.

Environ 7 millions de personnes souffrent de déplacement, de privation et de maladies suite aux conflits armés au Nigeria, parmi lesquels on note 2,2 millions de personnes déplacées.

« En raison de la crise prolongée, les communautés qui ont généreusement accueilli les personnes déplacées ont également épuisé leurs ressources et peinent à joindre les deux bouts ».

Près de 170.000 réfugiés nigérians ont fui au Cameroun, au Tchad et au Niger, des pays dont les citoyens ont également subi des attaques de Boko Haram et des déplacements.

Le communiqué indique que le financement appuiera le travail du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Programme alimentaire mondial (PAM) et d’autres organisations humanitaires internationales dans la région pour fournir une protection essentielle et une assistance aux personnes touchées.

Ce nouveau financement porte l’aide humanitaire totale des Etats-Unis à la réponse humanitaire du Bassin du lac Tchad au cours des exercices 2015 et 2016 à plus de 237 millions de dollars.

« Le financement annoncé aujourd’hui (mardi) permettra au HCR de fournir aux réfugiés nigérians une aide essentielle comme l’accès à l’eau potable, des installations d’assainissement, des soins de santé, des articles ménagers essentiels, des abris, des programmes qui protègent les enfants et des activités pour prévenir et répondre à la violence basée sur le genre ».

Il soutiendra également les efforts de protection du HCR dans la région, y compris le maintien de l’accès à l’asile.

« La contribution des Etats-Unis va également permettre à nos partenaires d’étendre et d’élargir la portée de l’aide alimentaire d’urgence dans le Nord du Nigeria. En offrant aux personnes les plus vulnérables, notamment les personnes déplacées, de l’argent et des coupons pour la nourriture, les Etats-Unis encouragent la sécurité alimentaire des ménages et soutiennent les marchés et le commerce local », souligne le communiqué.

Au total, l’ONU estime qu’il y a près de 9,2 millions de personnes dans la région du Bassin du lac Tchad qui ont besoin d’une aide immédiate et sollicite un financement de 535 millions de dollars américains pour la réponse 2016.

Les Etats-Unis ont exhorté les autres donateurs à se joindre à eux pour répondre à cette crise humanitaire.

Des personnes déplacées ayant trouvé refuge à Baga Sola, au Tchad, après que Boko Haram a attaqué leur village
OCHA / Mayanne Munan)/n

Cameroun: ce qu’on sait sur le garçon tué par le cortège de l’ambassadrice américaine

Agé de sept ans, il a succombé à ses blessures dans une formation hospitalière. Le malheureux traversait la route lundi à Moloko avant d’être heurté par la sixième voiture du cortège de Samatha Power

On en sait désormais un peu plus sur l’accident survenu hier, lundi 18 avril 2016, à l’Extrême-Nord du Cameroun dans le cadre de la visite au Cameroun de l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Samantha Power.

La victime est un garçon âgé de sept ans, fauché par le convoi de Mme Power à Moloko, vingt kilomètres à l’est de la frontière nigériane, dans une zone où sévit Boko Haram. Le garçon a été frappé de plein fouet par la sixième voiture du cortège, une Jeep blindée conduite par un chauffeur camerounais, et roulant à plus de 100Km/h, au moment où il voulait traverser la route en courant. Un hélicoptère de l’armée camerounaise qui accompagnait le convoi de l’ambassadrice des Etats-Unis, a été témoin de la scène.

Samantha Power, sa délégation et des journalistes allaient rencontrer les réfugiés et les personnes déplacées à cause des exactions du groupe terroriste Boko Haram. Elle s’est notamment rendue au camp de réfugiés de Minawao, qui accueille actuellement plus de 56 000 Nigérians.

Le chauffeur du véhicule qui a cogné le garçon s’est immédiatement arrêté, mais les forces de sécurité américaines lui ont aussitôt demandé de continuer à rouler dans cette zone présentée comme « non sécurisée. » Une ambulance qui suivait le cortège s’est arrêtée pour transporter l’accidenté dans un établissement hospitalier. Le garçon, dont l’identité n’était pas encore connu, est décédée dans un hôpital local de suite de ses blessures.

L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU est retournée sur les lieux de l’accident quelques heures plus tard afin de présenter ses condoléances à la famille éplorée. Samantha Power a exprimé sa « grande tristesse » face à des villageois qui se tenaient solennellement debout. Elle a également tenu à marquer sa « douleur » et son « chagrin » à la famille.

Le porte-parole du secrétariat d’Etat américain, John Kirby, n’a pas été en mesure de dire si des compensations financières avaient été évoquées ou promises à la famille du petit garçon.

Samatha Power et sa délégation se trouvent au Cameroun depuis le 17 avril 2016. L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU est au Cameroun pour envisager une réponse globale dans la lutte contre Boko Haram à partir d’une appréciation des besoins sécuritaires et humanitaires. La diplomate a été reçue mardi, 19 avril, par le chef d’Etat camerounais, Paul Biya.

Samantha Power a rencontré des enfants lundi, 18 avril 2016, à Minawao (Extrême-Nord Cameroun), lors de sa visite dans ce camp de réfugiés
AP)/n

Samantha Power reçue au Palais de l’unité

Les échanges entre le président de la République et la diplomate américaine ont porté, entres autres, sur le renforcement de la coopération entre le Cameroun et les Etats-Unis

L’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique aux Nations Unies, Samantha Power, a été reçue en audience par le chef de l’Etat au Palais de l’unité, dans l’après-midi de mardi 19 avril 2016. Pendant plus deux heures, le président de la République et la diplomate américaine ont passé en revue l’état de la coopération entre les deux pays, ainsi que d’autres sujets d’intérêt commun au plan international.

S’exprimant devant la presse au terme de ce long entretien, Samantha Power a indiqué que les échanges ont d’abord porté sur le renforcement de la coopération bilatérale. [i « Je suis accompagnée d’une délégation de treize personnalités parmi lesquelles des représentants de l’armée, du département d’Etat et de l’Agence américaine pour le développement international. Dans tous ces domaines, nous avons faits d’énormes progrès dans le sens du renforcement de nos relations », a indiqué Mme Power.

Ensuite, l’Ambassadrice américaine a affirmé que les discussions ont porté, bien évidemment, sur la menace Boko Haram. « Nous sommes tombés d’accord que la réponse militaire seule ne suffira pas à éradiquer à long terme Boko Haram. Nous avons besoin d’investir ensemble, en partenariat, y compris avec les autres Etats de la région, dans le développement économique des zones affectées tout en poursuivant la lutte contre Boko Haram et en respectant les droits humains», a-t-elle relevé.

L’autre sujet de discussion a porté sur le rôle de la société civile dans le processus de développement. «Le Cameroun, a-t-elle observé, a une société civile dynamique avec une offre diversifiée», ajoutant que «plus les canaux de communication» entre le gouvernement et ces nombreuses organisations de la société civile existent, mieux cela vaut le développement du pays. Selon Mme Power, «le président a été très ouvert à ce message.»

Enfin, le dernier sujet abordé entre le chef de l’Etat et la diplomate américaine a porté sur les changements climatiques. Samatha Power, qui s’est rendue la veille dans la région de l’Extrême-Nord, a pu mesurer l’étendue de ce phénomène. Elle a rappelé que la cérémonie de signature de l’accord de Paris sur la lutte contre les changements climatiques est prévue dans deux jours au siège des Nations Unies à New York. «Le président a dépêché à New York son ministre des Relations extérieures pour signer au nom du Cameroun ; le secrétaire d’Etat John Kerry fera de même pour les Etats-Unis», a-t-elle laissé entendre. Poursuivant son propos, la diplomate américaine a relevé que «nous sommes convenus que chacun doit travailler énergiquement pour que cet accord entre en vigueur ; j’espère d’ici la fin de l’année 2016», avant de conclure : «l’humanité attend que cet accord soit appliqué le plus tôt possible.»

Samantha Power, la représentante des Etat-Unis à l’Onu, reçue en audience au Palais de l’unité le 19 avril 2016
prc.cm)/n