Interview de Frank Olivier Ndema, délégué du festival Yaoundé tout court

Il revient sur cet évènement majeur qui a marqué d’une pierre blanche le public de la cité capitale, Yaoundé pendant 6 jours

Dites -nous c’est quoi le festival Yaoundé tout court?
C’est des rencontres internationales du film Court du Cameroun. Nous nous sommes spécialisés dans la promotion du film court. Comme vous le constatez, au commencement le film était court. Nous nous servons de ce leitmotiv pour permettre une émergence des talents certains qui animeront notre cinéma.

Pourquoi Yaoundé tout court ? Est-ce dire que le festival ne se déroulera toujours qu’à Yaoundé?
Nous ne cessons de le marteler, ce festival est un projet itinérant. Pour le moment, la ville de Yaoundé semble mobiliser les attentions et les professionnels. On lui accorde l’honneur. Yaoundé tout court, c’est juste un titre que nous avons choisis en le dénommant Yaoundé Tout Court, nous avons été à Douala en 2005, c’est un festival itinérant, qui compte faire le tour du Cameroun, Bien évidemment, cela demande beaucoup de moyens que nous ne disposons pas encore. Nous étudions la possibilité d’être en République Centrafricaine (RCA) dès l’an prochain et ce avec le concours du gouvernement de la RCA.

Qu’est-ce qui vous a motivé à mettre sur pied ce festival ?
Nous sommes partis du constat en 2003 que le court métrage et encore plus des festivals de courts métrages n’étaient pas légion au Cameroun et même dans la sous-région, nous cherchions donc à palier à ce problème, et au fil des ans, nous avons constaté que la formation dans les métiers de cinéma et en particulier dans le court métrage laissait à désirer.

«Production et système D» pourquoi le choix de ce thème ?
Le système D est un terme que nous employons dans le métier, c’est le diminutif de débrouillardise. Les jeunes et ceci sans distinction d’âge, n’ont pas tous les moyens nécessaires pour réaliser leurs films, et ils font donc appels à ce type de système, d’où la nécessité de les encadrer à travers les ateliers que nous mettons en place durant le festival avec Gérard Désiré Nguele.

Sur quelles bases faites-vous la sélection du jury?
Les membres du jury doivent avoir déjà une expérience dans le métier, et bien sûr n’avoir aucun lien avec les films en compétition, et le public aussi fait partie de notre jury, car à travers des fiches que nous leur donnons, ils choisissent celui qui les a le plus marqué. Il faut constater que le film du public a encore fait l’unanimité cette année.

Pensez-vous que le cinéma en général et le court métrage en particulier a sa place au Cameroun?
Tous les plus grands réalisateurs passent par le court métrage. Les publicités, les spots etc. sont des courts métrages. Sa place est même devenue primordiale, car au niveau du coût et de la qualité, ce sont des films qui peuvent et doivent couvrir certaines tranches d’antenne vides dans les programmes de nos chaines de télévision.

Les films prévus vendredi dernier ont été annulés. Quelles en sont les raisons?
C’est pour des raisons indépendantes de notre volonté. Vous savez quand le chef de l’Etat est là, il y a un dispositif sécuritaire qui est mis en place. Il se trouve qu’aux alentours de la Cathédrale de Yaoundé, le Centre culturel Français, lieu de projection de ce jour se situait amplement dans ce périmètre et par conséquent, il devrait être fermé afin de s’assurer de la sécurité du chef de l’Etat. Toutes les activités prévues ce jour en ce lieu ont été purement et simplement annulées. Il s’agissait d’une raison d’état, nous avons d’ailleurs reprogrammé les dites projections le lendemain matin.

Quel bilan faites-vous de cette 7ème édition?
Bilan positif au regard du nombre de spectateurs dans les salles, mais nous n’en restons pas là.

Si cela était à refaire, que changeriez-vous ou qu’ajouteriez-vous?
J’ajouterais des lieux de diffusion car nous aimerions répondre aux sollicitations des populations environnantes.

A quand la prochaine édition?
La prochaine édition se tiendra en du 01 au 06 novembre 2012, nous essayons de voir avec le comité d’organisation la possibilité de commencer un samedi ce qui fait que cette date risque d’être modifié.

Un mot pour terminer
Je dirais qu’au sortir de cette édition, fort est de constater que le festival Yaoundé Tout Court est devenu un évènement incontournable dans le calendrier des festivals, il ne reste plus qu’à ce que les partenaires suivent car nous comptons mettre un accent sur la formation qui est un volet important du Festival Yaoundé Tout Court.

Frank Olivier Ndema, délégué du festival Yaoundé tout court
Journalducameroun.com)/n

Festival: Yaoundé tout court se tiendra du 31 octobre au 05 novembre prochain

La ville aux sept collines accueillera la 7ème édition de ce festival qui est placé sous le thème «production et système D»

Dans le cadre de la contribution qu’il apporte depuis plusieurs années à la promotion et au développement du cinéma au Cameroun, l’association Sud Plateau, se propose d’organiser des Rencontres Internationales du film Court du Cameroun (RIFIC) encore appelée Festival Yaoundé Tout Court. Franck Olivier Ndema, délégué général dudit festival justifie son contexte : les premiers films étaient courts. Parmi tous les films courts produits, il y a chaque année, de vrais films. Malheureusement, la majorité de ces films restent inconnus du public camerounais, faute d’espace de diffusion. Ces films étant pour l’essentiel des premières ou des deuxièmes réalisations, leurs auteurs gagneraient à se frotter aux jugements du public et des professionnels dans le cadre d’un festival avec compétition. Ce qui n’est malheureusement pas le cas. Surtout en Afrique où les festivals de court métrage ne sont pas légion. La 7ème édition souhaite créer un lien entre les cinéastes, vidéastes de l’image et du son et les professionnels de l’image. Cette édition est également le moyen de mettre en avant les compétences de plusieurs professionnels des arts et de la création autour de l’image et du son. Depuis la cinquième édition, le festival a marqué un nouvel élan pour vers une « professionnalisation » du festival et vers une qualité supérieure plus homogène des films proposés. Le festival du film court amateur est devenu un rendez-vous du film court attendu par les professionnels et la critique de cinéma.

Plusieurs évènements sont au programme à l’instar des rencontres professionnelles et formations autour du festival: Cet événement est ouvert à tous les professionnels susceptibles d’être intéressés par une participation au financement ou à la production d’un projet sélectionnés en amont par l’équipe du festival. Les masterclass de Tout-Court: En collaboration avec le centre de formation professionnelle de l’audiovisuel de la CRTV (Télévision nationale) et la maison de production Tropic films, cet événement rassemble 12 jeunes cinéastes émergents pendant 15 jours. Chacun des 12 participants réalisera et produira un film qui sera diffusé à la clôture du festival. La leçon de cinéma: Intégrée cette année au sein du comité d’organisation, plusieurs professeurs ont répondu favorablement à la proposition du festival d’organiser des interventions en cours, permettant d’approfondir l’analyse et la discussion autour du mécanisme de fabrication, production et commercialisation d’un film. Cette année, le graphiste et réalisateur de Bande dessinée Cyrille Buffet inaugure la leçon autour de la création graphique des visuels. Le Court Mag: Émission TV quotidienne imaginée par les Jeunes étudiants et animée par une équipe de bénévoles. La cérémonie d’ouverture aura lieu le 31 Octobre à l’institut Goethe de Yaoundé.

Créée depuis 1998, l’association Sud Plateau anime les projets audiovisuels et cinéma. D’abord, sous la forme d’un journal éponyme, Le Rencontres Internationales du film Court du Cameroun sont nés en 2003 à l’initiative des membres de cette association pour mettre en relief tout le travail réalisé par des jeunes cinéastes au Cameroun. Très souvent snobés par les grands festivals, ils n’avaient pas toujours le moyen de présenter au public leur savoir-faire. Ce festival avait pour ambition de mettre en valeur les travaux des jeunes vidéastes et cinéastes qui essaiment les rues du Cameroun et du monde entier.

Yaoundé tout court se tiendra du 31 octobre au 05 novembre 2011

Cameroun: Le festival de film court de Yaoundé bat son plein

Interview de Martial Nguéa, promoteur

Le festival international du film court de Yaoundé débute cette année avec un léger retard, qu’est ce qui en a été la cause?
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce décalage. La première, c’est que nous attendions que des commissions auxquelles nous avons soumissionné des subventions et autres partenariats réagissent. L’autre raison est que la plupart des jeunes réalisateurs camerounais tournent leurs films pendant la période comprise entre juin et Août, à quelques jours de la clôture de nos appels à candidature. Certains films de très bonne qualité se trouvaient très souvent disqualifiés pour des questions de temps. Nous expérimentons cet autre système dans le but de vérifier notre constat.

Combien de films ont déjà été enregistrés pour cette 5ème édition?
En réalité, nous sommes à plus d’une centaine de films courts dont près d’une trentaine qui sera soumise au jury.

Quelles sont les différents prix mis en compétions cette année?
Notre jury consacre huit prix à savoir : Le grand Prix Yaoundé -Tout Court- , le Prix spécial du Jury qui est très souvent le mérite ou l’hommage rendu à professionnel de l’audiovisuel et cinéma au Cameroun, le Prix de la Presse décerné par la presse critique qui apporte à chacune de nos éditions, son regard sur les uvres en terme de message et de quête esthétique, le Prix de la Meilleure collaboration artistique. Cette année, nous avons intégrer le making off, l’intention de susciter auprès des réalisateurs l’importance d’un making off dans une production en tant que exercice délicat mais aussi comme un film réalisé sur un autre; Le Prix du public, celui de la meilleure distinction masculine et féminine et le prix du meilleur documentaire.

Que répondez vous aux critiques qui pensent que les RIFIC n’ont jusqu’ici pas contribué à l’amélioration du court métrage au Cameroun?
Je ne suis pas convaincu que dans un pays où les salles de cinéma n’existent plus, où vous avez été le premier festival à s’intéresser à ce format particulier, le court métrage, qui recense beaucoup de génies et au regard de l’affluence des jeunes cinéastes et autres structures, que nous n’ayons pas véritablement pas contribué. Il me semble qu’aujourd’hui encore, plusieurs festivals et organismes divers de la coopération multilatérale se réfèrent à nos données pour avoir l’état de ce qui se fait au Cameroun en matière de court métrage. Depuis l’année 2006, nous travaillons avec l’agence de coopération espagnole sur le projet de réduction de l’immigration clandestine des jeunes africains vers l’Europe. Sur la formation des jeunes camerounais à l’écriture et la réalisation audiovisuelle. Nous avons pu former quelques-unes dont les plus en vue au Cameroun en ce moment sont Eshu, Charlotte Ngo Manyo, avec des films à l’humour caustique qui parlent du quotidien des jeunes. Ces films sont en diffusion dans les chaînes de télévision et servent d’appui à d’autres types de projets d’éducation des jeunes. Depuis deux éditions, le comité d’organisation du festival A.S Cine de la filière Arts du Spectacle de l’Université de Yaoundé 1, sollicite notre soutien à la réalisation de leur festival. En cours d’années, le festival de Cozes à Bordeaux nous à inviter à être dans son jury. La dernière édition des Ecrans Noirs, notre équipe a été associée à d’autres professionnels dans le jury court métrage. Je crois que cela témoigne quelque peu du sérieux avec lequel l’association Sud Plateau mène son projet d’animation du court métrage au Cameroun. Evidemment, Sud plateau ne dispose plus des mêmes moyens financiers mais nous mettons sur pied grâce à la coopération multiforme, un système qui permette aux jeunes camerounais d’acquérir des formations ou alors de participer aux rendez-vous de court métrage les plus en vue de l’heure aussi bien en Afrique qu’ailleurs. Cette année, Le Centre de formation professionnel de l’audiovisuel de la CRTV, la télévision à capitaux d’état au Cameroun et notre association avons entamé une série d’échanges autour de la professionnalisation des jeunes camerounais dans les métiers de l’audiovisuel et cinéma.

Quels sont les formations qui seront offertes lors de cette édition?
Au terme des éditions antérieures et avec les formations à la carte que nous offrions aux jeunes camerounais, la direction d’acteur constituait une véritable entorse à plusieurs réalisateurs. Partagé entre le jeu théâtral et cinématographique, beaucoup naviguaient à vue. Nous avons choisi deux acteurs camerounais rompus à la tâche à savoir Joseph Mouetcho et Stéphane Tchonang, qui allient les deux expériences de théâtre et de cinéma, qu’ils pouvaient efficacement contribuer à montrer où se situent les limites de l’un et de l’autre. Nouqs avons deux thèmes majeurs pour les échanges professionnels notamment sur le droit d’auteur et les enjeux de la formation dans les métiers de l’audiovisuel et cinéma. A ce titre, plusieurs spécialistes de ces questions sont mobilisés. On a par exemple, Mme Annette Angoua, enseignante de cinéma à l’université de Yaoundé 1, Daouda Mouchangou, PCA se la société des droits d’auteurs d’audiovisuel et photographique, Eloi Bela Ndzana, producteur et réalisateur et bien d’autres.

Sur quels sites vont se dérouler les activités du festival, et quelles sont les conditions d’accès?
Au cours de cette édition, nous entendons ramener dans les esprits de cinéphiles que le cinéma en salle existe encore. Quelques salles de spectacle pourraient également servir de salle de cinéma. Les projections vont se faire à l’Institut Goethe et au Centre Culturel Francois Villon de Yaoundé et aussi dans à la Case des Arts au quartier Essos.

On a souvent déploré un soutien limité du ministère de la culture vis-à-vis de votre festival, qu’en est-il aujourd’hui?
Cela n’a pas n’a pas beaucoup changé. Nous avons été reçus par Mme la ministre de la Culture qui nous a confirmé son soutien. Elle a mobilisé ses collaborateurs à nous suivre de près. Cela a été fait. Nous avons été contactés par la direction des arts et spectacle, et entreprises culturelles, qui étudie notre dossier, selon les exigences de Mme la Ministre. En même temps, comme la plupart des artistes et promoteurs culturels, nous attendons les répartitions du Compte d’affectation Spécial au soutien des entreprises et industrielles culturelles.


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