Françoise Mbango: « le Cameroun n’est plus capable de produire des athlètes de niveau international »

Interviewée par MamAfrika, la double médaillée olympique donne son appréciation de l’échec du Cameroun aux J.O de Rio 2016 et parle de ses projets

C’est une double championne olympique épanouie et radieuse que la rédaction de MamAfrika TV a suivi pendant quelques jours à Yaoundé. Le moins qu’on puisse dire est que c’est une femme active que nous avons rencontré dans sa villa, localisée dans le Nord-ouest de la capitale Camerounaise. Nous profitons de son il d’expert pour dresser le bilan de la participation de la Team Cameroon aux Jeux olympiques de Rio, de ses projets et de bien d’autres sujets encore.

Bonjour Françoise Mbango, Comment allez-vous ?
Françoise Mbango : Bonjour et merci de m’offrir l’opportunité de m’exprimer dans vos colonnes. Je vais bien merci.

Ça fait quelques années déjà que vous avez raccroché les pointes, comment vous sentez-vous alors que se tiennent actuellement les Jeux Olympiques de Rio ?
FM : Les Jeux Olympiques représenteront à jamais le point culminant de ma carrière. Je suis forcément émue lorsque je regarde les athlètes en compétition. J’ai suivi avec une attention particulière les performances de la délégation Camerounaise et j’ai regardé avec un intérêt certain le triple saut féminin, discipline qui m’a révélée au monde et fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Mon record olympique n’a pas été battu à l’occasion de ces jeux. L’Afrique et le Cameroun détiennent toujours le record olympique. C’est une satisfaction personnelle.

Il y a plusieurs jours la délégation camerounaise s’est envolée à Rio sans vous, certains ont été surpris de votre absence, y-avait-t-il une raison objective à cela ?
FM : Il y a eu deux compétitions sportives majeures récemment. Les Jeux Africains d’Afrique Sud puis les JO maintenant. J’ai manifesté de façon constante et explicite auprès de qui de droit mon intérêt à m’investir aux cotés des athlètes afin de partager avec eux ma longue et riche expérience de ce type d’évènement. Mon pouvoir est d’offrir mes services, c’est à d’autres que revient celui de décider. C’est dans ce sens aussi que j’ai déposé au courant du mois de Juin soit deux mois avant le début des Jeux, une offre de service au Comité national olympique du sport camerounais. Cette offre n’a pas retenue leur attention. Cela ne me décourage pas bien au contraire puisque dans la foulée j’ai déposé d’autres offres de service dans d’autres administrations dont je tairais le nom pour l’instant. Que personne ne vous fasse croire que je ne m’investis pas, je ne demande qu’à m’investir pour transmettre aux jeunes mon vécu et mon expérience.

Quel a été l’accueil réservé à vos offres de service ?
FM : A ce stade, ce qu’il m’a été donné de constater, c’est que, toute Françoise Mbango que je suis, rien ne m’est acquis, certaines portes se sont ouvertes, d’autres se sont fermées. C’est la loi en affaires parait-il.. Cela étant dit, peu importe du reste le lieu où je me trouve, j’encouragerai toujours mes jeunes frères et s urs. En les encourageant, c’est finalement le Cameroun que je sers comme je l’ai toujours fait. Avant les jeux, j’avais envoyé un message de soutien et d’encouragement à la délégation. C’est le même état d’esprit qui m’animait lorsque je suis allée encourager mes jeunes frères de la sélection nationale de football A’ de mon grand frère Rigobert Song Bahanag.

Il y quelques jours, j’ai participé à l’élection de Miss Cameroun, évènement qui célèbre à la fois la culture et la beauté de la femme Camerounaise. Hier encore, c’est à l’invitation de Mme Catherine Abena, ministre de la Promotion de la femme et de la Famille, que j’ai participé à une cérémonie célébrant la femme africaine.
Voyez-vous cher monsieur, je m’implique dans les causes qui me tiennent à c ur et les camerounais (es) devront s’habituer à me voir plus présente et plus active. Pour conclure, je profite de l’occasion que vous me donnez, pour informer tous les amateurs d’athlétisme et surtout les athlètes que je suis à leur service et qu’ils peuvent par conséquent, s’ils le souhaitent, me solliciter.

Mme Mbango quel bilan faites-vous de ces jeux olympiques ?
FM : Vous savez un bilan c’est toujours un exercice compliqué, mais utile. Il nous permet de façon structurée de comprendre ce qui a bien fonctionné, ce qui a moins bien fonctionné afin de définir des pistes d’améliorations. Chaque fédération devra faire le sien. Les dirigeants de la Team olympique devront aussi faire le leur.
Pour ce qui est du volet athlétisme, le constat à faire est simple, avec zéro médaille, c’est un échec, mais les athlètes ne sont aucunement en cause, ils ont fait ce qu’ils pouvaient avec les conditions dont ils disposaient. Je les félicite pour leur bel accomplissement et les invite à ne pas se décourager et à se remettre au travail.

Une fois qu’on l’a dit il faut se demander pourquoi, comment nous en sommes là.

Premièrement, il y a des données à considérer. De 2000 à 2016, le nombre d’athlètes ayant réalisé les minimas pour participer aux JO a diminué de plus de la moitié. Nous sommes passés de 10 en 2004 à 2 en 2012, 2016. Nous sommes passés d’une médaille d’or olympique en 2008 à zéro en 2012, 2016. Ce sont là pour moi les signes inquiétants d’un déclin qui si on y prend garde se poursuivra. Cela veut dire concrètement que le Cameroun n’est plus capable de produire des athlètes de niveau international. Nous devons essayer de comprendre pourquoi et prendre des mesures correctives.

Deuxièmement, si les athlètes ayant réalisé ces minimas ne bénéficient pas de l’encadrement optimal pour s’entrainer, pas lors de l’année olympique uniquement mais trois ou quatre ans avant, lorsqu’ils arrivent aux JO pour affronter les meilleurs au monde dans leurs disciplines respectives, sauf exploit, c’est mission impossible. Là également il faut essayer de comprendre pourquoi ils ne bénéficient jamais de conditions d’encadrement optimales prenant en compte les aspects physique, tactique et mental.

Certes c’est un bilan rapide, mais, j’attends des dirigeants de notre fédération qu’ils approfondissent ce travail d’analyse et de réflexion et qu’ils prennent les actions nécessaires pour entamer ce travail de reconstruction.

Bonjour Françoise Mbango, Comment allez-vous ?
Françoise Mbango : Bonjour et merci de m’offrir l’opportunité de m’exprimer dans vos colonnes. Je vais bien merci.

Ça fait quelques années déjà que vous avez raccroché les pointes, comment vous sentez-vous alors que se tiennent actuellement les Jeux Olympiques de Rio ?
FM : Les Jeux Olympiques représenteront à jamais le point culminant de ma carrière. Je suis forcément émue lorsque je regarde les athlètes en compétition. J’ai suivi avec une attention particulière les performances de la délégation Camerounaise et j’ai regardé avec un intérêt certain le triple saut féminin, discipline qui m’a révélée au monde et fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Mon record olympique n’a pas été battu à l’occasion de ces jeux. L’Afrique et le Cameroun détiennent toujours le record olympique. C’est une satisfaction personnelle.

Il y a plusieurs jours la délégation camerounaise s’est envolée à Rio sans vous, certains ont été surpris de votre absence, y-avait-t-il une raison objective à cela ?
FM : Il y a eu deux compétitions sportives majeures récemment. Les Jeux Africains d’Afrique Sud puis les JO maintenant. J’ai manifesté de façon constante et explicite auprès de qui de droit mon intérêt à m’investir aux cotés des athlètes afin de partager avec eux ma longue et riche expérience de ce type d’évènement. Mon pouvoir est d’offrir mes services, c’est à d’autres que revient celui de décider.

C’est dans ce sens aussi que j’ai déposé au courant du mois de Juin soit deux mois avant le début des Jeux, une offre de service au Comité national olympique du sport camerounais. Cette offre n’a pas retenue leur attention. Cela ne me décourage pas bien au contraire puisque dans la foulée j’ai déposé d’autres offres de service dans d’autres administrations dont je tairais le nom pour l’instant. Que personne ne vous fasse croire que je ne m’investis pas, je ne demande qu’à m’investir pour transmettre aux jeunes mon vécu et mon expérience.

Quel a été l’accueil réservé à vos offres de service ?
FM : A ce stade, ce qu’il m’a été donné de constater, c’est que, toute Françoise Mbango que je suis, rien ne m’est acquis, certaines portes se sont ouvertes, d’autres se sont fermées. C’est la loi en affaires parait-il.. Cela étant dit, peu importe du reste le lieu où je me trouve, j’encouragerai toujours mes jeunes frères et s urs. En les encourageant, c’est finalement le Cameroun que je sers comme je l’ai toujours fait. Avant les jeux, j’avais envoyé un message de soutien et d’encouragement à la délégation. C’est le même état d’esprit qui m’animait lorsque je suis allée encourager mes jeunes frères de la sélection nationale de football A’ de mon grand frère Rigobert Song Bahanag.

Il y quelques jours, j’ai participé à l’élection de Miss Cameroun, évènement qui célèbre à la fois la culture et la beauté de la femme Camerounaise. Hier encore, c’est à l’invitation de Mme Catherine Abena, ministre de la Promotion de la femme et de la Famille, que j’ai participé à une cérémonie célébrant la femme africaine.
Voyez-vous cher monsieur, je m’implique dans les causes qui me tiennent à c ur et les camerounais (es) devront s’habituer à me voir plus présente et plus active. Pour conclure, je profite de l’occasion que vous me donnez, pour informer tous les amateurs d’athlétisme et surtout les athlètes que je suis à leur service et qu’ils peuvent par conséquent, s’ils le souhaitent, me solliciter.

Mme Mbango quel bilan faites-vous de ces jeux olympiques ?
FM : Vous savez un bilan c’est toujours un exercice compliqué, mais utile. Il nous permet de façon structurée de comprendre ce qui a bien fonctionné, ce qui a moins bien fonctionné afin de définir des pistes d’améliorations. Chaque fédération devra faire le sien. Les dirigeants de la Team olympique devront aussi faire le leur.
Pour ce qui est du volet athlétisme, le constat à faire est simple, avec zéro médaille, c’est un échec, mais les athlètes ne sont aucunement en cause, ils ont fait ce qu’ils pouvaient avec les conditions dont ils disposaient. Je les félicite pour leur bel accomplissement et les invite à ne pas se décourager et à se remettre au travail.

Une fois qu’on l’a dit il faut se demander pourquoi, comment nous en sommes là.

Premièrement, il y a des données à considérer. De 2000 à 2016, le nombre d’athlètes ayant réalisé les minimas pour participer aux JO a diminué de plus de la moitié. Nous sommes passés de 10 en 2004 à 2 en 2012, 2016. Nous sommes passés d’une médaille d’or olympique en 2008 à zéro en 2012, 2016. Ce sont là pour moi les signes inquiétants d’un déclin qui si on y prend garde se poursuivra. Cela veut dire concrètement que le Cameroun n’est plus capable de produire des athlètes de niveau international. Nous devons essayer de comprendre pourquoi et prendre des mesures correctives.

Deuxièmement, si les athlètes ayant réalisé ces minimas ne bénéficient pas de l’encadrement optimal pour s’entrainer, pas lors de l’année olympique uniquement mais trois ou quatre ans avant, lorsqu’ils arrivent aux JO pour affronter les meilleurs au monde dans leurs disciplines respectives, sauf exploit, c’est mission impossible. Là également il faut essayer de comprendre pourquoi ils ne bénéficient jamais de conditions d’encadrement optimales prenant en compte les aspects physique, tactique et mental.

Certes c’est un bilan rapide, mais, j’attends des dirigeants de notre fédération qu’ils approfondissent ce travail d’analyse et de réflexion et qu’ils prennent les actions nécessaires pour entamer ce travail de reconstruction.

Êtes-vous prête à jouer un rôle actif dans ce travail d’analyse et de reconstruction ?
FM : Je suis ouverte et prête à servir mon pays là où il aura besoin de moi.

Françoise abordons maintenant les sujets qui fâchent, plusieurs compatriotes ont encore en travers de la gorge votre décision en 2010 de courir pour la France, qu’avez-vous à leur dire ?
FM : Je vous remercie de me poser cette question car elle me donnera l’opportunité de clore définitivement un sujet inutilement polémique que certains ressortent de temps en temps pour nuire à mon image en me faisant le faux procès d’avoir renoncé à ma nationalité administrative.

Primo, nationalité sportive et nationalité administrative sont deux choses différentes. Faire le choix d’une nationalité sportive ne correspond pas au renoncement de sa nationalité administrative.
Secundo, en matière de nationalité sportive, chaque fédération internationale (football, basket, athlétisme etc.) a ses propres règles. Finalement ce qui compte ce sont vos réalisations. Pour ma part j’ai déjà offert à mon pays, trois titres de vice-championne du monde, 2 médailles d’or olympiques, et un record olympique en cours, « qui dit mieux ? ».

Ayant aujourd’hui arrêté la compétition, c’est sur le terrain au Cameroun que j’entends apporter à la jeunesse l’expérience que j’ai acquise grâce à mon exceptionnel parcours dont je peux maintenant avec du recul mesurer la grandeur. Rien ne m’y prédestinait d’ailleurs, c’est grâce au travail à la persévérance et au patriotisme que j’y suis arrivée.

Pouvez-vous nous parler de la forme que prendra votre apport sur le terrain ?
FM : Depuis quelques semaines, je parcours les plateaux de télévision pour expliquer mes nouveaux défis. Après la difficile décision de mettre un terme à ma carrière, j’ai pris le temps de réfléchir profondément à ce qui m’intéresse et à ce qui pourrait réunir toutes mes passions, le Cameroun, ma famille et la jeunesse. M’inspirant du message de soutien que le président de le République, son Excellence Paul Biya m’avait adressé en 2004 après ma victoire d’Athènes, je le cite « Par cette performance héroïque, vous faites honneur à la jeunesse camerounaise et au mouvement sportif national », j’ai entendu un appel à peine voilé à continuer mon uvre au-delà des pistes d’athlétisme.

Après le temps de la réflexion, j’ai donc décidé de mettre deux structures complémentaires sur pieds. La première une fondation dont le nom est Africa Jump (qui se veut être ce révélateur et accompagnateur du potentiel qui sommeille en chacun de ces enfants, ici et ailleurs et bien au-delà en chacun de vous) uvre plus dans le domaine social. Elle comporte également un volet Mère-Enfant. La seconde 1408, coaching and Management incorporée au Québec à Montréal et dont la vision est de Transformer les ambitions de chacun en succès, opère dans le champ économique et a plus un caractère de cabinet de conseil. Ces deux structures qui comme vous pouvez le constater sont complémentaires correspondent parfaitement à ma personnalité.

Mon associé, mes collaborateurs et moi-même travaillons activement sur des projets qui ont déjà pour certains été présentés à des décideurs et parties prenantes intéressées. D’ici quelques mois s’il plait à Dieu, ils se matérialiseront et la jeunesse camerounaise pourra en profiter concrètement sur le terrain.
Ultimement, j’aurais accompli ma mission lorsque j’aurai de semer, distiller, inscris dans notre  »ADN » collectif les valeurs du succès. je crois fermement qu’il y a une façon de faire pour arriver au succès en sport qui est transposable à tous les secteurs de la vie.
Pour vous donner un statut complet, au niveau des deux structures nous sommes en phase de développement, nos sites internet sont en construction et nos bureaux provisoires sont ici dans mon domicile.

Si ce n’est pas indiscret, pouvez-vous nous parler du contenu de ces projets ?
FM : Malheureusement, je ne peux pas encore vous révéler le contenu. Toutefois, je peux vous dire qu’avec 1408 ou Africa Jump nous sommes actuellement en discussion avec plusieurs organisations publiques ou privées. Nous avons reçu un accueil intéressé partout où nous avons été reçus. Les négociations me paraissent parfois longues, mais nous prenons notre mal en patience et avons bon espoir de les voir se concrétiser par des commandes fermes ou la signature de partenariats. La bonne nouvelle ici c’est que j’apprends beaucoup de nouvelles choses, dans un domaine qui n’est pas le mien.

Pourquoi 1408 ?
FM : C’est tout simplement le numéro du dossard vainqueur à Beijing 2008, symbole de victoire, succès et de réussite. C’est ma vision.

Nous prenons d’ores et déjà rendez-vous avec vous pour suivre la progression de vos projets
FM : Revenez quand vous voulez nous nous ferons un plaisir de vous présenter nos progrès.

Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter beaucoup de succès dans vos projets. Merci championne pour votre accueil.
FM : C’est moi qui vous remercie.

Françoise Mbango aux Jeux olympiques de Beijing en 2008 (Photo archive).
africaranking.com)/n

Françoise Mbango encourage les Lions A’ du Cameroun

L’athlète camerounaise spécialisée dans le triple saut s’est rendue jeudi au Centre d’excellence de la CAF où les 23 poulains de Rigobert Song sont en stage depuis lundi

Françoise Mbango dans la tanière des Lions A’. L’athlète camerounaise spécialisée dans le triple saut a rendu visite aux 23 sélectionnés de [«Magnan»] et au staff technique de la sélection jeudi, 28 juillet 2016, au centre technique de la CAF sis à Mbankomo.

Celle qui a décidé de mettre son immense expérience et sa recette du succès au service de la jeunesse camerounaise afin, dit-elle «de transformer les ambitions de chacun en succès» a voulu par ce geste, démontrer non seulement qu’entre sportifs et grands champions on se respecte, mais aussi encourager les talents de demain. On se souvient qu’il y a deux jours à peine, elle s’était illustrée en adressant un message de soutien et d’encouragement aux 24 membres de la Team Olympique.

Des joueurs, à l’encadrement en passant par le personnel présent, la satisfaction de voir notre championne en «chair et en os» pouvait se lire sur les visages.

Hugo Broos, actuel sélectionneur des lions présent lors de cet instant historique y est même allé de son petit discours ponctué par une révérence à l’actuelle détentrice du record olympique, histoire de marquer son respect devant les exploits de Mme Mbango. Il ordonna un arrêt des exercices pour laisser place à une séance photo improvisée.

Photo de famille de Françoise Mbango et la sélection des Lions A’
Droits réservés)/n

Golden tour Françoise Mbango: Yaoundé Accueille timidement sa championne.

Le public n’a pas massivement répondu à cette cérémonie du 15 novembre pour le moins cacophonique

Qu’est ce qui se passe encore ici? S’interroge une dame qui se rend à une cérémonie de mariage à l’hôtel de ville de Yaoundé. Sa copine, qui l’accompagne, croit savoir que Charlotte Mbango vient présenter ses médailles. Un préposé au protocole rectifie en précisant qu’il s’agit plutôt de Françoise Mbango.

Cette scène illustre l’ambiance qui prévalait à l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé le samedi 15 novembre 2008. Le samedi étant un jour généralement consacré à diverses cérémonies de mariage, il était difficile de discerner les invités à ces célébrations de ceux venus rencontrer Françoise Mbango la double championne olympique du triple saut féminin lors des jeux olympiques d’Athènes et de Beijing. L’indifférence des uns contraste avec l’enthousiasme des autres. Enthousiasme mêlé d’impatience du fait de la longue attente. Débutée autour de 10 heures, la caravane de Françoise Mbango est finalement arrivée à l’esplanade de l’hôtel de ville vers 14 heures non sans avoir fait le tour des quartiers de la cité capitale.
L’entame de la cérémonie proprement dite a créé un émoi auprès du millier de personnes présentes. Deux services de protocole se télescopent. L’un, des services du gouverneur se voulant officiel et l’autre de la société brassicole sponsor de l’événement. Chaque partie essaie de prendre la parole avant l’autre pour annoncer une séquence du programme vite battue en brèche par l’autre. La confusion est totale et même les groupes de danse ne savent plus sur quel pied danser ou … ne pas danser. Le comble de ce capharnaüm est réalisé par « l’imprésario officiel ». Ce dernier multiplie les erreurs en tout genre au point où un journaliste s’inquiète en disant : « j’ai peur quand ce type prend la parole ». Un autre ajoute à cette complainte et s’interroge nerveusement « Comment a-t-il fait pour se retrouver là ? Il dit n’importe quoi et dans un français hideux ».
Françoise Mbango, visiblement fatiguée, a voulu communier avec les 4 groupes de danses, l’orchestre national, les diverses associations et les étudiants de l’institut national de la jeunesse et des sports (Injs). La championne olympique prend la parole après le mot de bienvenue du représentant du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) et le discours du secrétaire général de la province, qui a qualifié Françoise Mbango d’« une des camerounaises les plus illustres ». Elle a un mot à l’endroit du peuple camerounais, des autorités et de ses sponsors : « merci ». La double médaillée d’or reçoit trois chèques. Un de 2 millions de francs cfa venant de la Cuy, un autre de 10 millions d’une banque de la place et un troisième de 5 millions offert par la société brassicole sponsor.

L’étape de Yaoundé met un terme au tour des 10 régions du Cameroun entamé par Françoise Mbango pour « célébrer sa médaille d’or avec le peuple ». L’accueil mitigé du centre pousse à s’interroger sur les relations entre les camerounais et leurs champions sportifs hors football.


journal du Cameroun)/n