Lyon veut s’attacher les services du Camerounais, l’Olympique de Marseille refuse. Quitte à le voir partir libre en 2016. Explications
Le combat entamé il y a quatre ans trouve un prolongement inattendu aujourd’hui. Au début de l’été 2011, l’OM avait réussi à doubler l’Olympique Lyonnais et à convaincre Nicolas Nkoulou, alors à Monaco, de le rejoindre. À l’époque, il s’agissait de l’un des premiers dossiers du nouveau président, Vincent Labrune, et de l’une de ses premières victoires.
Le successeur de Jean-Claude Dassier avait un atout maître dans son jeu : les bonnes relations de l’entraîneur Didier Deschamps qui avaient fait pencher la balance. Celles-ci s’étaient révélées décisives, tandis que l’offre lyonnaise était supérieure à celle émise par l’OM. Le transfert s’était finalement conclu à hauteur de 3,2 millions d’euros, le Camerounais s’engageant pour quatre saisons.
Aujourd’hui, à un an du terme de son contrat (prolongé et renégocié entre-temps), le dossier Nkoulou ressurgit sur le devant de la scène. Malgré les années, les protagonistes n’ont pas changé. Pugnace, voire têtu au moment où il s’agit de marcher sur les plates-bandes de Labrune, Jean-Michel Aulas cherche toujours à l’attirer dans ses filets. Récemment, les dirigeants rhodaniens sont passés à la vitesse supérieure. Ils ont appelé leurs homologues marseillais pour signifier leur intérêt pour le Lion indomptable et entamer des négociations. « Intransférable », a coupé court l’état-major de l’OM.
« Il n’ira nulle part »
Labrune a enfoncé le clou. Dans nos colonnes, il a envoyé un message fort à Aulas, avec qui il entretient des relations glaciales: « L’OL n’a pas les moyens d’acheter Nkoulou. (…) Il n’ira ni à Lyon, ni nulle part ». La réplique de « JMA » n’a pas tardé, via le réseau social twitter: « Peut-être mais on en a très envie et l’OM aura peut-être besoin de liquidités et Nicolas qu’en pense t’il? Et la Champ(ions) Leag(ue) », a asséné le boss de l’OL.
Devant cette guéguerre des mots et des présidents, l’intéressé préfère se faire tout petit. Loin de Marseille et des tracas quotidiens liés au mercato, il a pris part au succès du Cameroun sur le Burkina Faso (3-2), samedi à Colombes, au cours d’un match amical où il était titulaire en charnière centrale.
Cette rencontre ne met pas un terme à sa saison, deux nouveaux rendez-vous figurant à son programme avant de goûter à des vacances méritées: un contre la RD Congo, mardi à Mons (Belgique), et enfin un dernier contre la Mauritanie, dans une semaine à Yaoundé, dans le cadre des éliminatoires pour la coupe d’Afrique des nations 2017.
Mais il ne peut empêcher l’agitation autour de lui. Jeudi soir, un site mauritanien lui a attribué des propos qu’il n’a jamais tenus, où il assurait qu’il allait rester à l’OM. Sa position n’est pas aussi tranchée. « Je suis prêt à repartir avec l’OM ou une autre équipe », expliquait-il sur Canal+, fin mai.
Une chose paraît acquise: en dépit du réel intérêt lyonnais et d’autres écuries étrangères, Labrune ne devrait pas lâcher le morceau sur ce dossier (il avait déjà agi ainsi lorsque Monaco draguait le joueur) et ce, pour plusieurs raisons : céder Nkoulou à l’OL reviendrait à renforcer un concurrent direct, mais aussi à satisfaire Aulas.
Et surtout, un départ de ce cadre contrarierait au plus haut point Marcelo Bielsa qui n’a toujours pas rempilé et a été très affecté par la signature à… Lyon de Jérémy Morel. Perdre Nkoulou serait un terrible aveu de faiblesse. Labrune sait qu’il ne peut pas se le permettre. Quitte à voir partir le Camerounais dans un an, au terme de son engagement, sans percevoir la moindre indemnité de transfert comme cela vient de se produire avec André Ayew, André-Pierre Gignac, Morel, donc, et peut-être Rod Fanni. Car, à l’heure actuelle, voir Nkoulou prolonger son bail est aussi probable que la venue de Lionel Messi à l’OM.
