Niger: L’ex-président Mamadou Tandja est libre

15 mois après avoir été renversé, l’ex-président est sorti de prison

La décision de la justice a été prise quinze mois après son renversement provoqué par sa volonté de se maintenir au pouvoir malgré une interdiction de la Cour constitutionnelle. Toute la procédure engagée contre Mamadou Tandja a été annulée (par la Cour d’appel). Il est totalement exempté des faits qui lui sont reprochés, a déclaré l’un de ses avocats, Me Souley Oumarou, estimant que son client a été détenu arbitrairement et illégalement. M. Tandja, au pouvoir de 1999 à 2010, est sorti mardi 10 mai après-midi de la prison de Kollo (près de Niamey), où il était incarcéré depuis mi-janvier 2011. Il a été escorté par la Garde nationale (Garde républicaine) jusqu’à domicile dans le quartier du Plateau (centre-ville de la capitale), où l’ont fêté ses deux épouses, des responsables de son parti et un millier de partisans en liesse, sur fond de youyous, musiques et danses traditionnelles. M. Tandja n’a pas fait de déclaration. Il a toutefois lâché une phrase à une des nombreuses sollicitations des journalistes, entre deux arrivées de personnalités dans son salon. Interrogé sur sa confiance en la justice, il a répondu: J’ai toujours eu foi en la justice de mon pays.

Plus tôt dans la journée, un autre de ses avocats, Me Abdourahmane Lirwana, avait affirmé que la Cour d’appel avait « définitivement libéré » l’ex-président et, partant, blanchi des trois chefs d’accusation le visant. La chambre d’accusation de la Cour d’appel (de Niamey) a soulevé l’incompétence du juge d’instruction pour instruire des affaires concernant un ex-président, avait indiqué Me Lirwana. M. Tandja était accusé notamment de détournement de fonds publics de quelque 4 milliards FCFA (plus de 6 millions d’euros) et de « refus d’obtempérer à une décision de justice » pour avoir passé outre un arrêt de la Cour constitutionnelle contre l’organisation d’un référendum permettant de prolonger son second et dernier mandat légal (2004-2009). A ce référendum, organisé en août 2009 et boycotté par l’opposition, le « oui » à un prolongement de son mandat l’avait largement emporté (92,5%), provoquant une grave crise politique qui a abouti à sa déposition par des militaires le 18 février 2010.

Peu après son renversement, M. Tandja a été détenu dans une villa de la présidence. Il avait par la suite été inculpé et transféré mi-janvier 2011 à la prison de Kollo. La troisième accusation à son encontre concernait à un détournement d’un don de tracteurs au profit de ses proches. L’annonce de la libération de Mamadou Tandja a provoqué des scènes de liesse à Diffa, sa localité d’origine, dans l’extrême sud du Niger, près de la frontière tchadienne, selon des témoins. Le parquet n’avait pas encore réagi mardi à cette décision de la Cour d’appel. Mamadou Tandja avait bénéficié d’une ordonnance de remise en liberté provisoire rendue le 3 mai par la Cour d’appel mais le parquet avait fait appel de cette décision le même jour. La junte qui l’a renversé a cédé le 7 avril le pouvoir à un président civil, Mahamadou Issoufou, élu le 12 mars avec 58% des suffrages face à l’ex-Premier ministre Seïni Oumarou, un des responsables du parti de M. Tandja. D’après un rapport de la junte publié durant la transition, des malversations financières portant sur plus de 86 milliards de FCFA (129 millions d’euros) ont été commises sous le régime de M. Tandja.

Mamadou Tandja est libre
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Niger : Que devient Mamadou Tandja ?

Renversé le 18 février dernier à la suite d’un coup d’Etat militaire, l’ancien président nigérien Mamadou Tandja est toujours retenu par les militaires dans une  »villa luxueuse de Niamey ».

Qui est Tandja?
L’ex-président nigérien Mamadou Tandja est né en 1938 à Maïné-Soroa au Niger. Cet ancien colonel de l’armée nigérienne a été en 1990, ministre de l’intérieur du général Ali Saïbou, arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat. A l’issue de la première élection multipartite, Tandja perd sous les couleurs de l’ancien parti unique, le mouvement national pour la société de développement (MNSD) en 1993 face à Mahamane Ousmane. Deux ans plus tard, celui-ci se fera renverser par le général Ibrahim Baré Maïnassara. En juillet 1996, Tandja perdra encore à la course à la présidentielle face au général Baré.

L’homme ne verra la chance lui sourire qu’en décembre 1999 où, il remporte haut les mains l’élection avec 60% des voix au 2nd tour. Dès sa prise de fonction, Tandja essaye de rétablir le contact perdu avec la communauté internationale, afin de bénéficier à nouveau, des largesses des bailleurs de fonds. Sa politique de matage des rebelles touaregs du nord avait été saluée par un bon nombre d’observateurs internationaux. Le chef d’Etat qualifiait les rebelles de bandits armés ne méritant aucune considération. Cependant ces dernières années, l’homme est revenu sur ses positions, privilégiant le dialogue, seule issue de sortie. Aussi, les restrictions sur les budgets allouées à l’éducation et la santé ne seront pas du goût des nigériens. Des manifestations de mécontentement seront ainsi tenues à Niamey. Malgré tout, Tandja reste sourd face à cet mécontentement collectif. A 72 ans, Mamadou Tandja voulait un renouvellement de mandat après deux déjà écoulés, conformément à la constitution. Visiblement, le vieux ne voulait plus quitter le fauteuil présidentiel qu’il a occupé pendant dix ans. Il expliquait ne pas avoir terminé le travail commencé et souhaitait avoir trois ans de plus pour finaliser le tout. Ce qui équivalait donc à une modification de la constitution.

Arrivé au pouvoir après l’élection présidentielle du 22 décembre 1999, Tandja sera réélu cinq ans plus tard pour un second mandat de cinq ans. Le second devait donc prendre fin le 22 décembre 2009. En juin de la même année, il demande non seulement la modification de la constitution mais aussi, une extension de son mandat à 3ans. Il évoque comme prétexte, l’achèvement des négociations des contrats d’uranium et de pétrole. Face aux refus communs de la cour constitutionnelle et de l’assemblée nationale, Tandja décide de dissoudre cette assemblée qui entrave ses décisions. Le chef de l’Etat travaillera à partir de cet instant par décrets et arrêtés. Il convoque un référendum le 4 Août 2009 avec un très faible taux de participation, contrairement à ce qu’il affirme.

Isolement international
Face aux agissements de leur pair qualifié d’insensé, l’union africaine (UA) et la communauté économique des Etats de l’Afrique (CEDEAO) prennent des sanctions contre le Niger. Signalons qu’avant ces sanctions, de multiples négociations avaient été entamées par les émissaires de ces organisations entre le parti au pouvoir et l’opposition. Cette dernière réclamant un retour sans précédant à la constitution « normale ». La communauté internationale, notamment les Etats unis et l’Union européenne, ont aussi adopté des sanctions contre le pays. Les Etats-Unis ont aussi suspendu toute aide humanitaire dont bénéficiait le Niger et a imposé des restrictions aux déplacements de plusieurs responsables du gouvernement. Le pays a également été rayé de la liste des pays bénéficiant d’un partenariat commercial privilégié. Il s’agit notamment des prêts consentis par le Millénium Challenge Corporation pour la lutte contre la pauvreté. Le montant de 23 millions de dollars, sans compter les 4 millions de dollars de l’USAID pour l’année 2009. Toutes ces restrictions négativement jouées sur la population meurtrie. Sachant que le Niger est un pays vivant majoritairement de l’aide extérieure.

Que devient Tandja?
Depuis son incarcération en février, personne n’a entendu l’ex-président Mamadou Tandja. Il a été amené comme indiqué plus haut, dans une villa qualifié de luxueuse par les militaires. Selon son médecin qui est la seule personne disposée à le voir, il est en bonne santé. Cependant, nul ne sait exactement quel sort sera réservé à Mamadou Tandja.

Mamadou Tandja, Président renversé
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Niger: Le Référendum maintenu malgré tout

Malgré la crise et les pressions, la population est appelée à voter ce 4 août!

Les populations nigériennes seront appelés à voter le 04 Août 2009. Les membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et les différents émissaires n’ont pas pu dissuader Mamadou Tandja de revenir sur sa décision.

Après l’intervention de la communauté internationale qui avait brandit la menace d’une sanction contre son pays mais également, malgré l’annulation le 12 juin 2009 par la cour constitutionnelle saisie par les partis politiques, les ONG, la société civile et les syndicats du décret qui convoquait le référendum visant à la modification de la constitution, le président Mamadou Tandja, organise ce 04 Août 2009, un référendum visant à lui assurer un troisième mandat à la tête du Niger. On se souvient de ses mots lors de l’intervention de la communauté internationale « Je n’entends pas que quelqu’un me mette des freins pour m’empêcher d’atteindre l’objectif utile au peuple nigérien ». Ce peuple nigérien qui selon lui a été à la base de sa décision qui a aboutit à ce projet de référendum.

Le peuple est venu vers moi pour me demander de rester trois ans pour parachever ce que j’ai entrepris (…) J’ai dit qu’on va changer de Constitution parce que l’actuelle ne le permet pas. Le peuple a opté pour qu’on aille au référendum.
Mamadou Tandja, président du Niger

Pour arriver à ses fins, le président nigérien a commencé le 26 mai 2009 par une dissolution du parlement hostile à son projet. Après s’être attribué des pouvoirs exceptionnels suite au refus de la cour constitutionnelle de revenir sur son décret visant la modification de la constitution, il l’a dissoute le 29 juin 2009. Elu en 1999 et 2004, Mamadou Tandja dont le second et dernier mandat s’achève le 22 décembre 2009, envisage de rester au pouvoir pour une période transitoire de trois ans grâce à cette nouvelle constitution qui annulera par la même occasion la limitation du mandat présidentiel.

Ce 04 août 2009, les nigériens devront se rendre aux urnes pour déterminer si oui ou non ils sont pour la modification de la constitution. Et ce, malgré le refus de la tenue de ce référendum par la société civile. Ce référendum intervient au lendemain de la célébration par le peuple nigérien du 49e anniversaire de l’accession de leur pays à la souveraineté internationale.

Mamadou Tandja, président du Niger
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