Elimbi Lobe, paneliste arrivé sur le plateau d’Afrique Media TV pour défendre la marionnette Jean Ping, tricheur pris la main dans le sac (voir les écoutes téléphoniques de la Sûreté gabonaise), et inciter les gabonais à l’émeute et à la destruction !
Lobe est un de ces nombreux faux opposants camerounais, qui dans la réalité ne servent que de faire-valoir consentants, avec son parti le SDF.
Liberté d’expression me direz-vous ?
Mais le voilà qui sur les réseaux sociaux insulte les panélistes, les vrais, ceux qui ne sont pas vendus à Bruxelles, Washington ou au Quai d’Orsay : ce sont des « bouffons » dit ce clown authentique. Ils apprécieront. En attendant, un vrai panéliste, Banda Kani, a quitté les plateaux outré (avec raison) suite au « Bongo Bashing » de Lobe et de ses comparses .
Le voilà qui insulte aussi le combat panafricaniste :
Il ne faudrait pas demander la suppression du Franc CFA, la fermeture des bases militaires, etc. . Son argument : les hommes au pouvoir ne le demandent pas. Normal, comme leur porteur de valises Lobe, ce sont des bourgeois compradores au service du néocolon.
Sanctionner Lobe et son parti !
Toute cette vomissure a débouché sur une crise entre AMTV et son public. Qui clame sa colère.
Tout ce sabotage doit se payer : aux prochaines élections, nous devons appeler les Camerounais à sanctionner ces politiciens qui clament leur haine du Panafricanisme : Pas un vote pour le SDF !
La montée de la chaîne Afrique Média compte parmi les plus grandes surprises agréables de ce début du 21e siècle en Afrique, et il faut être traître à l’Afrique qui se bat ou être aveugle et sourd pour dire le contraire. Très haut hissée en peu de temps, toute l’inquiétude dorénavant est de savoir si elle va s’y maintenir, vu les points de vue et dires infects de certains esprits qui y passent.
Ceux qui ravalent et émasculent l’Afrique, ce sont surtout ses dirigeants politiques. Pour le reste, les Africains ne sont pas toujours dupes comme on le croit. En Afrique, l’on vous pare d’honneurs avec la même vélocité qu’on vous revêtira de déshonneur et de disgrâce quand vous prenez la voix de la fange.
Certains journalistes et panelistes de cette chaîne seraient en train de faire un travail de sabotage intelligent, guidés par l’argent facile, les petites attentions et petits soins ici et là. Ils oublient cependant que ces faveurs sont des poisons hautement mortels dans des coupes en or qui tuent facilement des esprits comme eux, supposés rechercher, porter et répandre la vérité et la justice.
Il est inadmissible que le terme de panafricaniste (si cher à acquérir) y soit distribué comme de l’aumône par certains irresponsables à des forbans, des mercenaires, des terroristes et grands ennemis de l’Afrique qui ont fait alliance et allégeance à certaines puissances contre leur peuple, et n’osent même pas se repentir de leurs crimes fétides encore tout frais dans les mémoires.
Que ces panelistes ou journalistes qui passent à cette chaîne d’Afrique Media n’oublient pas ceci : le malheur qui sort des honneurs et fleurs dont on recouvre des criminels-assassins et copains de Lucifer est toujours plus profond et dévastateur que tout. Eh oui, faites gaffe !
Cette chaîne fait beaucoup pour l’Afrique et doit être encouragée, malgré le travail un tantinet ambigu de quelques-uns de ses serviteurs. Nous avons foi en l’irréductibilité, l’infaillibilité et l’incorruptibilité de certains de ses journalistes et panelistes dans la recherche, le port et le partage des informations utiles et justes, supports de la libération de l’Afrique.
Les informations données au cours de l’émission-débat du vendredi 22 janvier 2016 sur la chaine panafricaine «Afrique Media» au sujet de Madame Henriette Ekwe sont en partie inexactes. En effet, le mercredi 20 janvier, Mohamed Bachir et Banda Kani, respectivement présentateur et paneliste à Afrique Media rendent une visite de courtoisie à la journaliste convalescente à son domicile. Au cours de celle-ci, Madame Ekwe leur charge de transmettre ses remerciements à tous ceux qui lui ont apportés leur soutien pendant sa maladie.
Il s’agit notamment des gouvernements camerounais et équato-guinéen, du corps médical de l’Hôpital Général de Douala, des missions diplomatiques, des téléspectateurs et tous les anonymes.
Il n’était question en aucun moment, comme l’ont mentionné les panélistes de l’émission-débat, de remercier Monsieur Justin Tagou, Pdg d’Afrique Media, qui a brillé par son absence pendant l’hospitalisation et la convalescence de Madame Ekwe.
Nous ignorons les motivations à l’origine de tels agissements et avons tenu à faire savoir à l’opinion notre indignation.
Malgré la rencontre tenue jeudi entre les membres du Conseil national de la communicaion et un représentant de cette chaîne panafricaine, la situation reste inchangée
Plus de quatre heures d’échanges à huis clos entre les membres du Conseil national de la communication (CNC) et un représentant de la chaîne panafricaine Afrique Média.
Ce premier face à face entre les deux parties depuis la suspension de cette chaîne de télévision a eu lieu jeudi, 03 décembre 2015, à Yaoundé. Des sources bien introduites indiquent qu’après des échanges nourris à distance, les responsables de cette télévision ont approché le président du CNC. Ce dernier leur a fait savoir que la décision ne dépend pas seulement de lui. Mais de tous les membres du Conseil. C’est ainsi qu’un représentant de la chaîne a été convié à la session extraordinaire de l’instance de régulation des médias tenue hier à Yaoundé. Mais au sortir des quatre murs, le représentant d’Afrique Média a refusé de révéler ce qui s’est dit à l’intérieur.
C’est du côté du président du CNC que l’on apprendra qu’ils « ont demandé à nous rencontrer pour une sorte de réconciliation. Nous leur avons donné la conduite à tenir. Nous attendions certaines excuses pour le dérapage constaté. Le représentant d’Afrique Média qui est venu a fait des déclarations. Mais le Conseil a trouvé qu’il ne pouvait prendre aucun engagement. On lui a conseillé d’aller rendre compte à son directeur général, afin qu’ils s’organisent avant de revenir au Conseil. En attendant, la suspension reste maintenue », a conclu Peter Essoka.
C’est donc un autre rebondissement que prend ce feuilleton dont le premier épisode s’est déroulé le 4 juin 2015. Date de la suspension par le CNC, de cette chaîne de télévision pour un mois. Motif : « Diffusion d’accusations non-justifiées, de nature à porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et de pays étrangers et de ce fait, constitutive d’atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelle, en matière de communication sociale », entre autres. Une fois la sanction prononcée, les responsables de ladite chaîne n’ont pas obtempéré et ont continué à diffuser. Elle fonctionne d’ailleurs toujours, d’après les abonnés du petit écran. Ce qui n’est pas vu d’un bon il par le CNC.
Le cas de cette télévision n’était pas le seul abordé. L’instance a également planché sur ceux de l’Anecdote, La Nouvelle presse. Ces assises étaient, en effet, les premières, depuis la nomination par le chef de l’Etat, Paul Biya, du président du CNC, Peter Essoka et de son vice-président, Joseph Janvier René Mvoto Obounou.
L’avocat général de la Cour suprême du Cameroun, Ayah Paul Abine, a dénoncé les mesures de suspension prises contre les médias à capitaux privés locaux par le Conseil national de la communication
L’avocat général de La Cour suprême du Cameroun, Ayah Paul Abine, a dénoncé les mesures de suspension prises contre les médias à capitaux privés locaux par le Conseil national de la communication (CNC).
Le haut magistrat, également président du Parti d’action du peuple (PAP), dans une tribune publiée samedi, estime que la suspension de la chaîne de télévision Afrique Media ainsi que d’autres suspensions des organes de presse, par le CNC va «à l’encontre de la loi, est nulle et de nul effet».
Dans son argumentaire, Ayah Paul Abine se fonde sur la loi de décembre 1990 régissant la communication sociale au Cameroun qui dispose, en son article 17, que «l’interdiction d’un organe de presse peut être prononcée par le ministre chargé de l’Administration territoriale» en cas d’atteinte à l’ordre public ou aux bonnes m urs.
«Nous n’avons pas eu le privilège de trouver une loi qui accorde simultanément le pouvoir d’interdiction à un autre service quelconque outre ledit ministre», a-t-il souligné.
En dépit du décret créant le CNC et en fixant les compétences, le magistrat souligne la primauté de la loi sur le décret en cas de conflit: un décret signé en application d’une loi ne peut jamais valablement contredire ladite loi, à moins de se revêtir d’illégalité.
Il va donc sans dire, insiste-t-il, que la compétence du CNC, telle que régie par un décret, « s’effondre devant les dispositions expresses de la loi reconnaissant au ministre chargé de l’Administration territoriale la compétence d’interdiction exclusive ».
Pour Ayah Paul Abine, toute décision contraire à cette analyse ne serait dictée que par la défiance, la vengeance ou l’ignorance.
S’agissant spécifiquement d’Afrique Media, suspendue pour un mois le 4 juin dernier pour « récurrence des dérapages professionnels », ses panélistes ayant régulièrement « proféré des accusations non justifiées et des appels à la haine susceptibles de porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et pays étrangers », son cas est en ce moment l’objet d’un affrontement à distance entre le CNC et le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.
Le 2 octobre 2015, le dernier cité de demandait au président par intérim du Conseil, Peter Essoka, de « faire ordonner la levée de la mesure de suspension temporaire de la chaîne de télévision panafricaine Afrique Media ».
La sanction étant arrivée à expiration depuis le 5 septembre suivant, M. Tchiroma demandait « la reprise immédiate des activités de cette chaîne de télévision ».
En réponse, le CNC avait indiqué non seulement qu’il n’était pas placé sous la tutelle du ministère de la Communication, mais qu’en plus, en [i « dépit des mesures prises par les autorités administratives compétentes, Afrique Media n’a jamais cessé d’émettre sur le territoire du Cameroun, bravant la décision prise par le CNC, non pas, de fermer ses bureaux, mais de suspendre effectivement ses émissions pour une période d’un mois ».
L’organe de régulation a décidé de maintenir la suspension temporaire qui pèse sur la chaine de télévision privée Afrique média depuis quelques mois, pour avoir outrepassé sa décision
Le Conseil national de la communication (CNC) a décidé de maintenir la suspension temporaire qui frappe la chaine de télévision privée Afrique média depuis quelques mois, pour avoir outrepassé la décision de cet organe de régulation.
Dans un communiqué publié à la radio nationale la semaine dernière, le CNC «réitère à l’attention de l’opinion publique que la sanction du conseil portant suspension temporaire de la chaîne Afrique média reste en vigueur jusqu’à son exécution effective et complète, sauf mesure contraire que seul le conseil est habileté à prendre».
A ce titre, précise le communiqué signé du vice-président du CNC Peter Essoka, «toutes les mesures mises en uvre par le conseil pour son application complète, notamment les entreprises de télédistribution restent en vigueur».
Cette sortie du CNC intervient suite à une lettre datant du 02 octobre 2015 du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary demandant au CNC de «lever la sanction temporaire d’un mois contre Afrique média».
Le maintien de la sanction selon le CNC découle du fait qu’en «dépit des mesures prises par les autorités administratives compétentes, Afrique média n’a jamais cessé d’émettre sur le territoire du Cameroun, bravant la décision prise par le CNC, non pas de fermer ses bureaux, mais de suspendre effectivement ses émissions pour une période d’un mois».
Encore que les responsables de ce média, fait observer le CNC, ont diffusé sur la page facebook qu’Afrique média «n’a jamais cessé une seule minute d’émettre».
Le 04 juin 2015, le CNC avait prononcé une suspension temporaire d’un mois contre Afrique média pour «non-respect de l’éthique et de la déontologie professionnelles».
Une décision contestée par Afrique média, qui a multiplié des imitatives pour poursuivre ses émissions, en délocalisant notamment ses programmes à Ndjamena, la capitale tchadienne, lorsque ses installations de Douala et Yaoundé ont été scellées par les autorités.
Dans une correspondance adressée au Vice-Président du Conseil national de la communication (Cnc), ce jour, ayant pour objet : Levée de la suspension d’Afrique Médias avant le 30 Octobre 2015, le Président National de la Lcc, Delor Magellan Kamseu Kamgaing, dénonce cet acharnement et demande à Peter ESSOKA, de respecter ses propres textes, en ordonnant le retrait des scellés, avant le vendredi 30 Octobre 2015.
Si non face à ce qui précède et en phase avec l’esprit de la Loi N° 90-55 du 19 décembre 1990, portant régime des réunions et des manifestations publiques au Cameroun et la Loi cadre N°2011/012 du 06 mai 2011, portant protection du consommateur au Cameroun, 100 consommateurs, membres de la Lcc, munis de leurs postes téléviseurs, de leurs cartes de membres et vêtus de noir, manifesteront pacifiquement vendredi 30 Octobre 2015, de 9h00 à 10h précises, devant le siège du Cnc au quartier bastos, à Yaoundé. Manifestation qui se répètera chaque semaine jusqu’à l’obtention de la levée de la suspension de la « chaine du peuple ».
En effet, suite à la correspondance du ministre de la Communication, demandant de lever la suspension d’Afrique Médias, le délai de cette mesure étant arrivé à expiration, depuis le 05 Septembre 2015, le Cnc utilise, selon la Lcc, des arguments discutables, pour maintenir les scellés sur les installations de la dite chaine de télévision, très regardée par des consommateurs, membres de cette organisation.
La Ligue Camerounaise des Consommateurs, dénonce cet acharnement demande au Cnc de respecter ses propres textes, en ordonnant le retrait des scellés. Si non il fallait mentionner dans la Décision, qu’il s’agissait d’une suspension à durée illimitée, au lieu de préciser qu’elle courait jusqu’au 05 Septembre 2015. »
Delor Magellan Kamseu Kamgaing, président national de la Ligue camerounaise des consommateurs (Lcc).Droits réservés)/n
Issa Tchiroma Bakary a indiqué, dans une correspondance adressée au vice-président du CNC, que la mesure de sanction prise contre le média panafricain a expiré depuis le 05 septembre 2015
La suspension qui pesait sur Afrique média, dont les bureaux à Yaoundé et à Douala ont été scellés en août dernier pour atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et de pays étrangers, est désormais levée.
La télévision panafricaine peut recommencer à produire et diffuser ses émissions à partir du Cameroun. C’est ce qu’indique le ministre camerounais de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary, dans une correspondance adressée le 02 octobre 2015 au vice-président du Conseil national de la communication (CNC). Le document est intitulé: «Levée de la mesure de suspension temporaire prise à l’encontre de la chaîne de télévision Afrique Média».
Dans sa correspondance, le Mincom écrit: « En application des dispositions des décrets numéros 2011/408 du 09 décembre 2011 portant organisation du Ministère de la communication, stipulant chacun en ce qui le concerne, le suivi des activités du Conseil national de la communication (Cnc) par mon département ministériel, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir faire ordonner la levée de la mesure objet de la décision N° 00015/Cnc du 04 juin 2015 portant suspension temporaire de la chaîne de télévision «Afrique Média». En effet, la mesure sus-citée dont l’application a fait l’objet d’une apposition de scellés sur les installations de ladite chaîne en date du 06 août 2015, est arrivée à expiration depuis le 05 septembre 2015. Je vous saurais par conséquent gré des diligences à faire à votre niveau pour la reprise immédiate des activités de cette chaîne de télévision».
Au directeur de la chaîne Afrique media, Issa Tchiroma Bakary a également adressé une correspondance, invitant le concerné à respecter «scrupuleusement les règles d’éthique et de déontologie propres au journalisme», en rappelant le principe de la non-ingérence du Cameroun dans les affaires intérieures des Etats. «Je vous mets par conséquent en garde contre toute récidive tendant à transgresser une fois de plus ces différentes obligations, faute de quoi vous devrez à coup sûr en répondre, dans des formes encore plus contraignantes et avec des conséquences appropriées à la gravité des fautes que vous aurez ainsi commises», a averti le Mincom au directeur de publication de la télévision panafricaine.
Un nouveau directeur avait même été nommé au Tchad en la personne de Kémi Seba, essayiste panafricaniste.
A la suite du Mincom, la chaîne a annoncé via un communiqué la reprise prochaine des émissions au Cameroun, mais a exclu toute fermeture au Tchad ou en Guinée équatoriale.
«L’administration camerounaise a levé la sanction qui avait conduit à la suspension de la chaîne au Cameroun. Nos bureaux et centres de productions de Douala et Yaoundé seront donc réouverts dans les prochains jours. Les unités de Malabo et Ndjamena resteront bien entendu en place et notre télévision continuera à émettre, en toute sécurité, sous la protection des peuples tchadien et équato-guinéen. C’est une Afrique Media renforcée, panafricaine et internationale qui sort plus forte et plus grande de cette crise, sans avoir cessé une seule minute d’émettre!», informe un communiqué de la direction internationale de la chaîne, publié le 02 octobre 2015.
Prolégomènes
Divertir, informer et former; telles sont, il me semble, les trois missions essentielles de la télévision et de la presse en général. Si une hiérarchisation de ces missions en termes d’apport au développement d’une société est peu probable, il convient cependant de reconnaitre que leur mise en musique va se complexifiant d’une mission à l’autre et que suivant le contexte social, une mission peut primer sur d’autres. Certes, je suis étranger au domaine de la presse. Je veux dire par là que je n’ai jamais ni pratiqué du journalisme, ni été à aucune écoles pour parler d’autorité de la chose. Mais en qualité d’observateur/consommateur de la presse et au nom de cette liberté qui me confère le droit d’émettre mon opinion sur une question quelle qu’en soit la nature, permettez que je partage avec vous cette analyse dont la pertinence peut justement émaner des faiblesses énoncées précédemment: nous le savons tous, certaines choses n’apparaissent que sur le regard du profane. Trop familier du fait, on s’en trouve aveuglé.
Cette mise au point faite, revenons à notre sujet. En effet, pris point par point, on réalise bien que le degré de complexité qui entoure l’accomplissement de chacune des missions de la télévision n’est pas le même. Les émissions de divertissement ayant pour vocation de faire passer le temps agréablement, détournent subtilement les téléspectateurs de leurs occupations et de leurs soucis quotidiens c’est-à-dire des sujets qui fâchent, pour susciter et entretenir chez eux de belles sensations qui leur procurent un sentiment de bien-être.
La mission de divertissement semble à cet effet relativement aisée dans son exécution parce qu’elle expose moins le média à des attaques, acharnements ou tentatives de musellement, et que par conséquent elle en exige moins de précautions. Il n’en est pas de même pour les deux autres missions qui, elles, mettent très souvent rudement le téléspectateur à l’épreuve de la réalité dont elles dévoilent les dessous plutôt peu agréables. Former dans le jargon audiovisuel, c’est développer au même titre que l’école les facultés mentales de l’homme; c’est le doter d’un certain nombre d’outils qui orientent sa perception du monde et guident la défense de ses intérêts (individuels et collectifs) dans cette jungle que constitue l’humanité.
Dérivé de former par préfixation, informer c’est faire accéder à la connaissance des faits, c’est donner des renseignements à un public donné. On voit bien que l’une et l’autre de ces deux missions fonctionnent comme l’endroit et l’envers d’une même médaille: peut-on en effet former sans informer, sans révéler? Certainement que non, et l’inverse est tout aussi vrai. Mais là n’est pas la question. Revenons à la complexité des missions de la télévision pour remarquer que former et surtout informer, parce qu’il s’agit de révéler, de lever le voile sur., confèrent à la pratique de la télévision une complexité qui explique la propension de certains médias audiovisuels à privilégier le divertissement même dans un contexte où le peuple a besoin qu’on éclaire davantage sa lanterne.
La complexité de ces missions naît du conflit d’intérêts que leur exécution génère inéluctablement: maintenu dans l’ignorance, le peuple est facilement malléable par une poignée d’individus qui, de par leurs positions de pouvoir, use et abuse de lui en toute quiétude. Eclairé, il défend ses intérêts face ces prédateurs et l’affrontement est permanent. On comprend ici toute la pertinence de la réputation de quatrième pouvoir reconnue à la presse en général et à la télévision en particulier, reine des médias si on en juge par la domination de son audience. En fait, c’est à ses missions de formation et d’information que la presse doit cette réputation.
Il va sans dire que la presse est, de par ses missions fondamentales, une entité essentiellement dérangeante. A tel point qu’il n’est pas exagéré de dire qu’une presse qui ne dérange personne n’en n’est pas une. On comprend par ailleurs pourquoi les systèmes gouvernants sont systématiquement en guerre contre la presse dans ces sociétés où la prédation régit encore fortement les m urs des gouvernants. Il n’est pas étonnant ni rare de voir des entreprises de presse se faire sanctionner dans de tels contextes, sous de faux prétextes généralement. Toutefois, si museler une presse pour maintenir le peuple dans l’ignorance des conspirations de ses gouvernants peut permettre à ces derniers de préserver leur trône, le faire dans un contexte où un ennemi commun et cagoulé frappe à la porte de la République et où on a besoin de la mobilisation de tous pour lui faire face, c’est se tirer soit même une balle sur son propre pied. C’est pourtant ceux à quoi l’Etat du Cameroun s’est livré en suspendant Afrique Média.
Afrique Média: une télévision qui dérange
Si on ne peut jusqu’ici mettre un visage précis sur les activistes de Boko Haram au Cameroun, il va de soi que ce sont des batailles de succession à la tête de l’Etat qui se jouent. Certains assoiffés du pouvoir et adversaires du régime en place ayant jugé bon de le renverser autrement que par la voie/voix des urnes. Heureusement pour ce régime, le peuple dans son écrasante majorité, pour ne pas dire dans sa totalité, ne partage pas cette logique même s’il en a certainement assez d’être gouverné par un système vraisemblablement atteint de cleptomanie et qui, depuis plus de trente ans déjà, a largement fait la preuve de son inaptitude à le conduire vers des lendemains qui chantent. Dans un contexte international en crise où, suivant la logique même de la jungle, les grandes puissances s’arrangent à déstabiliser les plus faibles pour préserver leur équilibre national chancelant, il n’est pas à exclure que l’ennemi véritable du Cameroun, la force exogène pour reprendre l’autre, soit une de ces puissances menacée dans son équilibre interne.
La démarche déstabilisatrice est bien connue: on commence par diaboliser le chef d’Etat en place afin de lui mettre à dos son peuple; on orchestre ensuite une rébellion interne qu’on met au petit soin; ce qui prépare l’Etat cible à cet embrasement qui justifiera par la suite une intervention étrangère sous la bannière d’une prétendue communauté internationale agissant en véritable cheval de Troie. C’est alors l’occasion d’évincer ce gouvernant et de mettre à sa place un autre qui, même quand il aurait reçu le consentement populaire, se sentira à jamais redevable envers ceux qui ont manigancé son élection et dont il est conscient que sa chute peut également venir. C’est ainsi que nombre de dirigeants africains et certainement d’ailleurs gouvernent dans le chantage: ils doivent satisfaire des attentes extérieures, quitte à mettre en péril les intérêts de leurs propres pays. Leur pouvoir en dépend. Et la duperie dure jusqu’au jour où quelques velléités d’émancipation lui traversent l’esprit et se matérialisent dans ses actes. Le cycle reprend à zéro et on l’évince à son tour.
La position actuelle du peuple camerounais, il me semble, c’est qu’il vaut mieux rester éternellement sur la gouvernance d’un régime qui peu à peu consolide sa souveraineté plutôt que de faire l’expérience d’un nouveau chef dont on n’aura pas contrôlé l’ascension politique. C’est une philosophie de sage qui consiste à ne pas lâcher la proie pour l’ombre, à préférer le moindre mal au pire. C’est la marque d’une certaine maturité de ce peuple. Et cette maturité, le peuple camerounais le doit en grande partie à ces médias qui ont su remplir leurs missions de formation et d’information ces dernières années en dévoilant les dessous de l’instabilité en Afrique comme ailleurs.
Afrique média: une arme redoutable contre Boko Haram
Aussi récent soit-il dans le paysage audio-visuel camerounais et africain, Afrique Média joue largement sa partition dans le processus de maturation des peuples africains. Dans une contexte comme celui que connait le Cameroun, c’est même le médias qui joue le mieux le rôle qui doit être celui d’un média dans de telles circonstances: informer, mais surtout former car en temps de guerre, il me semble qu’il n’y a rien de mieux pour un médias qui se veut tel que de préparer, par tous les moyens possibles s’il le faut, son peuple à la défense de ses intérêts. Ce rôle, Afrique Média l’a jusqu’ici joué avec un succès qu’on ne peut lui contester; en témoigne sa forte audience en si peu de temps, une audience si exponentielle qu’elle n’a pas manqué de heurter la fierté de certains médias concurrents.Et son succès auprès des masses populaires, Afrique Média le doit à plusieurs facteurs: son avant-gardisme, sa ligne éditoriale mêlée à la virulence de son ton et, enfin, sa pleine conscience à la fois de la menace qui plane sur le Cameroun et de sa mission en tant que médias dans un contexte pareil.
Au sujet de son avant-gardisme, Afrique Média a, dit-on, dérogé aux règles comme celles qui régissent la durée d’une émission et la composition d’un panel, des règles auxquelles les autres médias se plient parfois plus par académisme ou par conformisme aux standards occidentaux que par souci d’efficacité. En effet, pour mieux inoculer les germes d’autodéfense aux peuples qui en a besoin dans un contexte de guerre, cette chaine n’a pas hésité à étendre sur quatre heures, voire plus, des émissions de débat qui ailleurs durent à peine une heure et se terminent en queue de poisson sous le courroux à la fois des panelistes et des téléspectateurs insatisfaits. Par ailleurs, le jeu consistant à libérer le modérateur d’un débat de la neutralité et de la mesure qui lui imposent une certaine retenue en en faisant, lors du débat prochain, un simple panéliste libre de toute contrainte déontologique et donc de ses propos, relève d’une stratégie de combat très astucieuse.
Des pratiques innovantes et soutenues par un contexte de crise que les puristes, éternels adversaires du changement et finalement du progrès, ne peuvent supporter. Sa ligne éditoriale, axée sur la célébration du panafricanisme et la mise en gardes des forces déstabilisatrices de l’Afrique tapies dans l’ombre, ainsi que sur la déconstruction d’un ordre mondial régi par un capitalisme génocidaire, le tout dans une tonalité on ne peut plus virulente, est tout aussi efficace et fort à propos dans le contexte de guerre que traverse le Cameroun.
Le pouvoir de la communication en temps de guerre n’est plus à démontrer. Et quand des mic mic men, des défenseurs conscients ou non de l’ordre colonial brandissent la menace de suspension de ce média en prétextant son non-respect des codes du métier, c’est qu’ils ignorent ou feignent d’ignorer qu’en temps de guerre le contrôle des idées et donc des masses est essentiel, et qu’à cette fin utile, tous les moyens sont bons ; que la préservation du code moral d’aucune profession ne mérite qu’on laisse massacré ne serait-ce qu’une seule vie humaine. C’est ignorer ou feindre d’ignorer qu’en temps de guerre la presse cesse d’être un simple moyen d’information et de formation pour devenir une arme de guerre redoutable. Il faut dire en effet que dans la presse africaine, comme dans les autres domaines d’ailleurs, la sclérose inhérente à une extraversion morbide des mentalités pousse à appliquer sans jamais daigner les questionner pour les contextualiser des théories importées dès lors que celle-ci portent l’estampille des écoles occidentales.
Par l’adaptation de ses programmes et de ses pratiques aux circonstances actuelles, Afrique Média démontre qu’il prend non seulement la pleine mesure de la menace de déstabilisation qui pèse sur le Cameroun, mais aussi des enjeux et de sa mission en tant que médias. Il ne me semble pas qu’on puisse en dire autant des autres médias. Comme s’il n’y avait rien de nouveau sous le soleil, ils n’ont apporté aucun aménagement à leurs programmes habituels. Cela dit, autant le discours et le ton qu’utilisent Afriques Médias peuvent être inappropriés dans certaines circonstances, autant ils se justifient pleinement et sont même salutaires pour le Cameroun en ce temps de crise où il faut maintenir le peuple en alerte maximale, en l’instruisant notamment sur les dessous de la gouvernance mondiale. Nul doute que cette chaine, par ses méthodes «peu orthodoxes», aura déjoué certains complots qui se tramaient contre le Cameroun dans l’ombre. Nul doute que son existence quelques années plus tôt aurait permis aux Etat africains comme la Côte d’Ivoire, le Mali, la Lybie. de résister et même d’échapper à la déstabilisation extérieure déguisée en rébellion interne. Nul doute que cette chaine constitue pour les ennemis du Cameroun un obstacle majeur. A ce titre, la menace de sa fermeture par le Cameroun est une grossière erreur.
Maintenir le peuple dans l’ignorance des batailles souterraines de sa gouvernance à un moment aussi critique est n’est pas qu’une erreur de stratégie, c’est un suicide. A telle enseigne qu’on peut se demander si ceux qui tentent de museler cette chaine jouent pour le Cameroun ou pour l’ennemi . Suspendu du paysage médiatique camerounais, Afrique Média continue fort heureusement d’émettre au Cameroun depuis le Tchad où la chaine se serait installée. Aussi les Camerounais continuent-ils de s’abreuver à bonne source. Pour combien de temps encore ? Difficile de le savoir. Et même si cette chaine venais à disparaître totalement, elle aura le mérite d’avoir réussi, en quelques années seulement, à secouer les consciences des masses populaires africaines en s’attaquant avec virulence à des sujets essentiels mais jusque-là plus ou moins tabous de sa gouvernance tels que le franc CFA, les accords de partenariat franco-africain, la longévité des dirigeants africains au pouvoir, la supercherie de l’ordre mondial actuel, la démission des Africains face à leur destin,.
Sur le plan professionnel, elle a le mérite de susciter des débats sur la pratique traditionnelle de la télévision dont elle transgresse volontiers certaines règles: quel modèle de télévision pour une société en crise? Peut-on continuer à faire la télévision comme avant dans un contexte de déstabilisation par un ennemi invisible de surcroît? La «rigueur déontologique» a-t-elle encore sa place lorsqu’il s’agit de préserver des vies humaines? L’Afrique est-elle condamnée à suivre les canons occidentaux même dans la pratique de la télévision?
Consultant permanent sur Afrique Media, et par ailleurs chef de chaîne de Radio Tiemeni Siantou (RTS), Jean de Dieu Ayissi donne ses impressions après la production d’une première émission à N’Djamena
Pourquoi délocalisez-vous aujourd’hui votre émission à N’Djamena?
L’objectif fondamental, ou la ligne éditoriale d’Afrique Média, c’est la mise en place du mécanisme du panafricanisme. Et vous savez que l’aboutissement final du panafricanisme, d’après Kwame Nkrumah, c’est les Etats-Unis d’Afrique, et nous autres, on a commencé à penser aux Etats Unis d’Afrique centrale. Et donc, même s’il n’y avait pas eu fermeture administrative (au Cameroun, ndlr), le projet fondamental d’Afrique Média, c’est d’être installé dans tous les pays d’Afrique. Et pour le cas bien précis aujourd’hui, Afrique Média a deux sièges au Cameroun, c’est-à-dire à Yaoundé et Douala. Et comme n’avons effectivement commencé à N’Djamena, c’est qu’Afrique média a un autre siège ici, et un autre siège à Malabo. Ça peut déjà faire un triangle en Afrique centrale. Maintenant pour répondre directement à votre question, je pense que le Conseil National de la communication (CNC) a estimé que Afrique Média n’avait pas respecté les normes d’éthique et de déontologie journalistiques. Et nous, on a estimé que le Conseil National de la Communication avait exagéré, d’autant plus qu’il a décidé de suspendre pendant six mois deux journalistes.
Qui sont-ils?
Ces journalistes sont Mohamed Bachir Ladan et Julian Atalla, pour de simples raisons qu’ils n’ont pas pu cadrer les consultants que nous sommes. Nous avons également estimé qu’un mois c’était trop, parce qu’on pouvait suspendre l’émission, mais l’on a décidé de suspendre toute la chaîne; ça pose un autre problème. Avant ce contexte, nous avons eu des indiscrétions, certaines photos qui nous ont fait savoir que le CNC était sous la pression de la France. Parce qu’en même temps ce Conseil a reçu d’autres dossiers, notamment des organes de presse qui ont relayé le mensonge venant du journal Le Monde en France (sur la santé du président de la République du Cameroun, ndlr), ces journaux-là n’ont jamais connu de sanction.
Est-ce que le fait que vous délocalisiez la production de votre émission ici ne perturbe pas la perspicacité et la sérénité de vos intervenants? Le cadre n’étant plus le même
Je vous ai dit à l’introduction qu’il peut y avoir perturbation, mais l’objectif d’Afrique média n’est pas le Cameroun, l’objectif d’Afrique Média c’est le panafricanisme universel.
Ne craignez-vous pas qu’avec votre liberté de ton, on vous sanctionne pour non-respect de l’éthique et de la déontologique journalistiques, comme décidé par le CNC au Cameroun? Parce qu’il n’y a pas longtemps, le Haut Conseil de Communication, organe régulateur de la communication au Tchad, a suspendu le journal »Abbas Garde » de ses activités, lui faisant le même reproche
On ne peut pas présumer N’Djamena d’être capable de censure, on peut tout simplement vous rassurer que ce qui s’est passé au Cameroun ne sera pas comparable au Tchad, encore moins en Guinée équatoriale. Parce que, voyez-vous, au Cameroun déjà, on n’a pas accepté la sanction. L’affaire est au tribunal. Les tribunaux camerounais peuvent confirmer, si nous avons véritablement tort, mais ils peuvent aussi annulé cette sanction. Nous estimons qu’on n’a pas causé de tort à quelqu’un, on a toujours été responsables dans nos propos.
Par la COMICODI (Commission indépendante contre la corruption et la discrimination)
Le Conseil National de la Communication, organe gouvernemental de régulation, de surveillance, de supervision, de contrôle et de sanction des médias en général, a pris des sanctions contre la chaîne de télévision dénommée Afrique Media. Les dites sanctions se sont traduites, après quelques jours de résistance, de balbutiements et de relative confusion, par l’apposition des scellés par les forces de l’ordre, sur les installations de cet organe devenue étonnement et conséquemment très populaire, dans un pays où l’insatisfaction de la rue et particulièrement de la jeunesse et des classes misérables est grandissante.
Face à la situation ainsi crée, et laquelle semble susciter de multiples remous, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination déclare:
1-La liberté de la presse demeure une des conquêtes majeures du vaste mouvement populaire de revendication de changement politique des années de braise, et elle se situe concrètement dans le train des lois dites des libertés.
2-La liberté de la presse, en dépit de multiples ouvertures, concrétisations et réalisations qui honorent largement notre pays, demeure néanmoins imparfaite à certains points de vue, dans notre contexte.
3-Le principe de la libéralisation de la presse, alliée à l’exigence de démocratisation effective de la société, a donné et continue de donner lieu à de nombreux dérapages qui n’honorent pas la corporation et terni lourdement l’image de la profession de journaliste. La profession compte ainsi plus de maîtres chanteurs, d’arnaqueurs, d’aventuriers et de provocateurs de toute nature et de propagateurs de fausses nouvelles que de véritables professionnels.
4-Le gouvernement assume une responsabilité indéniable dans la déliquescence de la presse, par le refus de tout soutien conséquent aux entreprises de presse, par la discrimination dans l’attribution de la publicité, et par la manipulation constante des journalistes, laquelle consiste à les caporaliser dans des réseaux obscurs qui se discutent le pouvoir au sommet de l’Etat.
5-Les patrons de presse ne sont pas en reste dans cette cabale, puisque très peu d’organes ont une politique salariale et sociale conséquentes et transparentes.
La suspension de diffusion de la chaine à capitaux privés, héraut du «panafricanisme», a conduit les responsables du régulateur des médias et le porte-parole du gouvernement à se justifier
Les bureaux de Justin Blaise Tagouh, le promoteur d’Afrique Media, situés au quartier Akwa, à Douala, ont finalement été scellés hier, mercredi 12 août, par le Préfet du département du Wouri, Naséri Paul Bea, et les forces de l’ordre. Ces bureaux, ainsi que les locaux de la chaine sis au quartier Ndogbong, toujours dans la capitale économique, ont finalement cédé à la force publique, après la résistance opposée par certains téléspectateurs de la chaine lundi.
Afrique Media est sous le coup d’une suspension de diffusion d’un mois, décidée par le régulateur des médias camerounais le 04 juin 2015. Le Conseil national de la Communication (CNC) motivait sa sanction par des faits d’«accusations non justifiées, de nature à porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et de pays étrangers». Dans le même sillage, deux présentateurs de la chaine écopaient d’une suspension de six mois de l’exercice de la profession de journaliste. Ces mesures avaient été accueillis comme un «non-événement» par la direction de la chaine de télévision privée, décidant de passer-outre les décisions du régulateur des médias camerounais. Afrique Media accusait des forces « exogènes » au Cameroun de faire pression pour « faire taire » la chaîne de télévision, citant notamment le nom de la France.
Pour rappel, Canal+, l’opérateur français spécialisé dans la distribution de la télévision payante par satellite, a supprimé la chaine sur ses bouquets depuis juillet 2014. Les responsables d’Afrique Media avaient dénoncé l’acte à cette époque, estimant qu’il avait été pris sous prétexte qu’elle «menaçait les intérêts de la France».
La chaine de télévision a régulièrement prétendu ces derniers mois que Paris et les Etats-Unis fournissaient de l’armement et des renseignements au groupe terroriste Boko Haram.
Interrogé hier sur la radio publique nationale, le vice-président du CNC, Peter Essoka, a estimé que Afrique Media avait voulu défier le gouvernement et les institutions de la République du Cameroun en refusant d’appliquer les décisions du régulateur des médias. Peter Essoka a par ailleurs expliqué que Afrique Media doit pouvoir «convaincre» pour susciter l’adhésion à son «panafricanisme» sans avoir à insulter autrui. Tout en indiquant que sa vie était «menacée» à cause des informations le concernant diffusées sur les antennes de cette chaine de télévision – informations sur ses lieux de séjour à Douala – le vice-président du CNC a affirmé qu’il continuera à faire son travail.
Immixtion dans la gestion des affaires étrangères
Dans une déclaration publiée le 12 août 2015 à Douala, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), par la voix de son président par intérim, Denis Nkwebo, a qualifié la décision du CNC concernant Afrique Media de «dérive autoritaire et dictatoriale». Le SNJC pense que le CNC avance «masqué, au service et aux ordres de groupes inconnus, mais incrustés dans un système de règlement de comptes».
«J’interpelle le directeur de publication d’Afrique Media pour lui demander de se plier aux exigences des lois et règlements en vigueur (.) Se mettre en travers des lois, des règlements en vigueur dans notre nation ne peut que le desservir», a pour sa part suggéré le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, sur la CRTV-Poste National le 12 août.
«Afrique Media, par ses émissions, a tendance à se substituer aux institutions telles que les tribunaux, ou la justice. Non, ce n’est pas la vocation d’une télévision, ce n’est pas la vocation d’une radio. Le respect scrupuleux des nations étrangères, la non-immixtion dans la gestion des affaires étrangères: cette règle doit rester imperturbable. Le gouvernement ne peut pas accepter que Afrique media soit cette télévision à partir de laquelle on peut invectiver, interpeller, insulter les dirigeants d’une autre nation. C’est inacceptable et il faut que ça cesse!», a averti celui qui assume par ailleurs le statut de porte-parole du gouvernement.
Les avocats constitués par Afrique Media ont indiqué à nos confrères du quotidien privé Le Jour qu’ils vont, dans l’urgence, saisir le juge de référé pour contester l’acte du CNC et tenter d’obtenir une levée des scellés apposés sur les locaux de la chaine à Douala et à Yaoundé.
Mardi 11 août 2015. A tous les Panafricanistes de Bruxelles et Paris, de Rome et de Berlin, À tous les Africains de la Diaspora,
Il faut organiser des COMITES DE SOUTIEN A AFRIQUE MEDIA. En Europe comme en Afrique!
Notre Télévision panafricaniste, qui est aussi la chaîne des Africains en Europe, et celle de tous les Européens qui refusent la domination impérialiste, doit être défendue!
Ces Comités doivent être organisés en liaison avec la Direction de la Télévision et sur un plan transnational. AFRIQUE MEDIA a besoin de vous.
J’appelle donc tous ceux qui en Belgique et en France, en Italie, en Allemagne veulent AGIR pour AFRIQUE MEDIA à nous contacter : Nous aiderons tous les Comités pour leur communication, pour la fourniture d’images à la Chaîne, pour les activités . Mais aussi avec notre Groupe de Presse Multimedia.
Un Comité est déjà en préparation en Italie …
Nous écrire pour un premier contact: jesuisafriquemedia@gmail.com
Ah les Africains… Qui va m’aider à les comprendre? Quel mimétisme ridicule! Quelle minable façon de singer servilement l’oppresseur qu’ils croient pourtant combattre! Depuis quelques jours, voici le message que les pseudo-panafricanistes affichent ostentatoirement sur leurs murs: « Je suis Afrique media. »
D’aucuns ont même carrément remplacé leurs photos de profil par cette image qui traduit tout simplement leur auto-infantilisation. Selon eux, ils manifestent leur attachement viscéral à l’Afrique, à ses valeurs et au combat pour sa renaissance. Mais en le faisant, est-ce que ces pseudo-panafricanistes s’imaginent un seul instant qu’ils sont en train de singer servilement le colon?
On se souvient qu’en janvier de cette année, le journal Charlie Hebdo a été victime d’un attentat terroriste et qu’à la suite de ce malheureux évènement, le peuple français a ingénieusement produit le concept « Je suis Charlie » ou « Je suis Charlie hebdo » pour manifester son soutien et sa compassion aux journalistes de ce média. Les peuples, de par le monde, ont repris à l’occasion le concept pour témoigner au peuple français leur solidarité agissante. Même certains pseudo-panafricanistes s’étaient sentis affligés, je le crois, et avaient repris le concept.
C’était normal. L’occasion faisait le larron. Mais depuis lors, nos chers Africains prétendus panafricanistes et défenseurs de l’idéologie africaine nous montrent qu’ils sont en panne d’imagination capable de leur permettre de produire des concepts africains. Les spécialistes de la colonisation, du colonialisme et de l’impérialisme occidental en Afrique s’accordent à reconnaître que le plus gros mal que les Occidentaux ont commis en Afrique n’est pas la dépossession du continent noir de ses richesses matérielles. Mais selon eux, le plus grand drame africain réside dans l’acculturation et même la déculturation des Africains à travers le concept de la « mission civilisatrice. »
A travers ce concept, les colonialistes ont réussi à occidentaliser la plupart des Africaines. C’est-à-dire qu’ils ont réussi à amener nombre d’Africains à avoir pour repère l’Occident. Cette occidentalisation des Africains se manifeste, en guise d’exemple, dans la propension de ces derniers à singer servilement le Blanc. Et c’est ce que les pseudo-panafricanistes font. C’est pourquoi j’utilise le préfixe « pseudo » pour qualifier ces gens qui croient défendre l’idéologie africaine alors qu’ils sont dans la posture infantile qui les amène à reproduire et à se réapproprier les idéologies et concepts occidentaux.
Depuis le malheureux attentat commis à Charlie Hebdo, il y a eu de nombreuses occasions où des Américains pouvaient eux aussi singer les Français en utilisant le concept « Je suis… » Mais que non! Ils ne l’ont jamais fait. L’un de ces derniers événements en date c’est cette tuerie qui a eu lieu dans un cinéma de La Fayette dans l’État de la Louisiane. Un homme est entré dans une salle de cinéma, il y a quelques jours, et a ouvert le feu faisant trois morts et de nombreux blessés. Mais aucun Américain n’a dit « I am Louisiana. » Ceci parce que les Américains ne sont pas dans la posture ridicule d’imiter servilement les autres.
Mais les Africains, au IIIe millénaire, sont encore à s’identifier à leurs oppresseurs. Pourtant ils écument les plateaux de télévisions, de chaines de radios, et les réseaux sociaux pour faire croire qu’ils luttent pour la restauration de la dignité, de l’identité et de l’Ame africaines. Les pauvres Africains, et notamment les prétendus panafricanistes camerounais, en sont à se targuer de: « Je suis Maroua, » « Je suis Kolofata, » « Je suis Afrique Media… » Et probablement ils vont bientôt se dire: « Je suis tout sauf Africain et encore moins panafricaniste. » Un ami, un brillant psychologue, m’a dit un jour qu’en psychologie on appelle cela l’identification à l’oppresseur.
La chaîne panafricaine d’information Afrique a été mise sous scellée par la police le 6 Août 2015 sur ordres du sous-préfet et sur réquisition du CNC. L’organe de régulation reproche à la chaine insoumise des propos tenus par certains intervenants pendant l’émission le «débat africain» où la France et les Etats-Unis ont été accusés de soutenir la secte terroriste le Boko Haram. Afrique Media faisait déjà l’objet de récriminations pour la récurrence «de dérapages professionnels» que le CNC considérait comme susceptibles de porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et pays étrangers».
La chaîne panafricaine d’information dont le siège est basé à Yaoundé se revendique d’un journalisme résolument engagé. Elle a fait de la dénonciation de la Françafrique, du néocolonialisme, de l’impérialisme, sa ligne éditoriale.
Elle revendique par ailleurs une proximité avec les chefs d’Etat africains. Une attitude que certains trouveront étonnante. Nos chefs d’Etat n’ont-ils pas été accusés d’être des relais du néocolonialisme sur le continent? Certains l’ont été. Pas tous. Obiang Nguema n’en est pas un. Mugabe est un résistant.
La chaîne panafricaine jouit d’une grande sympathie dans l’opinion publique africaine à l’intérieur du continent et dans la diaspora. Maurice Kamto sait désormais ce que ça coûte politiquement de critiquer une instance aussi représentative des préoccupations de l’Afrique profonde.
La ligne éditoriale d’Afrique Média peut être diversement appréciée. On peut estimer qu’un pays en voie de développement qui veut attirer sur son sol l’investisseur étranger n’a pas intérêt à laisser prospérer des discours dont le contenu xénophobe pourrait nuire à son marketing international. C’est probablement ce qu’on est tenté de penser lorsqu’on fréquente l’univers du commerce international. L’homme d’affaires qui sillonne le monde pour chercher des partenariats sera certainement interpelé par des personnes qui lui demandent pourquoi son pays devient inhospitalier?
Sorti des soucis de gains et pertes qui obnubilent le monde des affaires, on sera plutôt tenté de considérer le discours d’Afrique Média comme un coup de colère légitime dans un monde où les rapports entre les civilisations sont violents. Le Camerounais d’en bas, celui qui vit des petits métiers regarde les médias français et constate comme tout le monde que la France vire au racisme de masse. Il a vu la montée d’Eric Zemmour. Il a vu un journaliste ouvertement raciste et xénophobe animer pendant des années la plus grande messe de service public, l’émission «on n’est pas couché» devant la complaisance du CSA? Devant la complaisance des élites françaises dans leur ensemble. Il a vu ce journaliste devenir une star dans le pays dit des droits de l’homme. On lui a rapporté que ce journaliste faisait en France des conférences à guichets fermés, qu’il a vendu un livre ouvertement raciste à plus de 600 mil exemplaires. Comment expliquer à ce camerounais d’en bas que la chaîne panafricaine Afrique média n’a pas le droit de faire sur l’occident, ce que Zemmour fait en France sur les immigrés. Existerait-il sur cette planète des populations qui méritent l’insulte et d’autres qui ne méritent qu’un traitement: Etre cajoler.
Nous ne savons pas très bien si les personnes qui ont sanctionné Afrique Media se posent ce genre de questions. Sanctionner un journaliste africain, chez lui en Afrique, au motif qu’il a critiqué un Etat de tradition coloniale, hautain et condescendant, dont les sondages révèlent le glissement vers le racisme assumé, ne témoigne pas d’une très sensibilité pour la condition noire dans le monde.
La Suspension d’Afrique s’inscrit dans une dérive dictatoriale déjà dénoncée par le SNJC (Syndicat national des journalistes camerounais). L’organe de régulation est devenu un organe de châtiment. Le gendarme des médias trouve goût à la punition. Le journal la dépêche a été interdit. Le Journal La Nouvelle a été suspendu pour 6 mois. Le soir, le courrier et le devoir avaient eu des suspensions de 3 mois.
Le Conseil national de la communication a été plusieurs fois entraîné devant le tribunal administratif par des journalistes sanctionnés et a perdu des procès.
Il est souvent très difficile de faire la différence entre l’exercice légitime de la liberté d’expression, la place reconnue à la critique dans une société démocratique et l’atteinte portée à l’honorabilité des gens. Toute personne critiquée par un journal estimera qu’on a porté atteinte à sa dignité.
Le CNC reçoit souvent des plaintes venant des membres du gouvernement qui se plaignent du travail d’un journaliste. Le ministre Issa Tchiroma avait saisi Le CNC contre le messager, Mutations et Emergence au motif qu’ils avaient failli aux règles de l’exercice de leur métier dans le traitement de l’affaire concernant la maladie du président Biya et l’affaire d’un photomontage attribué à Etoudi. Ces trois canards reprenaient des informations diffusées par le journal Le Monde. Nous rappelons au ministre Tchiroma que le journalisme fonctionne comme la science. Il existe dans le journalisme comme dans la science une hiérarchie dans les sources d’informations. Certaines sources sont largement connues pour leur sérieux et sont respectées de tout le monde. Lorsqu’elles publient une information, elle fait autorité. Le journal le monde est considéré en France et partout sur la planète comme une référence inattaquable en matière de professionnalisme.
Monsieur Tchiroma n’ira quand même pas donner des leçons de journalisme à un quotidien comme le monde. Ce sont les maîtres de la vérification. Le monde est un peu comme le Washington post aux Etats-Unis. On dit de ces journaux qu’ils sont plus informés que les services de renseignement.
Et la France dans tout cela
On a souvent parlé dans les pays en développement des élites compradores pour désigner cette population d’en haut qui travaille pour des intérêts extérieurs contre son propre peuple. Le CNC en ferait-il partie? Serait-il une force endogène à la solde des forces exogènes de la domination occidentale? Serait-il manipulé par le Quai d’Orsay et les forces occultes de la Françafrique comme le suggère Luc Michel un analyste des questions internationales proche de la chaine panafricaine. Que la fermeture de la chaîne dissidente intervienne après le passage de François Hollande au Cameroun n’est pas fortuit. Le président français venait au Cameroun dans un contexte où le sentiment anti-français faisait à Paris l’objet d’une attention particulière. Personne n’est dupe.
Il fallait mettre un terme à la flambée des discours xénophobes dont le Cameroun était devenu l’épicentre et Afrique Media le vecteur le plus redoutable. Redoutable, parce qu’il gagnait à sa cause une grande partie de la jeunesse. Redoutable parce qu’il utilisait le logiciel diopiste. L’arrivée de Kemi Seba dans l’équipe rédactionnelle annonçait un regain de radicalité. L’élite française connaît sa force de frappe. Les services de renseignement américains considèrent le militant afrocentriste comme l’un des leaders d’opinion les plus dangereux au monde.
Si on allait d’une lecture franco-centrée on pourrait penser comme certains commentateurs hexagonaux tentés par le conspirationisme que la suspension d’Afrique media est en rapport avec le retrait de canalsat, le remplacement d’Afrique media sur canalsat par d’autres médias panafricains plus dociles, tout ceci étant bien entendu la conséquence du rachat par Bolloré du groupe multimedia Canal+/canal Sat /Vivendi.Bolloré n’a toujours pas digéré son bras de fer judiciaire avec Pius Njawe. Une Rude confrontation sur le terrain du droit où l’industriel avait perdu la face. Nous savons que depuis lors le besoin de redorer son blason sur le continent est une préoccupation constante dans le cercle de ses conseillers spécialisés l’Afrique. La chaine panafricaine est régulièrement citée dans des dîners parisiens regroupant les gourous du marketing, des lobbyistes, d’anciens militaires reconvertis à la guerre économique.
La fermeture des locaux de la chaîne basée à Yaoundé s’est faite jeudi sous la conduite du commissaire Evelyn Ngoe Besumbu chargé de l’opération
Les portes de la chaîne de télévision panafricaine Afrique media sont fermées. Des scellés ont été posés sur ses locaux à Yaoundé. L’ordre vient du Conseil national de la communication (Cnc).
Le procès-verbal de la pose de scellés indique que cette opération conduite par le commissaire Evelyn Ngoe Besumbu s’est déroulée le jeudi 06 août 2015 à 13 heures, sous le regard du directeur de la société Afrique Media, Gustave Sing. Le procès-verbal avait aussi valeur de notification aux journalistes suspendus par le Cnc il y a près de deux mois. Notamment Juliana Magne Tadda et Bachir Ladan.
Dans une note d’information signée du président du Cnc, Peter Essoka, il est indiqué que la fermeture temporaire d’Afrique Media est «en application de la décision 00015/Cnc du 04 juin 2015 portant suspension de la chaîne sus-désignée». Pourtant jusque tard dans la soirée de jeudi 6 août 2015, la chaîne «panafricaine» émettait toujours, les programmes diffusés depuis les studios de Douala. Selon certains médias, ceux-ci seront également fermés ce vendredi 07 août 2015.
Le 04 juin dernier déjà, alors que le Cnc annonçait la suspension de la chaîne panafricaine pour un mois et celle de certains journalistes pour six mois, la direction d’Afrique Media avait refusé d’obtempérer. Le régulateur du secteur de la communication au Cameroun reprochait à la chaîne, entre autres, de laisser proférer «des accusations non justifiées, de nature à porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et de pays étrangers.
Message de soutien et de solidarité de l’hebdomadaire Sphinx Hebdo au promoteur, directeur général, journalistes et toute l’équipe de la chaîne de télévision panafricaniste Afrique media suite à la décision de suspension prise par le Conseil National de la Communication(CNC) du Cameroun.
Monsieur le Directeur général de Afrique Media(AFM) et Chers Journalistes,
Le Comité éditorial du journal Sphinx Hebdo vous apporte un indéfectible soutien face à la contre-offensive sur fond de restauration autoritaire que les réseaux françafricains depuis l’Elysée et le Quai d’Orsay avec leurs agents locaux ont lancé contre Afrique Media. Cela est inacceptable et inadmissible.
Depuis l’annonce de cette rocambolesque nouvelle, le Sphinx Hebdo de son propre chef et sans demander l’aval de qui que ce soit, a pris une série d’initiatives sur le terrain.
C’est alors que des medias mensonges occidentaux (France 24, Tv5, Rfi.) continuent de nous arroser de mensonges, émettent même en modulation de fréquence (FM), multiplient des bandes publicitaires dans les rues de Yaoundé, Douala et d’autres grandes villes du Cameroun que le CNC décide de suspendre Afrique Media et ses journalistes vedettes que sont M. Bashir Ladan et Mme Juliana Tada. Nous ne l’accepterons pas.
L’arrivée d’AFM sur le paysage médiatique camerounais, africain et même mondial, a complètement changé la donne géopolitique, diplomatique et mis à nu la politique d’esclavagisation pratiquée par la France en Afrique. Cela gêne les nostalgiques de cette vieille France qui pensent que notre pays est leur chasse gardée. Ils se trompent d’époque. Nous sommes en 2015 et non dans les années cinquante ou soixante.
Grâce à Afrique Media, les Africains dits francophones, quel que soit leur niveau d’instruction savent comment la France, par une politique de pillage de nos ressources, organise et entretien des foyers de tensions en Afrique notamment par:
.la Zone Franc avec les fameux Comptes d’Opération domiciliés au Trésor français où sont déposées nos réserves en devises, et sur lequel la France prélève quelques montants pour «prêter» à nos Etats.
.la présence inexpliquée des bases militaires françaises dans nos Etats, souvent à quelques encablures des palais présidentiels.
.les véritables raisons de la déportation du président Laurent Gbagbo à la Haye.
.l’assassinat en monde vision du Leader libyen Mouammar Kadhafi par les forces de Sarkozy.
.la déstabilisation du Mali et de la RCA pour refaire mains basses sur l’uranium, l’or, le pétrole, et les gigantesques gisements de diamant récemment découverts.
.le changement du régime en place à Yaoundé programmé et planifié depuis Paris à travers la secte islamique Boko Haram;
Ce sont ces sujets que la France et ses barbouzes ne veulent plus qu’Afrique Media continue d’évoquer. La conscientisation des masses africaines sur la politique barbare et inhumaine de Paris envers nos pays mal perçue dans les milieux français est pourtant irréversible et inéluctable.
Que reproche-t-on à Afrique Media ? De dire la vérité ou de dire une vérité qui gêne ? N’est-ce pas le rôle des medias que d’éclaircir les esprits des peuples ? Va-t-on donc reprocher à cet organe de presse d’appeler le voleur par son nom simplement parce qu’il a de l’influence ? Qu’y a-t-il de ce qu’Afrique Media dit qui soit faux ?
La guerre, dans tout son contenu entre les forces panafricanistes et progressistes devient pratiquement inévitables contre les nostalgiques de l’ordre impérial et néocolonial français. Seul un départ de la France du sol africain peut sauver la situation, mais aura-t-elle assez de décence pour quitter un endroit où elle est aussi fortement indésirable ?
Nous sommes persuadés que les plus Hautes Autorités camerounaises ne vont pas tomber dans le piège du CNC monté par l’Ambassadrice de France à Yaoundé Mme Robinchon, où à travers une image bien parlante, instruit M. Peter Essoka : Vice-président du CNC, de prendre toutes les mesures nécessaires pour suspendre Afrique Media et ses principaux journalistes.
Que les plus Hautes Autorités de Yaoundé se souviennent du rôle d’avant-garde que les medias panafricanistes dont Afrique Media ont pu et su jouer dans la préservation de notre souveraineté et intégrité nationales au plus fort moment de la guerre lancée contre le Cameroun par Boko Haram. Qu’elles se rappellent des positions prises par Afrique Media chaque fois que les medias occidentaux insultent, humilient et accusent le Président Paul Biya de vieillesse, de sénilité et de son Régime.
Messieurs les Autorités du Cameroun, ne vous trompez pas de cibles, encore moins de combats. Afrique Media sera votre dernier rempart médiatique quand tous les autres organes de presse et Chaînes de télévision dites nationales qui, par opportunisme ou pour des raisons de carrière vous auront abandonné, quand le changement de régime que Paris a planifié au Cameroun va arriver.
Dans tous les cas le Sphinx Hebdo, plus que par le passé, sera aux côtés de Afrique Media et son équipe; il est sur le terrain aussi bien au Cameroun que sur la place parisienne.
A titre de rappel et afin que nul n’en ignore; par ma modeste plume:
.C’est le Sphinx Hebdo qui a porté sur la place publique et en exclusivité le nauséabond Rapport Védrine que les réseaux français voulaient cacher au grand public;
.C’est également le Sphinx Hebdo qui, toujours en exclusivité a révélé avec des faits avérés la réunion sécrète tenue au Quai d’Orsay visant à fermer carrément la Chaîne Afrique Media; réunion à laquelle avait pris part un Représentant du Gouvernement ivoirien et Bruno Gain, ancien ambassadeur de France au Cameroun. C’était le 20/11/2014.
.C’est le Sphinx Hebdo qui a popularisé le Rapport Attali sur la francophonie économique dont le but est de contraindre les Etats africains à contribuer à la relance de l’économie française par l’attribution des marchés exclusivement aux entreprises françaises sous peine de sanctions et de menaces de toutes sortes. C’était le 06/02/2014.
En s’attaquant à Afrique Media qui est le symbole de la véritable Renaissance Africaine, les Réseaux françafricains déclarent une guerre ouverte à toutes les forces du progrès en Afrique en général et au Cameroun en particulier. Le Sphinx Hebdo va mener cette bataille aux côtés d’Afrique Media. Il va continuer à étaler au grand jour, le parasitisme financier et économique de la France sur l’Afrique, à cause duquel Paris monte des coups d’Etat, organise et entretien des guerres en Afrique.
Cette lame de fond contre cette politique de prédation de la France va s’intensifier dans les prochains jours où l’on annonce l’arrivée imminente, au Cameroun du Président français François Hollande. Une visite qui, depuis quelques jours est précédée par une mission d’un lobby d’homosexuels français qui logent dans un hôtel de luxe de la place. La législation sur l’Homosexualité étant un point qui figure sur l’agenda de M. François Hollande lors de cette visite. Le Sphinx Hebdo appelle les Camerounais à la mobilisation et à la vigilance.
A partir de l’Afrique; Afrique Media: le monde c’est nous.
Suspendue de diffusion par le régulateur camerounais des médias, la chaine de télévision dite « panafricaine » parle de « rumeur », de « complot », car la décision ne lui aurait jamais été notifiée
La chaîne de télévision à capitaux privés Afrique Media a été suspendue pour une durée d’un mois par le Conseil national de la communication (CNC). Il lui est reproché des faits d’«accusations non justifiées, de nature à porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et de pays étrangers»], indique un communiqué signé le jeudi 04 juin 2015, par le vice-président du régulateur camerounais des médias, Peter Essoka.
Dans le même ordre, le CNC suspend deux présentateurs de cette {i « chaîne panafricaine » pour une période de six mois. Il s’agit de Magne Tadda Juliana et Mohamed Bachir Ladan, respectivement présentateurs des émissions «Le mérite africain» et «Le débat panafricain». Dans le communiqué, il est mentionné que des panélistes de leurs programmes ont eu à tenir «des propos non justifiés indexant des personnalités, des institutions et des pays étrangers».
Dimanche, 07 juin, en début d’après-midi, la chaîne de télévision a mis à contribution ses journalistes et « consultants » pour analyser la décision du Conseil national de la Communication. Albert Patrick Eya,a, qui a été présenté comme directeur de l’Information à Afrique media, a indiqué qu’il s’agit d’un « non événement », d’une « rumeur », car la décision du CNC ne leur ayant « jamais été notifiée. » Ce dernier a parlé d’un « complot » du régulateur des médias contre le « panafricanisme ». Pour Albert Patrick Eya’a, le fait que cette suspension a été évoquée par des médias sans notification de la chaine, releve de la technique du « ballon d’essai » du CNC pour voir la réaction de l’opinion.
Des « consultants » de la chaîne, à l’instar de François Bikoro et Jean de Dieu Ayissi (par ailleurs chef de chaîne de la Radio Tiemeni Siantou), ont abondé dans le sens du « directeur de l’Information » d’Afrique média, en accusant des forces « exogènes » au Cameroun de faire pression pour « faire taire » la chaîne de télévision. Le nom de la France a été cité plus d’une fois.
On voit déjà la pirouette que compte utiliser Afrique Media si la décision venait à lui être notifiée. Au cours de la volée de bois vert jetée dimanche sur le CNC, un panéliste a laissé entendre qu’il ne voit pas comment le régulateur camerounais des médias pourrait imposer ses sanctions à Afrique Media, « télévision de droit équato-guinéen ». En attendant le « combat », la chaîne a dit qu’elle poursuit ses programmes normalement, sans interruption.
Autres médias et journaux suspendus
D’autres médias et journaux sont également concernés par le communiqué du CNC. Notamment, la station privée Royal FM, une chaîne de radio basée à Yaoundé, suspendue pendant un mois pour «diffusion d’informations sans preuves concrètes». Informations selon lesquelles le conseiller technique du cabinet civil de la présidence, Oswald Baboke, aurait détourné une somme de 15 millions.
Le présentateur de l’émission «Town Cryer», diffusé sur la chaine de télévision «LTM» le 17 mars 2015, accusé d’avoir proféré, relativement à la guerre qui oppose le Cameroun à la secte islamiste Boko Haram, «une accusation non justifiée et susceptible de porter atteinte à l’honneur et à la dignité d’un pays étranger», a été suspendu pour une durée de trois mois, ainsi que son émission.
Six mois de suspension. C’est la décision du CNC prise contre Le journal Le Renard, et son directeur de publication, accusé de diffamation. Le Renard, trainé devant le Conseil national de la communication par Afriland First Bank avait titré à sa une: Enquête: Comment les rats d’Afriland First Bank nous piquent notre blé».
Les journaux en anglais, Vangaurd basé à Bamenda et Cameroon Herald ayant son siège à Yaoundé sont également suspendus avec leurs directeurs de publication pour une période de six mois pour publication d’informations «non-fondées».
On savait déjà que le débat politique et médiatique africain s’est abaissé en dessous du niveau des caniveaux et des bars.
On savait aussi qu’il y a des Africains qui sont malades de la France. Une véritable pathologie de la pensée automatique consiste à voir la France ou la néo-colonisation partout. Ta femme n’a pas bien cuisiné, c’est à cause de la France. Tu es un conjoint infidèle, c’est à cause de la France. Tu bois toute la journée dans le bar du coin et appelles indistinctement les femmes « Marie, Rose, Anne. », c’est à cause de la France. Tu ne te mets pas en érection, c’est à cause de la France. Tu divorces, c’est la faute de la France. Il pleut sur toi, c’est à cause de la France. Tu es tribaliste, c’est à cause des Occidentaux. « Ils nous avaient apporté le tribalisme ».
Mais ce que l’on ne savait pas, c’était que des Africains en arrivent un jour à rejeter la notion même de bonne gouvernance pour l’Afrique sous prétexte de .« panafricanisme »! Afrique Média vient de le réussir à travers un débat sur le thème « Alternance en Afrique: gage de bonne gouvernance ou manifestation démocratique? ». Sans surprise, la bêtise était encore cette fois au rendez-vous. Le gros des intervenants tentaient de démontrer que l’alternance et la démocratie ne sont pas de bonnes idées pour l’Afrique.
Morceaux choisis:« L’alternance est un terme occidental »; « La démocratie peut exister sans alternance »; « La bonne gouvernance et l’alternance sont un prétexte pour déstabiliser les régimes africains »; « Quand vous accédez au pouvoir, on vous invite à Paris, on vous formate et on vous coud un costume que vous aurez à porter toute votre vie. »; « Les Français doivent nous libérer »; « La bonne gouvernance de l’Occident , c’est l’officialisation de la guerre contre l’Afrique et de sa destruction », « Quand j’entends parler de bonne gouvernance, de démocratie pour l’Afrique, je me mets en colère. Je suis contre le fait que la thématique occidentale soit imposée à l’Afrique »; « Nos chefs d’Etat sont des otages, ils ne peuvent appliquer la politique voulue par le peuple »; [i « On nous a imposé une constitution qui ne vaut rien »[i . Hallucinant!!!
A en croire ces intervenants, nos dirigeants seraient des immortels. Leur demander de passer la main, c’est vouloir la guerre et la destruction de l’Afrique. Pour eux, la bonne gouvernance et la démocratie sont des ennemies de l’Afrique. Si l’alternance est un « terme occidental » à rejeter, que dire des droits de l’homme? Les Africains doivent-ils encourager les violations des droits de l’Homme? Ces illuminés revendiquent une seule chose : que la France vienne affranchir ses otages (peuples et dirigeants), briser leurs chaines. L’auto-aliénation est le summum de l’aliénation.
Comment est-il possible qu’un enseignant, titulaire d’un doctorat, produise un type de raisonnement où il voit le dirigeant nègre aller à Paris pour accepter de revêtir un costume (qu’il ne veut pas), pour ensuite appeler son « maitre » de l’en débarrasser? Cela me rappelle un autre enseignant qui en 2009, sûr de lui, me confiait que la France impose Biya et le tuerait s’il démissionnait (selon un certain Fame Ndongo sur RFI, Biya est candidat à la présidentielle de 2018). La France a déjà pris position (à Dakar) contre ces dirigeants qui s’accrochent au pouvoir. Aujourd’hui, pourquoi Biya veut-il se maintenir au pouvoir puisqu’il est présenté comme un « panafricaniste » que la France voudrait chasser à travers Boko Haram? Preuve est donc faite qu’avec ou sans l’Occident, nos dictateurs sont déterminés à confisquer le pouvoir. Peut-on raisonnablement continuer à accuser l’Occident, la France, etc?
Comment expliquer tous ces délires et fantasmes? On ne peut pas dire une chose et avoir raison et dire son contraire et avoir encore raison. Il y a erreur quelque part. Il ne s’agit pas ici de défendre la France ni qui que ce soit. Je suis au contraire choqué de voir des dirigeants irresponsables et assoiffés de pouvoir tirer sur des populations affamées, et aller ensuite enrichir l’Occident (Cf. Affaire des biens mal acquis et saisis), permettant ainsi toutes ces moqueries sur la « misère » de l’Afrique. Où sont les capitaux de Kadhafi, Mobutu, Abatcha, Obiang, Bongo, etc.? Faut-il que l’Occident profiteur et voleur s’excuse aussi d’avoir affaire à des interlocuteurs stupides?
« Si j’ai un chef d’Etat comme Obiang Nguéma qui me donne l’école gratuite, les routes, la santé, l’eau, etc, qu’il reste 1000 ans au pouvoir ». Erreur (bien que l’on note des efforts dans de grandes villes). D’abord, l’eau potable et l’électricité sont accessibles seulement à une partie de la population dont plus de la moitié vit avec moins d’1 dollar par jour, pendant que le clan Obiang gaspille les fonds du pays à Paris et à Malibu.
Ensuite, c’est ignorer la pyramide des besoins humains et surtout le besoin de sécurité. Seras-tu content de vivre dans un pays où des hommes tout-puissants exercent un droit de vie et de mort, violent ta femme, tes filles, etc? As-tu entendu parler des séances de torture dans des centres de détention au Cameroun, en Guinée-Equatoriale, en Libye, au Tchad, en Afrique, etc où des opposants politiques ont péri ou perdu la vue? Aimes-tu les charniers, les disparitions, la terreur, la gestion prédatrice, etc? Sais-tu seulement que le pétrole équato-guinéen n’est pas éternel (apparition de sources d’énergie concurrentes) et que les futures générations souffriront des gaspillages actuels?
Le discours de désinformation et d’abrutissement d’Afrique Média est d’autant plus dangereux qu’il influence des masses non averties. Le but est de distraire et d’inciter celles-ci à soutenir des régimes dictatoriaux et impopulaires pour soi-disant combattre l’Occident. Autrement dit, à les amener à être contre elles-mêmes, à tolérer par exemple les répressions sanglantes de Nkurunziza et de ses pairs, les attaques à la grenade.
Au fait, quelles grandes puissances occidentales veulent déstabiliser le Burundi ou demandent à Nkurunziza de tuer sa population? Pour voler les richesses? Où sont passés ces intellectueurs, ces marcheurs de Paris et autres défenseurs des impunités et de la « souveraineté » des dictateurs africains?
Le grand danger de l’Afrique c’est son déni permanent de réalité, son incapacité à porter un regard lucide sur elle-même. Quand l’Afrique refuse d’ouvrir les yeux sur elle-même, elle se condamne à vivre perpétuellement dans le passé. Je n’ai pas à défendre la France. Elle fait elle-même son propre procès. Chirac avait bien reconnu le pillage de l’Afrique. Et Hollande les crimes de la France dont certains qualifiés d' »épouvantables, insupportables ». A quand le tour des Africains? Commencez d’abord par organiser une journée africaine en hommage aux Héros des indépendances. Désormais, je citerai les noms des intervenants en les reliant aux propos ineptes tenus. Ceux-là qui sur le plateau se font appeler « président », pourquoi ont-ils créé un parti politique si c’est pour être opposé à l’alternance, à la conquête du pouvoir? S’agit-il du culte de l’idiotie ou d’affairisme?
Je propose à Afrique Média, ainsi qu’à tous ces « intellectuels » qui soutiennent la gestion autocratique, de visionner cette vidéo de 12 minutes. Elle met en scène un ministre nègre de 29 ans qui gaspille l’argent de l’Afrique à Paris, l’ambassadeur du pays est son garçon de course.
Rocambolesque, comique et extravagante, cette vidéo a été réalisée en 2000, peu avant le passage à l’euro. Les frasques et la gabegie financière du ministre ont été récompensées par une promotion (au poste de vice-président de la république). Il est le prochain président de la République de Guinée-Equatoriale. Théodoro Nguema Obiang n’est pas à plaindre. Il est au contraire chanceux d’être né dans cette Afrique où on peut assassiner, violer, voler, gaspiller sans être responsable et bénéficier de la protection et de l’immunité « panafricanistes ». C’est la France et l’Occident qui sont coupables. Mais quelle chance de gouverner en Afrique?
Lettre ouverte aux journalistes de «Afrique Média» et autres intervenants afin de faire la lumière sur l’amalgame et le flou idéologique de leurs débats politiques. Par Valery Fongang Meh Gouong
Lettre ouverte aux journalistes de «Afrique Média» et autres intervenants afin de faire la lumière sur l’amalgame et le flou idéologique de leurs débats politiques
Chers confrères et chers compatriotes,
Décidément la Révolution Africaine n’a pas fini d’être torpillée, d’être déviée de la ligne juste et droite tracée par Kwamé Nkrumah, le panafricaniste le plus éclairé que l’histoire ait connu jusqu’à nos jours. En effet, alors que c’est souvent les médias occidentaux qui falsifient l’histoire de l’Afrique, vous avez décidé grâce à votre medium, de loin le plus regardé actuellement en Afrique francophone parce qu’il prétend être le porte-étendard du panafricanisme, d’aider les ennemis de l’Afrique dans leur ignoble tâche de falsification de notre histoire. Mais à quel prix?
Au prix, bien sûr, de la liquidation des acquis théoriques de la lutte de libération initiée et menée de mains de maître par les meilleurs fils de notre continent, lesquels sont précisément ceux qui ont refusé de pactiser avec le diable et se sont résolument rangés, tant du point de vue théorique que du point de vue pratique, derrière les masses africaines séculairement humiliées et exploitées par les ennemis du peuple africain. En effet, malgré la qualité de vos émissions sur l’actualité politique et l’histoire politique de l’Afrique contemporaine, laquelle se traduit par l’éloge du «panafricanisme» (mais quel panafricanisme ?) et de ses «leaders» ( mais quels leaders?), malgré vos débats courageux et riches sur l’actualité politique africaine, malgré la restitution des faits politico-historiques par l’image qui lèvent le voile sur certains pans de notre histoire, j’ai le regret de vous dire que vos débats politiques ne sont rien d’autre qu’une couverture de votre opportunisme journalistique qui est malheureusement l’apanage de bon nombre de confrères camerounais et africains et constituent, il faut le préciser, l’arbre qui cache la forêt vierge. Je voudrais dire que vos débats politiques sont un masque de l’impérialisme, que vous le sachiez ou non.
Mais comme l’apparence est souvent trompeuse, vos téléspectateurs sans culture politique ni esprit critique s’en délectent à c ur-joie comme les chrétiens se délectent dogmatiquement de l’évangile du Christ. Car dépourvus de l’esprit critique, ils considèrent tout ce que vous débitez à travers vos débats politiques comme des vérités éternelles. Or pour peu qu’on ait une culture politique et idéologique et un esprit critique, on se rend vite compte, en vous suivant vos débats, que ceux-ci ne sont au fond qu’un masque de l’impérialisme, ennemi séculaire du panafricanisme que vous prétendez pourtant valorisé. «Mais, monsieur, vous avancez là des propos graves que vous ne saurez prouver.», serez-vous tentés de me rétorquer.
En effet, en tant que Panafricaniste militant de longue date et totalement engagé pour la réalisation des Etats-Unis d’Afrique chers à Kwamé Nkrumah, j’ai appris à identifier, au fil de l’évolution de l’histoire contemporaine de l’Afrique et du monde, les vrais et les faux panafricanistes, les vrais et les faux anti-impérialistes. Je m’en vais vous livrer ici, pour votre gouverne, au moins deux griefs que je porte contre vous à savoir: premièrement, l’amalgame dans la restitution des faits historiques lors de vos débats, et secondement, le flou idéologique; lesquels ont pour conséquence non seulement de semer le trouble dans les consciences des masses africaines dépourvues d’esprit critique et donc incapables de séparer le bon grain de l’ivraie, mais aussi et surtout de retarder ainsi pour longtemps la lutte pour la libération et la vraie unité de notre continent.
1) De l’amalgame dans la restitution des faits historiques
Chers confrères et chers compatriotes d’Afrique Media,
Malgré la richesse de vos débats politiques, leur contenu me semble problématique à cause de l’amalgame dans la restitution des faits historiques. J’insisterai ici particulièrement sur le panafricanisme, qui semble être non seulement votre thème favori de discussion, mais aussi et surtout le fil d’Ariane de votre ligne éditoriale.
C’est ainsi par exemple qu’à propos de ce panafricanisme, vous logez tous les leaders africains d’hier et d’aujourd’hui dans la même enseigne. Autrement dit pour vous, tous les dirigeants africains sont panafricanistes. Or cela relève de l’amalgame et constitue une falsification grave de notre histoire et constitue un préjudice à la poursuite de la lutte pour notre libération des griffes de l’impérialisme occidental et pour le vrai panafricanisme, c’est-à-dire le Panafricanisme-Kwamé Nkrumah.
Or la falsification de l’histoire est une arme théorique redoutable que les théoriciens de l’impérialisme s’en sont toujours servis pour nous détourner de notre vraie histoire afin de retarder la lutte que nous menons contre lui et ses agents locaux. Si vous êtes des patriotes africains sincères et si vous travaillez honnêtement pour la Révolution Africaine, vous devez renoncer à l’amalgame et restituer la vérité à l’histoire, cette vérité qui échappe encore à l’immense majorité des masses africaines.
Voici pour votre gouverne, une part de cette vérité: Concernant les dirigeants africains d’hier et d’aujourd’hui que vous considérez tous comme des panafricanistes, sachez qu’il y a parmi eux, des vrais panafricanistes et des faux panafricanistes, c’est-à-dire en réalité des panafricanistes et des anti-panafricanistes. Par exemple, si les leaders d’hier tels que Kwamé NKrumah, Sékou Touré, Amilcar Cabral, Ben Bella, Patrice Lumumba, Modibo Keita, Um Nyobe, Félix Moumié, Marien Ngouabi, Mouammar Khadafi, Thomas Sankara, bref, tous les dirigeants africains anti-impérialistes, étaient des panafricanistes sincères, leurs frères et homologues tels que Félix Houphouët Boigny, Ahmadou Ahidjo, Mobutu, Omar Bongo, Anouar El Sadate, Léopold Sédar Senghor, Gnassingbé Eyadema, Bref tous les leaders africains autrefois dits modérés, étaient des lèche-bottes de l’impérialisme et par conséquent des anti-impérialistes pur-sang. Leur panafricanisme n’était donc qu’un panafricanisme de façade. Je veux dire que leur panafricanisme était en réalité un masque des intérêts impérialistes en Afrique. Voilà pourquoi, tandis que les premiers étaient vilipendés et dénigrés par les médias occidentaux, les seconds étaient encensés par ces mêmes médias.
Or qu’en est-il aujourd’hui? Si les hommes et la réalité historique ont changé, la dialectique historique s’est faite en Afrique et même dans le monde en faveur de l’impérialisme et de ses agents locaux, puisque la politique africaine a évolué à leur avantage. La disparition des régimes progressistes d’Afrique, le repli identitaire, la démocratie bourgeoise, la multiplication et l’ouverture au grand jour des sectes christiques et ésotériques, et autres m urs perverses occidentales autrefois inconnues ou cachées en Afrique, témoignent de cette évolution.
Cependant que l’opposition entre le vrai et le faux panafricanisme demeure toujours d’actualité. Car les faux panafricanistes d’hier sont partis en léguant le flambeau à leurs héritiers d’aujourd’hui. Ceux-ci s’appellent Faure Eyadema, Ali Bongo, Paul Biya, Alassane Dramane Ouattara, Soro Guillaume, Joseph Kabila, Good Luck Jonathan, Général Sissi, le renégat Sassou NGuessou. La liste n’est pas exhaustive. Et le vrai panafricanisme alors? Après l’assassinat de Kadhafi par les impérialistes français, le seul dirigeant véritablement panafricaniste demeure le patriarche Robert Mugabe. Et si j’y ajoute les Konaré, ancien couple présidentiel du Mali ainsi que quelques intellectuels anonymes et quelques leaders de l’opposition africaine, la liste sera close.
Cessez donc chers confrères, de mettre les vrais et les faux panafricanistes dans le même panier et dites à la jeunesse africaine en particulier et au peuple africain en général qui de nos dirigeants est panafricaniste et qui ne l’est. Comme cela, vous aurez contribué efficacement sur le plan théorique du moins, à la lutte de libération de notre continent.
Quand vous faites voter ou défiler sur vos écrans les effigies des dirigeants africains anti-impérialistes et pro-impérialistes ou quand vous les faites voter par vos téléspectateurs en les présentant tous comme des panafricanistes, vous faites non seulement de l’amalgame mais aussi de la diversion. Dés lors, on peut présumer que votre attitude face à la réalité politique africaine relève, soit de l’opportunisme journalistique, soit de la complicité avec l’impérialisme. Car de deux chose l’une: soit vous faites du journalisme engagé et par conséquent vous êtes tenus de resituer objectivement l’histoire politique de l’Afrique, soit vous faites du journalisme opportuniste et par conséquent vous êtes complices de l’impérialisme et pour cette raison, vous n’avez pas qualité pour parler au nom des masses africaines asservies par l’impérialisme depuis des siècles.
Mes chers confrères et chers compatriotes,
Vous êtes des redoutables parleurs, mais vous ne dites rien de vrai; car vos vérités sont entachées de mensonges, donc truquées. Ce qui ne favorise pas l’évolution politique des consciences africaines que vous prétendez pourtant éduquer. Vous devez dire à la jeunesse encore politiquement inculte, que les Biya, les Ouattara, les Ali Bongo, les Obiang Nguema et que sais-je encore, que vous présentez chaque jour comme des panafricanistes, sont en réalité des anti-panafricanistes puisqu’ils se sont alliées depuis très longtemps aux impérialistes qui font feu de tout bois pour empêcher la création des Etats-Unis d’Afrique chers à Kwamé Nkrumah et à Mouammar Kadhafi.
Le cas d’Ali et d’Obiang est particulièrement très flagrant. Car voilà deux dirigeants qualifiés de «panafricanistes» qui bloquent depuis plusieurs décennies la circulation libres des personnes et des biens dans leur sous-région et cela en violation des accords dûment signés par eux-mêmes. Or s’il s’opposent déjà à l’unité de leur région, sont-ils prêts à accepter l’unité concrète de leur continent? Nous pensons que non. En réalité, leur panafricanisme n’existe que sur le papier et dans leurs discours et non dans les faits. Et j’insisterais ici sur le cas du président Obiang Nguema pour dire que, malgré les divers dons qu’il offre ici et là pour soutenir des actions allant dans le sens du rayonnement de l’Afrique, il n’est malheureusement pas panafricaniste. J’insiste.
D’ailleurs ayant personnellement vécu dans ces deux pays africains, j’ai le privilège de dire ici que la politique hospitalière de leurs gouvernements vis-a-vis des ressortissants des autres Etats africains est manifestement xénophobe. Et sur ce point, vous êtes sans ignorer que la Guinée équatoriale et le Gabon sont les seuls pays africains qui rapatrient régulièrement dans leurs d’origine et dans des conditions humiliantes les ressortissants africains. S’il en est ainsi, leurs dirigeants méritent-ils encore le qualificatif de panafricanistes? J’en doute. Par conséquent, au lieu de spéculer à longueur de journée sur le panafricanisme, vous devrez restituer la vérité historique aux masses africaines qui en ont grandement soif.
Si vous êtes donc vraiment panafricanistes comme Kwame Nkrumah, Um Nyobe, Félix Moumié, Ernest Ouandié, Patrice Lumumba, Sékou Touré, Thomas Sankara, Kadhafi et j’en oublie, veuillez vous situer par rapport à ces deux camps idéologiques et politiques qui s’opposent en Afrique, à savoir: le camp des masses populaires auquel appartenaient les leaders ci-dessus cités, et le camp des impérialistes et leurs agents locaux qualifiés injustement par vous de panafricanistes.
Êtes-vous aux côtés des masses dominées et exploitées d’Afriqu ? Dites-le leur clairement et montrez-leur en vous appuyant sur notre histoire, que l’immense majorité des dirigeants issus des indépendances ainsi que ceux d’aujourd’hui, n’ont jamais défendu les intérêts de l’Afrique mais plutôt leurs intérêts personnels et ceux de leurs maîtres impérialistes.
Dites-leur aussi ce qu’elles doivent faire concrètement pour se libérer de la domination et de l’exploitation, si tant est que vous vous posez en éveilleurs de leurs consciences. Dites-leur par exemple que la France, qui semble être votre seule cible impérialiste, n’est pas la seule puissance impérialiste mais seulement un maillon de la longue chaîne que constitue l’impérialisme à l’échelle mondiale.
Dites-leur que les Etats-Unis d’Amérique, la Grande Bretagne, la Belgique, l’Italie et leurs alliés dans le monde forment avec la France la chaîne impérialiste à l’échelle internationale et ne seraient pas fiers de voir le panafricanisme-Kwame Nkrumah se réaliser car ils savent que celui-ci se fera au détriment de leurs intérêts non seulement sur notre continent, mais également dans le monde. Par exemple une Afrique unie réduirait le nombre de foyers de tension que les impérialistes entretiennent dans le monde pour vendre leurs armes; étant donné qu’une une telle Afrique ne pourrait plus tolérer les guerres inutiles à l’intérieure et à même à l’extérieure de ses frontières.
Il est évident que les nombreuses et vaines guerres civiles que nos Etats ont connues jusqu’à ce jour n’auraient jamais eu lieu si l’Afrique était unie dès les premières années de son indépendance. C’est d’ailleurs dans cette perspective que dans son fameux ouvrage, L’Afrique doit s’unir, Nkrumah, le plus grand panafricaniste de tous les temps, écrit: «C’est aussi dans l’intérêt de la paix que nous promouvons l’unité. Une Afrique unie pourrait mieux contribuer à la paix et au progrès de l’humanité.»
Ôtez donc chers confrères et chers compatriotes, vos masques et restituez objectivement à nous autres victimes de l’impérialisme, la vérité historique afin que nous sachions distinguer le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire nos dirigeants qui sont avec nous et ceux qui sont avec nos ennemis impérialistes ; puisque l’enjeu en réalité c’est la reconquête de notre liberté et de notre dignité perdues dans le conflit qui nous opposent depuis la Trait négrière aux impérialistes européens. Car nous une lutte ne peut être efficacement menée que si l’ennemi est clairement identifié. Or l’amalgame, telle qu’elle se déploie dans vos débats faussement panafricanistes, sème la zizanie dans les consciences des masses populaires et les empêchent ainsi d’identifier clairement leurs ennemis.
2) du flou idéologique
Sur le plan idéologique, l’amalgame que vous créez dans les consciences naïves des masses africaines constitue non seulement une man uvre de diversion, mais subvertit également leur conscience idéologique; car en ménageant la chèvre et le chou comme vous le faites, on a de la peine à vous situer idéologiquement. Vous avez beau débiter une phraséologie faussement révolutionnaire, cela ne fait pas de vous des révolutionnaires.
Seules les masses sans culture idéologique et révolutionnaire peuvent adhérer à cette phraséologie. Et c’est effectivement parce que celles qui regardent vos émissions n’en ont pas que votre média a du succès auprès d’elles. Or si elles étaient idéologiquement formées et maîtrisaient les enjeux idéologiques de la lutte politique, elles comprendraient vite que votre phraséologie teintée de gauchisme n’est qu’un masque que vous portez pour les tromper. Mais comme elles sont politiquement et idéologiquement analphabètes, elles ne comprennent pas que vos discours faussement gauchisants relèvent tout simplement de l’opportunisme, lequel se trouve être plutôt de droite. Car à quel camp politico – idéologique peuvent appartenir les hommes de média qui encensent à longueur de journée Obiang Nguema, Ali Bongo, Paul Biya, Idriss Deby et autres dirigeants africains anti-panafricanistes et pro-impérialistes, si ce n’est pas au camp de droite? Et quelle peut être leur idéologie si ce n’est pas l’opportunisme de droite?
Mais votre cause, je la comprends très bien. Bon nombres de nous autres journalistes qui sortons des familles paysannes pauvres, sommes obligés d’emprunter la voie de l’opportunisme pour avoir notre place au soleil: bien manger, rouler carrosse, s’habiller en costume trois pièces, caracoler les belles filles, telle pourrait être la devise de beaucoup de journalistes camerounais. L’engagement, le courage, le sacrifice, la restitution objective de la vérité en vue de la faire triompher n’existent pas dans la déontologie médiatique camerounaise. Les Emile Zola et autres Pierre Péan camerounais ne sont pas encore nés.
Lors d’une discussion politique que j’eus avec un directeur de la publication d’une presse privée écrite bien connue ici à Bafoussam et ci-devant leader politique, celui-ci me rétorqua, quand je lui expliquais l’importance de la philosophie marxiste dans notre lutte de libération, que le marxisme était mort et par conséquent, que ma préférence pour cette défunte théorie signifiait que je ne voulais pas «améliorer ma condition» (sous-entendu condition matérielle bien sûr). Je Compris alors que son engagement politique n’était pas pour changer la condition existentielle des masses de son pays, mais sa propre condition. Les autres jeunes journalistes que j’abordai plus tard me donnèrent la même impression.
Lors de l’un de vos débats, j’ai été particulièrement éprouvé par l’attitude de votre griot-maison Jean de Dieu Ayissi lorsqu’il exultait parce que l’une des «premières dames» du Tchad accompagnée de son époux, l’avait reconnu à l’aéroport et l’avait interpellé au passage pour lui tendre la main. S’il en est ainsi, comment ne les encenserait-il pas lors leur prochain passage sur le petit écran, même si l’époux président gouverne sur les cadavres de ses opposants politiques arrêtés et mystérieusement portés disparus?
Or toute lutte politique se fait et doit se faire dans et par rapport à un camp idéologique bien déterminé, c’est-à-dire par rapport à un engagement et non sur la base de la complaisance. Je voudrais dire que tout homme, fût-il journaliste, qui s’engage dans la lutte politique pour transformer le destin de son pays, ne devrait pas se comporter de manière à plaire, mais de manière que les masses opprimées de sa patrie se reconnaissent en lui. Or telle semble ne pas être votre vocation. Il me semble plutôt que voulez plaire à nos dirigeants et gagner leur confiance et par conséquent bénéficier de leurs largesses.
Mais sachez chers confrères et chers concitoyens, sachez que l’amalgame et le flou idéologique qui sont les fondements de vos débats ont bien sûr des conséquences fâcheuses sur notre lutte de libération. Mais lesquelles?
3) Les conséquences de l’amalgame et du flou idéologique sur notre lutte de libération
En effet, en ménageant la chèvre et le chou comme vous le faites à travers vos débats, vous semez la confusion dans les consciences militantes des jeunes patriotes africains encore dépourvus de maturité idéologique et politique. Et en le faisant, vous les détournez de la juste voie de la lutte pour la libération de notre continent. Car ces jeunes esprits qui n’ont pas encore la formation idéologique requise pour distinguer les vrais panafricanistes des faux panafricanistes, ne pourront pas combattre efficacement les systèmes politiques pro-impérialistes des Biya, des Bongo, des Obiang et autres dirigeants africains alliés à l’impérialisme que vous présentez comme des panafricanistes.
D’ailleurs ce manque de maturité idéologique se vérifie chez la plupart des patriotes pourtant sincères quand on discute avec eux. Par exemple ils sont contre la France mais soutiennent Biya, sont contre Kadhafi mais soutiennent les Américains. De telles contradictions prouvent tout simplement que malgré leur patriotisme sincère mais naïf, ils n’ont pas de formation idéologique requise pour identifier les vrais ennemis de leur continent.
Par ailleurs, l’amalgame et le flou idéologique maintiennent ceux-ci dans l’ignorance de leur histoire et par conséquent retardent pour longtemps encore notre lutte de libération. L’amalgame et le flou idéologique constituent enfin une man uvre de diversion dans la mesure où elles détournent les patriotes de la juste voie de libération tracée par les vrais panafricanistes que j’ai nommés plus haut. La connaissance de notre vraie histoire reste donc l’unique voie de salut.
4) La connaissance de notre vraie histoire comme l’unique voie de notre libération
Etudiez objectivement l’histoire du panafricanisme et vous verrez qu’il existe au sein de notre continent, deux courants idéologico-politiques qui se réclament tous de l’idéologie panafricaniste. Mais tandis que l’un est allié à l’impérialisme et au néocolonialisme et se sert du panafricanisme pour détourner les masses africaines de la lutte pour se libérer de l’impérialisme et créer concrètement les Etats-Unis d’Afrique, l’autre est allié à ces masses et lutte avec elles depuis les indépendances pour les libérer du monstre impérialiste et construire avec elles l’unité réelle de notre continent.
Or quand vous ne leur expliquez pas clairement l’existence de ces deux courants idéologiques, vous ne faites rien d’autre que de l’amalgame et contribuez par conséquent à les aliéner davantage et facilitez par la même occasion la tâche aux impérialistes qui travaillent nuit et jour pour les maintenir dans l’ignorance et les détourner ainsi de la lutte pour le vrai panafricanisme qui est notre seule voie de salut. Nous devons donc faire la différence entre le faux panafricanisme ou panafricanisme pro-impérialiste défendu par tous les leaders africains et leurs descendants alliés au néocolonialisme et à l’impérialisme , et le vrai panafricanisme ou panafricanisme pro-africain défendu par tous les leaders africains et leurs descendants alliés aux masses africaines.
Chers confrères et chers compatriotes,
Je sais que vous vous travaillez pour le compte d’une entreprise capitaliste qui, au-delà des intérêts des masses africaines, recherche avant tout son profit, peu importe les moyens utilisés pour engranger ce profit. Cela veut dire que vous suivez la ligne éditoriale tracée par le ou les patrons qui vous emploient. C’est-à-dire que c’est grâce à eux que vous parvenez à joindre les deux bouts par ces temps de chien où le travail est devenu la pierre précieuse de toute la jeunesse africaine.
Mais la question que les patriotes africains peuvent vous poser est la suivante: faut-il vendre son âme et trahir son peuple au profit de ses intérêts égoïstes ou se sacrifier comme les Lumumba, les Um Nyobe et les Thomas Sankara que vous présentez paradoxalement comme des modèles à suivre? Si la réponse est non, alors ayez le courage de démissionner en disant à ceux qui vous emploient que vous en avez assez de falsifier par leur faute l’histoire de notre continent et que vous ne voulez plus continuer à tromper les patriotes africains sans culture idéologique mais résolument engagés dans la lutte pour la libération effective de notre continent.
Dans le cas contraire, l’histoire retiendra que vous fûtes des traîtres à l’Afrique. Car vous «courez avec le lièvre et chasser avec les chiens.», pour reprendre une belle image de Kwame Nkrumah, le meilleur panafricaniste de tous les temps. Autrement dit, l’histoire retiendra que vous faisiez semblant d’être avec les masses africaines alors qu’en réalité c’était pour les retarder dans la lutte pour notre libération et les livrer ainsi à la merci des impérialistes.
Mais en attendant le verdict de l’histoire, Afrique media demeure, à n’en point douter, un caillou dans la chaussure de la Révolution Africaine.
Veuillez recevoir ici chers confrères et chers compatriotes, la déception d’un militant panafricaniste convaincu.
«Souvent vous êtes prêté à un homme qui a trouvé le Tchad (dans un état) un peu… Très très.pas bien..maintenant le Tchad a changé. Qu’est ce qui fait courir Idriss Deby!! ». Voilà la phrase d’introduction d’une interview d’un éminent journaliste d’Afrique Media !! Tu dois te demander pourquoi je commence ma Wandayance par cette phrase. Parce que si tu n’y trouves rien à redire, tu arrêtes ta part de lecture ici et tu pars boire une bière pour le 32ième anniversaire de l’avènement de la rigueur et la moralisation au Cameroun !!…
Je sais que le stress de se trouver devant un président africain au palmarès aussi sanglant que celui d’Idriss Deby peu sérieusement affecter les capacités intellectuelles du commun des mortels. Mais un journaliste aguerri doit être capable de lire ses fiches au moins dans les premières secondes de son interview et ne pas se retrouver à balbutier des contresens comme un élève de 3ième qui drague une fille de terminale qui a fait phylo avant lui !! C’est cela la norme. Malheureusement rares sont les choses qui restent longtemps normales dans notre beau triangle national de Cameroun.
Si 32 années de rigueur et moralisation n’ont pas suffi à multiplier les ponts sur le Wouri, les routes entre Douala Yaoundé et Bafoussam, elles ont quand même permis de multiplier pas mal d’autres choses. Par exemple, les comptes bancaires de la famille et des proches du pays organisateur, plus de 350 partis politiques dans notre démocratie apaisée et pour ce qui nous intéresse today, le nombre de chaine de télévision accessible au commun des kmers pour ne citer que ces grandes réalisations! Après quelques années obligés d’ingurgiter tout ce dont Mendo Ze et sa CRTV nous abreuvaient, nous voici à l’ere du Zapping. Tu zappes seulement jusqu’à ton doigt fait mal ou jusqu’à tomber sur une chaine qui attire ton attention. Des que ça te vex tu continues ton zapping. C’est vrai qu’avec le temps on se fidélise à quelques chaines et il faut en général une bonne raison pour découvrir de nouvelles !
C’est comme ça que j’ai moi l’habitude de me balancer entre les bons Ndombolos de « Trace Africa » ou Canal 2 musique (il y a toujours une fesse qui se balance sur ces télés), les choses comme France 24 pour voir les dernières nouvelles version Française de la chute de Compaoré,. sans compter que je dois de temps en temps subir les cris et les grossièretés des acteurs de théâtre que l’on appelle Nollywood. Dans mes zappings quotidiens j’ai bien souvent vu passer Afrique Media mais pour une raison x ou y je ne m’y suis jamais vraiment arrêté. Déjà que depuis un moment, je me méfie de tout ce qui se réclame trop trop africain un genre là. Et quand ça se prénomme PANAFRICANISTE, là je fuis une fois .. Le dernier panafricaniste célèbre Laurent Koudou Gbagbo a coûté 3000 Morts à la cote d’Ivoire. Pire que Ebola mais ce dernier s’échauffe encore pour le moment !
Il a fallu que mon cousin qui aime les clubs Français sans aimer la France me demande si je connaissais Afrique Media. A quoi je répondis non!. Il insistât et je fini par me rappeler de cette chaîne sur laquelle pour une raison que j’ignore, j’ai souvent vu Obiang parader. Une chaîne qui passe du français à l’anglais puis à l’espagnol sans crier gare ! Il me conseilla donc vivement de suivre le prochain débat parce qu’il pensait que je serais séduit par le panafricanisme.La nouvelle doctrine qui marche en Afrique!
Ce soir-là, j’ai donc eu ma dose de panafricanisme. Une série de tir à volonté sur la France et tout ce qui lui ressemble. C’était comme s’il y avait quelque part une dame nommée France qui avait énervé tous les invités.Déjà ici on ne dit pas invites mais. panélistes !! Chaque panéliste a donc décoché sa part de flèches, promettant à la France tous les malheurs de la terre quand elle mettra le feu et tentera de venir chercher ses ressortissants. Les gars avaient l’air de vrais s’en fout la mort ! L’un d’eux n’a pas hésité à dire qu’en ce que le concernait, il n’avait plus peur de rien, ayant fait plusieurs séjours en prison dans sa RCA natale d’où il venait d’échapper à la mort en quittant son domicile 20 minutes avant l’arrivée des Selekas Français, s’exilant ensuite vers le Cameroun.
Je me suis seulement dit que voilà ! Depuis 1916 que les Français là nous cherchent, ils ont maintenant trouvé garçon devant eux. Jamais vu un plateau aussi désinhibé ! Comme si les gars avait fumé le djap avant de venir. J’ai seulement dit que yes ! L’Afrique est de retour. J’attendais même quoi depuis pour regarder cette chaîne ? Le point culminant de la soirée fut une photo de militaires Français dans un trou qui ressemblait à une tombe. Les panélistes affirmaient que ces militaires se servaient en Diamants dans une région de la RCA qu’ils étaient censés protéger. Tout nouveau sur la chaîne et incapable de voir exactement ce que faisaient ces militaires dans ce trou, j’en ai conclu que je devais peut-être regarder plusieurs émissions pour améliorer mes capacités d’analyses et de discernements.
On dit souvent que la première impression est celle qui reste. Je suis en mesure d’affirmer que cela est peut-être vrai quand on rencontre des gens après avoir envoyé un papier commençant par « j’ai l’honneur ». Pour ce qui est de la femme camerounaise, j’ai un autre avis. Pour celui qui a déjà succombé au charme physique d’une belle liane (copyright Guimbis blog) sapée et parfumée comme une hôtesse de Camair-Co vide, je vous garantit que votre première opinion a vite fait de changer quand sa première phrase est du genre « je lui ai vu et je la dit que… ». Que quoi la mère-ci ? Et je puis aussi désormais affirmer que c’est pareil pour une chaîne de télévision. Il faut prendre un peu de temps pour se faire un avis.
Si la liberté de ton des « panélistes » durant mon premier débat m’a étonné et presque enchanté, j’ai commencé à me poser de sérieuses questions en écoutant les analyses et les théories développées par certain lors des débats suivants. « Les Français sont en train d’utiliser Boko Haram pour déstabiliser les régions où il y a du soleil. Parce que le Soleil est l’avenir de l’énergie.. C’est pourquoi Boko-Haram se retrouve toujours dans les zones ensoleillées »! Hein Père ? .je n’avais pas encore entendu l’autre là. J’avais a peine fini de digérer la théorie solaire que « l’ancien chef des renseignements sous Ahidjo – Dixit le titre écrit sous son image », a affirmé que le but de Boko Haram était de couper le Cameroun en deux et même que le nom de la futur partie nord du pays ainsi dépecé était déjà trouvé. Ça c’est le genre d’affirmation qui fait que toi-même tu commences à wanda sur le pourquoi tu n’arrives à reconnaître aucun de ces soit disant experts en tout, qui feraient surement un grosse concurrence aux pasteurs des églises réveillées s’ils délaissaient le panafricanisme et le France pour brailler sur « Jesuusss and the fireeeee » ! Là ou une mater panéliste m’a une fois fini c’est quand quelques minutes après avoir affirmé haut et fort son panafricanisme courageux, elle a retrouvé sa « négritude » sous les regards gênés de ses voisins en se demandant pourquoi le « blanc ne peut pas avoir pitié de nous et nous laisser nous développer nous-même.. ». Le panafricanisme de la pitié.Yako!
Le débat panafricain est apparemment une émission pendant laquelle des auditeurs peuvent appeler. Il y a bizarrement un numéro du type nord-américain (commençant par 001) qui s’affiche pour passer des appels. Je me suis d’abord demander pourquoi punir les pauvres Camerounais qui doivent ainsi payer un tarif d’appel à l’étranger pour donner leur avis sur une chaîne donc les studios sont quelque part dans le désordre urbain de Tsimi Evouna à Yaoundé… Et bien, parce que pour une raison qui m’échappe, il ne faut surtout pas que l’on sache qu’Afrique Media se trouve au Cameroun. Le panéliste en chef a donc passé son temps à essayer de brouiller les pistes en ramenant les auditeurs qui insinuaient que la chaîne se trouvait au Cameroun à de meilleurs sentiments. C’était sans compter sur les autres panélistes qui l’instant d’un oubli faisaient référence à leur arrivée à Yaoundé pour participer à l’émission…Vous avez dit bizarre ?
C’est avec hallucination que j’ai découvert que l’auditeur qui appelle doit d’abord voter le président panafricain de l’année parmi les nominées qui sont..Tenez-vous bien ! Obiang Nguema de guinee Equatorial, Paul Biya du Cameroun, Idriss Deby etc. C’est à dire qu’après des heures à bombarder à armes non conventionnelles la France qui nous fait tant de mal, il faut ensuite déclarer que leur meilleur élève Papa Paul est le Panafricaniste de l’année. Ceci m’a vite convaincu que malgré les tergiversations du panéliste en chef, cette chaîne est bien une chaîne Camerounaise; car il faut être Camerounais pour réussir de telles contorsions.
Nevertheless, quoi qu’on dise, Afrique Media et ses Panelistes réussissent à bousculer la ou les autres médias sont proprement ignorés. Je ne me souviens pas de la dernière fois que la France a du pondre un communiqué pour affirmer qu’elle n’était pour rien dans les troubles dans tel ou tel pays. Afrique Media l’a presque obligé à montrer patte blanche dans l’affaire Boko Haram au Cameroun. Elle devra donc redoubler de stratégie pour ses coups fourrés en Afrique puisque toute erreur risque de se retrouver sur la voie publique plus vite que prévu par les secrets défenses et les durées nécessaires à la de-classification. Merci qui ?
J’ai commencé cette wandayance sur l’interview de Idris Deby. Président de fait de la république pétrolière du Tchad ! Il faut quand même reconnaître que si beaucoup de choses paraissent extrêmement floues sur cette chaîne, pas seulement la qualité d’image de certaine de leurs émissions ou retransmissions en espagnol, il est claire qu’il existe une certaine proximité entre Afrique Media et les décideurs de l’Afrique central. A la différence des RFI qui font bavarder de pauvres Africains à longueur de journées, leurs permettant de vider les frustrations sur tel ou tel dirigeant sans que ce dernier y prête une quelconque attention ou ne vienne sur RFI dire ce qu’il pense ou ne pense pas, Afrique media a au moins le culot de faire parler les décideurs. C’est bien Idris qui décide de la vie et de la mort au Tchad. C’est bien Obiang qui décide vie et mort en Guinée. J’en arrive à rêver que Afrique Media par son encensement quotidien des dictatures Africaines, finisse par convaincre notre poupoule national, qui en 32 ans de règne n’a donné de mémoire d’homme que deux interviews, je disais que je rêve qu’ils puissent convaincre Popol, de venir de temps en temps sur leur chaine nous dire au moins ce qu’il pense dans sa tête. Pour ne pas nous laisser en perpétuel devinette.
Comme disait un certain Norbert Zongo, avant que ne soit chassé son bourreau Compaoré, «le pire n’est pas la méchanceté des gens méchants, mais le silence des gens bien». La nature a horreur du vide. A défaut de vrai leaders incontestés et incontestables, au panafricanisme convaincu et convainquant, la nature s’arrange à nous fabriquer des substituts au risque d’encenser des impostures et des imposteurs.
On m’a dit un jour, «Ne juge point. Contente-toi de ne pas comprendre !». C’est pourquoi je vous dirais mes amis d’Afrique Media, je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous faites, mais faites-le ! Il faut laisser les chiens comme nous là, on aboi à côté de la route et votre caravane passe. Et comme disait un des nominés de votre concours de beauté Panafricaniste de l’année. Un seul mot : Continuez…