Achille Mbembe: Il faut «relancer l’agenda démocratique sur le continent»

Près d’un an après le sommet Afrique-France de Montpellier, les travaux continuent en Afrique, avec des cycles de forums prévus dans différents pays.

Un premier dialogue est organisé en Afrique du Sud à partir du 7 octobre, autour du thème de la démocratie. Et c’est à cette occasion que le philosophe et historien camerounais Achille Mbembe, cheville ouvrière du sommet, lance l’une des propositions phares de son rapport remis au président français Emmanuel Macron.

RFI : Vous lancez ce jeudi la Fondation de l’innovation pour la démocratie, une idée qui avait émergé de vos recommandations en amont du sommet Afrique-France en 2021. En quoi consiste cette fondation ?

Achille Mbembe : Comme vous le dites, c’était la toute première recommandation. L’idée était de se doter d’un outil dédié à appuyer les efforts des Africains en matière de démocratisation. La fondation ne financera pas du tout les partis d’opposition. Son objectif est de relancer l’agenda démocratique sur le continent en partant des expériences qui sont d’ores et déjà en cours, et en aidant les collectifs qui essaient de transformer la vie dans leurs territoires respectifs.

La France a déjà doté ce fonds de 30 millions d’euros sur trois ans et ce fonds ne sera pas directement piloté par le gouvernement…

Non. Pas du tout. L’idée, c’est une idée africaine avec une gouvernance partagée. Dans le conseil d’administration de la fondation, on retrouve autant d’Africains que de Français, que d’Européens.

On observe sur le continent une méfiance et des critiques de plus en plus fortes vis-à-vis de la France, sommée de quitter le Mali, ou régulièrement prise à partie comme récemment au Burkina Faso suite au niveau coup d’État. Pensez-vous que ces nouveaux cycles de dialogue et de débats ont encore la force de changer ces relations déjà envenimées ?

Oui, on ne s’y serait pas engagé si on ne croyait pas que d’autres alternatives sont possibles. Il y a effectivement un rejet d’une certaine idée de la France qui se développe au sein de plusieurs couches de la population africaine, y compris au niveau des élites. Mais, il y a également une volonté de la part d’un très grand nombre de professionnels de relancer ces relations. Ceci exige qu’on se réarme intellectuellement et qu’on soit capable de mettre sur la table de nouvelles idées pour le bien des peuples africains et des peuples français et européens.

Au Sahel, beaucoup reprochent aux militaires français de ne pas avoir réussi à éliminer les jihadistes au bout de 10 ans. Êtes-vous pour ou contre la présence militaire française en Afrique ?

De graves questions se posent aujourd’hui sur le continent concernant la légitimité de la présence militaire française en Afrique et celle, évidemment, des interventions militaires en Afrique. Il faut se saisir de ces deux questions à bras-le-corps, voir avec les acteurs africains eux-mêmes comment est-ce qu’on peut arriver à une nouvelle donne dans ce domaine, comme on essaie de le faire dans le domaine de la coopération financière avec le franc CFA ou de la coopération culturelle.

Au Burkina Faso, on a un nouveau coup d’État qui vient signer un peu plus le recul de la démocratie. Quelles sont les solutions pour sortir de cette multiplication des putschs militaires ?

Il faut redonner l’initiative aux citoyens africains. Il n’y a pas d’autres choix. Les coups d’État militaires, ce sont des culs-de-sac. La seule voie possible aujourd’hui pour que l’Afrique sorte de ces violences à répétition, c’est la démocratisation des sociétés africaines.

En termes de défense de la démocratie, la France est aussi critiquée pour son double discours, condamnant d’un côté les putschistes du Mali ou de la Guinée, mais apportant son soutien au clan Déby au Tchad. Peut-il vraiment avoir des rapports apaisés alors que chacun cherche à protéger ses intérêts ?

Il me semble que ce sont des critiques raisonnables. On ne peut pas dire une chose au sujet du Tchad et une autre au sujet du Burkina ou de la Guinée. Il faudra harmoniser tout cela et aller de l’avant. Je ne vois pas d’autres choix.

 

Afrique Centrale : Les enjeux officiels du sommet des chefs d’Etat

Le président Paul Biya et ses homologues de la communauté économique d’Afrique centrale ont plus d’un sujet sur la table des discussions, ce 25 juillet à Brazzaville

A l’issue de la rencontre des ministres de l’union économique d’Afrique Centrale tenue en prélude au sommet des chefs d’Etats de la CEMAC qui s’ouvre ce mercredi à Brazzaville, de nombreux dossier ont été retenus. Deux notamment seront au c ur des discussions en tête à tête. Le premier est celui du principe de la Rotation à la tête des structures de la sous-région. La grosse polémique sur la succession ou non du camerounais Antoine Ntsimi à la présidence de la Commission de la CEMAC, semble s’orienter vers une voie de sortie. Certaines zones d’ombre ont été éclaircies dont celle de la durée du mandat qui permettait au Camerounais de se représenter à son poste. Sur le principe de la rotation, les ministres, ont proposé deux types de règles. Les unes pour la Commission et les entités de la CEMAC, les autres pour les organes spécialisés de la sous-région. Selon le projet transmis aux chefs d’Etat, la durée de ce mandat est de cinq ans, à l’exception de la BEAC qui est de 7 ans à la tête du gouvernement et 6 ans pour les autres membres du gouvernement. Une question autour de laquelle débattront, le Cameroun, la Centrafrique et le Tchad, qui sont les principaux pays concernés. L’autre dossier important sera celui de la fusion des marchés financiers d’Afrique centrale. Le Cameroun et le Gaon ne parviennent pas à trouver la juste mesure des choses. Pour aider à la prise de décision, le conseil des ministres a préparé un dossier avec le rapport d’une étude réalisée par la Banque Africaine de Développement (BAD) sur les enjeux et les défis de la fusion. Entre temps, de nombreux titres ont été levés sur les deux marchés durant les deux dernières années.

La rencontre des chefs d’Etats devrait aussi permettre de discuter de sujets beaucoup plus formels, comme la rémunération des hauts responsables de la cour de justice et d’arbitrage de la communauté basé au Tchad, le licenciement d’un haut cadre camerounais de la BDEAC. Parmi les sujets qui seront abordés par l’ensemble des participants, il y a le programme économique régional. Le conseil des ministres a proposé la mise en place d’un cadre institutionnel pour la mise en uvre de ce programme, principal outils d’actions de développement de la CEMAC. Un focus sera mis sur l’élaboration d’un manuel de dépenses d’investissement et aussi sur le niveau d’avancement de la rédaction des Programmes Economiques nationaux. Deuxième grand sujet de plénière, la compagnie aérienne de la sous-région Air CEMAC. Le conseil a recommandé de mettre en uvre une procédure qui permettra une plus grande implication des compagnies nationales et aussi a recommandé l’adoption de la résolution de l’assemblée générale du 7 juillet. Autrement dit, l’Afrique centrale semble s’accorder sur le point de retenir air France comme partenaire stratégique pour sa compagnie aérienne. Près de 2 ans et demi après leur dernière rencontre à Bangui en RCA, le sommet de Brazzaville sera tout aussi déterminant pour l’évolution de la sous-région.

Le président de la république du Cameroun, Paul Biya, en tant que le doyen des chefs d’Etats de la sous-région, prend part à ce 11e Sommet des chefs d’Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Une rencontre dite aux grands enjeux. A ses côtés, ses homologues du Gabon, du Tchad, de la Centrafrique, du Congo et de la Guinée équatoriale sont présents.

Les six chefs d’Etat de la Cemac

Votre agenda culturel de la semaine dans les différentes villes du Cameroun!

Des concerts de Noël à Yaoundé et Douala, un Salon du vin et des spectacles exceptionnels à ne pas manquer…

Journées Camerounaises de la Musique (JCM)
Après le décès de son initiateur, Tom Yom’s, détracteurs et fans compris ont donné les JCM pour mortes. Mais c’est certainement mal connaître Madame veuve Eyoum et son désir d’honorer son mari car deux ans après la disparition de ce dernier, l’évènement en est à sa cinquième édition. Et cette année comme les années antérieures: Conférences, ateliers de formation et spectacles plein air accessibles à tous sont au programme avec un accent mis sur le cinquantenaire des indépendances du pays. Les têtes d’affiche, d’après le comité d’organisation, seront pour la plupart des artistes qui ont marqué l’histoire musicale de notre pays. C’est ainsi que l’on annonce pour le grand concert de clôture du samedi 18 décembre, des icônes telles Mony Bille, Salle John, Isidor Tamwo, accompagneront quelques artistes de la nouvelle génération dont les groupes X-Maleya et Bantou Possi, Big Ben-J Mateke, Erico, Annie Anzouer, Nicole Mara et bien d’autres. Un concert gratuit qui aura pour cadre le stade Mbappe Leppe.

Kareyce Fotso fait sa première à Douala
Elle a une voix puissante, originale et envoutante. On la présente comme la nouvelle enchanteresse de la scène musicale camerounaise, tendance world. Elle chante la plus part du temps en Bandjoun comme pour magnifier ses ancêtres et offre dans ses uvres de belles mélodies empreintes de modernité. Comme elle en a le secret, Kareyce caressera les mélomanes ce jeudi 16 décembre 2010 au Castel Hall de Bonapriso à l’occasion d’un concert qui s’annonce exceptionnel, avec au menu, des chansons de ses deux albums que sont Mayolé sorti en 2009 et Kwengne dont la sortie au Cameroun est prévue pour janvier prochain. Avec en 1ère partie, la jeune et talentueuse Cylla Song’s.

Salon du vin, des spiritueux et des eaux (SAVISE)
Une première non seulement au Cameroun, mais dans toute l’Afrique. Il s’agira en effet de réunir en un seul lieu tous les acteurs et intervenants de ce secteur à savoir les importateurs, exportateurs, distilleurs et autres représentants, ceci dans le but de trouver et d’évaluer les maux qui minent le secteur, de manière à élaborer des systèmes de qualité ainsi que des règlements pour l’amélioration progressive des activité du domaine. Le salon se tient du jeudi 16 au dimanche 19 décembre 2010 au Club Snec de Bonapriso et sera précédé de quelques jours d’un séminaire de formation sur le renforcement des capacités des journalistes à la connaissance des vins et spiritueux.

Noël des enfants de chez moi
Noël, en plus de la fête religieuse classique, est le moment de retrouvailles et de rassemblement pour les petits et les grands. Le baryton Jacques-Greg Belobo revient cette année pour la 3ème édition de Noël des enfants de chez moi et interprètera des chants de Noël orchestrés et interprétés d’une manière classique en association avec des musiciens de variété et traditionnels. Deux dates sont prévues, le vendredi 17 décembre à la Basilique de Mvolyé à Yaoundé et le samedi 18 décembre à la Paroisse du Centenaire à Douala.

Kamer Hip-Hop Show
Le Kamerhiphop Show est devenu une tradition et les nombreux adeptes du mouvement Hip-hop l’adoptent sans complaisance. Il se démarque et s’impose progressivement comme la plaque tournante du mouvement Hip-hop à Yaoundé. Au-delà de son caractère festif, Le Kamerhiphop Show, en plus de valoriser la scène urbaine camerounaise, permet de resserrer les liens de l’amitié et de la coopération entre les artistes qui se produisent devant le public accueillant et averti qui ne cesse de s’accroître. Samedi 18 décembre 2010 dès 19 heures au Ccf de Yaoundé.

Alkawal Kassal aux «Tremplins Artistiques»
Le groupe Alkawal Kessal sera ce mois l’invité des Tremplins Artistiques, une plate forme de promotion musicale qui propose au public de découvrir chaque mois de nouveaux artistes prêt à décoller sur la scène musicale camerounaise. Alkawal Kessal s’inspire des rythmes traditionnels et modernes pour produire de la world music. Samedi 18 décembre 2010 dès à 18h30 à l’Alliance franco-camerounaise de Garoua.

Soirée Fashion Place
Défilé de mode mensuel organisé par l’Association des Mannequins Professionnels du Cameroun (AMPC). Dimanche 19 décembre 2010 à 18 heures au restaurant Les trottoirs de Bali à Douala.

Ekona fête Noël (EFENO)
Une bonne brochette d’artistes ramenés dans la petite bourgade d’Ekona pour une quinzaine festivalière de folie. Du samedi 18 décembre 2010 au samedi 01er janvier 2011 à Ekona, région du sud-ouest.

Kareyce Fotso – Kwegne
Journalducameroun.com)/n