Cameroun : Amadou Vamoulke claque la porte du Rdpc

L’ancien directeur de la Crtv incarcéré à la prison de Yaoundé, quitte le parti et le Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais qu’il traite d’une organisation « sans âme ».

A l’observation, au Cameroun, des démissions au sein du Comité central du Rdpc parti au pouvoir sont rares. Mais en voici une, sans doute la plus récente, celle d’Amadou Vamoulke, ancien directeur de la Crtv, condamné en 2022 à une peine privative de liberté d’une durée de 12 ans. L’homme politique vient de servir au président national du parti, Paul Biya, sa lettre de démission de la formation politique et de son Comité central dont il dit être membre depuis son congrès fondateur tenu en 1985 à Bamenda.

A la lecture de la lettre, les raisons qui ont poussé Vamoulke à la démission sont nombreuses. L’ancien militant et cadre du parti décrie le « déficit d’engagement » et la « torpeur au sein du parti ».

Pour lui, après son incarcération, il se serait attendu à l’exclusion du parti. Mais, déclare-t-il, l’absence de cette sanction est « un indicateur supplémentaire d’une organisation sans âme, où le mot solidarité n’a pas sa place, et où il ne se passe rien de significatif en dehors de la préparation des obsèques de personnalités membres, et des élections. Le laisser-faire qui y règne est probablement comptable des incohérences et de l’inefficacité de la machine gouvernementale que déplore le peuple qui attend désespérément la réalisation de promesses reçues »

L’ancien militant trouve à travers ces raisons, que le parti s’est « éloigné de ses visées et de ses idéaux initiaux », lesquels l’avaient poussé à en faire partie. Cependant, l’une des raisons essentielles reste l’abandon du parti face à la condamnation de l’ex patron de la Crtv. Dans sa correspondance, il fait comprendre que son ancien parti l’a « ignominieusement abandonné au funeste et infâme sort qui m’a été réservé, par le truchement d’acteurs sulfureux d’une machine judiciaire compromise et sans avenir, comme le prédisent les observateurs avertis », peut-on lire.

Cameroun : le Redhac fidèle à son combat pour la libération de Vamoulké

Le Réseau des défenseurs des droits  humains en Afrique centrale (Redhac) requiert l’abandon des charges contre Amadou Vamoulké. L’ancien patron de la Crtv a été condamné à 12 ans de prison ferme et à 47 millions d’amende pour « détournement de deniers publics ».

Dans une déclaration en date du 21 décembre 2022, l’Organisation non gouvernementale, sa coalition pays Cameroun et  les organisations du Comité de  libération d’Amadou Vamoulké expriment leur indignation. Ils « s’insurgent contre l’acharnement  judiciaire sur l’ensemble des défenseurs des droits humains et en particulier sur la personne d’Amadou Vamoulké, victime d’une succession de procès renvoyés après  six ans de détention préventive à la prison centrale de Yaoundé (Kondengui) », peut-on lire sur  la déclaration.

En effet, selon le Redhac, « Amadou Vamoulké est poursuivi pour des soupçons de détournement des deniers publics en coaction dans le cadre de « l’opération épervier » initiée par M. Paul Biya(…) ». Son procès « a subi une succession de plus de 150 renvois pour  la simple raison que, le parquet général n’a pas été en mesure de produire un seul témoin à charge », soutient l’ONG.

Ainsi, l’organisation et ses partenaires restent préoccupés par cette condamnation kafkaïenne d’Amadou Vamoulké « sans motifs valables ni preuves factuelles ; exigent la libération immédiate et sans condition d’Amadou Vamoulké, ainsi que l’abandon des poursuites judiciaires engagées contre lui, sans toutefois oublier la mise en place d’un mécanisme d’indemnisation en guise de réparation du préjudice subi », exigent l’ONG dirigée par Maximilienne Ngo Mbe et ses partenaires.

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que cette organisation demande la libération de l’ex-directeur général de la Cameroon radio television. Depuis  son interpellation en 2016 et le début du procès de Vamoulké en juillet 2017, le Rhedhac multiplie les appels pour sa libération.

Dans une déclaration du 30 octobre 2017, l’organisation affirme que « ce dernier est injustement emprisonné depuis le 29 juillet  2016 (…) pour des faits supposés de malversation qui n’ont rien à voir avec de l’enrichissement personnel ». En mars  2018, l’organisation réclame encore la libération d’Amadou Vamoulké en dénonçant la mise en place d’un rouleau compresseur à son encontre. L’appel du 21 décembre après la condamnation de Vamoulké va dans le même sens que celui de Reporter sans frontière.

Cameroun : Reporters sans frontière demande l’abandon des charges contre Amadou Vamoulké

L’organisation internationale qualifie la peine infligée à l’ex-directeur général de la Crtv de « sévère » et « grotesque ».

Le Tribunal criminel spécial a condamné Amadou Vamoulké, ancien directeur de l’office national de radio et télévision du Cameroun, à 12 ans de prison ferme et à 47 millions d’amende pour « détournement de deniers publics ».

Ces détournements vont de la perception illégale des frais de congés d’un montant de 16 millions de francs CFA au versement des compléments salarial aux personnel du ministère des Finances affectés à la Crtv sans l’aval du conseil d’administration. Cette condamnation prononcée le 21 décembre 2022 est l’aboutissement de plus de 6 ans de procès et de détention préventive, au moins 150 renvois des audiences.

Reporter sans frontière n’entend pas accepter la décision de la juridiction. L’organisation internationale de la défense et de la promotion de la liberté de l’information « dénonce une peine aussi sévère que grotesque et demande l’abandon des charges contre le journaliste », peut-on lire sur le site internet de l’organisation.

Selon le Bureau subsaharien de RSF, « l’épilogue de l’interminable procès contre Amadou Vamoulké est aussi désolant que grotesque. Comment la justice a-t-elle pu condamner un journaliste à 12 ans de prison alors que les autorités, qui l’accusent de détournement de fonds, n’ont jamais présenté le moindre élément de preuve tangible ? Ce dossier est totalement vide. Les charges contre Amadou Vamoulké doivent être abandonnées et le journaliste libéré immédiatement », clame Sadibou Marong, directeur du Bureau.

RSF dénonce ainsi le manque de preuve, la lourde peine, la durée du procès au-delà de la norme. Dans la même mouvance, les avocats d’Amadou Vamoulké ont décidé de saisir la Cour suprême dans le but d’obtenir l’annulation de la décision du Tribunal criminel spécial.

Cameroun-Amadou Vamoulké : personne n’est à l’abri d’une insécurité judiciaire

Avant sa condamnation à 12 ans de prison ferme par le TCS, l’ancien DG de la CRTV a exprimé son sentiment de dépit et de profonde incompréhension.

Monsieur le président de la collégialité,

Madame, Messieurs les Membres de la collégialité,

Mesdames et Messieurs,

Recevez mes salutations déférentes et cordiales, et soyez remerciés d’avance pour l’attention qu’il vous plaira de m’accorder en ce moment particulièrement important de ma vie, au terme d’un voyage judiciaire anormalement long, éprouvant et surréaliste. Je crois que le temps des argumentations, juridiques, judiciaires ou simplement de logique pure est passé. Mesdames et Messieurs, le septuagénaire que je suis – j’aurais 73 ans en Février prochain – voudrait plutôt partager avec vous le sentiment qui m’habite après toutes ces péripéties que j’ai vécues comme  une véritable mise à mort – on dira à mort lente -, et je n’exagère pas.

Car si d’éminents médecins vous diagnostiquent une maladie qu’ils qualifient de sévère et vous prescrivent des soins appropriés sous peine de paralysie, et que le tribunal, sollicité, rejette votre demande de liberté provisoire avec le motif lapidaire et peut être méprisant de « demande non fondée », qu’allez-vous comprendre par-là ? Moi j’ai compris que cela veut dire : « Crève si tu veux ». Donc, la mise à mort qui est bien distincte d’une condamnation à mort fait partie des choses que le Tribunal s’autorise.

Quand j’ai reçu cette réponse catégorique, j’ai pensé à ce détenu de mon quartier dont le médecin avait demandé le transfert à Douala, pour recevoir des soins de radiothérapie, non dispensés à Yaoundé. Refus catégorique. Le détenu en question est mort. Moi, Dieu merci, je ne suis pas encore paralysé, grâce à un traitement par un tradi-praticien, mais l’insensibilité de ma plante des pieds persiste.

Le sentiment qui m’habite est un sentiment de dépit et de profonde incompréhension. Suis-je encore un authentique citoyen de ce pays ? Ou un paria sans protection que l’on peut priver de liberté parce qu’on l’a décidé et mis en œuvre en utilisant les rouages de l’Etat ?

Et cet État, est-il toujours le protecteur de tous ?

Dois-je admettre aujourd’hui que dans  mon pays, personne n’est à l’abri d’une insécurité judiciaire quelles que soient les précautions qu’il peut prendre pour mener une existence tranquille, animé par le seul désir de guider sa famille, et d’être utile à sa communauté qu’elle soit restreinte ou élargie ?

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Vous ne pouvez pas imaginer quelle épreuve humaine constitue le fait d’être projeté, brutalement, dans un tourbillon d’activités agressives, de calomnies abjectes colportées par des médias commandités, alors que vous croyiez  être à la fois un homme  honnête, et un honnête homme, les deux expressions n’étant pas équivalentes. Et quelle stupéfaction et déception de découvrir que les acteurs de ce déploiement diabolique en question sont actionnés par des personnalités insoupçonnées, des membres du Gouvernement étant du nombre.

Et lorsque, contre toute attente, vous vous retrouvez dans la destination finale de la mise en scène, la prison, vous croyez vivre  un cauchemar. La prison ? Mais pourquoi ? Je n’ai jamais eu la réputation d’un gestionnaire indélicat, au contraire. Je crois même savoir que c’est ma probité reconnue qui a été déterminante dans ma nomination à la tête de la Cameroon Radio and Television (CRTV). Les journalistes qui ont travaillé sous mon autorité quand j’étais Rédacteur en Chef de Cameroon Tribune, il y a 40 ans, peuvent se rappeler que j’étais intolérant à la pratique du « gombo », alors embryonnaire.

A l’Imprimerie Nationale, j’avais créé, d’initiative, avant même que cette pratique ne soit  imposée par l’Etat, une commission des marchés quand  il fallait  acquérir des équipements, dans laquelle j’impliquais les techniciens des autres imprimeries (CEPER, SOPECAM) pour être certain de choisir la meilleure offre. Un rapport de la Commission Financière dont le Président est aujourd’hui magistrat à la Chambre des Comptes avait ces mots pour clôturer son rapport : « On peut conclure à une gestion sereine de l’Imprimerie Nationale ».

Comme beaucoup le savent, je m’étais volontairement éloigné des emplois étatiques depuis une dizaine d’années, lorsqu’on me sollicita pour diriger la CRTV. Ce qui est peu connu, c’est que je n’ai accepté l’offre qu’après une longue hésitation, ayant une idée des difficultés immenses que traversait cette entreprise.

Cette acceptation n’avait été déterminée que par mon désir d’être utile à mon pays, et, d’avantage, par l’honneur que j’éprouvais à être choisi  par le Président de la République. Le challenge était immense : presque tous les émetteurs étaient essoufflés, les images étaient invisibles dès qu’on sortait de Douala. Les villes de Ngaoundéré, Garoua, Maroua, Yagoua, Abong-Mbang, Kribi, Ebolowa et d’autres n’étaient pas couvertes. Il n’y avait que deux (02) bancs de montage à Mballa II, moins de six (06) caméras fonctionnelles (on utilisait des caméras amateurs qu’on louait à des privés.

Les véhicules de reportage manquaient et les journalistes empruntaient des taxis, ou sollicitaient les créateurs d’événement qui leur envoyaient  une voiture. Les émissions de la télé s’arrêtaient à minuit parce qu’il n’y avait pas assez de programmes, des rediffusions étaient programmées plusieurs fois dans la semaine. Toutes tares qui faisaient de la CRTV le dernier de la classe, surtout à Douala, à force de discipline personnelle et d’implication de toutes les compétences, ont été jugulées.

Mais qui se souvient aujourd’hui de ces péripéties ? Qui se souvient des résultats probants qui ont été obtenus alors que les ressources provenant de la Redevance Audiovisuelle, qu’on me reproche d’avoir gonflées, ont diminué de 40%. C’est comme si un employé gagnant 100 000 Francs CFA par mois apprend qu’il n’a plus droit qu’à 60 000 Francs CFA. Il faut évidemment un miracle pour qu’il se nourrisse normalement, payé son loyer, ses factures, eau et électricité etc.

Eh bien, ce miracle, nous l’avons réalisé en veillant à la qualité de la dépense, en accordant la priorité à la production, en centralisant les budgets au maximum, et en nous assurant que les postes étaient occupés par ceux qui le méritaient, qui étaient choisis après appel à candidatures. C’est dans cet environnement que j’ai renoncé au salaire de Huit Millions neuf cent mille (8 900 000) Francs CFA par mois pour me contenter de Trois Millions Six Cent Mille (3 600 000) Francs CFA, avec l’accord du Chef de l’Etat, créant un tollé que je ne m’explique toujours pas.

Pour les onze (11) années que j’ai passées à la CRTV, cela fait plus de Six Cent Millions (600 0000 000) Francs CFA qui ont été ainsi économisés par l’Entreprise et qui ont probablement servi à des activités essentielles. Les budgets de production ont été substantiellement améliorés et les stocks de programmes ont permis de passer à une diffusion 24h/24. La CRTV disposait à nouveau d’émetteurs, de bancs de montage, de moyens de locomotion, tandis que la climatisation a été rétablie à Mballa II et à la Maison de la Radio où certains se mettaient torse nu pour présenter leur émission tant il faisait chaud en studio.

D’autres faits majeurs méritent d’être signalés.

L’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) avait entrepris d’évaluer et de classer six cent (600) Maîtres d’Ouvrage, en examinant tous les marchés qu’ils ont passés. Le Directeur Général de la CRTV avait été classé 1er, et le Directeur Général de l’ARMP, Monsieur NDOUDOUMOU à l’époque, s’était déplacé  personnellement avec son staff, pour annoncer la bonne nouvelle et me remettre un beau trophée devant tout le personnel, qui apprenait de sa bouche que sur les critères de transparence, de publicité des marchés, respect des délais, etc, la CRTV était la plus conforme à leurs attentes.

De même, l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) est venue nous attribuer un trophée pour notre site Internet, en hibernation à mon arrivée, mais qui est devenu le deuxième site le plus visité selon les dires de son Directeur Général.

Autre trophée, celui que nous avons reçu de l’Hôtel du Mont Fébé venu nous récompenser pour avoir été son meilleur client institutionnel aussi bien par les fréquentations dont nous étions à l’origine, que par le volume de recettes  encaissées à ce moment-là.  La crédibilité de la signature de la CRTV était assurée. Nos banquiers n’hésitent pas à nous accorder les facilités que nous leur demandions.

Même le Ministère des Finances, qui nous poursuit aujourd’hui, peut reconnaître ce fait majeur qui en a étonné plus d’un en son sein. De quoi s’agit-il ? Ayant obtenu du Chef de l’Etat des ressources pour des opérations précises, ces ressources n’ont pas été entièrement dépensées. Il restait environ Deux Cent Millions (200 000 000) de Francs CFA, cantonnées à la banque. Lorsqu’une autre urgence s’est signalée, au lieu de redemander un concours, j’ai juste écrit au Ministre des Finances, pour signaler l’existence du reliquat dont je sollicitais une autorisation pour  l’utiliser. Surprise !

C’est une équipe lourde qui a été envoyée, par des gens qui soupçonnaient qu’il n’y a probablement plus d’argent, et que ma démarche pouvait cacher quelque chose. Le compte d’emploi leur a été présenté, et le solde qui y apparait a été retrouvé tel quel à la banque. « Renvoyez-nous rapidement cet argent », c’était la réponse à notre sollicitation. Il faut espérer qu’on l’a destiné à un usage louable, à défaut de servir la CRTV.

Le Chef de la Mission de Vérification et du Contrôle du Conseil Supérieur de l’Etat (CONSUPE) auprès de la CRTV, après quelques semaines de séjour, s’était exclamé devant un journaliste de la CRTV qu’il connaissait et qui m’a rapporté ses propos, en ces termes : « Mais votre maison est une maison de verre ! » Et malgré ce qu’on peut faire croire au public, le CONSUPE n’a pas indexé ma gestion car ce n’est pas cette Institution qui a saisi la justice pour qu’elle m’inculpe pour des raisons n’ayant aucun rapport avec la gestion. On ne sait d’ailleurs toujours pas qui l’a saisie. Comme cela a été dit hier par un des Avocats de mon Co-accusé, le Ministre ABAH ABAH, nous sommes tous les deux, avec tant d’autres, des victimes du fameux «Rouleau Compresseur », concocté par de très hautes personnalités pour écraser ceux qu’ils désignent comme étant des ennemis à neutraliser absolument.

Ennemi ? De qui suis-je donc l’ennemi ?

A cet égard, le philosophe Julien Freund a écrit que pour être ennemi, on n’a pas besoin d’avoir commis quoi que ce soit. Car, dit-il, c’est l’ennemi qui vous choisit, « et dès qu’il vous a désigné, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitié, du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, eh bien vous l’êtes ».

La leçon que je tire de cette histoire d’ennemis désignés malgré eux c’est que lorsque des  personnes intrinsèquement mauvaises disposent de moyens officiels leur permettant d’assouvir leurs tendances de misanthropes, c’est-à-dire de gens sans empathie, elles installent le malheur autour d’elles et créent ce genre de situation que nous déplorons tous.

Classé à Kondengui « prisonnier signalé », j’ai droit à une escorte serrée lorsque je suis extrait pour le TCS ou l’hôpital. Les bandits de grand chemin ne sont pas surveillés comme je le suis.

J’ai perdu mon frère cadet, mon principal soutien depuis mon incarcération et mon impécuniosité subséquente. Je n’ai pas été autorisé à assister à son enterrement ici à Yaoundé. Dans les  mêmes conditions, d’autres ont bénéficié de permission.

’est le règne du mal absolu, cette disposition mentale qui pour certains, selon Alain EHRENBERG, servent à agresser et à torturer leur prochain sans autre raison que la jouissance qu’ils éprouvent quand leur victime manifeste de la souffrance et de l’effroi.

Cela explique qu’on ait voulu d’incarcérer dès le lendemain de mon limogeage de la CRTV. On m’a rapporté qu’une âme bienveillante a obtenu qu’on m’accorde un sursis d’un mois. Qu’elle soit remerciée.

Qu’adviendra-t-il de moi au moment du verdict ? L’insensibilité et le cynisme que j’ai subis suffisent à me rendre sceptique quant au verdict, et je retiens  pour moi le proverbe peul qui dit : « Si vous évoluez parmi des anthropophages et que vous prétendez ne pas manger de la viande humaine, eh bien, c’est vous qui serez mangé ». Je ne sais pas s’il y a des anthropophages, mais s’il y en a, eh bien, bon appétit.

Cela ne m’empêche pas de me demander ce qui pourrait cacher la suite de l’histoire, même lorsque j’aurai été mangé. Je me console en pensant à ce qui est écrit dans la Bible que je lis parfois : « Car on vous jugera du jugement dont vous jugez et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez ». (Matthieu 7:2)

En pensant aussi au caractère imprescriptible des crimes dits Internationaux des Droits de l’Homme (DIDH), j’ose croire que mon enterrement, symbolique ou réel, aura des conséquences. Le groupe de travail des Nations Unies avait déjà émis un avis sur ma détention qui, selon lui, n’a pas de base légale, et demandé, malheureusement sans suite, ma libération immédiate.

J’espère enfin que mes compatriotes seront de plus en plus nombreux à prendre conscience des dérives d’une justice qui contribue davantage au délitement du lien social qu’à son renforcement.

Je vous remercie

Cameroun : Amadou Vamoulké condamné à 12 ans de prison et 47 millions d’amende

L’ancien directeur général de la Cameroon radio television (Crtv) écope de cette peine devant le tribunal criminel spécial pour détournement de deniers publics.

Après six ans de détention préventive, depuis son arrestation en 2016, et suite à une centaine de renvois du procès, le journaliste Amadou Vamoulké connait enfin son sort. L’affaire qui l’oppose au Ministère public pour détournement de plus de 3 milliards de FCFA, accusations qu’il a rejetées depuis l’enquête préliminaire, aboutit à un dénouement.

Le Tribunal criminel spécial condamne l’ancien patron de la Crtv, âgé de 72 ans, à 12 ans de prison ferme, à une amende de 47 millions de FCFA. C’est au terme d’une audience qui a duré plus de 16h ce mardi 20 décembre 2022 à Yaoundé. La lecture d’un procès-verbal de 600 pages restituant le déroulement du procès depuis le début a débouché sur la décision finale du juge.

L’accusé a été reconnu coupable de détournement de fonds publics d’un montant de 617 millions 565 mille FCFA en coaction avec l’ancien ministre des Finances. Polycarpe Abah Abah a quant à lui écopé de 17 ans de prison ferme. La Crtv et le ministère des Finances constitués partie civile au procès demandent  la perception des montants détournés. Pour l’instant, les avocats de Vamoulk2 n’ont pas donné d’information à propos de la suite éventuelle devant la Cour suprême.

Emprisonnement des journalistes : Reporters sans Frontières alerte sur le cas Vamoulké

Reporters sans frontières vient de livrer son bilan annuel du nombre de journalistes emprisonnés dans le monde.

Reporters sans frontières (RSF) identifie 533 journalistes détenus dans le monde. Parmi, huit sont présentés comme les cas les plus marquants de détention de journalistes en 2022. Amadou Vamoulké, l’ancien directeur général de la CRTV, est compté parmi ceux-ci.

L’étude rajoute que, « Amadou Vamoulké a été conduit 137 fois de sa cellule au tribunal criminel spécial de Yaoundé depuis son arrestation en 2016, dont 57 fois en 2022. Ces audiences à répétition n’ont toujours pas abouti à un jugement ».

Aussi, Amadou Vamoulké a déjà passé plus de 2 000 jours en détention préventive à la maison d’arrêt de Kondengui à Yaoundé.

Toujours selon les chiffres publiés par cet organisme, cinq journalistes sont aujourd’hui emprisonnés au Cameroun. « Le Cameroun figure dans le recensement des journalistes emprisonnés tous les ans depuis 2014. C’est le deuxième pays qui emprisonne le plus de journalistes dans la région, avec cinq détenus de manière arbitraire dans le cadre d’un système judiciaire opaque qui prévoit le recours à des tribunaux militaires pour poursuivre les journalistes, qui sont des civils au regard du droit international », a écrit Comité pour la protection des journalistes dans son rapport annuel.

Depuis son arrestation du 29 juillet 2016 sur la base d’accusations de détournement de fonds, l’ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise (CRTV) est maintenu en détention « provisoire ».

 

 

 

Cameroun : Amadou Vamoulké en détention depuis 2 000 jours, sans condamnation

Au pays de Paul Biya, ce mercredi 19 janvier, cela fait 2 000 jours que le journaliste septuagénaire Amadou Vamoulké est en prison sans avoir été condamné. Cinq ans et demi d’une détention «provisoire» qui se prolonge. Arrêté en juillet 2016, l’ancien directeur général de la CRTV est accusé d’avoir détourné de l’argent public dans deux dossiers distincts.

Le récit est de RFI. Son procès en est à son 90e renvoi. Où en est la procédure ? « Nulle part », selon Maître Benjamin Chouai, avocat au barreau de Paris. Il défend les intérêts d’Amadou Vamoulké aux côtés de Maître Epstein en France et Maîtres Nkom et Pondi au Cameroun.

« On atteint des records de détention, de renvois successifs et multiples, sans aucune raison. Le dossier piétine du fait de l’accusation et probablement aussi de certaines instructions données par les autorités camerounaises, pointe Me Benjamin Chouai. On a démontré depuis plusieurs années que ces deux accusations ne reposaient sur aucun fondement factuel et juridique.

Selon Me Benjamin Chouai, les autorités camerounaises jouent la montre dans ce procès : « À chaque fois, à chaque audience, c’est l’objet d’un renvoi pour que l’accusation puisse ramener tel ou tel témoin, telle pièce qui manque au dossier, poser telle question qui ne peut pas être posée. On en vient à penser que les autorités camerounaises parient sur un décès ou une maladie  qui attendrait Amadou Vamoulké de sorte que le procès n’irait jamais au bout ».

Pour Alain Massé, coordonnateur du Comité international pour la réhabilitation et la libération d’Amadou Vamoulké, le Tribunal Criminel spécial de Yaoundé est « pris en otage par le politique » dans ce procès : « On est sur un procès où il n’y a absolument aucun témoin à charge et également aucune preuve face à un accusé qui est reconnu par la société civile camerounaise comme l’un des plus intègres. Il a la possibilité de lire beaucoup. »

Une santé en péril déjà signalée

Ce qui inquiète Alain Massé, c’est la santé physique d’Amadou Vamoulké. « Sur le plan physique, il a de grandes difficultés, puisqu’un professeur de médecine de Yaoundé, mais aussi un professeur de l’hôpital américain de Neuilly ont déjà fourni des documents établissant que la santé d’Amadou Vamoulké était en péril. Donc, on a officiellement demandé son évacuation sanitaire qui a été bien évidemment rejetée. On est très inquiet sur le plan de sa santé. Et sur le plan mental, c’est un véritable donneur de leçon  ».

Saisi par Reporters sans frontières, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire avait estimé en janvier 2019 que la détention d’Amadou Vamoulké n’avait pas de base légale. Ils ont ajouté qu’elle allait au-delà de la limite légale sans explication suffisante sur sa nécessité.

 

Cameroun – Alain Massé : « Les procédures judiciaires à l’encontre d’Amadou Vamoulké ne reposent sur aucune charge »

L’ancien directeur de Radio France s’insurge contre le déroulement du procès d’Amadou Vamoulké marqué par 74 audiences sans jugement définitif. L’expert des médias, semble y voir un acharnement contre l’ancien patron de la radio et la télévision nationale camerounaise.

Le 26 juillet 2021 a eu lieu la 74e audience de l’affaire Amadou Vamoulké, l’ex directeur général de la Cameroon radiotélévision (CRTV), accusé de détournements en milliards de FCFA. Le juge a une nouvelle fois  reporté l’affaire. Le 24 août prochain aura lieu la prochaine audience du procès Vamoulké qui a débuté il y a cinq ans.

 Interrogé par Victor Mauriat du service Afrique de RFI, Alain Massé, l’ancien directeur général de Radio France est amer sur la question. Il s’étonne de la longueur de la procédure judiciaire et observe que l’intégrité du journaliste n’a jamais pu être mise en cause par l’accusation.

« Les procédures à l’encontre d’Amadou Vamoulké ne reposent sur aucune charge. A plusieurs reprises, l’accusation a fait valoir qu’elle avait besoin de renvoyer le procès pour fournir une liste de témoins, pour finalement admettre qu’elle renonçait à produire les témoins, il n’y en avait pas… Il faut préciser qu’Amadou Vamoulké est incarcéré effectivement ce lundi 26 juillet, depuis exactement cinq ans », souligne l’homme qui fût chargé du développement international de RFI en Afrique.

Il ajoute que : « L’ONU, mais aussi de nombreuses organisations internationales et le gouvernement, notamment le gouvernement français et américain, ont demandé au gouvernement camerounais sa libération. Il a 71 ans, il souffre… Actuellement, il risque une amputation de ses membres inférieurs, comme cela a été certifié par des professeurs de l’université de Yaoundé », s’offusque-t-il.

En rappel, le journaliste Amadou Vamoulke, fût  directeur général de la CRTV entre 2005 et 2016. Il  a été arrêté et mis en détention préventive en juillet 2016 à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui.

Cameroun : 68e renvoi du procès d’Amadou Vamoulké après cinq ans de détention provisoire

Le procès de l’ancien DG de la télévision nationale (CRTV) est interminable depuis juillet 2016, date à laquelle il a été arrêté.

Le 27 mai dernier, Amadou Vamoulké était devant le  Tribunal criminel spécial de Yaoundé pour la 67ème fois dans son affaire d’inculpation pour détournement des fonds à la CRTV.  Le journaliste arrêté, on s’en souvient,  le 29 juillet 2016 n’a toujours pas été jugé. « Son cas est devenu le symbole de la lutte pour la défense des droits des journalistes à travers le monde, mais aussi la parfaite illustration de l’absurdité d’un système judiciaire dont les décisions suscitent interrogations et incompréhensions », estime le journal panafricain Jeune Afrique.

Le journal ajoute qu’ « à 71 ans, Amadou Vamoulké est entré dans les annales de l’histoire du Cameroun lorsque son procès a été reporté pour la 68e fois après cinq ans de détention provisoire. Un triste record dont le pensionnaire du local 184 de la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, se serait volontiers passé ».

La dernière audience a vu l’entrée de deux avocats français dans son collège d’avocats. Me Français Fabrice Epstein et Benjamin Chouai, ont été dépêchés à Yaoundé par les soutiens de l’ancien DG de la CRTV. Le conseil d’Amadou Vamoulké réclame la comparution d’un certain Joel Bella Belinga. À en croire Me Benjamin Chouai, «c’est cet homme qui a ficelé le rapport d’audit sur lequel s’appuie aujourd’hui le Tribunal criminel spécial».

Pour  l’avocat français, la copie remise aux autorités camerounaises par l’expert-comptable n’est pas fiable. «Brossé en seulement trois mois, ledit rapport d’audit ne saurait retracer de façon pertinente les 11 années de gouvernance de M. Vamoulké», appuie le juriste. Dans une charge référée aux minutes du tribunal de commerce de Bobigny (France) et dirigée contre Joel Bella Belinga, Maître Fabrice Epstein révèle: «du haut de son profil d’expert-comptable, les entreprises dont ce dernier se réclamait être le promoteur ont dû fermer boutique en France».

La requête des avocats a été soumise au juge du TCS pour faciliter la prochaine audience de l’ancien patron de la CRTV, la 68e en cinq ans.

Cameroun: la détention d’Amadou Vamoulke revêt un « caractère arbitraire » (ONU saisie par RSF)

Par Reporters sans frontières

 

Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités camerounaises à se conformer à l’avis rendu par le groupe de travail des Nations Unies qui estime que la détention provisoire de l’ex-directeur de la radiotélévision publique n’a “pas de base légale” et demande que le journaliste soit “libéré immédiatement afin qu’il puisse recevoir le traitement médical nécessaire” à sa maladie.

Saisi par RSF en janvier 2019, le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire estime dans ses conclusions communiquées récemment à notre organisation, et à l’Etat du Cameroun, que la détention provisoire de l’ex directeur général de la CRTV Amadou Vamoulké n’a “pas de base légale” car elle va “au-delà de la limite maximale prescrite par la loi, et sans explication suffisante du caractère raisonnable et nécessaire de cette mesure.”

Poursuivi pour des détournements de fonds, non pas à des fins personnelles mais au seul profit de la CRTV, le journaliste est en détention provisoire depuis près de quatre ans. Plus d’une trentaine d’audiences ont eu lieu, deux procédures ont été lancées mais aucun élément n’est venu corroborer les accusations portées contre lui. Une procédure inique, comme le dénonce régulièrement RSF, qui s’apparente à une volonté manifeste de représailles contre ce journaliste connu pour son indépendance d’esprit et ses méthodes de gestion éthique. Dans sa conclusion le groupe d’experts indique que “les violations du droit à un procès équitable sont d’une gravité telle qu’elles confèrent à la détention de M. Vamoulké un caractère arbitraire.”

L’ONU demande “instamment” au gouvernement de libérer “immédiatement M. Vamoulké et de veiller à ce qu’il reçoive le traitement médical nécessaire dans toute la mesure du possible.” Le journaliste, aujourd’hui âgé de 70 ans, est malade, et aucun protocole médical adapté n’a été suivi malgré deux certificats médicaux prescrivant des examens qui ne peuvent être réalisés au Cameroun. L’épidémie de coronavirus qui n’a pas épargné la prison centrale de Yaoundé dans laquelle est incarcéré Amadou Vamoulké n’a pas non plus conduit les autorités à lui accorder une remise en liberté, ne serait-ce que provisoire. Le groupe d’experts qui s’est déclaré “profondément préoccupé” par la “gravité de l’état” du journaliste a décidé de transférer son cas au rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à la santé, un mécanisme également actionné par RSF.

“Les conclusions des Nations unies sur le caractère arbitraire de cette détention rejoignent celles de RSF et viennent ajouter une nouvelle voix à celles déjà nombreuses qui demandent la libération de cet éminent journaliste africain, déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Nous appelons les autorités camerounaises à entendre ces appels. Au delà des graves manquements observés et établis dans la procédure, ce journaliste est âgé, malade et vit dans une prison touchée par l’épidémie de coronavirus. La dimension humanitaire de cette affaire devrait primer afin d’éviter que le pire ne survienne.”

Le 6 avril, RSF et 80 organisations avaient écrit à dix chefs d’Etat africains dont le président Paul Biya pour leur demander de libérer les journalistes emprisonnés dans leurs pays respectifs soulignant que dans le contexte de la crise sanitaire et dans des prisons surpeuplées, ils n’avaient pas la possibilité de s’isoler et qu’ils étaient souvent privés des soins médicaux nécessaires.

Le Cameroun, 134e sur 180 pays, a perdu trois places au Classement mondial de la liberté de la presse récemment publié par RSF.

Cameroun-affaire Vamoulké: Rsf saisit des rapporteurs spéciaux de l’Union africaine

Reporters sans frontières a pris attache avec deux rapporteurs spéciaux de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples afin qu’elle se penche sur le procès de l’ancien patron de la Crtv qui dure depuis plus de trois ans sans jugement.

Demain, 09 octobre se tient la 23 ème audience dans l’affaire Etat du Cameroun contre Amadou Vamoulké au Tribunal criminel spécial (Tcs). Un procès qui va se tenir au moment où, Reporters sans frontières (Rsf) a saisi les rapporteurs spéciaux sur la liberté d’expression et sur la détention de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples. L’Organisation non gouvernementale (Ong) demande à la commission d’étudier la situation de l’ancien patron de la Cameroon Radio and Television (CRTV) incarcéré depuis plus de trois ans sans avoir été jugé.

La saisine de Rsf se justifie par «les vingt-deux renvois consécutifs, plus de trois ans de détention et un procès qui a très largement dépassé le délai maximum de neuf mois au cours duquel les prévenus sont censés être jugés par ce tribunal (Tcs Ndlr).»

Certificats médicaux

«Nombre record de renvois, procédure à rallonge en violation des standards internationaux et du droit camerounais lui-même, détention préventive illégale, absence de soins appropriés malgré l’établissement de plusieurs certificats médicaux, aucun journaliste de la région n’a subi un tel acharnement ces dernières années», a dénoncé Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Rsf. Pour lui, «face aux possibilités limitées de recours sur place, Rsf a choisi d’accentuer la pression pour la libération de ce journaliste en saisissant deux rapporteurs spéciaux de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples.»

Ces rapporteurs font partie des leviers mis en place par la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, organe de l’Union africaine (Ua), dont le Cameroun est membre.

Rsf a sollicité deux d’entre eux afin qu’il prenne «attache directement avec les autorités du Cameroun, d’entreprendre une visite dans le pays et d’interpeller publiquement les autorités de l’Etat pour leur demander qu’Amadou Vamoulké soit libéré.»

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Si rien n’est fait, l’Ong envisage de passer à l’étape supérieure à savoir saisir directement la commission afin qu’elle transmette le dossier Vamoulké à la Cour, «en vue de faire condamner l’Etat Camerounais pour violation des droits de ce journaliste.»

Détournement de fonds

L’organisation de défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes, n’est pas à son premier essai pour la remise en liberté de M. Vamoulké. En mars déjà, Rsf a écrit au président de la République Paul Biya pour lui demander d’user de ses pouvoirs pour la libération d’Amadou Vamoulké. Une lettre qui est restée sans suite.

Plus tôt en janvier, l’Ong a saisi le groupe de de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies, toujours au sujet de l’ancien Directeur général de la CRTV.

Dans une lettre ouverte datée du 31 janvier 2019, neuf parlementaires ont demandé à Emmanuel Macron et à son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, de faire pression sur Yaoundé pour la libération du journaliste. Le Quai d’Orsay avait alors répondu quelques jours plus tard dans une correspondance en ces termes: « l’accusation n’a pas apporté de preuve de la pertinence de son action » et qu’il suivra « avec la plus grande attention » les conclusions du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’Onu saisi par Rsf.

Amadou Vamoulké est incarcéré depuis juillet 2016. Il lui est reproché un détournement de derniers publics de plus de 3 milliards et demi Fcfa dans les caisses de la CRTV, Entreprise qu’il a dirigée entre 2005 et 2016.

Cameroun : Amadou Vamoulké doit être évacué en France [RSF]

Atteint d’ une affection neurologique d’après deux rapports médicaux, l’état de santé de l’ancien directeur de la Crtv incarcéré depuis 3 ans, se dégrade de façon inquiétante.

Reporter sans frontières (Rsf) vient de demander une évacuation sanitaire pour Amadou Vamoulké, journaliste et ancien directeur général de la Cameroon Radio television (Crtv).

L’ancien haut responsable est incarcéré depuis trois sous des accusations de détournements de deniers publics.

La demande de Reporters sans frontières se fonde sur deux rapports médicaux pour le moins alarmants.

L’un, réalisé par l’hôpital général de Yaoundé « recommande ‘une évacuation dans un centre spécialisé’ justifiée selon les médecins par ‘un plateau technique limité et la sévérité de l’affection neurologique’ ». Le second rapport médical est celui de l’hôpital américain de Paris à qui le dossier médical de l’ancien Dg de la télévision nationale a été transmis.

Les médecins de cet hôpital parisien estiment que « l’homme de 69 ans présente ‘un tableau déficitaire des deux membres, sévère et évolutif’ qui nécessite des examens et des traitements ‘qui semblent difficiles à réunir sur place’ ». Le professeur et neurologue Hervé Taillia qui a étudié le dossier « recommande une hospitalisation en France », rapporte Reporters sans frontières.

Amadou Vamoulke est en prison depuis juillet 2016 et n’a toujours pas été condamné après 21 audiences. Il est attendu une fois de plus au Tribunal criminel spécial ce lundi 16 aout.

Affaire Vamoulke : la douzième audience prévue le 10 août

L’ancien directeur de la télévision d’Etat sera de nouveau devant la barre pour répondre des faits de détournement des derniers publics.

Le procès d’Amadou Vamoulke, porté à sa douzième audience, va s’ouvrir le 10 août prochain après plusieurs renvois.

Cela va faire un an et demi que cette procédure est pendante devant le Tribunal criminel spécial pour des faits relatifs au détournement de plus de 3 milliards de Francs CFA. D

Dans le détail, il est reproché à l’ancien directeur général de la Crtv d’avoir gonflé les montants de la redevance audiovisuelle estimés à 3,9 milliards de francs Cfa. Il est par ailleurs opposé à l’Etat du Cameroun pour le détournement présumé de 595 millions de francs Cfa. Une somme qui aurait été débloquée par la Crtv pour la mutuelle des personnels de la direction générale des impôts, en exécution du protocole d’accord signé en 2010 entre Gervais Mendo Ze – directeur général de la Crtv de 1988 à 2005 – et Polycarpe Abah Abah, alors directeur général des impôts.

Au sujet des chefs d’accusation retenus contre lui, Amadou Vamoulke a plaidé non coupable. Une position que renchérit Amadou Vamoulke, l’un de ses avocats. Pour elle, le dossier monté contre son client est sans fondement.

Cameroun : Amadou Vamoulké auditionné au Tcs pour une autre affaire

Les conclusions d’un rapport d’audit commandé par l’actuel directeur général de la Crtv aurait relevé des irrégularités sur l’achat des droits de retransmission de certains compétitions de football.

D’après le quotidien Le Jour, Amadou Vamoulké a été auditionné le 03 août dernier au Tribunal criminel spécial (Tcs). Quatre heures durant, l’ancien directeur général de la Cameroon radio television (Crtv) aurait répondu à des questions sur l’achat sans appels d’offre des droits de retransmission de certaines grandes compétitions de football.

L’audition d’Amadou Vamoulké est consécutive aux conclusions du rapport d’audit commandé par Charles Ndongo, l’actuel directeur général de la Crtv, sur la période allant de 2005 à 2016. Il serait reproché à Amadou Vamoulké, d’avoir violé la procédure des marchés publics dans le cadre de l’achat des droits de retransmission sus-évoqués. Aucun montant n’a été révélé. Pour l’heure, il est difficile de dire si ce nouveau dossier motivera l’ouverture d’un autre procès contre Amadou Vamoulké.

Celui-ci est déjà poursuivi devant le Tcs pour un présumé détournement de 3,9 milliards de francs CFA à la Crtv, entreprise qu’il a dirigé de 2005 à 2016. Placé sous mandat de détention provisoire à la prison centrale de Kondengui le 29 juillet 2016, Amadou Vamoulké a assisté à l’ouverture de son procès le 31 juillet dernier. Lors de l’audience, l’ex-DG de la Crtv a plaidé non-coupable pour les faits qui lui sont reprochés. La prochaine audience au Tcs a lieu le 16 août.

 

Cameroun : le procès Vamoulké a été ouvert

L’ancien directeur général de la Crtv plaide non-coupable pour les faits qui lui sont reprochés.

Amadou Vamoulké était devant la barre le lundi 31 juillet 2017. Le Tribunal criminel spécial (Tcs) a enfin ouvert le procès sur l’affaire de l’ancien directeur général de la Crtv (2005-2016), poursuivi pour le détournement de deniers publics. Le tribunal lui reproche d’avoir gonflé les montants de la redevance audiovisuelle estimés à 3,9 milliards de francs CFA.

Le Tcs poursuit par ailleurs Amadou Vamoulké pour un détournement présumé de 595 millions de francs CFA, une somme qui aurait été débloquée par la Crtv pour la mutuelle des personnels de la direction générale des impôts en exécution du protocole d’accord signé en 2010 entre Gervais Mendo Ze- directeur général de la Crtv de 1988 à 2005, actuellement détenu à la prison centrale de Kondengui- et Polycarpe Abah Abah, alors directeur général des impôts –lui aussi détenu à Kondengui. Le paiement de ce protocole avait été suspendu par Amadou Vamoulké en 2006, soit un an après sa nomination.

Ce dernier comparaît lui aussi dans l’affaire opposant l’Etat du Cameroun à Amadou Vamoulké. L’ancien ministre des Finances était présent au TCS lundi. Tous plaident non-coupables face aux chefs d’accusation. Pour sa défense, Amadou Vamoulké affirme qu’il ne pouvait pas manipuler un compte logé au Trésor public.

L’audience a été reportée au 16 août prochain. Le ministère public devra présenter sa liste de témoins.

Amadou Vamoulké est resté sous mandat de détention provisoire pendant plus d’un an. Il a été incarcéré le 29 juillet 2016. Le 28 juin, une ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi a mis un terme à la phase d’instruction judiciaire et renvoyé en jugement  Amadou Vamoulké.