Cameroun: l’ancien port négrier de Bimbia veut sortir de l’oubli

Depuis bientôt six ans, la politologue Lisa Marie Aubrey travaille bénévolement avec un groupe de jeunes chercheurs pour faire la lumière sur l’histoire «longtemps oubliée» de ce port d’esclaves

Le temps d’une pièce théâtrale, les acteurs tentent de reconstituer l’histoire qui a décimé des générations entières. Un matin, un garde s’est présenté devant sa petite case en paille: «Le roi veut te voir.» Comme s’il pressentait un danger, l’homme supplie l’émissaire de lui accorder un peu de temps. «J’arrive, j’arrive», répète-t-il en vain. Il est traîné de force. Son fils, voyant son père ainsi maltraité, le suit en pleurs. «Enfermez-les!», ordonne le roi Kingué. L’homme et son fils sont conduits dans une case de la cour royale puis enchaînés. Sa femme, lasse d’attendre, se rend au palais pour s’enquérir de la situation. Elle aussi est capturée et enfermée.

«Allez me chercher d’autres hommes et femmes», gronde une nouvelle fois le roi de sa voix grave, après une gorgée de vin de palme. De jeunes hommes, «grands, forts et en bonne santé» sont ainsi arrêtés. Ils attendent le «White man» (le Blanc) qui arrive, fusil à l’épaule, et demande à voir ses «Slaves» (esclaves). Il brandit un bracelet en pacotille, appartenant, jure-t-il, au roi de son pays. «Je veux cinq esclaves», exige-t-il en échange. Kingué regarde l’objet avec avidité et appelle son épouse. A la vue du bracelet, la reine sourit et esquisse des pas de danse. L’échange est conclu. Une bouteille de whisky et des bibelots sont aussi troqués contre une dizaine d’hommes.

La scène se déroule en plein air, sur le site enclavé de Bimbia, ancien port d’embarquement des esclaves, dans la forêt du sud-ouest du Cameroun. Ici, comme dans plusieurs endroits de la côte ouest-africaine, des millions de personnes ont été arrachées à leurs terres pour l’Occident dans le cadre du commerce des esclaves.

«De nombreux Camerounais sont surpris de l’existence de Bimbia et du fait que leur pays ait été touché par la traite négrière, explique Dr Lisa Marie Aubrey, qui a suivi avec intérêt la représentation. De nombreuses personnes ont été emmenées contre leur gré, hors de Bimbia.»

Plus de 200 bateaux négriers
Depuis bientôt six ans, cette politologue américaine, enseignante au département des études africaines et africaines-américaines à l’Université d’Arizona aux Etats Unis, travaille bénévolement avec un groupe de jeunes chercheurs pour faire la lumière sur l’histoire «longtemps oubliée» de Bimbia.

Découvert en 1987 et classé au patrimoine national du Cameroun, ce site de «déportation» des esclaves sort de l’anonymat en 2010 à la faveur du lancement du Programme de retour aux origines pour la reconnexion avec l’Afrique (Ancestry Reconnection) soutenu par l’association américaine ARK Jammers. Cette association aide les Africains-américains, après un test ADN effectué par la firme African Ancestry, à retrouver leurs origines africaines.

Lisa Marie Aubrey a fait partie des expéditions de 2010 et 2011. «S’il y avait des descendants d’esclaves, il y avait sûrement un port d’où partaient ces esclaves, se souvient la chercheuse. Je voulais découvrir d’où étaient donc partis leurs ancêtres.» Elle pose des questions et n’obtient pas de réponses satisfaisantes. A la différence de l’île de Gorée au Sénégal, Ouidah au Bénin ou de la Gold Coast, l’actuel Ghana, Bimbia était méconnue. La politologue aux dreadlocks décide alors de prendre les choses en mains. Elle parcourt les archives et multiplie les voyages entre les Etats-Unis et le Cameroun en passant par la Guyane, la Barbade et la Martinique pour affiner ses recherches.

La chercheuse et son équipe de bénévoles bénéficient en 2012 d’une subvention de 76 000 dollars du département d’Etat américain. «Nos recherches nous ont montré que plus de 200 navires ont quitté le Cameroun, assure la chercheuse. Bimbia n’est pas le seul port d’embarcation des esclaves que nous avons trouvé dans le pays. Nous continuons les recherches. De milliers de femmes, hommes et enfants sont partis de ce port vers la Jamaïque, les Etats Unis, au Brésil.»

Selon les premiers résultats de ses travaux, sur les quelque douze millions d’hommes, de femmes et d’enfants exilés aux Amériques entre le XVIe siècle et le XIXe siècle, plus de 10 % seraient partis du port de Bimbia. C’est beaucoup plus que les Africains qui sont partis de l’île de Gorée. Et un peu moins que les deux millions de personnes à avoir emprunté la porte du Non-Retour de Ouidah, au Bénin. Mais ces deux sites jouissent d’une plus grande renommée internationale.

Représentation théâtrale sur le site de Bimbia
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«Bimbia comme Gorée au Sénégal»
A Bimbia, des vestiges témoignent encore du passé tragique : des bouts de chaînes accrochés sur des murs affaissés et au niveau de la mangeoire des esclaves, des écritures marquées sur des pierres, des morceaux de fer et surtout, cette ouverture sur l’océan atlantique, point de départ des bateaux négriers.

Ce samedi, une centaine de jeunes, membres de Yes Africa, une association qui organise des excursions sur les sites historiques du Cameroun, sont en visite à Bimbia. Ils écoutent religieusement l’enseignante. «Vous êtes jeunes et c’est à vous de faire connaître votre histoire», leur lance Lisa Marie Aubrey.

8 000 Africains-américains, à l’instar du réalisateur Spike Lee, le producteur de musique Quincy Jones ou l’ex-secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, auraient réussi à identifier leurs origines camerounaises grâce à des recherches ADN. Dr Lisa Marie Aubrey, elle, attend toujours de savoir. Quel que soit le résultat, qu’elle ait des racines camerounaises ou pas, elle a un rêve: faire de Bimbia, un lieu de pèlerinage et d’histoire enseignée dans les écoles, accueillant des milliers de touristes par an, à l’exemple de l’île de Gorée où se sont rendus de prestigieux visiteurs tels que Barack Obama, le premier président noir des Etats-Unis.

Hormis le manque de financement nécessaire aux recherches et à la conservation, Lisa Marie Aubrey est consciente de l’accès très difficile au site. De la ville balnéaire de Limbé, il faut parcourir pendant une heure une piste en terre, boueuse en saison de pluie, afin d’accéder à ce village perdu en pleine forêt. «Le manque de route est un vrai problème, reconnaît Mbimbia Edimo, guide touristique. Le ministère des Arts et de la Culture essaie de trouver une solution. Nous recevons entre 200 et 2 000 touristes par an. Je pense que Bimbia peut avoir la même envergure que Gorée si on y met les moyens.»

Pour Martin-Olivier Nguiamba, président de «Yes Africa», faire connaître Bimbia est «une vraie réflexion sur la mémoire, le nationalisme et les questions de développement». Son rêve, comme celui de nombreux Camerounais, est de voir l’ancien port d’embarquement des esclaves classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Des vestiges de l’ancien port négrier de Bimbia
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Ouvrir le grand débat sur l’esclavage au Cameroun

Par Prince Kum’a Ndumbe III

L’exposition «Routes de l’esclavage – Résistances et héros africains en Afrique, en Europe et aux Amériques» organisée par l’UNESCO et la Fondation AfricAvenir International à la Galérie d’Arts Contemporain de Yaoundé (Centrale de lecture publique, face Ministère de la fonction Publique) a servi pendant dix jours de lieu d’émerveillement, d’étonnement, de douleur cachée et d’incompréhension avant de fermer ses portes le 15 juin dernier.

1.- Questions des visiteurs
« Pourquoi ne savions-nous pas tout cela ? », « Pourquoi n’avons-nous jamais appris tout ceci à l’école ? » « Pourquoi ne parle-t-on pas de cet esclavage s’il a duré jusqu’à quatre siècles chez nous ? » « Les gens ont-ils été vendus ou pris en captivité ? » « Qui a vendu qui et quand ? » « Quelles sont les guerres qui ont éclaté à cause de cette histoire ? » « Comment nos systèmes de défense militaire se sont-ils écroulés face à l’agression ? » « Où sont partis nos frères et s urs ? » « Qui a dit non au prix de sa vie ? » « Quand nos cinéastes camerounais feront-ils des films sur cette époque ? » « Pourquoi ne pas organiser de concours de jeunes auteurs sur l’esclavage chez nous ? » « Pourquoi ne pas organiser un festival qui irait de région en région avec films, danses, musique, livres, expositions sur l’esclavage chez nous et ses conséquences durables ? »

Tant de questions posées par les visiteurs de l’exposition ces jours-ci à la Galerie d’Arts Contemporain de Yaoundé. Nous ne faisons que les reproduire et les transmettre. Le 27 mars dernier à New York, par le biais de sa ministre des Arts et de la Culture Ama Tutu Muna, le Cameroun exprimait le v u de faire inscrire Bimbia, port d’où sont partis 12 bateaux d’esclaves sur la liste du Patrimoine mondial. Nous connaissions bien Bimbia, mais qui chez nous, avant 2010 faisait un lien entre ce port oublié, entrelacé de lianes de la forêt et la traite négrière transatlantique ? Il a fallu que Ark Jammers emmène pour la deuxième fois une centaine d’Africains Américains avec des Brésiliens au Cameroun fin 2011 et que dans cette délégation le professeur Lisa Aubrey de l’Université d’Arizona insiste sur la visite du port de Bimbia pour que la forêt soit dégagée et que les Camerounais découvrent à la télévision un lieu majeur de départ d’esclaves chez nous. Pourquoi tant d’amnésie et d’inculture sur son propre territoire, sur son propre passé ? Pourquoi nos chercheurs de la mère des universités, l’Université de Yaoundé I, pourquoi les départements d’histoire ou d’économie des universités de Douala ou de Buea, ces hauts lieux d’embarquement des esclaves n’ont-ils pas brillé par leurs publications sur cette période lugubre de notre histoire ?

2.- Bimbia, mémoire ressuscitée ?
Aujourd’hui, tout le monde parle de Bimbia – heureusement et enfin ! – parce que des Africains Américains sont venus indiquer du doigt cette plaie béante que nous avions couverte de forêt tropicale, oubliant nous-mêmes, au fil des siècles, ce qui s’y était passé, y vivant avec une mémoire systématiquement effacée. Moi, Kum’a Ndumbe III, fils de Ndumbe III, lui-même né de Sarah Muni, fille de Mbimbe, fils de Makaka, fils de Bile (King William), fils de Losenge, fille venue en mariage comme 20è épouse chez Lock Priso (Kum’a Mbape) à Hickory Town (Bonabéri) en 1876, oui moi, chercheur, historien et professeur d’université de rang magistral, je ne savais vraiment rien de concret de ce rôle de Bimbia, village de ma grand-mère. Je n’ai rien appris à l’école de tout ceci, je savais seulement que dans le langage de chez nous, on parlait des « bakom », des esclaves, à l’intérieur de nos sociétés duala et sawa et pour parler d’autres peuples de l’intérieur. Mon énergie et mes recherches pour découvrir la vérité et restituer la mémoire de notre peuple se sont toujours orientés ailleurs, pour se concentrer sur les relations plus récentes, coloniales et néo-coloniales de l’Europe avec le continent africain. Si moi, enfant du terroir et chercheur émérite, je suis resté ignorant sur Bimbia comme lieu d’embarquement d’esclaves, question essentielle pour mon pays, comment s’étonner que le citoyen moyen camerounais vive sans le moindre soupçon de la tragédie humaine, économique, politique, militaire, culturelle et spirituelle qui a déstructuré de manière durable nos peuples pendant plus de quatre cents ans ?

Le 3 janvier 2012, lors du rituel célébré par les gardiens de nos traditions, j’ai en ma qualité de Prince Bele Bele et de petit-fils du roi de Bimbia, emmené Lisa Aubrey comme représentante de sa délégation dans les eaux de Bimbia, et les caméras ont pu fixer pour les générations futures le déroulement émouvant du dialogue de pardon et de purification avec nos ancêtres. Ceux qui étaient là ne vont jamais oublier. Le lendemain 4 janvier, toute la délégation avec une centaine de personnes s’est arrêtée à ma résidence à Bonabéri, et j’ai promis que ce débat sur l’esclavage sera ouvert au Cameroun. Les grands ports d’exportation sont toujours à Douala appelée à l’époque Cameroons, avec les ports de Deido, Akwa et Hickory Town (Bonabéri), Victoria (Limbe), Bimbia et les ports d’îles environnantes (Nicol Islands, Kombo’a mukoko, etc.). Après le commerce transatlantique des esclaves, ce fut le commerce avec les produits coloniaux, aujourd’hui, plus de 95% du commerce import-export camerounais et des pays enclavés comme le Tchad ou la Centrafrique se passe toujours au même endroit, c’est-à-dire au port de Douala, connue à l’époque de l’esclavage sous le nom de Cameroons Town, avec le fleuve Wouri appelé alors Cameroons River.

3.- Cameroons Town, Cameroons River : incontournables
Si notre attention a été retenue pour ce qui s’est passé à Bimbia, nous ne devons pas perdre de vue que c’est à Douala et sur le fleuve Wouri que se passait l’essentiel du commerce des esclaves. Où sont les vestiges ? Aussi ensevelies dans le sable, immergés dans les eaux du fleuve ou couverts par la forêt tropicale ? Pourquoi ne révèle-t-on pas au public les forts et bagnes utilisés pendant l’esclavage et la colonisation à l’entrée fluviale du Wouri, vers l’Océan Atlantique ? Nous interpellons ici la marine nationale camerounaise, qui dispose de moyens pour rendre ces lieux visibles et accessibles, pour qu’enfin notre travail de mémoire prenne une dimension scientifique et nationale. A Dakar aussi, vous devez prendre le bateau pour accéder à l’Ile de Gorée. Au Cameroun aussi, il faudra bien prendre le bateau pour découvrir ces hauts lieux de départ des esclaves vers l’Océan Atlantique, restés jusqu’ici cachés. Mais pour que la marine nationale agisse, il faudra bien une décision politique en haut lieu. Elle est nécessaire et devenue urgente. Aller donc au-delà de Bimbia que nos compatriotes Américains ont pointé du doigt, et découvrir l’atrocité des lieux à l’entrée atlantique de Douala pour saisir l’immensité de la tragédie qui a endeuillé nos peuples pendant plus de quatre siècles, avec des conséquences durables dramatiques. Mais aussi et surtout pour répondre à cette interrogation : quelles sont les leçons à tirer pour nous Africains d’aujourd’hui ? Si après la déstructuration et le dépeuplement de nos sociétés par l’esclavage nous n’étions plus que 133 millions d’Africains en 1900, donc 16 ans après le partage de l’Afrique entre Européens, en 2050, nous compterons 2,4 milliards d’âmes vivant sur le continent africain. Que faudra-t-il faire dès aujourd’hui pour que nous ne soyons plus dépossédés de nous-mêmes et de nos biens grâce à l’agression des autres et la complicité de certains des nôtres qui ne perçoivent que leurs petits intérêts immédiats ? Comment faudra-t-il éduquer notre jeunesse et nos populations pour ne plus tomber dans les mêmes pièges qu’il y a cinq cent ans ?

4.- Cameroun : épicentre de l’esclavage ? Les chercheurs américains s’affrontent
Mais un débat vient de naître aux Etats-Unis : le Cameroun, par les tests ADN, semble occuper une place de choix et non pas une place secondaire dans la traite transatlantique. Faux, disent les chercheurs autour de « Slavevoyages » qui par leur site www.slavevoyages.org, ont identifié chaque bateau qui a transporté ces esclaves, donnant le nom du capitaine, du port africain d’embarquement jusqu’au port de débarquement en Amérique, donnant le nombre de personnes embarquées au début, leurs noms et le nombre de ceux débarqués aux ports de destination. Quelle est la réaction des chercheurs camerounais ? Ils doivent se mettre au travail et nous apporter leurs réponses. Le site Slavevoyages.org nous donne des chiffres précis : ont embarqué de Bimbia 2393 esclaves, de Douala 30.286 et du fleuve Wouri 10.244 entre 1514 et 1866. C’est peu, par rapport à plusieurs pays de l’Afrique centrale et de l’ouest. Alors, comment les tests ADN attribuent-ils tant d’Africains – Américains au Cameroun ? De nos chercheurs, nous attendons des réponses urgentes et précises.

Aujourd’hui, nous sommes étonnés ou fiers d’apprendre que des Africains Américains comme Quincy Jones, Ophrah Winfrey, Condoleezza Rice , Chris Tucker, Chris williams, Sheryl Lee Ralph, Monica Kaufmann, Michael Hancock, maire de Denver se réclament ouvertement de leurs origines camerounaises, que des Brésiliens comme la chorégraphe Regina Ribeiro, s’appuient sur des ancêtres Tikar. Que dire de Pouchkine, père de la littérature russe avec son père, le Général Hannibal, originaires du Logone au Nord Cameroun ? Que penser de la mère du Président Barack Obama, Stanley Ann Dunham, que tout le monde tenait pour blanche, mais dont les origines ancestrales de l’arrière-grand-père Bunch viennent d’être établies par les tests ADN en la localisant dans la région du Cameroun ?

5.- Les descendants camerounais réclament le passeport camerounais
Certains de ces citoyens de la diaspora réclament aujourd’hui au gouvernement camerounais la nationalité avec un passeport camerounais. Sommes-nous prêts à répondre à ces sollicitations quand le travail de base de mémoire a à peine été entamé ? Quel est le rôle du gouvernement, des autorités traditionnelles, des populations, mais surtout de la jeunesse camerounaise d’aujourd’hui? Ce n’est que dans une concertation d’ensemble entre la Présidence de la République, les ministères de la Culture, de la Recherche scientifique, de l’Enseignement supérieur, des Relations Extérieures, du Tourisme, de l’Economie, et d’autres structures concernées que le travail de fond pourrait être entrepris avec succès. Les structures traditionnelles, comme un peu amorcé dans le programme de la route des Chefferies avec des cases patrimoniales comme à Bamendjinda devraient se concerter de manière structurée et travailler en étroite collaboration avec les chercheurs et les universités.

La question de l’esclavage ne relève pas seulement du passé. Comme nous le constatons, le mouvement de la reconnexion avec le continent africain ne concerne pas seulement la diaspora qui est déjà représentée auprès de l’Union Africaine, nos jeunes Etats africains sont interpellés dans un contexte international qui ne leur laisse pas beaucoup de temps. Que l’exposition de Yaoundé « Routes de l’esclavage – Résistances et héros africains en Afrique, en Europe et aux Amériques » contribue un peu à nous réveiller pour que le travail de fond commence. Courage et persévérance à tous ceux qui vont s’y atteler !

Prince Kum’a Ndumbe III
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