Auteur de deux buts et une passe décisive lors de la victoire 3-1 de Brentford contre Tottenham samedi, Bryan Mbeumo est revenu sur sa prestation.
Tout avait pourtant bien commencé pour les Spurs, qui ont ouvert le score précocement grâce à une combinaison sur coup franc (1-0, 8e). Dejan Kulusevski a fait mine de s’élancer pour frapper du gauche et a joué de la semelle vers l’arrière pour Harry Kane, positionné à vingt-cinq mètres plein axe et qui a ouvert le score du droit dans la lucarne !
Mais Tottenham a confirmé son délitement après la pause en se faisant égaliser puis dépasser au score en douze minutes, chaque fois avec un but de l’ancien Troyen Bryan Mbeumo. L’attaquant de Brentford, servi par Yoane Wissa, a d’abord trouvé le petit filet opposé du gauche (1-1, 50e), avant de concrétiser un excellent ballon en profondeur d’une nouvelle frappe du gauche au sol dans le petit filet opposé (1-2, 62e).
Prépondérant, Mbeumo a décalé en fin de match Wissa (1-3, 88e), qui a un peu plus enfoncé l’équipe londonienne, septième de Premier League en attendant les autres matches de la 37ème et avant dernier journée.
« Je ne pouvais pas espérer mieux. C’est un résultat important. Après une première mi-temps un peu bâclée, tout le monde a élevé son niveau. C’est pune victoire fantastique », a commenté Bryan Mbeumo (9 buts et 7 passes en Premier League). Auteur d’un doublé et une passe décisive, l’attaquant camerounais est content de voir que les efforts fournis à l’entraînement payent lors des matchs.
Metteur en scène et comédien, l’auteur organise au Cameroun une biennale d’écriture intitulée Contextheatral. Un texte grâce auquel il est lauréat 2016 du prix «Inédits d’Afrique et Outremer»
Une vie après la guerre. L’auteur camerounais Edouard Elvis Bvouma présente au Festival d’Avignon À la guerre comme à la Gameboy. La lecture, interprétée par Samuel Padula, a lieu samedi 16 juillet dans le cadre du cycle « Ça va, ça va le monde ! », organisé par RFI, jusqu’au 20 juillet dans le jardin de la rue Mons. Entrée libre.
À la guerre comme à la Gameboy : le Caporal Boy Killer se réveille et apprend par la radio que la guerre est finie. Tous ses partenaires de combat ont déserté le camp dans la nuit ; il ne reste que lui, sa kalach’ et la jeune fille étalée dans les herbes. Pour la décider à le suivre, il lui raconte sa vie, cette vie qui pour lui n’est que jeu vidéo ou jeu tout court, où chacun est un personnage de film ou de BD.
Au fil du discours de cet enfant prolixe qui parle comme il tire, on comprend comment l’enfant qui, quelques années auparavant, dévorait des bandes dessinées à longueur de journées dans une petite famille paisible, a mué en redoutable « Révolo ».
Auteur, metteur en scène et comédien, Edouard Elvis Bvouma est né à Kribi au Cameroun. Ses textes ont été créés au Cameroun et en Afrique et il a fait de nombreuses résidences en France, notamment au Tarmac à Paris. Parmi ses différents textes : Black-Neige et les sept nègres, Petit à petit l’oiseau perd son nid, Le Deal des Leaders, L’abominable homme des rêves, ou encore un roman L’épreuve par neuf.
Co-fondateur de la compagnie Zouria Théâtre, il organise au Cameroun une biennale d’écriture intitulée Contextheatral (Chantier contemporain du texte théâtral). Il est lauréat 2016 du prix « Inédits d’Afrique et Outremer » avec ce texte.
Edouard Elvis Bvouma à l’honneur le 16 juillet 2016 à Avignon avec son texte «À la guerre comme à la Gameboy».Droits réservés)/n
La société de droit d’auteur a pris cette décision lors de son dernier conseil d’administration qui s’est tenu à Kribi ce Week end
Roméo Dika ne fait plus partie du conseil d’administration de la Société Civile Camerounaise de l’Art Musical. Il a été radié le week-end du conseil d’administration de la société de Droits d’auteurs pour non justification de moyens mis à sa disposition. Selon le communiqué final des travaux, il est reproché à l’artiste l’absence de tout rapport technique et de toutes justifications de l’utilisation des moyens financiers affectés à leur exécution sur les missions confiées. Il s’agit en effet d’une somme de 44 millions de franc qu’il aurait reçu sur un an sans pouvoir expliquer ce à quoi cet argent a servi. L’artiste est également suspendu pour deux ans comme membre de la SOCAM pour faute lourde.
13 administrateurs sur 15 ont pris la décision de radier Roméo Dika. Ils ont également demandé l’ouverture de poursuites judiciaires à son encontre. Sa radiation est la conclusion logique d’un processus entamé par une interpellation du PCA que je suis et des autres membres du Conseil à son endroit. Sans succès. Il a également été sommé par voie d’huissier, affirme Odile Ngaska, présidente du Conseil d’administration de la SOCAM. Les autres administrateurs ont présenté leurs rapports. Il est le seul qui n’a pas pu s’expliquer, précise-t-elle.
Au cours de cette 16e édition du conseil d’administration de la SOCAM, le budget de l’exercice 2013 a été adopté. Il est évalué à prêt d’un milliard de franc. Il servira à restructurer la société, à lutter contre la piraterie, à élargir l’assiette de perception et à régler la question des téléchargements des opérateurs de téléphonie mobile. Les administrateurs se sont aussi prononcés, sur la levée des sanctions prises à l’encontre de certains artistes lors de la session de mars 2012.
L’artiste camerounaise a signé les dessins et le scénario de la BD consacrée au footballeur. Elle nous raconte cette aventure… Et sa suite!
Les éditions Dagan ont édité une BD consacrée au footballeur Samuel Eto’o, vous signez les dessins et le scénario. Comment est née l’idée de cette bande dessinée?
Samuel Eto’o est en fin de carrière, il a 32 ans cette année donc c’était intéressant qu’il raconte lui-même son parcours tant qu’il est encore actif. On attend toujours de rendre des hommages posthumes. Tant qu’il est jeune et qu’il a encore la mémoire de tout ses débuts ça paraissait une bonne idée de se raconter. C’était une envie de s’adresser à la jeunesse et de raconter sa propre histoire parce que beaucoup de choses se disent sur lui par tout le monde mais il estimait que les gens ne savent pas vraiment qui il est. Donc il fallait qu’il se raconte lui-même et surtout qui est Samuel Eto’o en dehors d’un stade.
Pourquoi avoir choisi la BD?
Parce que c’est un moyen par excellence pour parler aux jeunes, aux enfants particulièrement.
Comment est ce que vous avez travaillez avec lui ? Racontez nous comment ça s’est passé
J’ai recueilli son récit avec un enregistreur et j’ai pris des notes aussi. Donc je l’ai laissé raconter comme il voulait pèle mêle parce que quelqu’un qui se raconte ne respecte pas forcément la chronologie mais par la suite j’avais préparé des questions pour vraiment préciser chronologiquement certains points et aussi avant de le rencontrer j’avais essayé de me documenter par rapport aux informations publiques qu’il y a sur lui. Ensuite j’ai fais un scénario, et puis après l’écriture du scénario j’ai fais un découpage pour faire les dialogues, les textes et le nombre de pages.
Vous échangiez régulièrement?
J’ai passé trois jours en Autriche avec lui pour recueillir le récit, j’ai pris un maximum d’informations sachant qu’il n’est pas très disponible pour que je puisse le voir à tout moment ou lui parler par téléphone. Pour l’instant j’ai assez de matière pour ne pas avoir besoin d’avoir un nouvel entretien avec lui mais s’il y a des choses à préciser c’est essentiellement par e-mail.
Vous pouvez nous faire un résumé du premier tome?
C’est son enfance, vraiment les débuts, la cellule familiale, comment il commence à jouer dans la rue, les inter-quartiers, comment il arrive à convaincre ses parents parce que ses parents étaient totalement opposés à ce qu’il joue au football. Donc il était régulièrement puni parce que parfois il s’échappait de l’école pour aller jouer, pour aller s’entraîner au football donc ce n’était pas facile avec ses parents. Le premier volume s’arrête à l’âge de 12 ans quand il part en France pour la première fois et comment il revient au Cameroun finalement parce que ça ne marche pas comme il le souhaite. C’est lui qui décide de rentrer alors que tout le monde est contre cette décision là. Lui-même considère jusqu’aujourd’hui que c’était la plus mauvaise décision de sa vie, d’avoir refusé de rester en France pour tenter de trouver un club. Il était venu faire un stage en France à Avignon avec l’équipe des brasseries qu’il avait intégré et il s’était échappé pendant que les autres sont repartis au Cameroun, sans son passeport.
Est-ce que vous avez commencé à travailler sur les autres tomes?
Oui bien sûr. Le prochain sort en juin 2013 et il raconte comment il devient un lion junior après un bref passage chez les cadets alors qu’il n’a pas du tout l’âge mais a vraiment un niveau très élevé. A 12 ans, il joue avec des gens qui ont 20 ans. C’est vraiment un prodige du football, il a reçu un don de Dieu qu’il a su fructifier. Ce que la BD veut vraiment transmettre, c’est la valeur du travail, le message que pour arriver à quelque chose, quelque soit le talent qu’on a, il faut travailler. Il y a beaucoup de travail, beaucoup de sacrifices pour en arriver là. Ça fait plus de 15 ans qu’il se maintient au top niveau du football ce qui n’est pas donné à tout le monde ; et c’est parce qu’il travaille énormément. Il consacre toute sa vie à son sport. Dans ce tome on voit aussi comment il change de centre parce qu’il était aux brasseries puis il va à Kadji Sport Académie. Ensuite il intègre les lionceaux puis il va à la CAN junior qui se déroule en Côte d’Ivoire et c’est là où il rencontre son destin parce qu’il y a un sélectionneur espagnol qui est venu là-bas pour détecter des talents et c’est comme ça qu’il est remarqué et qu’il part en Espagne. Ça c’est le deuxième tome. Il y aura 9 tomes parce que c’est son numéro fétiche le dossard de son maillot.
Joëlle Esso et Eto’o Fils lors du lancement de la BD à DoualaJean Pierre Esso, Okabol.com)/n
Le lancement aura lieu en fin du mois de Janvier en Île de France, quelles sont les articulations?
Il y a une conférence de presse prévue au Concorde la Fayette à Paris, des dédicaces au centre commercial Vélizy 2, et le lancement officiel aura lieu lors du festival de la bande dessinée. Ce sera le 31 janvier à Angoulême, ce festival, l’un des plus grands au monde, fête ses 40 ans cette année.
Qu’est ce qui a justifié son choix de se faire éditer chez Dagan?
Ça peut surprendre mais quand on étudie un peu le personnage c’est quelqu’un qui a un esprit panafricain et il a toujours voulu travailler avec les gens qui sont professionnels et sérieux. Il n’y a peut être pas beaucoup de maisons d’éditions africaines qui remplissent ces critères. C’est donc le savoir-faire de Dagan Editions qui a motivé son choix.
C’est la première fois que vous travaillez avec lui?
Oui tout à fait !
Comment vous l’avez trouvé sur un plan personnel?
Il est aussi normal que vous et moi, c’est quelqu’un que j’ai trouvé simple, abordable et c’est agréable de travailler avec lui. Il a une idée claire de ce qu’il veut, il ne perd pas de vue son objectif, il reste concentré. C’est agréable de travailler avec quelqu’un qui est professionnel. C’est quelqu’un que j’ai personnellement apprécié. Je pense que c’est même logique, je ne m’attendais pas à autre chose parce que déjà c’est quelqu’un qui est habitué à tendre la main aux autres à travers sa fondation Samuel Eto’o.
C’est quoi votre activité en ce moment au-delà de la BD?
Je fais de la musique, mais pour l’instant la BD me prend beaucoup de temps donc ça ne me laisse pas de loisirs de faire autre chose.
Comment va le Petit Joss?
Bien. D’ailleurs ce projet Eto’o relance les commandes du Petit Joss. Je suppose que les gens qui ne me connaissent pas ont envie de savoir ce que j’ai fais d’autre avant.
Tel est l’objectif affiché de cet auteur, à travers son sixième ouvrage qui vient de paraitre aux éditions Cauris d’Or
Votre livre retrace la vie de 50 personnes que vous appelez les «Hommes de l’indépendance du Cameroun» pourquoi ce thème?
La célébration des cinquantenaires de l’Indépendance et de la Réunification est une occasion exceptionnelle pour ouvrir le débat sur une période qui a frustré beaucoup de Camerounais dont moi-même. En effet, 1950-1970 est une période déterminante de l’histoire du Cameroun, mais paradoxalement la plus mal connue. Notre histoire nationale est enseignée de façon parcellaire, et certaines figures qui ont marqué l’époque sont passées aux oubliettes, alors qu’elles méritaient d’être portées au panthéon ou vouées aux gémonies, cela dépend, mais toujours présentes pour nous rappeler en permanence le danger de prendre certains chemins. C’est pour cela que je me suis aussi bien intéressé à ceux qui ont uvré pour que le Cameroun devienne indépendant qu’à ceux qui freinant des quatre fers, ne le souhaitaient pas. Des indépendantistes tels que Ruben Um Nyobé, Félix Moumié ou Kingué Abel cohabitent avec des personnalités comme André-Marie Mbida, Charles Okala ou Douala Manga Bell qui défendaient l’intégration dans l’Union française auprès des Nations unies.
Combien de temps vous a-t-il fallu pour réaliser cet ouvrage, partant de la collecte des données jusqu’à la publication?
C’est un projet sur lequel je travaille depuis des lustres. Restituer même partiellement la mémoire de mon pays m’a toujours hanté, parce que j’ai grandi dans une grande frustration; celle de ne pas savoir qui je suis véritablement. J’ai toujours compris que l’histoire de mon pays qu’on nous enseignait à l’école comportait d’énormes blancs. Il fallait un jour les combler. D’abord pour moi-même et ceux de ma génération, mais surtout pour que ceux qui viennent après ne souffrent des mêmes frustrations. J’ai compris qu’il était important de faire quelque chose: Participer, mais sans chercher à l’influencer, simplement essayer de présenter une époque de notre histoire comme elle a été vécue. Ce travail ouvre la voie à toutes sortes de critiques, c’est vrai, mais vous savez, en matière d’histoire il est difficile d’être totalement objectif. Déjà pour ne retenir que 56 visages sur tous les hommes et femmes politiques qui ont meublé cette riche époque, il a fallu que je fasse un choix subjectif. Mais j’estime que le choix fait est assez représentatif de cette époque.
Vous avez fait le choix d’illustrer le livre par des toiles plus que par des photos, pourquoi?
J’ai fait ce choix parce que je pensais que le coup de pinceau des artistes redonnerait vie à ces personnalités, en tout cas plus que la pâleur historique de vieilles photos que j’ai trouvées ici et là. C’est un choix artistique, d’autant plus réussi que ceux qui ont réalisé ces illustrations ont fait preuve d’une certaine liberté d’esprit. Au final, les visages ont perdu la neutralité de la photographie posée, et se rapprochent de l’idée que se fait la mémoire collective de tel ou tel personnage. C’était l’objectif poursuivi.
Richard Keuko, auteurJournalducameroun.com)/n
Qu’est ce qui selon vous peut expliquer le fait que l’on ne mette pas un accent particulier sur l’enseignement de l’histoire de notre pays à l’école?
En dehors du fait que c’est l’histoire du vainqueur ou l’histoire vu selon le vainqueur qui s’enseigne généralement dans les écoles, il me semble que les blessures et les rancoeurs accumulées à l’époque étaient si vives qu’il paraissait difficile de l’aborder sans que ne ressurgissent les démons du passé. Or il fallait construire l’unité nationale, taire au moins provisoirement les récriminations des uns et des autres, rassurer ceux qui partaient de ce que leurs intérêts seraient toujours protégés. Or je pense qu’aujourd’hui, il est de nouveau possible de parler.
Avez-vous le sentiment que le sujet préoccupe tant que cela les décideurs que de redonner de la valeur à ces hommes de l’indépendance?
Le message à la Nation du chef de l’Etat à la fin d’année 2009 était assez clair là-dessus. Il y était question de ceux qui se sont battus pour l’indépendance de ce pays, des gens qui méritent de la considération. A mon avis, ce discours met un terme à la polémique qui a cours au Cameroun depuis l’indépendance et qui nous empêchait de lever le voile sur ce pan de notre histoire, parce qu’on ne savait pas si on avait le droit de parler d’untel ou d’untel sans être mal vu. Aujourd’hui, les langues et les esprits doivent se libérer.
S’il fallait refaire le livre ou alors écrire un deuxième volume quelles personnalités choisiriez-vous et pourquoi?
Si c’était à refaire, je referais pareil. J’éviterais bien entendu quelques coquilles qui se sont malencontreusement glissées dans le travail, par exemple les dates de décès de Félix Moumié et de Ndeh Ntumazah (Ndr, 1960 et 2010, au lieu de 1959 et 2009). Si je devais faire un autre tome, je remonterais plus loin dans le passé. L’entre-deux-guerres est historiquement parlant fort intéressant aussi, avec le Traité de Versailles, la crise de 1929 et leurs conséquences sur le Cameroun. A cette époque aussi, il y avait des nationalistes et des collabos, qui ont eu des descendants, etc. Mais tout est brouillé, à cause du grand mensonge qui a corrompu la mémoire collective. Intéressant…
Où et à combien peut-on avoir le livre?
Le livre se trouve dans toutes les bonnes librairies. Il coûte 10 000 Fcfa.
Cinquante six visages au total camerounais et étrangers se côtoient dans cette galerie de portraits Journalducameroun.com)/n
Le livre peint les travers d’une société dans laquelle les citoyens ont écarté la norme et normalisé l’écart
La scène se déroule principalement à Petit-Ville avec son lot de folklore : des hommes politiques éternels, une police tracassière avec de grands soldats fortement basanés aux visages striés de balafres qui rappellent l’ethnie Sara du Nord Cameroun. Devenue bête-noire des habitants de Petit-Ville, cette police cogne sans frein les honnêtes citoyens avant de leur poser la moindre question. Les vieilles factoreries coloniales surprises dans leur délabrement par le tourbillon des indépendances tout comme leurs propriétaires avec des noms pour le moins interpellateurs comme Kléopas, Exploidopoulos, Profitapoulos, Rançonnamidès ou encore Kleptomanias font aussi parti du folklore de Petit-Ville.
Hormis Petit-Ville, les scènes se déroulent aussi dans des endroits dont les noms sont plus proches de la réalité que de la fiction. On a par exemple des noms tels que Bidjoka, Ndibi, Bafou (dont les habitants ne payent jamais leurs impôts) ou encore la Briqueterie et Ongola qui rappellent la capitale politique camerounaise. Une capitale presque coupée de l’inter land du fait de la piètre qualité des voies de communication. A titre d’illustration, un insolite voyageur qui enfourche son vélo à partir de Petit-Ville arrive souvent à Ongola bien avant les cars de transport grotesques dans lesquels « on cale ses fesses contre celles du voisin ». Mais qu’à cela ne tienne, la horde de citadins de Petit-Ville se saigne toujours pour avoir droit à un espace où caser son postérieur ou ses deux pieds dans ces taxi brousse qui ont l’habitude de transporter « des cargaisons de nègres ».
Désormais affranchi par l’indépendance, le petit peuple de Petit-Ville finit par réaliser que les espoirs qu’il avait engraissés s’étaient crevés comme une vessie de chèvre au soleil. Pour ces habitants de Petit-Ville, la vie n’est réduite qu’à une succession de plats de garis salis par la poussière du voisin, le tout arrosé du bon arki de chez nous ou du kpata, l’essentiel étant de savoir toujours débusquer la termitière parmi les tas de caca. Car dit-on souvent, l’homme du pays de nos ancêtres est comme le sisongho : ni l’incendie, ni le soleil ne peut en décliner toute la génération et il y en aura toujours jusqu’à la fin des temps.
Lorsque les bons de caisse ou les virements arrivaient enfin à Petit-Ville surtout aux approches des vingt cinq du mois, on pouvait voir déferler la horde de courtisanes, qui pour percevoir le bon de fesses, qui pour percevoir l’impayé du plat de couscous ou encore le dérisoire cadeau d’anniversaire. C’était aussi là, une manière pour le petit peuple de Petit-Ville de survivre en faisant le tour des services administratifs. Et l’auteur de dire que L’indépendance nous a apporté la colonisation tout comme la colonisation jadis nous apporta l’indépendance. Finalement, notre assemblée est devenue une meute de loups affamés de pouvoir et d’argent, quand ce n’est pas une cohorte de moutons approuvant à l’avance ce que dit l’exécutif.
Heureusement ou malheureusement, les sand sand boys qui sont des jeunes à la recherche de leur pitance se sont érigés en avant-garde dans le combat qui devrait permettre la destruction des privilèges exorbitants que se sont octroyés les administrateurs des indépendances, ces sorciers qui tiennent le crayon long. Face à cette injustice sociale et à toutes ces inégalités, les sand sand boys sont devenus une véritable terreur pour ces nouveaux riches, ces leaders qui n’ont pour seul souci que de virer toujours plus de fonds publics dans leurs comptes secrets en Occident, jusqu’au jour où le Putsch intervient pour mettre un terme à cette situation. C’est le renversement de la situation. Les jeunes deviennent des sortes de professeurs de politique parce qu’ils tiennent eux aussi le crayon long. Ils sont devenus les nouveaux sorciers, ceux qui ont le book dans la tête.
L’ouvrage intitulé Le chaudron des sorciers qui tiennent le crayon long est un roman à caractère satirique de 221 pages paru aux Presses de l’Université Catholique d’Afrique Centrale à Yaoundé en Août 2010. Il compte sept actes que sont Le Putsh, Père inconnu, Sand Sand boys, La disparition, Les tractations, L’assassinat et la visite.
Le président de la Cmc prend part à Abidjan, à l’assemblée générale de la CISAC les 28 et 29 juillet 2010
Ce sera sans doute l’occasion de vivre le prochain épisode du feuilleton CMC – SOCAM, alors que la capitale ivoirienne accueillera les 28 et 29 juillet toutes les sociétés africaines du droit d’auteurs. En effet une cinquantaine de pays, en majorité d’Afrique vont séjourner pendant ces deux jours à Abidjan, dans le cadre de l’Assemblée générale annuelle du Comité africain de la confédération internationale des sociétés d’auteurs compositeurs (CISAC). Le choix d’Abidjan avait été fait lors de l’assemblée générale de cette « FIFA du droit d’auteur » comme l’appelle l’un de ses membres, tenue en juin dernier à Bilbao.
CMC ou SOCAM?
Ce membre c’est bien Sam Mbende, le président de la Cameroon Music Cooporation (CMC). Jusqu’en 2008, date du retrait de son agrément par l’actuel ministre de la culture Ama Tutu Muna, c’est cette structure qui était officiellement chargée de gérer les droits d’auteurs au Cameroun. Depuis lors, la Société Civile Camerounaise de l’Art Musical (SOCAM) a été mise sur pied, créant une grande confusion chez les artistes musiciens et une guerre sans précédent entre les deux structures. Par une décision de justice, la CMC a été réhabilitée dans ses droits et à ce jour la réalité est toute propre au Cameroun, c’est le seul pays au monde ayant deux structures chargées du droit d’auteur en matière de musique. Au point où l’on se demande qui de la CMC ou de la SOCAM parlera au nom du Cameroun à ce rendez-vous mondial. Quoi qu’il en soit, Sam Mbende entend bien le faire, puisqu’il se trouve depuis ce vendredi 23 juillet à Abidjan pour l’occasion et que c’est le CMC qui est affilié à la Cisac fait-il savoir. De retour, il fera le point avec son équipe avant de voir ce qu’il y a lieu de faire pour « sauver les droits des artistes musiciens camerounais » affirme t-il, lui qui est « toujours resté serein dans cette affaire, car je fais confiance à la justice de mon pays ».
Cette situation n’a sans cesse préoccupé les observateurs internationaux, qui s’interrogent sur l’origine de cette mésentente au Cameroun, un pays pourtant foisonnant d’artistes. A noter que le rendez-vous d’Abidjan est placé sous la conduite du bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA) qui de pied ferme attend ses hôtes, à en croire son directeur général Bertin Michel Baroan. Ce dernier reconnaît également que quand on travaille dans la paix, on plus de chance de s’en sortir. C’est le cas par exemple du Bureau Burkinabé du droit d’auteur qui a été élu en juin dernier au bureau exécutif mondial du CISAC. Des cas qui devraient servir d’exemples au pays de Manu Dibango.
La CISAC uvre pour la reconnaissance et la protection des créateurs à travers le monde. Sa mission principale est de renforcer le réseau international de sociétés d’auteurs, d’être leur porte-parole dans les débats internationaux et d’affirmer le droit inaliénable des auteurs à vivre de leur travail. Avec 225 sociétés d’auteurs, membres dans 118 pays, la CISAC représente plus de 2.500.000 créateurs et éditeurs de l’ensemble du répertoire artistique. Elle existe depuis 1926 et son siège est en France.
Journaliste de formation et auteur d’un premier roman, « wisdom of polygamy », il nous en parle dans un entretien exclusif.
Vous faites, avec ce premier roman, votre entrée dans le cercle des écrivains. Qu’est-ce qui vous à poussé à l’écriture?
Mon enfance a été marquée par un contexte polygame assez particulier. J’ai été très affecté par les conflits d’intérêt au sein de ma famille. J ai écrit ce roman pour partager mon expérience avec d’autres personnes.
Vous avez maintenant 35 ans, pourquoi n’avez-vous pas écrit plus tôt?
C est vrai que j’aurai pu écrire plus tôt, mais je n’avais pas assez de temps et d’inspiration. Le fait d’avoir renoué avec les études (de journalisme après un tour dans le monde des affaires, Ndlr) m’a donné l’opportunité et les conditions pour écrire.
Pourquoi ce titre « wisdom of polygamy »?
J’ai choisi ce titre parce que dans la polygamie tout n’est pas toujours mauvais. C’est vrai qu’il y a des conflits d intérêts, la calomnie, la jalousie, et la haine mais, à quelque chose malheur est bon. La polygamie a forgé ma personnalité. La polygamie m’a donné du courage très tôt dans ma vie. J’ai appris à me prendre en charge et à lutter pour me faire entendre et respecter. Honnêtement, si je n’étais pas d’une famille polygame je ne serai peut-être pas l’Homme que je suis aujourd’hui. Ma vie au quotidien dans un foyer polygame était une école de sagesse (wisdom). C’est ce qui justifie le choix de wisdom of polygamy.
Pouvez-vous nous résumer l’histoire que vous racontez dans ce roman?
C’est l’histoire d’un petit garçon très précoce et parfois mal compris par son entourage. Un enfant né après une longue attente de 5 ans par sa mère au grand plaisir de sa rivale. Je décris l’ambiance qui règne au quotidien dans notre famille. J’insiste sur les intrigues de la calomnie et la jalousie de mes mères. Mon père, faible de caractère, qui essaie tant bien que mal de faire régner de l’ordre, la paix, et l’harmonie dans sa maison. Mon père, intellectuel qu’il était, essaye de donner la meilleure éducation possible à ses enfants. En fait, mon roman est une sorte de photographie des réalités qui prévalent dans les foyers polygame dans nos sociétés.
En général, les premiers romans des écrivains reflètent un peu leurs propres vies. « Wisdom of polygamy » est-il donc strictement votre histoire personnelle?
Oui, c’est une réminiscence de mon enfance, une forme d’autobiographie.
Certains couples polygames s’en sortent très bien. Est-ce que ce n’est pas par égoïsme de certains époux ou épouses que les problèmes se posent dans les foyers polygames?
En effet, dans la polygamie le père est plus considéré comme une vache à lait par ses épouses. Les femmes se préoccupent plus de leurs enfants au détriment du père. Je prends l’exemple de mes mères qui faisaient tout pour tirer le maximum de ressources de mon père pour positionner autant que possible leurs enfants respectifs. Ce n est pas une question d’égoïsme mais, une question de réalisme parce qu’il y a toujours la peur des femmes de voir leur mari prendre une autre épouse. Ce qui diminuera d’avantage les ressources dont elles peuvent bénéficier. Pour être franc c’est « le sauve qui peut ». Elles se focalisent sur leurs enfants sachant que leur bonheur plus tard viendra d’eux.
« Wisdom of polygamy « Journalducameroun.com)/n
Vous avez choisi de publier votre roman aux éditions CLE. Qu’est-ce qui justifie ce choix?
J ai choisi CLE premièrement, parce que dans le domaine de l’édition, ils ont fait leurs preuves. C’est la plus ancienne maison sur notre territoire, connue pour son professionnalisme et son sérieux. Deuxièmement, CLE est une maison de DIEU. C’est un centre évangélique et, en tant que enfant de DIEU, je me suis naturellement senti proche de CLE. Notre père nous a inculqué la crainte de DIEU.
La dédicace de votre roman a lieu ce jeudi 12 novembre 2009 à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Quelle signification accordez-vous à cette cérémonie?
C’est une cérémonie importante. Vous savez, c’est mon premier livre. C’est l’occasion pour moi de remercier tous ceux qui ont contribué à ce que cette idée prenne forme. C’est aussi l’opportunité de faire connaitre le livre par les médias d’ici et d’ailleurs dans un échange que je veux fraternel.
Votre roman est écrit en anglais. Avez-vous conscience du handicap que cela constitue dans un pays largement francophone comme le Cameroun ? Que comptez-vous faire pour atteindre le lectorat francophone?
Nous sommes conscient de ce fait et l’éditeur a déjà commencé la traduction en langue française. Si tout se passe bien, nous l’aurons avant la fin de l’année.
Où et à quel prix peut-on se procurer votre roman?
Les lecteurs pourront acheter ce livre à la librairie des éditions CLE ou dans d’autres librairies à travers le territoire national. En ce qui concerne le prix, nous avons pris en compte le faible pouvoir d’achat des camerounais. Le livre sera vendu à 2500 Francs CFA.
La rencontre était présidée par la ministre de la culture Ama Tutu Muna
Le forum sur les droits d’auteurs et droits voisins organisé au palais des congrès de Yaoundé le 27 mai 2009, est une initiative de la Commission Permanente de Médiation et de Contrôle des sociétés des droits d’auteurs , la CPMC .Le président de cette structure qui relève du Ministère de la Culture, le Professeur Adolphe Minkoa She a voulu faire de ce rendez vous de Yaoundé, un véritable cadre propice pour les échanges entre les artistes et les responsables des différentes sociétés en charge des questions relatives aux droits d’auteurs. Il s’est surtout agit au cours de ces échanges d’expliquer un certain nombre de mécanismes de fonctionnement et de gestion des droits d’auteurs et droits voisins au Cameroun.
Surtout dans un environnement marqué par une confusion des rôles des uns et des autres. Les différents participants à ce forum ont appris par exemple pour ce qui est de l’art musical, que la société habilitée à gérer les droits d’auteurs dans cette filière reste la Société civile de l’Art Musical (Socam). Adolphe Minkoa She , par ailleurs juriste et enseignant d’université, n’a pas oublié d’évoquer la bataille qui existe depuis quelques mois entre la Cameroon Music corporation(CMC) et la Socam qui représente les intérêts de l’état puisque cette structure a reçu l’agrément du ministère de la culture du Cameroun. Pour le professeur Minkoa She, tout le droit n’a pas été dit par la cour suprême du Cameroun, puisque celle-ci avait tranché en faveur de la CMC, dans ce litige.
Même le recours de la ministre de la culture Ama Tutu Muna, n’avait pas reçu une suite favorable devant la haute juridiction. L’enseignant de droit n’a pas hésité de démontrer à l’assistance que Sam Mbende Président du Conseil d’Administration de la CMC, et son Directeur général Jean Claude Laurent, n’avaient plus qualité d’attaquer en justice les décisions de la Ministre de la culture. En effet argumente t-il, l’agrément de la CMC version Manu Dibango est pratiquement différent de celui octroyé à l’équipe à Sam Mbende. Les responsables du ministère de la culture avancent donc que c’est l’agrément octroyé à la CMC de Manu Dibango qui a été retiré à la CMC. En fait l’Etat du Cameroun était face à deux structures de gestion des droits d’auteurs et droits voisins dans la catégorie art musical. Et la loi prévoit l’existence d’une seule et unique société de gestion des droits d’auteur dans une filière précise. Le professeur Minkoa SHE a donc demandé aux artistes de faire confiance , à la SOCAM, de la soutenir et d’ uvrer pour son essor dans l’intérêt de tous.
Madame la ministre de la culture qui présidait cette importante rencontre à la fois culturelle et politique, a pour sa part prôné la tolérance et la synergie des forces.Nous sommes ici en famille pour essayer de comprendre, d’expliquer de trouver des solutions à nos problèmes dira Ama Tutu Muna. Ce forum a bénéficié de la présence des PCA de différentes sociétés des droits d’auteurs dont la chanteuse Odile Ngaska, président du Conseil d’administration de la Socam.