Lutte contre le Sida: Barthélémy Toguo veut «vaincre le virus!»

A l’occasion de la journée internationale contre le Sida célébrée ce 1er décembre, l’artiste-plasticien camerounais présente au Centre Pompidou-Paris une installation de 18 vases en porcelaine

Ce jeudi 1er décembre est placé sous le signe de la Journée internationale de lutte contre le sida. Artiste éminent de son temps et de son continent, l’artiste-plasticien camerounais Barthélémy Toguo présente actuellement au Centre Pompidou-Paris une installation de 18 vases en porcelaine, nommée « Vaincre le virus ! ». Il nous parle de son uvre dédiée au travail des chercheurs contre les virus du sida et d’Ebola et des dates qui l’ont marqué en tant qu’artiste. Entretien.

Et si on vous demandait de citer trois dates qui vous ont marqués en tant qu’artiste ?
Barthélémy Toguo : Alors je pense au 20 juin 2000 quand je participe à la Biennale de Lyon avec le titre Partage d’exotismes. C’est ce jour-là que j’ai réalisé que j’entrais dans ma vie artistique. C’est ce jour-là que j’ai réalisé qu’une nouvelle ère débutait dans ma carrière. Après, je pense à l’année 2004 quand je débute la série Head Above Water qui me permet de quitter mon atelier et d’aller vers les gens, leur donner la parole, pour que les gens écrivent et parlent de leur situation, leur détresse ou leurs v ux, leurs rêves, dans des zones de tension.

Depuis ce jour, j’ai réalisé comment il est important de donner la parole aux gens et de ne pas rester seulement dans son atelier en tant qu’artiste pour regarder son nombril. Albert Camus parlait du rôle de l’artiste. Ce jour-là, j’ai réalisé la signification du rôle de l’artiste dans la société : en allant dans les enclaves en Sergie et au Kosovo, voir des gens vivant dans des zones de tension, ou en allant à Auschwitz-Birkenau, pour donner la parole à des gens dans les camps. J’ai pu découvrir la violence et l’horreur que ces gens avaient vécues. Enfin, je citerais 2016, l’année où je présente mon travail Vaincre le virus ! Au Centre Pompidou-Paris

Vaincre le virus !, est-ce une installation-manifeste ?
Le sida et Ebola, ce sont deux fléaux tellement dévastateurs aujourd’hui, qu’il fallait en parler autrement. Vaincre le virus ! Est un travail dans lequel il y a une dimension sociale énorme, une portée universelle incroyable. Il s’agit de célébrer la beauté de la recherche et de parler de deux fléaux qui menacent en particulier l’Afrique, mais aussi le monde. En tant qu’artiste plasticien de mon temps, je me suis dit qu’il fallait faire un sujet sur cette thématique. Donc je suis allé à l’Institut Pasteur pour travailler avec les chercheurs et utiliser le résultat de leur recherche, réaliser une installation dans laquelle je veux célébrer la recherche, parce qu’il faut encourager cette recherche.

Qu’est-ce qu’on y découvre ?
Ce sont de gigantesques vases, comme des monolithes qui sont dispersés dans l’espace. Et les spectateurs déambulent tout autour sur un espace de près de cent mètres carrés. Sur ces vases sont dessinées, peintes, des cellules infectées du sida et d’Ebola, avec des couleurs très fortes. Mais la dimension graphique des couleurs transcende le côté de la maladie et les vases deviennent juste des monolithes joyeux de beauté.

Au centre de l’installation, il y a une table disposée montrant une table de chercheurs de laboratoire sur laquelle sont disposées encore des cellules infectées, imprimées en trois dimensions. Je voulais utiliser ce procédé de réussite technologique pour montrer aux spectateurs ces virus, sans l’utilisation du microscope. Donc le spectateur déambule de part et d’autres, et sur un fond de murs tout rouge sont disposées des cellules qui « bougent » sur ce pan de mur. Elles sont aussi colorées comme si c’étaient des étoiles qui illuminaient cet environnement.

Le sida et Ebola sont des maladies qui font peur, des maladies où l’on cherche à garder une distance. Vous vous en faites des créations belles et attirantes. Peut-on vaincre ces maladies aussi par la beauté et la poésie d’un artiste ?
Je n’ai pas voulu être lourd en montrant juste le côté douloureux de la maladie. Il faut vivre avec, parce que cela fait partie de la vie, comme la mort fait partie de la vie. En même temps, il ne faut pas que l’installation soit répugnante, bien au contraire. On a tendance à rester dans cette installation, à accepter la maladie, parce qu’elle existe. En même temps, par le fait de montrer sur une table toute blanche ces cellules infectées à partir d’une couleur aussi toute blanche, je souhaite célébrer toute la recherche, le travail que les chercheurs font quotidiennement pour essayer de vaincre ces fléaux.

Les vases sont plus grands que nous et il y a votre portrait dessus, pourquoi ?
Parce que j’ai voulu dire que je suis un artiste de mon temps. Je vis cette époque du sida et d’Ebola. Dans l’histoire de l’art de la Renaissance, les artistes de Florence ont peint le désastre de la peste à Florence. Picasso a peint le désastre de Guernica ou regardez Francesco de Goya. Moi, j’ai voulu être de mon temps. D’où la retranscription de mon portrait sur chaque vase. J’imagine ce que le monde futur dira : voilà, cet artiste a travaillé sur ces fléaux, c’était de son temps. Moi, je pense à cela. D’où l’intérêt pour moi de travailler sur le sujet Vaincre le virus ! Je voulais être un artiste qui ne se soucie pas seulement des échanges entre le Nord et le Sud, non seulement des problématiques des frontières ou des déplacements des populations, comme on le voit aujourd’hui en Syrie et ailleurs, mais je me soucie aussi des problèmes de la médecine, de notre santé, des maladies de notre temps.

L’oeuvre de Barthélémy Toguo vue par la France

Par Christine Robichon, Ambassadrice de France au Cameroun

Remise des insignes de «Chevalier des arts et des lettres» à Barthélémy Toguo
Discours de Mme Christine Robichon, Ambassadrice de France au Cameroun (Yaoundé, 29 janvier 2015).

Monsieur Barthélémy Toguo,
A l’été 2013, j’étais Ambassadrice de France à Sri Lanka lorsque j’ai appris que les autorités françaises envisageaient de m’envoyer au Cameroun. J’avais alors un adjoint, diplomate français spécialiste de l’Asie et amateur d’art. Son premier commentaire au sujet du Cameroun, quand je l’ai mis dans la confidence, a été: «Il y a là-bas un grand peintre, Barthélémy Toguo». Un peu plus tard, il me donnait deux pages d’un magazine, illustrées de plusieurs de vos estampes et installations. Quand, quatre mois après, je suis arrivée ici, j’ai eu la grande et bonne surprise de reconnaitre quelques-unes de vos uvres sur les murs de cette Résidence. Fière d’être la gardienne de ce patrimoine, le temps de ma mission dans votre pays, j’en ai fait déplacer deux dans ce salon, afin qu’elles puissent être vues des invités de la Résidence de France.

Vous avez découvert la pratique de l’art contemporain à l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan, puis aux Beaux-Arts de Grenoble et enfin à la prestigieuse Kunst Akademie de Düsseldorf. Dès la fin des années 90, votre travail a été remarqué par des critiques et des conservateurs qui vous ont invité dans de grandes manifestations. Vous avez acquis la maitrise de plusieurs disciplines: estampes, aquarelles, photos, sculptures, installations, vidéos, performances. A travers ces différentes formes d’art, vous vous adressez au monde et vous lui offrez ce que vous inspirent les mouvements de notre société mondialisée et en particulier la circulation des hommes et des marchandises.

Vos uvres ont été exposées sur quatre continents mais vous êtes attaché au votre et vous appelez «les Africains à construire l’Afrique», notamment grâce à la culture. C’est le constat que l’art africain du passé se trouve presqu’en totalité hors du continent et que celui du présent est en train de suivre la même voie, qui a vous a amené à créer Bandjoun Station, croisement d’un projet artistique et d’un projet agricole.

Lieu inédit au Cameroun, ce «chantier culturel» a pour vocation d’accueillir en résidence des artistes, des sociologues, des historiens, des scientifiques pour conduire des projets avec la communauté locale. Vous y exposez aussi, à cette communauté et aux visiteurs venus d’ailleurs, votre collection privée qui témoigne de votre ouverture au monde. Elle rassemble des uvres de vos amis célèbres – Soly Cissé, Franck Lundangi, Louise Bourgeois, David Lynch, Orlan. pour ne citer qu’eux.

Lorsque vous m’avez reçue à Bandjoun Station, vous m’avez parlé avec une même passion de vos projets d’artistes et de vos activités d’agriculteur. Avec les jeunes de Bandjoun, vous faites fructifier une plantation de produits vivriers, destinés à la consommation de ceux qui les cultivent et de café. Vous avez l’ambition de maitriser à la fois la chaine de production d’un café de grande qualité et le prix de vente de ce café.

Avec poésie, humour et parfois provocation, vous interprétez les thèmes de l’exil, de la migration, des échanges Nord/Sud, du racisme, de la violence, de la solitude. «Nous sommes tous en transit permanent. On part d’un lieu pour un autre à l’aide de différents moyens, tout en emportant avec nous, lors de ces voyages, notre culture qui va à la rencontre de l’Autre». Ces mots, qui sont les vôtres, en disent long sur votre sensibilité. Votre oeuvre traduit vos préoccupations face à l’évolution de votre pays, de votre continent, du monde. En réinterprétant les bouleversements de notre temps par votre imagination et votre créativité, en les reliant à de vieux mythes que vous mixez et entrechoquez, vous vous adressez à l’ensemble de l’humanité.

Vous êtes un acteur du dialogue des cultures et c’est un grand plaisir pour moi de vous adresser aujourd’hui les hommages de la République Française.

«Barthélémy TOGUO, au nom du Ministre de la Culture de la République Française, je vous fais Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres».

Barthélémy Toguo
art.chepy.net)/n

Trois artistes camerounais reçoivent les insignes de Chevalier des arts et des lettres

Ambroise Mbia, Bassek Ba Kobhio et Barthélémy Toguo ont été décorés jeudi à Yaoundé par l’ambassadrice de France au Cameroun

Trois artistes camerounais ont reçu jeudi, 29 janvier, à Yaoundé, au nom de la France, les insignes de Chevalier des arts et des lettres. Il s’agit de l’acteur et metteur en scène Ambroise Mbia, du cinéaste Bassek Ba Kobhio et du peintre Barthélémy Toguo, des artistes qui ont en commun d’avoir réalisé des uvres de portée internationale tout en restant attachés à leur territoire.

Les trois personnalités ont été décorées à l’ambassade de France au Cameroun par Christine Robichon, l’ambassadrice. La cérémonie a vu la présence du ministre des Arts et de la Culture, Ama Tutu Muna ; du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona ; et du Secrétaire général des Services du Premier ministre, Louis-Paul Motaze.

Profils
Ambroise Mbia, aujourd’hui âgé de 72 ans, a été salué par l’ambassadrice de France comme un «comédien rigoureux et exigeant». Ancien pensionnaire de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques de Théâtre de Paris, puis de la Compagnie Madeleine Renaud – Jean-Louis Barrault, à l’Odéon Théâtre de France, Ambroise Mbia a joué dans de nombreuses pièces de théâtres et même au cinéma. On peut citer pour illustration, en ce qui concerne le théâtre, le passage dans «Le Marchand de Venise» avec Jean-Louis Barrault, «La Tentation de Saint Antoine» avec Maurice Béjart, «Les Voisins» avec Laurent Terzieff. Au cinéma, l’acteur a tourné dans le film «Profession Reporter» (1975) de Michelangelo Antonioni aux côtés de l’Américain Jack Nicolson ; «L’Ile Mystérieuse» de Juan-Antonio Bardem, avec Omar Sharif. Fondateur des Rencontres théâtrales internationales (Retic), Ambroise Mbia compte à son actif plus de 300 pièces de théâtre radiophonique, 15 films au cinéma, 30 films dans les chaînes de télévision françaises et 60 pièces de théâtre.

Né en 1967, Barthélémy Toguo a acquis une expertise dans le domaine de la peinture après des formations suivies à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts d’Abidjan, à l’Ecole supérieure d’Art de Grenoble et à la Kunstakademie of Düsseldorf, en Allemagne. Auteur d’ uvres variées (estampes, aquarelles, photos, sculptures, etc.), Barthélémmy Toguo, avec ses nombreuses collections, est considéré comme l’un des 10 peintres qui comptent sur le continent. Depuis 2013, il a lancé «Bandjoun Station», un projet artistique et agricole à l’Ouest du Cameroun qui sert de résidence d’écriture, de lieu d’exposition et d’expériences agricoles.

Bassek Ba Kohbio, qui se consacre essentiellement aujourd’hui à la promotion du festival «Ecrans Noirs», importante plateforme de cinéma en Afrique centrale, draine derrière lui une riche carrière de cinéaste. Né le 1er janvier 1957 à Nindje (Littoral-Cameroun), Bassek ba Kobhio étudie la sociologie et la philosophie à l’université de Yaoundé. Converti plus tard en écrivain et cinéaste, il sera davantage connu pour les fictions à succès dont il signe la réalisation: « Sango Malo » (1991), « Le grand blanc de Lambaréné » (1994-1995), « Le silence de la forêt » (2003). Il a également réalisé de nombreux films documentaires depuis 1988. Bassek Ba Kobhio a aussi publié divers ouvrages dont Sango Malo, adapté au cinéma.

De gauche à droite: Ambroise Mbia, Christine Robichon, Bassek Ba Kobhio et Barthélémy Toguo.
ambafrance-cm.org)/n

Barthélémy Toguo: «J’ai voulu critiquer les échanges entre le Nord et le Sud»

Le plasticien camerounais est parmi la vingtaine d’artistes choisis pour représenter le continent à l’exposition « Ici l’Afrique » à Genève

[Barthélémy Toguo Bonjour. Vous êtes un grand voyageur. Vous trouvez votre inspiration sur la route. Qu’est-ce que la Suisse vous inspire ?]
La Suisse, c’est le pays propre, c’est le pays de la vache qui rit, c’est le pays des banques, et de tout ce qu’on peut piquer ailleurs et venir garder en Suisse. La Suisse m’inspire beaucoup de choses, en bien et en mal.

Là, on a une énorme exposition africaine dans un château Suisse, ça ne vous parait pas un peu décalée, vu la situation en Afrique ?
Mais non ! C’est une exposition qui a un thème, qui parle de l’Afrique d’aujourd’hui. Elle est assez variée, diversifiée. On peut parler de la situation politique, des guerres ; mais aussi de l’essor de l’Afrique, du développement du continent aujourd’hui. Ce n’est pas une exposition qui ne montre que le côté négatif de l’Afrique. Il y a de belles choses qui se créent, qui se font. L’exposition est là pour ça. Elle montre que l’Afrique est aussi dynamique, qu’il y a des individualités qui croient en ce continent, un continent qui a de l’avenir au-delà de tous les problèmes qui y existent aujourd’hui.

De quoi allez-vous nous parler dans cette exposition?
C’est installation qui présente un petit peu ce qu’est la vie, avec ses ressentis, ses douleurs, ses souffrances, mais aussi ses plaisirs. Dans la vie, il y a la douleur qui côtoie la violence, la violence qui côtoie la beauté, la beauté qui côtoie la guerre, la guerre qui côtoie la sexualité. Et ça, ça fait partie de la vie. Qu’on soit blanc ou noir, ce sont des concepts universels et dans mon installation, je montre cela. Je montre aussi un projet que je fais en Afrique aujourd’hui, à l’Ouest du Cameroun, à Bandjoun. C’est un centre d’art que j’ai construit pour donner l’occasion à tous les jeunes artistes du Cameroun, d’Afrique et même du monde entier, à venir à Bandjoun Station afin de développer leur projet artistique, en adéquation avec la communauté locale. C’est-à-dire que Bandjoun Station est un lieu où on va faire de l’art. J’ai associé le projet culturel à un volet agricole. Parce que pour faire de l’art, il faut bien manger. On a des terres, des plantations où on a cultivé le café, le manioc, le maïs, le haricot, les arachides.

Là, nous sommes installés sur un tapis, sur un champ de bananes en quelque sorte. Vous êtes un vrai metteur en scène. Comment avez-vous conçu cette pièce du château ?
Dans mon installation proprement dite, j’ai voulu porter critique sur les échanges entre le Nord et le Sud, entre l’Occident et l’Afrique. Des échanges déséquilibrés. C’est-à-dire que l’Europe importe volontiers ce dont elle a besoin : le café, le bois, la banane du Cameroun, de Côte d’Ivoire. Donc l’Occident a plus besoin des produits, des matières premières de ces pays que des êtres humains. Mais c’est aussi l’Occident qui fixe les prix du café, du cacao, le prix de notre bois, de notre pétrole aussi, des richesses du sous-sol, du diamant, du manganèse, ainsi de suite. Et pour porter critique à ce déséquilibre dans les échanges, je me suis dit qu’il fallait, dans mon installation, coller au sol des cartons de banane, et inviter le public à piétiner, à détruire ces bananes. C’est un geste artistique, un geste critique sur l’échange des matières premières entre l’Occident et l’Afrique. Mais c’est aussi un concept que Léopold Sédar Senghor avait critiqué dans le temps, un déséquilibre qui appauvrit très rapidement les agriculteurs du Sud. Je m’en suis inspiré pour porter critique sur cet échange qui est inégal. Voilà pourquoi j’ai invité les gens ici en Suisse à marcher sur les cartons de banane dans mon exposition pour essayer de boycotter et de critiquer aussi les conditions dans lesquelles les gens travaillent dans ces plantations. En Afrique ou même dans d’autres pays sud-américains, ils respirent des produits toxiques mais ces gens ne sont pas bien payés et vivent dans des situations de précarité. En tant qu’artiste aujourd’hui, l’artiste se doit de compatir comme le disait Albert Camus, d’être près des gens qui ont besoin qu’on parle de leurs problèmes. Et c’est ça que j’essaye de faire.

Vous parlez aussi à la lune, vous marchez sur la lune. A l’entrée de l’exposition, il y a un énorme tableau qui s’appelle « Talking to the moon ». C’est des têtes qui crachent, qui avalent des feuilles. Qu’est-ce qui se cache derrière cette réalité ?
Dans cette toile, dans cette uvre que j’ai réalisée en 2013, il y a une dimension de violence parce qu’on voit des successions, des multitudes de têtes humaines qui jonchent toute la grande surface (2,50m x 2,50m) de la toile. Mais, en même temps, cette violence côtoie la beauté de la nature. Sortent dans les bouche de ces êtres humains qui souffrent : la fleur, la renaissance de la végétation, le souhait de voir l’artiste, de voir un autre monde se régénérer, de voir la nature dompter les espaces inoccupés, de voir l’être humain vivre avec cette nature en harmonie et ça c’est le souhait de l’artiste. Je crois qu’un artiste aujourd’hui, surtout un artiste contemporain, doit être un artiste visionnaire mais aussi un artiste qui prodigue des messages.

Barthélémy Toguo
barthelemytoguo.com)/n