Cameroun : Bernand Tchoutang fustige Roger Milla et ses coéquipiers du mondial 90

La mémoire de Stéphen Tataw n’a pas été (suffisamment) honorée par ses coéquipiers, affirme Bernard Tchoutang. Ceux-ci, pense le champion d’Afrique 2000,  ont par ailleurs raté l’occasion de faire oublier l’hommage manqué à Benjamin Massing décédé le 9 décembre 2017, un jour de finale de la Coupe du Cameroun.

Bernard Tchoutang ne s’explique pas tout ce qui s’est passé avant la mise en bière de Stephen Tataw. Et demande aux Lions indomptables qui ont participé au mondial de 1990 ce qu’ils aimeraient que l’on retienne d’eux ?

Pour l’ancien joueur du Roda JC au Pays-Bas,  les Lions indomptables du mondial 90 auraient dû demander le report de la cérémonie organisée au Palais polyvalent des sports de Yaoundé pour la remise des clés des logements que le chef de l’Etat leur avait promis il y a 30 ans.

Tchoutang pense que célébrer les logements au moment où le corps du capitaine Stephen Tataw est à la morgue constitue une faute. Du coup, se souvient-il  du décès de Benjamin Massing le 9 décembre 2017. L’ancien attaquant des Lions indomptables estime que ses aînés avaient aussi « maqué le coach ».

Bernard Tchoutang à propos de Benjamin Massing

« Benjamin Massing décéde un 7 décembre, jour de la finale de la coupe du Cameroun. Un symbole. Quel jour particulier le seigneur a choisi de l’appeler ! Un jour où tout le peuple camerounais est tourné vers un seul endroit, le stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Quel jour symbolique pour rendre hommage à Massing Benjamin ! J’ai eu l’occasion de discuter avec un Lion de 90 au téléphone ce jour, il était midi. Je lui ai dit grand frère, si le seigneur choisit ce jour c’est pour que l’on rende un vibrant hommage à Massing Benjamin. Prenez une seule minute pour applaudir Massing Benjamin. En vain, personne n’a pu le faire. J’ai demandé à ce grand frère de veiller qu’on fasse cette minute de silence Pour Massing Benjamin. Rappelez-vous de ce geste devant Diégo Maradona, où il a donné de sa personne et a pris un carton rouge. Il est sorti la tête baissée. Le jour de sa mort vous n’avez pas pu lui rendre hommage. Vous, mes grand-frères de 1990. Une fois de plus vous avez manqué le coach. »

Tchoutang au sujet de Stephen Tataw

« Le deuxième exemple porte sur Stephen Tataw qui vient de s’en aller. Le capitaine de l’équipe nationale en 90. Celui qui était devant et vous derrière. Tataw est décédé il y a quelques semaines. Pendant que le corps de Tataw est à la morgue, vous ses coéquipiers, vous ses amis, vous acceptez d’aller au Palais des sports à Yaoundé faire une grande fête pour qu’on vous remette les clés des appartements,  qu’on s’est souvenu trente ans après qu’on vous a promis. Vous faites la fête à la veille d’un jour l’on doit rendre un hommage national à Tataw. Vous avez attendu trente ans pour ce cadeau, vous auriez pu reporter cette cérémonie d’une semaine. Attendre d’abord qu’il soit enterré. Et après venir pendre vos clés pour l’exhiber au monde entier.

Ma question est simple : qu’est-ce que vous voudriez qu’on retienne de vous ? Des gens qui savent se réunir quand ils demandent une prime, qui savent faire la grève quand il veulent des primes, ou alors des gens qui savent se réunir quand on s’est rappelé 30 ans après qu’on avait fait une promesse d’un appartement ? C’est tout ce qu’on doit retenir de vous ? La vie ce sont les actes qu’on pose. Une fois de plus mes grand-frères je vous dis avec tout le respect que j’ai pour vous, vous qui m’avez donné l’envie de jouer au football, vous avez encore manqué l’occasion de montrer au monde entier, que les footballeurs camerounais savent se réunir. Même dans la douleur. Votre coéquipier est couché à la morgue et vous vous tenez devant la télévision pour danser. Vous avez pensé à sa famille ? … »