Cameroun : le ministre en charge des Marchés dénonce les blocages dans les administrations

Le ministre Ibrahim Talba Malla, vient de publier une note décriant des blocages dans les passations de la commande publique au sein de l’administration camerounaises.

La crise sanitaire a entrainé dans l’administration camerounaise des difficultés exceptionnelles d’exécution des contrats de passation des marchés. Mais dans sa note, le ministre camerounais en charge des marchés publics (Minmap) indexe principalement les maîtres d´ouvrage, les maîtres d´ouvrage délégués et les membres des commissions de passation des marchés.

Le ministre écrit en effet qu’à, « maintes reprises, mon attention a été attirée sur des dysfonctionnements, voire la paralysie, du service public des marchés publics au sein de certaines administrations et structures, suite aux sanctions d’interdiction d’intervenir dans le processus de passation et de suivi de l’exécution des marchés publics, prises à l’encontre de certains acteurs du secteur public ».

Ces dysfonctionnements ne sauraient être admises ni se justifier, eu égard aux mécanismes de suppléance et d’intérim mis en place au sein des administrations et organismes afin d’assurer la continuité du service, fait savoir le Minmap.

Dans l´optique de mettre un terme à ces situations qui impactent négativement la performance du système des marchés publics et par conséquent compromettent l’atteinte des objectifs de réalisation des projets d’intérêt général, Ibrahim Talba Malla prescrit des mesures pour corriger la situation.

Pour le ministre des Marchés publics, « En cas de suspension d’un maître d’ouvrage ou d’un maître d’ouvrage délégué, son collaborateur le plus immédiat dans l’ordre hiérarchique, et au cas où celui est indisponible, son suivant immédiat selon l’ordre de préséance, assure à titre intérimaire, sans aucune autre forme de procédure et sous réserve des formalités de transition, les attributions de maîtrise d’ouvrage ou de maîtrise d’ouvrage déléguée relativement à la gestion des marchés publics au sein de l’administration ou de la structure concernée ».

L’ancien directeur général de la Sonara précise que ledit intérim porte uniquement sur des sujets relatifs à la passation et le suivi de l’exécution des marchés publics, relativise Talba Malla. Il cesse de plein droit dès l’échéance ou la remise de la sanction, et le titulaire retrouve d’office la plénitude de ses attributions.

Chantiers de la Can à Garoua : l’entreprise Mota Engil face à des « blocages inexpliqués »

La société portugaise dénonce des blocages procéduraux qui entravent l’avancement des travaux de réhabilitation et d’extension du stade Roumdé-Adjia, la construction de son annexe et d’un hôtel de 70 chambres à Garoua.

Les chantiers de la Coupe d’Afrique d’Afrique des nations (Can 2019) confiés à l’entreprise Mota Engil connaissent un retard de livraison de deux mois, bien que des ouvrages prennent progressivement corps. Les gros oeuvres du stade Roumde-Adjia sont achevés, le système d’éclairage du stadee est en cours d’installation, le gazon a déjà été semé, l’installation de la toiture est presque prête, les chambres de l’hôtel sont en cours d’aménagement…

Les raisons de ce retard sont nombreuses, indique la structure qui évoque des blocages dans les procédures de dédouanement. « Alors que Gruppo Piccini, en charge du stade Paul Biya d’Olembé, n’a pas besoin d’une attestation de prise en charge (Apec) – un document qui permet de retirer des machandises au port – Mota Engil met presque deux mois avant que le précieux document ne lui soit délivré. Un document qu’obtiennent les propriétaires des containers en l’espace de cinq à six jours », explique-t-on à Mota Engil.

Pour contourner ce problème, la structure a eu recours à des avions cargo pour transporter ses matériaux  depuis le Portugal entre septembre et octobre 2018.

Mota Engil explique qu’il a par ailleurs été privé de sa livraison de graviers pendant plusieurs semaines du fait de l’entreprise française Chaux Roca. « L’entreprise a décidé de fermer ses carrières pour un mois, sans aucun préavis à l’endroit de Mota Engil. Malgré la pression mise par le gouverneur de la région du Nord, les appels du conseiller technique du secrétaire général à la présidence de la République, Monsieur Roca a trouvé le moyen de ne pas rouvrir la carrière« . Mota Engil a trouvé un plan B : s’approvisionner en graviers à Ngaoundéré (région de l’Adamaoua) et à Yaoundé (région du Centre).

L’entreprise rassure néanmoins que ses travaux seront achevés en février 2019. Soit un mois avant la date fixée par le comité central d’organisation de la Can 2019 pour la livraison de tous les chantiers de ladite compétition. Le gouvernement s’est engagé le 04 décembre à mener à bout les travaux de construction et de réaménagement des infrastructures sportives, hôtelières, aéroportuaires et routières, afin d’être qualifié pour accueillir la Can 2021.