Cameroun : comment transformer 50% de la production du coton à l’horizon 2030

Selon le Bureau de mise à niveau (BNM) des entreprises au Cameroun, seuls les 2% du coton produit sont transformés localement.

L’atteinte des objectifs fixés dans le cadre de la SND30 est principalement adossée sur la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). Or, les performances de cette dernière n’augurent pas encore un avenir radieux d’où la nécessité de mettre le pied à l’étrier. La Stratégie nationale de développement du Cameroun (SND 30) table sur 50%, le niveau de transformation du coton fibre en 2030. Toutefois à 7 ans de l’échéance, les objectifs semblent une équation difficile à résoudre vu la situation qui prévaut.

Dans une interview accordée à nos confrères du poste national le 17 mai dernier, Chantal Elombat Mbedey, le Directeur du Bureau de mise à niveau (BMN) des entreprises au Cameroun précise que seuls 2% du coton produit sont transformés. Et selon le secrétaire permanent du Comité de Compétitivité (CC) Hermann Fotié, le pays produit environ 300 000 tonnes de coton fibre par an « et exporte pratiquement toutes les fibres issues de ce coton graine », fait-il savoir à nos confrères de la Crtv avant d’ajouter que « le niveau de transformation de la fibre produite va baisser d’année en années ».

Pour inverser la tendance, Hermann Fotié propose prioritairement le renforcement des capacités de production de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) qui « doit pouvoir inciter l’entrée dans le secteur, d’autres entreprises ». Au sein de cette entreprise publique, on déplore avoir perdu  beaucoup des parts du marché. La preuve, « on est passé de presque 10% de coton transformé depuis quelques années à moins de 2% aujourd’hui à cause de la concurrence déloyale des pays asiatiques», détaille Gabriel Ekongolo, chef de la production de la Cicam.

Le volet production de la Cicam n’est pas en reste. D’après la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), « la production du tissage a baissé de 22,29%, passant de 4 620 kml en 2020 à 3 590 kml en 2021 pour une capacité de 16 000 kml. De même, la baisse de la capacité de production des imprimés et tissus teints (5 346 kml en 2021 contre 6 489 kml en 2020 pour une capacité de 20 000 kml) et celle des éponges tissées (31,3t produits en 2020 sur 220t attendus), résultent des arrêts récurrents des activités», lit-on.

Ainsi, vu les contre performances enregistrées « depuis une dizaine d’années » à la Cicam, l’on est pour le moment, moins rassurés que la situation pourrait s’améliorer au bout de sept ans en l’absence d’une véritable restructuration, d’une rénovation d’équipements de travail de l’entreprise entre autres.

Cameroun-Bureau de mise à niveau des entreprises : pour un secteur textile plus compétitif

Le bureau de mise à niveau des entreprises a organisé un atelier de réflexion sur le positionnement stratégique du secteur textile et confection, ce jeudi 10 février. L’objectif ainsi visé est de voir, à termes, ces deux secteurs d’activités être davantage créatrices de richesses et d’emplois.

D’entrée de jeu, Chantal Elombat, la directrice du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN)  a situé les enjeux de cette rencontre : «l’atelier de ce jour fait suite à la restitution par le BMN de l’étude sur l’opportunité de la création d’un Centre technique du textile (CETTEX). En se référant aux données de la Banque mondiale, reprises par le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le Développement) en 2019, il apparait que la projection des chiffres de la Stratégie nationale de développement (SND) 30, à travers le CETTEX fera passer la contribution nette de la balance de paiements de 51 milliards à 93 milliards FCFA en 2031 ».

En effet, selon une étude de la Banque mondiale et de la Coopération allemande (GIZ) publiée en 2015, le Cameroun, 5ème producteur de coton en Afrique, transforme à peine 2% de sa production qui oscille entre 248.000 et 265.000 tonnes par an. Un seul acteur intervient d’ailleurs dans ce segment de la filière depuis 1965, c’est la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM), qui fabrique les pagnes et les serviettes de bain 100 % coton.

Dans la balance des paiements et du commerce extérieur, pourtant, les chiffres d’importations de la friperie sont ahurissants. Entre 2011 et 2015, le Cameroun a importé 370.198.20 tonnes de vêtements usagés de l’Europe et principalement de la France et de la Belgique, pour un montant d’environ 190 milliards F CFA. Pour ce qui est des articles textiles confectionnés, 412 234,2 tonnes de produits sont entrés dans le pays sur la période sous-revue, pour un montant de près de 252,4 milliards F CFA.

L’ensemble des importations du Cameroun en termes de vêtements se chiffraient près de 500 milliards F CFA. Sachant que le Cameroun a dépensé 101,71 milliards F CFA en 2019 pour l’importation de 121 935 tonnes de matières textiles et leurs ouvrages, dont la friperie, il apparait au vu de ce qui précède, que cette étude sur le positionnement stratégique du secteur du textile et confection, est un précieux outil d’aide à la décision. A ce jour, le BMN a déjà réalisé huit études sur le positionnement stratégique de toutes les filières de l’agroalimentaire.

Il s’agit des études concernant le travail des grains et fabrication des produits amylacés ; des études relatives aux oléagineux et aliments pour animaux ; des études relatives aux filières lait, fruits, et légumes ; des études relatives au tabac ; des études relatives aux industries de boissons, vins, et spiritueux ; des études relatives aux industries de la viande et du poisson ; des études relatives aux industries du cacao, du café, du thé, et du sucre ; et des études relatives au positionnement stratégique des produits fabriqués à base de céréales.

Dans une logique de complétude relativement à ses missions, le BMN envisage de réaliser d’autres études aussi bien pour tous les autres secteurs de son portefeuille (qui en compte 11), que pour chacune des filières de ces secteurs. C’est dans cette perspective que s’inscrit cette nouvelle étude sur le positionnement stratégique du secteur textile et confection qui fait suite à celle sur le secteur bois et ameublement.

Cameroun : le Bureau de mise à niveau a tenu ses 32ème et 33ème sessions de son Comité de pilotage

Ces dernières sessions de l’année en cours étaient essentiellement dédiées à l’examen du rapport provisoire de gestion de 2021, du budget de 2022 et à l’évaluation des programmes de mise à niveau et de restructuration.

Le comité de pilotage du Bureau de mise à niveau (BMN) des entreprises s’est réuni mardi dernier à son siège, à Yaoundé.  Le président du comité de pilotage, Pr Isaac Tamba, a présidé les travaux. Ce président qui est par ailleurs, le directeur de l’Economie au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, a de prime abord rappelé que lors de ces assises, les défis majeurs qui interpellent le BMN.

Au rang de ceux-ci,  figure la pérennisation de la mise à niveau des entreprises, dans l’optique de contribuer efficacement et durablement à l’accomplissement de la vision du Cameroun émergent à l’horizon 2035, définie par le président de la République S.E Paul Biya et mise en œuvre par le gouvernement par le truchement de la stratégie nationale de développement dont un des piliers phares est la transformation structurelle de notre économie.

Ces sessions du Comité de pilotage ont été surtout consacrées à la poursuite de la réflexion sur le financement du BMN post-fonds Contrat de désendettement et de développement. Hervé Ebodé II, le représentant du ministère des Mines, de l’Industrie et du développement technologique (Minmidt), a précisé que  le président du comité de pilotage a mis sur pied un sous-comité chargé de la recherche des financements.

« Nous travaillons dans ce sens-là non seulement dans le cadre de la recherche des financements continus liés au fonds de restructuration qui pourrait s’orienter vers une redevance financée par la clientèle du BMN. Mais qui s’orienterait aussi vers les entreprises du secteur boursiers donc les entreprises de bourses et le secteur financier dans le cadre de la coopération financière donc ces aspects la constituent véritablement les principaux axes de réflexion dans lesquelles nous nous acheminons et qui forcément arriveront à échéance au cours de l’année 2022 ».

Le représentant du Minmidt au Comité de pilotage, a par ailleurs, souligné que : « le bureau de mise à niveau entre véritablement dans sa phase de croisière parce que nous avons connu des retards à l’allumage qui étaient dû à une méconnaissance des activités du BMN. Nous avons travaillé et nous avons environ une cinquantaine voire une centaine d’entreprises qui ont adhérer volontairement au processus de mises à niveau des entreprises nous avons remis à niveau les entreprises du secteur hôtelier non seulement dans le cadre du chan mais également dans le cadre de la Can »

Cameroun : le Bureau de mise à niveau des entreprises à la recherche des financements

C’est l’une des informations qui ressort des 30ème et 31ème sessions de son comité de pilotage du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) tenues ce mercredi 7 juillet 2021 à Yaoundé. Ces premières sessions de l’année présidées par  le président du Comité de pilotage , le Pr Isaac Tamba, ont principalement été  dédiées à la présentation du rapport de gestion 2020, à l’examen des  états financiers de l’exercice 2020 et à la validation des plans de mise à niveau des entreprises admises au Programme national de mise à niveau.

Dans un contexte marqué notamment par l’avènement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui constitue à la fois une opportunité et une menace pour les entreprises industrielles camerounaises, la mise à niveau s’impose comme une évidence. Sa pérennisation dans l’optique de contribuer efficacement et durablement à la politique de la compétitivité de l’économie camerounaise prônée par le président de la République, S.E Paul Biya, reste donc un enjeu majeur.

De l’avis d’Alfred Ndengue Avezo’o, expert financier : « La stratégie nationale de développement (Snd 30) a consacré la transformation structurelle de notre économie en tenant  compte de la signature avec la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui ouvre un marché de plus d’un milliard d’habitant au Cameroun. Le BMN a donc un rôle important à jouer, auprès des entreprises pour leur permettre d’être compétitives afin de ne pas se laisser envahir par les sociétés extérieures. C’est un point important qui nécessite de grosses ressources. Il se trouve que le BMN  avait un accord triennal avec l’Agence Française de Développement qui s’est achevé et donc il est question de recherche de nouvelles ressources financières. Une mission que nous nous sommes attelées pendant la période écoulée».

Alfred Ndengue Avezo’o, expert financier

Il ajoute : « qu’il y a justement un sous-comité qui a été mis en place pour rechercher de nouvelles sources de financement. Ce comité a travaillé pour produire un document de plaidoyer qui va être présenté aux potentiels partenaires techniques et financiers. Nous allons entreprendre dès le second semestre des rencontres avec ces probables partenaires-là. Nous avons ciblé les agences de coopération. Nous allons déjà nous tourner vers celles-là, après nous allons voir comment est-ce qu’on peut avoir des banques internationales qui peuvent accompagner le BMN ».

Durant les sessions de ce jour,  le Directeur général de l’économie au ministère en charge de l’Economie a rappelé que le BMN inscrit ses actions dans le droit fil de la stratégie nationale de développement, à l’horizon 2030 (SND 30) dont le pilier principal est la transformation structurelle de l’économie camerounaise. Une ambition, articulée dans le document boussole du Bureau pour la période 2020-2024, se traduit entre autres par la mise en œuvre d’une politique favorisant le rattrapage technologique des  entreprises accompagnées, la promotion de la démarche qualité et la valorisation du Made in Cameroon.

Cameroun : vers une mutation du Bureau de mise à niveau des entreprises en établissement public administratif

Jusqu’ici financé  sur fonds C2D du gouvernement français, ce programme ne devrait pas bénéficier des mêmes attentions en matière de financement au cours du 2e triennat. L’une des options qui s’offrent à lui est de devenir un établissement public administratif subventionné par l’État du Cameroun.

L’examen du budget 2020 du Bureau de mise à niveau des entreprises a meublé une bonne partie des travaux des 28ème et 29ème sessions de son Comité de pilotage ce 22 décembre 2020 à Yaoundé.

Le Pr Isaac Tamba, Directeur général de l’Economie et de la Programmation des investissements publics au Ministère du plan et de l’aménagement du territoire  (Minepat), renseigne que le BMN jusqu’ici financé  sur fonds C2D du gouvernement français, ne devrait pas bénéficier des mêmes attentions en matière de financement au cours du 2e triennat. D’où la nécessité pour le BMN d’explorer de nouvelles sources de financement, dans l’optique de pérenniser ses activités de mise à niveau des entreprises dans le pays. L’une des options qui s’offrent à cette structure, a-t-on appris,  est de devenir un établissement public administratif subventionné par l’État du Cameroun.

Outre les questions budgétaires, les travaux des 28ème et 29ème sessions de du Comité de pilotage de la BME ont été également dédiés au mode opératoire du Programme national de mise à niveau,  à l’organisation de la première édition des journées de mise à niveau dont les préparatifs sont en cours.

Des journées porte-ouvertes qui vont regrouper des experts, de centaines de chefs d’entreprises pour échanger sur les enjeux, les pratiques et les expériences en matière de mobilisation des équipes et de construction des dynamiques collectives.  Mieux, ces journées portes ouvertes devront  permettre aux entreprises camerounaises de bien affronter la concurrence étrangère, surtout dans un contexte de marasme économique mondial amplifié par la pandémie de Covid-19.

Cameroun : les journalistes s’imprègnent du processus de mise à niveau des entreprises

Le Bureau de mise à niveau des entreprises a tenu, du 19 août au 21 août 2020 à Kribi, un séminaire-atelier d’imprégnation en faveur d’une vingtaine de journalistes

 

Pour Chantal Elombat Mbedey, directeur du Bureau de mise à niveau (BMN) des entreprises du Cameroun, l’organisation de ce séminaire procède d’un double intérêt. Le premier est relatif au constat que le discours médiatique sur la mise à niveau et le rôle du BMN dans le dispositif institutionnel de promotion de la compétitivité économique est probablement consécutif à une méconnaissance aussi bien des missions du BMN que du mécanisme du Programme national de mise à niveau que le BMN met en œuvre.

« L’Etat du Cameroun, dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de compétitivité et de modernisation de son économie, s’est inscrit dans une logique de pérennisation de la Mise à niveau en créent en 2011 le BMN; dont la mission principale est l’implémentation de la politique du gouvernement en matière d’appui à la mise à niveau et à la restructuration des entreprises industrielles. Ce, après une phase pilote qui a bénéficié de l’appui technique de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi) », a rappelé le directeur du BMN.

D’après la responsable, le second intérêt de la rencontre avec les hommes de médias à Kribi est « inhérent au document de stratégie du MBN », qui a été présenté aux participants au cours de ces travaux de trois jours. « Je voudrais d’ores et déjà indiquer que cet instrument stratégique de pilotage s’inscrit pleinement dans la vision Cameroun Emergent 2035 dont la colonne vertébrale reste la transformation structurelle de l’économie via notamment la modernisation des entreprises », a confié Chantal Elombat Mbedey.

Outre l’exposé du directeur sur la genèse de la mise à niveau au Cameroun et l’avènement du BMN, les participants ont eu droit: à la présentation du BMN et le Programme national de mise à niveau (PNMAN); une analyse sur la mise à niveau selon l’Onudi; une description de l’accompagnement des entreprises à la certification et un exposé sur la restructuration financière, second volet de la Mise à niveau du BMN.

Le point d’ancrage de ce séminaire atelier a été la présentation du document de stratégie du BMN pour la période 2020-2024. Le rapport entre le BMN et le Made in Cameroon a également été dressé.

Enfin, en développant le thème de la Mise à niveau et la zone de libre-échange continentale, les journalistes ont mieux compris certains enjeux du commerce international.

Pr ISAAC TAMBA: le coût de la stratégie gouvernementale s’élève à environ 500 milliards de FCFA

A l’issue des 26e et 27e sessions du Comité de pilotage du Bureau de mise à niveau des entreprises camerounaises, le président de l’instance a dévoilé la stratégie gouvernementale pour venir en aide aux entreprises impactées par la crise liée au coronavirus. Il précise également l’apport du BMN dans l’accompagnement des entreprises.