Tel est l’objectif du concours de lecture « les futurs Bao ». Une compétition réservée aux élèves de CM1, CM2 et des classes 5/6 vient de s’achever.


L’objet de cette correspondance est de rappeler l’interdiction de la publicité pour les médicaments à l’attention du grand public. « J’ai l’honneur de vous faire connaître que par correspondance d’objet et référence ci-dessus, j’avais attiré votre attention sur la diffusion sur les antennes de la CRTV, station régionale de Nord, de publicités en faveur des médicaments, des structures sanitaires et des pratiques médicales, faits prévus et réprimés par les articles 42 et 43 de la loi du 29 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun », écrit le Mincom, par ailleurs président du conseil d’administration de la CRTV et président du Conseil national de la publicité.
Le membre du gouvernement avait déjà envoyé un courrier à ce sujet en mai dernier au patron de l’organisme public camerounais de radiodiffusion. En dépit de cela, René Emmanuel Sadi note que cette pratique « perdure » sur lesdites antennes. Et ce, malgré le « rappel à l’ordre » adressé par le délégué départemental de la Communication du Nord à cet effet au chef de la station régionale de la Crtv concernée.
Aussi, « je vous saurais gré par conséquent d’y mettre fin et de me rendre compte de cette directive », écrit-il. Au Cameroun, les médicaments grand public peuvent être achetés sans prescription médicale auprès des pharmaciens.
Mais la publicité les concernant, par annonces dans la presse, à la radio ou à la télévision, par voie d’affiche publicitaire, de cinéma ou par tout autre moyen de communication permettant l’accès au grand public fait l’objet d’une autorisation préalable à la diffusion délivrée par le ministre de la Santé publique (Minsanté), qu’ils soient sur ordonnance ou non.
L’article 42 de la loi du 29 décembre 2006 régissant ce secteur dans le pays précise à ce propos que la publicité en faveur des médicaments et des établissements pharmaceutiques n’est autorisée que dans les conditions fixées par le Minsanté, après avis du Conseil de l’Ordre national des pharmaciens, de l’Ordre national des médecins et du Conseil national de la publicité. Le Mincom assure la régulation du secteur et exerce un contrôle sur ses activités publicitaires, avec le concours du Conseil national de la publicité.
« Ce partenariat permettra à la CRTV d’apporter à la RTI Info, diffuseur de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, son expertise et son expérience accumulées durant la CAN féminine 2016, le CHAN 2020 et la CAN 2021. Le volet logistique, gestion des ressources humaines et organisation générale seront les priorités »
La Cameroon Radio Télévision (CRTV) va mettre son expérience pour la diffusion de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) prévue en 2023 en Côte d’Ivoire.
À cet effet, la CRTV et la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) ont procédé, le 23 juin à Yaoundé, à la signature d’une convention-cadre de partenariat. Ces médias publics étaient représentés par leurs dirigeants Charles Ndongo (CRTV) et Fausseni Dembele (RTI).
« Rompre ce cycle qui nous a si souvent incliner à aller chercher loin, ce que nous pouvions trouver à côté, chez le voisin, chez le frère. De montrer à nos publics, à nos dirigeants que nous pouvons travailler ensemble et produire des résultats de qualités », a précisé Charles Ndongo DG de la Crtv.
« Nous ne nous sommes pas trompés en nous arrimant au bateau de la Crtv qui, a eu la grosse expérience de la Can Total 2020 aux mois de janvier et de février derniers. Nous étions là avec nos équipes techniques et la Crtv nous a permis de fréquenter les sites, de nous émerger et de comprendre de façon pratique comment la Radio Diffusion hôte, prenait en charge ce volet extrêmement important de la compétition », a souligné Fausseni Dembele.
La cheffe de la division des nouveaux médias à la Cameroon radio and télévision (CRTV) vient de perdre son poste. Des sources proches de la direction générale laissent entendre que sa suspension provient d’une publication faite le 30 avril, veille de la journée mondiale du travail.
Charles Ndongo, le DG de la CRTV, Charles Ndongo, suspend la journaliste Mireille Bisseck Eyouck de ses fonctions. Aucune raison n’a été évoquée pour justifier cet acte de démission de la cheffe de la division des nouveaux médias, elle qui a propulsé les supports web de la CRTV.
La talentueuse Mireille Bissek Eyouck est victime « d’un usage abusif de la photo de Franck Biya », soutient un collaborateur du directeur général qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat. Le message de « bonne fête du travail » adressé à tous les camerounais le 30 avril, contenait une image de Franck Emmanuel Biya, le fils du chef de l’Etat Paul Biya, présenté comme un followers régulier des pages digitales de la CRTV.
Très vite la publication a suscité un tollé sur les réseaux sociaux. Certains internautes soutenant que le média d’Etat accompagne le mouvement dénommé les « Franckistes », qui appelle depuis quelques jours à la candidature de Franck Biya aux futures élections présidentielles. D‘autres dénonçant un moyen de préparer les esprits à une succession de père à fils à la tête de l’Etat, à l’image de la récente actualité politique au Tchad voisin.
Face au buzz créé par cette publication, le post a été immédiatement retiré de la page Web de la CRTV. Notre source au sein de l’office de radio et télévision indique que la publication a suscité le courroux de la hiérarchie et de certains membres dans le sérail.
Le DG de la CRTV a donc remplacé Mireille Bisseck Eyouck par Elvis Mbimba, son ancien collaborateur, également très au fait des nouvelles technologies de la communication digitale.
Le 19 mai dernier, à la conclusion d’une émission faite à la veille de la 48e édition de la Fête nationale de l’unité, Charles Ndongo, DG de la chaîne publique CRTV, s’est référé au terme “brutalisme” – titre du récent ouvrage d’Achille Mbembe paru en février 2020 aux éditions La Découverte – pour qualifier l’action de [Camerounais] “enragés qui se déchaînent sur les réseaux sociaux” contre l’Etat du Cameroun et les autorités qui l’incarnent.
Pour Achille Mbembe, « Charles en a fait un usage passablement polémique.”
“Dans mon esprit, le terme décrit un mode d’exercice du pouvoir. Il ne renvoie pas à des modes de résistance au pouvoir, à des modes de subjectivation où à des pratiques communicationnelles”, explique l’universitaire dans une interview accordée à JournalduCameroun.com.
Le professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de Witwatersrand (Johannesburg, Afrique du Sud) et chercheur au Wits Institute for Social and Economic Research (WISER), en profite pour en donner la quintessence du concept. « Par « brutalisme », je fais référence au process par lequel le pouvoir agit et se reproduit par le forage, la fissuration et la fracturation. La fissuration et la fracturation sont des techniques politiques. Il s’agit de dynamiter quelque chose afin d’en extraire une autre. Il s’agit aussi d’épuiser les corps physiquement, de fatiguer les nerfs, le cerveau ou encore d’exposer le vivant à toutes sortes de risques », précise le lauréat du prix Ernst-Bloch en 2018.
Achille Mbembe précise par ailleurs un autre terme qu’il a développé dans des travaux antérieurs, en le reliant avec le système de gouvernance au Cameroun. « Dans des travaux antérieurs, j’ai décrit le régime et les formes d’exercice du pouvoir au Cameroun comme relevant d’un modèle hybride et baroque. Ce modèle est marqué par la prédation des corps et l’extraction des richesses à l’état brut, une violence carnavalesque, et une relation symbiotique entre dominants et dominés. A cette sorte de formation sociale, et à ce style de commandement, j’ai donné le nom de « postcolonie ». », indique l’historien.
Dans un entretien accordé à JournalduCameroun.com, Achille Mbembe réagit à l’utilisation de son concept “brutalisme” par Charles Ndongo, dans une émission faite sur l’unité nationale du Cameroun le 19mai 2020. “Un usage passablement polémique”, estime l’universitaire.
Pour consulter l’interview complète: https://congobusinessworld.com/passeport-diplo-natio-cameroun-brutalisme-postcolonie-achille-mbembe/
[JournalduCameroun] Le 19 mai dernier, à la conclusion d’une émission faite à la veille de la 48e édition de la Fête nationale de l’unité, Charles Ndongo, DG de la chaîne publique CRTV, s’est référé à votre concept de “brutalisme” – titre de votre ouvrage sorti en février 2020 – pour qualifier l’action de [Camerounais] “enragés qui se déchaînent sur les réseaux sociaux”. Il a aussi utilisé le concept pour parler de la “dérive ethnocentriste” observée dans l’espace public. L’utilisation a-t-elle été juste par rapport à votre définition du terme?
[Achille Mbembe] Disons tout simplement que du terme « brutalisme » ainsi que de mon livre, Charles en a fait un usage passablement polémique. Dans mon esprit, le terme décrit un mode d’exercice du pouvoir. Il ne renvoie pas a des modes de résistance au pouvoir, à des modes de subjectivation où à des pratiques communicationnelles.
Dit autrement, quelle est la signification que vous donnez au concept de brutalisme?
Je convoque la notion de « brutalisme » pour décrire la manière dont le pouvoir est exercé, à une époque dominée, de mon point de vue, par trois interrogations centrales: le calcul sous sa forme computationnelle, l’économie sous sa forme neurobiologique et le vivant en proie a un processus de carbonisation. Par « brutalisme », je fais référence au process par lequel le pouvoir agit et se reproduit par le forage, la fissuration et la fracturation. La fissuration et la fracturation sont des techniques politiques. Il s’agit de dynamiter quelque chose afin d’en extraire une autre. Il s’agit aussi d’épuiser les corps physiquement, de fatiguer les nerfs, le cerveau ou encore d’exposer le vivant à toutes sortes de risques.
S’il fallait appliquer le concept à l’environnement camerounais, à quels exemples (situations) le concept pourrait-il mieux s’appliquer ?
Dans des travaux antérieurs, j’ai décrit le régime et les formes d’exercice du pouvoir au Cameroun comme relevant d’un modèle hybride et baroque. Ce modèle est marqué par la prédation des corps et l’extraction des richesses à l’état brut, une violence carnavalesque, et une relation symbiotique entre dominants et dominés. A cette sorte de formation sociale, et à ce style de commandement, j’ai donné le nom de « postcolonie ».
Ce que j’appelle la postcolonie est un mélange composite. L’on y trouve des restes du « commandement » colonial sur fonds d’imaginaire de la « chefferie », une forme baroque de la tyrannie à laquelle il convient d’ajouter bien des aspects des satrapies anciennes. Dans Brutalisme, je reviens sur ce modèle dans le chapitre 7 intitulé « La communauté des captifs ». Le pouvoir, dans cette configuration, sert en particulier à démolir. C’est cela le brutalisme – casser, caillasser, concasser.
« Je ne me suis jamais considéré comme un exilé ou comme un nomade. Je ne suis pas un opposant politique non plus […] Et en réalité, la politique ne m’intéresse pas du tout. Elle m’énerve. Ce qui m’intéresse, c’est d’écrire mes livres ». Achille Mbembe
On vous perçoit souvent comme un acteur éloigné du Cameroun, parce que vous n’y vivez pas et n’y travaillez pas.
J’ai quitté le Cameroun a l’âge de 24 ans. J’aurai donc passé l’essentiel de ma vie d’adulte hors du Cameroun. Au terme de mes études doctorales à Paris, j’aurais aimé rentrer et enseigner à l’université. Mais entre 1984 et 1992, j’étais banni du pays et j’étais recherché par les services de renseignement pour avoir publié en 1984 et 1987, sous la forme d’un ouvrage en deux volumes, les écrits de Ruben Um Nyobe, le père de l’indépendance nationale. C’est donc aux Etats-Unis que j’ai obtenu mon tout premier poste d’enseignant, à Columbia University a New York. La vie m’a ensuite conduit ailleurs, notamment au Sénégal, puis en Afrique du Sud ou je me suis installé en 2001 tout en continuant d’enseigner plusieurs mois l’an aux Etats-Unis. Je dois préciser qu’il s’agit d’un choix personnel et délibéré. L’Afrique est mon pays et personne ne m’empêche aujourd’hui de rentrer au Cameroun.
Quel est votre rapport avec le Cameroun ?
C’est un rapport à la fois d’éloignement et de proximité. Le Cameroun est notre terre et cette terre, je la porte dans mon cœur et dans ma respiration. Comme le décrit si bien notre hymne national, c’est le berceau de nos ancêtres, tout comme notre continent est le berceau de toute l’humanité. Pour moi, il n’y a pas le Cameroun d’un côté, et l’Afrique de l’autre. Il s’agit d’un seul et même pays. Je peux servir l’un et l’autre, peu importe où je vis et travaille.
Pour le reste, je connais beaucoup de monde aussi bien dans le gouvernement qu’au sein de l’opposition et dans les milieux culturels et intellectuels. Beaucoup de gens ne le savent pas, mais je communique en privé avec plusieurs d’entre eux. Quand il m’arrive de voyager au Cameroun, je rends visite à certains d’eux, à leur domicile, quand j’ai le temps. Ce que je dis en public, la plupart le savent, puisque je le leur dis en privé également. Je respecte certains d’entre eux tout en sachant que la plupart sont des captifs.
Pour ce qui me concerne, je ne me suis jamais considéré comme un exilé ou comme un nomade. Je ne suis pas un opposant politique non plus. Si c’était le cas, il y a longtemps que j’aurais rejoint un mouvement politique à cet effet. Je suis un dissident, c’est-à-dire quelqu’un qui, sur des bases aussi bien philosophiques que morales, refuse consciemment d’accorder quelque autorité que ce soit à un système inhumain qui a conduit le pays dans un cul-de-sac. Et ils le savent parfaitement. Ils savent que je ne suis pas de ceux qui font du bruit pour se faire remarquer, que je n’ai pas faim, que je n’ai pas besoin d’un véhicule de luxe, d’une maison, d’une plantation ou d’une boutique, que je ne dépends pas d’eux, que j’ai un nom qui est le résultat de mon labeur propre, et par conséquent « je ne suis pas en vente ». Et en réalité, la politique ne m’intéresse pas du tout. Elle m’énerve. Ce qui m’intéresse, c’est d’écrire mes livres. C’est d’être absolument libre de travailler avec des idées, de ré-imaginer le monde avec d’autres créateurs.
« Lorsque les choses changeront, l’Etat du Cameroun comprendra que certains d’entre nous, dans nos secteurs professionnels respectifs, ne sommes plus uniquement des individus isoles, mais de véritables ambassadeurs de notre peuple et de notre pays sur la scène du monde ». Achille Mbembe
En novembre 2019, on vous a vu sur des médias en ligne sénégalais avec un passeport diplomatique à vous accordé par le Sénégal.
Comme vous le savez, ceux d’entre nous qui vivons à l’étranger éprouvons beaucoup de difficultés a renouveler nos papiers d’identité. C’est notamment le cas des passeports. Or à cause de mon travail, qui m’oblige à me déplacer constamment, j’ai absolument besoin d’un passeport opératoire. Dans un monde où la vitesse est une ressource, je ne peux pas attendre plus de six mois avant de voir mon passeport renouvelé. Mon ami Felwine Sarr avec qui j’ai mis en place les Ateliers de la pensée de Dakar était au courant de mes difficultés et en a parlé au Président Macky Sall qui a alors décidé de m’octroyer un passeport diplomatique. Ce faisant, le Président Macky Sall celebre un intellectuel qui fait honneur a toute l’Afrique. Ce document me permet de séjourner sans visa dans une quarantaine de pays au monde. Le Sénégal est un pays qui m’a toujours accueilli. J’y ai passé quatre années de ma vie. J’y compte beaucoup d’amis et collègues, et Dakar est, pour beaucoup d’intellectuels africains, une ville-refuge.
Disposez-vous d’un passeport camerounais bien valide ?
Je dispose d’un passeport camerounais ordinaire. Il est valide, mais il ne contient plus aucune page libre. Pratiquement, il est donc inutile. Un passeport sans aucune page libre ne sert a rien.
Des rumeurs font état de ce que les services d’immigration du Cameroun n’auraient pas renouvelé votre passeport national ?
J’ai sollicité un renouvellement de mon passeport camerounais. Comme la plupart de mes compatriotes qui se trouvent dans les mêmes conditions à l’étranger, j’attends, depuis lors. La dernière fois, il a fallu que je me rende au Cameroun afin de le renouveler. C’était en 2018. A l’occasion, j’avais rencontré un certain nombre de hauts responsables du pays, y compris le Premier ministre de l’époque.
Je ne leur ai pas posé le problème du renouvellement de mon passeport. Je ne voulais pas profiter de mon statut pour obtenir un traitement privilégié. J’avais, simultanément, procédé au renouvellement de ma carte d’identité nationale. C’était en avril 2018. Cette carte, je l’attends toujours.
Lorsque les choses changeront, l’Etat du Cameroun comprendra que certains d’entre nous, dans nos secteurs professionnels respectifs, ne sommes plus uniquement des individus isolés, mais de véritables ambassadeurs de notre peuple et de notre pays sur la scène du monde. L’Etat décidera alors, à ce moment, de mettre à profit nos talents pour le bien de notre pays et de notre continent. Pour le moment, tel n’est pas le cas.
Réfugié en Europe depuis plusieurs mois, dit-il, pour échapper aux menaces de mort contre sa personne après la sortie de son ouvrage hommage à Maurice Kamto, le journaliste n’est pas tendre vis à vis du pouvoir de Yaoundé.
L’auteur du livre « Maurice Kamto un destin présidentiel » paru en novembre 2019, abonde la toile de ses textes d’opinion. Des diatribes sous forme de questions rhétoriques qui questionnent la gouvernance au Cameroun. Extrait : « comment se taire quand son peuple se meurt? Comment se taire quand gouverner le Cameroun devient un leurre? Comment se taire quand pour diriger mon pays on a besoin d’enfiler le manteau d’un tueur? Comment se taire quand on divise son pays pour mieux régner ? ».
Son dernier pamphlet porte sur le double scrutin législatif et municipal de février prochain. L’écrivain appelle les Camerounais à ne pas se rendre aux urnes. Selon lui, tout est mis en œuvre pour favoriser le parti au pouvoir le RDPC. « Je ne voterai plus jamais au Cameroun en l’état actuel. C’est ma façon de me désolidariser de la forfaiture électorale qui se prépare », écrit le journaliste.
Cyrille Kemmegne arbore cette posture en indignation contre le président de la République. « Pourquoi doit-on aller voter quand on est «dirigé» par un homme comme Paul Biya, un incroyable pompier-pyromane? Pourquoi doit-on aller voter quand un homme supposé élu à plus de 71 pour cent contraint, toute honte bue, ses compatriotes à se livrer à la crapule? Pourquoi doit-on aller voter quand en bientôt 40 ans de règne d’une main de fer, Paul Biya peine toujours à prendre le fameux nouvel élan Pourquoi doit-on aller voter quand face à des milliers de morts innocents dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Paul Biya brille par son éternel je m’enfoutisme? Pourquoi doit-on aller voter quand chaque jour dans le NOSO et l’Extrême-Nord, les morts se décuplent ? », S’interroge-t-il.
Des positions sommes-toutes surprenantes pour quelqu’un qui compte toujours parmi les effectifs de la CRTV. Un média dont le directeur général Charles Ndongo présentait lors de son installation comme « le tam-tam du président de la République ».
« Le chef de l’Etat a un statut particulier (…). De ce point de vue, il a forcément un traitement spécial ». Ce propos controversé du directeur général de la Crtv, prononcé il y a quelques semaines et réitéré face aux représentants des partis politiques hier mardi, n’a pas manqué de susciter la grogne au sein de ces acteurs de la prochaine présidentielle. Réunis autour du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, Charles Ndongo réagissait ainsi aux interventions des représentants des candidats à la présidentielle, qui plaidaient pour un équilibre dans les temps d’antennes pendant la campagne officielle qui commence le 22 septembre prochain.
Avant sa prise de parole, 13 mesures avaient été adoptées par les différents participants à cette réunion, pour une organisation efficace des émissions de propagande des candidats durant la campagne. Parmi ces mesures, l’on note que les temps attribués à chaque candidat seront de 13mn 20s à la radio et 6mn 40s à la télévision.
On retient également que ce qui sera dit lors de ces émissions engagent l’entière responsabilité de ceux qui émettent les propos concernés. Et en cas de doute sur la conformité des propos tenus, le directeur général de la Crtv peut suspendre la diffusion desdites émissions. Il peut également saisir sans délais le ministre de la Communication et le président du Conseil national de la communication en vue des mesures appropriées.
A la fin de cette réunion, les différents acteurs se sont exprimés sur les mesures adoptées. Pour Emile Bindzi du parti Univers, ces mesures sont une sorte de « censure ». « Nous nous retrouvons dans une situation où nous sentons venir la censure. Mais nous avons l’impression que cette campagne commence un tout petit peu sous le sceau du totalitarisme avec un certain nombre de choses que nous ne pouvons pas qualifier. Nous demandons simplement que les instances étatiques fassent preuve de plus de démocraties », a-t-il indiqué.
Bibou Nissack, le représentant de Maurice Kamto, a quant à lui regretté l’absence des responsables de Cameroon Tribune à cette concertation. « Nous avons aussi eu quelques réserves que nous avons émises, notamment le chrono dans la détermination du temps d’antenne et de parole pour qu’il n’y ait pas de quiproquo, ou d’insatisfaction de la part des uns et des autres. Nous avons par exemple proposé que ce soit un chrono affiché au mur mais, il nous a été dit que c’est la Crtv qui tiendra et qui dira quand les minutes qui sont allouées à chacun sont épuisées ou pas », a affirmé le porte parole.
Charles Ndongo est cependant resté intransigeant, maintenant que le statut spécial du chef de l’Etat n’empêchera pas que les autres candidats passent à l’antenne. « Ce n’est pas parce que le président aura eu ce traitement spécial qu’il va empêcher le peuple de faire librement son choix (…) tous les candidats verront que leurs activités seront reflétées sur les antennes du média public », a-t-il expliqué.
D’après le quotidien Le Jour, Amadou Vamoulké a été auditionné le 03 août dernier au Tribunal criminel spécial (Tcs). Quatre heures durant, l’ancien directeur général de la Cameroon radio television (Crtv) aurait répondu à des questions sur l’achat sans appels d’offre des droits de retransmission de certaines grandes compétitions de football.
L’audition d’Amadou Vamoulké est consécutive aux conclusions du rapport d’audit commandé par Charles Ndongo, l’actuel directeur général de la Crtv, sur la période allant de 2005 à 2016. Il serait reproché à Amadou Vamoulké, d’avoir violé la procédure des marchés publics dans le cadre de l’achat des droits de retransmission sus-évoqués. Aucun montant n’a été révélé. Pour l’heure, il est difficile de dire si ce nouveau dossier motivera l’ouverture d’un autre procès contre Amadou Vamoulké.
Celui-ci est déjà poursuivi devant le Tcs pour un présumé détournement de 3,9 milliards de francs CFA à la Crtv, entreprise qu’il a dirigé de 2005 à 2016. Placé sous mandat de détention provisoire à la prison centrale de Kondengui le 29 juillet 2016, Amadou Vamoulké a assisté à l’ouverture de son procès le 31 juillet dernier. Lors de l’audience, l’ex-DG de la Crtv a plaidé non-coupable pour les faits qui lui sont reprochés. La prochaine audience au Tcs a lieu le 16 août.
Bien que les instructions du Premier ministre, Philémon Yang, tournent en sa faveur, Isidore Modjo n’ a toujours pas perçu sa rémunération liée à l’exploitation de ses œuvres à la « Cameroon radio and television« . Et pour cause, celui-ci aurait été payé d’un « chèque en bois » par le directeur de la Cameroon radio and television (Crtv).
Selon le récit d’Isidore Modjo, les faits se sont déroulés le 26 mai 2017, le jour où il a repris son sit-in en vue d’obtenir le paiement de ses droits d’auteur évalués à un milliard 800 millions de Francs CFA et ramené à 50 millions de Francs CFA par le PM. Charles Ndongo lui aurait envoyé une délégation porteuse d’un chèque de 21 millions de Francs CFA. Après avoir refusé le document un moment, Modjo l’accepte après plusieurs conciliabules et les conseils de son médiateur le Professeur Shanda Tonme. «J’accepte le chèque avec le promesse ferme que le reste me sera versé par la suite à date fixe. Ils m’assurent donc qu’ils vont déposer le chèque et que l’argent sera viré dans mon compte 48 heures après selon les procédures officielles au Cameroun. Et ils me donnent une copie du chèque», relate un Modjo confiant, qui va déchanter par la suite.
«J’attends 48 heures et je vais dans mon compte. Il n’y a rien. J’attends plusieurs jours, plusieurs semaines, rien. Pas un kopeck viré dans mon compte (…). Au trésor où je me suis rendu pour vérification, on m’assure qu’on ne peut pas payer. Il n’ y a pas d’argent dans la ligne sollicitée par la Crtv pour me verser les 21 millions. Au Trésor on m’assure que c’est un chèque en bois. En français facile c’est un chèque sans provision que Charles Ndongo et la Crtv m’ont délivré. Vous y comprenez quelque chose vous autres?».
Isidore Modjo n’exclut pas de porter plainte. «Je me réserve aussi le droit d’attaquer Charles Ndongo et la Crtv en justice pour chèque sans provision. Même si Charles Ndongo est très puissant, le Chef de l’Etat Paul Biya et la justice de la République sont de notre côté», soutient-il.