Cameroun : des opposants dessinent les contours d’une coalition contre Paul Biya

Des hommes politiques de l’opposition envisagent de se réunir au sein d’une alliance lors de la présidentielle de 2025 pour vaincre le parti au pouvoir et ses alliés.

Quelques noms bien connus de la scène politique nationale reviennent lorsqu’on évoque l’idée d’une possible coalition de l’opposition en 2025. Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), jean Michel Nintcheu du Front pour le changement du Cameroun (FCC), Samuel Billong du Mouvement des réformateurs ont au moins une fois exprimé leur volonté de s’allier à d’autres partis politiques pour renverser le parti au pouvoir. Le but étant d’assurer une alternance inclusive et pacifique au Cameroun.

D’abord, Jean Michel Nintcheu, député de la circonscription du Littoral et président du FCC, a déjà opéré un premier choix. Pour l’ancien cadre du Social Democratic Front (SDF), le Pr. Maurice Kamto est, à l’heure actuelle, le meilleur profil pour porter les chances de l’opposition réunie au sein d’une coalition à la prochaine élection. C’est en raison de la répression des militants du MRC et de la position qu’a occupée Maurice Kamto à l’issue de la présidentielle du 07 octobre 2018. Selon Nintcheu, dans un entretien accordé à Jeune Afrique, tous ceux qui feront d’autres propositions ne travaillent pas pour l’opposition.

Ensuite, Cabral Libii qui n’a pas encore opéré un choix clair à ce sujet. Mais, le député est parmi les premiers opposants à accepter l’idée d’une coalition pour mieux faire face au candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en 2025. Le 30 octobre 2022, le candidat sorti 3è à la présidentielle de 2018 a affiché l’engagement clair de son parti le Pcrn « pour la coalition du parti unique de l’opposition ». C’était au lendemain de l’échec de l’organisation d’un débat télévisé le mettant face à Maurice Kamto, le président national du MRC.

A l’approche des échéances de 2025, Cabral Libii reste fidèle à cet engagement. Au cours d’une conférence de presse donnée le 15 novembre dernier à Yaoundé, le président national du Pcrn a réaffirmé sa volonté de faire partie d’une alliance. Mais, l’opposant a renvoyé la définition des jalons de cette coalition au congrès ordinaire de son parti, lequel aura lieu du 15 au 17 décembre 2023 à Kribi dans la région du Sud.

Enfin, Samuel Billong du Mouvement des réformateurs a, depuis avant septembre 2023, une idée des formations politiques avec lesquelles son parti pourrait faire alliance. Mais, l’opposant ne les a pas dévoilées. L’homme politique soutient que l’élection présidentielle de 2025 sera un moment déterminant pour une transition politique au Cameroun.  Pour cela, il invite tout le monde à mettre la main à la pâte pour « avoir une transition exemplaire », s’exprimait-il sur Abk radio.

Par ailleurs, le 31 mars 2023, sept partis politiques se sont réunis dans le cadre d’une plateforme pour rassembler des propositions dans le but d’améliorer le système électoral camerounais. Le MRC, le PCRN, l’UDC, l’UMS, le MP, le SDF et l’USDP ont mis sur pied un secrétariat pour recevoir et centraliser ces propositions pouvant aboutir à la modification du code électoral en vigueur depuis 2012.

Cependant, il convient de rappeler que l’alliance de l’opposition n’a réussi qu’en 1992. Elle a permis à Ni John Fru Ndi d’atteindre 36% des voix contre 40% pour le président Paul Biya à la présidentielle. La coalition de 2004 s’est heurtée à l’opposition de Ni John Fru Ndi de reposer les chances de l’opposition sur Adamou Ndam Njoya de l’UDC.

Cameroun : Cabral Libii appelle à une coalition de l’opposition pour 2019

Sorti troisième de la présidentielle Cabral Libii s’est prononcé lundi pour une coalition de l’opposition en vue des élections municipales et législatives prochaines.

L’homme politique camerounais Cabral Libii appelle les partis de l’opposition à mutualiser leurs forces contre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en vue des législatives et municipales de 2019. Si le projet est validé, Cabral Libii appelle à susciter un intérêt populaire pour la coalition.

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Les Camerounais avaient pourtant largement demandé une coalition des forces de l’opposition pour l’élection présidentielle d’octobre. Faute de réunir les neuf candidats ayant pris part à ce processus électoral, seuls Maurice Kamto et Akere Muna du FPD s’étaient ralliés pour affronter le parti au pouvoir. Cabral Libii, Serge Espoir Matomba, Garga Haman Adji, Ndifor Afanwi et Joshua Osih et Adamou Ndam Njoya n’avaient pas adhéré à l’initiative.

Présidentielle 2018 : Cabral Libii se présente comme « l’élu du peuple camerounais »

Tous ces candidats n’avaient pas pu se mettre d’accord sur les termes de la formation de la coalition. Cabral Libii avait, dans un premier temps, demandé que des primaires soient organisées afin de parvenir à l’élection du porteur de la coalition. Il s’est par la suite ravisé, arguant qu’il s’opposait à une « coalition à deux ou à trois ». Cela lui avait valu de vives critiques au sein de l’électorat. Certains y avaient vu les signes d’une trahison.

Présidentielle 2018: Akere Muna se retire de la course et soutient Maurice Kamto

Akere Muna, le candidat du FPD, a annoncé  ce vendredi 05 octobre via un communiqué qu’il retire sa candidature de la course à la présidentielle pour soutenir le candidat Maurice Kamto aux dites élections.

Akere Muna et Maurice Kamto font désormais corps pour le scrutin du 07 octobre. La coalition mise en place par les deux candidats vise à affronter  plus sereinement le président Paul Biya en lice pour un septième mandat de suite à la tête du pays .

A travers cet acte salué par une frange de l’opposition camerounaise, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti du candidat Maurice Kamto, se positionne comme le principal challenger face au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti du  président Biya.

Conscient de l’influence et de l’expérience électorale du RDPC,  Akere Muna -dans son communiqué- a appelé les autres candidats de l’opposition à se retirer de la course afin d’apporter leur soutien au candidat Kamto.

Présidentielle 2018: Cabral Libii se dit toujours ouvert à une coalition

Le candidat du parti Univers a exprimé son optimisme face à la possibilité d’une coalition des forces de l’opposition avant le scrutin de dimanche.

A 48 heures du scrutin présidentiel au Cameroun, l’on se surprend encore à parler de coalition des candidats de l’opposition. Pourtant ceux-ci sont en campagne, chacun dans son coin. Akere Muna se trouve à Maroua. Maurice Kamto, lui y a tenu un meeting hier, jeudi. Joshua Osih tient un meeting à Yaoundé ce vendredi 05 octobre 2018, entre autres.

Cette semaine, des sorties suggestives des cadres des cadres de différents partis en course à la présidentielle 2018, ont fait dire que des candidats de l’opposition avaient trouvé une entente. Mais, aucune annonce officielle n’a encore été faite.

Mercredi dernier à Kribi, Cabral Libii s’est de nouveau exprimé sur la question. « Il est encore possible de former une coalition », a-t-il déclaré aux journalistes lors de son rassemblement, avant d’ajouter que les négociations se poursuivaient entre les différents dirigeants et qu’elles pourraient même durer jusqu’à la veille des élections.

Cabral Libii a réitéré sa volonté de former une coalition jeudi alors qu’il était en campagne dans l’Extrême-Nord du pays. Il a également profité de l’occasion pour rejeter un document diffusé sur les médias sociaux, affirmant qu’il était de connivence avec le parti au pouvoir, le RDPC.

Ce vendredi 5 octobre, Cabral Libii poursuit sa tournée dans le septentrion.

Présidentielle 2018 : Cabral Libii propose une candidature unique de l’opposition

Le candidat investi pour la prochaine élection présidentielle par le parti Univers a précisé qu’il est favorable à la désignation sur le mode d’une consultation populaire lors d’une interview livrée sur le plateau de Tv5 Monde.

C’est une posture qu’il a toujours adoptée. Dès l’annonce officielle de sa candidature, Cabral Libii a toujours éclairé l’opinion sur son souhait de voir les candidats de l’opposition trouver un consensus pour porter un candidat unique face au président Paul Biya. Le dimanche 09 septembre 2018 dernier, alors qu’il était invité sur le plateau de Tv5 Monde, Cabral Libii a laissé entendre à la journaliste que « quant à la candidature de l’opposition que vous évoquez, je puis vous donner l’information que nous sommes en forte négociation avec les autres candidats de l’opposition afin que dans un premier temps de mutualiser nos efforts pour l’élaboration d’une liste unique des scrutateurs des représentants dans les bureaux de vote », précise-t-il.

Le coordonnateur du mouvement 11 millions de citoyens ne ralliera une coalition que si celle-ci fait appel au suffrage populaire pour désigner son candidat.

Cameroun : les coulisses du soutien de l’UPC au candidat Akere Muna

L’Upc et le FPD ont fédéré leurs forces samedi dans l’optique de renforcer la masse électorale autour du candidat à la présidentielle Akere Muna.

L’Union des populations du cameroun (UPC) soutient Akere Muna, le candidat du Front populaire pour le développement (FPD) à la présidentielle 2018. Le choix de cette personnalité publique résulterait, selon la présidente de l’UPC Issa Habiba, de la perspective d’égalité entre francophones et anglophones du Cameroun. « Après 60 ans de pouvoir sous la conduite des francophones, il est aussi temps pour les anglophones de prendre le pouvoir », a expliqué Issa Habiba au cours de la cérémonie de ratification officielle du mémorandum d’entente unissant les deux formations politiques.

Cette union résulte surtout du projet avorté de réunir les partis politiques de l’opposition engagés dans l’élection autour d’une candidature unique. C’est dans cette optique que des négociations avaient été ouvertes, il y a plus de deux mois, avec Maurice Kamto (MRC), Cabral Libii (Univers) et Joshua Osih (SDF).

Si le projet avait suscité l’intérêt apparent des concernés, les négociations, elles, avaient piétiné. Les différentes parties n’ayant pas pu s’entendre sur les termes d’une éventuelle coalition. Selon Me Emmanuel Simh, vice-président du MRC, le principal blocage résidait dans le partage des fauteuils au gouvernement si la coalition alors projetée venait à remporter la présidentielle.

Les différents candidats issus de l’opposition ont presque tous fait entendre leurs voix pour une fédération des forces. Il est pourtant ressorti de leurs différentes déclarations dans les médias que ceux qui en parlaient le plus étaient également convaincus de pouvoir cavaler seuls contre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

A côté de ce blocage, l’on évoque aussi à l’Upc, des problèmes liés au choix du candidat. La première préférence de l’Upc s’était portée sur Cabral Libii qui, pour cela, a été  reçu plusieurs fois au bureau de l’Upc au quartier Fouda à Yaoundé.

Après l’échec d’une coalition de toute l’opposition, le parti historique était presque parvenu à une entente avec le candidat du parti Univers dont la jeunesse avait séduit les cadres de l’UPC, même si le Pr Maurice Kamto avait des arguments de poids pour arracher leur soutien. Une  rencontre a d’ailleurs eu lieu en fin de semaine dernière entre Emmanuel Simh et l’ancien président de l’UPC Victor Onana pour décider du soutien ou non au MRC.

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Le MRC convaincu d’avoir les meilleurs atouts pour diriger une éventuelle coalition

Selon Me Emmanuel Simh, le parti a «un meilleur programme et un meilleur porteur de projet» que certaines formations politiques en lice pour la présidentielle 2018.

Les négociations entre le Social democratic front (SDF) et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) en vue d’une coalition se poursuivent. Et s’il reste impossible de dire, à ce jour, quelles sont les bases de ces négociations, quelques faits mettent en lumière les attentes réelles des responsables du MRC quant à l’issue des pourparlers en cours.

A ce sujet, le vice-président du MRC, Emmanuel Simh, a fait savoir jeudi qu’un examen des programmes initiaux des deux partis sera fait. A la fin, seul le meilleur programme et le meilleur porteur de projet sera désigné pour représenter la coalition à l’élection du 7 octobre 2018. « Mais nous pensons avoir un meilleur programme et un meilleur porteur de projet », a-t-il déclaré lors d’un point de presse donné à Yaoundé, à l’occasion du ralliement de Célestin Djamen au MRC.

« Personne ne veut la coalition autant que moi et personne n’a œuvré autant que moi pour qu’il y ait une coalition », déclarait le Pr Maurice Kamto, le candidat de cette formation politique, lors d’une sortie médiatique le 2 août. Cette union des forces de l’opposition est vivement attendue et tous les challengers se disent favorables à ce projet mais, de nombreux paramètres rendent sa concrétisation difficile. « J’ai toujours mis tout le monde en garde qu’il n’y aura pas de candidat unique de l’opposition pour deux raisons. La première c’est ce que même si l’on parvient à avoir un candidat unique parmi les acteurs connus, le gouvernement peut toujours susciter un autre candidat », a affirmé Maurice Kamto le 2 août sur le plateau d’ Equinoxe Tv, alors que quelques jours plus tôt au SDF, l’on déclarait que l’on n’est pas partant pour un rassemblement de l’opposition.

Présidentielle 2018 : l’Upc tente de former une coalition de l’opposition

Des pourparlers ont été engagés dans ce sens avec des partis politiques tels que le Sdf et le Mrc, entre autres.

L’Union des populations du Cameroun (Upc), sous l’égide de sa présidente élue Issa Habiba, veut tenter une coalition des partis politiques de l’opposition afin de contrecarrer le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Paul Biya, au scrutin du 7 octobre prochain.

Des rencontres ont déjà été organisées dans ce sens avec les candidats d’autres formations politiques ayant soumis des candidatures auprès d’Elections Cameroon (Elecam). C’est ainsi que Issa Habiba a rencontré Joshua Osih mercredi dernier, le champion du Social democratic front (Sdf).

Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), Cabral Libii du parti Univers et Akere Muna du Front populaire pour le développement (Fpd) ont également été approchés par des cadres de l’Upc. Les prises de contact se poursuivent.

Pour l’heure, indique-t-on à l’Upc, ces partis politiques semblent manifester un certain intérêt pour le projet de coalition.

Si elle venait à être formée, cette coalition permettrait à l’opposition de faire front commun contre une majorité présidentielle écrasante à laquelle vient de se joindre vingt partis politiques de l’opposition.

Un mémorandum est en cours d’élaboration. Chacune des formations politiques de l’opposition désireuse de faire partie de la coalition devrait la signer. En attendant, les candidatures sont en étude à Elecam. La liste provisoire des candidats retenus sera publiée le 8 août prochain.

 

 

 

Cameroun : la présidentielle d’octobre 2018 et les coalitions sans contenu

A Me Jean de Dieu Momo,

Ainsi donc, vous avez décidé, avec quelque vingt autres amis, d’entraîner le Paddec dans une  coalition pour soutenir le candidat Biya, 86 ans, que vous aviez pourtant officiellement juré de combattre. Mais plus que la décision elle-même,  c’est sa justification qui me pousse à  vous servir ce message.  Vous dites : « Paul Biya est très vieux, 86 ans, c’est donc son dernier mandat, il faut lui donner sa dernière chance. »

Sans revenir à  l’argument largement répandu selon lequel le vieux doit prendre sa retraite, comme tout vieux devrait le faire, j’ai plutôt une autre approche face à  ce raisonnement dangereux : Connaissez-vous des gens qui vivent 110 ans et plus? Moi, j’en connais. Et ce n’est pas difficile d’arriver à cet âge. Il suffit d’avoir une bonne hygiène de vie, une rigueur alimentaire et sportive, et être bien suivi des médecins. C’est ce qui explique qu’en Occident par exemple – et Paul Biya est un citoyen d’honneur des villes occidentales –, l’espérance de vie est de 85 à 90 ans aujourd’hui. Dans la seule province de Québec au Canada, on a dénombré sept mille (7.000) centenaires l’an dernier. Votre argument basé sur l’âge ne tient donc pas, parce que Paul Biya fera partie des centenaires de sa génération : il a une bonne hygiène de vie, est bien nourri et sa santé est bien surveillée. Ce ne sera donc pas son dernier septennat. À 92 ans, vous lui donnerez un autre mandat, avec le même argument que ce sera son dernier, et bernerez ainsi encore le peuple. À  ses 99 ans, récidiverez, et le Cameroun se retrouvera totalement dans l’abîme.

Les messages ont fusé de partout pour dire non à sa candidature, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun, car très nombreux sont ceux qui voient en son départ à la retraite la solution à la majeure partie des problèmes de la nation :

1-La crise anglophone : Comment le Rdpc ne perdrait-il pas alors qu’il a préféré la brutalité militaire au dialogue dans la crise anglophone, poussant les compatriotes de deux provinces entières, le Nord-ouest et le Sud-ouest, à le rejeter dans un mouvement de contestation sans précédent dans l’histoire du Cameroun ? Sa défaite dans les régions anglophones sera pire qu’en 1992 où il put tout de même gruger quelques voix avant de perdre l’élection présidentielle. D’ailleurs,  et vous devriez le savoir, même au sein de l’armée et de la police, des voix s’élèvent pour critiquer la hiérarchie qui continue de privilégier la solution militaire face à un problème qui aurait dû être réglé de la plus simple des façons par le dialogue. La raison en est qu’au fond, ce n’est pas, à proprement parler, une guerre contre les sécessionnistes ou les terroristes (un faux vocable pour se donner bonne conscience et s’enfoncer de plus en plus), mais c’est bel et bien une guerre que le régime a poussé les Camerounais à se livrer entre eux-mêmes, une guerre que ceux-ci ont vite fait de qualifier de sale, parce que la menace ne vient pas d’un pays étranger, une guerre civile, et donc fratricide. Dans ce contexte, l’argument de la protection de l’intégrité du territoire devient un prétexte et ne peut justifier votre ralliement,  car comme vous lavez vous-même dit au début de la crise anglophone, c’est un problème de mal-être général, et la menace de désintégration territoriale sera toujours présente tant qu’un État fera de l’injustice et de l’arbitraire un mode de gouvernance.

2-Les coalitions sans contenu et l’occupation du terrain par la véritable opposition : Le Rdpc perdra en octobre 2018, parce que, tout comme le Paddec qui avait une certaine assise à Dschang, l’Undp de Bello Bouba qui, traditionnellement, a une large assise au grand nord, a refusé de présenter un candidat et a participé à la même coalition artificielle que vous. Et c’est là l’erreur fatale du régime de Yaoundé : en n’organisant pas une présidentielle à deux tours pour permettre à  chaque parti politique  de montrer, au premier tour, ce qu’il vaut réellement sur le terrain, il a créé pour lui-même une situation floue dans laquelle aucune donnée ne lui permet de lire, sur le terrain, la véritable représentativité des partis avec lesquels il veut coaliser. Le  deuxième tour de la présidentielle  étant celui qui permet de faire pareille lecture objective, les coalitions actuelles du Rdpc sont artificielles et sans contenu. Elles n’ont aucun poids face à la réalité du terrain, et ceci se confirme par la rapidité et l’éclat avec lesquels le MRC de Maurice Kamto comble le vide laissé  en drainant des foules immenses dans ces trois provinces septentrionales.

Ainsi, amputé des provinces septentrionales par le vide laissé par l’Undp et comblé à ce jour par le MRC, amputé des deux régions anglophones où il est rejeté en raison de la sale guerre, fragilisé dans les provinces du Centre et du Sud par les forces progressistes dont on a longtemps étouffé la liberté d’expression et l’émergence d’idées contraires, et à l’Est où la vie dans le noir des très nombreux délestables pousse les populations régulièrement dans la rue, repoussé à l’Ouest et au Littoral où le chômage endémique a transformé de millions de jeunes en vendeurs à la sauvette et en bendskineurs, le Rdpc part totalement perdant à l’élection présidentielle d’octobre 2018.

3-Les fausses statistiques: La percée sur le terrain du MRC contredit les statistiques erronées que vous avez dressées pour justifier votre ralliement que vous avez qualifié vous-même de spectaculaire. Vous basant sur les données de 2011 élaborées par le régime (!), vous avez attribué par anticipation, tel un maître des arts divinatoires, des millions de voix à tel parti et des milliers à tel autre, comme si les Camerounais avaient la mémoire courte et n’allaient jamais changer, comme si vous lisiez dans leur esprit et serez dans les urnes avec chacun d’eux grâce à un quelconque don d’ubiquité, et comme si vous-même avez oublié que depuis 1992, le Rdpc n’a jamais gagné, mais a toujours été vaincu. Les vraies statistiques, Me Momo, sont ceux qui portent à 0,5% des 25 millions de Camerounais le nombre de ceux qui s’agitent autour du Rdpc aujourd’hui, soit 125.000 personnes au grand maximum. Ce sont les gouverneurs, préfets, sous-préfets, les délégués du gouvernement, les hommes d’affaires corrompus, les douaniers, les directeurs corrompus, les chefs d’entreprises parapubliques, les transfuges de micros-partis qui ne représentent qu’eux-mêmes, et tous ceux qui sont liés à eux et qui considèrent le maintien du statu quo comme la garantie des avantages personnels de toutes sortes – ce qu’ils appellent le meilleur risque, comme c’est à voir dans l’affiche de campagne de Paul Biya. Si le candidat du Rdpc est donc pour eux le meilleur risque, il ne l’est pas pour l’immense majorité des Camerounais (99,5% de la population) qui, à côté d’eux,  aspire au changement et veut enfin goûter aux délices de l’alternance. Aussi, les inscriptions sur les listes électorales reflètent-elles cette proportionnalité. Les profiteurs du régime sont donc bien moins nombreux pour constituer une masse critique capable de permettre au Rdpc de se retrouver au-devant des autres partis d’opposition.

4-Structures et infrastructures délabrées : Le Rdpc ne peut pas gagner comme vous le prétendez, Me Momo, parce que l’injustice et le faux règnent, et les Camerounais en ont marre de voir leur pays sombrer dans la déchéance morale. Le Rdpc ne peut pas gagner l’élection présidentielle d’octobre prochain dans ce pays où 85% de la population vit sous le seuil de pauvreté et où la jeunesse, désorientée,  lutte quotidiennement pour la survie grâce à la débrouillardise, dans ce pays où les malades se font opérer par leurs proches à l’entrée des hôpitaux, où les enseignants abandonnent leurs classes, où les milliers de morts à répétition sur les routes ne suscitent la prise d’aucune mesure rigoureuse de la part du gouvernement, où les catastrophes ferroviaires aux enquêtes qui n’aboutissent jamais sont traités comme des faits divers, où les populations des villes n’ont pas accès à la simple eau potable, et à l’électricité – pour ne pas parler de celles des campagnes –, et où la discrimination à large échelle dans l’administration est devenue la règle.

Dans ces conditions, Me Momo, l’opposition n’a plus besoin nécessairement de coalition. Le peuple se coalise avec elle automatiquement,  puis-qu’après tout, dans cette course où on ne cherche que le premier,  plusieurs partis d’opposition viendront en tête, bien avant  avant le Rdpc. L’achat des consciences de dernière minute et la distribution spontanée des sacs de riz par le régime n’y feront rien.

 

 

 

Lutte contre le tabagisme: Des députés sensibilisés

Avec le soutien du ministère de la santé, la coalition camerounaise antitabac a organisé une rencontre d’information dans le but d’expliquer les enjeux d’une loi sur la question

La coalition contre le tabac au Cameroun (C3T), a organisé le jeudi 29 novembre 2012, un débat pour expliquer aux députés l’importance de leur implication dans l’adoption d’une loi anti-tabac au Cameroun: « Pour nous, il est question au cours de cette rencontre, de sensibiliser les parlementaires sur les méfaits du tabac et la nécessité de leur implication dans la sensibilisation de leurs populations, leur parler des actions que nous menons et de la nécessité d’adopter une loi. Il est question enfin de mobiliser les parlementaires pour un plaidoyer en faveur de cette loi anti-tabac auprès des autorités compétentes», a expliqué Flore Ndembiyembe, la présidente de cette coalition, aux journalistes. Aux côtés de madame Ndembiyembe, le Directeur de la Promotion de la Santé au ministère de la santé publique. « Mes chers honorables, le tabagisme est un fléau bien plus grave qu’on ne peut l’imaginer et c’est avec grand espoir que nous travaillons encore et avons travaillé à l’élaboration du projet de loi à cet effet, et qui pourrait bientôt être soumis à votre validation. Mon rêve c’est de me lever un jour et de découvrir que le tabagisme n’existe plus» a expliqué le Docteur Sa’a, Directeur de la lutte contre la maladie au ministère de la santé publique.

Le responsable de l’administration de la santé est aussi revenu sur le projet de loi anti-tabac. Il expliquera aux députés que ce texte, s’il est adopté par l’Assemblée nationale, prévoit de nombreuses restrictions comme l’interdiction de fumer dans les lieux publics et collectifs, ainsi que dans les formations sanitaires et lieux de travail. « Les interdictions devraient aussi s’appliquer aux établissements scolaires et universitaires, aux transports publics, bars, restaurants, aéroports, boites de nuit et autres lieux de convergence. De même qu’il sera interdit de fumer dans tous les lieux en présence de personnes non-fumeurs ou de personnes à risque (nourrissons, mineurs, femmes enceintes et malades) », a expliqué Monsieur Sa’a. Les députés se sont aussi vus informés de ce qu’un des défis de la coalition était d’arriver à interdire la vente des cigarettes aux mineurs et dans les établissements scolaires. Au cours des échanges, les députés sont revenus sur la vente de cigarette comme ressource pour l’Etat et aussi pour les individus qui se livrent à cette activité. « je vais aller plus loin et vous dire que ce n’est pas tout. Le commerce des cigarettes pour les majors dans le monde est un marché de 350 milliards de Dollars. Mais il ne faut pas se tromper, cela ne profite que très peu aux populations. On indique par exemple que le bénéfice pour les producteurs dans les champs n’est que de 80 millions de Dollars, or l’Afrique n’est pas parmi les dix premiers producteurs. En plus, supposons que le vendeur de cigarettes gagne 1 million par an en vendant les cigarettes et que la société doit dépenser 10 millions pour soigner les fumeurs, quelles ressources on protège. Non je dis que nous devons rester vigilent et très prudent, c’est un gros problème », a précisé monsieur Sa’a.

Dr Flore Ndembiyembe, présidente de la coalition contre le tabac au Cameroun (C3T)
africahealthpromotion.org)/n

Des partis de l’opposition camerounaise, organisés autour d’une coalition annoncent une marche de protestation

Ils contestent la parution prochaine de ce qu’ils pensent être une élection illégale en raison de graves manquements dans l’organisation

Des partis de l’opposition camerounaise organisés autour d’une coalition, ont annoncé ce lundi 17 octobre 2011, leur intention de marcher pour protester contre la publication des résultats de l’élection présidentielle du 09 octobre dernier. Nous appelons par la présente le peuple à venir massivement manifester en faveur de leur droit de participer à des élections libres et transparentes, peut on lire dans une déclaration commune signée par Kah Walla du CPP, Albert Dzongang de la Dynamique, John Fru Ndi du SDF, Adamou Ndam Njoya de l’UDC, Bernard Muna de l’AFP, Bernard Momo du PADDEC et Paul Ayah Abine du PAP. La coalition justifie sa position par de nombreux manquements de l’organe en charge d’organiser ces élections : Nous déclarons qu’Elections Cameroon (ELECAM) a failli complètement à sa mission d’organiser une élection libre, juste et transparente et par conséquent, rejetons tout résultat que pourra déclarer le Conseil Constitutionnel car nous sommes intimement convaincus qu’il n’ ya pas eu élection présidentielle au Cameroun le 09 octobre 2011, peut on lire dans leur déclaration commune. Leur principale exigence est l’annulation par le Conseil Constitutionnel de cette élection, conformément aux différentes requêtes qu’ils ont formulées devant la justice et aussi une révision de la loi électorale. Afin de prévenir une crise sociale grave, nous demandons la révision de la loi électorale et la mise sur pied dans un délai de six mois d’un nouveau système électoral qui sera véritablement indépendant et accepté par tous et qui devra conduire la nouvelle élection présidentielle, affirme la coalition.

Les dates et formes de la manifestation n’ont pas été rendues publiques, mais visiblement la manifestation devrait avoir lieu avant la fin de la semaine en cours. La marche vise à protester contre la parution des résultats, donc cela donne une indication claire du moment au cours duquel cette manifestation va se tenir, mais pour la forme, nous nous gardons de le dire parce que le pouvoir en place pourrait essayer de nous empêcher d’aller jusqu’au bout de notre initiative, ont fait savoir Kah Walla et Bernard Muna pour répondre à cette question. La coalition a aussi tenu à assurer le peuple qu’il ne sera pas seul dans les manifestations. Nous assurons le peuple camerounais que nous serons à ses côtés pendant les manifestations jusqu’à l’établissement d’une véritable commission électorale indépendante au Cameroun, annonce le communiqué. Cette déclaration intervient alors que la commission de recensement des votes travaille à la production des résultats qui devrait intervenir le 21 octobre. La déclaration intervient aussi alors que la Cour Suprême statuant comme Conseil constitutionnel est en train d’examiner les requêtes à elle adressées.

23 candidats sont en course pour l’élection présidentielle, dont Paul Biya. Après avoir hésité sur la question de présenter une candidature commune, elle dénonce fortement des man uvres du régime en place pour justifier leur échec. Sur les 22 candidats opposés à Paul Biya, on notera que seulement sept forment la coalition. Ils pourraient cependant être le nouveau maillon fort de l’opposition camerounaise.

Réunion de la coalition ce lundi 17 octobre au siège de l’UDC à Yaoundé
Journalducameroun.com)/n