Cameroun-CNC : les régulateurs des médias africains en conclave à Yaoundé

Le Conseil national de la communication en collaboration avec le Réseau des instances africaines de régulation de la communication (Riarc), s’est réuni ce mercredi 8 novembre 2023, pour une collaboration avec les représentants des plateformes numériques. Le but est de réfléchir à une régulation efficace des réseaux sociaux en Afrique.

C’est sous le thème « la problématique de la régulation des réseaux sociaux : les modalités d’une collaboration entre les régulateurs africains des médias et les plateformes numériques », que les travaux de réflexions sur la régulation des réseaux sociaux ont été lancés ce mercredi 08 novembre 2023 à Yaoundé. En ouvrant ce forum, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a rappelé l’importance d’un tel forum international dans un contexte où les réseaux sociaux connaissent de nombreuses dérives avec notamment la désinformation, la corruption des mœurs, les discours de haine et biens d’autres dérives. « Il est important d’interpeller le consortium pour une régulation forte des réseaux sociaux », a-t-il fait savoir au cours de son discours.

En effet, au cours de ces deux jours, les différents membres de la Riarc venus du Tchad, du Gabon, du Benin, du Maroc, prennent part aux travaux. Les participants discuteront lors des différents ateliers, sur des sujets tels que la gestion des politiques de contenu des plateformes numériques, les mesures de prévention de la désinformation et du discours de haine, ainsi que les modalités de collaboration entre les plateformes numériques et les régulateurs de médias. L’objectif est de partager les expériences et de trouver des solutions adaptées à la régulation des réseaux sociaux. La présidente de la HACA (Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle) au Maroc, Latifa Akharbach a par ailleurs insisté sur une « réflexion sur la régulation des réseaux sociaux qui protège contre les risquesc’est une nécessité impérative pour garantir la liberté d’accès aux informations…Contribuer à permettre au citoyen d’évoluer dans un environnement qui soit ouvert éthique et pluraliste », fait-elle savoir.

Notons qu’à la fin des travaux qui s’achèveront demain jeudi 9 novembre 2023, un rapport général et une déclaration de clôture seront publiés. Ces documents mettront en évidence les résultats et les différentes recommandations pour une mise en œuvre efficace des régulations des réseaux sociaux.

Le Cameroun veut créer une forêt domaniale de plus 23 244 ha à Zoétélé

C’est l’information forte qui ressort d’un communiqué du ministre de la Communication rendu public 27 février 2023.

« Le ministre de la Communication, à l’honneur d’informer l’opinion nationale qu’en vue de la création d’une forêt domaniale à Zoétéle, dans la région du Sud, le ministre des Forêts et de la Faune procède au classement permanent comme forêt de production de 23 244,95 hectares, constituée par la forêt de Zoétélé », peut-on lire dans un communiqué de René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication. Cette sortie du ministre de la Communication laisse transparaitre la volonté du gouvernement a implanté une forêt domaniale dans cette partie du pays.

En guise de définition de façon ramassée, une forêt domaniale est un massif forestier appartenant à l’Etat. Au Cameroun, le dispositif y relatif est contenu dans loi N°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche. Dans cette loi on classe une forêt domaniale dans la catégorie des forêts permanentes.

Ainsi l’article 23 de cette loi prévoit que : « l’aménagement d’une forêt permanente se définit comme étant la mise en œuvre sur la base d’objectifs et d’un plan arrêtés au préalable, d’un certain nombre d’activités et d’investissements, en vue de la protection soutenue de produits forestiers et de services, sans porter atteinte à la valeur intrinsèque, ni compromettre la productivité future de ladite forêt, et sans susciter d’effets indésirables sur l’environnement physique et social », peut-on lire.

Il faut dire que la superficie que le gouvernement veut mettre dans son portefeuille foncier peut actuellement connaître des occupations et pour se faire, la carte qui présente son découpage est disponible et consultable par le public au ministère des Forêts et de la Faune, direction des forêts à Yaoundé, à la délégation régionale des forêts du Sud et à la délégation départementale des forêts et de la faune du Dja et Lobo.

Mais plus encore : « les éventuelles oppositions et réclamations relatives à ce projet de classement sont reçues à la préfecture de Sangmélima, chef –lieu du département du Dja et Lobo, pendant les 30 jours suivant la date d’affichage du présent avis au public », rajoute le communiqué de René Sadi.

A en croire Ecomatin, il convient de relever que deux hypothèses pourraient être envisagées dans cette volonté du gouvernement à créer une forêt domaniale à Zoétélé. D’une part nous avons la préservation de l’environnement car la région du Sud est réputée pour avoir de grands massifs forestiers que peuplent plusieurs variétés d’animaux.

D’autre part elle pourrait être mise à la disposition d’investisseurs. Ce dans l’optique d’aider le pays à poursuivre sa volonté de développement qui s’articule autour de la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND30).

Cameroun-concours Esstic : plus de 1000 candidats se disputent 300 places

Ils sont face aux épreuves écrites du concours d’entrée en première année du cycle licence de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication.

La compétition est rude cette année pour les jeunes qui caressent le rêve d’intégrer l’une des prestigieuses et anciennes écoles de communication d’Afrique centrale. Au total, 1297 candidats dont plus de 900 de sexe féminin, rivalisent d’adresse pour 300 places. Ils sont venus des 10 régions du pays pour faire face aux épreuves depuis ce 6 septembre au matin au campus de l’université de Yaoundé 1.

Leur objectif commun est d’intégrer l’une des cinq filières de formation professionnelle qu’offre l’établissement public vieux de cinquante ans.

Il s’agit d’Information documentaire, publicité, Communication des organisations, Edition et Journalisme. Les candidats abordent depuis quelques temps les épreuves écrites qui sont au nombre de deux. Il s’agit notamment de la synthèse de documents, trois heures, coefficient 4 et l’épreuve de culture générale pour une durée de trois heures, coefficient 6. Ces épreuves seront suivies de l’épreuve orale les 7 et 8 septembre 2022.

Les candidats sont face aux épreuves du concours de l’Esstic
Les candidats en salle d’examen

Les résultats du concours seront rendus publics avant la rentrée académique 2022. Selon le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur lors du Conseil de Cabinet du mois du 29 août dernier, l’année académique débutera le 4 octobre 2022.

Cameroun : concours d’entrée à l’Esstic du 06 septembre 2022, le nombre de places augmente (officiel)

Une décision conjointe des ministres en charge de l’Enseignement supérieure Jacques Fame Ndongo et de la Communication René Emmanuel Sadi fixe les date, nombre de places par filière ainsi que les modalités d’inscription.

C’est connu depuis lundi 30 mai 2022. Le concours d’entrée en première année du cycle de licence à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la Communication (Esstic) a lieu du 06 au 09 septembre 2022. Ledit concours est ouvert au titre de l’année académique 2022/2023 au centre unique de Yaoundé. L’information est contenue dans la décision conjointe N°123 Minesup/Mincom du 30 mai 2022.

Selon la décision interministérielle, la nouvelle concerne les élèves de terminales, Upper sixth, toutes filières confondues ; les titulaires du baccalauréat ou du GCE-AL ; les titulaires de tout autre diplôme admis en équivalence ou en dispense par le ministre de l’Enseignement supérieur. Peuvent ainsi faire acte de candidature, les Camerounais des deux sexes, titulaires du Baccalauréat ou du GCE AL. Les étrangers remplissant les conditions académiques requises aussi. Aucune limite d’âge n’est exigée.

Pour la session 2022 ; l’Esstic retiendra 300 candidats dont 270 Camerounais et 30 étrangers dans les cinq filières. Le nombre de candidats par filière est reparti ainsi qu’il suit :

  • Journalisme 80 places dont 70 Camerounais et 10 étrangers
  • Communication des organisations (CO) 65 places dont 60 Camerounais et 05 étrangers
  • Publicité (Pub) 45 places dont 40 Camerounais et 05 étrangers
  • Information documentaire (Infodoc) 65 places dont 60 Camerounais et 05 étrangers

Edition et Arts graphiques (Edition) 45 places dont 40 Camerounais et 05 étrangers

L’on note une augmentation du nombre de places par filière pour l’école que dirige le Pr Alice Nga Minkala. Ladite hausse est de 45 candidats camerounais, toutes filières confondues. Pour les années 2020-2021, 2021-2022, la décision  interministérielle précise 70 places pour journalisme, 50 pour Communication des organisations, 40 pour publicité, 55 pour Infodoc et 40 pour édition. Le total général est de 255 candidats dont 225 Camerounais et 30 étrangers.

Les candidats au concours d’entrée dans cette école cinquantenaire seront évalués en culture générale et synthèse de dossier le 06 septembre 2022. Les épreuves orales suivront immédiatement les 07, 08 et 09 septembre 2022. La date limite de dépôt des candidatures est prévue le 02 septembre 2022 à 15h et 30 minutes. Le détail des pièces à fournir est contenu dans la  décision conjointe N°123 Minesup/Mincom du 30 mai 2022 à télécharger.

Christian Ntimbane Bomo condamne la campagne de communication des bradeurs de la mine de fer de Lobe

Cet avocat indique que le président de la République n’est pas obligé de signer le permis d’exploitation à l’entreprise chinoise Sinosteel et il invite ses compatriotes à plus de vigilance.

Ces derniers jours , nous assistons à un déferlement de  communications télécommandées appelant le président de la République à signer le permis d’exploitation de la mine de Kribi Lobe, sans pourtant démontrer de manière convaincante les avantages  que tireraient le Cameroun .

En date, c’est le communiqué d’une prétendue association des ingénieurs de mines  appelée en rescousse, sous prétexte que cette mine les tirera du chômage. De petits égoïstes, prêts à vendre leur pays, pourvu qu’ils gagnent quelques maigres salaires.

Encore qu’on ne voit pas très bien qu’elle serait leur rôle lors de l’extraction de ce minerai, en présence d’ingénieurs chinois expérimentés dans ce domaine. Chers ingénieurs, il s’agit d’une question de rentabilité d’un projet  minier pour le Cameroun notamment sur ses aspects juridico- financiers.

Restez dans votre domaine qui consiste à travailler sur la matière. C’est-à dire à faire des études  et analyses techniques  sur la composition, l’utilisation, extraction des mines. Nous sommes ici sur le domaine de la gestion des projets, du commerce international des minerais, du  droit des affaires et  financier  et de la  fiscalité.

Nous avons démontré que la mine a été vendue à zéro franc. Personne n’a encore  démontré le contraire. Ailleurs, on fixe un prix minimum du prix de la tonne de fer à l’exploitation. C’est le modèle de vente de notre pétrole  par la Snh. Ce sont des contrats à terme. En dehors des prix de vente du pétrole, rien n’empêche  le Cameroun de prélever aussi des impôts, taxes et  sur les compagnies exploitant notre pétrole, y compris sur la Snh.

En ce qui concerne la mine de Lobé Kribi, curieusement le  Cameroun espère essentiellement tirer avantage sur les prélèvements et taxes et impôts calculés sur la base du chiffre d’affaires et les bilans que la société Sinosteel voudra bien lui présenter, après que leur comptable  les aura concoctés à sa bonne sauce.

Surtout quand on sait ce qu’on peut faire des bilans des multinationales. Nous l’avons expliqué longuement dans de précédents posts. Le Cameroun est propriétaire d’un bien qu’il a décidé de vendre, il ne peut se contenter simplement des prélèvements sur les activités de ce bien. Comment peut- on vendre son fonds de commerce, ne rien percevoir à l’achat et espérer simplement recueillir des taxes, impôts et autres prélèvements issus de l’activité ?

 C’est de l’esbroufe

Nous disons que la mine de fer de Kribi est la seule mine industrielle que le Cameroun peut exploiter sans avoir à construire de lourdes et coûteuses infrastructures de transport. Elle est au bord du port de Kribi. C’est une mine, les pieds dans l’eau. C’est cette mine qui doit construire  les infrastructures pour l’exploitation des autres mines.

Cette mine vaut 60.000 milliards de Fcfa en vendant le fer à l’état brut, c’est à dire en  condensé ( pig Iron). Si nous transformons le fer en acier, après l’avoir enrichi au carbone, le Cameroun engrangera 300.000 milliards de FCFA.

Les démonstrations de la véracité de ces  chiffres ont été faites dans de précédentes sorties et je mets quiconque au défi d’organiser un débat avec moi pour me contrarier. Si nous maximisons le rendement de notre mine,  le Cameroun sortira de la pauvreté. Nous deviendrons un pays développé très rapidement.

Cette mine de Kribi  est donc une question essentielle pour le développement et l’avenir du Cameroun, notre pays. Toutes ces communications des personnes prêtes à vendre leur âme patriotique pour des petits arrangements financiers ne démobiliseront pas le peuple camerounais qui demande une seule chose : que la mine soit exploitée par les camerounais.

Sinosteel a estimé son investissement à 420 milliards F CFA , la Sonamines peut  aussi lever ces fonds exactement comme le fera Sinosteel qui sollicitera les prêts bancaires pour un montant de 300 milliards FCFA.

Ainsi la Sonamines peut lancer dans un premier temps, un emprunt obligataire  convertible en actions auprès des camerounais.  Concrètement, un emprunt obligataire est lancé, chaque camerounais qui souscrit une obligation la convertit en actions dans la société créée par Sonamines pour l’exploitation du fer de  Kribi.

Si nous n’atteignons pas le montant requis, Sonamines mettra 10% de la production de fer, ou d’actifs miniers  en gage auprès d’une banque à Londres, le lieu de négociation par excellence des actifs miniers. En une année d’exploitation, le crédit sera remboursé. Sur le plan technique, Sonamines va simplement recruter un partenaire technique, ayant une forte expérience en matière d’extraction et de transformation de minerai de fer.

Le Cameroun ne doit pas commencer son exploitation minière en commettant  les mêmes erreurs que la RDC et la Guinée Conakry qui ont signé des contrats de même nature, basés sur des prélèvements de taxes et autres impôts. Ayant vu les limites de ce type de contrats miniers, ces pays sont en train de les contester et de les revoir, alors que le Cameroun décide de les  adopter.

Chers compatriotes, restez vigilants, nous savons de quoi nous parlons 

 Le contrat signé le 06 mai 2022 participe des contrats miniers qui n’ont jamais développé les pays africains. En ce qui concerne le droit à un permis d’exploitation de Sinosteel parce qu’il aurait fait des recherches sur ce gisement, nous tenons à rappeler que cette société n’a pas découvert la mine de fer de Kribi. Elle a juste fait des tests de valorisation. Son permis d’exploitation délivré en 2008 est dès lors infructueux. Le Président de la République n’est donc pas obligé de leur signer un permis d’exploitation, faute de preuves de découverte de la mine de fer de Lobe Kribi.

 N’écoutez pas tous ces vendus, je dis bien vendus  qui essaient de remettre en question nos compétences dans le domaine des contrats miniers dans le seul but  d’entourlouper leur pays contre des pots de vins et autres promesses. C’est du droit minier. En ma qualité d’Avocat en droit des affaires et finance, je sais lire et interpréter ce type de contrats.

 Le code minier du Cameroun de 2001 a été rédigé par un cabinet d’Avocat. Celui de 2016 qui est la vision corrigée de celui de 2016 probablement aussi. La convention minière que vous avez dans vos mains, grâce à nos dénonciations, est l’œuvre des cabinets d’Avocats d’affaires.

Fermez vos oreilles à ces fausses  communications !

Communications électroniques : le Cameroun à l’école du Brésil

L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) du Cameroun et l’Agência Nacional de Telecomunicações (Anatel) du Brésil sont désormais liées par un Memorandum of Understanding (MoU).

Le protocole d’accord signé, le 18 avril 2022 au Brésil par Pr Philémon Zoo Zame et Carlos Baigorri, des deux organes de régulation (Cameroun et Brésil) est l’aboutissement de près de deux années de préparation technique et des négociations entre l’ART et de l’anatel sous la supervision des deux gouvernements respectifs.

D’après l’ART, ce MOU permettra un meilleur partage d’expérience, hautement bénéfique à la partie camerounaise au vu de l’évolution technologique du Brésil.

Après la signature du MoU, les experts de l’ART et de l’Anatel se sont retrouvés dans le cadre d’une réunion technique pour aborder les thématiques comme le cadre juridique et institutionnel des deux organes de régulation brésilien et camerounais; l’environnement des affaires et la réglementation de la concurrence au Brésil ; la régulation de la fibre optique et des câbles sous-marins au Cameroun ; les défis communs et partages d’expériences dans la régulation ( 5G, OTT, intelligence artificielle, services financiers mobiles).

En mémoire, depuis 2018, le Cameroun est relié au Brésil par un câble sous-marin à fibre optique : le South Atlantic Inter Link (SAIL). Une initiative pilotée par Camtel qui relie la ville de Kribi à la ville brésilienne de Fortaleza, le deuxième plus grand hub de câbles sous-marin au monde.

Rebondissement : le président centrafricain lève la fermeture de Vision4 RCA d’Amougou Belinga

Le chef de l’Etat  Faustin-Archange Touadera a ordonné lundi 14 mars 2022 la levée de l’interdiction de diffuser infligée à la chaîne de télévision de l’homme d’affaire camerounais Jean Pierre Amougou Belinga.

Alors que la nouvelle se répand encore à propos du retrait définitif de l’autorisation de fonctionner et de diffuser jadis accordée à Vision 4 RCA, Bangui réagit. Le président de la République Centrafricaine a ordonné la réouverture de la chaîne privée généraliste lancée dans la capitale Bangui depuis juillet 2017.

De sources médiatiques, le chef de l’Etat n’aurait pas été consulté avant la signature de la décision ordonnant la fermeture immédiate de la chaîne et l’interdiction de diffuser sur l’étendue du territoire centrafricain.

Or, dans une décision en date du 11 mars 2022, le Haut conseil de la communication « en application des  dispositions de l’article 95 alinéa 5 du règlement intérieur du Haut conseil de la communication » a procédé au retrait définitif de « l’autorisation de création et d’exploitation de la chaîne de télévision « Vision 4 RCA ».

Trois motifs ont justifié la décision : le « non-paiement des redevances relatives à l’utilisation des fréquences audiovisuelles » ; le « refus de déférer aux invitations du Haut conseil de la communication » ; les « mauvais traitements répétés infligés aux journalistes exerçants au sein de la chaîne », explique la décision.

Mais, la décision n’aura pas prospéré. Malgré les instructions données aux forces de maintien de l’ordre de veiller à son application, elle restera lettre morte. Trois jours après sa signature, la plus haute autorité de l’Etat est intervenue en demandant de réhabiliter l’entreprise de presse audiovisuelle.

Cameroun : le journaliste de Canal 2 Éric Golf Kouatchou a recouvré la liberté

Libéré le 13 avril, il aura passé 11 jours loin de sa famille et de ses collègues. Relaxé, apprend-t-on, par les services secrets qui l’avaient interpellé peu après son arrivée au Cameroun

 

Le  correspondant de la télévision privée Canal 2 International à Paris (France) est libre depuis quelques heures. Éric Golf Kouatchou avait disparu le 2 avril, peu après son arrivée au Cameroun. Aucune information officielle ne filtre pour le moment sur le motif réel de son arrestation.

Les collègues  du journaliste renseignent que sa libération est le fruit des négociations entre son employeur et les autorités camerounaises, au rang desquelles le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi.

Dans les milieux de la presse, il se murmure que le journaliste de Canal 2 est suspecté d’être celui qui a facilité l’entrée de l’activiste surnommé Calibri Calibro, le 22 février dernier, au Salon international de l’agriculture de Paris. L’activiste avait interpellé et questionné le président français Emmanuel Macron sur la position de son pays  sur la question des Droits de l’homme au Cameroun.

Cameroun- médias : vers la création d’une mutuelle pour les communicateurs

Accompagner dignement les professionnels des métiers de la communication en cas de maladie ou de décès et réaliser des projets d’envergure, sont quelques missions de la Mutuelle des professionnels de la communication (Muprocom), dont l’assemblée générale constitutive est annoncée le 29 février à Yaoundé.

C’est dans l’auditorium du ministère de la Communication à Yaoundé que va se tenir  le 29 février prochain, l’Assemblée générale constitutive de la Mutuelle des professionnels de la communication (Muprocom).

Selon les initiateurs du projet, la Muprocom a vocation de fédérer les professionnels des métiers de la communication autour des projets et des actions d’intérêt. De façon concrète, elle se donne pour mission d’accompagner dignement ses membres en cas de nécessité à travers une caisse de solidarité ; de réaliser des projets d’envergure,  tel que se doter des structures suivantes : imprimerie, bibliothèque, médiathèque, tabloïd, publicité, marketing, etc. La Muprocom s’investira aussi dans l’épanouissement de ses membres à travers des partenariats sur le plan national et international avec des ambassades, les organismes internationaux entre autres.

Portée par des noms bien connus de l’univers médiatique camerounais, à l’instar de Alain Blaise Batongue (secrétaire exécutif du Gicam), Mireille Bisseck (coordonnatrice du social média CRTV Web), la Muprocom  est ouverte aux communicateurs de tout bord. Ces derniers sont d’ailleurs conviés à s’inscrire pour participer à sa première Assemblée générale constitutive.

Eric Leonel Loumou : Communication stratégique : le Cameroun face à de nouveaux défis

Eric Léonel Loumou spécialiste de la Communication Stratégique et consultant pour le cabinet conseil en stratégie et influence Orin Consulting Group, analyse l’appropriation et les enjeux de la communication stratégique du gouvernement camerounais. Cette analyse intervient dans un contexte où selon le spécialiste, le Cameroun fait face à plusieurs crises dont l’une des plus aiguës est « la crise de la communication gouvernementale » qui a de plus en plus de la peine à s’adapter aux nouveaux paradigmes.

1-A cause de la démocratisation des réseaux sociaux Emmanuel Macron a lancé une réforme en profondeur de la communication digitale de l’Elysée. En quoi Facebook et les autres plateformes du type ont bouleversé la communication institutionnelle ici et ailleurs ?

Facebook et les autres plateformes digitales ont bouleversé la communication institutionnelle dans sa conception et dans sa pratique. Si à l’époque elle n’avait pas à se soucier d’une démocratisation accrue de la parole, qui augmente les risques de crise sur l’image et la réputation, aujourd’hui, elle se retrouve à redéfinir ses objectifs et ses modes pour intégrer la valeur numérique et instantanéité : (1) Construire sa stratégie de communication institutionnelle en tenant compte de l’écosystème digital de dans lequel on gouverne. (2) Identifier et combiner efficacement les différents outils pour piloter sa stratégie de communication institutionnelle. (3) Organiser ou réorganiser le service communication en tenant compte de l’existant et de l’intégration des métiers du digital. Ce qui s’avère être capital pour les gouvernements des sociétés moderne.

2-La multiplication des fakes est une conséquence de ce bouleversement ?Ces dernières années, le phénomène des fake news s’étend sur le Web aux dépens des internautes. Ces fausses informations peuvent être propagées dans des buts différents. Certaines ont pour objectif de tromper le lecteur ou d’influencer son opinion sur un sujet particulier. D’autres sont fabriquées de toute pièce avec un titre accrocheur pour densifier le trafic et augmenter le nombre de visiteurs sur un site.

Si Internet fourmille de ressources, il est également un parfait vecteur pour les fakes news. Evidemment la multiplication des vecteurs comme Google News, Facebook ou encore Twitter ont indirectement participé à la propagation de ces informations trompeuses.

Face à cela les Etats et les organisations se doivent d’apporter une réponse stratégique efficace et surtout, s’approprier les techniques de communication numérique et de cyberdéfense si le besoin se fait sentir.

3-Comme Macron, Trump, Conte et les autres chefs d’Etat et de gouvernement sont préoccupés par cette mutation et, ils se pressent de trouver des mesures d’adaptation. En votre qualité d’expert, avez-vous l’impression que ce type de réformes préoccupe outre mesure l’exécutif du Cameroun ?

L‘administration camerounaise d’emblée n’a pas perçu tout de suite l’importance de s’approprier les réseaux sociaux. Je dirai même qu’elle y a été réfractaire. L’exécutif n’a pas été habitué à une parole libérée et démocratisée en dehors des cadres précédemment définis qu’il avait déjà maîtrisé et pris l’habitude de restreindre (espaces médiatiques ; manifestation).  De ce fait, l’arrivée des réseaux sociaux et la démocratisation de la parole venaient donc rompre avec les habitudes de communication et d’information du gouvernement et même des élus. Involontairement capable ou non de faire la transition et de moderniser leur communication, et très souvent dépassé par le niveau du trafic notamment lors d’une crise, des campagnes de décrédibilisation des réseaux sociaux, de leur usage et de leur impact dans la société ont souvent été orchestrées. Campagne portée par la télévision et la radio publique, suivi par la presse écrite.

D’un autre côté, nous avons assisté à une mutation et / ou modernisation peut-être pas exceptionnelle mais notoire de la communication digitale de la présidence de la république et de quelques ministères comme le ministère de la communication. Des experts ont été recrutés au sein de la présidence pour alimenter la stratégie sur les réseaux sociaux.

Depuis avril 2016 la présidence de la république a renforcé sa présence en ligne à travers les réseaux comme Tweeter et Facebook et une réactivité plutôt moyenne si on regarde le niveau d’actualité et si on la compare à la communication digitale des pays comme le Benin, la Côte-D’ivoire ou le Burkina-Faso. Le fait majeur dans la communication digitale de la présidence de la république du Cameroun, est la mise en scène numérique du Président Paul Biya avec des comptes Tweeter et facebook actifs. Des comptes très suivi, à travers lesquels il annonce ses déplacements, informe des ses audiences et pour le coup déclare sa candidature à l’élection présidentielle de 2018 (une petite révolution). Il se dégage une volonté des communicants d’Etoudi de contrôler la parole et d’anticiper la rumeur. Surtout en ce qui concerne l’agenda du président.

4-La montée en puissance des fakes fait trembler tous les gouvernements. Le nôtre en souffre-t-il déjà ?

Bien-sur que notre gouvernement et même notre société entière souffre de la montée en puissance des fake news. On ne sait plus distinguer le vrai du faux, ce qui rend la gouvernance et la pratique de la communication publique bien plus complexe et met en danger de nombreuses initiatives prises par le gouvernement pour manager une quelconque situation qui touche l’opinion publique. Le cas palpable est la propagande faite dans le cadre de la crise anglophone qui très souvent n’est assumée de personne, et contribue plutôt à désinformer et manipuler l’opinion.

Tous les gouvernements sont préoccupés par le phénomène des fakes news. De nombreux pays comme la France et des instances comme le parlement européen ont déjà fait voter des lois pour limiter leur prolifération dans l’espace public médiatique. Notons tout de même qu’on distingue trois niveaux de fake news : la « fake news de propagande » de la « fake news de complot » et de la « fake news commerciale (ou de scandale) ».

Si ces différentes formes de fake news polluent l’accès à l’information, ce ne sont que les fausses nouvelles de propagande et de complot qui prolifèrent le plus dans l’environnement médiatique camerounais. Une loi sur la diffamation et la prolifération des fausses informations a récemment été voté par la parlement camerounais pour lutter contre ce phénomène. C’est une loi qui va devoir être manipulé avec la plus grande précaution pour éviter de se retrouver dans une juridiction liberticide et de censure. Cette loi ne peut-être qu’un ralentisseur et non un extincteur.

Il serait judicieux d’un autre côté, de penser à la création d’une instance de gouvernance, même au sein du conseil national de la communication, qui s’occuperait elle-même de la gestion des faits alternatifs (comme le suggère de nombreux experts et études dans d’autres pays). L’information numérique pourrait avoir, elle aussi, ses règles et son Conseil.

5-Comment appréciez-vous la communication stratégique de la présidence et du gouvernement dans notre pays ?

Notons d’abord qu’en communication stratégique il est question de la maîtrise des opportunités et contraintes généralement externes par une approche prospective et stratégique de l’information et de la communication. Dans la pratique, pour des organisations liées à la politique, ou pour des états, la communication stratégique comprend des éléments de diplomatie publique et de « gestion d’image », de relations avec les médias, de publicité, de recrutement et de formation, et, bien sûr, une excellente appréciation de la situation. En termes opérationnels, la communication stratégique implique à la fois une dimension défensive et offensive.

Pour le cas du Cameroun, on observe un véritable déploiement de sa communication stratégique dans le cadre de gestion des crises comme Boko haram. Après les premiers attentats orchestrés par Boko haram dans l’Extrême-Nord, Il s’en est suivi un débat interne pour déterminer les raisons de cet échec, et le gouvernement en a conclu que, au-delà de la riposte militaire, le Cameroun devait se construire une  » puissance douce  » pour rassembler large et mobiliser un vaste soutien auprès des puissances étrangères. L’élaboration de cette « puissance douce », s’est faite à travers (1) le développant des mécanismes de promotion de la souveraineté de l’Etat et des forces de défense à travers les médias, (2) les organisations non gouvernementales (ONG) nationales qui s’occupaient d’agencer le discours de crise humanitaire et (3) d’autres acteurs, des lobbies aux groupes politiques qui agissaient au niveau international pour s’assurer de l’implication des partenaires en sécurité du Cameroun.

Ce changement d’attitude s’est accompagné d’une prise de conscience du fait que bien  » vendre  » le Cameroun, même lorsqu’il est victime d’une attaque ne suffisait pas. Le pays (via ses forces de défense) était régulièrement taxé d’encourager des pratiques contraires au respect des Droits de l’Homme. Ainsi, le  » déficit d’attrait  » du Cameroun, dans cette crise devait être comblé par une amélioration de son image – principalement à travers la promotion de ses pratiques en matière de Droits de l’Homme – mais aussi en discréditant l’image de la secte Boko Haram et de toutes les organisations qui pointaient du doigt, les méthodes de l’armée camerounaise. Le soutien multiforme dont a bénéficié le Cameroun dans lutte contre Boko Haram, constitue de manière tangible une efficacité de la communication stratégique du Cameroun. Du moins en ce qui concerne particulièrement la gestion de la crise Boko Haram.

6- Le recours à un porte-parole qui monte tout le temps au créneau est une initiative à apprécier ?

La présence d’un porte-parole est un atout important à la mission de communication et de gestion d’image d’une organisation, même d’un gouvernement. Qu’il soit une personnalité du grand public, un homme politique ou des médias, ou même une personne moins connue son rôle est crucial. Le rôle du porte-parole est de représenter l’organisation (en l’occurrence le gouvernement) pour laquelle il travail auprès des médias, d’être présent aux différents événements tenus par cette organisation, de sensibiliser les différents publics sur les différentes mesures ou décisions prises et les même sur les difficultés que rencontre la structure. Monter tout le temps au créneau pour X pour Y raison juste parce que qu’on est un porte-parole n’est pas en soi ce qu’on attend d’un porte-parole. Ses prises de paroles doivent obéir à une démarche de stratégie globale de l’organisation. A une prise en compte rigoureuse des enjeux de la situation et de l’opportunité de sa communication. À une analyse du timing et des effets de sa prise de parole. A une maitrise stricte des éléments de langages définis en amont et à l’atteinte des objectifs poursuivis.

7- Réné Emmanuel Sadi est-il la bonne personne à la bonne place ?

En politique, le porte-parole qui dans la plupart des cas est le directeur des communications sert à « occuper le terrain » auprès des médias. Le porte-parole doit travailler sur sa crédibilité par la pertinence de ses propos, par des faits vérifiés et vérifiables, par de la transparence, par des messages qui sont exprimés dans un minimum de mots pour avoir un maximum d’effet. C’est ce qui va bâtir, au fur et à mesure, une crédibilité efficace dans ses relations avec les journalistes et les publics stratégiques.

Le choix d’un porte-parole est motivé par des critères qui n’obéissent pas uniquement au besoin de communication. Dans une organisation comme celle d’un gouvernement beaucoup de contingence politique entre en jeu. Pour le cas du gouvernement camerounais, on a tendance à croire que tout comme Issa Tchiroma en son temps Mincom, Réné Sadi est un porte-parole par défaut du fait d’être ministre de la communication donc, membre du gouvernement. Généralement, les nominations aux postes de ministres obéissent plus à une stratégie d’équilibre politique au sein du parti au pouvoir qu’a une volonté de répondre à un besoin d’efficacité du service publique.

Cependant, le Mincom actuel Jouit-il d’une image crédible auprès des différents publics du gouvernement ?  Quels sont les rapports qu’il entretient avec ces différents publiques notamment les médias ? a-t-il un impact positif ou négatif sur l’image du gouvernement aux niveaux national et international ? quel est son niveau de maîtrise des dossiers et sa capacité à véhiculer les opinions du gouvernement ? a-t-il une démarche transparente vis-à-vis des interlocuteurs du gouvernement ? quel est l’évocation que vous suggère la prononciation de son nom ? voici quelques réflexions qui nous permettrons d’analyser l’adéquation entre l’homme et la mission de porte-parole.

 

  1. Dans la guerre contre Boko Haram et dans la crise dans les deux régions anglophones, on a souvent qualifié la communication du Cameroun de brouillonne. êtes-vous de cet avis ?

Brouillonne ? le mot est un peu fort. Mais il est indéniable que, la communication du Cameroun bien que perfectible, a dû gagner en maturité, en modernité et en proactivité pour faire face à ces deux crises sécuritaires que vous mentionnez. Comme je l’ai relevé précédemment, la gestion de la crise Boko haram a été le théâtre du déploiement d’un plan de communication stratégique de la par du gouvernement du Cameroun. Impliquant à la fois intelligence stratégique ; relation partenariale ; stratégie de présence et lobbying. Dans le but de créer une puissante et large coalition contre l’énemie.

Concernant la crise anglophone, plus qu’un problème politique, ça été un problème de communication. La crise anglophone n’aurait pas connu une telle issue si le gouvernement avait une démarche volontariste dans sa communication lors des premières revendications corporatistes. Notons qu’au début de ce qui n’était encore que des revendications corporatistes, les différents manifestants qui étaient des avocats et des enseignants ont sollicité à plusieurs reprises des rencontres et des séances de discussion (donc communiqué) avec les ministres de tutelle de leur profession … ces sollicitations qui sont restées lettres mortes et ont même pour le cas des avocats fait l’objet d’un acte de rejet par le ministre de la justice du Cameroun … face à la sourde oreille des instances gouvernantes, des séries de grèves ont été engagées par les avocats anglophones en octobre 2016 suivi de celle des enseignants un mois plus tard, et qui est devenu un mouvement de défiance populaire qui va gagner les principales villes anglophones.

Cette situation à conduit le gouvernement à prendre conscience des enjeux de la communication dans la gouvernance et dans les processus de gestion de crise. Ce qui a entrainé une restructuration de la stratégie de communication entre le soft et le hard.

9-Cas pratique, L’affaire Monique Koumatekel…

Cette affaire a été révélatrice de la place que les réseaux sociaux occupent dans la société et de la modification profonde qu’a connu l’espace public. Le régime en place n’avait jamais été confronté à pareil phénomène. En une fraction de seconde, l’image d’une jeune femme porteuse de deux enfants et éventrée sur le Péron d’un établissement hospitalier public par sa jeune sœur, fait le tour du Cameroun et peut-être du monde. Les voix d’ici et d’ailleurs s’élèvent. La société civile et le simple citoyen camerounais sont aux abois. La diaspora, très active sur les réseaux sociaux à du mal à comprendre ce qui se passe dans leur pays. Le service public hospitalier traverse une zone de turbulence médiatique sans précédent.

Le gouvernement de son côté, dépassé par la vitesse avec laquelle les informations et les réactions s’accumulent via les réseaux sociaux, peine à réagir. Silence radio du côté de la direction de l’hôpital. Même attitude du côté du ministère de la santé publique. De fait, l’ordre des médecins devient une grande muette. De nombreux experts de la communication recommande un temps de silence et de recul pour mieux cerner la situation et réagir. Mais tous ces experts savent aussi que, ce temps de prise de parole ne peut pas aller au-delà de 24h. si non, place à la rumeur et à la désinformation. Un peu plus de 24h plus tard, on assiste à la première sortie du ministre de la santé. Celui-ci rejette la faute systématiquement sur la famille de la défunte Koumatekel. Le mal est fait. Toujours absent des réseaux sociaux, le gouvernement ne réussira jamais à inverser la tendance de l’opinion sur le fait qu’il est le principal responsable. Mais dans un environnement comme le nôtre où l’opinion publique n’a pas encore la possibilité de renverser l’ordre établi, il est facile de ne pas tirer les leçons de cette erreur de communication.

10-Pensez-vous, comme bon nombre d’experts que le gouvernement n’est pas outillé pour communiquer en temps de crise ?

Les autorités camerounaises sont conscientes de l’impuissance de l’opinion publique à influencer la gouvernance au Cameroun. De ce fait, il n’accorde pas une grande importance à la maitrise des enjeux et des techniques de communication de crise et de gestion de l’opinion surtout au niveau national. Pour eux, face à toute situation de crise la stratégie à adopter est le « pourrissement ». L’objectif ici est de miser sur l’essoufflement de la colère ou du phénomène chrysogène et d’agiter le spectre de la théorie du complot.

C’est cette stratégie qui a été adopté au début de la crise anglophone et qui a plutôt contribué à envenimer la situation. La même stratégie est répliquée dans l’affaire de « la marche blanche du parti MRC » qui a abouti à l’arrestation de Maurice Kamto et de ses plus proches collègues de parti. Le gouvernement camerounais devrait reconsidérer la notion de gestion de crise. Notamment à l’ère des réseaux sociaux.

11-Sur le plan international, on parle du Cameroun comme d’un pays exsangue. La faute à la mauvaise communication que vous dénoncez ?

Pas uniquement. L’image du Cameroun à l’étranger est aussi et surtout tributaire de la situation socio-politique qui prévaut en ce moment. Crise anglophone, arrestation des hommes et des femmes politiques et des médias, faible niveau d’intégration des principes des Droits de l’Homme, la corruption persistante et pour de nombreux observateurs, la longévité d’un régime politique qui s’enrichit en contradiction total avec le niveau de vie de la population camerounaise. Et les récents évènement du retrait de la CAN 2019 n’ont pas amélioré cette image.

Plus qu’au niveau national, la communication diplomatique ou le « nation branding » si on l’appelle ainsi, ne se limite pas au slogan et discours ou à recruter des cabinets de lobbying international. La gestion de l’image d’un pays passe automatiquement par la prise en compte des paramètres sus-évoqués et de bien d’autre. Un plan de communication stratégique est nécessaire … mais ne portera pas des fruits s’il n’y a pas d’éléments positif pour le meubler.

12-Pour finir, comment organiser une communication efficace avec un président quasi-absent ?

L’efficacité d’une communication s’évalue par l’atteinte des objectifs qu’on se fixe des le début. Et aussi par sa capacité à contribuer à la préservation des intérêts stratégiques. La présence du président de la république, peut-être un avantage ou pas en fonction de l’objectif poursuivi et de la stratégie adopté. Mais il est indispensable que dans une société moderne, où réduire la liberté d’expression n’est plus vraiment une option, le président soit le chef d’orchestre de la communication de son exécutif.

Il n’est pas évident pour un Etat ou un gouvernement d’organiser une communication stratégique en l’absence du président de la république. Le cas se vérifie au Gabon où, malgré toutes les tentatives des communicants d’Ali Bongo de rassurer l’opinion sur son état de santé, le fait de ne pas le voir en démonstration complexifie la mission.

Pour le cas du Cameroun, le président de la république opte volontairement pour une stratégie jupitérienne qui consiste à être là sans être là et à déléguer la communication courante du pouvoir à ses ministres et militants. Cette stratégie n’a pas toujours porté ses fruits, laisse des failles, et permet des débats et des polémiques (peut-être vérifiés ou non) sur la prise en main du pouvoir par « le clan » de la Première Dame Chantal Biya.

Dans l’exercice, Le président de la république dans ce siècle doit être un communicant en chef. Il doit garder la hauteur suffisante pour ne pas perdre de son autorité et descendre suffisamment de son olympe pour entretenir une bonne image et avoir une parfaite maîtrise des enjeux.

Communication gouvernementale : Emmanuel Sadi, un diplomate peu diplomate

Le nouveau ministre de la Communication cherche encore ses marques dans une administration désormais en pointe dans la défense et la préservation des intérêts du pouvoir de Yaoundé.

Comment faire du Tchiroma sans faire du Tchiroma ? René Emmanuel Sadi croyait avoir trouvé la formule lorsqu’il annonce le 8 janvier (seulement 4 jours après avoir été nommé ministre de la Communication) : « notre mission n’est pas de verser dans la propagande, mais de convaincre nos compatriotes du bien-fondé de la politique définie par le chef de l’État ». Le nouveau ministre qui dézingue implicitement son prédécesseur. Des observateurs jugent l’attaque peu diplomatique pour cet ancien diplomate.

L’homme est en effet un produit de l’Institut des relations internationales du Cameroun. Après un passage au ministère des Relations extérieures et à l’ambassade du Cameroun au Caire, René Emmanuel Sadi est nommé en 1985 Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République.

Succéder à 10 ans d’exubérance

Très proche du président Paul Biya depuis lors, le ministre plénipotentiaire va occuper des postes prestigieux et d’influence. Le dernier étant celui de ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, du 9 décembre 2011 au 2 mars 2018, date à laquelle il est mis à la périphérie des affaires. Nommé ministre chargé de mission à la présidence de la République.

De nouveau à la tête d’un département ministériel avec portefeuille depuis le 4 janvier 2019, René Emmanuel Sadi semble montrer qu’il en veut. Au point de tacler son prédécesseur Issa Tchiroma Bakary accusé, à tort ou à raison, d’avoir été un peu trop vocal et exubérant durant les 10 années passées à ce poste.

Toujours est-il que le ton est donné. René Emmanuel Sadi veut rompre avec une certaine idée de la communication gouvernementale. « Au ministère de la Communication, nous avons une responsabilité majeure dans la vie nationale. Il s’agit de travailler à la défense de l’administration et de la politique définie par le président de la République. Pour cela, il s’agit de donner plus de visibilité à cette politique, de mieux la faire connaître à la population ». Issa Tchiroma a dû apprécier ce manque de tact de la part du diplomate.

Sortie manquée

Les évènements vont rapidement donner l’occasion à René Emmanuel Sadi d’endosser pleinement le rôle de porte-parole du gouvernement et d’éprouver sa nouvelle philosophie de la communication gouvernementale. Pas de tour de chauffe donc pour l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (âgé aujourd’hui de 71 ans) qui, le 26 janvier dernier, doit mettre sur pied une communication de crise.

Ce jour-là, le ministre Sadi tient une conférence de presse façon Issa Tchiroma Bakary dont il veut se démarquer. Mais il apparaît très effacé à côté d’un Paul Atanga Nji (actuel ministre de l’Administration territoriale) électrisé par son désir d’en découdre avec les marcheurs du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.

De cette première sortie (manquée ?) dans ses nouveaux habits de porte-parole du gouvernement, l’on ne retiendra que cette déclaration : « aucun coup de feu à balle réelle n’a été tiré » par les forces de l’ordre sur les manifestants. Dans son style, cet originaire de Yoko (département du Mbam et Kim, Centre) réussit à éviter les coups de menton et la truculence qui étaient devenus si familiers à l’ancien occupant du poste.

Mais pour quelques jours seulement. Car le 1er février, René Emmanuel Sadi, se fend d’une sortie qui va laisser une partie de l’opinion baba du cortex.

Ne pas assumer la propagande

Appelé à communiquer sur les évènements qui ont abouti à l’arrestation de l’opposant Maurice Kamto et au cours desquels deux journalistes en couverture sont arrêtés et détenus au secret, le nouveau « Mincom » déclare sur les antennes de RFI : « les journalistes ne sont pas au-dessus des lois. Les deux journalistes n’ont certes pas commis des délits de presse, mais ce sont des citoyens qui ont participé à des manifestations non autorisées. Je peux vous garantir qu’ils passeront également à l’audition, devant les juridictions compétentes. Et ce sont ces juridictions compétentes qui vont statuer sur leur sort ».

Tollé dans l’opinion, où certains se prennent à regretter une époque de la communication gouvernementale. Mais René Emmanuel Sadi peut-il vraiment communiquer pour le pouvoir en place sans flirter avec la propagande ? Pour l’heure, ce n’est pas gagné.

Cameroun: les insuffisances du plan national d’assistance humanitaire pour les zones anglophones

Plusieurs faiblesses ressortent dudit document diffusé par le Premier ministre mercredi dernier.

Le gouvernement camerounais vient de rendre public son plan d’assistance humanitaire aux personnes déplacées des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Celui-ci révèle avec précision les actions que l’Etat envisage de  mener sur le terrain, notamment  la fourniture des abris provisoires et la reconstruction de 10 000 maisons (à raison de 500 000 francs CFA chacune), la construction des points d’eau et latrines, la réhabilitation des centres de santé  et des écoles, la sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène et le vivre ensemble, entre autres.

Un instrument de communication pour le gouvernement

La communication est l’arme prisée par chacune des parties dans les griefs qui opposent certains ressortissants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au régime de Yaoundé, depuis la fin d’année 2016. Chacune dénonçant les exactions de l’autre. Et cette guerre de la communication s’est étendue au plan d’assistance humanitaire rendu public mercredi.

Les autorités y dénoncent les différentes attaques perpétrées par les sécessionnistes, passant sous silence les allégations portées contre les militaires engagés dans les opérations militaires sur le terrain. « En dépit des bonnes dispositions du gouvernement, des extrémistes de la diaspora et leurs relais locaux se sont employés à substituer aux revendications corporatistes, un projet sécessionniste… Les populations civiles, notamment dans les zones rurales, ont payé le plus lourd tribut à la guerre haineuse imposée par les terroristes au peuple camerounais », indique le document de présentation dudit Plan.

Les faits y relatifs sont évoqués à la première partie du document réservée à la présentation du contexte dans lequel cette aide intervient. Laquelle devrait apporter des informations sur les conditions de vie des populations déplacées et des réfugiés camerounais au Nigeria, des défis pour les communautés hôtes face à l’afflux des déplacés, … Qui n’y figurent pourtant pas.

Et les populations hôtes alors…

Du plan d’assistance humanitaire du gouvernement, l’on apprend qu’un montant d’un milliard de Francs CFA sera soustrait des 12 milliards requis pour un appui aux réfugiés camerounais. Il n’est toutefois pas fait allusion d’une aide quelconque en faveur des familles d’accueil, dont plusieurs vivaient dans des situations de pauvreté avant d’accueillir leurs proches parents.

Reconstruire des régions minées par des conflits

Le gouvernement envisage de procéder à la reconstruction alors que des conflits se poursuivent dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Par ailleurs, de présumés séparatistes continuent de perpétrer des actes de vandalisme. Si le régime de Yaoundé mène des actions pour un retour à la paix, il ne laisse transparaitre ses projets pour la cause nulle part dans son Plan.

Can féminine 2016: des plateformes numériques au service de la communication

Par Hermann Kamgang

La Commission locale d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (Cocan) de football féminin – Cameroun 2016 – a mis en place des plateformes numériques très modernes afin de permettre aux personnes de suivre en temps réel l’événement majeur partout à travers le monde.

Des informations sur le pays hôte, les équipes, le calendrier des matchs, les résultats, les résumés et analyses, les photos et vidéos, les transports, les faits divers, etc… sont publiées en longueur de journée.

Pour ne rien rater de la compétition, plusieurs options sont disponibles et cumulables :
1. Téléchargez maintenant et gratuitement l’application pour Android nommée « CAN Féminine Cameroun 2016″ sur playsotre ou directement à l’adresse suivante : https://play.google.com/store/apps/details.
Rejoignez ainsi une communauté dynamique et mondiale, en forte croissance (déjà plus de 3000 personnes), suivant l’événement en direct sur leurs smartphones et tablettes.

2. Visitez le site web et abonnez-vous à la newsletter : www.can-feminine-cameroun-2016.cm

3. Suivez l’événement également sur les réseaux sociaux en tapant « Can féminine » sur Facebook, Twitter, YouTube, Instagram ou en cliquant sur les liens ci-dessous :
https://www.facebook.com/canfemininecameroun2016

https://www.instagram.com/canfemininecameroun2016/
https://www.youtube.com/channel/UCZxH5atX0UwFjQFj16lko_w


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Can féminine 2016: des plateformes numériques au service de la communication

Par Hermann Kamgang

La Commission locale d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (Cocan) de football féminin – Cameroun 2016 – a mis en place des plateformes numériques très modernes afin de permettre aux personnes de suivre en temps réel l’événement majeur partout à travers le monde.

Des informations sur le pays hôte, les équipes, le calendrier des matchs, les résultats, les résumés et analyses, les photos et vidéos, les transports, les faits divers, etc… sont publiées en longueur de journée.

Pour ne rien rater de la compétition, plusieurs options sont disponibles et cumulables :
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Rejoignez ainsi une communauté dynamique et mondiale, en forte croissance (déjà plus de 3000 personnes), suivant l’événement en direct sur leurs smartphones et tablettes.

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Monsieur Issa Tchiroma Bakary, comment se porte la publicité au Cameroun?

Par Suzanne Mbango, Etudiante en Communication publicitaire et événementielle à l’Université de Douala

Monsieur Issa Tchiroma Bakary, en votre qualité de ministre chargé de la publicité, j’ai une question pour vous : comment se porte la publicité au Cameroun ? Cette question se pose Monsieur le Ministre parce que l’on est porté à penser que vous négligez ce domaine d’activité stratégique.

Quand on aime et étudie la publicité comme moi, on ne peut qu’être choquée par le traitement que vous affligez aux campagnes publicitaires ces dernières semaines. Tout d’abord la campagne « je partage l’énergie du Cameroun » d’Eneo Cameroun qui a subi un dessouchage sans préavis suite à l’ordre semblerait-il du Secrétaire Général à la Présidence de la République, selon les journaux de la place alors que le Ministre de l’eau et de l’Energie avait donné son accord pour l’utilisation de son image ; encore qu’il n’a pas enfreint à la loi à notre connaissance. Concernant la dépose des affiches de cette campagne (spécifiquement celles ayant l’image du ministre), que dit la loi du 29 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun ? En son article 29, cette loi stipule qu’il est interdit aux journalistes d’être des acteurs de publicité.

L’article 40 prévoit aussi des restrictions à propos des personnages intervenant dans les publicités en faveur de l’alcool et des boissons alcoolisées. Quelques jours après, un préfet zélé, non éclairé en matière de publicité entre en scène. Vous êtes certainement au courant que le préfet du département du Wouri a tenté de faire disparaitre les affiches ayant la phrase d’intrigue « ça suffit !!! Le peuple doit connaitre la vérité ». Comme c’est le cas des professionnels de la publicité, je veux bien savoir quelles sont les infractions commises par lesdites campagnes ?

Pour aller plus loin, pouvez-vous éclairer notre lanterne en apportant des réponses aux questions suivantes :
. Que dit la loi N° 2006/018 du 29 décembre 2006 concernant la pratique de la publicité ? Se fait-elle dans les règles de l’art dans le contexte actuel au Cameroun ?
. Quel est l’organe chargé de valider les campagnes publicitaires avant leurs diffusions vers le grand public ?
. Que fait le Conseil National de la Publicité en dehors d’octroyer les agréments ?
. Savez-vous que les messages soumis au grand public ne sont pas signés ?

Monsieur le ministre en charge de la publicité, la loi qui régit la publicité au Cameroun n’est pas respectée, encore moins la publicité est loin d’être un art et une profession au Cameroun. Chaque jour, les cibles sont soumises et agressées par des messages publicitaires non identifiés. Les acteurs ne sont contraints à aucune éthique : tout ceci semble-t-il sous le regard bienveillant et impuissant d’un Conseil National de la Publicité qui peine à être visible. Pour votre gouverne, ce pays compte à peine une vingtaine d’annonceurs qui travaillent avec quelques agences conseils et régisseurs qui opèrent dans un environnement de désordre qui permettez-moi de le dire fascine votre regard.

Le métier de publicité se porte très mal au Cameroun. Je me réjouirai que vous défendiez aussi bien le métier de publicitaire comme vous savez bien le faire pour d’autres circonstances que je n’oserai pas citer ici. Je me réjouirai que vous convoquiez très souvent les professionnels de la publicité comme vous le faites avec les journalistes.

Monsieur le ministre chargé de la publicité au Cameroun, j’en appelle à votre sens de la responsabilité dans ce secteur d’activité qui a besoin d’une régulation professionnelle et non politique ou administrative. Etes-vous fier de la façon dont la publicité s’exerce au Cameroun ? Je ne le pense pas ! A moins que vous soyez de ces personnes qui refusent de jeter leur regard ailleurs pour voir comment ce noble métier est exercé avec fierté. J’aime la publicité que j’étudie à l’Université de Douala et je n’accepte pas de voir ma passion être piétinée ainsi. Ne me dites pas que vous êtes impuissant et que vous attendez un scandale à votre goût pour vous prononcer sur cette question publicitaire. Monsieur le ministre en charge de la publicité faites votre travail !!!

Issa Tchiroma Bakary, ministre camerounais de la Communication.
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Cameroun: vers la réduction des coûts de communications en 2016

Selon la nouvelle loi de finances, les opérateurs de téléphonie mobile devront verser 2 % de leur chiffre d’affaires sur les communications téléphoniques et service internet

Les opérateurs de téléphonie mobile devront verser 2 % de leur chiffre d’affaires, concernant les communications téléphoniques mobiles et service internet dès le début de l’année prochaine, dans le cadre de la nouvelle loi de finances pour l’exercice 2016.

En plus clair, pour chaque appel émis par un abonné, chaque opérateur devra verser de l’argent à l’Etat, une mesure qui devrait déboucher sur la baisse des coûts de communication, dans le but pour ces entreprises de payer moins de taxe.

Une bonne nouvelle pour les consommateurs en cette fin d’année, qui ne cessent de se plaindre des forfaits de communications encore trop élevés au Cameroun.

Vivement 2016 donc !


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La censure à l’ère des NTIC

Par Franclin Foping

La décision du préfet de la Mifi d’interdire manu militari toute diffusion ou vente sur l’étendue du département de la Mifi est en effet la dernière en date d’une longue liste des censures tristement célèbres digne de la « méthode Coué ». Pour Franclin Foping, bien que cette décision soit compréhensible, force est de constater que les résultats escomptés eux, seront terribles. Pire, l’effet inverse risque de se produire et nous sommes encore une fois de plus face à l’effet Streisand.

Pour rappel des faits, en date du 2 novembre 2015, le préfet du département de la Mifi M. Joseph Tangwa Fover a signé un arrêté interdisant la vente, la diffusion et la promotion de l’ uvre de l’artiste Franko dans tout le département de la Mifi, sa zone de compétence. L’autorité administrative pensait donc, à travers cet acte, exercée son pouvoir d’éducation de sa population.

La censure est le plus souvent utilisée pour contrôler l’information délivrée à des populations. Ceci passe par un verrouillage systématique des médias de communication chargés de faire parvenir l’information à leurs interlocuteurs. Le succès d’une censure institutionnelle ou sociale n’est possible qu’à travers le contrôle de tous les vecteurs de communication.

Du moment où le paysage médiatique est constitué exclusivement de la presse écrite et des chaines audiovisuelles, il est donc relativement aisé de consigner leur pouvoir au silence et d’exercer sur ces derniers des pressions diverses et des menaces de sanctions en cas de représailles.

Or, ces dernières décennies, un nouvel acteur imprévisible et difficilement contrôlable a fait son apparition sur la scène médiatique du monde entier: l’internet. A travers la toile, les méthodes de communication, jadis caduques, se sont révolutionnées introduisant au passage un ensemble de challenges qui rend complexe la question du contrôle voire de l’accès de l’information au grand publique.

A l’ère de la montée en puissance de l’internet, il est désormais facile d’échanger avec un grand public de façon totalement déconcertante. Grace aux réseaux sociaux entre autre, les utilisateurs peuvent désormais dialoguer en toute aisance. Résultat des courses : en date du 7 novembre, soit seulement 5 jours après la décision, la vidéo de l’artiste Franko a enregistré plus de 2.4 millions de vues sur YouTube depuis sa mise en ligne en mi-septembre. La bande sonore du clip est d’ailleurs disponible sur iTunes (un site de vente des albums en ligne et contrôlé par Apple). En d’autres termes, par son action, le préfet de la MIFI a involontairement fait la promotion de l’artiste Franko qui jusqu’ici était pourtant inconnu de la scène musicale camerounaise et cela s’appelle l’effet Streisand.

L’effet Streisand se définit comme un phénomène médiatique au cours duquel la volonté d’empêcher la divulgation d’informations que l’on aimerait garder cachées-qu’il s’agisse de simples rumeurs ou des faits véridiques-déclenche plutôt le résultat inverse. Citons deux exemples notables:
.En mars 2013, la Direction Centrale du Renseignement Intérieur Français fait supprimer l’article portant sur la station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute sur la version française de Wikipédia, en faisant pression sur un contributeur bénévole disposant des droits d’administrateur, Rémi Mathis, par ailleurs président de Wikimédia France. En l’espace de quelques heures, l’article en question, jusqu’alors presque totalement ignoré par le grand public, est devenu le plus consulté de la Wikipédia francophone les 6 et 7 avril 2013 et est traduit dans d’autres langues;

.En mai 2011, le footballeur emblématique Gallois, alors sociétaire de Manchester United, Ryan Giggs porte plainte contre Twitter après qu’un utilisateur anonyme eut révélé sur la plateforme qu’il aurait eu des relations extra-conjugales. Ryan Giggs avait alors auparavant obtenu auprès de la justice anglaise le droit de censurer dans la presse tout article couvrant cette scabreuse affaire. Seulement, ladite décision ne s’appliquait qu’à la presse Anglaise. Twitter étant une société américaine, elle n’était aucunement tenue de respecter l’injonction de justice. L’identité du joueur fut même d’ailleurs déclinée dans le magazine américain Forbes quelques jours plus tard. Cette affaire fit les choux gras de la presse à son époque.

En guise de conclusion, s’il faut appliquer le postulat de Charles Maurras selon lequel une politique se juge à ses résultats, nous pouvons déduire que la décision du préfet du département de la MIFI de censurer un artiste n’est en réalité qu’un froufrou. Elle ne saurait être effective et pleinement efficace que si nos autorités contrôlaient tous les sites internet visités par leurs populations respectives. Il est donc grand temps que les mécanismes de répressions datant de Mathusalem s’arriment s’adaptent à notre époque.


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Afrique média: le CNC maintient la suspension

L’organe de régulation a décidé de maintenir la suspension temporaire qui pèse sur la chaine de télévision privée Afrique média depuis quelques mois, pour avoir outrepassé sa décision

Le Conseil national de la communication (CNC) a décidé de maintenir la suspension temporaire qui frappe la chaine de télévision privée Afrique média depuis quelques mois, pour avoir outrepassé la décision de cet organe de régulation.

Dans un communiqué publié à la radio nationale la semaine dernière, le CNC «réitère à l’attention de l’opinion publique que la sanction du conseil portant suspension temporaire de la chaîne Afrique média reste en vigueur jusqu’à son exécution effective et complète, sauf mesure contraire que seul le conseil est habileté à prendre».

A ce titre, précise le communiqué signé du vice-président du CNC Peter Essoka, «toutes les mesures mises en uvre par le conseil pour son application complète, notamment les entreprises de télédistribution restent en vigueur».

Cette sortie du CNC intervient suite à une lettre datant du 02 octobre 2015 du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary demandant au CNC de «lever la sanction temporaire d’un mois contre Afrique média».

Le maintien de la sanction selon le CNC découle du fait qu’en «dépit des mesures prises par les autorités administratives compétentes, Afrique média n’a jamais cessé d’émettre sur le territoire du Cameroun, bravant la décision prise par le CNC, non pas de fermer ses bureaux, mais de suspendre effectivement ses émissions pour une période d’un mois».

Encore que les responsables de ce média, fait observer le CNC, ont diffusé sur la page facebook qu’Afrique média «n’a jamais cessé une seule minute d’émettre».

Le 04 juin 2015, le CNC avait prononcé une suspension temporaire d’un mois contre Afrique média pour «non-respect de l’éthique et de la déontologie professionnelles».

Une décision contestée par Afrique média, qui a multiplié des imitatives pour poursuivre ses émissions, en délocalisant notamment ses programmes à Ndjamena, la capitale tchadienne, lorsque ses installations de Douala et Yaoundé ont été scellées par les autorités.


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Communication de Paul Biya: la dialectique du silence

Par Serge Banyongen

Le journaliste Serge Banyongen a écrit une chronique en 2012 dans le quotidien Mutations sur les silences de Paul Biya. Nous reprenons ici cette réflexion qui prend le contre-pied de la thèse de doctorat de son confrère François-Marc Modzom.

Une fois de plus, le Cameroun est retombé dans cette léthargie si caractéristique de son évolution depuis plusieurs décennies maintenant. Ainsi tous les regards sont tournés comme d’habitude vers le chef de l’État qui lui a les siens tournées vers le lac Léman où il coule les jours tranquilles de préretraité.

Face à tous les problèmes auxquels est confronté le Cameroun des grandes réalisations, le pouvoir a choisi la voix du silence. Il s’agit d’une stratégie communicationnelle qui a beaucoup payé par le passé. D’ailleurs de nombreux biographes qui ont fait l’apologie du président Biya ont sans cesse vanté son flegme et sa maîtrise des événements à travers l’art de l’esquive et de l’atermoiement. Il est toujours présenté comme celui qui est en possession de l’agenda: le maître du temps. Mais la stratégie du silence fait accroître l’impression que cela fait surtout longtemps que le président perd le temps des Camerounais.

En effet pendant sa sempiternelle villégiature suisse, ce n’est pas seulement l’action gouvernementale qui tourne au ralenti, mais c’est surtout la communication de cette action qui subit un coup d’arrêt. Et c’est cet aspect qui nous intéresse ici.

Entendons-nous bien, le silence n’est pas toujours une mauvaise chose. Il permet de montrer que l’on est à l’écoute des autres que l’on prête une écoute attentive à leurs préoccupations et que l’on se soucie d’eux. Les auteurs comme Thomas Carlyle ont d’ailleurs pensé que le silence est l’élément dans lequel se façonnent les grandes choses. Par analogie, on pourrait ainsi conclure que l’élu des grandes ambitions a tout intérêt à se taire en ce moment de préparation des grandes réalisations. Il serait alors opportun de croire que le pouvoir ne communique pas beaucoup parce qu’il est dans ce moment nécessaire de réflexion sur le sens de l’action. Ainsi le silence aurait donc un sens important et dans une certaine mesure fait souvent partie intégrante de la stratégie de communication parce qu’il sert à organiser la parole et à renforcer la compréhension.

C’est ainsi que les pauses/silence ponctuent souvent les temps forts des allocutions. Il s’agit d’une occasion offerte aux auditoires pour permettre la pénétration de la parole et la réorganisation du sens qu’il faut en retenir. Le silence est alors vu comme positif quand on apprend à se taire pour ne pas parler pour rien dire ou pire pour ne parler faire usage de sa prérogative de la parole publique pour ne déranger le public pour rien. Le silence devrait aussi permettre d’évaluer les informations à transmettre et ainsi à déterminer le message essentiel, celui qui est de nature à faire comprendre son action et à convaincre son interlocuteur. Selon certains experts en communication, la stratégie du silence a aussi l’avantage d’éviter les discours incohérents, divergents, voire contradictoires.

Le silence du président Biya est cependant loin de tous ces éléments qui en font une composante efficace dans la transmission du message.

Comme nous l’avons plusieurs fois démontré sur cet espace, l’homme du 06 novembre n’écoute que très peu et surtout presque jamais son peuple comme l’atteste l’absence d’étude de l’opinion publique. En réalité le président est un adepte de la stratégie du désir de Jacques Pilhan. Celle-ci part d’une idée simple qui veut que la rareté de l’information crée un désir autour d’elle ce qui
confère un poids important à la parole qui délivre l’information.

C’est ainsi que le président ne s’exprime que très peu dans les médias et même son entourage a dû reconnaître qu’il arbore les journalistes. Ainsi les scandales succèdent aux maladresses et c’est à peine souvent si le cabinet civil se donne la peine d’un simple communiqué. Or la stratégie prônée par l’ancien gourou de François Mitterrand était très efficace dans un contexte bien précis. Il faut avoir le monopole des canaux de transmission en plus de maîtriser l’agenda des médias. Cette situation est loin d’être le cas aujourd’hui au Cameroun où les médias sont omniprésents et très actifs et surtout où les tentatives de manipulation des médias supposées ou réelles finissent toujours par être mises à jour. Rien ne justifie donc l’abstinence médiatique du chef de l’État. Même les plus naïfs ont depuis longtemps compris que c’est la non-maîtrise des dossiers qui pousse l’homme des grandes réalisations à éviter comme la peste les micros des journalistes. En effet, mieux que la possession d’un art oratoire, parler des politiques et de ses actions devant les médias c’est d’abord un exercice qui vise à confirmer la connaissance approfondie des enjeux majeurs de la république, mais aussi la justification et la logique des options entreprises par le gouvernement. D’ailleurs en France qui a souvent été la source d’inspiration du président Biya, la stratégie du silence a été depuis longtemps remplacée par cette de la fréquence dans la communication présidentielle selon le spécialiste en communication Franck Louvier.

D’autres parts, lorsqu’elle touche une institution publique, la communication loin d’être une faveur correspond à une transmission d’une information due aux usagers et citoyens. Elle est nécessaire à la survie harmonieuse de la cité et vise à rendre compte des actions publiques entreprises au nom de la population. Elle ne saurait donc souffrir d’une quelconque rétention volontaire. Plusieurs pays l’on comprit en rendant obligatoire l’accès à l’information gouvernementale y compris celle qui touche le président de la République.

C’est dire qu’au nom de la transparence les stratégies de croissance, les politiques de développement social du gouvernement et de la présidence devraient être rendues publiques avec empressement de manière courtoise et anticipée sans que cela ne constitue à chaque fois un mystérieux secret d’État. Cet aspect ne fait en fait qu’aiguiser les appétits des fouineurs tout en nourrissant la machine à rumeur.

En effet, si la communication sert à informer et à faire connaître, le silence dans le cadre institutionnel s’illustre comme étant un déni de communication. Le non verbal ne peut servir de substitut à la communication institutionnelle. Toutes les approches stratégiques le révèlent, il est essentiel que ceux qui sont sujets à une communication n’aient pas d’efforts supplémentaires pour comprendre un message. Or le non verbal est toujours sujet à interprétation et peut donner lieu à une compréhension diversifiée.


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Lcm affiche « ouvert »!

La cérémonie d’inauguration du club des Leaders en communication et marketing s’est tenue samedi à Yaoundé sous le slogan «c’est dire les performances»

La fondation Muna de Yaoundé a abrité, le samedi 25 avril 2015, la cérémonie de lancement officiel du club « Lcm », entendez Leaders en communication et marketing. Objectif de la rencontre: faire découvrir au public cible (apprenants, professionnels de la communication, du marketing et des métiers connexes, chefs d’entreprises, hommes de médias) ledit club, en mettant l’accent sur le savoir-faire de ses membres fondateurs.

Projections vidéos, exposés, présentations des projets, étaient à l’ordre du jour. Il s’est agi au cours de cet évènement de «créer une relation entre les membres du club et les professionnels des organisations», a indiqué la présidente du Lcm, Anne Nkerbu Bopki, étudiante à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic).

Parrainé par le Dr Emmanuel Mbede, enseignant chercheur à l’Esstic, le Lcm club, sous le slogan «C’est dire les performances», entend «réunir l’élite des apprenants dans les domaines de la communication, du marketing et métiers connexes (journalisme, publicité, infographie, édition, commerce, etc.)». Constituée d’étudiants des grandes écoles et universités du Cameroun (Esstic, Iric, Ucac, Essec.), cette association ambitionne de permettre aux acteurs du domaine de la communication d’intégrer un cadre d’échanges constructifs pour une structuration et une consolidation des professions concernées. Il est donc question pour ses membres de «mettre leurs compétences au service des organisations et entreprises, et d’établir un réseau de communication efficace entre les professionnels et les étudiants», à travers plusieurs activités. Entre autres, Organisation d’évènements, formation des apprenants, séminaires, soirées récréatives.

Logo du Lcm
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Pour entrer en scène dans le monde de la communication, deux projets déjà dans l’agenda du Lcm. Ils ont été présentés samedi au cours du lancement officiel. «Nous organiserons un séminaire sur la communication publicitaire, une plateforme de réflexion, de partage d’expérience et de débat, animée par des professionnels, pour des apprenants», a expliqué Pascal Eloundou, membre du club. L’évènement est prévu le 16 mai 2015 à Yaoundé.

Autre projet à affiner, le «concours du journal d’entreprise» dont le but est de permettre aux étudiants des écoles de communication de Yaoundé de tester leur savoir-faire, en développant l’esprit de compétition.

Des membres du Lcm au lancement officiel
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Boko Haram: Le Tchad et le Cameroun étudient une stratégie de communication commune

Le ministre de la Communication du Tchad, Hassane Sylla Bakari, est arrivé à cet effet lundi à Yaoundé afin de définir les axes clés avec son homologue camerounais

Le Cameroun et le Tchad veulent coordonner leurs positions officielles dans la guerre que les deux pays mènent contre le groupe terroriste Boko Haram. C’est l’objet d’une visite de travail que le ministre tchadien de la Communication, Hassane Sylla Bakari, a entamé au Cameroun hier, lundi 02 mars, à l’effet de définir une stratégie avec son homologue camerounais, Issa Tchiroma Bakary. Cette visite de travail s’achève mercredi le 04 mars 2015.

En relevant les dégâts déjà causés par Boko-Haram auprès des populations (pillages, rapts, assassinats), Hassan Sylla Bakari a également reconnu hier à Yaoundé que la secte «est en train d’utiliser aujourd’hui les réseaux sociaux et les médias traditionnels pour faire du mal du mal pas simplement aux pays du bassin du Lac Tchad mais à toute l’humanité.»

«Face à cette secte, il était important que le Tchad, le Cameroun, en tout cas les pays engagés dans cette lutte puissent harmoniser leur communication et faire en sorte que tout ce qui sort de nos médias publics ou privés puisse apaiser la situation dans nos pays respectifs», a-t-il souligné.

Le Cameroun a officiellement déclaré la guerre à Boko Haram le 17 mai 2014. Le Tchad s’est engagé militairement pour sa part le 17 janvier 2015, aux côtés du Cameroun.

Hassane Sylla Bakari, le ministre de la Communication du Tchad
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Premières sanctions du conseil national de la communication du Cameroun

Avertissements, mises en garde, suspensions temporaires et rappels à l’ordre… Voici le communiqué intégral du CNC

«Le Conseil National de la Communication s’est réuni les 27 et 28 mars 2013 sous la Présidence de Mgr Joseph Befe Ateba et en présence de l’ensemble de ses membres, conformément aux dispositions de l’article 11 (1) du décret du 23 janvier 2012 portant réorganisation du CNC, qui mentionne que «le Conseil siège de manière permanente pendant la période de la campagne électorale afin de veiller au respect des lois, au principe de l’accès égal ou équitable des partis politiques, des candidats ou de leurs représentants aux médias publics».

Le Secrétaire général du CNC assurait le Secrétariat des susdits travaux, dont les différents points de l’ordre du jour ont porté sur la préparation des activités liées au déroulement de l’élection des sénateurs du 14 avril 2013. Il s’est notamment agi des modalités d’examen des projets d’arrêtés attendus du Ministre de la Communication concernant la répartition du temps d’antenne imparti aux partis politiques dans les médias audiovisuels de service public; de la tenue d’un séminaire de renforcement des capacités à l’intention des directeurs de publication autour d’un guide bilingue du journaliste en période électorale; du déploiement des membres du Conseil dans les dix Régions du Cameroun dans le but de veiller au respect par les médias publics et privés des principes de transparence, de pluralisme et d’équilibre, et des cas de régulation des contenus des organes d’information.

Sur ce dernier point, le Conseil a adopté tel qu’il suit une résolution en trois points au terme de ses travaux:

Premièrement, le Conseil, ayant constaté la récurrence de la diffusion par les chaînes de télévision dénommées New TV, Vision 4, Ariane TV, Golden House, LTM et DBS à faire la promotion des produits pharmaceutiques et de leurs promoteurs, adresse un avertissement ferme aux organes susnommés et demande à leurs promoteurs de mettre sans délai un terme à la diffusion de tels programmes proscrits par la législation en vigueur, en l’occurrence des articles 24, 26, 27, 42 et 43 de la loi N°2006/018 du 29 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun, qui disposent notamment que: « la publicité en faveur des structures sanitaires et des pratiques médicales est interdite dans la presse écrite, par voie de radiodiffusion sonore, de radiodiffusion télévisuelle… ou par tout autre moyen de communication permettant l’accès au grand public».

Cette mesure qui s’inscrit dans l’esprit des nombreuses mises en garde du Ministre de la Communication, de l’Ordre des médecins du Cameroun et des communiqués du Président du Conseil National de la Communication rendues publiques en date du 26 janvier, du 22 juin 2012 et du 8 mars 2013, a pour but de faire cesser toute action pouvant porter atteinte à la santé publique par une exploitation préjudiciable de la naïveté et de la vulnérabilité de certaines couches sociales.

Deuxièmement, le Conseil, se fondant sur les dérives constantes observées dans la diffusion par les chaînes de télévision Canal 2 International et LTM des émissions intitulées Canal détective et IPP News, qui ont notamment montré en date du 21 et du 27 mars 2013 de larges extraits des corps mutilés ou en décomposition, des images violentes et indécentes, prononce l’interdiction définitive des émissions sus-référées et la suspension temporaire de toute intervention dans les médias de leurs présentateurs.

La durée de cette suspension, à compter de la date de signature de la présente résolution, est de 6 mois pour le nommé Awilo et de 3 mois pour M. Ruben Malick.

Cette mesure se fonde sur les dispositions de l’article 32 du décret N°2000/158 du 3 avril 2000 fixant les conditions et les modalités de création et d’exploitation des entreprises privées de communication audiovisuelle et l’article 9 (2) du décret N° 92/313/PM du 24 septembre 1992 rendant exécutoire le Code de déontologie du journaliste qui disposent d’une part que: «l’entreprise de communication audiovisuelle doit s’abstenir de diffuser les émissions comportant des scènes de nature à porter atteinte aux bonnes m urs et à la pudeur», et d’autre part que le journaliste «ne doit publier de photographies de personnes privées en dehors des manifestations publiques qu’avec l’accord de celles-ci».

Troisièmement, le Conseil, se prononçant sur les atteintes à l’éthique et à la déontologie professionnelle perpétrées dans les programmes quotidiens diffusés par les stations de radiodiffusion sonore Youth FM, Amplitude FM et Sky One Radio qui s’intitulent respectivement Déballage, la Voix des sans Voix, Surface de vérité, prononce l’interdiction définitive des émissions susmentionnées et la suspension temporaire de toute intervention dans les médias de leurs présentateurs.

La durée de cette suspension, à compter de la date de signature de la présente résolution, est de 6 mois pour M. Duval Eballe et 3 mois pour MM Jean Jacques Ola Bebe, Claude Yong, Aimé Césaire Zambo, Hervé Mfoula.

Sur la base des dispositions réglementaires susvisées, le Conseil adresse de façon particulière un avertissement à la chaîne de télévision Canal 2 International, suite à l’observation régulière du caractère violent et indécent de certains de ses programmes.

De manière générale, le Conseil met fermement en garde l’ensemble des organes de presse écrite, audiovisuelle et cybernétique qui pérennisent les pratiques sus-décriées.

Il précise toutefois que les mesures de régulation susmentionnées ne visent nullement à remettre en cause sa fonction de promotion de l’expression pluraliste et contradictoire d’une presse libre, respectueuse des canons professionnels et des exigences éthiques et déontologiques.

Enfin, le Conseil charge les promoteurs des stations de radiodiffusion sonore et des chaînes de télévision concernées de veiller à la stricte application de la présente résolution, sous peine, le cas échéant, de la mise en uvre des sanctions appropriées».

Fait à Yaoundé, le 28 mars 2013
Le Président du Conseil National de la Communication
(é) Mgr Joseph BEFE ATEBA


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Cameroun/Conseil national de la Communication: Enfin le décret vint! Son contenu surprend peu. On se demande bien pourquoi…

Par Eric Essono Tsimi, écrivain

Enfin le décret vint ! Son contenu surprend peu. On se demande bien pourquoi. Les personnalités nommées sont plutôt consensuelles et semblent refléter la variété et la richesse des médias camerounais. Il n’y a rien à redire sur le vice-président, Peter Essoka, dont Henri Bandolo appréciait particulièrement l’anglais. Je devais avoir dans les huit ans et mon vocabulaire n’était pas particulièrement étoffé. Aussi quand, lors d’une conférence de presse télédiffusée, le ministre de l’information utilisa l’épithète «sophistiqué» au sujet de la langue du journaliste Peter Essoka qui lui posait une question, ce mot eut une résonnance particulière dans mon esprit. Et toute cette semaine-là, je mis du «sophistiqué» partout, dans chaque commentaire, dans chaque anecdote. J’aimais beaucoup ce mot, je le trouvais. sophistiqué. «Sophistiqué» et puis « catastrophique ». Un instituteur malveillant avait mis l’appréciation « baisse catastrophique » dans mon bulletin. Je m’étais tellement fait tirer les oreilles à la maison que mes copains eurent tous droit les jours d’après à des « retardataire catastrophique », « erreur catastrophique », « tentative catastrophique », que je distribuai généreusement. Nadia, connue dans le tout-Mbandjock pour être ma « femme », eut aussi droit à la même épithète, faute de mieux : elle avait un «sourire catastrophique». Il était en réalité sophistiqué, mais à force, je m’emmêlais les pédales. C’était des mots à effet, j’étais sûr en les utilisant de me donner un genre. Enfin bref. Enfin, la nomination de monsieur Ottou m’a fait plaisir, elle a titillé mon goût des feuilletons. Ce jeune retraité a une expérience reconnue dans la communication et les télécommunications. Il y a quelques mois, à la suite d’attaques répétitives de Michel Michaut Moussala à son encontre, il avait écrit des tribunes qui ont été vite oubliées. Désormais Aurore Plus devra se chercher une autre tête de Turc, je crois. Jean Claude Ottou est désormais armé et peut devenir dangereux. Professeur Nadine Machikou Ngameni est une universitaire. C’est dans le monde des diplômes qu’elle a surtout fait ses preuves. Sur le terrain et le terrain des publications, elle n’est pas évidemment la plus connue, mais c’est aussi tout l’intérêt de ce décret, de ne pas se contenter de confirmer les personnalités les plus vues, les plus entendues, ou les plus lues. D’ailleurs Alpha Abdou Haman, peut-être un cousin éloigné de Issa Tchiroma Bakary, est pour moi un illustre inconnu. Qu’il me pardonne de n’avoir pu trouver son pedigree : les enfants de mon siècle n’ont plus qu’Internet et les bibliothèques de Yaoundé (c’est-à-dire rien) pour accoler une uvre à un nom cité dans le journal de 20 heures. Pour ce qui est de Jean Tobie Hond, l’autre « professeur agrégé », il est dans la haute fonction publique et semble bien l’homme qu’il faut à la place de Secrétaire Général. Le ministre de la communication aurait essayé en vain de le nommer ailleurs il y a quelques mois. Comme quoi la patience est une vertu.pour ceux qui ont la bonne idée de vivre longtemps. Deux membres, aux profils opposés, méritent à mes yeux une mention particulière et ont à eux seuls suscité l’envie de ce papier : Suzanne Kala Lobé et Jean-Bruno Tagne.

La présence africaine de Kala Lobé
Chroniqueuse au quotidien La Nouvelle Expression, animatrice d’un talk-show sur Equinoxe TV, journaliste dans la radio du même groupe, c’est surtout dans une émission dominicale de la mi-journée qu’elle me séduit même sans toujours me convaincre. Cette émission est certes potable (inodore, incolore et sans saveur) à chacune de ses absences, mais le talent de celui qui l’anime n’est jamais aussi visible que lorsque Suzanne est « panelisée ». Suzanne Kala Lobé est la fille du journaliste Iwiyè Kala-Lobé, lui-même parfois présenté comme un cofondateur de la maison d’édition parisienne Présence Africaine. Elle n’a pas, comme son illustre père qui avait refusé d’être le premier directeur de l’Ecole Supérieur de journalisme de Yaoundé (premier avatar de l’ESSTIC que dirigera Hervé Bourges), hésité à quitter la France pour servir à sa façon son pays. S’il fallait la marquer politiquement, on pourrait raisonnablement soutenir que Ma’ Su est une divers droite, une alliée objective du Gouvernement camerounais. Sans militer dans les rangs du parti au pouvoir ni travailler pour l’administration camerounaise, elle a toujours su les défendre ou les comprendre. Ses positions iconoclastes (sa lettre à la diaspora), son anticonformisme assumé (se rappeler l’affaire Vanessa où elle a été critiquée pour avoir refusé de hurler avec la meute), son talent de polémiste, sa pertinence en tant qu’analyste, ses facilités d’oratrice, et toutes ses qualités artistes, font avancer le débat public camerounais, tout en élevant le niveau de la réflexion dans les médias nationaux. La première fois que je l’ai vue faire, c’était dans une émission diffusée sur Canal 2 où elle interviewait Calixthe Beyala qui est une sacrée cliente comme chacun sait. J’étais tombé des nues, je n’en revenais pas de voir l’immense Calixthe aussi facilement déstabilisée par cette « anonyme » qui la tutoyait. Le souvenir de leur confrontation fut la plus belle image que j’emportai du pays cet été-là. Méchante comme une teigne par moments, Suzanne Kala Lobé fait penser à Eric Zemmour par certains côtés. C’est quelqu’un qu’il est possible d’apprécier, alors même qu’on le prendrait en flagrant délit d’inexactitude. Le bon Homère sommeillait quelquefois ? L’excellente Suzanne, comme tous ceux qui sont dans l’action, s’est souvent trompée, mais a toujours été d’une sympathique originalité et d’une impertinence à peu près sans égale dans le paysage audiovisuel camerounais. Suzanne Kala Lobé prépare bien ses émissions, c’est une qualité fort commune aux bons journalistes. Son confrère Valentin Zinga est lui imbattable pour ce qui est de préparer ses émissions, mais ce qui fait d’elle une grande journaliste d’idées, inégalable dans son genre, c’est sa puissance de repartie, la difficulté qu’il y a à la convaincre de quoi que ce soit. Quand elle a une idée en tête, il faut bien être sûr qu’elle ne l’a pas ailleurs (entêtée elle est, entêtée elle restera). Cette dame grisonnante et résolument au-dessus du lot est une belle mécanique cérébrale, c’est la dépositaire la plus en vue de ce que j’ai choisi d’appeler le bon sens camerounais. Tout le monde se plaît à dire que « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». On croit citer Descartes, mais on tronque sa pensée parce que la suite de son propos prouve bien qu’il n’en est rien (il dit que « tout le monde s’en croit pourvu » non que tout le monde en soit pourvu !). Si du reste le bon sens est commun à tous, aux parfaits imbéciles comme aux intelligences les plus pénétrantes, il faut chaque fois poser la question de savoir de quel bon sens il est question. Celui des savants ? Celui des étudiants ? Ou le bon vieux sens commun ? Le sens commun est-il bon ? J’inclus dans l’ordre de cette question le sentiment que j’ai chaque fois que j’écoute madame Kala Lobé que l’évidence, la bonne foi (heu, attendez que je réfléchisse à ce que je viens d’écrire !), la pertinence, ça c’est sûr, ou au minimum la cohérence sont de son côté. Le bon sens camerounais désigne les hautes aptitudes, les grilles de lectures préfabriquées, que la journaliste adapte avec succès aux cas qu’elle analyse. J’ai une conception très pragmatique de la réflexion critique, je me sens des affinités intellectuelles avec cette grande journaliste de conviction, les effets sur les Camerounais et les usages que les politiques et les spécialistes peuvent faire de notre apport m’importent au premier chef. Suzanne kala Lobé nous tire vers le haut et ce n’est pas parce qu’on ne voit pas les répercussions de son travail que celles-ci n’existent pas. Lors des débats de la présidentielle de 2011, je l’ai vue un rien intimidée par Ben Muna (il faut reconnaître qu’il a de ces yeux !), ou se moquant avec art et subtilité de l’inénarrable Njeunga, contribuant ainsi à cristalliser l’un des moments cultes de la télé camerounaise. Cette femme est capable d’une telle acuité, d’empathie, d’humanité, de « gentillesse » si j’ose le mot (j’ai été surpris et particulièrement fier de la voir inviter, dans son talk-show, mon petit-frère, alors en deuxième année à l’Université), capable encore d’indifférence et de mépris, mais aussi d’ignorance superbe (elle affirmait par exemple avec une assurance meurtrière que Mabanckou, ancien directeur littéraire de L’Harmattan où il a publié trois ouvrages à ses débuts, avait commencé son activité littéraire chez Présence Africaine). Jamais en tout cas Suzanne n’est ridicule parce que ses dons de dialecticienne, sa virtuosité formelle de fine rhétoricienne, celle avec laquelle elle présente et défend ses idées, ou pulvérise ses contradicteurs, la fait toujours sortir par le haut des échanges les plus difficiles, quand ne l’y aident pas les limites de ces mêmes contradicteurs. Suzanne, on n’arrive pas toujours à la suivre : même ceux qui l’aiment savent qu’il est difficile voire impossible de l’aimer tout le temps ; les autres conviennent de ce qu’il est surtout impossible de ne pas la respecter.

Jean-Bruno Tagne, l’inventeur de la jeunesse dans ce Renouveau déclinant
Si chez Suzanne Kala Lobé, cette nomination est une sorte de consolation (elle pourrait prétendre à plus), chez Jean-Bruno Tagne elle est une sorte de consécration. Si tu me lis, je te redis mes félicitations. Cette nomination ajoute moins à ton mérite qu’à celui de ceux qui l’ont initiée. Ils ont plus besoin de toi que tu n’as besoin d’eux. Quant à ceux qui, dans les réseaux sociaux, ont relevé une incohérence entre tes positions politiques et ton entrée dans cette prestigieuse institution, laissons-les braire. Ce régime agit en permanence contre ce que tes principes te permettent d’accepter, soit. Mais reconnaissons avec tes dénigreurs que les principes n’ont de pertinence et, finalement, de raison d’être que lorsqu’on est vivant.et nourri ! La trentaine à peine sonnée, le chef desk du quotidien Le Jour m’a souvent semblé un bambin dans certains des plateaux qu’il partageait avec de prestigieux aînés comme Joseph Antoine Bell, Owona Nguini, etc. Sa jeunesse n’est qu’une apparence : ce regard m’est inspiré par un ancien « hit » de Aaliyah : Age aint nothing but a number. L’auteur de Programmés pour échouer a du métier et sait montrer une grande maîtrise des sujets sur lesquels il travaille. Il est d’une sérénité qui n’a pas eu à se construire au fil des émissions. Dès ses premières apparitions à la télé, avec ce stylo fétiche qui lui donne une contenance, il avait une telle clarté dans la présentation, son discours est percutant quand il est assuré. Je n’ai jamais rien vu rien chez lui qui fasse croire à du cabotinage (le métier de ceux qui se donnent un genre quand ils passent à la télé). Quand même, il manque à ce décret davantage de personnalités féminines, davantage de personnalités qui aient fait leur preuve dans des domaines de la communication comme Internet, la publicité et l’édition. Je n’aime pas particulièrement parler de moi, qui ai des compétences transversales éprouvées en communication, mais je crois que Paul Biya a manqué l’occasion de réaliser un décret parfait. « Il manque » disais-je… Reste que ceux qui ont été nommés sont suffisamment nombreux et compétents pour que l’efficacité du CNC ne se ressente pas de ces manques. En tout état de cause. Grâce à Jean-Bruno Tagne, les jeunes savent qu’ils n’ont plus besoin de soutenir bêtement, aveuglément, et amoureusement Paul Biya pour être distingués ou nommés. J’ai passé la première partie de ma vie à tresser des couronnes de laurier à Paul Biya.en vain ! De belles pages de critiques impitoyables s’ouvrent donc.jusqu’à ce qu’un décret s’ensuive ! Le fait est qu’il y a foule parmi les militants et sympathisants de Biya, il ne peut tous les contenter. Regardez le pauvre Ateba Eyéné, avec son talentueux populisme ! Lui qui n’osait jamais blesser la majesté de Paul Biya n’hésite plus à le tacler de temps en temps et s’essaie dans un pari pascalien d’un nouveau genre, décidé qu’il est à tout miser sur René Emmanuel Sadi.


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Conseil National de la Communication: Le chef de l’état a nommé les membres

Intégralité des décrets du chef de l’état nommant le vice-président, le secrétaire général et les membres

1.- Décret portant nomination du Vice-Président du Conseil National de la Communication

Le Président de la République décrète:

Article 1er: M. Peter Essoka est, à compter de la date de signature du présent décret, nommé vice-président du Conseil National de la Communication pour une période de trois ans renouvelable une fois.

Article 2: l’intéressé aura droit aux avantages de toute nature prévus par la réglementation en vigueur

Article 3: Le présent décret sera enregistré, publié suivant la procédure d’urgence puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais.

2.- Décret portant nomination du Secrétaire Général du Conseil National de la Communication

Le Président de la République décrète: M. Jean Tobie Hond est à compter de la date de signature du présent décret nommé Secrétaire Général du Conseil National de la Communication.

L’intéressé aura droit aux avantages de toutes natures prévus par la réglementation en vigueur.

Le présent décret sera enregistré, publié, suivant la procédure d’urgence puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais.

3.- Décret portant nomination des membres du Conseil National de la Communication

Le Président de la République décrète:

Sont, à compter de la date de signature du présent décret, nommés membres du Conseil National de la Communication pour une période de trois ans renouvelable une fois, les personnalités ci-après:

Mesdames Suzanne Kala Lobé, Nadine Machikou Ngameni,
MM. Alphaki Abdouraman, Jean-Claude Ottou, Charly Ndi Chia, Christophe Bobiokono, Jean-Bruno Tagne.

Les intéressés auront droit aux avantages de toutes natures prévus par la réglementation en vigueur.

Le présent décret sera enregistré, publié suivant la procédure d’urgence puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais.

Le Conseil National de la Communication régule le secteur de la communication au Cameroun
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Les Etats Généraux de la Communication du Cameroun s’ouvrent sur fond de protestation

Malgré la présence des journalistes protestataires, les travaux se sont ouverts au Palais des Congrès de Yaoundé

Le Palais des congrès de Yaoundé abrite depuis hier 05 décembre les deuxièmes Etats généraux de la communication du Cameroun. Entre protestation des journalistes, manque d’information et d’orientation de la part du comité d’organisation et le retard dans les différentes articulations des ces assises, la cérémonie d’ouverture solennelle a tout de même eu lieu. Placé sous le thème « la communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent à l’horizon 2035 », ces assises se situent dans la mouvance de plus de deux décennies de libéralisation du paysage médiatique national. Dans le même ordre d’idée, le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, dans son discours de circonstance, a évoqué les premières assises de 1994 dont : les recommandations ont conduit, de la part des pouvoirs publics, à des actions concrètes telles que l’abolition de la censure avec la loi n° 96/04 du 16 janvier 1996 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 90/052 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de la communication sociale ; la création d’une commission nationale de délivrance de la carte de presse ; la consécration de l’aide publique à la communication privée ; l’élaboration d’un code de déontologie du journaliste pour ne citer que ceux-ci.

Photo de famille des officiels, suite à l’ouverture des Etats Généraux de la Communication du Cameroun, le 05 décembre 2012 à Yaoundé
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Au même moment, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) qui avait lancé un mot d’ordre de boycott actif, protestait à l’esplanade du bâtiment qui abritait la cérémonie. Pour ces syndicalistes, leur mouvement de contestation a pour but de ne pas laisser le boulevard au gouvernement et à ses affidés dont l’agenda caché est une reprise en main des maigres espaces de liberté chèrement acquis depuis 1990. Pouvait-on lire sur leurs pancartes « La liberté de la presse n’est pas un privilège pour les journalistes » « La liberté de la presse ne se marchande pas » « Non à la mascarade » et bien d’autres encore. Mais ces contestataires qui n’étaient qu’une poignée de personnes, n’ont pas pu empêcher le déroulement de la cérémonie. Après l’ouverture solennelle et le cocktail de circonstance, selon le programme officiel, dès 13 heures, était prévu le début des travaux en atelier. Mais jusqu’à 17 heures, aucun atelier n’avait commencé et surtout aucune indication de salle n’était donnée, aucun point de renseignement n’existait et les participants allaient dans tous les sens à la quête de l’information. Toutefois, au terme de ces Etas Généraux, le gouvernement attend des résultats comportant entre autre un état des lieux et un diagnostic du fonctionnement du secteur, un examen concerté des différents avant-projets et projets de textes législatifs et réglementaire soumis à l’examen des participants ; un ensemble de recommandations circonstanciées subséquentes en vue d’un fonctionnement harmonieux du secteur de la communication en général ; une position consensuelle des médias nationaux sur la protection des intérêts majeur de la nation ; et l’adoption d’un code de déontologie de la presse actualisée pour la presse et la publicité.

Syndicat national des journalistes du Cameroun a protesté devant le Palais des Congrès de Yaoundé
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Etats Généraux de la Communication au Cameroun, enfin!

Les deuxièmes Etats Généraux de la Communication s’ouvrent ce mercredi dans un contexte de tension, mais aussi de promesses et de défis pour le secteur

Les Etats généraux de la communication (Egc) du Cameroun débutent ce mercredi 05 décembre 2012 à Yaoundé. C’est le Palais des congrès qui servira de cadre à ce qui est annoncé comme une « grande messe de la communication». La Communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et de la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent à l’horizon 2035, voilà le thème sous le prisme duquel se bâtiront les travaux. Neuf ateliers de réflexion sont prévus sur «médias, citoyenneté et responsabilité», «statut des professionnels», «viabilité économique des médias et qualité du pluralisme». Et aussi sur la «régulation et auto-régulation professionnelle», « l’ assainissement de la télédistribution et structuration du secteur », entre autres. Pour ce faire, le ministère de la communication à l’ouvrage pour l’organisation a nommé à la commission scientifique des travaux, le Pr. Jacques Fame Ndongo, actuel ministre de l’enseignement supérieur, ancien ministre de la communication et rapporteur général des travaux de la première édition des Etats généraux de la communication en 1994. De nombreux invités sont annoncés dont Georges Gros, secrétaire général international de l’Union de la presse francophone et Hervé Bourges, ancien Président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel français, ancien Président des chaînes de télévision en France et ancien directeur de l’école de journalisme du Cameroun. Ce dernier, dans une interview accordée à Afrik.com, a donné son point de vue sur les enjeux de ces Egc: « Ces Assises interviennent au moment précis où le Cameroun doit concevoir l’articulation entre les aspirations collectives propres à chaque nation, à un niveau culturel et politique, et un univers médiatique nouveau, celui d’Internet et de la mondialisation des réseaux de communication (.) D’un côté, il y a une formidable liberté de communiquer dont la régulation est indispensable mais compliquée, de l’autre il y a la nécessité de préserver les identités nationales et les cultures face au déferlement d’images internationales. La solution, c’est le dynamisme de chaque pays, sa capacité à produire, à diffuser à l’intérieur de ses frontières et hors de ses frontières des images originales et fortes, capables d’entrer en concurrence avec celles des réseaux mondiaux»

L’enthousiasme et les attentes de Hervé Bourges ne sont pas partagés par le syndicat national des journalistes du Cameroun. Le président actuel, Félix Cyriaque Ebolé Bola, a appelé les journalistes « à se rendre massivement à l’esplanade du Palais des congrès de Yaoundé le 5 décembre au matin afin de manifester, pacifiquement et en toute responsabilité, leur refus d’embrigadement politique d’un secteur vital pour le Cameroun ». ce dernier reproche au ministère de la communication entre autres le manque de concertation avec les acteurs « réels » de la communication au Cameroun :« Au sein dudit Comité scientifique, déjà pléthorique, se retrouvent non seulement une foultitude de thuriféraires du parti au pouvoir, mais également de soi-disant représentants de regroupements professionnels dont le mandat est échu, dont les organes ont cessé de fonctionner depuis des lustres ou dont les titres affichés sont manifestement usurpés» et d’ajouter « de tout ce qui précède, il apparaît clairement que le dessein du MINCOM est loin de l’avènement souhaité d’un univers communicationnel assaini, crédible et performant. A travers sa décision, Issa Tchiroma Bakary recherche avant tout des cautions politiques pouvant l’accompagner dans l’acte de forfaiture qu’il s’apprête à perpétrer contre les libertés et avec l’argent du contribuable». Le Snjc a donc appelé à un boycott actif de ces travaux : « c’est pour cela que le SNJC sera présent sur le lieu des travaux, mais ne prendra part à aucun atelier » a indiqué M. Ebole Bola dans une note.

Du 29 août au 1er septembre 1994 avait eu lieu la première édition des Etats généraux de la communication. Sous la présidence du Pr. Augustin Kontchou Kouomegni alors ministre de la communication. De nombreuses résolutions avaient alors été prises comme celui de la tenue tous les 5 ans de ces Etats généraux. Ce n’est pas la seule à ne pas avoir été respectée. Les résolutions et recommandations présentées le 1er septembre 1994, par Amadou Vamoulke qui officiait comme secrétaire général des Etats généraux, prévoyait entres autres l’institution d’un quota minimal de 80% de contenus camerounais pour les produits diffusés dans les médias d’Etat, la formation des communicateurs en langues nationales, l’accroissement du nombre de structures de formation universitaires, un plus grand respect du bilinguisme officiel dans les organes médiatiques d’Etat, une utilisation plus prononcée des langues nationales dans les médias d’Etat, de toutes les sensibilités nationales…

Etats Généraux de la Communication au Cameroun, du 05 au 07 décembre 2012
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Affaire Yves Michel Thierry Atangana: Le gouvernement réagit

Le ministre Issa Tchiroma de la communication a fait savoir que cette affaire relevait de la justice à l’exclusion de l’exécutif ou du politique

Selon le gouvernement camerounais, l’affaire qui a abouti à la condamnation du franco camerounais Yves Michel Thierry Atangana à 20 ans de prison, n’a rien à voir avec le pouvoir exécutif. « Cette affaire qui reste pendante devant les autorités judiciaires, relève de la compétence exclusive du pouvoir judiciaire, et se soustrait de ce fait à toute implication de l’exécutif. C’est pour cela qu’un certain nombre de précision s’avère nécessaire pour un décryptage et non un commentaire de la décision de justice rendue par le Tribunal de grande Instance du Mfoundi, rendue le 04 octobre 2012 », a fait savoir Issa Tchiroma le ministre en charge de la communication, lors d’une rencontre avec la presse mardi 09 octobre 2012. Le ministre a indiqué que cette décision ne sanctionne guère une affaire politique « contrairement à certains propos entendus çà et là à moins que le crime de détournement de deniers publics prévu et réprimé par l’article 184 du code pénal camerounais soit désormais qualifié d’infraction à caractère politique ». le ministre poursuit en argumentant que rien n’expliquerait un acharnement politique sur un homme qui n’est pas identifié comme un concurrent politique et surtout dans un contexte, selon le ministre Tchiroma, où « les pires pourfendeurs du régime en place sont libres de leurs propos, de leurs actes de leurs mouvements et en dépit de tout respectés ». Le ministre a aussi qualifié d’injustifiés les arguments parlant des lenteurs de procédure, avant d’expliquer dans le détail le déroulement de l’affaire.

La réaction du gouvernement est considérée par beaucoup de médias comme une réponse au commentaire de l’ambassadeur de France au Cameroun. Il y a quelques jours, un communiqué signé de Se. Bruno Gain faisait savoir sa « déception » sur le jugement rendu contre Michel Atangana. « Qu’il me soit néanmoins permis d’observer que la peine infligée à M. Atangana est particulièrement lourde. Ce dernier a déjà purgé une peine d’emprisonnement considérable. Cela fait plus de 5475 jours – 15 années déjà – qu’il est incarcéré. Une durée aussi longue est de nature à briser le plus résistant des hommes. Les autorités camerounaises disposent de bases juridiques qui leur permettraient de faire preuve de clémence à l’égard d’un justiciable qui a déjà largement payé sa dette vis-à-vis de la société. J’exprime ainsi le v u instant que Michel Thierry Atangana puisse dès que possible recouvrer la liberté », avait-il ajouté indiquant que des efforts se poursuivraient en vue d’obtenir la libération du Français. Issa Tchiroma a fait savoir qu’on ne pouvait vraiment dire que la peine était lourde. « De fait en limitant sa sanction à 20 ans, alors que le ministère public demandait la perpétuité, on ne peut pas dire que la justice n’a pas fait preuve de magnanimité », a-t-il indiqué. L’affaire est aujourd’hui en instance de recours, mais le ministre Tchiroma a tenu à y apporter des précisions. Il est revenu sur les faits évoqués par le gouvernement camerounais pour condamner Michel Atangana et son principal coaccusé Titus Edzoa. Des voix continuent de monter pour critiquer la condamnation du franco camerounais. Selon des documents fournis par un collectif soutenant sa libération en France, monsieur Atangana serait la victime d’un gouvernement qui se refuse à payer ses créances à son endroit. Dans une ambiance socio politique marquée par l’affairisme et le népotisme, il reste difficile de savoir où se trouve la vérité.

Yves Michel Thierry Atangana, français d’origine camerounaise, a été condamné à 20 ans de prison, accusé de détournement.

Crash du Boeing de la Camair: Issa Tchiroma répond enfin!

Le ministre de la communication qui avait été publiquement cité dans le cadre du détournement de l’argent servant à indemniser les victimes de cet accident s’est prononcé

Pour la première fois, Issa Tchiroma le ministre camerounais de la communication a répondu aux indexations faites à son encontre dans le cadre du détournement des 32 milliards qui devaient servir à indemniser des victimes du crash d’un avion de la défunte CAMAIR en 1997. C’était au cours d’une conférence de presse qui a eu lieu mardi 24 septembre 2012. En réponse aux annonces de Marafa Hamidou Yaya, il répond : Le ministre d’Etat s’est positionné comme directeur de ma conscience, comme donneur de leçons. Il est allé jusqu’à intimer quasiment l’ordre au président de la République de ne pas me permettre de siéger au gouvernement. Maintenant qu’il est condamné pour dépravation, pour prédation et pour prévarication, qui de lui ou de moi mérite l’estime des camerounais ? Si j’étais accusé par un saint homme, je serai allé depuis longtemps à la rencontre de l’opinion pour m’expliquer. Mais je ne réponds pas à un dépravateur. Le ministre s’était promis de ne pas répondre à la presse sur cette affaire et de ne donner sa version des faits que devant un juge. Mais la rencontre avec les journalistes a viré à l’audition avec la présence des témoins pour soutenir ses propos. Des témoins qui se sont présentés comme étant des cadres de la Chanas Assurance, en charge de l’indemnisation des victimes. Selon eux, les informations contenues dans la lettre attribuée à Marafa, n’étaient pas fondées. Le ministre de la communication et ses « témoins » ont fait savoir que toutes les ayants droit ou survivants du crash avaient été indemnisées par l’assureur. Pour justifier les déclarations d’une des hôtesses survivantes, qui dit n’avoir rien reçu, le ministre fait savoir que les membres d’équipages n’étaient pas couverts par l’assurance. Une déclaration qui a laissé sceptiques de nombreux journalistes.

Le ministre Tchiroma a aussi confirmé le fait que le Cameroun avait gagné un procès contre la société sud-africaine chargée d’entretenir les avions de CAMAIR à l’époque du crash. Mais il a refusé d’admettre qu’elle avait commis des fautes : Les Sud-Africains ne pouvaient pas volontairement mal entretenir les avions CAMAIR, a dit le ministre, annonçant au passage qu’un volet de cette question relevait du secret d’Etat. Au passage il n’a pas manqué de tourner l’ancien secrétaire général de la présidence en dérision : ces informations mettant en cause le gouvernement et qui agitent l’opinion publique sont celles d’un prévaricateur, d’un détourneur de fonds publics à hauteur de milliards dont les propos ne doivent pas être crédibles, a déclaré le ministre Tchiroma.

L’affaire du crash avait explosé début juin, lorsque des affirmations attribuées au Ministre Marafa laissaient entendre qu’il ne supportait pas le ministre Tchiroma, parce qu’il savait ce dernier impliqué dans le fait que les familles des victimes de ce crash, dont un ami proche à lui, n’aient pas été dédommagées alors que l’argent était prévue pour. Le ministre de la communication avait aussi dit avoir des éléments de réponse mais ne voulait pas les donner à la presse. Je n’accepterai pas de jouer le jeu de Marafa, qui a transformé la presse en juge, avait-il fait savoir, qualifiant les accusations de l’ancien ministre d’Etat de pétards mouillés. A la suite de cette sortie médiatique, le journal « l’ il du Sahel », visiblement bien informé dans cette affaire du dossier Marafa, avait publié un article ressortant des copies de lettres prouvant la part de responsabilités de tous les acteurs de l’affaire de l’indemnisation du crash, dont le ministre Tchiroma. Le ministre de la communication semble avoir assuré ses arrières désormais.

Le ministre de la communication Issa Tchiroma a répondu aux attaques de Marafa Hamidou Yaya, lors d’une conférence de presse le 24 septembre 2012
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Les journalistes du Nord outillés sur les enjeux de la communication pour la paix

Le Club Média Ouest a organisé à Garoua un atelier de renforcement des capacités des journalistes sur les enjeux de la communication pour la paix

Le journaliste a un rôle fondamental à jouer dans la préservation de la paix sociale au Cameroun. Mais, dans un environnement sociopolitique fragile, il est important que les communications des médias soient objectives et citoyennes, faute de quoi, celles-ci pourraient très vite exacerber des tensions sociales latentes, et la paix s’en trouverait fortement menacée. Afin de promouvoir et renforcer la culture de la paix dans les articles de presse au Cameroun, le Club Medias Ouest (CMO) en partenariat avec l’Association Mondiale pour la Communication Chrétienne (WACC) a réuni à Garoua les hommes et femmes de médias des trois régions septentrionales (Nord, Extrême Nord et Adamaoua) à l’occasion d’un atelier de formation sur « les enjeux de la communication pour la paix ». Selon les organisateurs, il était question pour les journalistes et communicateurs de s’approprier l’importance d’une communication citoyenne, afin que les productions journalistiques ne soit plus susceptibles de provoquer des tensions sociales et soulèvements populaires ; et de réduire les dérapages dans le traitement des informations par les journalistes.

Programmé sur une journée, cet atelier de réflexion a été l’occasion pour les participants de suivre des riches exposés sur des thématiques liées à la problématique de la démocratie, de la paix comme construit social, et du rôle des médias dans la promotion de la démocratie. Les débats très animés qui ont suivi les différents exposés ont permis aux participants de mieux comprendre le rôle des médias dans la communication pour la paix. L’occasion s’y prêtant, les participants issus de différents médias ont saisi l’occasion pour partager leurs expériences respectives. Les hommes et femmes de médias ont également dénoncé certains maux qui ternissent l’image de marque de leur profession, à l’exemple de la corruption, du libertinage, du chantage, de la paresse, des conflits d’intérêts ou encore du manque de professionnalisme. Ils ont préconisé comme solution la connaissance et le respect par tous les hommes et femmes de médias des règles déontologiques et éthiques qui régissent la profession de journaliste au Cameroun. A la fin des travaux, un plan d’action a été élaboré par l’ensemble des participants. Il prévoit la création d’un observatoire des médias au sein du Réseau des Journalistes du Septentrion (RJS), le jumelage avec le CMO pour bénéficier de son expérience, l’organisation d’un forum mensuel et la redynamisation du RJS.

A l’issue de l’atelier, Michel Ferdinand, coordinateur du CMO, n’a pas manqué d’exprimer toute sa gratitude aux journalistes pour leur disponibilité. Il leur a par ailleurs promis qu’une coopération plus accrue entre le CMO et le RJS sera mise sur pied, et a émis le v u d’avoir à terme au Cameroun un journalisme pour le développement. Dans le même sillage, il est également prévu deux voyages d’études à Bakassi et au Nord Ouest, foyers de quelques tensions sociales.

Photo de famille à l’issue des travaux
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