Insécurité alimentaire : près de 700 conteneurs de poissons pourris au Port de Douala

Congelcam et la RTC ne s’accordent pas sur la gestion des produits halieutiques de mauvaise qualité repérés dans une dizaine des 665 conteneurs mis à quai.

Un différend oppose depuis quelques mois le principal importateur de poisson au Cameroun, la société Congelcam, à la Régie du terminal à conteneurs (RTC) du port de Douala-Bonabéri. L’importateur de poisson reproche à la RTC, structure mise en place par le Port autonome de Douala (Pad), de n’avoir pas pris les dispositions nécessaires pour assurer la conservation des produits halieutiques débarqués à quai dans 665 conteneurs, en les connectant à l’énergie électrique.

Du côté de la RTC, l’avis est différent. « La plateforme d’entreposage du terminal à conteneurs connaît depuis le début de l’année 2023, une situation de saturation par les conteneurs frigorifiques de l’importateur de poisson Congelcam. Cette entreprise a en effet importé durant les quatre premiers mois de l’année 2023 près de 3000 frigorifiques de poisson, soit plus de 80% des quantités importées annuellement depuis les deux dernières années, excédant ainsi ses capacités d’accueil et d’écoulement », réagit la RTC.

Cette situation a conduit les deux entités sur la table de Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce. Ce dernier a instruit le contrôle systématique des cargaisons de Congelcam au Port de Douala-Bonabéri.

La décision a été prise hier 7 juin 2023, à l’issue de la concertation entre le Ministre du Commerce et la régie terminale à conteneur (RTC) regroupant les Administrations publiques sectorielles, le promoteur de Congelcam, la Ligue Camerounaise des Consommateurs, les représentants les mouvements consuméristes, etc.

Les échanges visaient à voir comment libérer le terminal occupé par les 600 containers de Congelcam. « 250 conteneurs ont été sortis, l’opération peut se faire en une semaine. Il y a plein de containers qui arrivent.il y a du poisson avarié, on ne le vend pas aux commercants.je dois recevoir du poisson de qualité. L’opération peut se faire en une semaine », précise Ngouchingue le PDG de Congelcam.

Dans le souci de la protection de la santé des consommateurs, « cette inspection devrait se faire au quai afin que seul n’entre que les produits de qualité. Il serait souhaitable que les produits impropres soient convoyés vers la destruction sous contrôle de nos services déjà saisis à Douala », a suggéré le représentant du Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia). Il propose en cette circonstance d’analyse des risques, de regrouper les conteneurs en fonction des risques, ayant d’abord aménagé le site de destruction.

Ventes aux enchères au port de Douala, l’espace se vide de plus de 600 containers

Le lancement de cette opération fait progresser la décongestion du port, la majorité des marchandises ayant été enlevée par leurs propriétaires ces dernières semaines

Plus d’un mois après le lancement des ventes aux enchères des marchandises conteneurisées en long séjour au port de Douala par le directeur général des Douanes, Minette Libom li Likeng, l’espace s’est vidé de plus de 600 containers.

Selon les chiffres, présentés mercredi 03 juin par le commandant Félicien Mballa, rapporteur de l’opération, du 20 avril, date du début des opérations, au 30 mai 2015, sur près d’un millier de containers de plus de 90 jours entreposés au port sec de DIT, 603 ont libéré de l’espace et un peu plus de 83% de ce chiffre est dû aux enlèvements des marchandises par les propriétaires. Entre autres, privés, administrations publiques et organismes internationaux.

L’objectif de l’annonce de la vente aux enchères n’est pas de vendre à tous les coups, mais d’amener les usagers à enlever leurs marchandises, a-t-on indiqué du côté de la douane.

Pour retirer leurs caissons, les contrevenants ont dû demander par écrit l’autorisation de la douane, tel que le prescrit le code douanier concernant les marchandises mises en dépôt.

Les principaux objectifs qui sont la décongestion du port et la récupération par l’Etat des droits et taxes qui ont été gelés, sont en train d’être atteints, a indiqué le rapporteur des ventes aux enchères.

Pour preuve, le Trésor public a encaissé plus de 380 millions de F. Une somme dans laquelle sont aussi intégrées les ventes des véhicules en long séjour. Et contrairement aux années précédentes où l’opération avait lieu deux fois sur 365 jours, Félicien Mballa précise que «les instructions de la hiérarchie veulent que les ventes soient continues. Tous les jours, il y a des marchandises qui atteignent les 90 jours. Aux grands maux, les grands remèdes. L’instruction a été donnée de systématiser les ventes. Donc on se propose de vendre en continu au fur et à mesure que les containers dépassent 90 jours».

[«L’engorgement est dû en partie aux importateurs et le désengorgement est également conséquent à leur action. Les magasins et aires de dédouanement ne sont pas des aires de stationnement prolongé»], a réitéré le commandant des Douanes. D’autant plus que par jour, 700 opérateurs reçoivent leur ticket de livraison qui leur permet de venir chercher leurs marchandises, mais seulement la moitié honore le rendez-vous, apprend-t-on.

Le port de Douala veut respirer.
guichetunique-cameroun.org)/n