La Douane camerounaise l’a annoncé ce 30 octobre 2023.
« 80 palettes contenant au total 1920 cannettes de bières de marque « 33 Export » ont en effet été saisies en fin de semaine dernière par les éléments de la Gendarmerie Nationale, en appui à ceux de la Zone 2 de l’Opération HALCOMI III« , a annoncé la Douane. La saisie est intervenue au cours d’une suspicion démontée rapidement par le scanner mobile de la Gendarmerie Nationale.
« Logée dans les soutes de deux bus de transport en commun à destination de Yaoundé, la cargaison serait importée en contrebande du Nigéria. Elle est stockée actuellement dans les magasins de l’ancien Secteur des Douanes du Centre, en attendant le bouclage de la procédure contentieuse. La Gendarmerie Nationale et l’Administration des Douanes se complimentent à la suite de cette deuxième prise en moins d’un mois de collaboration sur les axes routiers. C’est aussi cela la communauté nationale de défense et de sécurité« , souligne l’institution.
Pour rappeln le Nigéria est l’un des pays dont le flux et le volume des échanges sont importants avec le Cameroun. Via les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest, plusieurs marchandises et denrées issues majoritairement de la contrebande pénètrent le territoire Camerounais. Par exemple, les autorités ont révélé qu’au cours de la campagne 2022-23, l’Etat a perdu environ 70 milliards de FCFA en raison des exportations frauduleuses de fèves de cacao, principalement vers le Nigéria, couplées à la taxe de sortie de 10 % récemment imposée sur les exportations.
Cette importante saisie a été réalisé par la Brigade Commerciale des Douanes d’Idenau.
Grâce à un renseignement, les éléments de la Brigade commerciale des Douanes d’Idenau ont procédé à une importante saisie de produits GUINNESS entre les mains des artificiers de la contrebande.
En provenance du Nigéria et à destination de plusieurs villes de la Région du Sud-Ouest, le butin est constitué de 340 casiers de Malta Guinness.
Entre les deux pays, la situation concernant la contrefaçon et la contrebande s’accentue. Pour la plus récente, le Cameroun a interdit les exportations du Cacao vers le Nigéria à cause de la fraude. Le Cameroun évalue à 70 milliards de F CFA les pertes dues à ces exportations frauduleuses de la fève vers le Nigeria, à partir de la région du Sud-Ouest.
Au début de cette année 2023, un stock de 104 fûts de carburant de contrebande, soit l’équivalent de 26 000 litres avaient été alors saisis dans la région du Sud-Ouest. Quelques temps avant, un camion-citerne transportant 36.000 litres de produits pétroliers de fraude a été stoppé grâce à la vigilance des éléments de la Zone 1 de l’opération Halcomi III.
Au-delà du carburant et des plastiques biodégradables, le trafic des marchandises du Nigéria vers le Cameroun est aussi constitué du textile, fer à beton, produits pharmaceutiques, vins et spiritueux, produits brassicoles, drogue, cigarettes etc. D’après les services des Douanes Camerounaises, la contrebande fait perdre à l’État du Cameroun annuellement environ 200 à 250 milliards de FCFA. Le carburant, les vins et spiritueux et les produits pharmaceutiques, constituent 90% du volume marchandises de contrebande en provenance du Nigéria vers le Cameroun.
Cette annonce a été faite ce mardi 9 mai 2023 au cours d’une réunion au ministère du commerce sur la filière ciment.
La lutte contre la contrebande et le commerce illicite du ciment au Cameroun. Ce sont les sujets qui ont réuni les responsables des services techniques du Ministère du commerce et les principaux cimentiers le 09 mai 2023.
« Nous sommes vraiment engagés à aider l’administration à éradiquer ces phénomènes. Les embarcations de fortune facilitent les transports de part et d’autre, vu la porosité des frontières », a déclaré représentant de Dangote abondant dans le même sens que le directeur général de la Cimencam.
Ceux-ci ont proposer pour y remédier, la surveillance des frontières, la poursuite des combats contre les contrebandiers. « Personne ne peut comprendre que le clinker baisse et qu’il n’y ait pas de soupçon de baisse de prix du ciment. Personne ne pouvait l’imaginer », s’étonne le membre du Gouvernement qui a instruit ses services techniques à engager dans les tous prochains jours, une guerre sans merci contre les contrebandiers et les adeptes du commerce illicite.
« Notre rencontre est dictée par l’actualité suite à l’évolution du marché international sur le ciment. Cette semaine, on n’assiste à la baisse des cours du cacao, du bois… Le vrai débat est que l’ascenseur doit fonctionner dans les deux sens. Faites attention si une brèche s’ouvre, vos activités seront mises en péril. Vous devez combattre le phénomène de contrebande en premier lieu », a souligné Luc Magloire Mbarga Atangana.
Cette performance est en hausse de 5.3% par rapport à l’année d’avant.
Le directeur général des douanes (DGD), Fongod Edwin Nuvaga, explique que cette performance est au-delà des objectifs qui avaient été fixés pour l’exercice 2022. En effet, le gouvernement avait assigné la douane à la mobilisation 863,9 milliards de FCFA. Avec des recettes de 897,4 milliards de FCFA, le taux de réalisation se situe à 103,9%. Pour l’exercice budgétaire 2023, il est attendu 1004,7 milliards de FCFA de recettes douanières.
Les réalisations de 2022 se sont tenues dans un contexte « de nombreuses saisies de marchandises de fraude, de contrebande, de contrefaçon, ainsi que des marchandises dangereuses pour la sécurité ».
L’objectif annuel de recettes assigné à la direction générale des douanes était de 863,9 milliards de FCFA en 2022, en hausse de 1,4% (+11,6 milliards FCFA) par rapport aux réalisations de l’exercice 2021.
On peut mettre cette performance à l’actif des innovations technologiques qui permettent une meilleure optimisation et mobilisation des ressources. À titre d’illustration, l’application dénommée « Cosmos » permet de mieux traquer les véhicules non dédouanés. Aussi, l’application « portrans.cm » permet d’authentifier le bordereau du dédouanement du véhicule candidat à l’immatriculation. Ce qui réduit les chances des fraudeurs qui causaient un manque à gagner au secteur douanier.
Le butin a été saisi au Nord-Ouest, une des régions théâtre depuis plusieurs années de la crise anglophone.
La douane camerounaise a encore fait une saisie. 104 fûts de carburant de contrebande ont été interceptés dans la région du Nord-Ouest et transmis à la Délégation régionale de l’Eau et de l’énergie pour expertise. « Le butin a été transmis à la Délégation régionale de l’Eau et de l’énergie, pour expertise et vente aux enchères. Un procès-verbal de saisie a été rédigé et transmis », annonce les responsables des Douanes locaux.
Le 5 janvier 2023, 36.000 litres de produits pétroliers de fraude ont été saisis à Douala par les éléments de la Zone 1 de l’opération Halcomi III. Le lendemain, la Brigade Mobile des Douanes d’Ekok, a saisi 159.430 produits pharmaceutiques de contrebande, 340.000 cigarettes non estampillées et 504 kilogrammes d’emballages plastiques non biodégradables.
Aussi, dans la nuit du 2 au 3 janvier 2023, les éléments de la Zone III de la Mission Halcomi lll ont saisi deux camions de sucre importé en contrebande à Maltam (Extrême-Nord) et 2610 téléphones portables à Garoua sans documents justificatifs d’achat ou de dédouanement.
Cette saisie survient alors que ce 9 janvier 2023, de nombreux automobilistes et autres propriétaires de motocyclettes de la ville de Yaoundé ont dû garer leurs engins, faute de super dans les stations-service. Les plus téméraires confessent avoir parcouru trois, voire quatre stations-service avant de se faire servir le précieux produit.
Cette pénurie vient s’ajouter à celle du pétrole lampant, qui a disparu depuis plusieurs semaines dans de nombreux points de vente de la capitale camerounaise. Elle est en réalité visible depuis le week-end.
Un important stock des produits pétroliers saisi dans la localité de Tongo Gadima sur la Nationale N°1 axe Bertoua – Garoua Boulay le 07 octobre 2022.
12 060 litres de carburant de contrebande, « tous produits confondus », ont été saisis dans la région de l’Est a annoncé le Minee.
Les produits saisis ont été déposés à la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), la structure assurant le stockage et la distribution en produits pétroliers sur l’ensemble du territoire national. Selon les experts du Minee, la fraude et la pollution des produits pétroliers font perdre près de 50 milliards de FCFA par an à l’économie camerounaise. Pour inverser la courbe, les brigadiers du Minee multiplient les descentes dans des points de vente illicites de carburant.
« Tôt dans la matinée du vendredi, 07 octobre 2022, la Brigade Nationale de Lutte contre la Fraude des produits pétroliers a effectué une descente musclée dans la Région de l’Est et plus précisément dans la localité de Tongo Gadima. Les contrebandiers, surpris à leur réveil par la présence des brigadiers du MINEE et une impressionnante délégation des éléments des Forces de Défense et de sécurité, ne savaient plus à quel saint se vouer ».
« Immédiatement, une fouille systématique des zones suspectes, des magasins et même de certains domiciles va être opérée. Ce qui permettra aux Inspecteurs Assermentés du MINEE de trouver une importante quantité des produits pétroliers de contrebande », a écrit le ministre de l’Eau et de l’Energie sur sa page.
Les douaniers nigérians ont intercepté plusieurs centaines de tonnes d’engrais, Tramadol et riz, sur le point d’être introduits en contrebande au Cameroun.
Alors que des contrebandiers tentent de faire entrer des produits non déclarés au Cameroun et à partir du Nigéria voisin, ils ont trouvé sur leur route, le service des douanes nigérianes, NCS Adamawa/Taraba Area Command. Au moins 234,5 tonnes de produits détaillés en 69 saisies le long de la frontière Nigéria-Cameroun ont été effectués avec une valeur dédouanée, DPV de 232,11 millions de nairas entre janvier et juin 2022.
Selon le contrôleur des douanes, Adeboyega Ganiyu, en charge du commandement, le Service avait intensifié les activités de patrouille et de campagne pour lutter contre la contrebande dans le pays. Il a déclaré que le personnel du Service avait saisi 4 649 sacs d’engrais pesant 234,5 tonnes et d’autres articles aux points d’entrée et de sortie de la frontière nigériane avec Cameron.
A en croire actuCameroun, le contrôleur a énuméré d’autres éléments pour inclure 22 véhicules ; 1 500 sachets de comprimés de Tramadol, 392 sachets de riz étranger et 70 sachets de riz étranger non pelés. Ganiyu a attribué l’exploit réalisé à la synergie avec les agences de sécurité sœurs et au soutien des membres du grand public. Le NCS, a-t-il dit, avait déclaré une tolérance zéro à tout acte susceptible de saper la puissance économique du pays.
L’information a été révélée par le ministre de la santé publique, Manaouda Malachie au cours de la conférence semestrielle des gouverneurs qui se déroule à Yaoundé du 8 au 9 août 2022.
« Les 206 saisies et destructions de faux médicaments réalisées en 2021 au Cameroun sont évaluées à environ 2,8 milliards de FCFA ». Par ailleurs, « 150 poursuites judiciaires ont été engagées contre les faussaires l’année dernière », a souligné Manaouda Malachie au cours de la conférence semestrielle des gouverneurs.
Selon l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (ONPC), les médicaments de rue regroupent les produits contrefaits, des faux médicaments et des médicaments à l’origine de bonne fabrication, mais sortis du circuit normal de distribution. Ce circuit illicite représente un peu plus de 25% du marché du médicament national, alors que 40% des médicaments de la rue proviennent de la contrebande.
L’autorité indique que, malgré les efforts et une lutte qui se structure, les saisies montrent que le phénomène reste important dans le pays, avec souvent de graves répercussions sur la santé des populations.
Selon les statistiques, la région attire en tête de ces phénomènes. « En mai 2021, des médicaments issus de la contrebande d’une valeur de 15 millions de FCFA ont été brûlés dans la région de l’Est ».
Toujours concernant cette partie du pays, Manaouda Malachie déclare qu’« un stock de faux médicaments d’une valeur de 200 millions de FCFA avait déjà été détruit dans la même région en février de la même année ».
Ce produit de contrebande en provenance du Nigéria a été saisit le 06 juin 2022 au poste de contrôle des douanes de Selou Semba, dans le département de la Vina (Ngaoundéré).
Cette prise est la énième réalisée par les éléments de la zone 3 de l’opération Halte au commerce illicite (Halcomi), qui couvre les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord et du Nord avec pour base la ville de Garoua.
Il y a quelques jours déjà, les douaniers de cette zone ont saisi 45 tubes d’aluminium utilisés comme des intrants dans la fabrication des engins explosifs improvisés dans les environs de Banyo, région du Nord.
En effet, le 06 juin, les douaniers de Selou Semba ont découvert des bidons de carburant de contrebande dissimulés sous une remorque qui transportait des filets d’oignons.
Ces douaniers parlent de près de 10 000 litres de carburant saisis. Mais aussi des téléphones portables et des plaquettes de Tramol, un comprimé utilisé comme stupéfiant. Les contrebandiers en provenance du Nigeria voisin tentaient d’entrer dans la ville de Ngaoundéré avec leur cargaison.
Notons que, ces produits jugés bon marché exercent une farouche concurrence aux produits des hydrocarbures homologués. Alors que le prix du Gasoil à la pompe est pratiqué à 575 FCFA le litre, d’après la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH), le même produit s’offre à 500 FCFA en contrebande. Quant au Super, il se livre à 630 FCFA à la pompe, et 550 FCFA dans le marché noir.
En moins de deux mois, d’importants produits hors normes ont été saisis dans cette grande ville de la région de l’Ouest.
15.000 litres de carburant frelaté saisis le 13 avril dernier par la gendarmerie nationale. C’était au cours d’une opération coup de poing menée au quartier Haoussa de Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest. Le carburant était contenu dans des fûts, bidons et cubitenaires. Il est issu, selon la gendarmerie, de la contrebande ou du siphonnage des citernes.
La gendarmerie précise que cette opération a été menée à la suite d’un incendie causé par la manipulation des produits pétroliers, qui a ravagé des maisons le 7 avril dans ledit quartier, proche des stocks de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP).
Une usine de fabrication du faux miel démantelée. La structure a été découverte au quartier Ngouache 1 à Bafoussam (Ouest). Elle était dissimulée dans une ferme avicole. Ses propriétaires se livraient à la production du faux miel, impur, artificiel, falsifié à base du sucre en poudre déversé en quantité dans des marmites d’eau bouillante.
Pour obtenir un produit proche du miel naturel, ces faussaires y ajoutaient du glucose, de la mélasse, du sirop. Une fois le mélange obtenu, ils le remplissaient dans des seaux avant de le conditionner dans des bouteilles d’un litre pour commercialisation dans les marchés.
Une importante cargaison de cannabis saisie sur l’axe Bafoussam-Foumbot. Selon Radio Balafon, la substance prohibée, dissimulée dans les récoltes agricoles a été interceptée par les forces de l’ordre sur l’axe Bafoussam-Foumbot dans la région de l’Ouest du Cameroun.
Il s’agit d’une importante quantité de drogue que des hors la loi tentaient de faire passer pour des produits agricoles. Selon la police, la période des récoltes est utilisée pour dissimuler la drogue.
Des estimations indiquent que, la contrebande fait perdre aux recettes de l’Etat 200 milliards de F CFA par an. Et pour ce qui est de la contrefaçon, c’est environ 100 milliards de F CFA de perte annuelle.
La Brigade nationale de contrôle du ministère du Commerce a saisi dimanche près de 350 cartons de Guinness et Heineken contrefaits.
La saisie s’est déroulée le 16 juin au quartier Cité verte, à Yaoundé. La Brigade nationale de contrôle, alertée par un anonyme, a intercepté un important stock de bouteilles de Heineken et de Guinness emballées dans des cartons en lieu et place des casiers.
Lesdits produits étaient différents à bien des égards des bières habituellement commercialisées au Cameroun. Notamment, la couleur des bouteilles et des capsules ainsi que la couleur de la bière elle-même.
Ces 350 cartons étaient stockés dans un local privé. Le propriétaire ne possède pourtant aucun document administratif justifiant cette possession,
Le ministère du Commerce a annoncé lundi que ces produits seront bientôt détruits.
Le secteur des huiles végétales raffinées est miné, entre autres, par la commercialisation d’innombrables produits de ce type issus de la contrebande.
La filière oléagineuse connait des temps difficiles au Cameroun. Les huiles végétales raffinées en sont le produit le plus mis en mal, avec la persistance des activités de contrebande sur le territoire national. De quoi arracher jeudi, pour une énième fois, un cri d’alarme à l’association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) – laquelle est constituée des entreprises SCR Maya et Cie, Azur SA, Sodecoton, SCS/Rafca, Spfs; CCO SA, et Saagry.
« Cette situation pourrait, à très court terme, si rien n’est fait, pousser certaines entreprises (huileries et raffineries) à mettre des employés en chômage technique« , explique le secrétaire général de l’Asroc, Jaquis Tchabgou Kemleu.
Au Cameroun, le marché local est inondé d’huiles végétales raffinées interdites de vente. Celles-ci sont souvent contenues dans des emballages non autorisées « des contenants bleus, jaunes… Qui ne laissent pas voir l’aspect de l’huile commercialisée« , précise Jacquis Kemleu. En plus, lesdits produits sont souvent constitués d’huile « d’une acidité élevée » ou « vieillie [entendez par là un produit qui a la rouille, Ndlr], impropre à la consommation, susceptible de transmettre des maladies.
« On ne sait même pas comment certains produits sont arrivés sur le marché. On s’est rendu compte que ceux qui avaient des bidons jaunes ont commencé à en détailler le contenu dans les marchés. Ils les vendent dans des bouteilles d’eau minérales comme si c’était des huiles produites localement. C’est là où la question devient capitale, parce qu’on ne sait même plus qui a produit cette huile. Donc, si on a un mort on ne pourra pas déterminer quelle entreprise est à l’origine cette situation. Ces huiles n’ont aucune traçabilité. Dans ce cas-ci le consommateur ne sait pas ce qu’il achète et c’est là que se trouve le problème. Impossible de savoir si c’est du soja, des palmes, du coton, des olives. Or nous savons qu’il y a des huiles de friture et celles d’assaisonnement qu’il ne faut pas chauffer, mais avec ces produits, le consommateur ne peut pas faire de distinction. Il faut protéger le consommateur », dénonce Jacquis Kemleu.
–Une production locale supérieure à la demande –
Selon l’Asroc, les quantités d’huile végétale raffinée locale produites au Cameroun sont suffisantes pour répondre au besoin à l’intérieur des frontières nationales. Les ventes oscillent entre 200 et 1000 tonnes par semaine. Cela représente 95 % des huiles de palme, de coton et de soja vendus légalement sur le marché. En janvier 2018, l’Asroc révélait cependant que les ventes avaient chuté à 20 tonnes. Une conséquence de la concurrence déloyale des produits non conformes.
-Des réseaux de contrebandes étendus jusque dans la douane –
« Ces huiles végétales raffinées entrent par le Port de Douala, les postes de fontière de Kye-ossi et de l’Exrême-Nord », a décrié jeudi, le Sg de l’Asroc. Selon lui, les importateurs bénéficient souvent de complicités au sein des services de douane, ce qui leur permet de faire rentrer, sans inquiétude, leur marchandise, souvent au mépris des lois et règlements en vigueur en ce qui concerne l’importation et la commercialisation des oléagineux, « notamment la norme NC 77 relative à l’étiquetage des denrées alimentaires préemballées au Cameroun, qui permet au consommateur d’être renseigné sur l’origine d’un produit, sa nature, ses dates de fabrication et de péremption, son mode d’utilisation… ».
L’Asroc a déjà eu à dénoncer la présence de certaines huiles non conformes dans les grandes surfaces. Cela a été le cas avec les marques Jadida, Agrior, Brôli, Vikor, Hayat, Princess, Fiesta, Solior, Asil, Sunny et Olitalia… Ces huiles étaient, pour certaines, dites « enrichies à la vitamine A. Jaquis Kemleu affirme qu’il n’en est rien. « On n’enrichit pas l’huile en Tunisie. Comment quelqu’un a pu raconter une telle histoire. Et cette huile était vendue partout sans que personne ne dise rien, jusqu’au jour où j’ai fait analyser cette huile et nous avons découvert qu’il n’y avait rien dedans« , a évoqué Jaquis Kemleu, rappelant cette polémique datant de 2015 et touchant principalement l’huile Jadida. Laquelle a, depuis, disparu des rayons.
Les ministères du Commerce, de l’Economie et de la Santé, la Douane camerounaise et l’Agence des normes et de la qualité ont pris la pleine mesure du problème et sont à pied d’œuvre pour apporter des solutions durables, souligne l’Asroc.
Des milliers de faux sacs de ciment estampillés Dangote et Cimenteries du Cameroun ont été saisis lundi à Douala, la capitale économique du pays
Des milliers de faux sacs de ciment estampillés Dangote et Cimenteries du Cameroun (Cimencam), propriété du groupe Lagarge Hochim du Maroc, ont été saisis au Cameron, après y avoir été introduits frauduleusement, a-t-on constaté lundi, 23 janvier, à Douala, la métropole économique du Cameroun.
Selon les premiers éléments de l’enquête menée par la Brigade de contrôle et de répression des fraudes du ministère du Commerce, bien que les saisies ont été opérées à Douala, les régions du Nord et de l’Extrême-Nord seraient des fiefs de ladite contrebande.
Les enquêtes ont notamment permis de découvrir un circuit d’importation de ciments par Dangote à partir du Nigéria, alors que ce groupe à travers Dangote cement Cameroon (DCC) dispose depuis deux ans, d’une cimenterie installée dans la zone portuaire de Douala.
Selon la Direction générale des douanes (DGD) la contrebande ne touche pas uniquement Dangote, mais aussi Cimencam, ce qui occasionne d’énormes manques à gagner pour l’Etat camerounais.
Outre l’existence d’autres cimenteries au Cameroun, en l’occurrence, le groupe marocain CIMAF et le groupe turc Medcem, Cimencam et Dangote ont respectivement une capacité de production de 1 ,6 million de tonnes et un million de tonnes de ciment par an.
Il s’agit de véhicules, de vins et autres spiritueux débarqués dans la ville de Douala et destinés au marché local et sous régional
La douane camerounaise a mis la main sur des produits de contrebande d’une valeur estimée à 310 millions de FCFA, a-t-on appris mercredi, 07 décembre 2016, auprès de l’administration douanière.
Il s’agit de véhicules, de vins et autres spiritueux débarqués dans la ville de Douala, la capitale économique du Cameroun, principale place portuaire du pays, et destinés au marché local et sous régional.
Selon des sources proches du dossier, ces produits issus de la contrebande devraient notamment être acheminés en Centrafrique et au Tchad, pays d’hinterland qui font transiter par le Cameroun plus de 80 pour cent des leurs importations et exportations.
Selon une étude du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la partie septentrionale du pays est le principal terreau de la contrebande et de la contrefaçon, des fléaux qui causent officiellement environ 200 milliards de FCFA de pertes au pays chaque année.
Bouba Pété a profité des conflits frontaliers séculaires qui ont envenimé la relation entre Yaoundé et Abuja pour organiser une contrebande grâce à laquelle il a prospérer. Il raconte sa vie
De Maroua, au Cameroun, à Kano, au Nigeria, nombreux sont ceux qui ne l’ont jamais vu mais connaissent son nom : Bouba Pété. Ce monsieur discret porte beau dans son ample gandoura couleur crème, visage patricien coiffé d’une toque traditionnelle. Avec ses lunettes à mouture épaisse sur le nez, on le prendrait pour un intellectuel.
C’est plutôt un ancien contrebandier. Fils d’un marabout, Hamadou Bouba, de son vrai nom, fait partie de la caste des riches hommes d’affaires du Sahel qui traversent les frontières, connaissent les pistes de trafic et leurs bandits, les villages et leurs chefs, parlent une dizaine de langues et dirigent de petits empires informels.
Bouba Pété, aujourd’hui admirateur déclaré du président Paul Biya, a été de ces contrebandiers entre le Cameroun et le Nigeria qui ont prospéré et ont parfois contribué à détruire des industries entières. Il a fini par s’en rendre compte. C’est peut-être pour cette raison qu’il en parle avec un certain recul. Fortune faite, devenu commerçant plutôt que trafiquant, il a été élu maire de sa ville de Pété, au nord du Cameroun. Cette petite commune de 37 000 âmes est située à la lisière d’une ancienne réserve naturelle, le parc national de Waza où, dit-on, se cachent toujours quelques djihadistes de Boko Haram.
A 58 ans, père de quatorze enfants, marié à trois femmes, Bouba Pété raconte sa vie à la terrasse d’un café de Maroua, entre deux prières.
«J’ai fait un business que beaucoup trouvent dangereux mais jamais je n’ai eu peur. Les Boko Haram ne sont pas loin de ma commune. Il y a trois mois, les militaires camerounais en ont trouvé dans le parc national de Waza (réserve naturelle de 1 700 km2, autrefois touristique). Ces fous sont presque finis. Le problème, c’est que les pays du lac Tchad qui les combattent (Cameroun, Tchad, Nigeria) se reposent après leurs victoires. Et les Boko Haram en profitent pour se reconstituer. On aurait dû en finir en deux ans.»
A quoi ressemblait votre vie de contrebandier ?
[i «Une vie simple sur les routes, avec énormément d’argent à la clé. Du cash seulement, pas de comptes, pas de banque. Rarement, j’étais chez moi. Toujours en mouvement. Nous, les hommes du nord, on a des connexions partout dans le Sahel. Si tu veux, là, j’appelle un milliardaire à N’Djamena ou à Kano. Mais si tu le vois, c’est comme moi. On vit simplement et on ne montre pas notre argent comme les gens des côtes.
Tu sais, on égorgeait des moutons et des poulets pour avoir le bon sort et ne pas être affaiblis par la peur. Nos routes sont dangereuses. Hier comme aujourd’hui, des bandits armés de fusils d’assaut rackettent les convois et peuvent tuer. Alors je faisais des offrandes aux marabouts.
Je viens moi-même d’une famille de marabouts, des gens qui connaissent le Coran et ont des pouvoirs spirituels dont j’ai hérité. Mon père faisait peur même aux serpents.
Il m’a interdit de sortir jusqu’à l’âge de cinq ans. Un jour, il m’a donné dix francs. J’avais six ans et je suis parti au marché. J’ai acheté un paquet de lames de rasoir à quinze francs, j’en ai vendu une à dix francs, et deux autres à cinq francs. J’avais donc vingt francs, un bénéfice de cinq francs et encore six lames de rasoir. J’ai payé le vendeur qui m’a proposé deux autres paquets à vingt-cinq francs. A la fin de la journée, j’avais cent cinquante francs. J’ai continué à acheter et revendre des produits du marché.
Un soir, je suis rentré à la maison avec un gros sac de légumes sur la tête. Mon père a compris. Il m’a laissé faire du commerce. C’est comme ça que j’ai commencé. A huit ans, j’ai acheté un vélo. A douze ans, j’avais une moto et à dix-huit ans, je conduisais une Toyota. Je n’ai jamais passé une journée dans une salle de classe.»]
Bouba Pété a profité des conflits frontaliers séculaires qui ont envenimé la relation entre Yaoundé et Abuja. Depuis les indépendances en 1960, le tracé de la frontière hérité de la période coloniale a été contesté, a donné lieu à des guerres et à un dessein de sécession comme le Biafra (mai 1967 – janvier 1970). Si bien qu’aujourd’hui encore, très peu de routes lient les deux pays.
Ces tensions se déplaceront ensuite au sud sur les eaux marécageuses de la péninsule de Bakassi et au nord sur une île du lac Tchad, Darak. A la suite de longues négociations, et de procédures judiciaires, le Nigeria se retire de Darak en 2002 et rétrocédera six ans plus tard Bakassi au Cameroun.
«Pour nous, il n’y avait pas de frontière entre le Nigeria et le Cameroun. J’étais là-bas la première fois à treize ans. J’achetais des piles, des sacs de riz, des biscuits et plein de trucs comme du carburant, du charbon, du textile. J’allais à Banki ville nigériane frontalière avec le Cameroun, aujourd’hui détruite par Boko Haram.
Après, les Nigérians me livraient les marchandises à Pété. Chaque jour, je réceptionnais six véhicules surchargés. Les gens de Maroua venaient faire leurs achats chez moi. Les Nigérians me faisaient confiance. Puis, je suis retourné au Nigeria. A Banki, à Maiduguri capitale de l’Etat de Borno, et à Kano la grande ville commerçante du nord du Nigeria. J’y achetais tout ce que je trouvais et je l’écoulais chez moi, à Pété ou à Maroua.
Je connais le terrain et la moindre piste qui franchit la frontière en contournant les postes de douane. Je maîtrise la chose. J’en ai même créé, en faisant débroussailler des chemins par des villageois que j’employais pour que passent mes pick-up et mes camions. Puis j’ai ouvert une société de transport. Je devais avoir vingt-deux ans.
J’ai acheté des bus, des semi-remorques et des dizaines de camions. J’avais même des camions-citernes pour le carburant. Mes véhicules partaient au Nigeria tous les jours par dizaines. Je ne pouvais même pas compter mes employés.
Jamais mes véhicules n’étaient arrêtés par les gendarmes ni les policiers. Bouba Pété, là, il pouvait disparaître et continuer à gérer des centaines de camions entre le Nigeria et le Cameroun. Les coupeurs de route le savaient bien. Ils m’ont cherché pendant quinze ans ! Ils voulaient me prendre mon argent et mes véhicules ou me tuer. Ils ne m’ont jamais trouvé. Je ne me cachais pas, je disparaissais. J’ai hérité des pouvoirs de mes ancêtres marabouts, je te dis.
Droits réservés)/n
On ne craignait rien ni personne. J’étais jeune et riche. Je ne comptais pas. J’aime pas les comptables. J’avais tout dans la tête. Mais bon, j’oubliais. Je n’ai jamais voulu me fatiguer la tête avec des chiffres. Pour ça je vieillis bien et je ne suis jamais tombé malade. Bon, disons que par camion, je faisais un bénéfice de cinq à quinze millions de francs CFA selon ce qu’on ramenait. L’argent n’était pas mon problème. On en avait tellement. Au Nigeria même, les types chargeaient des cartons. On ne savait pas combien ils en mettaient ni ce qu’il y avait dedans. On surchargeait nos véhicules. T’aurais vu ça, ils débordaient ! On se payait par valises de cash. Je transportais des mallettes de trente millions de francs CFA sans me cacher.»]
Le maire de Pété se lève, fait quelques pas, se tourne vers la Mecque et prie. Le soleil se couche sur Maroua, cité commerçante en bordure du Sahel où se côtoient chrétiens et musulmans. Certains membres de Boko Haram y ont eu leurs habitudes. Et ont recruté des combattants au sein des six cents écoles coraniques de la ville, souvent à la merci des courants islamistes radicaux influencés et parfois financés par les Etats du Golfe. Confronté aux opérations militaires camerounaises et tchadiennes, Boko Haram a fini par se replier vers la frontière avec le Nigeria et sur le lac Tchad et par envoyer ses kamikazes. Le 22 juillet 2015, un double attentat suicide a tué vingt personnes dans la ville.
Un an plus tard, la situation s’est apaisée et le couvre-feu de 20 heures s’est assoupli. A la nuit tombée, les motos-taxis circulent à nouveau sur les routes sablonneuses où ils côtoient des voitures brinquebalantes et les 4×4 de la bourgeoisie locale. Les jeunes sont réapparus, souvent en couple. Les vieux ont ressorti les tables et les chaises en plastique pour siroter du thé, de la bière ou du whisky.
«Je ne suis pas riche, car j’ai beaucoup donné. Depuis des années, je fais vivre des familles, des villes, des villages, une région. Dans ma ville de Pété, je ne peux pas compter ce que j’ai distribué. Même ici à Maroua, je payais les soins médicaux et l’hôpital pour les pauvres, je les nourrissais. Ca peut te sembler étrange : un contrebandier ici, c’était un acteur du développement.
Mais à un moment, des commerçants sont allés voir le gouverneur pour leur dire que je faisais du mal à l’économie de Maroua avec mes importations. Un douanier a été muté à Pété où il m’a recherché pendant trois mois. Il ne me trouvait pas. Un jour, j’ai décidé d’aller le voir. Il m’a demandé pourquoi je faisais passer mes véhicules en brousse alors que l’Etat avait besoin de recettes douanières. Il a menacé de m’arrêter. J’ai rigolé. Puis des membres du gouvernement sont venus me parler. J’ai accepté de légaliser mon activité, petit à petit. Et j’ai même convaincu d’autres contrebandiers de faire comme moi. On devait aider notre pays. Puis je suis devenu maire, à la fin des années 1990, et j’ai rendu de grands services à l’Etat grâce à mon expérience de contrebandier.»
Le régime camerounais de Paul Biya, 83 ans, n’a cessé de punir ceux qu’il a avantagés. Il n’en est pas autrement dans le nord du pays d’où est originaire son prédécesseur, le premier président Ahmadou Ahidjo. Aujourd’hui, la grande majorité des autorités locales et des chefs traditionnels roulent pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, parti au pouvoir). Un notable du nord s’est attiré néanmoins les foudres de Paul Biya : Marafa Hamidou Yaya, 64 ans. Longtemps allié du pouvoir dont il a été ministre d’Etat, il purge depuis 2012 une peine de vingt-cinq ans de prison, accusé de détournement de deniers publics dans une affaire de l’achat avorté d’un avion présidentiel en 2001.
«Tu trouves que je reste mystérieux ? Et toi tu es curieux. Bon, tu sais depuis les années 1990, le phénomène des coupeurs de la route armés de kalachnikov venues du Tchad a pris de l’ampleur. Les routes ici, c’était coupe-gorge. Je t’ai dit, moi ils m’ont cherché pendant quinze ans. Marafa Hamidou Yaya est venu me voir. On se connaissait bien. Il est du coin, il est peul comme moi. Il a demandé l’aide des maires et des chefs traditionnels du nord contre les coupeurs de route. Je lui ai dit qu’en impliquant les autorités locales, ces coupeurs de route étaient finis.
Et je me suis mis à travailler. Je suis parti à Banki et à Wazaré où étaient basés certains de ces bandits. J’ai distribué des liasses de 300 000 francs CFA et des nairas (la devise nigériane) à des habitants pour qu’ils me fassent remonter des renseignements. Dès qu’un coupeur de route entrait au Cameroun, j’étais informé et je transmettais aux autorités militaires. Beaucoup de coupeurs de route ont été arrêtés grâce à moi.
J’ai fait de la contrebande pendant 27 ans. J’ai jamais pris de vacances de ma vie. Moi, je travaille tout le temps. Maintenant, je suis maire et je gère mes affaires dans le BTP avec ma société Le Ngaraem. J’ai eu des bureaux à Maroua et à Yaoundé. J’en ai plus. Pas besoin. Dans tout le pays, j’ai construit des routes, des écoles, des bâtiments pour l’armée. A Yaoundé, tu as emprunté des boulevards que j’ai construits. J’ai fait travailler des centaines de personnes sur des chantiers. Tout ce que je fais, tout ce que j’ai eu, je le dois à Dieu. Tu sais, le business et la contrebande, c’est pas très différent.»
Le leader de la production sucrière au Cameroun accuse « les volumes massifs d’importation et de contrebande » sur le marché national
La Société sucrière du Cameroun (Sosucam) ne se porte pas bien, et c’est sa direction générale qui l’affirme. Le leader de la production sucrière dans le pays éprouve des difficultés à écouler plus de 50 000 tonnes de sucre, actuellement stockées dans ses magasins. La filiale du groupe français Somdiaa subit « une crise de ses ventes et détient en ce moment plus de 52 000 tonnes de sucre dans ses magasins de Mbandjock et Nkoteng (dans la région du Centre-Cameroun, ndlr) », déplore t-elle dans un communiqué publié jeudi, 21 avril 2016.
Et pour cause: « les volumes massifs d’importation et de contrebande entrés illégalement qui « asphyxient le marché national ».
Depuis le début de l’année 2016, la Sosucam explique annonce avoir livré sur le marché camerounais 8 000 tonnes de sucre par mois, au lieu des 13 000 ou 14 000 tonnes habituellement livrées au cours des exercices précédents sur la même période: « résultat de la concurrence déloyale, des importations frauduleuses et de la contrebande ».
En 2014, la société avait accumulé des stocks de sucre d’une valeur de 10 à 15 milliards de F CFA, dénonçant à cette époque une concurrence déloyale venue d’Inde et du Brésil avec des prix plus faibles que les siens. Pour lui redonner une bouffée d’air l’année suivante, le ministère du Commerce avait décidé de suspendre l’importation de sucre.
A côté des invendus, la Sosucam doit aussi faire face à une saison particulièrement « rude ». L’année 2016 « est la quatrième année la plus sèche et ayant provoqué le plus de stress hydrique pour les cannes à sucre depuis 1983 », indique l’entreprise. Selon le président-directeur général de la filiale camerounaise de la Somdiaa, Louis Yinda, cette saison « pourrait entamer le potentiel de production de la Sosucam de 7 à 8% ».
Une convention permettant de vérifier l’origine et le circuit des produits de grande consommation a été signée entre le Mincommerce et le Dg de la société AMLA Metrics
Le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, et le directeur général (Dg) de la société AMLA Metrics, Marc Moulen, ont signé fin février, une convention permettant de vérifier l’origine et le circuit des produits de grande consommation au Cameroun.
Ladite convention concerne l’exploitation d’une application numérique, à partir de l’installation d’un serveur au Mincommerce et de certains éléments d’identification du produit comme le code-barre et la vignette pour s’assurer de sa traçabilité depuis son origine jusque sur les étals.
« Il est question simplement de mettre des outils numériques qui existent au service du commerce », a précisé Marc Moulen. Il affirme, par ailleurs, que les premiers résultats seront visibles dans trois mois et que la plateforme n’aura pas d’impact sur les coûts des produits.
A en croire les explications du directeur du Commerce intérieur, Valentin Bihina Mbarga, le Mincommerce a fait appel à ce cabinet privé pour l’aider dans sa mission de contrôle de l’authenticité des produits mis sur le marché camerounais, afin de lutter contre la contrebande et la contrefaçon.
Ainsi, dans la convention, l’on débutera par le secteur des vins et spiritueux, lequel connaît un pourcentage très élevé de la contrebande et de la contrefaçon de près de 60.
Progressivement, les produits tels que le manuel scolaire, les huiles végétales, les produits cosmétiques, le gaz domestique, etc, seront intégrés. Dans trois mois, chaque consommateur pourra vérifier par lui-même, à partir de son téléphone portable, la traçabilité de certains produits de grande consommation.
La signature de cette convention intervient deux mois après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi régissant le commerce au Cameroun promulguée en décembre 2015 lors de la dernière session parlementaire. Cette loi met l’accent sur la traçabilité des produits mis sur le marché, de son origine jusque sur les étals.
Contre ce phénomène, le président-directeur général de la Sosucam souhaite qu’une commission de régulation du marché soit mise en place
Interrogé, en marge des préparatifs de la célébration de l’entreprise, le président-directeur général de la Sosucam a pointé un doigt accusateur sur le phénomène de la contrebande et des importations illégales et massives au port de Douala, la principale porte d’entrée du pays située dans la métropole économique.
« Nous avons actuellement 35.000 tonnes de stock dans les magasins, alors des milliers de tonnes de cette denrée sortent tous les jours du port de Douala, sans payer la douane », a déploré Louis Yinda, dénonçant un marché inondé de sucre à la provenance douteuse, et ce au moment où il est interdit, jusqu’à nouvel ordre, d’importer du sucre au Cameroun.
Refusant toutefois de nommer les auteurs de ces pratiques, le patron de la Sosucam souhaite aujourd’hui la mise en place d’une commission de régulation du marché.
A la contrebande et à la fraude douanière, s’est ajoutée une sécheresse inédite et tenace depuis novembre.
Selon M. Yinda, « il s’agit d’une calamité naturelle qui a atteint le potentiel de production de l’entreprise d’au moins 7 à 8%, alors que la SOSUCAM pratique la canne pluviale, qui coute moins cher que la canne irriguée et doit, face au péril et à ses propres frais, expérimenter l’irrigation mécanique ».
« Si ça continue ainsi, je serai obligé de demander à l’Etat de nous venir en aide », a-t-il poursuivi, précisant que son entreprise, qui envisage un investissement d’un peu plus de 11 milliards FCFA pour la prochaine campagne, paye 12 milliards FCFA d’impôts et près de 13 milliards FCFA de masse salariale par an.
Invité à commenter l’entrée en vigueur annoncée des Accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne, le sucre faisant partie des denrées appelés à être exemptés de droits de douane, Louis Yinda, a appelé l’Etat camerounais à « voir comment gérer cette nouvelle situation » pour ne pas asphyxier l’industrie locale.
Avec un capital de quelque 27,5 milliards FCFA, détenu par le groupe français Somdiaa (75%), par l’Etat du Cameroun (15%), la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS, 10%), la Société nationale d’investissement (SNI) ainsi que des privés camerounais et le personnel de l’entreprise, la Sosucam dispose d’une surface sous canne de 23.460 hectares sur les sites de Nkoteng et Mbandjock, situés à une centaine de kilomètres de la capitale, Yaoundé.
Avec 8000 employés, dont 6000 à plein temps, elle ambitionne de produire 150.000 tonnes de sucre à l’horizon 2017.
Cette saisie a été rendue publique vendredi par les deux administrations, qui ont indiqué que les occupants des embarcations n’étaient en possession d’aucun document administratif légal
Les équipes de la douane et de la marine camerounaises ont arraisonné, à Ekondo-Titi dans la région du Sud-Ouest du pays, une demi-douzaine d’embarcations contenant 1000 sacs de riz, destinés à l’exportation vers des pays voisins.
Cette saisie qui remonterait à mardi dernier, a été rendue publique vendredi, 11 septembre 2015, par les deux administrations, qui ont indiqué que les occupants des embarcations n’étaient en possession d’aucun document administratif justifiant l’exportation de ce riz.
Il s’agit d’une opération de contrebande démantelée par la douane et la marine camerounaises qui ont récemment scellé un partenariat en vue de sécuriser l’espace commercial du pays.
L’objectif est également de réduire considérablement la fraude et la contrebande, dont le principal point de départ est la côte maritime camerounaise, et principalement à destination du Nigeria, voisin.
Depuis 2008, l’importation du riz au Cameroun est défiscalisée, ce qui constitue une brèche pour certains importateurs véreux, qui réexportent frauduleusement les cargaisons officiellement destinées au marché camerounais vers le Nigeria avec la complicité d’importateurs du Nigeria, pays voisin où les prix sont plus rémunérateurs, à cause de la décision prise par le gouvernement fédéral de taxer le riz importé à 110 pour cent, dans l’optique de booster la production locale.
L’année dernière, un rapport de la Seaport Terminal Operators Association of Nigeria (STOAN), le regroupement des opérateurs de la place portuaire, révélait qu’ »environ 600 000 tonnes de riz ont été redirigées vers les ports de pays voisins comme le Bénin, le Cameroun, le Ghana et le Togo, à cause de cette taxe’‘.
Ces cargaisons, soulignait le rapport, étaient ensuite réimportées au Nigeria au moyen de la contrebande.
Ce réseau est à l’origine de la contrebande de plus de 100m3 de fioul lourd destinés aux centrales thermiques de la compagnie nationale d’électricité
Un réseau de contrebande de fioul lourd, sortant des usines de la Société nationale de raffinage (Sonara) à Limbe, pour le fonctionnement des centrales thermiques du concessionnaire du service public de l’électricité (ENEO), vient d’être découvert. Le constat a été fait le 08 novembre dernier au lieu-dit «Bekoko», sur la nationale n°4, entre Douala et Limbe, par des équipes du ministère de l’Energie et de l’Eau, et du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable.
Les équipes descendues sur le terrain le 08 novembre ont dénoncé la nocivité de cette contrebande sur l’environnement, avec des cuves exposées en pleine nature. Il s’agirait d’un vaste réseau de contrebande, avec des responsabilités à plusieurs niveaux, à l’origine du détournement de plus de 100m3 de fioul lourd, pour des pertes financières estimées à plus de 4 milliards de F CFA. La découverte faite à Bekoko ne serait pas isolée. Les équipes gouvernementales ont promis de futures descentes sur d’autres lieux de contrebande.