Huile Jadida: La position ambiguë de l’ANOR

Le DG de l’Anor, en tournée de sensibilisation dans la région du Littoral a indiqué jeudi que l’huile dont elle demande la cessation de la publicité est «propre à la consommation»

La dernière sortie médiatique de l’Agence des normes et de la qualité au Cameroun (Anor) ne va visiblement pas permettre d’avancer dans ce qui peut être qualifié d’«affaire Jadida».

Le directeur général de l’Anor, Charles Booto à Ngon, en tournée de sensibilisation des parties prenantes à la normalisation dans le Littoral jeudi, 19 février, a indiqué que l’huile Jadida est une huile propre à la consommation. «Au vu des résultats de laboratoire que nous avons à notre disposition, nous pouvons dire que l’huile Jadida est propre à la consommation», a-t-il indiqué à la presse, propos rapportés par le quotidien privé Emergence ce vendredi.

L’Anor avait pourtant cédé à des exigences de l’Association des raffineurs des oléagineux au Cameroun (Asroc), en exigeant, le 05 février dernier, à la société Coppeq Sarl de cesser toute publicité sur l’huile Jadida du fait des risques pouvant découler de la «mauvaise interprétation» de cette dernière par les consommateurs. L’Anor menaçait par ailleurs de retirer à l’importateur son certificat de conformité en cas de non observation de cette prescription.

Selon les faits relevés par l’Asroc, l’huile de soja est une huile destinée à l’assaisonnement, et qui ne peut être utilisée pour la friture et la cuisson contrairement à ce qui est indiqué sur Jadida. Par ailleurs, l’analyse de laboratoire qui a permis à l’Anor de donner la certification, n’aurait pas respecté, selon l’Asroc, les normes prescrites en donnant notamment des indications sur l’enrichissement en vitamine A et la teneur en acides gras qui ne doit pas excéder 0,2g/l.

«Il s’agit à l’observation d’une guerre commerciale», a indiqué hier le DG de l’Anor. «Les raffineurs locaux ont porté un doute sur la qualité de l’huile Jadida (.) C’est de leur droit, mais ils doivent aller au-delà en le prouvant», a-t-il ajouté.

La société Coppeq Sarl a crié au «complot» en début de semaine en revendiquant «la bonne qualité» de l’huile Jadida et sa commercialisation dans d’autres pays: «Sénégal, Angola, Tunisie, France, USA, Maroc, etc.»

L’huile de marque Jadida, à base de soja, est fabriquée par la société tunisienne Medoil et commercialisée au Cameroun par la société Coppeq Sarl.

Pour le Comité de régulation de la filière des oléagineux, proche de l’Asroc, les huiles végétales importés au Cameroun doivent respecter la norme NC 77 2002-003 révisée en 2011 obligatoire sur les huiles raffinées portant un nom spécifique enrichies à la vitamine A ; et respecter un «prix de référence» décidé en 2009, fixant la vente du litre d’huile végétale raffinée à 1500 F CFA. Ce qui n’est pas le cas actuellement, les huiles se vendant en deçà, au bénéfice du consommateur et au détriment des industriels locaux.

Charles Booto à Ngon, Directeur général de l’Anor
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Huile Jadida: La société Coppeq Sarl dénonce un «complot»

L’importateur au Cameroun de cette huile végétale faite à base de soja assure que Jadida est une huile «de bonne qualité». Les recommandations de l’Anor et de l’Asroc contestées

On n’a pas fini de parler de l’huile de marque Jadida, commercialisée au Cameroun et produite par la société tunisienne Medoil. La société Coppeq Sarl, importatrice de cette denrée faite à base de soja, semble résolument engagée dans une bataille avec l’Agence des normes et de la qualité (Anor) et l’Association des raffineurs des oléagineux au Cameroun (Asroc) ont récemment demandé la cessation de toute publicité sur cette huile.

Pour la société Coppeq Sarl, qui a publié un communiqué dans les médias en début de semaine, les positions de l’Anor et de l’Asroc reflètent un «complot visant à détruire la marque historique Jadida» pourtant présentée comme une huile de «bonne qualité».

Trois principaux arguments sont invoqués. En premier lieu, le fait que l’huile de soja Jadida «jouit» d’un certificat de conformité délivré le 1er août 2014 «après des analyses poussées en laboratoire». effectuées par les experts assermenteurs contrairement aux allégations des détracteurs». Elle souligne sur le second point que l’importation de cette huile a fait l’objet d’une autorisation du ministère du Commerce et celle des «autorités en charge de la santé». La Coppeq Sarl relève enfin que l’huile de Soja Jadida est «commercialisée dans plusieurs pays africains et occidentaux parmi lesquels : Sénégal, Angola, Tunisie, France, USA, Maroc, etc.»

Bras de fer
Le 10 février dernier, l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun a donné une conférence de presse au cours de laquelle elle a indiqué que l’huile de soja est exclusivement une «huile d’assaisonnement» et non de cuisson ou de friture contrairement à ce qui est dit sur l’étiquette de celle de marque Jadida. Lorsque l’huile de soja monte en température, elle devient «cancérigène», avait soulevé l’Asroc.

La Coppeq Sarl souligne cependant que l’huile Jadida supporte une «température maximale» de 180°.

Autre «irrégularité» dénoncée par l’Asroc: les conditions de production de l’analyse agroalimentaire ayant abouti au certificat de conformité octroyé par l’Anor à l’huile Jadida. L’analyse a été effectuée le 04 juin 2014 par le Laboratoire Paléologos, basé à Douala. Dans les résultats, on n’aperçoit aucune indication sur la teneur en vitamine A (les huiles doivent pourtant être enrichies à cet effet) ; la teneur en acide gras relevée est de 0,45g par litre au lieu de 0,2.

Sur ce point, la Coppeq Sarl soutient que l’analyse de laboratoire a été effectuée par des «experts assermenteurs contrairement aux allégations des détracteurs».

La publicité sur l’huile Jadida continue donc d’être diffusée dans les médias audiovisuels camerounais malgré une lettre du directeur général de l’Anor, émise le 05 février 2015. Dans cette lettre, L’Anor recommandait à la Coppeq Sarl de cesser toute publicité sur l’huile Jadida «sous huitaine» du fait des risques pouvant découler de la «mauvaise interprétation» de cette dernière par les consommateurs. L’Anor menaçait par ailleurs de retirer à l’importateur son certificat de conformité en cas de non observation de cette prescription.

La Coppeq Sarl estime que tout cela est le résultat d’une «campagne» menée par l’Asroc et d’ «autres organes de communication» pour «limiter la concurrence» en créant «la psychose auprès des consommateurs».


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