Le coordonnateur du mouvement « 11 millions de citoyens » n’est pas allé de mains mortes dès l’entame de l’émission animée par Aimé Robert Bihina.
Le mardi 21 août 2018, le panel de l’émission « 100% présidentielle »- diffusée sur la Crtv- composé de Cabral Libii, candidat du parti Univers et de Benoît Ndong Soumhet, membre titulaire du comité central du RDPC, a particulièrement saisi l’attention de nombreux téléspectateurs. D’emblée, l’on a eu droit à une scène de la part du candidat Cabral Libii. Celui-ci a mal pris le fait de ne pas être confronté au candidat Paul Biya, mais plutôt à son représentant. Par son attitude, le candidat du parti Univers a réussi à embarrasser le présentateur, qui a dû interrompre momentanément le programme, pourtant diffusé en direct.
L’incident a duré quelques minutes. Le retransmission du programme a pu reprendre, pour céder place aux idées. Pendant près de deux heures, les panélistes se sont exprimés tour à tour sur leur projet de société. Entre autres thématiques, les défis de paix et de prospérité, l’éducation, l’économie, l’insertion professionnelle, ont été abordées.
Réactions des internautes
Sur la toile, c’est par leurs réactions que les internautes ont manifesté leur intérêt pour l’émission diffusée sur la Crtv. Sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter, Instagram et autres, les publications et les commentaires ont abondé. Certaines pages sociales consacrées aux questions politiques à l’instar de la page Le Cameroun C’est Le Cameroun (Lcclc) se sont transformées en de véritables arènes d’idées. Plusieurs camps se sont immédiatement constitués pour défendre un tel ou un tel candidat.
Cinéma, théâtre, exposition, musique, débat, danse, sont au menu cette semaine
Musique: Majoie Ayi et Meiway en concert à Yaoundé Samedi 14 avril au Carossel Night-club
Au cours de cet évènement, la diva du bikutsi revisitera son répertoire. D’autres artistes invités seront aussi visibles sur la scène à l’instar de Patou Bass, Ledoux Marcelin,Tanus Foe, Figon Tralala, Valérie Medjo et Tonton Ebogo.
La 3ème édition du salon de la construction, du bâtiment et de l’habitat Du 12 au 19 avril à la maison du parti de Bonanjo à Douala
Encore appelé Batimaid, le salon de la construction du bâtiment et de l’habitat connaîtra quelques innovations cette année notamment le concept du 1er salon national du bâtiment. Les acteurs et visiteurs ne seront pas les seuls à vivre ces instants; les entreprises nationales, publiques et privées promouvront leurs matériaux, technicités, technologies dans le bâtiment.
Danse contemporaine: plateau visa pour la création Mardi 10 avril à 20h à l’institut français de Yaoundé
Maman Sani et Fatou Cissé, lauréats du visa pour la création de l’Institut français de Paris en 2011, viennent présenter leurs solos de danse respectifs: « Tout n’est pas perdu » et « Regarde-moi encore ». Dans le premier solo, la danseuse sénégalaise Fatou Cissé souhaite montrer aux femmes africaines que des choses sont possibles, que les discriminations liées à la distinction de sexe dans nos sociétés peuvent être combattues. Dans le second solo, le nigérien Maman Sani retrace quelques fragments de sa vie. Il exprime la somme de ses expériences vécues: de l’incompréhension à la relation avec autrui, la découverte de l’ailleurs, les rencontres et les échanges, les obstacles, les critiques et les regards portés à son égard.
Cinéma: le festival international de film mixte Du 12 au 16 avril à Ngaoundéré
C’est sous le thème cinéma, regard et critique que se tiendra la 3ème édition du Festival International de Film Mixte (FIFMI). Comme toutes les années, le film mixte dans le genre (fiction, documentaire et animation) est à l’honneur. Trois prix viendront récompenser les courts métrages récents (produits au plus tôt en 2010) dans chaque genre.
Musique: Just Wôan sera sur scène à Yaoundé Mercredi 11 avril à 19h au Goethe-institut
De son vrai nom Justin Itoko, Just Wôan découvre la guitare à travers son père qui en est grand amateur, puis dans des chorales où il apprendra le chant, la batterie, la percussion et le piano. Aujourd’hui, au service de l’amour et des couches marginalisées, sa musique est un compromis entre blues, soul, afro beat et chant griot.
Débat: Insécurité environnementale au Cameroun Mercredi 11 avril à 17h à l’Institut français de Yaoundé
Lutte contre les pollutions et les nuisances. Aucun pays ne semble assez fort pour concevoir un avenir autre que l’urbanisation accélérée et la croissance des grandes métropoles.
Journalducameroun.com)/n
Théâtre: Le festival de théâtre interscolaire franco-camerounais «ados en scène» Du 9 au 14 avril à l’institut français de Douala
Au programme: la farce de maître Pathelin, On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset, La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco, La Croix du Sud de Joseph Ngoué, L’oracle de Guy Mbenga, ou encore de Daïrou IV de Adamou Ndam Njoya. Au terme de ces cinq jours de festivités la soirée du samedi les deux meilleurs spectacles de la semaine, sélectionnés par un jury de professionnels présidé par Lionel Manga. 19h30
Musique: Urban art, spéciale première plage vol 1 Vendredi 13 Avril à 18h à la Tanière à Yaoundé
Cette première édition sera consacrée à la présentation et la sortie officielle de la compil première plage vol 1 dans laquelle ont collaboré les artistes tels que Sine, Ivee, Lydol, Ayriq Akam, Théo, Stone, Zasta, Suprêm Mastah et bien d’autres.
Exposition: La quête de l’équilibre Samedi 14 avril au samedi 12 mai à l’Institut français de Yaoundé
La flamme du chalumeau de l’artiste Dieudonné Fokou consolide des assemblages de matériaux hétéroclites dans une recherche plastique qui, comme une métaphore visuelle, fait ressortir l’état d’âmes des acteurs anonymes d’une société, où l’anarchie prend le pas sur le formel. Venez découvrir ses uvres lors du vernissage de cette exposition, l’occasion de rencontrer l’artiste en personne. Dieudonné Fokou n’a cessé de travailler sur des thèmes aussi variés que la justice, l’homme et son environnement, la quête de la paix. Vernissage le vendredi 13 avril à 18h30.
«Sur ce sujet, j’ai cru bon de devoir placer la vérité telle que je la perçois, créant ainsi la levée d’une forêt de boucliers et un tonnerre de contestations»
Il semble que ça n’ait pas plu et que finalement les Camerounais doivent se taire et accepter toutes les vilainies qui leur arrivent. Chacun trouve midi à sa porte, c’est un principe qu’humblement je tiens à rappeler. En marge de ces événements, il y a quelques mois et depuis quelques semaines, les Camerounais se plaignent d’être vilipendés chez leurs voisins, d’être chassés de certains autres pays. les Camerounais disent avoir été mis à l’index. Les Camerounais se plaignent. qu’on leur manque de respect. Nous les Camerounais devons savoir et comprendre que notre premier ennemi, c’est nous-mêmes et nous devons nous dire quelques vérités simples qui auraient pu être évidentes, mais qu’il est nécessaire de rappeler, car même si pour le bon sens ça va de soit, pour le commun des mortels, ça va mieux en le disant. Au-delà des arcanes de la diplomatie internationale et des salons feutrés des républiques qui se sont données un code de conduite lors de conventions (Vienne, Rome.) et autres textes, le Cameroun et la nationalité camerounaise appartiennent à la communauté camerounaise et non à un quelconque individu qui se croirait plus camerounais que les 25 millions d’autres, personne n’en est propriétaire et les actes répréhensibles soit par la loi, soit par la morale, tant qu’ils sont posés par des camerounais au Cameroun, ça ne gêne personne hors du pays, nous assumons et ça reste un truc de camerounais entre eux.
Nous les Camerounais devons aussi comprendre qu’il existe une diaspora, les Camerounais de l’étranger, une multitude de camerounais qui vivent de par le monde, sous toutes les latitudes, qui ont conservé la nationalité camerounaise, fiers de l’être et qui tiennent entre leur main le même passeport que tous ces repris de justices qui traversent la planète à le recherche de leur prochain coup à réaliser, le même passeport que tous les diplomates qui ont eu l’occasion de se faire remarquer pour leur actes courageux, dans le bon ou le mauvais sens. Si d’un côté nous avons eu le bonheur d’être les cousins des Yannick Noah, Roger Mila et tous les Eto’o et Manu Dibango sans oublier les autres, nous avons aussi le malheur d’avoir comme oncle, les «Donatien», Gutemberg et leurs autres congénères. Ce n’est pas simple pour nous qui devons aller chercher notre pitance hors du Cameroun, ce n’est pas aisé d’accepter le regard de suspicion de ceux qui nous accueillent et qui nous subodorent, nous entrevoient dès nos premiers actes comme de vulgaires escrocs qui essaient de les rouler dans la farine. ce n’est pas aisé de savoir qu’en plus de tout cela, des diplomates camerounais qui devaient montrer l’exemple de la posture et porter haut les couleurs du drapeau, s’illustrent par des comportements à la marge.Nul n’est besoin de rappeler à chacun qu’en se levant chaque matin dans un pays étranger, la leçon du roi en exil est de dire: « .pourvu qu’il n’arrive rien de fâcheux à ce pays qui me donne son hospitalité, ni guerre, ni peste, ni épidémie, je suis un étranger, je serai probablement le facile premier coupable désigné.».
Je ne veux donner ici de leçon à personne, mais quand on arrive chez les autres, s’ils dansent avec un pied ou s’ils marchent sur la tête, on est obligé de faire la même chose sans se poser de question… et si l’on veut gagner notre place à leurs côtés, on respecte d’abord leur essence et leur être, leurs us et leurs coutumes… Au début de l’histoire, il s’agissait d’actes isolés, de gestes éparpillés dont personne ne faisait attention, dans un monde cloisonné et opaque. Aujourd’hui, certains pensent que personne ne les voient, qu’ils sont cachés et qu’on ne reconnaîtra pas leur visage. Ils oublient que désormais, tout est stocké, enregistré, avec leur photo et les empreintes digitales relevées lors des forfaits qu’ils ont commis. Le grand village planétaire grâce aux nouvelles technologies de l’information, permet désormais la transversalité des renseignements et toutes les ambassades et représentations diplomatiques sont informées des exactions commises à travers la planète par tous ceux qui détiennent un passeport CEMAC d’origine camerounaise.
camereco.com)/n
Il faut donc que les Camerounais comprennent bien que la position économique de leurs compatriotes à l’étranger dépend de leurs compétences propres, de leurs capacités à délivrer ce pourquoi ils sont attendus professionnellement, mais aussi et surtout de cette image, ce petit quelque chose d’indicible, ce truc sur lequel personne n’a contrôle, cette perception subjective qui fait que finalement il vous sera accordé crédit ou alors vous serez voués aux gémonies, parce que la veille l’un des vôtres aura posé des actes graves contre le pays qui vous accueille. Dans plusieurs pays à travers le monde, il est désormais impossible au camerounais d’avoir accès dans des conditions normales, sans un parcours de combattant. Ils ont escroqué, tué, volé, ils ont violé la femme et l’orpheline, ils sont allés trop loin pour que ne soit pas mis à l’index notre nationalité, certains camerounais ont été à la limite de ce qui est supportables et dans certains pays, lorsque vous débarquez, vous constatez dans le fond des yeux, dans le regard de la Police des frontières, que vous êtes tolérés parce que vous avez des documents de voyages et lettres d’invitation officielles qui ne souffrent pas de débat.
Mais quand ce n’est pas le cas, lorsque vous être un simple tourisme, si vous avez pu démêler les fils de l’écheveau, si vous avez passé toutes les étapes de l’obtention du visa d’entrée dans le pays hôte, vous devez quand même montrer patte blanche pour traverser la frontière qui vous sépare du rêve que vous êtes venu vivre. S’il n’est pas interdit d’être fier de porter la nationalité camerounaise, si le fait d’être camerounais donne des ailes à certains, nous devons tous savoir que CAMEROUNAIS, ça se mérite, n’est pas camerounais qui veut et le drapeau ne peut être foulé au pied dès le premier carrefour par le premier individu qui pense qu’il a plus de droit que les autres sur notre nationalité. Avant d’aller chercher un conflit avec un état voisin, nous devons tous faire front pour rappeler à l’ordre ceux qui se croient plus investis que les autres de la nationalité camerounaise. Mais au-delà de la diaspora qui finalement ne compte que pour du beurre, il y a tout simplement l’extrême problématique de l’improbable protection de l’image de notre pays, de ce qu’il aurait du être sur la scène internationale, il y a la crédibilité de la parole de nos gouvernants, la signature de nos représentants et de ceux qui doivent porter le message du Cameroun en dehors de nos frontières, le Cameroun et les camerounais donnent l’impression d’avoir fonctionné durant de trop longues années comme s’il n’y avait vivant en vase clos, qu’un seul pays sur la planète: Le Cameroun.
Le débat politique se doit d’être ouvert à toutes les filles et tous les fils de la Nation
Promis à un brillant avenir dès son accession à l’indépendance en 1960, les multiples crises politiques et économiques qu’a traversées le Cameroun depuis cinquante ans n’ont pas permis à notre pays de se hisser au rang que les Camerounais estiment être le sien. Toujours locomotive de l’Afrique centrale, le Cameroun continue malheureusement d’évoluer bien en deçà de ses énormes potentialités. A l’approche de l’élection présidentielle du 9 Octobre prochain et parce que le débat politique se doit d’être ouvert à toutes les filles et tous les fils de la Nation, nous avons décidé, en tant que citoyens camerounais, d’y apporter notre modeste contribution à travers quelques propositions que nous jugeons fondamentales pour un développement durable et participatif dans notre pays.
Les thèmes clés de nos propositions tourneront autour de la préservation des pans stratégiques de notre économie, de l’instauration d’une politique de transparence économique et de l’amélioration du climat des affaires, préalables selon nous à la relance économique. Ces propositions seront avant tout indicatives des orientations cadres que nous souhaitons voir l’État prendre. Elles s’adressent principalement aux candidats à l’élection présidentielle qui, en s’engageant à les mettre en uvre, s’assureront le large soutien des différents pans de la société camerounaise. Les propositions que nous rendons publiques ici ne sauraient constituer un programme de gouvernement en soi. Elles ne constituent qu’un modeste recueil d’orientations exemptes de clivages partisans et issues d’un groupe de profonds patriotes, observateurs de la vie politique, et soucieux du développement de notre magnifique pays. Puissent ces orientations être mises en uvre pour l’avenir ou, tout au moins, susciter un véritable débat national sur le Cameroun que nous voulons pour demain.
Patriotisme économique Mesure 1: Définir des secteurs stratégiques pour la souveraineté de l’État et limiter dorénavant à
49% la prise de participation étrangère dans les entreprises liées à ces secteurs (propriété foncière, énergie, ressources naturelles.) Mesure 2: Créer une régulation «local content rule», obligeant les entreprises à capitaux majoritairement étrangers opérant sur le territoire à favoriser l’accès des populations locales aux fonctions dirigeantes et à assurer un transfert de compétences dans leur politique d’achat et de sous-traitance (secteurs pilotes à définir avec extension à l’ensemble du tissu économique)
Bonne gouvernance Mesure 3: Limiter à deux mandats successifs les postes électifs au Cameroun (députés, maires, président de la République.), proscrire le cumul de mandats électifs et mettre en uvre avec le concours de la société civile un code électoral unique Mesure 4: Renforcer la lutte contre le tribalisme à travers: la création d’un observatoire contre le tribalisme en charge de recenser les actes de discrimination ethnique soumis par les victimes sur l’ensemble du territoire; l’inscription des discriminations liées à l’ethnie comme délits de droit commun dans le code de procédure pénale; la révision des conditions d’admission dans les établissements publics sur concours en découpant le quota d’admis en deux tranches: l’une, majoritaire, composée des admis exclusivement au mérite sans tenir compte de l’ethnie et l’autre, minoritaire, composée des admis sur la base des répartitions régionales en vigueur actuellement; l’instauration de l’obligation dans tout établissement public secondaire d’apprendre une langue locale étrangère à la région d’enseignement à partir de la 4ème.
Amélioration du climat des affaires et transparence économique Mesure 5: Déclarer les superficies de terres arables actuellement détenues par des capitaux locaux, étrangers et par l’État et réévaluer chaque année la superficie de terres arables disponibles au
Cameroun Mesure 6: Émettre systématiquement un appel d’offre international, dument publié au journal officiel, pour toute attribution de nouvelle licence liée à l’exploitation des mines, de l’énergie et de toute autre ressource naturelle. Les processus et critères d’attribution seront partie intégrale des termes de l’appel d’offre. Les résultats seront également publiés au journal officiel, de même que les termes du contrat ou de la licence une fois attribués. A offre technique similaire, la licence d’exploitation sera attribuée en priorité à l’entreprise ayant découvert le gisement si sa proposition financière n’excède pas de plus de 15% celle de l’entreprise la moins disante. Mesure 7: Augmenter la capacité de traitement du guichet unique des entreprises (hommes, moyens technique, NTIC) avec pour objectif de réduire les délais de création d’entreprise à 7 jours à d’ici a fin décembre 2012
cameroonpact.com)/n
Développement Mesure 8: Rendre accessible la propriété et au capital: Tout terrain non privé, occupé de façon continue pendant 5 ans, bâti, servant de commerce ou d’habitation, donnera droit de propriété à son occupant et exploitant à la condition que celui-ci ne soit détenteur d’aucun titre foncier dans son patrimoine, afin d’en limiter l’accès aux populations les plus démunis. Mesure 9: Renforcer la lutte contre l’insécurité routière par: la mise en place d’un régime de licences d’une durée de 6 mois renouvelables à attribuer aux transporteurs exclusivement pour le régime particulier des voyages de nuit. Les transporteurs qui n’auront pas respecté certains critères de circulation (échec aux alcootests inopinés au départ des bus, quota fixé d’accidents ayant entrainé la mort dépassé, non respect des pré-requis techniques pour les véhicules, etc) pourront voir leurs licences non renouvelées. Le balisage du triangle routier qui génère le plus d’accident (Douala-Yaoundé-Bafoussam) avec la création de bandes d’arrêt d’urgence, le déploiement de panneaux de signalisation sur les artères particulièrement dangereuses et la mise en place de lampadaires sur les portions de route où le manque de visibilité accroit considérablement le risque d’accident; ce en attendant la mise en place complète d’infrastructures routières telles que des autoroutes. Mesure 10: Faire de l’éducation, du numérique, de l’agriculture et de la santé, des grandes causes nationales
1. Éducation
a. Garantir l’accès a une éducation gratuite et obligatoire jusqu’à la classe de 3e au minimum
b. Octroyer systématiquement des bourses d’étude de 5 ans dans les universités nationales pour tous les bacheliers titulaires de la mention assez bien au minimum
c. Rénover et mettre à niveau les infrastructures (résidences étudiantes, bâtiments, bibliothèques, laboratoires) et équipements dans les établissements d’enseignement public, avec un minimum d’un ordinateur pour 15 étudiants dans le supérieur et d’un pour 30 dans le secondaire
d. Assurer une parfaite indépendance du système éducatif vis a vis de l’appareil politique.
Les recteurs ne doivent plus être nommés par le gouvernement mais désignés parmi les enseignants les plus gradés.
e. Revaloriser les filières professionnelles et rendre plus cohérent le système de formations supérieures avec les besoins du marché du travail
2. Numérique
a. Déployer la fibre optique dans la totalité des administrations publiques, priorité étant donnée aux établissements d’enseignement secondaire et supérieur, au forces de sécurité (police, gendarmerie, forces armées) et à la santé publique
b. Augmenter la concurrence dans le secteur des télécoms et abaisser les couts via l’instauration du haut débit mobile (Lancement c’appel d’offre international pour l’octroi d’une troisième licence de téléphonie mobile ainsi qu’un appel d’offre national pour l’octroi d’une quatrième licence de téléphonie mobile à un opérateur à capitaux majoritairement locaux, octroi de licences de téléphonie mobile dernière génération, etc.)
3. Agriculture
a. Dynamiser la riziculture locale et promouvoir des alternatives à la farine de blé, afin de réduire massivement les importations de produits agricoles et notamment l’importation de riz et de blé
b. Augmenter significativement les budgets dédiés à la recherche agronomique et financer les intrants, les outils de production agro-pastoraux, les structures d’accompagnement et de formation du monde rural, afin d’augmenter la production locale et à grande échelle de cultures vivrières
4. Santé
a. Rénover les infrastructures hospitalières
b. Créer une agence de contrôle des services de santé (contrôle des médicaments et de leur distribution en milieu hospitalier, contrôle de la déontologie lors de la prise en charge des patients, contrôle sanitaire)
Les électeurs et citoyens camerounais qui souhaitent rejoindre le collectif ou adhérer au pacte peuvent le faire sur http://www.cameroonpact.com
Des responsables des programmes français de la Deutsche Welle, ont réuni à ce sujet des candidats et des observateurs de la prochaine élection présidentielle
Le vote plus qu’un privilège, un devoir
Edith Kah Walla, candidate à la présidentielle face à Gregoire Owona, secrétaire général du parti du candidat Paul Biya. Cela avait un air de match de préparation avant la grande « bataille », qui animera la vie politique lors des présidentielles du 09 octobre prochain au Cameroun. Les deux acteurs politiques étaient réunis autour d’une table de discussion pour un débat organisé par les programmes français de la Radio Internationale Allemande (Deutsche Welle). A la question du jour: les camerounais iront-ils voter? Edith Kah Walla et Grégoire Owona ont répondu par l’affirmative. Mais là, s’arrêtait le point de vue commun. Sur les motivations, les arguments étaient logiquement différents. Pour Grégoire Owona, le vote apparait comme un privilège que beaucoup de personnes à travers le monde n’ont pas toujours. Pour lui, le vote au-delà du privilège, est presqu’un devoir. Pour ce responsable du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), autant il est du devoir de chaque personne de s’occuper de ses affaires personnelles, autant chaque citoyen doit prendre part aux affaires publiques en exerçant son droit de vote.
On peut se demander si un parti politique qui se refuse ou veut refuser aux autres l’expression du suffrage mérite encore l’appellation de parti politique? s’est-il interrogé. Au passage un peu de campagne électorale. Il faut aller aux urnes pour choisir quelqu’un qui a de l’expérience et qui a fait ses preuves et non tenter l’aventure avec quelqu’un qui veut venir apprendre le travail au sommet de l’Etat.
La conscience d’une opportunité de changement
Un message clair à l’endroit de Kah Walla, qui elle aussi a fait valoir ses arguments sur le sujet. De son point de vue, les camerounais iront certainement au vote au regard de la dynamique connue lors du dernier jour des inscriptions. Elle pense aussi que les signaux qui viennent de la population indiquent que celle-ci a déjà besoin d’un changement. Les camerounais sont conscients d’être en face d’une opportunité historique de reprendre leur pouvoir en choisissant la personne devant conduire les destinées de la nation pour les 7 prochaines années a-t-elle fait savoir à ce propos. Pas si sûr. Au 31 août 2011, date butoir pour s’inscrire sur les listes électorales, près 3 millions de nouvelles inscriptions seulement ont été enregistrées. Le bilan des électeurs n’est pas encore connu, mais on ne devrait pas dépasser les 7 millions de votants, soit seulement le tiers de la population, estimée à un peu plus de 19 millions en 2010 avec des projections de croissance de 2,5%. Un débat très animé, mais dont la question de fond a été évitée.
Indifférence à l’égard du politique et incapacité
Le Ministre Grégoire Owona a semblé présenter le vote comme un acte souverain. Pourtant c’est le régime dont il fait aujourd’hui, qui a écarté du processus de vote, une bonne partie de camerounais sur une base aujourd’hui très contestée. Il s’agit des jeunes âgés entre 20 et 18 ans. Selon certaines statistiques du dernier recensement général de la population, ils seraient entre 3 et 4 millions à se voir refusé le droit de vote, la majorité électorale étant fixée à 21 ans. Une situation qui a été décriée par de nombreux acteurs de la société civile, sans plus. Nous pouvons participer au recrutement de l’armée, pour sauvegarder la patrie, mais pour choisir les dirigeants, on nous dit que nous sommes encore incapables, fait remarquer un jeune sans emploi du quartier Ngoa Ekele (Yaoundé). A la chrage de Kah Walla on relèvera que, certains camerounais n’iront pas voter, en raison de l’indifférence développée à l’égard de la classe politique. Ils ne partagent donc pas cette vision de l’opportunité de changer les choses. Tous sont les mêmes, Fru Ndi a triché chez lui pour être candidat, Paul Biya aussi, les Ndam Njoya et tout le reste, qu’est ce qu’ils peuvent encore nous apporter? Il serait préférable qu’on accorde la victoire à Paul Biya et qu’on économise l’argent des campagnes pour soutenir des projets. Un jour les choses vont changer d’elles mêmes, fait savoir Eric K, commerçant au marché central de Yaoundé.
Un débat pré-électoral a opposé Kah Walla présidente nationale du CPP et Grégoire Owona du secrétaire généra du RDPCJournalducameroun.com)/n
Depuis quelque jours, on ne tarit pas de grief à l’encontre du Ministre de la Communication, du simple fait (pour le moment) qu’il a déposé des fonds publics dans son compte (privé), pour des raisons de sécurité. La question qui se pose est de savoir s’il n’y avait pas moyen de sécuriser cet argent autrement que de le déposer dans un compte privé. Toutes les hypothèses sont possibles et plausibles, de même que la solution choisie par Mr BIYITI, n’est pas des plus saugrenues. Il aurait pu, comme il le dit lui-même emporter cette somme d’argent chez lui.. Qui l’aurait su ? Il aurait pu ouvrir un compte autre ! Mais à quel titre ? Pour le Ministère de la Com ? La loi le lui interdit. A titre personnel avec intitulé bidon ? La même polémique serait intervenue.
Avant de porter quelque jugement que ce soit sur le comportement de Mr BIYITI, il convient de se poser d’abord les questions suivantes :
1°) Qui a envoyé cette somme d’argent à Mr BIYITI ?
2°) Pourquoi la lui avoir envoyé en espèces par des « gaillards » ?
3°) N’y avait-il pas d’autres moyens de lui faire parvenir l’argent nécessaire à la préparation des cérémonies de la visite du Pape ?
Aujourd’hui, Mr BIYITI est livré à la vindicte populaire, alors tout bien réfléchi, son comportement n’est pas du tout à blâmer. En effet, dans son interview, il précise bien qu’il attendait un chéquier du trésor public (garantie de transparence dans la gestion des fonds public), et à la place, il voit des barbouzes qui lui apportent des sacs d’argent en espèces. Que diantre ! Il ya de quoi avoir le souffle coupé et de paniquer quand on n’a pas l’habitude de voir autant de billets de banque! Une insécurité totale sévit dans les ministères, jusque dans les locaux de la délégation à la sûreté nationale. On arrive même à cambrioler dans les locaux du garant de la sécurité publique du Cameroun ! Alors, que faire avec cet argent ? Vous conviendrez avec moi que ça n’est vraiment pas le moment de tenir conseil avec ses collaborateurs pour trouver une solution. La solution logique, c’est mettre cet argent en banque. Le lieu est sûr. Il garantit la sécurité des fonds, du Ministre et de sa famille, et en plus on a une trace du circuit de cet argent.
La banque est une institution moderne mondialement reconnue pour les transactions financières, et il est dommage qu’à ce jour, les autorités camerounaises préfèrent fonctionner à l’âge de la pierre, alors que nous sommes déjà au 21è siècle. La loi camerounaise interdit aux ministères d’ouvrir des comptes dans les banques. Mais autorise t-elle les transferts de fonds en espèces dans des proportions aussi importantes ? De plus, nous apprenons que Mr BIYITI reçoit ces fonds sans qu’on lui donne de justificatifs qui puissent prouver l’origine et la destination de cet argent ! De ce fait, nous ne sommes même pas sûrs que la somme qu’il a reçu des barbouzes soit bien le montant voté et débloqué pour la circonstance.
Si le Ministre ne peut donc pas ouvrir de compte, que doit-il donc faire quand il reçoit de telles sommes d’argent ? Se promener avec dans ses poches ou dans une mallette ? N’est ce pas aussi du détournement de fonds publics ? Nous pouvons pousser plus loin notre analyse des différentes hypothèses. Toutes sont aussi loufoques, les unes les autres. Le problème en fait n’est pas tant que Mr BIYITI ait déposé les espèces en question dans son compte personnel, car nous pouvons affirmer, sans risque de nous tromper qu’il n’est ni le premier, ni le dernier des ministres à procéder ainsi. Le problème reflète plutôt l’incompétence des différents ministres des finances et directeurs du trésor qui se sont succédés au Cameroun depuis l’indépendance, et qui n’ont jamais pu « bancariser » notre économie. On se demande à quoi servent les banques au Cameroun, si l’Etat lui-même ne montre pas l’exemple en faisant transiter tous les transferts de fonds par le système bancaire existant.
Toute opération épervier qu’on voudra mettre en place n’aura aucun résultat tant qu’il n’y aura pas de transparence et de traçabilité dans les opérations financières réalisées par l’Etat et ses agents. D’où la nécessité d’avoir recours au système bancaire qui seul permet de faire des recoupements et de contrôler la gestion des fonds publics, de même que les transactions privées.
Mr BIYITI est moderne, il vit avec son temps ! Il sait qu’on ne se promène pas avec des espèces dans la rue. A l’heure d’internet, on n’utilise plus le bas de laine. Cela date de nos grands parents. Les transactions financières obéissent de nos jours à d’autres règles, à d’autres principes, dont les instruments les plus élémentaires sont le chèque, le virement bancaire ou la carte de crédit. Arrêtons de nous ridiculiser par ces comportements d’un autre âge.
Le Ministre de la communication a certes commis une faute. Il n’a pas respecté la loi en déposant l’argent public dans un compte privé, en l’occurrence le sien. Mais avant de le blâmer, il fallait lui offrir d’autres alternatives. Il faut d’abord se retourner vers ceux qui lui ont fait parvenir des millions de francs dans des sacs, et leur demander les raisons d’un tel comportement. Pour les fanas des enquêtes policières et les adeptes de l’opération épervier, la seule chose est de demander au Ministre de la Communication de justifier de l’utilisation des fonds eu égard à leur destination. Le reste n’est que médisance et bla bla bla.
Par ailleurs, cette affaire doit amener notre Ministre des Finances, ainsi que son directeur du Trésor à mettre en place une véritable réforme dans les transactions financières au Cameroun, et principalement les transferts des fonds publics qui doivent être transparents. Le système actuel favorise la corruption et les détournements de fonds. Dans une économie moderne, il y a une limite à ne pas dépasser pour la sortie de fonds publics sous forme d’espèces. A titre d’exemple, en France, pour ne pas la citer, le trésor public ne peut sortir pour quelque paiement que ce soit, plus de 700,00 euros ( moins de 50 000 Fcfa ) en espèces. Pourquoi ne pas copier ce principe ?
Monsieur le Ministre de Finances, il est consternant de voir à quel point vous êtes resté muet, sans solution devant toutes ces question de détournement de fonds publics. A quoi servez – vous, votre équipe et vos collègues du budget et de l’économie ? Tout ceci ne traduit-il pas votre incapacité à moderniser le pays et à lutter contre la corruption et les détournements de fonds publics ?
Biyiti Essam, ministre de la communicationjournalducameroun.com)/n
Il considère que l’Ordre est un corps d’élite qui se délite et perd de sa crédibilité
Pour des raisons que seuls certains connaissent, le corps des avocats est devenu une sorte de hall de gare où tout le monde peut entrer.
Me Douala Moutomè
En sa qualité d’avocat et d’ancien ministre de la justice, Maître Douala Moutomè est un fin connaisseur des milieux de la justice camerounaise. A ce propos, ses déclarations ont un certain poids et son franc-parler en font un interlocuteur crédible. Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune du Vendredi 09 Janvier 2009, il dresse un réquisitoire violent contre l’ordre des avocats à propos de ses méthodes et son fonctionnement. Il considère que la fonction d’avocat est en train de perdre sa dignité en raison du fait que, « pour des raisons que seuls certains connaissent, le corps des avocats est devenu une sorte de hall de gare où tout le monde peut entrer ». Regrettant l’abandon des méthodes de suivi des jeunes avocats qui étaient les siennes à l’époque où il était responsable de la formation des avocats, Me Douala Moutomè se dit déçu qu’aujourd’hui, « on peine à entendre la voix du barreau sur les grands débats éthiques, qui animent la société, et déontologiques, qui concernent l’ordre ». Pour lui, « la formation fondamentale de l’avocat stagiaire ne semble pas faire l’objet de toutes les attentions de toutes les attentions depuis bientôt vingt ans ». Une problématique de l’encadrement des jeunes qu’il explique en ces termes : « Le bâtonnier et ses conseils de l’ordre sont généralement à Yaoundé ou à Douala et peuvent à peine encadrer ceux des avocats de ces deux villes. Comment vont-ils faire pour suivre ceux des autres localités ? » Par rapport à la nouvelle équipe qui a été désignée pour remplacer Maître Tchoungang, il marque clairement sa désapprobation en déclarant que « le barreau du Cameroun du Cameroun avait besoin d’un autre conseil en 2008 que celui qui a été mis en place ». Un cinglant désaveu vis-à-vis du conseil de l’ordre élu lors de l’assemblée générale du 8 au 10 Novembre 2008 et conduit par Me Tiakouang Meli.
Désormais, on va à une élection au conseil de l’ordre comme à une élection politique, les débats d’éthique et de déontologie sont absents.
Me Douala Moutomè
Le principal constat qu’il tire de cette élection est que « désormais, on va à une élection au conseil de l’ordre comme à une élection politique, les débats d’éthique et de déontologie sont absents ». En ce qui concerne les relations entre les magistrats et les avocats, il considère qu’elles sont devenues « amicales et non plus professionnelles ». Des relations qui d’après lui déteignent sur l’image de la profession. « Malheureusement, de plus en plus de justiciables, informés des rapports équivoques qui existeraient entre avocats et magistrats, ne font plus confiance à l’avocat et cherchent ainsi des voies détournées pour obtenir le résultat qui passait par la qualité des plaidoiries ». Face à ce constat, il se demande si les avocats vivent aujourd’hui de leurs vrais honoraires. Pour ce qui est des magistrats, il s’interroge sur les jugements qu’ils rendent. « Parfois, les motivations d’une décision amènent à se poser des questions sur le sérieux qui a été mis dans sa préparation ». Il dénonce aussi le fait que les avocats les plus anciens aillent rarement au palais. N’épargnant pas le ministère de la justice, il constate que les magistrats ne sentent plus peser au-dessus d’eux, le contrôle hiérarchique. Se rappelant à ses bons souvenirs, il indique que lorsqu’il était ministre de la justice, il lui arrivait de s’asseoir au fond des salles d’audience. « Le temps que le magistrat se rende compte de ma présence, son mode de fonctionnement changeait ».
C’est en somme un constat au vitriol qu’il effectue de la situation de la justice camerounaise. Maître Douala Moutome est né le 28 décembre 1943 à Yabassi. Après des études primaires à Sa´a, Obala et Douala, il va effectuer ses études secondaires dans les lycées Leclerc (Yaoundé), Joss (Douala) et St-Exupéry (France) où il obtient le baccalauréat en 1963.
Il s´inscrit alors en faculté de droit et poursuit à l´Institut d´Etudes Judiciaires de Paris.
Ce parcours terminé, il travaille quelques temps en France. Rentré au Cameroun en 1971, Me Douala Moutomè s’inscrit au barreau du Cameroun le 15 octobre 1977. Il collabore à l´étude de Me Matip, puis à celle de Viazzi-Aubriet, pour enfin s´associer à M. Wolber. Le 26 avril 1991, il est nommé Ministre de la Justice Garde des Sceaux. Amoureux de football et ouvert à toutes les musiques, il est un procédurier reconnu et respecté par ses pairs. Son franc parler et sa vivacité d’esprit ne lui attire pas que des amis. Mais la sincérité de ses avis est une constante. Entré au gouvernement de la République le 26 Avril 1991, il apparaît comme un ministre d’ouverture. Il sera en première ligne pour défendre le gouvernement à la suite de l’élection tumultueuse de 1992. Me Moutomè restera dans l’histoire comme celui qui a introduit la requête du Cameroun dans l’affaire Bakassi. Un contexte difficile qui ne se prêtait pas à l’optimisme. La suite est connue. Enfin, le juriste est resté très proche de ses racines : Il est le chef traditionnel de Bonangang, à Douala.
L’universalité de principes ne saurait être l’occasion d’imposer des méthodes et des modes d’expression.
» Plus jamais cela ! ». N’oublions jamais que c’est ce cri de révolte contre la barbarie et l’oppression, mais aussi ce cri d’espoir qui a été à l’origine de la rédaction de la déclaration universelle des droits de l’Homme, voilà soixante ans. N’oublions jamais que c’est la conscience naissante d’appartenir à une même famille humaine qui a conduit, pour la première fois, à vouloir, comme le disait René Cassin, » protéger tout l’homme et les droits de tous les hommes en tout lieu de la terre », à vouloir affirmer clairement la dimension universelle et indivisible de ces droits.
Soixante ans après, qu’est-il advenu de nos aspirations, de nos ambitions, de nos engagements ? Année après année, on a vu s’étoffer l’action normative et institutionnelle des Nations unies, on a vu s’élargir les catégories des bénéficiaires, on a vu s’amplifier la notion même de droits de l’homme progressivement appliquée à l’alimentation, au développement, ou à l’environnement. Année après année, de nouvelles étapes décisives ont été franchies : qu’il s’agisse de la Conférence mondiale de Vienne, de la création de la Cour pénale internationale, de la reconnaissance du principe de compétence universelle, ou de celui de la responsabilité de protéger.
Malgré le travail et les efforts accomplis par l’ONU et la communauté internationale, malgré l’action inlassable des organisations non gouvernementales et des milliers de héros anonymes qui se dévouent souvent au péril de leur vie, malgré les progrès accomplis et les avancées incontestables réalisées tout au long de ces soixante années, l’ uvre reste, encore et toujours, inachevée.
Qui oserait, en effet, affirmer, aujourd’hui, que le droit à se nourrir, à se soigner, à se former, à travailler, à être protégé par la loi, à circuler librement, en d’autres termes que le droit à vivre dans le bien-être et la dignité est, partout dans le monde, réalisé ? Qui oserait affirmer, aujourd’hui, que la liberté de pensée, de conscience, d’opinion et d’expression, que l’égalité entre les hommes et les femmes, est, partout dans le monde, réalisée ? Qui oserait affirmer, aujourd’hui, que la pauvreté et la guerre, la dictature et l’oppression, l’esclavage et la torture, la xénophobie et le racisme, ont été, partout dans le monde, éradiqués ? Qui oserait affirmer, aujourd’hui, que les principes proclamés par la Déclaration universelle des droits de l’Homme sont, partout dans le monde, effectivement appliqués, que leur violation est, partout, réprimée, ou mieux encore, prévenue ?
Soixante ans après, ayons la lucidité et le courage de reconnaître que le combat pour les droits de l’Homme et les libertés fondamentales demeure d’une pressante et révoltante actualité ! Ayons la lucidité et le courage de reconnaître que l’urgence n’est plus tant de définir de nouveaux droits, que d’amener les Etats, tous les Etats, à ratifier les textes existants, mais surtout à les appliquer réellement ! Plus grave encore ! Devons-nous prendre prétexte que le monde a connu, depuis soixante ans, de profonds bouleversements, que de nouveaux équilibres se sont fait jour, mais aussi de nouvelles menaces, pour remettre en cause, ici ou là, l’universalité de ces principes ?
Quelle serait la portée, l’efficacité et le devenir d’un droit que certains Etats seulement appliqueraient, tandis que d’autres le bafoueraient, au nom de spécificités culturelles, religieuses, nationales, au nom de je ne sais quel relativisme ? Nous irions au devant d’un immense péril pour l’humanité si nous devions invoquer la diversité pour mieux révoquer l’universalité ! L’universalité et la diversité ne sauraient s’affronter, tant elles sont vouées à se nourrir, à s’alimenter, à s’enrichir l’une l’autre.
Mais dans le même temps que nous devons dénoncer cette instrumentalisation de la diversité et de l’altérité, nous devons réaffirmer fermement que l’universalité de principes ne saurait s’accommoder d’une politique du » deux poids, deux mesures ». Nous progresserons d’autant mieux que l’équité sera respectée et que tous les manquements à ces principes et ces idéaux seront condamnés, sans considération de puissance aucune ! Nous devons, aussi, réaffirmer fermement que l’universalité de principes ne saurait être l’occasion, pour certains, d’imposer à d’autres, de manière péremptoire, des méthodes et des modes d’expression venus d’ailleurs. Nous progresserons d’autant mieux que seront prises en compte la diversité des réalités historiques et socio-culturelles, tant en ce qui concerne la formulation de ces principes, qu’en matière de sensibilisation, d’éducation, d’appropriation. Nous progresserons d’autant mieux que la volonté de condamner s’accompagnera d’une volonté de coopération et d’assistance dans un esprit d’écoute, de respect et de dialogue.
C’est bien dans cet esprit qu’agit la Francophonie pour conforter l’universalité des principes et l’efficacité des mécanismes. Une Francophonie fondée, il faut le rappeler, sur le respect de la diversité culturelle, une Francophonie qui a tant fait pour que cette diversité soit érigée en principe du droit international. Puisse donc ce soixantième anniversaire de la Déclaration des droits de l’Homme nous inciter, par-delà nos différences, à proclamer l’unité de notre condition humaine et l’identité de notre destin !