Afrique centrale : 12 jeunes camerounais coptés pour la formation de Bloggers Demo School

La formation qui s’étend sur six mois débutera le 05 décembre 2023.

12 jeunes camerounais dont six hommes et six femmes vont bénéficier du programme de formation du Laboratoire Arc Côtier & Central de la fondation de l’innovation pour la démocratie L’initiative dénommée Bloggers Demo School vise à outiller les jeunes (hommes et femmes) en leur donnant des compétences pour animer des blogs en produisant des contenus de qualité.

Pour la première édition, concrètement le programme va former 12 jeunes camerounais, dont six hommes et six femmes, en présentiel dans la ville de Douala. Le programme prévoit aussi une formation en distanciel réservée à 10 points focaux originaires des 10 autres pays de la sous-région de l’Afrique Centrale et des Grands Lacs, soit un point focal par pays en respectant la même logique de parité.

Pour cette première année enfin, la formation en blogging proposée à tous les apprenant(e)s visera exclusivement l’animation des blogs journalistiques. Le programme de formation s’étend sur 6 mois et comprend 4 unités d’enseignements : UE 1 Culture générale ; UE 2 Entrepreneuriat ; UE 3 Blogging et UE 4 Ecriture web ainsi que des cycles de conférences.

A l’issue du programme, les 22 apprenants seront autonomes pour animer un blog ; collecter et traiter l’information ; écrire des articles de qualité et sensibiliser à la responsabilité sociale de chacun pour l’avancement de la démocratie.

En rappel, le Laboratoire Arc Côtier et Central est une initiative issue de la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie, qui découle des résolutions du sommet France-Afrique de Montpellier. Lors de ce sommet, le président français Emmanuel Macron avait réuni la jeunesse africaine pour repenser les relations entre la France et le continent. L’idée de créer la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie avait été proposée par le philosophe Achille Mbembe et a été retenue pour moderniser les relations franco-africaines. L’initiative a été lancée à Douala en octobre 2023.

Le Cameroun va abriter un Laboratoire sous-régional de recherche sur la démocratie

Le Cameroun devient le siège du Laboratoire Arc Côtier et Central, une unité de recherche et d’action dédiée à la promotion de la démocratie. Basé à Douala ce laboratoire sera hébergé au sein de The Okwelians, un Think Do Tank dédié à l’innovation sociale cofondé en 2020 par l’avocat d’affaires Jacques Jonathan Nyemb.

La Fondation de l’Innovation pour la Démocratie (FID) a choisi le Cameroun pour abriter le Laboratoire Arc Côtier et Central, une unité de recherche à vocation sous régionale, qui couvrira l’Afrique centrale y compris les pays des Grands lacs. Il sera coordonné par Dr Richard Makon, universitaire et figure médiatique camerounaise.

« Globalement Laboratoire Arc Cotier et Central se fixe six missions principales à savoir cartographier et mettre en réseau les acteurs œuvrant dans le domaine de la démocratie, diffuser des idées et des approches démocratiques, fournir des outils aux personnes intéressées par les questions de démocratie, partager des informations et des données, ainsi que soutenir et accompagner les acteurs impliqués » a indiqué Dr Richard Makon mercredi au cours d’une conférence de presse relative au lancement de cette initiative.

Entre autres, on retiendra que ce laboratoire qui est une excroissance de la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie (FID) va développer « une formation destinée aux jeunes blogueurs de la sous-région, un programme de leadership ouvert aux acteurs de la société civile, ainsi qu’un programme de recherche sur les questions de sécurité et de démocratie », précise Dr Richard Makon avant d’ajouter que d’autres programmes sont également en cours de développement.

Présent à la conférence de presse du lancement de cette unité de recherche, Jacques Jonathan Nyemb, Président du Think Do Tank The Okwelians, a exprimé son enthousiasme quant à l’opportunité pour son Think Do Tank d’héberger une telle initiative qui a un rayonnement sous-régional. « Héberger le Laboratoire Arc Côtier et central qui travaille sur les mêmes sujets que le laboratoire de The Okwelians est une opportunité pour nous dans la mesure où il nous permettra d’étendre les actions de The Okwelians au-delà du Cameroun, dans un spectre sous régional et peut être continental » va-t-il indiquer avant de poursuivre « cette cohabitation entre le laboratoire de The Okwelians et le Laboratoire Arc Côtier et Central de la FID nous donne l’occasion d’accélérer la réflexion et l’action autour du changement de paradigme sociétal mais aussi l’occasion d’accélérer la réflexion dans la définition d’un modèle de gouvernance durable permettant de garantir plus de paix, plus de stabilité et davantage de prospérité au sein des pays de la sous-région Afrique centrale et côtière ».

Il convient de souligner que le Laboratoire Arc Côtier et Central est une initiative issue de la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie, qui découle des résolutions du sommet France-Afrique de Montpellier. Lors de ce sommet, le président français Emmanuel Macron avait réuni la jeunesse africaine pour repenser les relations entre la France et le continent. L’idée de créer la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie avait été proposée par le philosophe Achille Mbembe et a été retenue pour moderniser les relations franco-africaines.

Outre le laboratoire hébergé par The Okwelians, la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie prévoit de créer d’autres laboratoires pour étendre son impact sur le continent. Pour l’instant, un laboratoire couvrant l’Afrique de l’Ouest, englobant 19 pays, est opérationnel, tandis que d’autres laboratoires sont en phase de développement.

Cameroun : le SDF condamne les coups d’Etat en Afrique

Le Social democratic front, parti d’opposition fondé par Ni John Fru Ndi le 26 mai 1990 dénonce la prise de pouvoir par la force qui entraine la chute des régimes de pays depuis quelques années.

 

En trois ans depuis 2020, six des 54 pays du continent africain sont en situation de crise politique avec à la tête un régime de transition qui s’appuie sur un cadre juridique plus ou moins clair. Cette situation qui n’a encore trouvé aucune solution durable, va grandissant. Après avoir secoué le Tchad avec le décès du président Idriss Déby Itno au front le 20 avril 2021 le vent d’instabilité a fait son nid en Afrique de l’Ouest. Il a entraîné la chute des régimes au Mali, au Burkina Faso, en Guinée avant de souffler vers l’est, agiter le Soudan puis de se réorienter vers le Niger le 26 juillet dernier et le Gabon le 30 août 2023.

Et tout se fait malgré les séries de sanctions des institutions sous-régionales et régionales ou encore les condamnations de la communauté internationale. Le Social democratic front, parti d’opposition camerounais s’intéresse à ce nuage d’instabilité qui obscurcit davantage l’horizon démocratique en Afrique. Réuni en session ordinaire le 09 septembre dernier à Yaoundé, le Comité exécutif de cette formation politique a rendu publiques des résolutions à l’issue de la rencontre. Elles dénoncent la récurrence des coups d’Etat en Afrique.

Selon ce parti qui a célébré son 33è anniversaire le 26 mai dernier, des coups d’Etat militaires ou des manipulations constitutionnelles constituent des transitions politiques inconstitutionnelles en violation de la Charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union africaine. Ils doivent être condamnés de la même manière, avec les mêmes effets et les mêmes conséquences. Le parti regrette que la lutte pour l’émancipation des pays d’Afrique se réalise par des coups d’Etat.

Le SDF que va diriger le député Joshua Osih après le décès de son président fondateur Ni John Fru Ndi le 12 juin 2023 à Yaoundé et jusqu’au prochain congrès, appelle au retour à l’ordre constitutionnel au Niger. Demande par la même occasion la restitution du pouvoir au président Mohamed Bazoum et à son gouvernement pour l’exercer jusqu’à la fin de son mandat. Pour le cas du Soudan, le Comité exécutif du parti appelle les deux camps qui s’affrontent au cessez-le-feu et à la retenue.

En attendant que ces résolutions deviennent la réalité, le SDF prépare son congrès électif prévu en octobre prochain. L’enregistrement des candidatures pour la succession de Ni John Fru Ndi à la tête du parti sont en cours. Est attendue, la date de la tenue de ce congrès tant attendu.

Cameroun : lancement officiel du comité multisectoriel du processus électoral

Elections Cameroon et les principaux acteurs du processus électoral ont tenu une rencontre à ce sujet à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé ce 08 août 2023.

Les consultations électorales prévues en 2025 approchent. Les acteurs du processus électoral se préparent. Ce mardi à l’hôtel Mont Fébé, le comité multisectoriel du processus électoral a officiellement été lancé. Le lancement a eu lieu au cours d’une rencontre placée sous le thème « l’implication des acteurs du processus électoral, gage d’élections inclusives, crédible et apaisées au Cameroun ».

L’objectif principal est de mettre en place un cadre de concertation permanent entre Elecam, l’organe en charge de l’organisation matérielle des élections, et les principaux acteurs du processus électoral. Ce cadre vise à donner aux prochaines élections des garanties pour qu’elles soient inclusives, crédibles et apaisées.

Dans son propos lors de la rencontre, le président du Conseil électoral d’Elecam a relevé la mission dudit comité. Selon Enow Abrams Egbe, le comité multisectoriel du processus électoral a pour mission de ranimer le processus électoral.

Pour ce faire, il doit servir de plateforme de travail où tous les acteurs du processus électoral ont la possibilité d’apporter leur contribution pour que les élections municipales, régionales, législatives et l’élection présidentielle de 2025 soient crédibles, inclusives et pacifique.

Après ce lancement, il est attendu des différents sous-comités les propositions en vue de mise sur pied d’une plateforme de concertation permanente.

Cameroun-MRC : l’adversaire de Maurice Kamto exclue du parti

Me Michèle Ndoki, candidate déclarée à la présidence du Mouvement pour la renaissance du Cameroun a été définitivement exclue de la formation politique.

La compétition qui s’annonçait à la tête du MRC lors du prochain congrès, entre Maurice Kamto, président sortant et Michèle Sonia Ndoki, n’aura plus lieu. Le train de la renaissance vient de déposer en chemin, la vice-présidente nationale des femmes du MRC. A compter du 6 juillet dernier, date de la signature de la décision approuvée par le directoire du parti, Michèle Ndoki n’est plus membre du parti. Le public l’a bien connue lors de l’élection présidentielle du 9 octobre 2018 par son dynamisme, sa pertinence et son discours tranché dans la défense des intérêts de son désormais ex-parti.

Elle a été expulsée du MRC pour « refus manifeste de se conformer à la ligne politique et à la discipline du parti », comme l’énonce la décision, et conforment à l’article 82 du règlement intérieur du parti. Un comportement qui, à en croire la décision, se manifeste depuis la déclaration de candidature de Michèle Ndoki à la présidence du parti le 5 juin 2022. La gifle est appliquée à la joue de l’avocate après que l’instance chargée de la discipline l’a reconnue coupable des accusations du secrétaire général du parti.

Ce sont entre autres des « allégations mensongères et diffamatoires à l’encontre du président national du MRC sur les réseaux sociaux le 7 juin dernier ; lancement le 24 juin 2021 par Me Ndoki Michèle Sonia du mouvement « Les Batisseurs »/ « Enfants e ma terre » (…) ; remise en cause de l’authenticité des statuts du parti publiés dans le site de celui-ci (…) ; remise en cause de la décision prise par le Conseil national du MRC élargi aux départementaux e boycotter les élections municipales et législatives de 2020 ; mensonges sur les dispositions des statuts du MRC relatives au nombre de mandats à la présidence du MRC ».

Sentant cette exclusion prochaine, Michèle a donné une conférence de presse il y a quelque temps. Au cours de cette échange avec les hommes et femmes de médias, la femme politique dénonçait un acharnement sur sa personne et celle de certains de ses soutiens depuis l’annonce de sa candidature à la tête du MRC. Elle prévenait par la même occasion qu’elle pourrait être expulsée du parti dans les prochains jours. La décision du parti n’a pas été longtemps attendue.

Pour le moment, l’on se pose des questions sur la démocratie au sein du parti de la renaissance. En attendant y voir clair, Maurice Kamto n’a plus d’adversaire déclaré à la tête du MRC. La présidentielle est attendue en 2025 et les élections vont se tenir au sein du parti.

Etude : le Cameroun parmi les derniers de la classe en matière d’Etat de droit

Le pays de Paul Biya est classé 134e place sur 140 pays identifiés dans le rapport de World Justice Project (WJP) 2022.

L’analyse par le World Justice Project des données d’une enquête approfondie dans 140 pays et juridictions montre que le respect de l’état de droit a chuté dans 61 % des pays cette année.

« Les tendances autoritaires antérieures à la pandémie continuent d’éroder l’état de droit », a déclaré Elizabeth Andersen, directrice exécutive du World Justice Project (WJP). « Les contrôles sur le pouvoir exécutif s’affaiblissent et le respect des droits de l’homme est en baisse ».

Dans le classement effectué, il s’est avéré que le Cameroun se retrouve à six pas du Venezuela qui est 140e sur les 140 pays. Au niveau régional, le Cameroun se classe 33e sur 34 pays dans la région Afrique subsaharienne. Dans la région, le pays le plus performant est le Rwanda (classé 42e sur 140 globalement), suivi de Maurice et de la Namibie. Les trois pays ayant les scores les plus bas de la région sont la Mauritanie, le Cameroun et la République Démocratique du Congo (137e globalement).

Alors que le monde sort de la pandémie, l’Index constate que le déclin de l’état de droit est moins répandu et extrême que l’année dernière, lorsque les fermetures de Covid ont considérablement perturbé les systèmes judiciaires et que les gouvernements ont exercé des pouvoirs d’urgence qui ont restreint les libertés civiques et contourné les mécanismes de responsabilité.

Pourtant, les deux tiers des pays dont les scores ont diminué en 2021 ont de nouveau diminué en 2022, et les scores de sept des huit facteurs mesurés par l’indice de l’état de droit ont chuté dans la majorité des pays pour la deuxième année consécutive. Seule la mesure de l’indice « Ordre et sécurité » s’est améliorée dans une légère majorité de pays, et seulement de manière marginale.

Plus particulièrement, la mesure de l’indice des « droits fondamentaux » a diminué dans les deux tiers des pays cette année. La « justice civile » a chuté dans 61 % des pays, en grande partie en raison de retards continus, d’une application faible et de la discrimination dans le système judiciaire.

Le facteur qui mesure les principaux freins et contrepoids qui contrecarrent l’autoritarisme, les « contraintes sur les pouvoirs du gouvernement », a chuté dans 58 % des pays cette année.

« Aujourd’hui, 4,4 milliards de personnes vivent dans des pays où l’état de droit est plus faible qu’il ne l’était l’année dernière » Le pays le mieux classé dans l’indice sur l’état de droit du WJP 2022 est le Danemark, suivi de la Norvège, de la Finlande, de la Suède et des Pays-Bas. Le pays le moins bien classé est le Venezuela, suivi du Cambodge, de l’Afghanistan, de la République Démocratique du Congo et de Haïti.

World Justice Project (WJP) est une organisation internationale de la société civile dont la mission déclarée est de « travailler à l’avancement de l’état de droit dans le monde ».

 

 

Pour une démocratie quadripartite au Cameroun

Il faut humblement reconnaître que nous nous sommes tous égarés dans une trajectoire démocratique fausse et surtout truffée de mensonges.

Si cela est lourdement valable pour le parti-Etat aux affaires, cela l’est également pour notre pléthore de partis d’opposition. A bien y regarder de près, nos oppositions fonctionnent souvent sur les mêmes schémas de pensée exaltant la tribu comme socle politique et non la pensée, la probité, la quête de l’excellence, etc…Cela l’est aussi pour notre société civile et intellectuelle qui n’a pas beaucoup travaillé à proposer de véritables modèles alternatifs. Même la communauté et les médias internationaux n’ont de cesse de nous accompagner à longueur d’années et d’élections dans cet égarement démocratique qui nous est commun avec la plupart de nos États africains.

Nous regardons aujourd’hui, non sans délectation, la maison Rdpc brûler. Nous mettons cela sur le compte de la longévité au pouvoir de Paul Biya qui en est sûrement aussi une des causes. Mais la vraie raison du délitement de notre société et de ce parti-Etat est davantage systémique plutôt qu’individu elle.

S’il y a le feu à la baraque, les principaux motifs en sont les suivants:

La sur obésité frauduleuse, viciée et artificielle du parti-Etat de facto au Cameroun. Il a continué pendant plus de 30 ans à se comporter comme à l’époque du parti unique. Profitant d’avantages abusivement exorbitants liés aux ressources humaines, financières et matérielles de tout l’appareil d’Etat, il a imposé une escroquerie démocratique sans précédent dans l’histoire politique de l’humanité.

Un monumental système de corruption politique et électorale et d’achat des consciences des citoyens à ciel ouvert, occasionnant une effroyable malédiction politique et sociale sur l’ensemble du pays. Un gigantesque mécanisme de fraudes et de tricheries électorales promu depuis toujours et charriant les mêmes effets nocifs.

Un incommensurable comportement de tribalisme politique travaillant la plupart des principales communautés et tribus du pays. Toutes sont désireuses d’imposer un ordre hégémonique et de repli identitaire,  et partant, opposé à un projet de démocratie républicaine, intégrative et fraternelle conforme aux idéaux de nos ancêtres qui avaient proclamé : « Que tous tes enfants du nord au sud, de l’est à l’Ouest soient tout amour….. »

Une incapacité ontologique et congénitale à concevoir la politique comme une noble activité fondée sur la probité, l’intégrité et la vertu. La culture ici est celle du meilleur dribbleur qui est souvent le plus malhonnête des acteurs, dans sa capacité à ruser et tromper les autres. On n’est pas loin d’une forme avérée de satanisme. A titre d’exemple, dans toutes nos langues politique signifie simplement mensonge, ruse, banditisme, escroquerie…. Tout le monde semble avoir intégré cela….. Pourquoi être surpris de ce qui nous arrive depuis un certain temps ?

Un défaut criard de cadastres idéologiques chez les acteurs politiques. Ces derniers se comportent davantage comme des opportunistes justes intéressés par les positions de pouvoir et de fortune auxquelles ils peuvent accéder. La réflexion minimale sur la restructuration de l’espace et de la vie politique n’est pas leur souci.

Un égarement culturel, spirituel et philosophique de l’élite politique, administrative et intellectuelle dans les loges et cénacles occultistes occidentaux, toutes choses qui l’installe dans une position de vassalité et de servitude à l’égard des maîtres étrangers du système esclavagiste néocolonial.

Pistes de solution

1- Démanteler les dispositifs du parti-Etat et instaurer un système politique plus équilibré et plus équitable entre acteurs en présence. Cela impose une batterie de mesures diverses mais surtout vérité et sincérité entre les acteurs.

Reconfigurer notre paysage politique en 4 principales familles de pensée. Appelons cela Démocratie quadripartite. Le principal péril du Tribalisme politique qui bat son plein pourra ainsi être déconstruit et neutralisé. Dans une autre publication, j’avais déjà proposé les thèmes identifiants suivants : 1. Que les meilleurs gagnent (droite). 2. Dieu au centre de la vie politique (centre droit). 3. L’Union de l’Afrique fait la force (centre gauche). 4. Égalité pour tous (gauche).

Des thèmes sur lesquels nos citoyens devront désormais fonder leur choix idéologique et électoral. De robustes États Généraux et Nationaux de la démocratie nous permettront d’affiner et implémenter cette vision refondatrice.

Une robuste loi sur la criminalisation de la corruption et de la fraude électorale.. Créer un observatoire du tribalisme et des replis identitaire tout en criminalisant les actes publics liés à ces dérives. Et enfin, toutes sortes d’autres mesures d’aval visant à crédibiliser et conférer toute la transparence nécessaire au processus électoral (modes de scrutin, règles de financement des élections et partis, etc…).

C’est donc, comme chacun peut le constater, un vaste programme à peine esquissé ici qui devra être davantage formulé et mis en œuvre afin de rectifier convenablement la trajectoire démocratique de notre pays. Dans une perspective systémique et interactionniste. Sinon le feu risque de nous emporter tous…

Dieu libère et bénisse le Cameroun.

Cameroun : Jean Michel Nintcheu traite Joshua Osih de traitre

La déclaration du président régional du Social démocratique front du Littoral est contenue dans la résolution du comité exécutif régional ordinaire du 07 août 2022.

Entre le vice-président national du Social democratic front (Sdf) Joshua Osih et le président régional du Littoral Jean Michel Nintcheu, le climat reste tendu.  Pour cause, le député Jean Michel Nintcheu soutient que son homologue député du Sdf Joshua Osih s’est compromis. Il s’est écarté de la philosophie originelle du parti. Selon lui, le Sdf  « reste un front de lutte pour l’avènement d’une véritable démocratie au Cameroun, et non un outil de collaboration malsaine avec l’ordre dictatoriale en place », peut-on lire dans la résolution.

En raison de cette proximité considérée, le Sdf Littoral « déplore les errements du camarade Joshua Osih dont les compromissions avérées et désormais assumées ternissent l’image du parti ». Le comité exécutif régional du Littoral « lui  rappelle que son comportement est assimilable à une véritable trahison car en déphasage totale avec la posture radicale prônée par le Sdf Littoral qui l’a généreusement accueilli en 2013 et a fait de lui un député après ses nombreux échecs électoraux dans le Sud-Ouest », dénonce la résolution signé du député Jean Michel Nintcheu.

Par ailleurs, l’une des recommandations de ce comité exécutif est de mettre en œuvre l’organisation des manifestations publiques. Lesquelles ont pour objectif de « contraindre le régime de Yaoundé à organiser un dialogue national inclusif pour un retour de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ; mettre en œuvre la réforme consensuelle du système électoral avant toute élection ; rendre compte de sa gestion des fonds Covid-19 ainsi que la CAN 2021 ; libérer les prisonniers politiques », prévoit le Sdf Littoral.

Cameroun-transition : le MRC en ébullition à l’Ouest

Certains militants s’indignent et protestent. Ils soutiennent avoir été lésés lors du processus de renouvellement des organes de base de la fédération régionale du MRC de l’Ouest.

Jusqu’au 31 juillet 2022, les organes de base de la fédération du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de l’Ouest ont fait peau neuve. Mais le processus électoral s’est achevé sur une note de protestation. Certains militants, candidats aux différents postes à pourvoir ont été disqualifiés. Leurs candidatures déclarées irrecevables.

Indignés, ils ont saisi le juge de référé demandant l’annulation des élections. Déboutés, le collectif des candidats abusivement déboutés pour les élections internes du MRC dans la région de l’Ouest sont autorisés à organiser une conférence de presse. Elle a lieu ce mercredi 03 août 2022 de 14 heures à 16 heures au Parc des loisirs de Bafoussam. Cette autorisation leur a été accordée par le sous-préfet de Bafoussam 1er.

Son but est, selon l’autorisation spéciale de l’autorité administrative, de dénoncer la démarche non objective de la commission électorale à l’Ouest. Expliquer à l’opinion publique leurs raisons de la saisine du juge de référé d’heure à heure aux fins de la suspension de la tenue des élections internes du parti dans la région de l’Ouest. Donner leur position.

Cette démarche n’est pas du goût des responsables de la fédération régionale du MRC. Dans un communiqué en date du 02 août et signé du secrétaire général Me André Marie Tassa, la fédération dénonce un comportement anti-démocratique et une amplification de « la campagne de déstabilisation du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (…) », peut-on lire.

« Cette opération lugubre, précisons-le, se tient avec le soutien  actif et visible du sous-préfet de l’arrondissement de Bafoussam 1er qui leur a délivré une autorisation spéciale, acte qui viole les dispositions de la loi 90/55 du 19 décembre 1990 fixant le régime des réunions et des manifestations publiques», dénoncent-ils.

Selon la fédération, le collectif n’a aucune existence légale. Ses membres s’échauffent sans raison aucune. La commission électorale a rejeté les listes de candidatures des protestataires pour plusieurs raisons. Il s’agit entre autres de « nombreuses manœuvres de tripatouillages et de falsification des cartes de membre du parti ; des fausses déclarations sur leur ancienneté dans le parti ».

Ces listes ont ainsi été écartées du processus électoral des bureaux des organes de base tenu dans 33 communes et 07 départements et achevé le 31 juillet. A l’issue des élections, la liste conduite par des Me André Marie Tassa au bureau de la fédération régionale de l’Ouest a remporté la bataille.

Cabral Libii : « Le Cameroun ne sera jamais une bananeraie que les gens se transmettront de père en fils »

Le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) rejette en bloc la succession de Biya père à Biya fils au Cameroun.

Cabral Libii est remontée contre la succession dynastique qui se prépare au Cameroun. Un mouvement dit franckiste met au-devant de la scène depuis quelques années, la figure de Franck Biya. C’est le fils ainé de l’actuel chef de l’Etat camerounais Paul Biya.

Ce dernier, âgé de 89 ans et aux commandes depuis le 06 novembre 1982, est à 3 ans de la fin du mandat en cours. Et pour sa succession, le système prépare l’opinion pour accepter son fils. Ce qui ne passe pas aux yeux de Cabral Libii, opposant, candidat arrivé 3è lors de la présidentielle du 7 octobre 2018.

Dans une publication en réaction à une série de questions de Dieudonné Essomba, un économiste habitué des plateaux de télévision, Cabral Libii laisse lire :

« Le pouvoir ne se ramasse pas comme des gousses d’ail au marché. Le pouvoir ne se donne pas comme une poignée d’arachides. Le Cameroun n’est et ne sera jamais une bananeraie que les gens se transmettront de père en fils. Jamais! (…) Je le dis avec insistance car, que les uns et les autres le retiennent bien : il n’y aura plus au Cameroun un président élu dans la fraude électorale. Jamais!», dénonce-t-il dans un post sur Facebook.

Ce 26 juillet, le plus jeune candidat à la présidentielle de 2018 a mis en garde le président français Emmanuel Macron à ce  sujet. Sur les ondes de Radio France internationale (RFI), Cabral a laissé entendre qu’il n’est pas question que le chef de l’Etat français en visite au Cameroun soutienne un tel projet.

« J’espère de tout cœur que le président Macron ne viendra pas faire du double langage au Cameroun. On sait tous ce qu’il dit de la démocratie, de l’alternance vis-à-vis du Cameroun (…) Il n’est nullement question de quelques petits coups foireux d’alternance dynastique. Ce serait une provocation inacceptable de la France de venir au Cameroun adouber quelque projets mafieux. Ce serait même du pur banditisme politique que d’essayer quelque chose comme ça », prévient Cabral Libii.

Cameroun : le SDF court « un risque de rupture brutale »

C’est la déclaration du désormais ex-porte-parole du Social democratic front Jean Robert Wafo, remplacé jeudi 16 juin 2022 par décision du président Ni John Fru Ndi.

Les prochaines élections sénatoriales et la présidentielle approchent, le Social democratic front (Sdf) se prépare. Le leader de cette formation politique vieille de 32 ans vient d’effectuer des nominations au sein du Comité exécutif national, deuxième plus important organe de prise de décision du parti.

Entre autres changements qui découlent de cette nomination, le nouveau ministre de la Communication du Shadow cabinet est Moïse Nguidjol Ngan, en remplacement de Jean Rober Wafo, par ailleurs ancien maire de Douala 2è. Au secrétariat du Sdf, Me Adeline Djomgang prend la place de Jean Tsomeleu.

Suite à ce mouvement de nomination, l’ancien chargé de la communication félicite son remplaçant et condamne la manière de gérer le parti de son président. « Je souhaite à mon successeur plein succès dans la consolidation de l’édifice reputationnel que nous avons par le passé méthodiquement,  avec patience et passion, bâti pour permettre à la parole du Changement et du Peuple d’être entendue, adressée,  considérée », peut-on lire.

Jean Robert Wafo laisse entendre son inquiétude par rapport à l’avenir du parti. « Il me semble important de noter que les mouvements de ce jour font courir au parti, un risque de rupture brutale mais irrémédiable avec les idéaux de ses pères fondateurs : la social démocratie,  le fédéralisme comme forme de l’Etat,  le pouvoir véritablement au peuple », s’inquiète l’ancien chargé de la communication dans une tribune en date du 17 juin 2022.

L’ancien maire de Douala 2è dénonce la tendance unique observée au sein du parti. « La vitalité programmatique du parti marquée par une multitude d’idées et de positionnement semble en train d’être paralysée par une tendance unique, celle qui par ses fréquentations, pourrait annihiler la singularité du SDF et en faire une force politique quelconque, sans impact sur le jeu démocratique et sur la transformation positive de la vie des masses camerounaises », avise l’homme politique.

Thérapie pour une alternance au Cameroun

Le combat pour l’alternance est noble. Mais l’élection sans développement, sans liberté d’initiation des élus et des gouvernants, ne vaut que le contenu d’une tasse de bouillie de maïs ou, mieux, qu’un plat de beignets-haricots.

La priorité, à mon humble avis, est économique. Et la plupart de ceux qui braillent fort à propos des élections veulent juste (ré) aménager la maison, en modifiant juste l’emplacement des vieux meubles, sans véritablement rénover l’immeuble. Je ne parle pas des citoyens ordinaires en général, puisque la plupart d’entre eux analysent avec sincérité les obstacles à la démocratie et veulent une alternative crédible, en tant qu’ils sont engagés politiquement dans la lutte pour les libertés ; je dénonce plutôt l’hypocrisie et l’opportunisme rétrograde de certains politiciens professionnels adeptes du « Pousse-toi de là, que je m’y mette »…

C’est l’industrialisation qui est à la base de tout. L’alternance n’aura pas lieu s’il n’y a pas un élément perturbateur contre le régime criminel en place. Quelle que soit la durée du mandat présidentiel dont le peuple peut fantasmer – certains demandent d’ailleurs qu’on retourne à cinq ans, – personne ne va nous l’accorder actuellement. Ceux qui sont au pouvoir sont bornés. Je dis bien bornés, c’est-à-dire, ils ont les oreilles dures, l’esprit inondé de compromissions, au point qu’ils sont imperméables aux décrets du bon sens.

Toutes les énergies doivent donc converger vers une perturbation bruyante des mécanismes mobilisés pour la perpétuation de l’asservissement du peuple sous le prétexte du maintien des acquis (imaginaires) du Renouveau, notamment, le fameux ordre public et la paix qui couve la déliquescence des mœurs publiques et l’implosion sociale. Il faut détruire les assises de ce pouvoir criminogène parce que ceux qui gouvernent ne comprennent que le langage de la corruption, de la brimade et du crime.

Des choses précises et fondamentales sont demandées par les citoyens : le travail, l’électricité, l’eau, etc. Mais, les gouvernants s’attardent sur les jeux et les amusements de Grand-père. Ils procèdent, parfois à reculons, à de petits aménagements, au moyen de dérisoires efforts tardifs qui bercent la paresse de ceux qui refusent, ou ceux qui sont incapables, de faire ce qui doit être fait, à savoir, améliorer les conditions de vie des populations et, plus généralement, réformer l’État.

Le négationnisme et le révisionnisme de pure méchanceté des dirigeants de ce pays ne font qu’empirer la situation. Or, tout ce qu’il y a à faire doit être encadré par des consciences élevées et non par des petits esprits combinards. Il est donc plus qu’impératif de laisser de côté la rhétorique des rassasiés et des alignés, si nous voulons que nos enfants aient l’avenir qu’ils méritent et que le pays avance à pas de géants.

C’est pourquoi nos critiques sont souvent si cinglantes qu’elles frisent l’affront insurrectionnel. L’enjeu de cette écriture, c’est de faire honte à ces usurpateurs insatiables. Par rapport aux implications politiques de nos interventions et à la tonalité renversante de cette posture critique, je soutiens ceci : je ne considère pas spécialement « humains » ceux qui traitent inhumainement leurs concitoyens : ce sont des ordures !

Moi, dans ces conditions, je me fais la mouche qui butine les immondices puantes, à savoir, dans ce cas, leur sauvagerie. Fort de ma fabrique philosophico-littéraire de microbes et d’asticots, je les décompose pour garantir une meilleure hygiène des écosystèmes sociaux, économiques, politiques, etc. À mes yeux, ils n’ont pas le droit de bénéficier d’un traitement de faveur, et ni leur âge ni leurs statuts usurpés ne peuvent leur donner une once de crédit à mes yeux larmoyants et enflammés de dépit. En fait, mon cœur tarit à la vue de ces imposteurs, de ces haineux et de ces gouvernants malfaisants.

 Devant de tels brigands, il n’y a point d’empathie, point courtoisie, point d’égards galants, parce que, précisément, leur avènement dans la cité fait le lit de l’immoralité, de la sécheresse de cœur, du dégoût, de la déshumanisation. Je ne ressens point d’amour, encore moins de respect, envers les membres de cette engeance maudite. Je hais ces malfrats. Un ennemi, surtout les « pires ennemis », ça ne se ménage pas : ça se fait « neutraliser » par ….. la pensée.

Ce faisant, on redonne du courage au peuple ; on charge les batteries spirituelles pour la révolution mentale et intellectuelle qui est toujours le prélude de l’émancipation politique, de la libération effective du peuple et du développement économique.

Dans ces conditions, pourquoi voudrait-on absolument éviter l’insurrection populaire ? Est-ce au citoyen de la prévenir ou revient-il au gouvernement de s’en préoccuper, de s’en prémunir, par des bonnes pratiques managériales ? D’autres m’objectent que l’insurrection entretient le risque de faire basculer les citoyens dans une violence crue, avec son lot de massacres et de destructions. Mais, est-ce qu’insurrection populaire rime toujours, nécessairement, avec massacres des populations civiles ? N’est-ce pas le contraire de ce que l’on insinue par ces épouvantails ? L’on a assisté, en Afrique et dans le monde, des dictatures féroces s’effondrer devant un peuple descendu dans la rue, les mains nues.

Je précise, d’un autre côté, que n’aime pas les régimes militaires, mais dans notre cas, pourquoi la prise de pouvoir par les armes, de surcroît, par une « armée républicaine », serait-il « inadapté », dans l’absolu ? Je veux dire par-là que, vu la saignée dans la fortune publique, vu les massacres perpétrés dans nos régions occidentales, il me semble que tout ce qui peut contribuer, de manière républicaine, à faire arrêter l’hémorragie et les crimes abominables en cours, serait le bienvenu.

Dans tous les cas, l’histoire ne se préoccupe pas de ce que d’aucuns jugeraient « inadmissible et adapté » ou anti-démocratique, parce que ceux qui défendant souvent l’indéfendable, sous le prétexte de la préservation de la démocratie, entretiennent à dessein l’obscurantisme, la corruption, l’aliénation pour dissimuler les crimes économiques qu’ils commettent ou laissent commettre pour servir les intérêts de la mafia au pouvoir et ceux des multinationales qui pillent les ressources de l’Afrique. Le cours des évènements dans une nation en construction, comme la nôtre, est essentiellement irréductible et imprévisible.

L’histoire de chaque peuple est toujours une provision d’échecs, d’accomplissements et de bégaiements qui s’entrechoquent et dessinent, par ces télescopages inédits, de quoi construire les repères de toute action citoyenne salvatrice. Ce sont ces dynamiques de démantèlement et de (re)structuration du vécu qui donne sens au présent piétiné et qui façonnent la trame de l’avenir commun.

Dans l’immédiat, les « voies démocratiques » sont obstruées, malheureusement. Il faut envisager d’autres modalités de libération populaire. ON NE PEUT RIEN ATTENDRE, ON N’AURA RIEN DE POSITIF AVEC LE RÉGIME EN PLACE. Les niais qui prônent le pacifisme béat sont des étourdis perdus dans une autre époque, des déracinés qui se trompent de contexte social, économique, politique et culturel.

Il n’y a pas de vote démocratique au Cameroun. Les élections, je l’ai compris d’expérience, sont un cirque malsain qui maintient vivant la flamme de l’abrutissement collectif sous les oripeaux de l’enfumage démocratique.

Seule une révolution (populaire) peut nous tirer d’affaire maintenant. À preuve, ils ont criminalisé la révolution dans le Code pénal. Ils ont compris le vrai risque….

À nous de jouer !

 

Cameroun : le Rdpc fête ses 37 ans dans un contexte dominé par des crises

Les 377 sections du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) célèbrent ce 24 mars 2022, l’anniversaire de la création du parti, sur fond de crises.

Crises sécuritaires persistantes dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord, crises sanitaires du Covid-19 et du Choléra, tensions sociales liées aux revendications corporatistes, crise de la vie chère et persistance de la corruption, sont quelques tableaux qui assombrissent la célébration des 37 ans du parti du flambeau ardent.

Crée le 24 mars 1985 à Bamenda par son fondateur Paul Biya, actuel chef de l’Etat camerounais, le Rdpc célèbre ce 24 mars 2022 son anniversaire dans les 377 sections du Cameroun et de l’étranger.

Malgré les progrès démocratiques enregistrés dans le pays sous le règne de ce parti, des grands problèmes sociaux demeurent. Difficultés d’accès à l’eau potable, coupures exagérées du courant électrique, pauvreté et chômage des jeunes, sous-développement, déficit infrastructurel et autres  continuent de caractériser le pays.

Conduit par un système gangrené par la mal gouvernance, la corruption, l’inertie et le favoritisme entre autres, le pays peine à décoller. Les crises se multiplient avec les slogans « on a trop supporté », « Trop c’est trop ».

Cependant, cela n’empêche pas les militants de faire une « pause-café ». Dans la plupart des sections ce 24 mars, les manifestations sont ponctuées par les conférences de sections et des meetings de soutien au Rdpc et à son président fondateur, Paul Biya. De telles manifestations n’ont pas été au rendez-vous en mars 2020 et en mars 2021, en raison de la pandémie à coronavirus. En 2022, la célébration retrouve son caractère faste et solennel.

Président de la République depuis le 06 novembre 1982, Paul Biya crée son parti trois ans plus tard. Durant ses 37 ans d’existence, le Rdpc par son fondateur dirige le Cameroun. Il remporte l’élection présidentielle du 24 avril 1988 et conduit le pays au pluralisme.

Grâce au soutien et à l’action de son mouvement politique représenté dans les dix régions du pays et à l’étranger, il continue de trôner à la présidence de la République depuis la restauration du multipartisme en 1990.

Avec le Rdpc, il a remporté l’élection présidentielle six fois, cinq dans le multipartisme (1992, 1997, 2004, 2011 et 2018) et une dans le parti unique en 1988. Parti majoritaire au Parlement, au sein des exécutifs communaux et régionaux, le Rdpc continue à se mobiliser pour assurer davantage son leadership.

Comprendre la guerre civile au Cameroun

Le Cameroun est une nation en guerre ! La démocratie n’a pas trouvé de démocrate au Cameroun !

Pendant plus de cinq décennies entre 1961 et 2016, la grande majorité des anglophones du pays se sont demandé, avec une angoisse croissante, si la trajectoire de la société correspondait à leur sentiment d’appartenance et à leurs aspirations les plus profondes à l’indépendance.

Les développements politiques et économiques de cette période ont constamment soulevé des arguments opposés. En 1965, le Premier ministre de l’État du Cameroun occidental – la moitié anglophone du pays qui avait accepté en octobre 1961 de rejoindre l’ancien Cameroun oriental pour créer une république fédérale indépendante de deux États – a été sommairement démis de ses fonctions et remplacé  par une personne désignée par le gouvernement fédéral à Yaoundé.

Les citoyens se sont beaucoup gratté la tête, mais les novices politiques de la capitale de l’État, Buea, ne pouvaient pas vraiment comprendre ce qui s’était passé et quelles seraient les conséquences à long terme.

Certaines manifestations ont été enregistrées dans la presse d’État indépendante, mais la majorité dans l’ouest du Cameroun a préféré rester avec l’expérience fédérale.

En 1972, un référendum est organisé pour valider l’annulation de la constitution fédérale adoptée à Foumban en 1961 et établir la République Unie du Cameroun.  Il s’agissait d’une consultation nationale dans laquelle les citoyens de l’Etat fédéré de l’Ouest Cameroun (Cameroun occidental) étaient minoritaires et le résultat positif de ce référendum ne reflétait pas nécessairement la volonté des citoyens de l’Etat.

Le Cameroun est devenu un État unitaire, mais le seul résultat non annoncé a été une augmentation du nombre de Camerounais anglophones qui se sont plaints discrètement du caractère intenable de l’expérience.

Encore une fois, la majorité silencieuse semblait disposée à voir à quoi ressemblerait une République unie compte tenu du temps. La décennie suivante a été marquée par une série d’actions éducatives et économiques qui ont renforcé le sentiment croissant des Camerounais anglophones qu’ils avaient fait la mauvaise affaire et qu’ils étaient réduits à des citoyens de seconde classe.

 Premièrement, les étudiants qui se sont qualifiés pour l’université au Cameroun ont rapidement réalisé que le choix de cours d’anglais dans la seule université du pays était très limité.  Beaucoup ont commencé à chercher à l’étranger des opportunités de formation continue, quittant le pays sans aucun amour perdu pour le Cameroun.

Ceux qui sont allés à Yaoundé et ont travaillé pour survivre dans un milieu très francophone, se sont vite souvenus des mots utilisés pour les décrire : « anglo-fou » ;  « Anglo-con » ;  ou tout simplement « les Anglos ».  Le ressentiment a pris racine !

 Sur le plan économique, l’action du gouvernement a encore renforcé les sentiments de rejet et ce que beaucoup considéraient comme une incompatibilité culturelle croissante.  Les institutions vénérées de l’ouest du Cameroun ont été soit fermées, soit absorbées par des institutions apparentées de l’est du Cameroun qui ne semblaient pas disposer des mêmes instruments de responsabilité.

Celles-ci comprenaient : l’Office de commercialisation des produits – une structure qui a été créée pour s’assurer que les agriculteurs du pays ne soient pas victimes des fluctuations du marché international des produits de base – qui a été absorbée et finalement détruite par l’ONCPB ;

La Cameroon Bank qui a été transférée à Yaoundé et définitivement fermée ;  l’aile mobile – une force de police hautement disciplinée qui était le joyau de la couronne du système d’application de la loi – qui a tout simplement été dissoute ;  le Département des travaux publics, PWD – l’unité chargée de s’assurer que les investissements dans les infrastructures de transport sont correctement entretenus – a été transformé et essentiellement dissous.

D’autres étaient la Commission d’enquête mandatée par la Constitution qui s’assurent que les ressources de l’État étaient utilisées au profit de l’État et qu’aucun fonctionnaire téméraire du gouvernement n’avait accès aux deniers publics.

Ne peut pas abuser de sa charge pour son profit personnel ;  la Cameroon Power corporation (Powercam) – l’entité énergétique qui s’est développée de manière structurée et stratégique avec l’économie – qui a été fermée et remplacée par un système qui a rapidement démontré son incapacité à répondre aux besoins croissants des citoyens et de l’économie ;  des unités d’inspection des véhicules et d’inspection sanitaire qui, respectivement, ont veillé à ce que les véhicules circulant dans le pays soient toujours en état de marche et que les espaces publics respectent les normes d’hygiène les plus élevées possibles.

Les hôpitaux et les écoles devaient fonctionner de manière optimale, avec des enseignants et des professionnels de la santé parmi les professionnels les plus respectés de l’État.

Dans ces secteurs et d’autres, les anglophones ont constaté une baisse de la qualité de vie et des services publics avec une inquiétude croissante. En 1982, le premier président de la République démissionne de ses fonctions et nomme son premier ministre pour lui succéder à la magistrature suprême.

Certains citoyens anglophones avaient espéré que, dans l’esprit des accords de Foumban qui ont produit la constitution fédérale, le pouvoir passerait à un anglophone.  Beaucoup ont été profondément déçus quand cela s’est avéré ne pas être le cas, mais ont tenu leurs bras pour voir ce que le nouveau président ferait pour rappeler Foumban à l’esprit.

Non seulement il n’en a rien fait mais, en 1984, sans recourir à aucune forme de consultation publique, il a déclaré unilatéralement la fin de l’État unitaire et rendu le pays à ce qu’il était en 1960 : la République du Cameroun !  Cette décision a fourni l’engrais qui allait dynamiser le mouvement latent qui avait toujours réclamé l’indépendance du Southern Cameroons – le nom du Territoire sous tutelle des Nations Unies devenu West Cameroon après la Conférence de Foumban.  La notion de république indépendante d’Ambazonie est née avec l’annonce de « la République du Cameroun ».

Ses partisans pensaient que M. Biya avait retiré le Cameroun francophone de l’union, le rendant à l’entité qui avait obtenu son indépendance de la France en 1960. De nombreux membres du mouvement ont commencé à faire valoir leurs arguments auprès de l’Union.  l’ONU et l’Union africaine et « célèbrent » maintenant ce qu’ils considèrent comme la restauration de leur pays à son statut d’avant 1961.

Les Ambazoniens sont restés une force politique négligeable qui a de nouveau perdu de son élan en 1990 alors qu’il semblait que la démocratie – qui avait augmenté au Cameroun anglophone avant et immédiatement après l’indépendance – arriverait enfin dans le pays.

 La montée en puissance du Social Democratic Front, fondé par John Fru Ndi avec le soutien initial de l’élite anglophone, semblait être la panacée aux maux qui s’étaient installés dans la société nationale : corruption endémique, stagnation économique, mauvaise infrastructure, dégradation de la santé et de l’éducation, et augmentation de l’ethnicité et du tribalisme en politique.

La démocratie n’a pas trouvé de démocrate au Cameroun !  Tout cela s’est avéré être un mirage et la réalité s’est rapidement installée, avec un glissement lent et régulier vers un régime à parti unique et l’effondrement de la justice et de la responsabilité, deux éléments cardinaux de toute démocratie.

 Le début de la deuxième décennie du millénaire actuel est venu avec ce qui semblait être une tentative déterminée du gouvernement d’assimiler et de francophoniser le Cameroun anglophone.  Le président de la république a semblé le confirmer lors de ce qui a été présenté comme un sommet de la paix à Paris en novembre 2019.

Des magistrats et des enseignants ainsi que des administrateurs et des responsables de l’ordre public maîtrisant peu ou pas l’anglais ont été déployés dans les deux régions anglophones.  En 2016, les habitants des deux régions se sont sentis fatigués d’essayer d’être des Camerounais avec tous les droits de citoyenneté.

Les syndicats d’enseignants et d’avocats ont tenté d’engager des pourparlers avec le gouvernement, mais ont été rapidement qualifiés de «terroristes», arrêtés et emprisonnés.  Le 1er octobre 2017, des manifestations de masse, avec des manifestants portant des « plantes de la paix », ont été violemment réprimées, certains ayant été abattus.

 Cela a servi d’appel à l’action dont les Ambazoniens avaient besoin et lorsque le chef de l’État, en novembre 2017, a annoncé à son arrivée à Yaoundé d’un sommet à Abidjan, l’envoi de l’armée pour régler le soulèvement dans les régions anglophones,  le pays est entré dans la guerre civile !

 Des milliers de personnes sont mortes, des centaines de milliers ont été déplacées à l’intérieur et dans les pays voisins, des villages ont été rasés et, malgré les affirmations contraires de Yaoundé, la guerre est finie.  N’est nulle part en vue.

 Des esprits bien informés ont soutenu qu’il s’agissait d’une guerre pour le cœur et l’esprit des anglophones ;  l’armée est le mauvais instrument auquel recourir et ne peut jamais gagner la guerre.  Ce qui semble faire défaut, c’est la volonté politique de le reconnaître et d’agir en conséquence.  Les balles transpercent le cœur, ne le gagnez pas.  Quelqu’un en autorité devrait en prendre note !  « 

  Mon commentaire : il a voulu être sommaire.  Mais cela suffit pour comprendre le problème de l’anglais.  Certains modérés du NOSO ne le diront jamais officiellement mais les Ambazoniens ont eu raison de porter les armes contre le système Biya ;  surtout après que ce système a violé, agressé et tué de nombreux manifestants pacifiques en octobre 2016 et octobre 2017.

Le Cameroun est le 36ème pays le plus corrompu du monde, selon Transparency international

Transparency international a publié l’indice de perception de la corruption ce 25 janvier 2022. Le Pays de Paul Biya est classé 144è sur 180 Etats et territoires évalués au monde en 2021 avec un score de 27 sur 100 soit un bon de deux points en avant.

 

Il est bien loin l’époque (1998-1999), où le Cameroun trônait en bonne place comme le pays le plus corrompu du monde selon, Transparency international. Ainsi, le niveau de corruption a reculé de deux points en 2021 au Cameroun. Mais le pays reste largement en dessous de la moyenne mondiale qui stagne à 43 depuis dix ans. Transparency international classe encore le pays de Paul Biya parmi les 40 les plus corrompus au monde.

Dans son indice de perception de la corruption, l’Organisation non gouvernementale place l’Etat du Cameroun au 144è rang sur 180 pays et territoires évalués sur le plan mondial avec un score un score de 27 sur 100. L’Indice de perception de la corruption (Ipc) de Transparency classe 180 pays et territoires. Le classement est fait selon le niveau de corruption perçu, sur une échelle qui va de zéro (fortement corrompu) à 100 (faiblement corrompu).

Durant cette dernière décennie, l’indice de corruption du Cameroun oscille entre 25 et 27. Le classement du Cameroun  n’a pas connu un grand changement cette année par rapport aux quatre années antérieures. Depuis 2019 en effet, son indice  de perception affiche un score de 25/100, le score le plus bas depuis 2012. Celui de l’année 2021 (27) est le même que ceux des années 2014 et 2015.

Globalement, sur cette dernière décennie, le Cameroun peine à améliorer son niveau de corruption. Malgré les actions de luttes mises en œuvre par la Commission nationale anti-corruption (Conac), l’Opération épervier, le Tribunal criminel spécial (Tcs), l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) le Contrôle supérieure de l’Etat, le fléau persiste.

Dans l’ensemble, Transparency International montre que les niveaux de corruption restent au point mort dans le monde. 86 % des pays n’ayant que peu progressé, voire aucunement. 131 pays n’ont fait aucun progrès significatif au cours de la dernière décennie, mentionne l’ONG. En 2021, deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50.

Les pays les mieux classés au monde sont le Danemark (88), la Finlande (88) et la Nouvelle-Zélande (88). Le Rwanda tient la première place en Afrique et la 52è dans le monde, des pays moins corrompu, avec un score de 53/100. Les pays les moins classés sont la Syrie (13), Somalie (13) et le Soudan (11). A en croire l’ONG, le niveau de corruption est lié à la démocratie, à la gouvernance et au respect des droits de l’homme.

Cameroun : Maurice Kamto et d’autres acteurs politiques interdits de réunion à Yaoundé

Elle visait à rendre public les conclusions d’une réflexion visant à doter le pays d’un code électoral « consensuel ».

La concertation entre  formations politiques de l’opposition devait se tenir ce matin à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Mais avant le début, la farte présence policière présageait déjà une interdiction de la rencontre.

Le sous-préfet de Yaoundé 3 justifie l’interdiction au motif  « d’ingérence dans compétences législatives ». Argument balayé par ces acteurs politiques. Il s’agit notamment des responsables démocratique du Cameroun (UDC) Tomaino Ndam Njoya, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun de Maurice Kamto, du Parti camerounais pour la réconciliation nationale de Cabral Libii, du Social democratic front de Joshua Osih, du Mouvement progressiste d’Hilaire Zipang  et de  l’Union des mouvements socialistes de Pierre Kwemo.

Ces derniers, selon certaines sources, entendent user d’autres moyens pour rendre public les conclusions de leur réflexion portant reforme du code électoral.

Cameroun – Framboise Doumbe Ding : « le tribalisme d’Etat freine le développement et tue le vivre ensemble »

La vacuité du discours sur l’autochtonie. Ne nous laissons pas   guider par l’ignorance et l’ivresse du tribalisme. Nous sommes tous venus d’ailleurs pour peupler le Cameroun à l’exception des Mbororos et des pygmées qui ont toujours été là, et qui sont les seuls vrais autochtones du Cameroun.

Tes ancêtres sont venus du Congo, de l’Afrique australe,  du Soudan ou de l’Égypte où ils sont originaires pour s’installer sur la partie du monde appeler Cameroun. Mais tu veux chasser ton frère de la ville sous prétexte qu’il n’est pas originaire de Douala ou de Yaoundé. Est-ce que toi même tu es originaire de Douala ou de Yaoundé ?

Le matin tu dis que tu es originaire d’Eypte ou du Congo. Le soir tu dis que tu es originaire de Yaoundé ou de Douala. Donc finalement tu es originaire de partout à la fois, voyons ! C’est cela l’ivresse du tribalisme. Parce que vous voulez justifier à tout prix  l’exclusion, l’apartheid ou le rejet de l’autre,  elle vous fait dire tout et n’importe quoi.

Plus sérieusement, peut être considéré comme autochtone de la ville X , toute personne vivant dans cette ville et dont les ancêtres y ont également vécu .  Cela n’a rien à voir avec l’ethnie ou la tribu.

Ceci veut dire quoi en clair ?

Ça veut dire que si vous êtes un Fulbe où un Haussa vivant à Douala et que vos ancêtres y ont également vécu, alors vous êtes autochtone Douala. Mais attention ! Cela ne veut pas dire que vous êtes devenus Sawa. Cela veut simplement dire que vous êtes autochtone Douala bien qu’étant Fulbe ou Haoussa. Lisez l’histoire du peuplement du Cameroun pour ne plus pondre des inepties sur la toile.

Nous sommes tous venus d’ailleurs pour peupler le Cameroun à l’exception des Mbororos et des pygmées qui ont toujours été là et qui sont les seuls vrais autochtones du Cameroun.  Autant vous sentirez le droit de chasser des citoyens Camerounais d’une quelconque ville ou village du Cameroun parce qu’ils ne sont pas autochtones, autant les Mbororos et les pygmées se sentiront le droit de vous chasser du Cameroun. Car ce sont les seules communautés reconnues comme autochtones du Cameroun.

Kamga peut être autochtone de Douala comme Biloa peut être autochtone de Bagante , tout comme Ashu peut être autochtone d’Obala et Njock autochtone de Maroua. Tout cela n’a absolument rien à voir avec la tribu ou l’ethnie. Car l’autochtonie ne se définit pas par rapport aux origines ethniques mais uniquement par rapport au lieu de résidence et du temps qu’on y a vécu.

Pour moi cela n’a pas  d’importance. Rapporté d’ailleurs aux vrais problèmes du Cameroun, ce débat relève de la pure stupidité née des esprits rétrogrades incapables de voir grand.  Ce débat est un comme un os jeter à la gueule de chiens pour  qu’ils se battent. Mais des chiens  qui sont incapables de réaliser qu’ils vont  se casser les dents pour obtenir l’os, et qu’à la fin le vainqueur aura son os. Sauf que l’os n’a pas de chair et que le vainqueur va mourir affamé comme le vaincu.

Voilà en quoi se résume la vacuité du débat et des querelles sur l’autochtonie.

Pendant ce temps le Cameroun à de vrais problèmes :

Le manque d’eau potable pour des populations qui meurent encore de maladie hydriques. Le manque de kits d’hémodialyse dans nos hôpitaux où des compatriotes meurent sans dignité comme des poules. L’absence de démocratie qui favorise les injustices et qui à d’ailleurs précipité  le pays dans la guerre coûteuse et meurtrière du noso. La montée du tribalisme qui fissure les fondations d’une nation bâti au prix de lourds sacrifices dans l’indifférence des dirigeants.

Le tribalisme d’Etat qui freine le développement et tue le vivre ensemble. Tout ces problèmes qui plombent le développement du Cameroun en compromettant le bien être des populations ont une cause unique : l’incompétence du régime de Yaoundé et l’absence d’une  réelle démocratie au Cameroun.  Voilà ce qui à mon humble avis devrait préoccuper tout citoyen qui aime le Cameroun et qui se soucie de son devenir.  Le débat sur l’autochtotonie est un os pour des chiens qui ne savent pas que l’os n’a pas de chair.

Si nous consacrons la moitié de l’énergie dépensée en une année dans de vaines querelles sur l’autochtonie pour réclamer la démocratie et la bonne gouvernance à nos dirigeants incompétents, le Cameroun deviendra en peu de temps la terre promise où le soleil brille pour tout le monde.

Je sais cette publication va encore m’attirer foudre et exclusion dans des groupes et cercles tribaux. Mais je préfère être exclu que de trahir ma conscience. Je mettrai toujours mon énergie au service de ce que je crois être juste et ce, quoique cela me coûte. Je n’ai jamais écrit pour plaire. Chercher des voies pour l’avènement d’une société de justice où personne n’est exclu en raison de ses origines. Voilà mon combat

Arlette Framboise Doumbe Ding

Dr ARISTIDE MONO : On se demande qui gouverne finalement au Cameroun

Docteur en science politique, Aristide Mono commente l’actualité socio-politique du Cameroun dans cet entretien avec JDC TV.

Chercheur associé au Centre d’études et de recherches pluridisciplinaires sur l’esclavage et la traite en Afrique (CERPETA), Dr Aristide Mono aborde notamment l’impact de l’assignation à résidence de Maurice Kamto et la détention de certains militants du MRC sur la « démocratie » camerounaise, le mode d’exercice du pouvoir par le secrétaire général de la présidence de la République, entre autres.

Ces dictateurs qui affament le peuple pour s’éterniser au pouvoir

La gouvernance des dictateurs au 21ème siècle est calquée sur les modèles hérités des régimes de poigne des siècles derniers. Ces modèles sont désuets, anachroniques, inadaptés et condamnés. Les conséquences sont les mêmes. La pauvreté matérielle du peuple est visible partout. Les religions prennent la place de l’Etat. Les marabouts, les sorciers, les marchands de rêves vendent l’espoir.

Les dictateurs l’ont bien compris. Tout développement économique ouvre des perspectives différentes qui privilégient la connaissance, l’école, le travail, l’effort, la reconnaissance et le loisir. Un peuple qui satisfait ces besoins aspire au bien être. Il devient éclectique dans ses choix. Il s’intéresse à la politique et veut y participer activement.

La jouissance matérielle pousse l’individu à réfléchir, à contester, à proposer et à dénoncer les errements du pouvoir. La contestation s’installe et remet en cause le système. Or, dans toutes les dictatures, le discours est immuable. Comme dans la philosophie des lumières, tout va bien dans le meilleur des mondes.

Les dictateurs ne sauraient donc supporter un peuple qui remet en cause son mode de gouvernance. Pour eux, le développement économique est un danger pour leur pouvoir et leurs progénitures. En effet, comme dans les royaumes, ils sont décidés à léguer cet héritage à leurs enfants. Autour d’eux, de piètres porteurs d’eau s’exécutent. Ils ont été choisis pour leur manque d’ambition et d’audace. Quelque soit leur niveau d’études, ces femmes et ces hommes qui gravitent autour du pouvoir savent qu’ils doivent tout à un homme : leur maître.

L’Afrique détient aujourd’hui le plus grand réseau de dictateurs. Confortés par les puissances occidentales, ces pauvres dirigeants sont tous confinés au même rôle : protéger l’exploitation des matières premières, des richesses endogènes et de garantir la stabilité sécuritaire du pays.  Ils préservent ainsi leur pouvoir auprès des maitres occidentaux.

La faim est organisée. Elle stabilise le nivellement vers le bas du peuple soumis à la docilité et à la servitude. Les soulèvements sont sévèrement réprimandés. Ceux qui ne le supportent pas sont condamnés à l’exil, à la torture ou à la mort. Les dictateurs tuent et emprisonnent en nombre limité les opposants pour ne pas s’attirer les foudres de la CPI.

L’exercice du pouvoir en Afrique n’est pas démocratique. Il y a certes des évolutions en trompe l’œil dans certains pays. Sur le plan économique, le continent est marqué par son immobilisme chronique et pathétique. Les dettes s’accumulent. Tout le continent vit sous le seuil de la pauvreté et ne peut prioriser les objectifs du millénaire. La perfusion permanente des états par les crédits extérieurs et les supposés dons maintiennent l’Afrique dans un état végétatif.

L’Afrique se distingue aujourd’hui dans les faits divers. Elle envoie en Occident ses enfants valides. Comme dans la sélection naturelle, beaucoup meurent en Méditerranée. Ceux qui y échappent viennent gonfler le nombre des sans abris dans un Occident où la solidarité est en panne.

L’Afrique d’aujourd’hui n’est pas convalescente. Elle est plongée dans une misère permanente alors qu’elle regorge de richesses. La communauté internationale est complice de ce désastre car elle œuvre à maintenir au pouvoir des incapables, des irresponsables, des fossoyeurs dont le seul but est de mourir un jour au palais du peuple pour des funérailles nationales.

Le bilan de ces fossoyeurs de l’Afrique est calamiteux et désespérant. Pour se maintenir au pouvoir, ils affament leur peuple. L’ascenseur social que nous avons connu après les indépendances est en panne. Mieux encore, il est impossible aujourd’hui pour le peuple d’emprunter les escaliers. Aucune issue n’est possible si l’on n’appartient pas au noyau dur de «l’élite» où les dérives clanistes et tribalistes sont légions.

Dans un système corrompu et incompétent, les places ne s’obtiennent plus par les voies autrefois incontournables de l’école, de l’effort et du sacrifice. Les pouvoirs mettent en place des machines à broyer toutes les velléités de contestation. L’opposition politiques est affaiblie et réduite au silence.

L’Afrique ne fait plus rêver. Elle est devenue une auberge où s’installent les églises, les marabouts, les mages, les bonis menteurs, les escrocs, les vendeurs de rêves… Les maladies autrefois éradiquées refont surface alors que les dirigeants se soignent en Occident. La lèpre, la tuberculose, le sida, Ebola et autres paludismes réduisent l’espérance de vie. Les hôpitaux sont des mouroirs. Pour se soigner, ces dictateurs s’exilent à l’étranger où les coûts des soins médicaux sont exorbitants et ruinent les états.

Souhaitons à la nouvelle jeunesse de se ressaisir, de choisir un chemin différent que celui des dirigeants actuels qui s’éternisent au pourvoir pour ne pas être jugés. Souhaitons à cette jeunesse de casser les codes en cours pour se libérer du joug des colonisateurs. Souhaitons à cette jeunesse de créer des liens efficaces avec la diaspora pour aimer et construire une autre Afrique.

Par Michel Lobé Etamé
Journaliste

Loyauté contre honnêteté en politique: l’Afrique connaitra-t-elle la vraie démocratie?

Au moment où cet article est en cours d’écriture, les États-Unis et une partie du monde ne se remettent pas toujours de la consternation survenue après un licenciement rapide et inexplicable du directeur du Bureau fédéral d’Investigation (FBI). Les Démocrates et quelques Républicains souhaiteraient vivement que soient faux le rugissant murmure et le soupçon que M. Trump a licencié James Comey pour couvrir une menace majeure sur la sécurité nationale des Etats-Unis. Américains et alliés ont du mal à croire qu’une puissance étrangère a sapé la présidentielle américaines de 2016. Parmi les raisons d’une éventuelle dissimulation de l’action du président américain figurent les allégations selon lesquelles le président avait réclamé la fidélité du directeur du FBI qui, apparemment, avait choisi l’honnêteté à la fidélité. Mais l’honnêteté est-elle un suicide politique ? À ce stade, il n’est pas clair si la fidélité à M. Trump serait la probité morale à respecter. En moins de quatre mois, le nouveau locataire de la Maison Blanche a eu un peu trop de scandales ou de rumeurs de scandales qu’il est difficile de savoir ce que la loyauté envers lui pourrait signifier pour une carrière politique. Mettant un peu de côté M. Trump, et allant de l’autre côté de l’océan, loin là-bas Afrique subsaharienne, il semble que la loyauté envers la personne au pouvoir est politiquement correcte. Peut-être que c’est même une sagesse politique et de survie.

En Afrique, il faut encore démontrer que l’honnêteté en politique est une décision judicieuse. Là-bas en Afrique, les gouvernements sont – sans exagération – monarchistes, suprématistes, et simplement mis, présidentialistes. La personne au pouvoir est la personne qui a le pouvoir de décider quoi que ce soit pour tout résident du pays. Le lieutenant qui lui prête allégeance est mis aux petits, indépendamment de la morale du lieutenant. En fait, là-bas en Afrique, il est préférable d’être malhonnête autant que l’on est fidèle à la personne qui détient le pouvoir. C’est sans doute la raison exacte pour laquelle la politique se transforme en une telle dictature en Afrique. Aucun collaborateur du président ne peut travailler avec des mains libres. Tout le monde est loyal au président, peu importe le préjudice que cette loyauté poserait pays.

Des amis trahissent des amis et oublient leurs anciennes connaissances parce que la survie est en dépend dans cette jungle politique. Mais tout n’est pas encore fini. Il y a toujours de l’espoir. Il y a de l’espoir pour la confiance. Ce n’est pas mauvais d’être loyal au leader. C’est en fait une bonne chose. Mais un leader ne peut pas avoir de personnes loyales sans être digne de confiance. Pour que l’Afrique soit sauvée de sa dictature, les dirigeants doivent commencer à être dignes de confiance. Maintenant, ce changement significatif n’est pas facile pour les vieux dictateurs que le continent connait. Les nouveaux leaders sont les personnes qui mèneront le leadership digne de confiance qui confère la loyauté et favorise une véritable démocratie. Vas-tu te réveiller donc, Afrique?

Diplomatie comme hypocrisie: le système Biya à Rome et au Vatican!

Rédiger ce texte est pour moi un effort de carême, un acte de pénitence pour la cause de mon peuple. Au moment où j’écris ces lignes, je suis assis dans une chambre d’hôtel à Rome, répondant à l’invitation d’une université pour une activité scientifique, un colloque international. En marge de cette conférence, je me suis laissé distraire par une curieuse coïncidence, notamment la visite d’Etat du président Paul Biya en Italie aux mêmes dates. On appelle cela diplomatie dans le langage technique.

J’apprends qu’au cours de cette visite, le président Biya a reçu la médaille d’or de la Conférence des Recteurs des Universités italiennes (CRUI) au cours d’une cérémonie arrosée d’un discours très élogieux sur ses «grandes réalisations» en faveur de la culture et de l’enseignement supérieur au Cameroun. Au fait quel est l’état de l’enseignement supérieur au Cameroun ? Pourquoi l’Italie est-elle devenue la première destination occidentale des étudiants camerounais ? Justement parce que nos universités ne se portent pas bien. Qu’honore-t-on au fait ? La médiocrité ou l’excellence ? En les entendant encenser les réalisations de mon président (je distingue bien la personne de la fonction), je me suis alors demandé si les universitaires italiens parlaient vraiment du Cameroun ou lisaient un discours qu’on a écrit pour eux et pour la circonstance ? S’adressant aux investisseurs Italiens, on a entendu le président Biya blaguer, amusant au passage la galerie de ses auditeurs italiens, sur ses plus de trente ans de longévité au pouvoir, un peu comme si c’était un exploit. Oui, mieux vaut en rire pour ne pas pleurer ! N’oublions pas que le pouvoir politique est une question de vie ou de mort pour nos peuples. Mais au fond les intérêts économiques occidentaux se moquent de la démocratie et des droits de l’homme en Afrique. Tant pis pour ceux qui ne l’ont pas encore compris et continuent à compter sur les chancelleries occidentales pour les aider à trouver le chemin de la liberté.

Comment expliquer que c’est à un moment aussi trouble de l’histoire du Cameroun où le système Biya réprime honteusement la résistance anglophone à l’assimilation francophone, écrase toute forme de dissidence et piétine les libertés publiques que les gouvernants italiens, assoiffés d’investissements, ont choisi de faire du président Biya un héros de la culture et de l’enseignement supérieur? De qui se moque-t-on finalement ? Bien sûr de ces millions de pauvres Camerounais victimes au quotidien de l’économie politique de la violence qui alimente l’économie mondiale. Cette diplomatie de l’hypocrisie ponctuée de compromissions et de silences complices et coupables se nourrit du sang humain comme on peut le voir avec le génocide en cour dans l’est de la RDC où la dignité humaine est honteusement sacrifiée sur l’autel des intérêts économiques des multinationales et de quelques pays voisins. Cette diplomatie de l’hypocrisie fait de l’ordre politique et économique mondial une vraie structure de péché au sens où l’entend l’enseignement social de l’Eglise. Les gouvernants italiens ont-ils oublié le drame de Lampedusa ? Et s’ils ne l’ont pas oublié, ignorent-ils que ce sont des régimes médiocres comme ceux de Mr Biya qui poussent les jeunes à l’aventure migratoire à travers les déserts et les mers ? Dans ces circonstances, une diplomatie de complaisance est une diplomatie de complicité.

Toujours de ma chambre à Rome, quand j’apprends que le Président Biya sera reçu par le Pape François, le chef de l’Eglise catholique, je ne peux m’empêcher de penser au dialogue entre Jésus et Pilate au cours de sa passion. Jésus qui dit à Pilate : «Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. Pilate lui dit: Qu’est-ce que la vérité?» (Jn 18, 37-38). Je me suis alors demandé si le dialogue entre le Président Biya et le Pape sera centré sur la vérité, celle-là qui libérera Mr Biya et son peuple (Jn 8, 32). Je me suis demandé si la diplomatie vaticane avec son réseau de nonciatures est au service de cette vérité dont doit témoigner l’Eglise, corps du Christ, à temps et à contretemps. Que disent les nonces au Pape sur nos chefs d’Etat qui vont lui sourire au Vatican alors que dans leurs pays ils piétinent les droits de l’homme, les libertés publiques, et la dignité humaine? Quand le Pape reçoit un chef d’Etat comme Mr Biya qui a 84 ans, est au pouvoir depuis près de 35 ans, garde le silence sur la fin de son règne, piétine les libertés publiques et démocratiques dans son pays, qu’est-ce qu’il lui dit ? Il dépend bien sûr en cela des nonces apostoliques, les ambassadeurs du Vatican dans nos pays. Malheureusement les nonces ont l’ingrat boulot de faire le maximum pour préserver les bonnes relations diplomatiques avec l’Etat, lesquelles seraient utiles pour la mission de l’Eglise ; paradoxalement, cela se fait parfois au prix de son rôle prophétique. On appelle aussi cela diplomatie et je me demande souvent ce que cela a à voir avec l’évangile, le service de la justice et de la vérité à temps et à contretemps. On me dira qu’il revient aux églises locales, et non au nonce qui est souvent un étranger, d’assumer ce rôle prophétique par rapport à l’insanité politique de nos pays qui coûte la vie à des milliers de personnes. Mais que d’évêques et de prêtres ont eux aussi peur des représailles de Ponce Pilate.

Voilà donc l’Eglise prise, au nom de la diplomatie, dans un système dont l’essence même est l’hypocrisie, ce jeu de masques et d’images qui fait ombrage à la vérité et se nourrit de vies humaines. Je rêve du jour où mon église se distanciera davantage de cette diplomatie de complaisance qui fait du mal aux pauvres. Qu’advienne ce temps où tout chef d’Etat qui va à la rencontre du Pape, d’un évêque ou d’un prêtre craigne d’entendre le message prophétique de Jean Baptiste sur les droits de l’homme : «Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère» disait Jean Baptiste à Hérode (Mt 14, 4). On sait que Jean Baptiste a fini en prison et ensuite a été décapité. L’église n’a pas le droit de taire la vérité par peur de la persécution.

Pour terminer, j’ose croire, mais sans me faire aucune illusion, qu’un lecteur bienveillant n’aura pas du mal à comprendre que la cible de ma dissidence n’est pas Mr Biya comme personne mais le système politique malsain qu’il représente et qui fait souffrir tant de mes compatriotes depuis des décennies. C’est ce système organiquement bien huilé que tout chrétien a le devoir de subvertir quitte à être livré par les grands prêtres et les scribes à Ponce-Pilate pour souffrir et mourir comme le Maître. Il vaut mieux mourir par amour pour la vérité et la justice que de paludisme? Je m’expose au déchainement de l’enfer mais je ne me fais aucun souci parce que Pâques est proche ! Ainsi peut commencer l’écriture de mon cahier d’un retour au village natal.

Démocratie et élections en Afrique: du Niger au Gabon, les tendances de 2016

Avec pas moins de 15 scrutins présidentiels, l’actualité politique africaine a été particulièrement riche en 2016, avec une «fracture démocratique» entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale

Si à l’Ouest, les élections au Bénin, au Cap-Vert ou tout récemment au Ghana suscitent l’enthousiasme des observateurs, elles sont en revanche source d’inquiétudes en Afrique centrale comme à l’Est. Et pour cause : elles peuvent être contestées comme au Gabon, entachées de violences comme au Congo-Brazzaville, ou tout simplement repoussées comme en République démocratique du Congo (RDC) ou en Somalie.

Cette dichotomie transparaît au niveau des instances sous-régionales. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) maintient une position très ferme sur la Gambie alors que la facilitation tanzanienne désignée par l’East African community (EAC) défend la « légitimité » du président burundais Pierre Nkurunziza.

« Autoritarisme et brutalité »
Plusieurs grilles de lectures permettent d’expliquer cette différence. Professeur à l’université de Columbia à New York, Mamadou Diouf y voit la conséquence de « trajectoires historiques ». « L’administration coloniale a opéré de manière très distincte dans les deux régions », souligne l’historien sénégalais. « En Afrique occidentale, le système permettait aux Africains d’évoluer et d’ouvrir des espaces d’expression ce qui n’a pas du tout été le cas en Afrique centrale qui a connu l’autoritarisme et la brutalité. Ensuite au moment des indépendances, les grandes crises en Afrique de l’Ouest ont donné naissance à des classes politiques capables de négocier pour trouver des solutions », analyse-t-il.

L’Afrique centrale est quant à elle plongée très tôt dans une série de guerres civiles récurrentes marquées par l’intervention de forces armées diverses. « Beaucoup de militaires ou chefs de faction sont arrivés en politique par un coup d’Etat », explique Christopher Fomunyoh, directeur Afrique du un think-tank américain National Democratic Institute (NDI). « En Afrique de l’Ouest, cette génération est en train de s’effacer, poursuit l’observateur camerounais, alors qu’en Afrique centrale, beaucoup d’anciens militaires se sont déclarés démocrates, mais conservent d’anciens réflexes et mettent en place des systèmes qui freinent la mise en place d’élections crédibles. »

L’exception nigérienne
Comme pour toutes les règles, des exceptions viennent confirmer cette « fracture démocratique » sur le continent. A l’Ouest, si l’on met de côté la Gambie où la personnalité imprévisible de Yahya Jammeh maintient le pays dans l’incertitude, l’exception est nigérienne.

Christian Bouquet cartographie la « crédibilité » des scrutins africains au sein du laboratoire « Les Afriques dans le Monde » de Sciences Po Bordeaux. Il juge le second tour de la présidentielle du 22 mars dernier « surréaliste » en raison de l’incarcération du leader de l’opposition Hama Amadou et de la réintroduction du « vote par témoignage ». « Il n’y avait aucune raison que le président Issoufou se retrouve avec un tel score en nombre de suffrages exprimés. C’est un peu le point noir en Afrique de l’Ouest et nous l’avons cartographié comme tel, en soulignant que les élections n’étaient pas crédibles », détaille l’expert.

En Afrique centrale, l’exception ce serait plutôt la République centrafricaine où les élections se sont déroulées sans heurt grâce à l’aide des partenaires internationaux bien que le premier tour des législatives a été annulé en raison de fraudes.

Censure des réseaux sociaux
Dans les pays voisins, les communications ont tendance à être coupées en période électorale. Les SMS et les réseaux sociaux sont particulièrement visés comme au Tchad, en Ouganda, au Congo, ou encore au Gabon. « L’objectif est de détourner l’attention de la communauté internationale en empêchant l’information de circuler », affirme Julie Owono, directrice Afrique de l’ONG Internet sans frontières. « Or, si vous empêchez l’information de circuler, c’est que vous avez quelque chose à cacher. Cela s’est vérifié dans tous les pays, que ce soit une fraude électorale ou la répression des manifestants. Les droits digitaux sont fondamentaux aujourd’hui, car lorsque l’on coupe internet, c’est que l’on s’apprête à faire des choses beaucoup plus graves », ajoute la militante.

De quoi décevoir ceux qui pensaient que la démocratisation de la téléphonie mobile et l’introduction de la biométrie amèneraient l’ère de la transparence. De son côté, Mamadou Diouf préfère relativiser : « Ce n’est pas la technologie qui change le monde, mais la prise de conscience et la mobilisation populaire. Et cette dernière progresse nettement en Afrique. »


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Cameroun: le génocide par les élites

Par Arnaud Laforme Djemo Tamko

Dans les vociférations des amis, le thème principal est la mobilisation gigantesque suscitée par le dieu, décrétée par lui, organisée par lui contre son ennemi à lui, l’ennemi de ce dieu. Des hordes innombrables convergent sur le misérable. D’où viennent-elles ? Pourquoi des armées puissantes se rassemblent-elles dans le seul but de détruire un adversaire isolé, incapable de se défendre ? Pourquoi un tel gaspillage de puissance militaire ? René Girard, La Route antique des hommes pervers, Grasset, 1985, p.32

Qui sont les « commanditaires tapis dans l’ombre » qui auraient poussés, comme semble en être convaincu Jean Francis Bélibi, une « horde de manifestants » à descendre dans la rue tant à Bamenda, à Buea qu’à Kumba ? Il n’est pas impossible que ce soit vrai. Mais l’Etat dispose des moyens autant en amont des manifestations qu’en aval, pour les identifier et les traduire en justice. Si l’on peut se demander dès lors, pourquoi dans ce cas, ce sont ces jeunes « manipulés » qui sont sauvagement bastonnés, violés et incarcérés alors que les « manipulateurs » se la coulent douce ? La véritable question qu’il faut se poser est celle de savoir si les camerounais ne sont pas assez matures pour avoir le sens de la responsabilité y compris celle qui implique le droit de manifester pacifiquement.

L’infantilisation permanente
C’est presque symptomatique du pouvoir en place et de ses affidés, à chaque fois que le peuple camerounais, les jeunes essaient de manifester leur indignation face à un système qui leur dénie tous les droits, que l’on évoque la « manipulation ». Comme si l’on avait affaire, en parlant des jeunes, à des terrains vierges sur lesquels il est possible de faire germer toute sorte de plante, y compris les plus rebelles. Comme s’il s’agissait des « Samba Diallo » de L’Aventure ambigüe de Cheik Hamidou Kane, que le Maître peut endoctriner autant par la menace de l’enfer que par la violence du fouet.

Déjà en 2008, pour ne prendre que cette période de février restée historique dans les revendications sociales au Cameroun, le président de la République a fait une sortie médiatique tristement remarquable, au cours de laquelle au lieu de répondre au problème posé par la manifestation, il a qualifié les « responsables » cachés de ces émeutes d’ « apprentis-sorciers ». Il faisait allusion à ceux qui auraient, selon lui, « manipuler » les jeunes en les envoyant massivement dans les rues du pays entier.

Aucun de ses « apprentis-sorciers » n’a pourtant au cours de ce discours, été publiquement identifié ni juridiquement inquiété par la suite. Or, de nombreux jeunes croupissent encore en prison pour une affaire dans laquelle, si l’on s’en tient à la logique du chef de l’Etat, il n’était en réalité que des victimes. Relayé par les médias (gouvernementaux en l’occurrence), et vulgarisé par les cadres du parti au pouvoir autant que par sa base, le terme d’ « apprentis-sorciers » désigne officiellement, ces personnes qui se servent de la jeunesse, pour comme le dit Francis Bélibi « déstabiliser les institutions de la République ». Mais, officieusement, il renvoie à ceux qui en veulent à la place du chef. Ce qui est curieux, c’est ce rôle de marionnettes, d’épouvantails que l’on se plaît à attribuer à la jeunesse de tout un pays dans cette volonté d’écarter par la force des armes plutôt que celles de la démocratie, un adversaire politique.

Une véritable insulte à tous
Les implications réelles d’une telle considération sont fondamentalement péjoratives. L’on suppose que la jeunesse camerounaise est assez idiote, assez inculte, suffisamment immature pour que le premier venu puisse la convaincre (à quel moment et par quel moyen ?) de se jeter en pâture à des hommes en tenue, généralement en mal d’action, et qui ne guettent que la première occasion pour faire une démonstration de forces à tous, mais surtout au chef suprême de l’armée, afin de lui témoigner de sa disponibilité et de sa fidélité à servir et d’en tirer les dividendes.

L’insulte qui en découle ne s’adresse pas seulement aux jeunes. Elle s’adresse particulièrement aux différents ministères en charge de l’éducation, et s’ils avaient été intelligents, et pas assez aveuglés par le chef de l’Etat et friands des postes, il y a longtemps qu’ils auraient démissionnés. Car dire que les jeunes sont « manipulés », c’est dire que l’esprit de discernement que l’école est supposée inculquer à chacun est complètement absent de ces cerveaux vides ; que l’on a affaire à des esprits dénués de tout sens de la critique, du raisonnement ; des esprits incapables de savoir ce qui est bon ou mauvais, juste ou injuste.

C’est dire que l’éducation de base à rater sa mission, celle d’enseigner aux enfants à travers les cours d’éducation à la citoyenneté, ce qu’est un drapeau national. C’est dire que l’enseignement secondaire n’a pas prolongé cet enseignement primaire en éclairant les adolescents sur les différentes institutions de la République et leurs fonctions, sur les missions régaliennes de l’Etat ; que nombreux ont démissionné avant d’avoir atteint la classe de terminale où la philosophie vient ouvrir l’esprit à la critique. C’est dire que l’enseignement supérieur a été inutile, puisque son rôle premier est d’apprendre à l’étudiant à penser et non lui apprendre des pensées.

L’Etat responsable
Sauf à vouloir dire que le principal « manipulateur » c’est l’Etat. Qu’il n’a créé des écoles que dans le but d’empêcher toute forme de pensée, dans le but de fainéantiser tout le monde. Ce qui serait plus probable étant donné le peu de confiance qu’il accorde à ses diplômés. Si l’on s’en tient aussi à cette omerta qui pèse sur une partie de l’histoire de notre peuple, qui loin de nous diviser devrait construire une conscience collective, mais qui est politiquement occulté à dessein. Dans ce cas, avant de chercher ailleurs les responsables de ce virus de la contestation qui insidieusement s’infiltre dans le cerveau des jeunes (sans être une nouveauté au Cameroun, si l’on regarde l’âge qu’avaient Um Nyobé et les autres), l’Etat devrait se demander donc pourquoi ces jeunes acceptent, même s’ils sont manipulés, de jouer ce rôle au péril de leur vie.

Cette question posée, permet à l’Etat de prendre sa part de responsabilité. Car, pour qu’un enfant accepte une complicité passive ou active dans le « meurtre du père », il faudrait qu’il ait une dent contre ce père. Ceux qui « manipulent » partout dans le monde, se servent de cette boîte à colère humaine. Ils sillonnent, sélectionnent des individus maltraités, rejetés, marginalisés. Ils se servent des personnes qui pensent être victimes d’une injustice et qui espèrent de Dieu qu’il les délivre de cet ennemi puissant et dangereux. Ils sont d’autant plus disposés à prendre eux-mêmes leur revanche, à se rendre justice, à se venger, dès lors qu’un allié leur propose de les aider. Le meilleur moyen de les en dissuader, lorsque celui vers qui se tourne cette « juste colère », cette « sainte vengeance » s’en rend compte, c’est soit de les éliminer définitivement, et avec eux leurs soutiens soit de leur donner ce qu’ils réclament et de doubler la mise afin de les retourner contre les commanditaires. Mais au Cameroun, le concept de « manipulation » permet à l’Etat de se dédouaner de ses responsabilités, de se faire passer pour la victime, d’accuser les autres et de procéder par la suite à une justice expiatoire au cours de laquelle, se sont encore les innocents qui sont condamnés.


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L’Etat et la répression de la démocratie au Cameroun

Par Enoh Meyomesse

L’Etat au Cameroun, probablement plus qu’ailleurs, est un Etat essentiellement répressif. Il a continué dans la lancée de l’Etat colonial. Cela est une conséquence directe de la décolonisation singulière qu’a connue le pays. Toutes les fois qu’il y a eu des manifestations publiques, il a frappé, et les morts se sont comptés par dizaines, voire par centaines, sans que nul ne soit inquiété en quoi que ce soit du côté des «forces de maintien de l’ordre». L’Etat leur garantit une totale impunité. Il est ainsi, par ce comportement, un des plus grands murs contre lequel se heurte l’exercice de la démocratie au Cameroun.

A – Pleins pouvoirs et candidature unique à l’élection présidentielle
Paris a commencé par imposer à l’Assemblée Législative du Cameroun, ALCAM, le 29 octobre 1959, l’octroi des pleins pouvoirs à Ahmadou Ahidjo, afin de lui permettre d’appliquer la première constitution du pays, totalement anti-démocratique, et véritablement monarchique, conçue par la France. Le point de vue du député Kemajou Daniel, est assez édifiant sur ce point:

« M. Kemajou : Le projet gouvernemental sur les pleins pouvoirs soulève de notre part plusieurs observations. Les pleins pouvoirs permettraient (.) d’élaborer le projet de Constitution hors de l’Assemblée, de préparer une loi électorale, de résoudre par des échanges de lettres les problèmes d’ordre international, d’élaborer des conventions avec la puissance tutélaire qu’est la France, et, enfin, de concentrer, entre les mains d’une seule et même personne les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaire, c’est-à-dire d’instaurer une dictature, le pouvoir personnel ou, en d’autres termes, le règne du bon plaisir, de l’omnipotence policière, des camps de concentrations, des déportations, des arrestations et emprisonnements arbitraires, des exécutions sommaires, des pendaisons, des licenciements arbitraires et abusifs des fonctionnaires, des persécutions des étudiants dans les lycées et collèges, du chômage, de la misère noire, des injustices sur injustices, de l’esclavage, etc, etc, etc.» (1)
(.) Au nombre des cibles privilégiées de l’Etat dictatorial mis en place par Ahidjo, figuraient en bonne place les étudiants.

1973-1976-1981: «l’ordre régnera par tous les moyens»
1973. Fin novembre, début décembre. Grève à l’Université de Yaoundé. Les étudiants se plaignent pour diverses raisons. Jean Fochivé, le terrifiant patron de la police politique du régime, est le premier sur les lieux. Comme à l’accoutumée, son diagnostic, connu d’avance, est énoncé : les étudiants sont manipulés par les opposants au régime, ces «pêcheurs en eau trouble» qui, bien que vaincus,«n’ont pas baissé les bras». C’était le genre de propos qu’adorait entendre Ahmadou Ahidjo. Aussitôt, l’armée est dépêchée sur les lieux. Elle tire. Combien de morts il y-a-t-il eu ce jour-là ? Le samedi d’après la fusillade, le ministre des Forces Armées, Sadou Daoudou, au cours de l’émission de Radio Cameroun consacrée aux militaires, «Honneur et fidélité», justifie l’action de l’armée :

«.ce pays a beaucoup trop souffert pour obtenir la paix, nous ne transigerons pas devant les fauteurs de troubles. Ce n’est pas parce que l’on est étudiant que l’on peut se permettre de faire de la subversion. Si c’était à recommencer, nous recommencerons.» (2)
Inutile de dire que cette déclaration du ministre d’Ahmadou Ahidjo avait glacé d’effroi la population (.)

1976: nouvelle grève des étudiants. Cette fois-ci, des tracts du Manifeste National pour l’Instauration de la Démocratie, Manidem, de Woungly Massaga, avaient inondé le campus. Ils y avaient été distribués en l’espace d’une nuit. Sans autre forme de mesure, l’armée avait de nouveau été déployée sur les lieux. Il s’en était suivi de nombreuses arrestations d’étudiants. La répression qu’avaient subie ces malheureux avait été terrible. Cette fois-là, par bonheur, l’armée n’avait pas trouvé le moyen de tirer, car la cible était inexistante. Néanmoins, elle avait fracassé de nombreuses portes de chambrettes d’étudiants, tout autour de Ngoa Ekele, à la recherche de tracts. Ce faisant, elle avait bastonné un grand nombre d’étudiants, violé des jeunes filles. Les malchanceux identifiés comme «meneurs», s’étaient retrouvés entre les mains du sinistre Jean Fochivé. Une camarade d’enfance de l’auteur de ce livre, prénommée Rité, est tombée hémiplégique, à la suite des effroyables tortures subies, pendant plusieurs années, dans les geôles de la BMM. Sa vie est, aujourd’hui, détruite.

Au mois de juin de la même année, quelque temps après ces arrestations, Ahmadou Ahidjo s’était retrouvé en vacances en France. Entre deux promenades, il avait accordé une interview à France Inter, (ne pas confondre avec RFI), au cours d’une émission dénommée Radioscopie, animée par un journaliste du nom de Jacques Chancel, et diffusée quotidiennement à 17 h. La communauté camerounaise en France, dans sa grande majorité, l’avait suivie, de bout en bout.

Nous nous trouvions, à l’époque, à la cité universitaire de Rouen, dans le Nord-Ouest de la France. A la question posée sur la nature de son régime et les événements de l’université de Yaoundé, celui qui aimait se faire appeler «père de la nation», avait ainsi répondu, tout de go : «.l’unité nationale et la paix sont fragiles au Cameroun, il faut, en conséquence, de la fermeté pour préserver ces précieux acquis du peuple camerounais.» (3)

(.) 1991: Paul Biya est déjà au pouvoir. Les étudiants de l’université de Yaoundé, dans leur majorité, sont plutôt partisans de la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine. Le régime ne l’entend pas de cette oreille. L’armée est déployée dans le campus. Sa barbarie est telle qu’elle demande aux étudiants d’entonner un chant qu’elle avait spécialement composé pour ceux-ci :

«.mon C.E.P.E. dépasse ton baccalauréat, chante ! encore ! mon C.E.P.E. dépasse ton baccalauréat, chante ! encore ! mon C.E.P.E. dépasse ton baccalauréat, chante ! encore !»

On connaît la suite de la chanson: «zéro mort.». Morts imaginaires ou pas, il y a toutefois une chose à retenir (.)

Les événements de février 2008 (.)
Mais, pendant la chaude semaine du 25 au 29 février, à sa plus grande stupéfaction, Yaoundé a cessé de «respirer». Panique générale. Le président de la République est alors apparu, totalement transfiguré par la colère et le désarroi, à la télévision. Sa déclaration ? (.)
De ce discours lu sans exécution, préalable, de l’hymne national, trois choses importantes sont à retenir :

1/- la mise en cause de la jeunesse: «. des bandes de jeunes auxquels se sont mêlés des délinquants attirés par la possibilité de pillages .»

2/- l’Etat va sévir:«.Tous les moyens légaux dont dispose le Gouvernement seront mis en uvre pour que force reste à la loi.»

3/- Le Cameroun est un Etat de droit: c’est la rhétorique habituelle au Cameroun. Toutefois, ce que se gardent bien de dire ceux qui y ont recours, est que des lois ont été confectionnées pour protéger un groupe d’hommes, et pas forcément toute la population.

C’est ainsi que les régimes les plus terribles sont basés sur le droit. Ils sont bel et bien des Etats de droit. Le régime hitlérien, le régime mussolinien, le régime stalinien, le régime colonial, l’apartheid, en Afrique du Sud, tous ces régimes iniques se réclamaient du droit, et sont de ce fait, bel et bien des Etats de droit. Ils n’agissent pas de manière arbitraire. Ils respectent le droit, leur droit. En conséquence, lorsque l’on a recours à l’argument selon lequel un Etat quelconque est un Etat de droit, cela ne signifie guère que celui-ci est un Etat juste, qui garantit le bien-être général de la population. Pas du tout.

(.) De même, les soldats ont effectué une descente dans le campus de l’université de Yaoundé I. Ils y ont éventré d’innombrables portes, tabassé des dizaines d’étudiants, au motif que ces derniers hébergeaient des «apprentis sorciers», selon l’expression du président de la République, s’ils ne l’étaient pas, eux-mêmes. Le lendemain de leur descente infernale dans le campus, plusieurs étudiants avaient des yeux au beurre noir, des lèvres tuméfiées, des bras et des jambes cassées. Ces victimes du retour musclé à l’ordre par tous les moyens «.Tous les moyens légaux dont dispose le Gouvernement seront mis en uvre pour que force reste à la loi.»

« . Les étudiants Ntyam Freddy Lionel, Zambo Franck Thierry, Bikoé Jean Renaud, Ebo’o Félicien, Esselem Irénée ont eu des blessures profondes au niveau de la tête et des jambes brisées. Des dégâts matériels fort importants ont également été enregistrés (des portes de chambres défoncées, des scènes de pillage, etc.)

Plusieurs étudiants de diverses universités du pays, arbitrairement interpellés, ont été victimes de mauvais traitements, de tortures et de détentions tout aussi arbitraires dans les commissariats et brigades de la République. En l’état actuel de ses investigations, l’ADDEC en a établi une liste – non exhaustive : Abia David, University of Buea, Ancien Président de l’UBSU, signataire de la déclaration du Conseil patriotique et populaire de la Jeunesse (CPPJ) du 17 février dernier ; Ngoya Carlos, University of Buea, ex-Vice-président de l’UBSU ; Tchiengwa Djomo Paul Merlin, Université de Yaoundé I, Faculté des Sciences, Filière Sciences de la Terre Niveau 4 ; Sandjong Yannick, Université de Yaoundé I, Faculté des Sciences, Filière Chimie (CH3) ; Njutapmvoui Ernest Dubois, Université de Yaoundé I, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines -FALSH- Histoire Niveau 3 (Histoire 3) ; Onvoha Ernest Lincoln Université de Yaoundé I, Faculté des Arts, Let-tres et Sciences Humaines, FALSH, Arts du Spectacle (AS); Signs Kasiney Gama, Université de Yaoundé I, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, FALSH, Linguistique Générale Appliquée Niveau4 (LGA4) ; Osake Robert, University of Buea, Level 300, Economics ; Oben Benjamin, University of Buea, Level 200, Education ; Nyemo Betumami Charles, University of Buea, Level 200, Environmental Science ; Engwoh Ngoh Abia, University of Buea, Level 300, Sociology ; Ngu Bongen Blandon University of Buea.» (4)
Quant aux arrestations, les soldats ont conduit au parquet, plus de 1600 jeunes gens, qui ont écopé de peines de prisons s’étalant de deux à quinze ans ! Ainsi que l’avait annoncé le président de la République, «.force reste à la loi». Lors du conseil des ministres du vendredi 07 mars 2008, qui a suivi cette barbarie, ce dernier n’a pas desserré les dents.

«.Il a à peine tendu la main au Premier ministre, certainement parce qu’il était à côté de lui. Puis, il s’est mis à lire sa communication spéciale. D’abord d’un ton calme. Et, subitement, d’un ton grave. Je n’ai jamais vu le président dans un tel état. remarque un membre du gouvernement. Au bout de 20 minutes, il a conclu et s’est levé pour partir. Face aux hésitations de son protocole, Paul Biya demande s’il n’y a personne pour lui ouvrir la porte. Sur ces entrefaites, M. Badel Ndanga Ndinga, officiant dans son rôle de secrétaire des conseils ministériels, fait un saut inespéré, man uvre rapidement et ouvre la porte au Chef de l’Etat qui laisse derrière lui un gouvernement quelque peu perdu voire désemparé.» (5)

Pour sa part, le Conseil Patriotique et Populaire de la Jeunesse, a rendu public la déclaration suivante :

«. Les jeunes condamnent cet usage disproportionné et scandaleux de la violence d’Etat, mobilisée contre les civils désarmés émeutiers, mais citoyens malgré tout. Ils s’étonnent en outre que la gestion des émeutes urbaines ait pris des allures d’une guerre contre le peuple, au vu de tous les corps de la police, de la gendarmerie et de l’armée (corps d’élites compris) mobilisés contre les populations, de l’artillerie lourde (canons et chars d’assaut) aperçue dans certaines rues de Yaoundé en cette circonstance, et surtout au vu de la centaine de vies humaines supprimées à travers le pays du fait des tirs sans sommation des forces armées et de l’usage des balles réelles contre les manifestants. (.) les jeunes dénoncent les conditions de détention, les mauvais traitements et les actes de torture infligés aux milliers de jeunes prévenus, ainsi que la diabolisation et la stigmatisation facile des émeutiers qui ne rendent pas compte de la complexité des problèmes et ne contribuent pas à la compréhension des causes du mal.

Les jeunes dénoncent tout autant la caporalisation du pouvoir judiciaire par l’exécutif, avec pour conséquence des procès expéditifs et commandés, la violation préméditée des droits de la défense, les multiples abus des juges manifestement aux ordres, les pression sur le barreau au fin d’empêcher l’exercice équitable de la justice et la violation scandaleuse du code de procédure pénale (.) par ailleurs, les jeunes ont du mal à comprendre que le bas peuple et les émeutiers de la faim, victimes de la mal gouvernance en vigueur, soient livrés à la mort ou à la prison sans jugement pour avoir exprimés leur ras-le-bol, alors même que le pillage de la fortune publique, infiniment plus dévastateur et perpétré depuis des décennies par des criminels à cols blancs souvent dissimulés dans le gouvernement ou au parlement, restent globalement impunis, bénéficiant, au contraire, de la complaisance hypocrite des autorités publiques. Remarquent que, à situation de crise comparable, au Burkina Faso pendant la même période, il y a eu 200 interpellations, et à peine 29 condamnations.» (6)


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Verbatim: un Cameroun pour tous!

Par Hippolyte Nwal

Je suis Camerounais, attaché à la République dans son unité, ainsi une dans la protection et le respect absolu de sa diversité. Je suis radicalement opposé à toute idée de sécession, ainsi qu’à toute partition de notre pays! A celles et à ceux qui pour seul argument, disent aux velléitaires de la sécession que leur projet à peu de chances d’être agréé par les Nations Unies, je réponds qu’une approche volontariste du vivre et du rester ensemble, n’a rien de comparable à une approche forcée, sous la contrainte, faute de mieux, ou d’autre choix possible. Il y a assez de place au sein de la République, pour tout le monde.

Le vivre ensemble à mon sens, ne doit avoir pour seul fondement qu’un dessein de générosité et de partage, partage d’espace, de valeurs, partage de destin, de richesses aussi. La République doit être égale, équitable et protectrice pour tous, un cadre où tout citoyen doit trouver son plein épanouissement; sans distinction de race, de religion, de sexe, d’origine ethnique, à égalité de droits et de devoirs. C’est à cela, et a rien d’autre, que nous devons a présent nous atteler, et ensemble travailler!!!

Le désir d’émancipation de certains doit être perçu comme l’expression d’un mécontentement, avec l’aigreur qui en découle. Or, du moment où il existe, il est légitime que ce sentiment s’exprime dans le débat d’idées, mais en respectant le cadre des lois qui régissent la République. Moins que par des incantations, des invectives, par le mépris ou la répression, c’est davantage par l’écoute, et des actions concrètes centrées autour de l’individu et la satisfaction de ses besoins, que l’Etat peut y apporter une réponse concrète, circonstancielle, et durable; seule susceptible de le faire reculer, l’atomiser, le pousser à la marginalité numérique; le réduire a sa portion congrue.

La démocratie fonctionne sur un mode majoritaire. Il n’appartient donc pas a la minorité, fut-elle la plus bruyante et la plus agissante d’y dicter sa loi: nous aurions tort de l’oublier. La politique quant à elle, se définit comme l’art de gérer les affaires de la cité. Gérer le mécontentement d’une frange de la population, avec tact, pragmatisme, intelligence et détermination en fait partie. C’est de ce savoir-faire autant que de cette capacité, que nos dirigeants ont besoin de faire la démonstration aujourd’hui: tout un challenge, j’en conviens! Au pied du mur, on jugera toujours le maçon. Mais le démolisseur aussi y gagnera sa notoriété!!!…


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Cameroun: 328 millions F pour un projet sur les droits civils et politiques

Ledit projet, placé dans le cadre de l’Initiative citoyenne pour le renforcement de la démocratie, vise le renforcement de la participation citoyenne et la mise en synergie des acteurs sociopolitiques

L’Union européenne (UE) a signé lundi, 12 décembre 2016, à Yaoundé, une subvention de l’ordre de 328 millions FCFA avec l’association «Un monde avenir» destinée au lancement d’un projet de promotion de la démocratie participative, des droits civils et politiques et de liberté d’expression.

Ledit projet, placé dans le cadre de l’Initiative citoyenne pour le renforcement de la démocratie (InCReD) et qui durera 36 mois, vise le renforcement de la démocratie à travers la participation citoyenne ainsi que la mise en synergie des acteurs sociopolitiques exerçant dans ces domaines.

Depuis une quinzaine d’années, le Cameroun bénéficie annuellement d’une enveloppe-pays comprise entre 390 et 650 million FCFA pour la mise en uvre des projets sélectionnés par appels à propositions.

Pour la période 2014-2017, l’enveloppe de l’UE destinée au pays dans le secteur des droits civils et politiques est de plus de 2,4 milliards FCFA.


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La question anglophone au Cameroun: question identitaire ou politique?

Par Thierry Amougou, Fondateur et animateur du Crespol

Libérer le peuple camerounais d’une dictature d’Etat et des carences qui s’en suivent revient à promouvoir une décentralisation compétitive, démocratique et solidaire seule capable de capitaliser les identités singulières pour en faire une richesse nationale. Les identités grondent quand le politique est en faillite car celles-ci redeviennent dans ce cas les nouvelles références sécuritaires des populations en déroute.

Attaqué depuis quelques temps par la secte terroriste et islamiste Boko-Haram, le Cameroun connait ces dernier temps un autre tumulte en provenance de la partie anglophone de son territoire. Cependant, si la menace Boko Haram est une nouveauté dans l’espace sociopolitique camerounais, tel n’est nullement le cas de ce qui est traditionnellement appelé la question anglophone. Celle-ci s’apparente en effet à un serpent de mer dans l’écosystème sociopolitique camerounais depuis au moins l’accession de ce pays à l’indépendance. Il en résulte qu’essayer une esquisse analytique de la question anglophone au Cameroun exige que certaines questions soient posées et traitées dans le but d’assainir les bases du débat au sein de l’espace public camerounais et africain. D’où les questions suivantes :
La question anglophone est-elle une question identitaire et/ou une question politique ? La réponse à cette question anglophone par l’exercice du monopole de la violence légitime est-elle à la hauteur des enjeux politiques et sociaux qu’elle pose ? Quelles stratégies politiques adopter pour la résoudre une fois pour toutes et préserver l’unité de la nation camerounaise ?

* La question anglophone est-elle une question identitaire ou une question politique ?
Les « Anglophones », les « Francophones », « l’homme anglophone », « l’homme francophone » sont autant de concepts et de vocables définitionnels et désignationnels avancés par de nombreux Camerounais pour insister sur la dimension identitaire de la révolte dans une partie du Cameroun d’expression anglophone. D’après ces Camerounais, la question anglophone serait une question identitaire mettant en scène et en lumière une incompatibilité dirimante entre « l’homme anglophone » et « l’homme francophone ». Cette thèse qui dilue la question politique au sein d’une question identitaire arrive à la conclusion que « l’homme anglophone » et « l’homme francophone » sont si différents qu’ils ne peuvent vivre ensemble et constituer une nation.

Les « Francophones » seraient des valets congénitaux et consentants de l’ancien pouvoir colonial et de ses régimes vassaux au Cameroun depuis 1960, quand les « Anglophones » seraient des indociles et révoltés historiques face à la condescendance des puissances coloniales et des régimes camerounais y afférents.

Cette thèse des deux identités incompatibles de façon dirimante sur le territoire camerounais est peu consistante pour plusieurs raisons logiques. Dans un premier temps, qu’on le veuille ou non, un premier point de sa faiblesse tient au fait que les vocables définitionnels « Anglophones » et « Francophones » ne rendent aucunement parfaitement compte d’une identité, phénomène autrement plus complexe, dynamique et composite. « Anglophones » et « Francophones » ne sont tout au plus que de minces éléments de l’écheveau identitaire camerounais où ils font plus échos à deux secondes langues, le Français et l’Anglais que causent et écrivent les uns et les autres. Jusqu’à preuve du contraire, le « Francophone » au Cameroun est celui qui cause Français et « l’Anglophone » au Cameroun est celui qui cause Anglais alors que l’un et l’autre ont des identités plus complexes, plus composites et plus dynamiques dans l’espace sociopolitique et le temps historique.

Dans un second temps, même si on admet que les langues sont des paradigmes culturels et des opérateurs identitaires qui auraient inculqué la culture camerounaise aux Camerounais d’expression française et la culture anglaise aux Camerounais d’expression anglaise, cela reviendrait à dire que les colonisations française et anglaise auront complètement effacé les identités précoloniales de ces populations à tel point que les seules références identitaires parfaite aujourd’hui ne soient plus que deux langues coloniales. Ce qui est largement loin d’être le cas car ni ceux qui causent français ni ceux des compatriotes qui causent anglais n’ont complètement capitulé face aux cultures des puissances coloniales. Ils ont fait preuve de résilience et de résistance et ont gardé de nombreuses spécificités précoloniales. Ils ont aussi construit de nouvelles identités au sein de l’Etat postcoloniale et le monde moderne.

Sommes-nous conscients que nous sommes en train d’entériner la victoire définitive et sans appel de la colonisation sur nous en affirmant, d’un côté que ce sont le « free banking » et « l’indirect rule » de l’empire britannique qui font l’identité de nos compatriotes de Bamenda et, de l’autre côté que ce sont le jacobinisme, l’administration directe et la bureaucratie française qui font celle de nos compatriotes d’expression française ?
Dans un troisième temps, si « Anglophones » et « Francophones » ne peuvent parfaitement rendre compte d’une question identitaire entre Camerounais, étant donné que plusieurs milliers d’entre eux causent et écrivent les deux langues, parler ici et là de « l’homme anglophone » et de « l’homme francophone » ne signifie absolument rien du tout car si une langue ne peut à elle toute seule rendre compte d’une identité, elle peut encore moins faire un homme particulier. « L’homme à la fois francophone et anglophone » serait, dans le cas contraire, une expression vide de sens pour caractériser les milliers de Camerounais bilingues, trilingues ou quadrilingues en ajoutant les langues locales.

Dans un quatrième temps, même si nous concédons à cette thèse l’avis suivant lequel « Anglophones » et « Francophones » sont si différents qu’ils ne peuvent faire nation, alors la question anglophone devient automatiquement une question politique car une question politique ne se pose pas lorsque des hommes et des femmes pensent la même chose et son compatibles. Elle se pose uniquement lorsqu’ils pensent des choses différentes et sont de prime- abord incompatibles. L’objet du politique est dans ce cas de fournir les conditions de possibilités du vivre ensemble car la construction d’une nation est une volonté permanente qui doit sans cesse se renouveler en remettant ses résultats à l’ouvrage du politique.

Nous assistons dans ce cas depuis toujours à une « anglophonisation » d’une question politique nationale, celle de l’érection d’une citoyenneté camerounais donnant de façon équitable à tous les Camerounais tant les mêmes devoirs que les mêmes droits effectifs sur et les mêmes droits effectifs à. Si une mise en forme identitaire peut véhiculer une revendication politique, c’est au politique de dissiper les questions identitaires très souvent prégnante lorsque la citoyenneté camerounaise ne tient pas dans la réalité ses promesses théoriques de Paix, de Travail et de patrie : les identités grondent quand le politique est en faillite car elles redeviennent dans ce cas les nouvelles références sécuritaires des populations.

* La réponse à cette question anglophone par l’exercice du monopole de la violence légitime est-elle à la hauteur des enjeux politiques et sociaux qu’elle pose ?
En nous basant sur Max Weber, un Etat n’est Etat que s’il est capable d’exercer le monopole de la violence légitime. C’est ce monopole de la violence légitime qui permet de domestiquer nos pulsions de mort car l’Etat se présente comme le seul acteur légitime parmi les plus violents des violents qui peuvent exister dans une société. Parler de l’Etat, c’est parler du pouvoir, un pouvoir qui doit protéger la société contre elle-même, un pouvoir qui doit assurer l’intégrité de l’Etat contre toute force centrifuge qui porte atteinte à sa cohésion. C’est dans cette veine que Pierre Tilly nous enseigne que l’Etat fait la guerre et la guerre fait l’Etat : il fait la guerre pour se protéger et la violence de la guerre construit l’Etat et se trouve à son fondement.

Autrement dit, la violence fonde le droit et le droit institut la violence. Qu’un Etat camerounais se dresse contre Boko Haram et contre des revendications sécessionnistes au sein de son territoire et de sa population est donc consubstantielle à ses caractéristiques intrinsèques.

Cette stratégie guerrière, incontestable dans le cas de la guerre contre un groupe terroriste et islamiste comme Boko Haram, ne l’est plus lorsque ledit Etat fait face à des revendications sécessionnistes, fédéralistes et/ou d’autonomie au sein de sa propre population. Cela tient au fait que ces revendications sont la traduction d’un ensemble de problèmes politiques et sociaux que ne peut résoudre le seul exercice du monopole de la violence légitime.

Ne vouloir agir que par celui-ci entraîne des injustices supplémentaires, des humiliations et des abus de pouvoir qui, non seulement renforcent les mobiles justificatifs d’une demande de sécession, de fédéralisme ou d’autonomie, mais aussi engendrent des citoyens radicaux dans leurs revendications. Autrement dit, à lui tout seul, l’exercice du monopole de la violence légitime entraîne, tant un épaississement et un approfondissement des griefs contre le pouvoir en place, qu’une radicalisation des revendications réprimées dans le sang et l’humiliation. Un homme, une femme et un jeune humiliés sont dangereux car ils deviennent « des perdants radicaux », c’est-à-dire des Camerounais qui acceptent leur défaite politique du moment mais comptent se venger par tous les moyens à tout moment. Ils peuvent alors être des proies faciles pour Boko Haram qui recrute parmi les « perdants radicaux ».

L’Etat camerounais doit cesser de donner à ses filles et à ses fils des raisons de se radicaliser et de devenir des adeptes potentiels des mouvements extrémistes et violents : quand on traîne un Camerounais et/ou une Camerounaise dans la boue c’est le Cameroun qu’on traîne dans la boue. Laisser l’instabilité et la ranc ur gagner la population camerounaise fait un terreau fertile et favorable à Boko Haram.

Une autre limite de l’exercice du monopole de la violence légitime comme seule solution à la question anglophone est que l’Etat camerounais étant une dictature, il ne respecte pas les droits de l’homme les plus élémentaires des citoyens camerounais. Droits que doivent conserver ceux des nôtres qui manifestent leur mécontentement et expriment des désaccords. Cela entraîne que l’exercice du monopole de la violence légitime ne laisse pas seulement le problème politique intact, mais aussi devient un monopole de la violence illégitime. Les vidéos qui circulent sur la toile et font le tour du monde ces derniers temps, confirment que la répression de l’Etat camerounais est illégitime, barbare, moyenâgeuse et disproportionnée face à des revendications politiques d’une partie de ses citoyens. Cela affaiblit encore plus la légitimité de nos forces de l’ordre et celle de l’Etat camerounais qu’elles représentent auprès de nos compatriotes d’expression anglaise. C’est cette stratégie de la violence d’Etat choisie par les différents régimes camerounais qui explique pourquoi la question anglophone se transforme en serpent de mer au Cameroun.

Avons-nous des forces de l’ordre performantes uniquement contre des étudiants camerounais et des groupes sans forces de frappe conséquente ? Nos hommes en tenue montre-ils autant de zèle face à Boko Haram qui a une force de frappe conséquente ? Notre armée peut-elle compter sur un soutien sans faille des Camerounais face à Boko Haram lorsqu’elle les matraque à longueur de journée ou les tue comme en février 2008 ?

* Quelles stratégies politiques adopter pour résoudre une fois pour toutes la question anglophone et préserver l’unité de la nation camerounaise ?
Le pouvoir que représente un Etat n’est pas uniquement celui d’une machine répressive qui doit mettre de l’ordre par la force via une gestion de la violence symbolique par la violence somatique et institutionnelle. Il est aussi un organisateur et une organisation de la société, de la vie en communauté. Cela implique qu’il doive devenir un acteur politique stratège qui utilise avec bienveillance et altruisme à la fois le pouvoir hiérarchique qu’il a sur les citoyens et le pouvoir de coordination que lui impute son devoir de construire une nation.

Se pencher sérieusement sur la question anglophone au Cameroun c’est d’abord accepter que la construction d’une nation soit plus difficile que celle d’un Etat. Nous n’en voulons pour preuves que des revendications sécessionnistes et/ou d’autonomie qui existent encore entre l’Italie du Nord et l’Italie du Sud, entre la Corse et le continent en France, entre la Catalogne et le reste de l’Espagne ou entre la Flandre et la Wallonie en Belgique. Autant de conflits qui prouvent que construire une nation demande une excellence permanente dans l’exercice du pouvoir hiérarchique et du pouvoir de coordination du vivre ensemble par l’Etat.

En conséquence, traiter de la question anglophone au Cameroun est incompatible avec une gouvernance incompétente, paresseuse et peu crédible car réussir la nation revient à construire sans cesse des arguments qui font le trait d’union entre l’Etat camerounais et ses micros-nations précoloniales pour faire un Etat-nation. Nos dirigeants politiques doivent avoir pour leitmotiv politique la question de savoir comment construire un Etat qui renforce le vivre ensemble de façon à devenir aussi une nation. Le trait d’union entre Etat et nations n’est pas donné, il n’est pas une variable exogène au politique. Il doit se construire concrètement comme dynamique endogène au champ politique et cesser d’être une pure commodité orthographique ou discursive.

Un examen de ce qui fait le principe actif des revendications sécessionnistes, d’autonomie ou de fédéralisme de nos compatriotes d’expression anglaise met en lumière des problèmes communs à tous les Camerounais et à toutes les Camerounaises.

En effet, revendiquer une meilleure gouvernance, de meilleures écoles, des meilleures universités, une justice républicaine, une meilleure répartition des richesses nationales, un service public efficace et efficient, une poste et des banques fiables, des meilleurs hôpitaux, de meilleures routes, de meilleurs trains et de meilleurs chemins de fer et du travail pour soi et ses enfants afin que nos vies s’améliorent, est ce que revendiquent tous les Camerounais et toutes les Camerounaises depuis au moins 1960. Les ressortissants de toutes les zones du Cameroun qui se trouvaient dernièrement dans « le train de la mort d’Eséka » ont tous souffert sans distinction aucune dans leurs corps et leurs c urs du mauvais état général du chemin de fer camerounais. Sortir de cette situation de carences généralisée est ce qui fait le destin commun de tous les Camerounais en 2016.

De là le fait que les manifestations de Bamenda véhiculent une problématique globale de mal être et d’insatisfaction après 34 ans d’un pouvoir absent pour les populations camerounaises mais présent uniquement pour lui-même. La preuve en est qu’au lieu de traiter des problèmes réels qui expliquent les revendications, les régimes camerounais ont par le passé choisi de copter des Camerounais d’expression anglaise pour représenter des communautés dans « la mangeoire nationale » suivant une stratégie politique clientéliste et opportuniste.

Le Cameroun ne peut éviter une implosion sociale et une explosion territoriale que si les conditions de construction d’une démocratie profonde sont mises en place par une politique de décentralisation effective qui renforce l’autonomie des régions dans un certain nombre de compétences afin de mieux construire la nation camerounaise. Dans la mesure où, à mon humble avis, la sécession et le retour au fédéralisme sont des solutions régressives et sans avenir, un autre point commun entre le reste du Cameroun et ceux qui manifestent à Bamenda est la revendication de meilleures capacités pour renforcer leur autonomie et résoudre leurs problèmes. Et l’autonomie, si nous suivons Emmanuel Kant, est l’autre nom de la démocratie.

Les régimes camerounais successifs sont et ont été incompétents parce qu’ils ont tous les pouvoirs mais ne risquent absolument rien du tout parce qu’il n’y a pas de démocratie. Les rendre compétents dans l’avenir revient à diminuer leur pouvoir et à les mettre face au risque politique d’être sanctionné par la volonté populaire. C’est la décentralisation comme base de ce projet de démocratie profonde qui favoriserait une meilleure prise en compte des revendications des minorités, une meilleure expression des identités singulières et une meilleure cohabitation entre celles-ci afin de faire nation après avoir fait Etat. Là où l’Etat camerounais et ses gouvernements doivent faire preuve d’une véritable ingénierie institutionnelle et normative est l’invention de nouvelles institutions qui garantissent comment l’expression des identités singulières est transformée en richesse culturelle nationale, comment les différentes régions restent solidaires les unes des autres dans le partage des ressources économiques, et comment l’Anglais et le Français deviennent de véritables ressources communes dans tous les domaines au Cameroun.

L’Etat camerounais ne peut accepter ce qui divise en son sein. Dès lors, le politique doit travailler à additionner et à inclure tout le monde via la promotion d’institutions inclusives en lieu et place d’institutions extractives et prédatrices qui ont eu pignon sur rue depuis toujours dans ce pays. La décentralisation semble capable de poser les bases d’une démocratie profonde capable d’y contribuer. Libérer le peuple camerounais d’une dictature d’Etat revient à promouvoir une décentralisation compétitive, démocratique et solidaire, seule capable de capitaliser les identités singulières pour en faire une richesse nationale. Elle deviendra alors « the glue that must link us together for a better future ».


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Cameroun: Paul Biya, tu es face à l’histoire

Par Boris Bertolt

Monsieur le président Biya, vous avez déclaré être celui dont le peuple camerounais retiendra qu’il aura apporté la démocratie. Mais également vous avez souhaité être celui qui aura maintenu en paix et uni le Cameroun dans un continent qui a connu les guerres, les génocides et les coups d’état.

Aujourd’hui, la guerre contre Boko Haram, la question anglophone et la montée du tribalisme ne sont plus seulement des menaces pour la paix et l’unité, mais ouvrent les portes à la fracture de l’état du Cameroun. La répression des manifestations et la barbarie dont les étudiants de l’université de Buea ont été victimes montrent que la démocratie sous votre régime n’est encore qu’un slogan.

Aujourd’hui, vous êtes plus que jamais face à l’histoire. Le risque pour vous est d’être considéré par les Camerounais et Africains comme celui qui aura plongé ce qui était à votre arrivée au pouvoir en 1982, un eldorado dans le chaos. Bien que je sois pleinement conscient que vous ne pouvez plus introduire des réformes structurelles pouvant transformer le Cameroun, des mesures urgentes pour empêcher l’effondrement s’imposent. Parmi celles-ci figure l’urgence d’un nouveau gouvernement.

C’est sous ce gouvernement que Boko Haram s’est déployé comme jamais et c’est également sous ce gouvernement que la question anglophone nous a explosé plus que jamais en plein visage. Ce gouvernement est un danger pour l’avenir de ce pays. Le maintenir revient à organiser un suicide collectif.

La question anglophone ne peut plus être résolue par la violence. C’est une question éminemment politique qui nécessite des réponses politiques. Tenez par exemple, pourquoi un anglophone ne serait pas par exemple ministre des finances, SGPR, Mindef, ou Minatd, Minjustice. Vous savez autant que moi que le Premier ministre n’a véritablement pas de pouvoir. La violence ne va contribuer qu’à la radicalisation des convictions.

Ce nouveau gouvernement devra engager des investissements massifs dans l’Extrême nord afin de trouver du travail aux jeunes pour qu’ils ne soient pas enrôlés par les djihadistes. Il faut revoir les contrats de la CDE et ENEO pour fournir l’électricité et de l’eau aux Camerounais. Car votre village, Sangmélima broie du noir. La route Yaoundé – Bamenda passant par Bafoussam, qui permet d’établir le lien entre le centre et la partie occidentale doit en urgence être refaite. Car si elle se coupait, croyez-moi ce serait une catastrophe économique et politique. Enfin, il faut poursuivre l’opération épervier. Le peuple en a marre des voleurs.

Monsieur le président, vous devez plus que jamais agir. Ce n’est plus seulement votre destin qui se joue, mais celui de toute une nation. Vous êtes face à l’histoire.


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Cameroun: réseaux sociaux, démocratie, développement

Par Hippolyte Nwal

Les réseaux Sociaux sont d’un apport précieux et déterminant aux luttes multiformes pour la démocratie, et le respect des libertés fondamentales de l’individu, n’en déplaise!

Les images récentes, de Bamenda, et Buea, ne s’inscrivent pas en démenti d’une telle assertion. Dans les sociétés où l’usage de la violence légitime, de la répression et de la coercition à outrance est aussi prompt que fréquent, ils constituent, en ce siècle, un nouvel espace ou les idées peuvent être exprimées, et circuler aussi rapidement que librement, sans en exposer les auteurs.

Le courage, ou son manque n’ont rien à y voir, car la quête de dialogue au sein d’une société, ne saurait épouser les formes d’une tauromachie, avec ce que celle-ci exprime de relents primaires! Leur utilisation appelle simplement à plus de responsabilité. Toutefois, jamais le sens des responsabilités ne doit taire la vérité.

Il n’existe pas de modèle démocratique universel. Mais l’on ne peut parler de démocratie, en contournant le nécessaire CONSENSUS de base, qui doit lui servir de fondation indispensable. Ainsi appartient-il à chaque société de rechercher, et trouver les voies et moyens de ce CONSENSUS, sans lequel rien de durable ne peut se faire.

Même s’il ne lui a jamais été accordé les vertus miraculeuses de la poudre de perlimpinpin, seule la démocratie, nous permettra de guérir l’essentiel des maux qui affectent notre société, et nous éloignera du sous-développement abyssal vers lequel nous tendons actuellement, en dépit de notre abondance de ressources, autant que de compétences. « Les Camerounais n’ont plus besoin de prendre le maquis, pour exprimer leurs idées », s’éclairait le Président Biya en 1982, sur un ton sincère, du haut de La Tribune de l’AN.

Or si la réalité des fait chaque jour et depuis lors démontre une chose, c’est que la répression qui poussait les Camerounais dans le maquis n’a pas disparu. Elle a juste changé de visage, pour épouser des formes plus pernicieuses, plus rampantes. Mais les manifestations restent les mêmes, avec un éventail qui va des arrestations arbitraires aux exécutions sommaires parfois déguisées en assassinats crapuleux ou d’accidents de la circulation, en passant par la torture, le harcèlement, et toutes les formes de coercition imaginables. C’est ce que Bamenda et Buea viennent nous rappeler, s’ajoutant en cela a d’autres d’autres événements similaires antérieurs, moins médiatisés!

Face à cela, les Réseaux Sociaux sont forcés d’apparaître comme la forme contemporaine du maquis, qui a dû, lui aussi saisir les opportunités qu’offre dorénavant le progrès technologique, pour s’adapter à la donne en vigueur. Toutes choses, qui autorisent à dire à celles et à ceux qui ne l’ont compris à présent: les réseaux sociaux sont un levier opportun de développement. Combattre les réseaux sociaux, c’est uvrer pour le sous-développement, en éloignant, ou en maintenant toujours aussi éloigne l’objectif de développement!!!


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Afrique: les ombres voilées de la démocratie tant vantée

Par Leon Tuam

Il y a quelque temps, le terme Liberté était l’arme redoutable que tenaient certains donneurs de leçons de ce monde contre des pouvoirs politiques détestés ou insoumis. C’est avec cela, suivi parfois de l’expression « Droits de l’homme » qu’il fallait essayer de briser la colonne vertébrale aux têtus.

De nos jours, c’est celui de Démocratie qui reste à la mode, et les Africains y croient plus que les occidentaux eux-mêmes, ignorant qu’au fond elle a l’air d’un autre Livre Sacré destiné à endormir et détourner les peuples des vraies questions de souveraineté, de dignité, de liberté et de prospérité.

Les grands donneurs de leçons utilisent si souvent cette Démocratie comme jadis les premiers Européens utilisèrent la Bible et la religion pour émasculer et vider les Africains de tout ce qui devait faire leur force, leur fierté et dignité.

Cette démocratie tant vantée comporte de nombreuses zones d’ombre voilées si souvent oubliées qu’il convient de mettre au grand jour. Ces zones d’ombre, on les retrouve en occident comme partout ailleurs. Elle est faite souvent de tricheries, de corruptions, de fausses règles et mensonges inimaginables.

-Souvent dans beaucoup de pays l’on va aux urnes pour légitimer la dictature d’une petite majorité (voire même d’une minorité) sur le reste des populations en parlant de victoire, et prétend qu’il s’agit du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Escroquerie orchestrée.

-Il est des pays tels le Qatar et l’Arabie Saoudite où règnent la barbarie la plus féroce et les violations des droits humains les plus poignantes du monde, et pourtant ils sont les meilleurs amis des « gardiens et exportateurs » de la démocratie. D’ici, il faut voir que ceux qui « exportent » la Démocratie dans le monde n’y croient pas eux-mêmes comme hier ceux de la chrétienté.

-Au Congo Brazzaville sous Pascal Lissouba florissait la démocratie quand en 1997 la rébellion conduite par Sassou Nguesso, financée et soutenue par Elf, vint la décapiter pour ses intérêts et ceux des étrangers. Le monde resta coi.

-Aux Etats-Unis à l’élection de 2016, au vote populaire Hillary Clinton est gagnante, mais par le Collège électoral (une vétusté) la volonté populaire est ignorée et Donald Trump est président. Des cris pour recompte de bulletins (Tallahassee, Wisconsin, Pennsylvanie, etc.) délustrent cette démocratie.

-Ici et là dans les pays occidentaux, les peuples sont à 80% contre les agressions et guerres d’occupations ; leurs positions sont claires, mais leurs politiciens corrompus piétinent leurs volontés et s’en vont, accompagnés des milieux d’affaires, mettre le feu partout dans le monde.

-Des constitutions sont violées à des fins égoïstes et acceptées par la « communauté internationale » ici, sont violées et sont condamnées et combattues par-là, selon qu’elles favorisent ou menacent les grands intérêts.

-Pour vendre une démocratie de façade aux forceps aux Ivoiriens comme jadis l’on prit les Africains avec la Bible, on divisa le pays en deux avec une rébellion, alla aux urnes sans désarmer les rebelles, refusa le recompte des voix, cassa le palais pour en extirper le président élu, et imposa au peuple un pantin pour les intérêts des groupes financiers et économiques étrangers.

-La démocratie partout, en Europe, en Asie, en Amérique, en Australie et en Afrique, est de plus en plus de la diversion et de la dictature ouatée où les autorités violent et volent en douce les peuples sous tous les aspects. Les gens s’alternent au pouvoir, mais les conditions des citoyens s’aggravent plutôt.

Leur fardeau chaque saison se fait toujours plus pesant et écrasant, tandis qu’une petite poignée de gens laissés au pouvoir s’épanouissent, laissant les Puissants locaux et internationaux piller, frauder, asservir et exploiter toutes les ressources présentes au milieu des traumas, sanglots et torrents de sang.

-Pour de grands intérêts, en Syrie l’on préfère des « animaux » coupeurs de têtes encore appelés rebelles ou djihadistes à un homme qui défend les droits des musulmans, des chrétiens, des athées, etc. Et ce sont les dictatures médiévales du Qatar et d’Arabie Saoudite qui dans leur tâche de sous-traitance les financent et les arment pour la « démocratie » comme en Libye.

-Là où la volonté populaire s’impose et que les Puissants voient leurs intérêts en danger, le chaos va s’installer pour qu’à la faveur de cela ils regagnent leurs positions visées. Voilà la démocratie que d’aucuns embrassent à l’aveuglette.

-A travers corruptions, désinformations, violences multiformes, ruses, tricheries et fausses promesses, les espaces dits démocratiques sont des champs de dictatures voilées. Les dirigeants ici sont des dictateurs doux et habiles, contrairement à ceux qui sont acariâtres et ouvertement brutaux.

-La démocratie actuelle où semble s’enfoncer aveugle l’Afrique est la nouvelle forme de somnifère qu’on administre à ses peuples pour les divertir en les vidant graduellement de leurs droits, de leurs forces, de leurs richesses et de leurs capacités de s’unir devant toute situation comminatoire.

-La plupart des gouvernements ne luttent plus pour leurs peuples. Ils sont des structures représentatives en façade. Les assemblées nationales, Sénats et gouvernements sont rarement au service des peuples. Ils sont des laquais.

Les vrais gouvernements dans le monde de nos jours sont des groupes financiers et empires industriels transnationaux et transcontinentaux qui, tels des vampires, ont les dents plantées dans presque toutes les ressources du monde, et n’entendent plus lâcher de laisse.

Ces puissances économiques et financières – sous les dictatures comme sous les démocraties – dictent aux gouvernements leurs volontés et ces derniers doivent les appliquer contre celles des peuples et leurs intérêts. Les peuples sont vendus et doivent s’unir au champ de la bataille pour la justice sociale.

Ceux qui se laissent soutenir par tel pays et tel groupe exogènes ou endogènes pour revendiquer la Démocratie comme si on avait volé leurs cerveaux et penserait pour eux, ignorent parfois totalement à quels abattoirs on les conduit, jusqu’à ce que des caresses ils voient des jaillissements de sang.

Voilà quelques ombres voilées non exhaustives de la Démocratie tant vantée. Les peuples doivent-ils pourtant lâcher les et réformes démocratiques ? Non. Ce n’est ni une préconisation d’abdication ni celle du découragement. Mais les peuples ne doivent pas se fixer sur cette démocratie dilatoire qu’on leur vend.

Les peuples du monde et surtout d’Afrique doivent mener une lutte intelligente et vigilante en se dotant de nouvelles réformes et institutions juridiques, culturelles, politiques et économiques plus protectrices, plus adéquates aux progrès et pourvoyeuses de la justice sociale.

Ces peuples doivent rester unis, être éduqués et informés sur leurs droits et devoirs pour des luttes qui aident à sortir du joug des prédateurs de toutes sortes. Ils doivent cultiver le vivre-ensemble, travailler dur et produire plus. La Démocratie ne libèrera jamais les peuples ; seuls le bon travail et la justice via des luttes structurées rendront possible la libération.


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