L’annonce a été faite au poste nationale de la Crtv, hier 24 mai.
70 jeunes enfermés dans une école coranique au quartier 12 poteaux à Ngaoundéré sont libres depuis le 23 mai dernier, l’a annoncé la radio nationale hier.
Ils ont été admis à l’hôpital pour bénéficier de soins appropriés. Libérés lors d’une descente du gouverneur de l’Adamaoua, Kildadi Taguieke Boukar, ces 70 jeunes bénéficient des soins de santé dans une formation hospitalière. Cette descente fait suite à une dénonciation anonyme.
« Ce qui se passe ici est contre nature. C’est la privation de liberté. Nous condamnons les sévices. Nous sommes à l’ère de la liberté », a déclaré le gouverneur. L’autorité administrative a ordonné la fermeture de ce centre et le « maître » coranique est placé en garde à vue.
Il devrait prochainement être présenté devant le procureur. Le prévenu aurait affirmé que ces enfants sont des délinquants ou des malades mentaux à lui confiés par les familles pour les « redresser ». Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.
Ils font partie des 333 prisonniers incarcérés dans le cadre de la crise anglophone graciés par le président de la République.
Selon des informations relayées par le Crtv radio, 138 détenus de la prison de Buea ont été libérés ce jour, 04 octobre 2019. A la prison de Bamenda, c’est 55 sur les 77 personnes écrouées dans le cadre de la crise anglophone qui ont recouvré la liberté ce jour.
A Douala, la prison s’est délestée de 54 de ses pensionnaires. Le tribunal militaire de Yaoundé quant à lui a prononcé la remise en liberté de 27 détenus dont 25 hommes et deux femmes.
Ils font partie des 333 détenus dont le président de la République a prononcé l’arrêt des poursuites, au moment où e dialogue national se tenait.
Le président du MRC va défendre les neuf manifestants encore aux mains des forces de l’ordre depuis leur interpellation le 08 décembre 2016 dans la région du Nord-Ouest
Le juriste et homme politique d’opposition Maurice Kamto va assurer la défense des manifestants interpellés à Bamenda et détenus à Yaoundé depuis le 08 décembre dernier, a appris Journalducameroun.com auprès du parti politique d’opposition qu’il dirige: le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Il s’agit de neuf personnes encore aux mains des forces de l’ordre après la libération de 21 manifestants le 09 janvier dernier et de 28 autres avant. Ce qui porte à 49 sur 58 le nombre de «casseurs» remis en liberté depuis leur interpellation à la suite des violences ayant causé deux morts, une dizaine de blessés et d’importants dégâts matériels, selon un bilan officiel présenté le 11 décembre 2016 par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.
«Maurice Kamto a décidé de défendre toutes les personnes interpellées et détenues à la suite des revendications violemment réprimées par les forces de l’ordre. C’est scandaleux de poursuivre des jeunes qui ont exprimé une opinion, quelque soit cette opinion, dans leur pays, à visages découverts, et non-porteurs d’armes. C’est un régime de terreur qu’on veut mettre en place, mais ce n’est pas comme ça que ce problème sera résolu», a indiqué le trésorier du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Dr Alain Fogue Tedom, joint au téléphone par Journal du Cameroun.
Selon le cadre de ce parti politique créé en 2012, à la suite de la désertion de Maurice Kamto, des rangs du parti au pouvoir, cette détention de manifestants constitue une violation aux droits de l’homme et elle serait favorisée par la loi antiterrorisme en vigueur dans le pays depuis décembre 2014.
«En 2014 lorsqu’on avait voté la loi antiterroriste, le MRC avait trouvé que cette loi ouvrait la voie à des fins politiques. Elle avait été critiquée par le président Kamto. Il se trouve que ce qu’on redoutait à l’époque, à savoir l’utilisation de cette loi pour priver de liberté d’expression des Camerounais, est en train de se réaliser», souligne le Dr. Alain Fogue Tedom.
Les mouvements de grève ont commencé dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest par une manifestation des avocats anglophones demandant la traduction des textes juridiques en anglais. Laquelle a été suivie d’une grève des enseignants demandant entre autres, le retrait de tous les enseignants francophones de leurs écoles.
Au MRC, Maurice Kamto avait relevé l’existence d’un problème anglophone et appelé le gouvernement à un dialogue. «Commencées par le mouvement des avocats de cette région, les revendications sont aujourd’hui suivies par l’ensemble de la population dont les « Bayamsellam » et les syndicats des enseignants pour ne citer que ceux-là, et se traduisent aussi par une grève générale lancée depuis le lundi 21 novembre 2016. Tout cela est l’expression d’un mal-être profond qu’on ne saurait banaliser, alors que l’on a célébré il n’y a pas longtemps le 50e anniversaire de la réunification du pays dans des conditions critiquables et critiquées, et pas seulement par les populations anglophones.
Au demeurant, dans mon intervention au meeting de notre parti organisé à Bamenda le 25 juin dernier, comme à l’occasion d’autres interventions publiques avant, j’ai indiqué qu’il y a un problème anglophone au Cameroun qu’il faut résoudre politiquement et pacifiquement», avait-il déclaré dans un discours relatif à aux événements de Bamenda et Buéa.
Une quarantaine de personnes pourront rendre visite entre mardi et jeudi prochains à des détenus, présumés membres de la secte nigériane, en séjour à la prison centrale de Yaoundé
Une quarantaine de personnes, représentant 14 familles, seront autorisées à rendre visite entre mardi et jeudi prochains à 24 détenus présumés membres de la secte islamiste Boko Haram en séjour à la prison centrale de la capitale camerounaise, Yaoundé, sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Venues de l’Extrême-Nord du pays, ces personnes, en majorité des conjointes et des enfants, pourront passer des journées entières en compagnie des leurs avec l’autorisation de la justice militaire.
« C’est la 2ème visite familiale en détention que nous organisons dans le même pénitencier, après celle du 12 au 13 octobre dernier qui concernait 7 familles », a expliqué le coordinateur adjoint en protection du bureau régional du CICR en charge de la détention, Cellou Mamadou Bah.
Ce responsable n’a toutefois pu indiquer le nombre total de personnes actuellement détenues en rapport avec les faits de terrorisme, indiquant toutefois que l’organisme, qui a effectué le suivi individuel de 394 prisonniers dans ce cadre, a visité 5500 détenus « essentiellement dans les lieux de détention de l’Extrême-Nord, de l’Est et à Yaoundé ».
Dans le même ordre d’idées, le CICR a apporté un soutien alimentaire à 83.500 personnes, distribué des ustensiles ménagers à 27.350 autres en même temps que 26.700 individus recevaient un appui à la production agricole, 7 800 bénéficiaient d’un meilleur accès à l’eau, 7 150 bénéficiaient de consultations curatives de qualité, 115 blessés de guerre étaient pris en charge à travers des donations de kits de santé.
En outre, le bureau régional a indiqué avoir, depuis début 2016, sensibilisé 720 membres des forces de défense au droit international humanitaire et au droit international des droits humains, alors que 3 400 personnes étaient suivies dans le cadre du rétablissement des liens familiaux, notamment dans les camps de réfugiés des régions de l’Est et de l’Extrême-Nord.
En détention arbitraire, ces prisonniers ont recouvré la liberté mercredi, sur ordre d’un magistrat
Cinquante-quatre prisonniers détenus «arbitrairement» à la prison centrale de Yaoundé, la capitale camerounaise, ont été libérés ce mercredi, 23 décembre 2015, sur ordre d’un magistrat.
Les bénéficiaires de cette mesure, a-t-on appris, sont des personnes soit injustement détenues, soit ayant déjà purgé leur peine sans qu’une levée d’écrou leur ait été délivrée.
D’une manière générale, les lenteurs dans la chaîne judiciaire sont présentées par la Chancellerie comme la cause de la surpopulation carcérale dans le pays.
Face aux présidents de cour d’appel et délégués régionaux des administrations pénitentiaires, le ministre de la Justice, Laurent Esso, avait, le 17 septembre dernier à Yaoundé, déploré la forte disproportion entre le nombre de magistrats, le nombre de juridictions saisies, le nombre d’affaires pénales et le nombre de prisons ouvertes, invoquant une «cause objective qui génère des lenteurs judiciaires et, qui, elle-même, entraîne la surpopulation carcérale».
Une délégation nigériane a visité trois centres de détention pour identifier formellement ces détenus
Le Niger s’apprête à remettre plus d’un demi-millier de prisonniers membres présumés de Boko Haram au Nigeria. Une délégation nigériane a visité trois centres de détention pour identifier formellement ces détenus. Ils ont été interpellés sur le sol nigérien au cours des dix derniers mois. Cette coopération entre services de police et de justice des deux pays est une initiative du Niger.
Au total, 457 détenus ont été identifiés comme étant Nigérians et membres présumés de Boko Haram dans les centres de détention de Niamey, Koutoukalé et Kollo. C’est sans compter les 180 personnes dont la nationalité reste à vérifier. Elles sont pour la plupart incarcérées à Diffa, dans le sud-est du pays. La remise de police à police pourrait donc porter sur 637 détenus au total, conformément à un accord signé dans le cadre de la coopération policière en 1988 par les chefs d’Etat de la Cédéao, précise une source proche du dossier. Cette procédure exige moins de formalités qu’une procédure globale d’extradition.
Tous ces détenus ont été interpelés depuis le début des raids menés par Boko Haram au Niger. Les premières attaques des insurgés à Bosso et Diffa remontent en février dernier. Ces dernières semaines, les combattants islamistes ont multiplié les incursions dans les villages le long de la frontière avec le Nigeria. Quatre attaques ont été recensées entre le 26 novembre et le premier décembre, pour un bilan de 35 morts et des dizaines de blessés.
Une coopération similaire envisagée avec le Tchad
La mission nigériane, qui s’est déplacée dans la capitale du Niger, comprenait des policiers, des agents de renseignements et des fonctionnaires du ministère de la Justice. Mais selon Niamey, elle est directement rattachée à la présidence. « L’opération en cours témoigne de la parfaite coopération entre nos deux pays », se félicite un haut fonctionnaire nigérien qui a relevé « de nombreuses éclaircies », depuis l’accession à la présidence nigériane de Muhammadu Buhari. « Les interrogatoires et les enquêtes seront plus efficaces s’ils sont menés par des Nigérians, ils arriveront plus facilement à reconstituer l’entourage et l’environnement des détenus, donc dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, c’est très important », ajoute cette source contactée par RFI.
Le ministère de la Justice indique néanmoins que la délégation nigériane devra revenir à Niamey pour finaliser la procédure de transfèrement. « C’est une affaire de jours », assure pour sa part le colonel Abubakar Rabe, porte-parole de l’armée nigériane. Par ailleurs, des dizaines de ressortissants tchadiens, présumés membres de Boko Haram, sont également détenus au Niger. Niamey souhaiterait mettre sur pied une coopération similaire avec Ndjamena.
Capture d’écran d’une vidéo de propagande de Boko Haram montrant son chef Abubakar Shekau, le 20 janvier 2015.Droits réservés)/n
Cette mesure, parmi d’autres, fait partie des dispositions prises suite à l’incendie déclaré samedi dernier dans l’établissement de pénitence à Douala
Trois jours après l’incendie qui a dévasté six cellules, la chapelle adventiste, une partie de la cuisine et des logis de fortune à la prison centrale de Douala, capitale économique du Cameroun, 700 détenus de ce pénitencier sont toujours sans abri. Lundi, 14 septembre 2015, le délégué régional des Affaires sociales pour le Littoral, Rose Marie-Alphonsine Manyim, est descendue sur les lieux pour apporter du réconfort aux sinistrés.
Après un entretien d’une vingtaine de minutes avec le régisseur, Dieudonné Engonga Mintsang, la délégation du Minas est allée s’enquérir de la situation qui prévaut dans les différents quartiers de la prison. L’on constate alors que le secteur touché par les flammes a été complètement rasé, et que nombre de prisonniers dorment à la belle étoile suite au sinistre survenu samedi. Ces derniers attendent leur relogement. Ils l’ont manifesté au passage des responsables, demandant à être tous sous des abris, même de fortune, pour se protéger des intempéries.
Pour le régisseur de la prison centrale de New Bell, c’est une situation assez difficile. Toutefois, précise-t-il, les autorités compétentes sont informées de la situation et des mesures sont en train d’être prises pour le recasement immédiat des pensionnaires dans le besoin. Des âmes de bonne volonté et des associations sont passées pour évaluer les besoins avant toute action.
Dans l’immédiat, les brûlés (deux au premier degré et deux autres au second degré) ont été transférés à l’hôpital général de Douala, pour des soins appropriés. Le service social basé dans cette formation sanitaire s’occupe également de la prise en charge psychologique de ces brûlés.
Par ailleurs, le bâtiment nouvellement construit va recevoir 160 détenus pour un début. Les autres seront momentanément casés dans la cour de la prison. D’après d’autres informations obtenues par le quotidien national, l’espace consumé par les flammes sera viabilisé dans les prochains jours: il pourra accueillir un bâtiment de grande envergure. Les quartiers des femmes, des mineurs, des personnes âgés et des VIP, ont été épargnés par les flammes. Le régisseur a d’ailleurs précisé que si les cellules n’étaient pas solidement construites, on aurait eu plus de dégâts.
C’est aux environs de 18h30, samedi, 12 septembre 2015, que de la fumée a été aperçue par une sentinelle. La promptitude des sapeurs-pompiers a permis de circonscrire le feu, d’empêcher de plus gros dégâts.
Des détenus à la prison centrale de New Bell à Douala. Droits réservés)/n
Selon le consul du Mali à Yaoundé, 70 ressortissants maliens arrêtés le 20 août dernier et conduits au GMI de la ville pour manque de pièces valables ont été libérés par les autorités camerounaises
Le 20 août dernier, à la suite d’une rafle organisée par les forces de l’ordre camerounaise, environ 70 ressortissants maliens avaient été arrêtés et conduits au GMI de Yaoundé.
Selon le consul du Mali à Yaoundé, Dr Moussa Balla Diakité, «nos compatriotes ont été libérés le mercredi 02 septembre grâce aux efforts conjugués des autorités maliennes et du consul». Aux dires du consul, ces Maliens sans papier ont été arrêtés pour deux causes essentielles. La première tient au fait que Yaoundé a voulu changer la convention qui liait le Mali au Cameroun ( qui exemptait les Maliens de la carte de séjour au Cameroun) en matière de circulation des personnes, et la deuxième est liée à un contrôle strict à cause de l’existence du Boko Haram dans le pays.
Dans un communiqué de presse, le ministre des Maliens de l’extérieur, Abdramane Sylla, qui se réjouit de la libération de 78 de ses compatriotes, se dit par contre préoccupé par des conditions posées par les autorités camerounaises, notamment l’interdiction d’entrée dans leur pays aux commerçants pour des affaires et aux personnes résidant au Cameroun, qui étaient venus au Mali pour des visites familiales.
En tout état de cause, indique le communiqué, des missions du ministère des Maliens de l’extérieur et de celui des Affaires étrangères et de la Coopération internationale sont attendues au Cameroun lundi pour mieux s’imprégner des difficultés rencontrées par les Maliens et en discuter avec les autorités locales, afin de trouver une issue heureuse.
Le ministre des Maliens de l’extérieur tient par ailleurs à saluer les actions entreprises par le Consulat général du Mali à Douala face à cette situation et rappelle que les autorités camerounaises ont décidé de suspendre la Convention de circulation entre les deux pays, en appelant les Maliens à plus de vigilance.
Depuis 2014, le processus de ladite Convention est en cours, précise-t-on.
La préoccupation que soulève la surpopulation carcérale était au centre du Conseil de cabinet du mois d’août, tenu le vendredi 28 à Yaoundé, sous la présidence du Premier ministre, Philemon Yang
26 702 détenus. C’est le chiffre qu’affichent les prisons camerounaises. Bien au-delà des 17 000 places disponibles. Suffisant pour amener le gouvernement à réagir. Le sujet était au centre du Conseil de cabinet du mois d’août présidé vendredi, 28 août 2015, par le Premier ministre, Philemon Yang.
De Douala à Maroua, en passant par Yaoundé, Bertoua, Bafoussam et ailleurs, les prisons camerounaises sont en sureffectif. En cause, «de nombreuses procédures en matière pénale, qui entraînent la détention provisoire des mis en cause», explique le ministre de la Justice (Minjustice), Laurent Esso. De fait, le chef du gouvernement a instruit de tout mettre en uvre pour réduire considérablement le nombre de personnes détenues dans les prisons que compte le pays. Puisque, d’après Laurent Esso, «les prisons ont été construites avec une capacité d’accueil que l’on ne peut pas modifier en fonction de l’accroissement du nombre de détenus». A titre d’exemple, «la prison centrale de Kondengui a été construite pour une capacité d’accueil de 1 500 personnes. Dans les années 60, cela paraissait suffisant. Mais aujourd’hui, nous sommes à 4 234 détenus».
Toutefois, «le volet infrastructure peut être amélioré», indique le Minjustice. Au rang des mesures prises par le gouvernement pour «décongestionner les prisons existantes», il y a la création de nouvelles administrations pénitentiaires, l’augmentation de la capacité d’accueil de celles qui existent déjà, le transfèrement des détenus vers d’autres maisons d’arrêt. Cette question est à la charge du ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso, qui lutte également contre l’endoctrinement des prisonniers par des éléments de la secte islamiste Boko Haram qui sévit aux frontières.
L’exemple de la prison centrale de Maroua
Des travaux pour l’amélioration du cadre de vie sont en cours au sein de la prison centrale de Maroua, créée en 1935 pour accueillir un maximum de 250 détenus, qui croule aujourd’hui sous le poids de l’âge.
Quatre-vingt ans après, le chiffre des pensionnaires de cette maison d’arrêt est multiplié par cinq. Selon le régisseur Joseph Simon Pierre Biye, cette prison compte déjà 1 360 détenus. Au moment où elles construisaient cette prison, les autorités n’avaient nullement pensé à la criminalité des mineurs, ni celle des femmes, cette maison étant uniquement destinée aux hommes.
Mais la donne a changé. A la prison centrale de Maroua, on a environ une cinquantaine de mineurs et une trentaine de femmes. Ici, les effectifs vont grandissants. Selon le régisseur, avant la situation d’insécurité créée par la secte Boko Haram, les effectifs de cette prison tournaient autour de 900 détenus; mais depuis lors, ceux-ci ne cessent de croître. Ce qui cause des problèmes en termes de nutrition, de soins de santé et de ressources humaines devant encadrer les détenus.
Des mesures prises par les autorités en charge de l’administration pénitentiaire pour améliorer les conditions de vie des détenus et celles du personnel en service dans cette maison d’arrêt, il ressort que, depuis peu, la prison dispose d’une aile pour mineurs et un compartiment pour dames. Les travaux de construction du quartier de haute sécurité sont déjà engagés. C’est là que seront incarcérés les détenus jugés dangereux. Est annoncé également la construction d’un mirador de surveillance; l’entreprise devant exécuter ces travaux est déjà sur le terrain.
Pour l’amélioration des conditions de vie des détenus, la construction d’un forage et d’un château d’eau est aussi lancée. Côté santé, le nombre de médecins est passé d’un à deux. Dans la même foulée, on annonce l’acquisition en cours d’un groupe électrogène de grande puissance afin de pallier le problème de courant électrique. Sans oublier l’arrivée d’un car de transport et d’un véhicule 4X4. Selon Joseph Simon Pierre Ayissi Biye, il y a quelques mois, une assistance ponctuelle a été donnée à cette prison en vue de la prise en charge sanitaire et alimentaire des détenus. Un appui jugé insuffisant, compte tenu de l’effectif de la population carcérale.
Deux véhicules de l’armée camerounaise ont également été brûlés au cours de cet assaut survenu dans la nuit de dimanche à lundi, où quatre militaires et trois policiers sont déclarés portés disparus
Deux prévenus détenus en cellule ont été égorgés et deux véhicules de l’armée camerounaise brûlés lors d’une attaque contre une brigade de gendarmerie de la région de l’Extrême-Nord dans la nuit de dimanche 26 à lundi 27 juillet 2015, où quatre militaires et trois policiers sont en outre déclarés portés disparus, rapportent des sources de l’armée.
Des hommes armés soupçonnés d’être membres de Boko Haram, en provenance du Nigeria voisin, ont attaqué et incendié la brigade de gendarmerie d’Afadé, localité proche de la frontière nigériane, aux environs de 02h (01h GMT), avant de repartir sans riposte des forces de défense et de sécurité camerounaises prises au dépourvu, a expliqué sous couvert d’anonymat une source militaire jointe lundi matin par Xinhua.
Un petit nombre d’unités des services de sécurité étaient en service dans ce poste du dispositif opérationnel de lutte contre la secte islamiste nigériane. Elles auraient battu en retraite face à l’ampleur de l’attaque et l’armée est sans nouvelle de quatre soldats et trois policiers déclarés portés disparus, selon cette source.
« L’un des deux détenus égorgés était un membre de ce groupe terroriste », a-t-elle précisé en outre.
Afadé est une localité située sur la ligne de front constituée le long de la frontière nigériane dans l’Extrême-Nord en marge de la guerre que le Cameroun a entrepris de mener depuis plus d’un an contre Boko Haram, après une série d’attaques armées et des prises d’otages enregistrées dès 2013.
Cette nouvelle attaque est le signe d’une multiplication des assauts de Boko Haram, que l’on disait affaiblie par l’offensive de la coalition formée du Cameroun, du Tchad, du Nigeria et du Niger.
Samedi dernier, un attentat-suicide attribué à une petite fille âgée d’environ 12 ans a causé environ 25 morts dont elle-même et plus de 80 blessés à Maroua, la principale ville de l’Extrême-Nord, selon le dernier bilan communiqué par des sources hospitalières.
Le 22 juillet, deux jeunes filles s’étaient fait exploser au marché central de la même ville, causant plus de 20 morts et plus de 30 blessés. Elles-mêmes faisaient aussi partie des victimes.
Le 13 juillet, deux femmes kamikazes avaient fait exploser leurs ceintures d’explosifs à Fotokol, autre localité frontalière avec le Nigeria et une des principales cibles des attaques de Boko Haram au Cameroun, causant aussi plus de 20 morts dont un soldat tchadien et un responsable sanitaire local.
Les autorités pénitentiaires et judicaires estiment impossible de faire voter les détenus en détention préventive et les gardés à vue
Lors de l’élection présidentielle de 2004, Yves Michel Fotso, avait été un acteur majeur de l’équipe de campagne du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), dans le département du Koung-Khi. Inscrit sur une liste électorale dans cette circonscription, il était allé voter, tout naturellement. Mis sous mandat de dépôt en décembre 2010 à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé dans le cadre de «l’opération Epervier» contre les présumés détourneurs de deniers publics, il ne devrait pas participer à l’élection présidentielle du 9 octobre prochain. Alors que ses droits civiques doivent être respectés tant qu’il n’a pas été condamné définitivement par une juridiction.
«Je veux voter»
Le cas d’Yves Michel Fotso est loin d’être isolé. Je veux voter, clame Robert Totio, placé sous mandat de dépôt depuis le 18 septembre 2008 à la prison centrale de Bafoussam. Son long séjour en milieu carcéral n’a pas entamé son goût du débat pour les questions politiques et sociales. Ayant voté en juillet 2007, il froisse son visage lorsqu’on évoque la prochaine élection présidentielle. Je veux voter, mais que faire? Je pense que tant que je n’ai pas été condamné par un tribunal, mon droit de vote reste intact. La difficulté est là: privé de liberté, je ne saurai me mouvoir vers une antenne d’Election’s Cameroun (Elecam), se plaint-il, en levant les yeux au ciel. Dans l’attente de son procès devant le tribunal de grande instance (Tgi) de la Mifi à Bafoussam, où il est poursuivi pour vol aggravé, tentative de meurtre et profanation de cadavre, il tient à exprimer son point de vue sur la manière dont la cité est gérée. Avant mon arrestation, je menais mes activités du côté de Douala. Je reste persuadé que, sorti d’ici, je dois reprendre la vie comme avant. Je suis gêné de ne pas pouvoir me prononcer sur le choix du futur dirigeant du Cameroun, soutient-il.
Sous mandat de dépôt depuis le 27 septembre 2009, Eric Junior Tagué, lui, ne sait comment procéder pour s’inscrire sur une liste électorale. Même interrogation chez Yannick Tchonang, en détention préventive depuis le 17 janvier 2011. Les exemples abondent. Selon les statistiques disponibles le 12 septembre 2011, 656 personnes en détention préventive à la prison centrale de Bafoussam se trouvent dans cette situation. Dans chacune des centrales de Douala et Yaoundé, ils seraient plus de 1500 détenus dans ce cas. Me René Tagne, délégué régional d’Elecam à l’Ouest, plaide pour le respect du droit de vote de ces prévenus qui n’ont pas encore été définitivement condamnés.
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Un droit difficile à appliquer
Le régisseur de la prison centrale de Bafoussam, Soné Ngolé Bomé, reconnaît le principe du droit de vote attaché à celui de la présomption d’innocence. Il estime cependant que la décision de convoyer des prévenus de la prison vers un autre lieu revient au procureur de la République. Une source proche du Procureur général près la Cour d’appel de l’Ouest à Bafoussam pense que la mise en uvre du droit de vote des détenus est difficile pour des raisons liées au maintien de l’ordre public en période électorale ou à la disponibilité des ressources humaines et financières nécessaires. Admettant qu’une permission d’aller voter soit accordée aux 656 prévenus de la prison centrale de Bafoussam, a-t-on les moyens d’affecter un gardien à la surveillance de chacun d’entre eux? Puisque ce déplacement se fait dans leur intérêt personnel, ont-ils les moyens de supporter les frais de mission des gardiens mobilisés?, s’interroge-t-on dans cette instance. On fait remarquer, en outre, l’incompatibilité entre l’exigence de garantie du secret du vote et la présence d’un geôlier derrière un prévenu qui aurait bénéficié d’une permission pour l’accomplir. Enfin, l’installation des urnes par Elecam à l’intérieur des prisons paraît, pour certains, ne pas être une solution appropriée, car l’expression du droit de vote est attachée au domicile de chaque citoyen. Ngounou, alors chef des opérations électorales et référendaires d’Elecam à l’Ouest, partage cet avis et conclut que le législateur a tranché cette question dans la loi de décembre 1991 fixant les conditions d’élection des députés à l’Assemblée nationale. Ce texte précise: Ne doivent pas être inscrits sur une liste électorale et ne peuvent voter les personnes qui font l’objet d’un mandat d’arrêt
Une stratégie?
Le directeur exécutif de la Ligue des droits et des libertés, Charlie Tchikanda, affirme sans hésitation que cette exclusion des personnes en détention préventive du processus électoral est purement arbitraire. Ces prisonniers font partie du lot des mécontents de la République. Il n’est pas exclu que ce refus de leur permettre d’exercer leur droit de vote, tant qu’ils n’ont pas été condamnés, participe d’une stratégie du gouvernement. Ils sont considérés comme des opposants, analyse le militant des droits de l’Homme. Président d’une section de l’organisation des jeunes du parti au pouvoir dans le département de la Mifi, Hyppolite Tchoutezo, contredit cette thèse. Pour lui, de nombreux militants de ce parti se trouvant derrière les barreaux restent attachés aux idéaux de leur chapelle politique. D’autres, au contraire, pensent que les pontes du régime incarcérés dans le cadre de l’opération Epervier seraient prêts, si l’occasion leur était offerte, à sortir de leur cellule pour sanctionner le Président Paul Biya, le 9 octobre.
Lors de la distribution du repas à la prison de DeidoJade Cameroun)/n
Les journalistes du groupe François de Salles étaient dans la Mefou et Afamba, à la prison de Mfou
La joie pouvait se lire sur les visages des pensionnaires de la prison de Mfou ce samedi 20 décembre, à l’occasion de la visite que leur ont rendue les journalistes du Groupe François de Salles. Il s’agissait pour la quinzaine de journalistes mobilisés pour la circonstance d’apporter du soutien et du réconfort à ces marginalisés de la société. La rencontre débutée aux environs de 11h s’est ouverte par une messe dirigée par le Père Beraud, ex-correspondant du journal Français La Croix au Chili. Dans son homélie, il a indiqué » Chacun de nous tous a une vocation. Même à l’intérieur de ces murs, on peut réaliser de grandes choses. On peut transformer cette prison en famille ». Et de préciser que tous les apôtres sont passés par la prison.
Après la messe, les journalistes se sont rendus dans le jardin de la prison situé derrière celle-ci. Là, ils ont réalisé quelques sillons pour la culture du mais. De retour dans l’enceinte de l’édifice carcéral, un match de handball opposant une équipe mixte des prisonniers et celle des visiteurs a eu lieu sous la grande attention du public. L’on a pu apprécier les talents de Mme Dikoum, la non moins célèbre détenue. Le match s’est soldé par un score nul, 5 buts partout. Une autre rencontre, en football cette fois, a opposé une équipe de détenus à celle de l’association inter-dominationnelle Step Cameroon. Puis est arrivé l’heure de la remise des dons et des prix aux différents lauréats de la semaine culturelle s’achevant samedi. Les meilleures équipes et meilleurs joueurs des championnats de football et handball organisés dans la prison ont été primés tout comme les meilleurs danseurs, meilleurs supporteurs et l’équipe en charge de la gastronomie.
Homélie du père Béraud dans la prisonJournal du Cameroun)/n
Le lot de journaux, magazines et divers ouvrages apportés par le Gfs a aussi été remis pour alimenter la bibliothèque. Il s’agissait des journaux comme Le Monde, Cameroon Tribune, Libération, Jeune Afrique, l’Express, Santé Magazine. et de livres religieux. Laurentine Assiga, la présidente du Gfs, les a exhorté à les lire parce qu’il s’agit d’ouvrages « chers dont quelques uns coûtent jusqu’à 5 000 Fcfa dans les kiosques ». De grandes marmites, pour une valeur de 70 000 Fcfa ont aussi été remises à la prison par le président de l’association Step Cameroun. Pour que la fête se prolonge, Mme Bindoua Jeanne d’Arc, régisseur de la prison a annoncé que les quartiers resteront ouverts jusqu’à 18h au lieu de 17h, pour que la fête soit belle. Une exposition vente des produits fabriqués par les détenus a clôturé la rencontre riche en échanges de toutes sortes avec les détenus.
Crée le 3 mai 2003 à Yaoundé, le Groupe des journalistes de François de Salles milite pour l’amélioration des conditions de vie des journalistes et de l’image de la profession. Il s’agit pour les journalistes d’abandonner quelques temps la critique pour agir en faveur du bien être social. Elle regroupe en sont sein une vingtaine de journalistes animés par ce même désir ardent de venir en aide aux être marginalisés. Lors de la précédente sortie du groupe, ils avaient procédé au nettoyage d’un pavillon de l’Hôpital Central de Yaoundé.
Ici, c’est mieux qu’à Kondengui
Ici, c’est mieux qu’à Kondengui, parce qu’il y a moins de gens. Là bas nous étions 5000. Pourtant, lorsque nous sommes nombreux ici, nous sommes 350. Côté nutrition, à Nkondengui on ne peut pas survivre avec la ration qu’on y reçoit. Là bas c’est le Nkontchap (couscous haricot) tous les jours. Ici à Mfou, on nous fait quand même des plats de couscous, et on varie, bien que ce soit parfois mal préparé. On s’en sort comme ça. Et la quantité est plus volumineuse. Côté discipline, elle règne vraiment. Je suis arrivé ici parce qu’on me reprochait le meurtre d’une dame à Nkoabang.
Atounang Marie Joseph, détenuJournal du Cameroun)/n
Le prisonnier a aussi un côté positif
Nous autres encadreurs sommes comme les parents des détenus. Alors quand nous avons une visite pour nos détenus qui sont comme nos enfants, nous ne pouvons qu’être très contents. Et les journées culturelles que nous organisons chaque année entrent en droite ligne de cela. Ça permet aux populations d’entrer en prison et voir quand même le côté positif du prisonnier. Parce que dehors, la société pense que le prisonnier est l’homme le plus mauvais. Pourtant il a aussi un côté positif. C’est pourquoi vous voyez qu’il y a des expositions ventes des objets que les prisonniers fabriquent. Toutefois, vous savez qu’ils viennent de divers horizons, avec des cultures et des éducations différentes. C’est pourquoi c’est un peu difficile de les amener à être des hommes honnêtes. Nous prenons des dispositions particulières en ces périodes parce que les prisonniers veulent sortir pour aller fêter dehors. Mais même en restant ici, ils vont fêter d’une façon ou d’une autre. Ils recevront un repas spécial. Nous allons leur préparer de la viande ou le poisson avec du riz.
Mme Mbah née Mbolo Tabi, intendante de prison, chef de bureau des affaires administratives.Journal du Cameroun)/n
Ça me fait oublier mes problèmes
Ça me fait de la joie au c ur de voir les étrangers de l’extérieur. ça me fait oublier quelques temps mes problèmes. Parce que ça fait déjà un an que je suis ici. Et je ne vois pas souvent mes parents, ma famille (sanglots). Je suis arrivé ici par ce que j’avais eu des problèmes avec ma patronne chez qui j’étais ménagère. On m’a accusé de vol d’argent.
Mbida Nadine, détenueJournal du Cameroun)/n
Ça va aider les prisonniers dans leur réinsertion
Cette visite va aider les prisonniers au niveau de leur réinsertion. Nous recevons très souvent pareilles visites. Et l’accueil ici est plus facile parce que nous avons un faible effectif. Mais le travail reste le même car on travaille jour et nuit.
Intendant Ondoua Apollinaire, chef de bureau des affaires financièresJournal du Cameroun)/n
J’ai gagné en expérience
C’est un geste de solidarité et salutaire que nous venons de faire à la prison de Mfou. Bien sûr, tout journaliste doit prendre un temps de répit pour réfléchir et voir ce qu’il peut apporter comme contribution à l’épanouissement des autres êtres humains qui sont parfois marginalisés ou délaissés. Aujourd’hui, j’ai gagné en expérience. C’est vrai que ce n’est pas la première fois que j’assiste à une cérémonie de remise de dons dans une prison, mais je suis venue à Mfou pour la première fois. Pendant le petit temps que j’ai passé avec ces détenus, j’ai appris un certains nombre de choses comme la patience, la tolérance, la persévérance.
Florianne Payo, journaliste dans le groupe l’AnecdoteJournal du Cameroun)/n
Super intendant des prisons et régisseur de la prison principale de Mfou, elle évoque le quotidien de son établissement!
Est-ce que c’est facile de diriger une prison comme celle de Mfou?
Etre régisseur c’est un travail difficile quelle que soit la prison. Je suis à mon premier poste. Parce que j’ai plutôt passé beaucoup de temps à la direction des services centraux de l’Administration pénitentiaire. Je suis ici depuis décembre 2007. Pour moi c’est plus difficile, parce que je suis partie directement des dossiers pour le terrain. Et je suis mère de 7 enfants; les éduquer n’est pas facile parce que chacun a sa personnalité. A plus forte raison, diriger plus de trois cent personnes c’est pénible.
Nous nous sommes un peu promené dans les quartiers, apparemment tous les prisonniers sont dociles.
Ils ne sont pas tous dociles. Parce qu’il y en a qui font des bagarres, beaucoup de chanvre entre dans la prison et lorsqu’ils ont déjà fumé le chanvre, ils deviennent agressifs.
Par quelle voie le chanvre entre t-il dans la prison?
C’est un trafic! Ceux qui sortent par exemple pour aller faire des corvées peuvent faire entrer le chanvre. Parce qu’ici normalement, lorsque vous venez de l’extérieur, avant de traverser la deuxième porte, l’on doit vous fouiller. Et pour peu qu’il trouve un fonctionnaire complaisant, c’est-à-dire qui ne fait pas normalement son travail, il entre avec la marchandise prohibée. De même, au niveau du quartier Ecole où nous avons notre poulailler, il y a une rigole qui permet d’évacuer de l’eau. Ils jettent aussi des choses par là.
Quelles mesures avez-vous pris face à cette pratique?
Comme mesures que nous prenons déjà, nous demandons aux fonctionnaires de bien faire leur travail. Nous leur disons que les prisonniers ne sont pas des gens à qui on peut faire confiance. Parce que le prisonnier cherche à avoir votre confiance. Dès qu’il sait qu’il l’a, c’est alors qu’il commence à faire le trafic. Quand il a déjà fait quatre, cinq, six mois dehors à sortir de temps en temps, c’est alors qu’il replonge.
Nous avons constaté que les prisonniers sont très actifs. Il y en a qui font des beignets, d’autres qui vendent des bananes. Comment parviennent t-il à se procurer la matière première?
Nous avons un commissionnaire, un prisonnier à qui nous avons déjà fait confiance. Il se rend au marché deux fois par jour. Si ça ne tenait qu’aux détenus, il y serait allé mille fois. J’ai donc restreint ce nombre. Pour la banane, c’est une ancienne gardienne de prison qui vient en vendre. Il y a même certains prisonniers qui font seuls leur cuisine ici. Ils envoient faire le marché et l’on revient avec les ingrédients.
Pourquoi certains prisonniers peuvent sortir et pas d’autres ?
Selon les textes, le prisonnier peut être admis à sortir quand il a déjà purgé les deux tiers de sa peine. Mais ce n’est pas toujours évident. Nous les mettons souvent à l’essai. Certains, dès leur première sortie rentrent saouls ou avec du chanvre indien. Alors, nous restreignons de nouveau leurs sorties. Tout dépend de la confiance qu’on leur porte. Laquelle n’est jamais une garantie. Certains usent de ce stratagème pour s’évader dès qu’on les laisse sortir.
Bindoua Jeanne d’Arc, régisseur de la prison principale de MfouJournal du Cameroun)/n
D’où vous viennent les moyens pour nourrir tout ce monde?
Le ministère de la justice nous envoie des cartons semestriels. Mais avec le coût de la vie, ça ne suffit pas. Récemment le vice premier ministre a doublé les crédits d’alimentation dans les prisons. Nous nous débrouillons néanmoins avec le jardin et autres pour essayer d’améliorer leur quotidien. Le chiffre pour la nutrition quotidienne d’un détenu oscille autour de deux cents francs maintenant. Mais ce n’est pas le chiffre exact.
Mais des détenus se plaignent de ce qu’ils ne reçoivent qu’un repas par jour et que ce n’est pas suffisant.
Les détenus n’ont droit qu’à un repas par jour, selon les textes. Ce qui se passe c’est que ce repas est déjà consistant. Vous-même vous voyez ce qu’il y a là comme personnes; si vous vous mettez à les nourrir deux fois par jour, c’est avec quel budget?
Et les visites comme celle du Groupe François de Salles sont elles fréquentes?
Nous recevons fréquemment des visites comme la votre en fin d’années. Nous voulons que ces visites soient plus fréquentes. Ces gens, lorsqu’ils reçoivent des visites, ils sont très contents. Il y a certains ici qui n’ont jamais de visite. Or une visite comme la votre, ils peuvent la prendre comme la leur.
Au-delà de tout ceci, ne pensez vous pas qu’il fait mieux vivre dans la prison de Mfou que dans les autres prisons du Cameroun?
Nous sommes une prison privilégiée. Parce qu’il y a beaucoup de gens qui nous aident. Par exemple, L’atelier de coiffure, c’est Nolfowop, une Ong qui dépend du Caire qui nous a donné du matériel pour le créer. Pour la bibliothèque, c’est des dons comme le vôtre. Nous sommes vraiment privilégiés, mais nous aimerions que cela continue parce que nous voulons que nos détenus en s’en allant aient appris un métier. C’est également pour cela que nous avons un jardin. On les y permute tout comme dans le poulailler. Les derniers sujets de ce poulailler ont été vendus aujourd’hui. Nous les employons par vague pour éviter qu’ils deviennent oisifs après leur sortie. Surtout que la plupart de nos détenus sont des voleurs.
Cérémonie réligieuse dans la prisonJournal du Cameroun)/n
Le coordonnateur de Step Ministry Cameroon révèle les mobiles des gestes de son association.
C’est quoi Step Ministry-Cameroon?
Nous sommes une organisation chrétienne qui a été créé en 2002. Nous sommes interdominationels. C’est-à-dire que nous travaillons avec toutes les organisations confessionnelles qui croient que quelque chose peut être fait dans la vie de ceux qui sont mis à part ou vulnérables. Et notre souci majeur c’est de les recentrer sur des valeurs spirituelles, morales et citoyennes. Pour ce faire, nous encadrons les jeunes en matière de sexualité, d’accompagnement spirituel des personnes infectées et affectées par le Vih/Sida. Nous accompagnons également les jeunes qui sont dans le milieu carcéral et même dans le milieu extra scolaire. En 2004 nous avons obtenu le prix du Commonwealth (Youth African Programm), soit deux ans après que nous ayons été légalisés. Et nous essayons de nous engager un peu plus tous les jours en travaillant à plein temps.
Quel est le champ d’activité de votre association en ce qui concerne les prisons?
Pour l’instant, le ministère nous a autorisé à travailler avec trois prisons: la prison de Yaoundé, la prison principale de Mfou et la prison principale de Mbalmayo. Nous menons des actions hebdomadaires dans toutes ces prisons. Nous avons tout un programme d’activité que nous avons déposé auprès des régisseurs de toutes ces prisons. Nous déroulons nos activités concernant la citoyenneté, les droits du citoyen, l’éducation à la citoyenneté, à la spiritualité. parce qu’en prison, on a plusieurs soucis. On se demande si on est encore de ce monde. Et très souvent nous permettons à ceux là de comprendre que malgré la situation dans laquelle ils vivent, Dieu est avec eux.
D’où vous viennent les moyens de vos actions?
Vous savez, quand on a la passion, quand on aime quelque chose, on est prêt à jeûner parce qu’on veut apporter des encouragements à un autre. Tout ce que je fais pour l’instant, c’est avec des moyens propres. Et je n’en ai pas assez. J’ai même des problèmes; mais je me fie à la Bible où Jésus dit, « j’étais en prison, vous m’avez rendu visite. Chaque fois que vous avez fait à un tiers, c’est à moi que vous l’avez fait ». C’est cette parole du christ qui est la motivation de l’action que nous menons.
Quelle est la nature et la valeur des dons que vous avez offert aux prisonniers aujourd’hui?
Nous apportons surtout des marmites. Car nous avons essayé d’évaluer les besoins de la prison. Nous nous sommes rendus compte que c’est l’une des priorités. Ces marmites ont coûté 70 000 FCFA. Nous pensons que ce n’est pas le montant, mais le geste. Ce n’est pas le premier don que nous leur offrons. Et ce n’est pas la première fois. Nous avions déjà apporté des marmites, du savon, du sel, du riz, des sandalettes.
Daniel Nguanou, coordonnateur de Step Ministry CameroonJournal du Cameroun)/n
Et après ces mois de soutien à la prison, sentez-vous des effets de vos efforts?
Lorsque qu’on a dit Step ministry, vous avez vu la réaction des détenus. Ils étaient tous fiers. C’est parce que nous sommes tous les jours ensemble. Nous essayons de les conseiller non seulement sur le plan spirituel et moral, mais nous essayons de leur dire qu’ils ne sont pas des éternels détenus. Et que lorsqu’ils vont sortir, ils seront des hommes comme nous car bon nombre d’entre eux sont innocents. Nous prenons les numéros de téléphones et appelons les parents de ceux là dont on ne sait pas qu’ils sont en prison. Nous avons fait une étude sur la vulnérabilité des prisonniers et nous nous sommes rendus compte que beaucoup de jeunes n’ont même pas de visite. Or ces problèmes, la prison ne peut pas les résoudre avec ses moyens modiques.
Quelles sont vos doléances?
Il y a juste deux mois que nous avons eu l’autorisation pour exercer dans les prisons. Et quand nous voyons ce qui a été fait, depuis octobre jusqu’à ce jour, je crois que ce n’est pas rien. Par rapport à une organisation qui ne vit qu’avec ses moyens propres, en attendant que certains ouvrent des portes, où que des partenaires s’associent à notre vision. Les trois prisons, c’est un début. Mais, parce que les détenus ont besoin d’un encadrement qui puisse leur permettre de se sentir véritablement à l’aise comme s’ils étaient dehors. Notre v u c’est que le ministère puisse nous appuyer afin qu’on puisse continuer ce ministère avec joie et efficacité. Nous sommes ouverts à tous ceux qui peuvent mettre leurs énergies pour apporter un plus à ceux qui souffrent. Parce que le problème n’est pas seulement physique, il est même mental et spirituel. Il s’agit de leur apporter un espoir, de leur faire comprendre que le Christ est au centre de leur vie et que le désespoir ne devrait pas les amener à décrocher
Communion de Step Ministry avec les prisonniersJournal du Cameroun)/n