Camair-Co: une dette d’environ 5 milliards de F à éponger

Il s’agit pour la compagnie aérienne camerounaise de payer les prestations pour la maintenance du Dja, le solde de deux mois de salaires des employés et la location de deux avions Boeings 737-700

Une dette de plus de 5 milliards de FCFA. Voilà ce qui risque d’être indigeste pour la Compagnie aérienne nationale du Cameroun, Camair Co. Si la dette n’est pas réglée dans les plus brefs délais, les avions la compagnie seront bientôt cloués au sol. D’où l’«appel à l’aide» que le Directeur Général de la compagnie, Nana Sandjon Jean Paul, a adressé au ministre des Finances camerounais.

Dans une correspondance, estampillée «Très Urgent» datée du 13 juin 2016, le dirigeant de Camair-co décrit une situation très alarmante. Premier écueil, le seul avion long- courrier de Camai-co, «Le Dja», surnom du Boeing 767-300, en réparation depuis novembre 2015 en Ethiopie, redevenu disponible depuis la semaine dernière et prêt à être exploité, est encore cloué au sol pour facture non réglée. Et pourtant son premier vol était programmé pour ce dimanche 19 juin 2016.

«J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que les travaux de visite technique «Check – C» du Boeing 767-300 ER, le Dja en Ethiopie sont maintenant terminées, le retour de cet aéronef au Cameroun est prévu le samedi 18 juin 2016 et la remise en exploitation commerciale à partir du dimanche 19 juin 2016. Tel que nous l’avons mentionné dans une précédente correspondance, les créances de l’Ethiopian Airlines (1 milliards de FCFA), de Honeywell (900 millions de CFCA), de Willis Lease et AJW (475 millions de FCFA), totalisant 2,375 milliards de FCFA doivent préalablement être payées avant la remise en service du Dja».

Pour cause, Ethiopian Airlines, qui a assuré la maintenance du Dja, Honeywell (données de navigation aériennes), et Willis-Lease/AJW-Aviation (location des deux moteurs) réclament sans délais le paiement de leurs prestations.

Autre problème, toujours selon Nana Sandjo Jean Paul, la menace d’ACG, loueur de deux Boeings de la compagnie, qui tarde à se faire régler des factures arrivées à échéance, pour un montant de 1, 480 milliards de FCFA. «Il y a un risque imminent de saisie d’un de nos Boeings 737-700 si les créances de ce loueur ne sont pas payées immédiatement» a-t-il déclaré.

A cela s’ajoute d’autres prestataires mécontents, ainsi que les employés Camair-co qui seront bientôt à deux mois sans salaires.


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Les habitants de Prague invités à recycler leurs portables pour sauver les gorilles du Cameroun

Le Zoo de la capitale Tchèque pour lequel cet animal est emblématique, se propose d’aider la réserve du Dja avec une idée originale

Le zoo de Prague, Pour récolter de l’argent, invite ses visiteurs à apporter leurs téléphones cellulaires usagés. Une société spécialisée dans le recyclage s’est engagée à verser 10 couronnes (environ 40 centimes d’euros, 260 francs Cfa) pour chaque appareil. L’argent servira à acheter l’équipement nécessaire aux gardiens de la réserve du Dja: chaussures, tentes et jumelles, explique le directeur du zoo, Miroslav Bobek. Ces écogardes, une soixantaine dans la réserve du Dja protège une superficie estimée à plus d’un demi-million d’hectares. Ces hommes mènent une véritable guerre. Au péril de leur vie et sans équipement adapté, ils se battent contre l’exploitation illégale du bois et pour la protection des gorilles, des éléphants et d’autres animaux contre les braconniers, ajoute-t-il. Nous comptons leur acheter aussi des téléphones satellitaires pour qu’ils puissent appeler les secours s’ils sont blessés par balle, comme c’est déjà arrivé, précise le directeur du zoo. Selon lui, l’idée de collecter les téléphones portables usagés pour aider les animaux menacés n’est pas nouvelle. Mais trop souvent, les appareils sont revendus, notamment dans les pays du Tiers Monde. Nous garantissons à 100% qu’ils seront recyclés, assure M. Bobek. Ce recyclage vise entre autres une baisse de l’extraction du coltan, un minerai utilisé pour la fabrication d’appareils électroniques et surtout de téléphones portables.

Les principales réserves mondiales de coltan se trouvent en Afrique centrale. Son extraction menace la population locale de gorilles. Pourchassés également pour leur viande, ou comme trophée de chasse, ces singes sont en danger dans de nombreux pays, malgré l’interdiction totale de leur chasse. Notre classe a apporté au total trente téléphones. J’avais de vieux portables à la maison, j’en ai rapporté cinq!, se vante Maximilian Kovacs, 11 ans, élève d’une école primaire du 5e arrondissement de Prague. J’ai demandé à ma mère qu’elle demande à ses copines au travail si elles avaient des vieux portables. Elle m’en a rapporté deux, s’empresse d’ajouter sa camarade de classe, Tereza Jileckova.

Maximilian et Tereza étaient parmi plusieurs centaines d’enfants pragois, invités fin avril à visiter pour une somme symbolique d’une couronne (quatre centimes d’euro, 25 Fcfa) le zoo de Prague, à condition que chaque classe apporte au moins 20 téléphones cellulaires. Remplir des tubes en plastique de vieux téléphones c’est pour les enfants un jeu mais, pour le zoo de Prague, l’objectif principal est de sensibiliser les jeunes à la nécessité de protéger les gorilles mais aussi de recycler les produits qui contiennent des déchets dangereux dit M. Bobek. La première étape de l’aide à la réserve camerounaise est prévue jusqu’à la fin des vacances d’été. Si tout va bien, nous lancerons une deuxième étape, en collaboration avec d’autres jardins zoologiques tchèques, prévoit M. Bobek.

Les gorilles, stars du Zoo de Prague
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Lazare Essimi Menye: « Notre avion a été revu entièrement »

Le ministre des finances, patron du comité d’acquisition du Dja s’est prononcé sur le retour de l’appareil au Cameroun

Le Dja est de retour au Cameroun, quel est l’état de l’avion que nous recevons?
Le Dja était parti en maintenance profonde, il nous revient pratiquement tout neuf; c’est un avion d’un peu plus de sept ans, il n’a pas beaucoup volé et il demande simplement à reprendre de l’envol.

Lorsque vous dites qu’il est complètement neuf concrètement qu’est ce qu’on doit comprendre, est ce que c’est une occasion en bon état ou alors un avion revu de fond en comble au plan mécanique?
Notre avion a été revu entièrement. On a eu un peu de retard pour la maintenance, mais l’avion a été revu, le moteur a été revu pièce par pièce, tout a été nettoyé, remis en place. A l’intérieur tout a été refait.

Il a mis un certain temps avant d’être remis ainsi en ordre on se souvient que c’est au mois de juin qu’il est parti du Cameroun.
Oui il a mis un peu de temps et c’est dans les procédures normales. La maintenance profonde dure à peu près quatre ou cinq semaines, et c’est ce qui s’est passé exactement ; mais avant cela il aurait fallu que l’avion soit enregistré parce qu’on venait de l’acheter chez un autre propriétaire et le constructeur Boeing devait nous insérer dans sa banque de données, cela a pris du temps. Mais une fois que ceci est rentré dans l’ordre, l’avion a été entretenu dans les délais prévus.

Il n’y a pas de compagnie aérienne en ce moment comment ça va se passer?
Nous avions une compagnie aérienne qui avait des équipes, la plupart de ces équipes se sont éparpillées à travers le monde. Néanmoins il y a quelques uns qui sont restés au pays. Là le Dja revient avec un commandant de bord et un copilote.

Le Dja qui revient, Camair Co qui est toujours attendu, concrètement comment va se gérer la transition de cet avion à Camair Co?
Le Dja a été acheté par l’état du Cameroun, et l’Etat du Cameroun a décidé que cet avion sera utilisé par Camair Co, donc le problème ne se pose pas à ce niveau là. La transition ici c’est surtout dans les activités à conduire pour pouvoir établir la nouvelle compagnie, et comme vous le savez il y a déjà des équipes qui travaillent dans cette direction là.

Que va t-il se passer après?
Vous avez certainement vu ce matin dans la presse un avis d’appel d’offres (pour avoir une équipe dirigeante ndlr)… Donc nous allons attendre qu’on sélectionne l’équipe dirigeante de Camair Co donc qu’il y aura certainement un directeur général, un directeur financier et un directeur de l’exploitation qui seront sélectionnés à l’international, parce que nous voulons donner à la nouvelle compagnie la signature d’un standard mondial.

Quel est le calendrier?
Je ne saurai vous donner le calendrier exact mais ça prend du temps pour constituer une vraie compagnie aérienne. Il y a un ensemble de licences à obtenir, des accréditations des certifications ; ça prend du temps pour établir un système financier, un réseau de communication, former des hôtesses, des équipages, tout cela prend un peu de temps et je crois qu’avant la coupe du monde, vous aurez certainement des informations sur Camair Co.

Concrètement quel va être son mouvement dans l’espace aérien camerounais?
Je ne saurais le dire aujourd’hui parce qu’il faudrait que la compagnie soit constituée, l’avion peut voler pour des taches précises, des besoins ad hoc ; en ce qui concerne l’exploitation nous allons attendre que le management soit mis en place, afin qu’on voit quel type d’action sera proposé.

Lazare Essimi Menye
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Transport: Le « Dja » de retour au Cameroun

L’avion était parti depuis le mois de juin dernier, pour suivre un programme de maintenance en Irlande

De retour flambant neuf
Le 21 juin dernier le Boeing 767-300 de l’ex Cameroon Airlines (Camair) encore appelé de son nom de baptême le Dja, a quitté Douala sous la supervision du ministre des Finances, Lazare Essimi Menye. Il était allé pour un mois de maintenance en Irlande. Une opération estimée en ce moment là à près de 500 millions de FCFA. Ce mercredi 11 novembre 2009, il était de retour avec près de 5 semaines de retard sur le programme initial. L’appareil qui est devenu la propriété de l’Etat du gouvernement camerounais, a selon le ministre des finance fait l’objet des procédures de transfert de propriété. « Le Dja nous revient pratiquement tout neuf, vous savez c’est un avion qui a sept ans, et il n’a pratiquement pas volé » assure Lazare Essimi Menye.

Réparé après près de 18 mois d’immobilisation
Les difficultés du Dja ont débuté en janvier 2005. Seul gros porteur dont disposait la défunte Camair, il est tombé en panne à Abidjan en Côte d’ivoire. La compagnie en a été privée pendant quatre mois. C’est le 30 avril de la même année, qu’il est revenu au Cameroun, les réparations effectuées sur le réacteur qui avait été touché. Après les difficultés techniques, l’avion souffrira de difficultés structurelles. La Camair entre temps est dissoute et l’avion a dû rester au sol pendant près d’un an. De nombreux experts pensent que l’acquisition du Dja est investissement inapproprié. « Le contribuable camerounais qui doit faire face à de nombreuses autres difficultés n’a pas besoin d’un avion qui n’est pas opérationnel » affirme l’un d’eux sous anonymat. Alors qu’on lui avait posé la question sur le sort qui serait affecté au Dja, le ministre des finances, en sa qualité de chef de ce projet, avait déclaré qu’après sa réfection, il reviendrait à la «haute hiérarchie» de décider de son usage.

Des nuages sur son exploitation
Il semble que le projet d’affectation au service de la Camair Co soit en berne, tout comme le projet de la future compagnie aérienne lui-même. Il y a quelque mois, une intense effervescence a été remarquée autour de la Camair Co qui recevait les dossiers de recrutement de nombreuses personnes, en perspective d’un lancement imminent des activités. Aucune suite n’a jusqu’à ce jour été donnée à cette initiative. Sur la question, le ministre des finances affirme que les procédures visant à créer une compagnie aérienne sont complexes et longues et qu’aucune date de lancement n’est envisageable avec certitude. Ce mercredi 11 novembre 2009 dans les colonnes du quotidien officiel Cameroon-tribune, un avis d’appel d’offre a été lancé pour le recrutement d’une équipe dirigeante. « L’avion pourra voler pour des taches précises, des mouvements Ad hoc, mais en attendant que la compagnie soit constituée je ne saurais vous dire comment il va se déplacer » affirme le ministre des finances.

Une gestion de l’opération fortement critiquée
Les observateurs du transport aérien sont perplexes sur la gestion faite de cet appareil. Déjà nombre d’entre eux trouvent incroyable que la CAMAIR se soit retrouvée en position de faillite alors même que le transport aérien semble avoir accru d’intensité sur le marché camerounais. Ces observateurs restent sceptiques sur une utilisation commerciale du Dja. D’après eux on n’avait pas besoin du retour de l’avion pour boucler la création d’une compagnie aérienne. Certains autres observateurs dénoncent eux le mauvais usage des fonds du contribuable dans cette affaire. Ils font remarquer que rien que pour envisager la mise sur pied de la Camair Co plusieurs millions ont été dépensés en études, missions, évaluations et séminaires injustifiés, au vu du nouvel appel d’offre. Pour certains enfin, dire que ce seul avion servira à lancer la nouvelle compagnie aérienne en projet semble être un leurre. Ils sont convaincus que l’appareil sera mis au service de la présidence de la république camerounaises qui ne manquera pas cette occasion d’avoir un avion de fait. En attendant rien n’est dit sur la gestion de l’appareil et des éventuelles revenues qu’il pourrait générer. Pourtant le contribuable camerounais payera pour près de 35 milliards de FCFA son acquisition.


Cameroun: Le Dja, Boeing 767-300 ER bientôt en service ?

Après un an dans un hangar à Douala, il est en refection en Irlande!

Cela faisait déjà presque un an que le Boeing 767-300 ER était cloué au sol dans un hangar à Douala. Cet appareil qui a longtemps fait la fierté du Cameroun dans le transport aérien n’arrivait plus à effectuer les missions pour lesquelles il était destiné. On se rappelle que c’est le 8 mars 2008 que le commandant Pierre Ndzana avait effectué le dernier vol d’essai de cet appareil. Il était donc temps de le remettre d’abord en bon état avant d’envisager une éventuelle utilisation. Avant de s’envoler pour l’Irlande le Dimanche 21 juin 2009, il ya eu d’abord tout un cérémonial dans le hangar qui abritait cet appareil. Le ministre Camerounais des finances Essimi Menye venu tout droit de Yaoundé s’y est d’abord concerté avec le personnel technique, celui de la sécurité et les responsables en charge de la liquidation de la Camair. Le patron des finances qui suit personnellement ce dossier est donc venu à Douala pour s’assurer des bonnes conditions de départ de cet avion pour l’Europe. Samedi 20 juin 2009, le Commandant de bord, l’allemand Klaus Witteck et son compatriote Co pilote, arrivés au Cameroun le vendredi 19 juin 2009, se sont d’abord attelés à des contrôles de routine, à des vérifications de toutes nature, avant de faire tourner les moteurs de l’appareil. Ils l’ont fait rouler sur la piste avant de procéder à un vol d’essai qui a duré plus d’une heure.

Après ce vol d’essai, l’avion a été reconduit à son hangar pour la suite des vérifications techniques. Un pneu du train arrière gauche a été remplacé. Des essais seront à nouveau effectués par les techniciens allemands. Hier dimanche, 21 juin 2009, le Dja comme l’appellent affectueusement les Camerounais, s’est donc envolé pour l’Irlande où il va subir une visite plus approfondie par des experts en la matière. Une tache qui va coûter aux contribuables Camerounais 650 millions de francs CFA. Il faut dire que cet appareil était au départ la propriété d’Ansett WorldWide, un loueur d’avions. Le Cameroun finira par l’acheter en septembre 2008, à hauteur de soixante -dix millions de dollars soit environs trente milliards de francs CFA. Depuis l’arrêt des activités du Dja, une équipe avait été mise sur pied pour assurer sa maintenance au sol à Douala.

L’équipe avait aussi été chargée de nouer des contacts avec des ingénieurs aptes à remettre à neuf ce Boeing. Le ministre des Finances Essimi Menye finira par prendre en compte l’expertise de la compagnie Lufthansa qui oriente le Cameroun vers l’Irlande où se trouve actuellement cet appareil. Le séjour de quatre semaines du Dja en Irlande lui permettra de se refaire une parfaite santé. Et une fois de retour au bercail, il reviendra alors au Chef de l’état de décider de la nature de son utilisation. Mais déjà certains observateurs avertis voient en cette visite du Boeing 767-300 ER en Irlande, le démarrage imminent des activités de la Camairco, la compagnie qui devra remplacer la défunte Camair. Le retour au bercail du Dja sera sans doute un grand moment de joie et de soulagement partout au Cameroun.