Ils ont été présentés au grand public hier au Musée national de Yaoundé.
La journée mondiale de la langue maternelle joue les prolongations. Après la célébration de cette dernière lundi, place maintenant à la phase didactique. Et comme principale cible, les enfants.
Voici donc de quoi faire renouer les tout petits et même les adultes avec leur culture. Des livres écrits en langue ghomala, ewondo, tupuri, duala, bulu ou encore bassa. C’est belle et bien une réalité.
Ils sont présentés à l’esplanade du Musée national de Yaoundé. Ces ouvrages donnent l’opportunité de remonter la pendule pour nous plonger dans des contes racontés en langues maternelles. De quoi donner encore plus de valeurs à l’héritage linguistique du Cameroun.
Des outils qui revêtent également un aspect pédagogique. Pour les nombreux visiteurs du musée, ces livres peuvent servir de guides d’initiation à l’enseignement des langues maternelles, au bénéfice des établissements scolaires.
Ces initiatives éditoriales profitent d’un encadrement et soutien du ministère des Arts et de la culture. Car pour l’instance, elles constituent un moyen de sauvegarde des dialectes en voie de disparition.
Le chef de service des langues maternelles et nationales au Minac, Herman Nyetam Nyetam explique, « la notion de langue est non seulement linguistique, mais appelle aussi à un ensemble de contenus qui sont propres à la culture».
Il ajoute par ailleurs, « Il ne s’agit pas exclusivement de l’alphabétisation mais de s’approprier les éléments et les biens culturels qui sont propres à notre patrimoine ».
Et pour davantage vulgariser les langues maternelles, la Société internationale de linguistique. Plus de 150 langues du Cameroun ont déjà été codifiées.
L’exhibition a également été l’occasion d’informer sur l’existence des applications qui permettent de traduire 50 mots du français en dialectes.
La cérémonie y relative s’est tenue mardi à l’Université de Yaoundé IIé. A l’occasion, le film Nguma Njéméa qui raconte le dévouement du nationaliste camerounais a été projeté
L’université de Yaoundé II Soa a abrité mardi, 22 décembre 2015, une conférence sur le thème : « Autour du de la figure historique de Rudolph Duala Manga Bell », organisée en hommage au nationaliste camerounais.
Une autre articulation de l’évènement organisé devant des étudiants, des universitaires et des chercheurs est la projection du film Nguma Njéméa, réalisé par le Pr Mbonji Edjenguèlè. Une production cinématographique qui met en exergue le dévouement patriotique de Rudoph Duala Manga Bell.
Le film replonge le public dans les souvenirs du Cameroun sous protectorat allemand. Il retrace le parcours d’un intellectuel resté attaché aux valeurs ancestrales. Il se servira des connaissances acquises pour résister et contrecarrer les projets des allemands concernant la ville de Douala.
Au cours des échanges menées dans la salle des actes de Yaoundé II, les participants ont dressé mardi le portrait d’un nationaliste fier et opiniâtre, incorruptible et intransigeant pour défendre jusqu’à la mort l’intérêt général.
« Duala Manga Bell est à la fois héros du nationalisme et héraut de la liberté. Son courage et son amour pour la patrie doivent entretenir la ferveur patriotique », a dit le ministre de l’Enseignement supérieur, Jaques Fame Ndongo.
Produit par Laurent Esso sous le label Tumba La Madiba, cet album est un hors série qui revisite le répertoire national pour lui redonner de la jeunesse
Roméo Dika vous venez de mettre sur le marché du disque un nouvel album intitulé «Lettre ouverte». Pourquoi avez-vous choisi ce titre?
Cette question me permet de restituer un certain nombre de choses importantes. Depuis une dizaine d’années déjà, le centre d’initiation à la culture Duala a été créé par Laurent Esso, et produit un album sous le label Tumba La Madiba qui veut dire en Duala, le peuple de l’eau. C’est sous ce label que j’ai accepté, 27 ans après le début de ma carrière, de me soumettre à l’exercice de l’artiste produit, j’ai donc publié ce nouvel album dont le titre est bien «Lettre ouverte». Les raisons de son choix sont nombreuses, notamment, l’interpellation que j’adresse au peuple Sawa et aux autres, sur certains maux qui rythment notre vie communautaire, maux qui empêchent notre bonne évolution et auxquels, nous devons apporter des solutions urgentes pour que l’avenir commun soit porteur de croissance.
On sait qu’une lettre ouverte a toujours un destinataire. A qui s’adresse cette lettre ouverte de manière particulière?
Les destinataires de cette lettre ouverte se reconnaitront à la lecture de l’ uvre, j’ai écouté de nombreuses chansons de mes aînés, Francis Bebey, Eboa Lottin, Charles Lembe, j’ai constaté que tous, interpellaient l’être humain, de tous les peuples, sur les travers que sont, le manque de solidarité, la méchanceté, la jalousie, la calomnie, la médisance, la gourmandise, l’égoïsme. Ces textes qui datent de nombreuses décennies sont toujours d’actualité. Cette lettre nous interpelle donc tous.
Est-ce que vous pouvez présenter cet album à nos lecteurs?
J’ai remarqué que tu me poses neuf questions, exactement le même nombre de chansons sur l’album.
«Lettre ouverte» est présenté comme le hors série (volume 1). Doit-on comprendre par là que cet album initie toute une série qui doit suivre?
Bien sûr! Le centre d’initiation à la culture Duala et moi avons décidé de revisiter le répertoire national qu’il faudra dépoussiérer et lui redonner de la jeunesse afin que les nouvelles générations profitent de l’âme de notre culture inexploitée.
Roméo Dika, «Lettre ouverte» est aussi et surtout présenté comme un album qui interpelle l’esprit de division chez les Sawa. Est-ce que vous pouvez nous en dire davantage?
Cela peut être une vision mais, l’artiste que je suis n’appartient plus exclusivement au peuple Sawa, les travers dont je fais état dans cet album se retrouvent dans toutes les tribus, même s’ils sont assez visibles chez nous du fait de la misère psychique ambiante. Avant de pointer l’autre du doigt, j’ai voulu commencer par mon peuple, c’est plus juste ainsi.
On se rend compte que vous avez fait beaucoup de reprises telles que «A Mot’a Sawa» d’Eboa Lottin ou encore «Muta na bema» de Charles Lembe, pourquoi ce choix?
Pas seulement ces deux chefs d’ uvres, il y a aussi «Duala o mulema» de Francis Bebey, et un texte inédit du professeur Mbonji Edjenguele. Je puis dire ici, que ce sont des chansons que nous écoutions sans vraiment prêter attention à la profondeur des textes. Monsieur Laurent Esso a réveillé mon attention au cours d’un entretien et j’ai donc décidé de reprendre ces chansons qui entraient en droite ligne de ma vision de la vie, de la société. J’ai voulu les reprendre selon le contexte de leurs enregistrements originels tout en leur apportant, la jeunesse, une qualité de son irréprochable. Vous avez le résultat, moi j’ai terminé, maintenant au public de savourer et de porter son jugement utile à ce travail. Je montre en même temps la ligne à la jeunesse, un bon artiste selon moi doit être capable d’interpréter avec rigueur les uvres des autres compositeurs.
Roméo Dika l’artisteJournalducameroun.com)/n
«Lettre ouverte» est une uvre musicalement bien exécutée, qui a vu l’exceptionnelle participation de Toto Guillaume et bien d’autres grosses pointures de notre patrimoine musical. Comment est-ce qu’il se comporte sur le marché du disque quelques semaines seulement après sa sortie?
Comme pour tous mes albums, je ne m’intéresse pas beaucoup au comportement du marché, je laisse toujours le temps au temps. Je mets toujours de la rigueur dans ce que je fais. Je m’engage toujours à fond, je m’entoure toujours des professionnels capables de m’apporter un plus. Pour cet album, je n’ai pas dérogé à mes ambitions de jeunesse. L’album est réalisé dans un métissage certain avec des musiciens et techniciens venant de divers horizons, des camerounais, des cubains, un brésilien, un congolais, un jamaïcain, un anglais, un français, une guinéenne, un burkinabé. C’est de ces rencontres que naît ce qui est entendu dans cet album.
Roméo Dika, que faut-il finalement retenir de cette magnifique uvre produite par Laurent Esso?
Beaucoup de choses importantes, notamment travailler en prenant le temps de maturation qu’il faut, mais aussi et surtout en disposant des moyens matériels et humains susceptibles de nous conduire vers la qualité, l’excellence et le sentiment du travail bien fait. C’est pour moi ici l’occasion de remercier Monsieur Laurent Esso, qui par ce travail, à su réveiller en moi certaines choses que je croyais perdues car, le marché national du disque laissait à désirer et je commençais à me décourager. Heureusement ce projet est arrivé à point nommé.
Votre dernier mot?
Je voudrais commencer par remercier le centre d’initiation à la culture Duala (CICD), toute l’équipe qui aura contribué à la naissance et à la réalisation de ce projet, particulièrement ma femme Mango, mon fils Yvan Roméo, Marcelle Mpessa, Alain Mouangue, Ntumba Minka, Ernest Mvouama, mon personnel de Dri Production et de la Radio des Artistes. J’espère que l’album sera consommé à sa juste valeur. Le dernier mot revient aux mélomanes. Merci aux hommes et femmes de médias.
La pochette de l’album « lettre ouverte »Journalducameroun.com)/n