Le Centre d’employabilité francophone de la capitale économique vient d’organiser une conférence débat pour outiller les participants sur le sujet.
« Comment travailler son employabilité ? Enjeux en contexte francophone : guide pratique ». C’est le thème sous lequel les organisateurs ont placé la rencontre du 23 mars, qui s’est tenue dans le cadre de la journée internationale de la Francophonie célébrée le 20 mars dernier. L’objectif étant d’informer les cibles sur les outils et attitudes à développer dans le but de mieux développer son employabilité en contexte francophone.
Pour entretenir le public, deux personnalités ont constitué le panel. Il s’agit du Dr Biloa Essimi, économiste du travail et spécialiste des questions de pauvreté et du chômage en zone francophone ; et du Dr Fred Eka, spécialiste de l’économie de développement. Les travaux se sont déroulés sous la modération du Dr Jacob Belinga.
Au terme des interventions et des échanges, les participants ont bénéficié de meilleurs outils et connaissances adéquats pouvant les servir à booster et améliorer leur employabilité en contexte francophone.
Ainsi, « cette conférence nous a permis de réaliser que la compréhension du marché de l’emploi est particulière en Afrique francophone par rapport aux autres régions. Par conséquent, son approche doit aussi être adaptée à ses réalités et à la culture qui y règne », a déclaré Leila Hassan, étudiante en licence Marketing digital et E-Commerce à l’ESSEC de Douala, participante aux travaux.
Ce Camerounais est depuis le 01er mai, le premier Africain à occuper ce poste. Avant cela, il était chef de file d’une communauté d’experts de la BM sur les économies de rente
La Banque mondiale s’appuie, depuis le 01er mai 2016, sur l’expertise du Camerounais Albert Zeufack pour les questions économiques sur l’Afrique. L’institution ayant choisi de le nommer économiste en chef pour la région Afrique.
Albert Zeufack succède ainsi à Francisco Ferreira et devient le premier Africain à occuper ce poste.
Avant sa nomination, Albert Zeufack était chef de file d’une communauté d’experts de la Banque mondiale sur les économies de rente dont les travaux sont axés sur les fonds souverains, les règles budgétaires, les modes de dépense publique et les modèles macro-économiques dans les pays riches en ressources naturelles.
Albert Kenfack a commencé à travailler à la Banque mondiale en 1997 en tant que chercheur. Bien qu’ayant consacré l’essentiel de sa carrière à l’Afrique, il a beaucoup fréquenté l’Asie. A Bangkok, en Thaïlande, il a représenté la Banque mondiale. A Kuala-Lumpur en Malaisie, il a dirigé un fonds souverain pendant quatre ans.
Albert Kenfack, photo d’illustrationDroits réservés)/n
« Je n’ai pas peur de dénoncer le mensonge et la tricherie »
Son nom signifie littéralement « celui qu’on ne peut embouteiller », c’est-à-dire embrigader, aliéner, confiner ou réduire à quelque proportion que ce soit. Et Babissakana porte bien son patronyme. Chaque fois qu’un média lui en donne l’occasion, il se prononce, sans langue de bois, sur tous les sujets concernant la vie de son pays, le Cameroun. Le village de Bogando (arrondissement de Bokito, département du Mbam et Inoubou) dont il est originaire draine une réputation de mysticisme. Le grand-père de Babissakana avec lequel il partage le nom, bien qu’ayant été un catéchiste catholique, est identifié comme un « grand mystique traditionaliste ». Un ressortissant du coin confie que dans l’imagerie légendaire du village et même de tout le département, le grand-père Babissakana passe pour être « le père, le point de départ , la référence ». Il ajoute «on a l’impression qu’avant lui, le village n’existait pas. Il était réputé pour son intégrité et n’acceptait aucune compromission de quelque nature que se soit» révèle l’ingénieur sur son parent. Tout laisse croire que le petit fils a hérité ce caractère de son grand père, à défaut d’en avoir tirer « des pouvoirs occultes » (le grand père centenaire étant décédé lorsque le petit fils n’avait pas encore un âge initiatique).
En effet, Babissakana, qui ne s’embarrasse d’ailleurs pas de prénom, se réclame d’une intégrité sans faille. Il déclare : «ceux qui vivent avec moi savent que je ne sais pas tricher. Quand j’étais à l’école, j’appelais le surveillant chaque fois que quelqu’un essayait de tricher à coté de moi parce que ça me déconcentrait». Pour Babissakana, les meilleurs personnes ayant perdurer dans le temps et l’espace sont celles qui intègrent les valeurs morales (compétence et éthique). Celui que ses camarades appelaient « saint père » ou « pasteur » estime que chaque acte « immoral » posé affecte la structure mentale de son auteur et la multiplication d’un tel acte finit par commander toutes ses attitudes. Il pense donc conséquemment qu’il est mieux de ne pas du tout avoir la moindre attitude qui pourrait contredire les valeurs d’intégrité, de travail et d’humanisme, signe de la croyance en des forces dépassant celles de l’être humain et qu’ « il faut respecter ».
Un incorruptible
Babissakana, qui dit « cultiver des biens immatériels » a pourtant suivi une formation technique. Après son baccalauréat au lycée technique de Yaoundé, il obtient un brevet de technicien supérieur en comptabilité et gestion des entreprises. Il est recruté dans une banque (crédit agricole Cameroun) qui l’envoi en formation en France. Il y suit, pendant trois années des études d’ingénierie financière à l’Institut de la Banque de Paris. Après la faillite de la banque qui l’employait, il s’engage dans un projet de cabinet conseil, spécialisé en ingénierie financière et économique, de même qu’en stratégie de la gouvernance. Babissakana est actuellement le gérant de cette structure basée au Cameroun, mais ayant des visées continentales.
Le fils de Bogando dit très haut ce que d’autres pensent tout bas. Il se réclame indépendant et estime « ne pas souffrir d’enclavement mental »comme c’est le cas pour plusieurs dirigeants de son pays. Il a la conviction que « les dirigeants doivent être informés pour mieux diriger » et que si ces derniers « continuent de jongler en ignorant les vraies valeurs permettant le développement », son pays « n’évoluera pas ». Il va plus loin en déclarant que le « berceau de ses ancêtres vit une dictature souple » où « les gens font les choses pour un homme ». Babissakana affirme ne pas craindre ceux auxquels « le peuple a confié une portion de pouvoir et qui se croient supérieur aux autres ». Pour lui, il est fidèle à ses convictions et dans son rôle de citoyen lorsqu’il informe sur les dérives de toutes sortes observées dans sa société.
La plupart de ses proches et autres confirment ce que Babissakana dit sa propre personne. Celui que beaucoup présente comme un incorruptible dit n’appartenir à aucun cercle de pression mystico idéologique qui le couvrirait. Difficile de dire s’il est cru dans le contexte de son pays. Dans tous les cas, le moins qu’on puisse dire est que ses compatriotes apprécient son franc parler.