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Cameroun: d’après Atanga Nji, Paul Biya a étudié « 245 000 dossiers » en 2015
L’on apprend aussi, dans la presse publique, qu’il a reçu la même année: 775 notes entre 23 heures et 2 heures du matin et toutes ont été sanctionnées le même jour avant 6H00
Le chef de l’Etat camerounais travaille-t-il trop? C’est la question un tantinet impertinente et surprenante – pour ceux qui penchent pour le contraire de la question – qui peut se dégager d’une tribune publiée dans le quotidien « public » Cameroon Tribune, ce 07 novembre 2016.
Ceci à l’opposé d’un article publié par le magazine Jeune Afrique en ce début de semaine (édition du 06 au 12 novembre 2016), dans le cadre d’un dossier intitulé « Biya intime », et dans lequel l’auteur, Georges Dougueli, rapporte, à la page 27, que le président « travaille et vit à l’économie pour se préserver ».
La tribune dithyrambique, intitulée « S.E. Paul Biya, le choix du réalisme et de la raison », publiée à la page 13 de Cameroon Tribune ce lundi, et signée de Paul Atanga Nji (membre du Comité central du RDPC, parti au pouvoir; et coordonnateur de la délégation départementale de ce parti dans la Mezam, département du Nord-Ouest Cameroun), met en exergue l’activité du président pour le compte de l’année écoulée.
« En parcourant les statistiques fournies par le Journal Officiel et le journal Hot News, on peut se rendre à l’évidence que l’agenda de S.E. Paul BIYA n’est pas de tout repos. Elu l’Homme de l’année 2015, le Chef de l’Etat a étudié 245 000 dossiers en 2015 (dossiers portant ses instructions et observations) et a signé plus de 9400 décrets au cours de la même année. En 2015, le répertoire des courriers confidentiels signale que le Chef de l’Etat a reçu 775 notes entre 23 heures et 2 heures du matin et toutes ont été sanctionnées le même jour avant 6 heures du matin. En 2015, le Chef de l’Etat a reçu plus de 250 délégations et a participé à la plupart des grandes conférences internationales », lit-on dans cette tribune.
Toutes choses, qui, pour Paul Atanga Nji, « démontrent aux sceptiques et autres prophètes de malheur que, pour que le Cameroun soit aussi solide et respecté, il est certainement dirigé par un Chef de l’Etat qui veille au grain. »
« Constat élogieux, je peux affirmer sans risque de me tromper que la candidature de Son Excellence Paul Biya à la prochaine élection présidentielle est un choix du réalisme et de la raison », affirme cet homme politique.
Pour appuyer sa démonstration, Paul Atanga Nji, se réfère à la Bible. « Les Saintes Ecritures nous enseignent encore qu’il y aura beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Chacun de nous, regardant le travail de l’autre, pense souvent qu’il est facile. Mais une fois à l’épreuve, il découvre le contraire. Comme quoi, la critique est aisée mais l’art difficile. Chaque personne suit son destin sur cette terre. Ce destin est une mission. Il y a des hommes nés pour guider les autres et il y en a qui doivent être guidés. »
Pour ce responsable du parti au pouvoir, « le Cameroun est un pays complexe et compliqué. Avec plus de 350 ethnies et quatre (04) grandes aires culturelles, notre pays est une Afrique en miniature qui doit être gouverné avec tact, méthode, brio et sagesse. »
« Notre pays a encore besoin de S.E. Paul Biya (83 ans dont 34 ans déjà passés à la tête de l’Etat, NDLR). Il connaît le Cameroun et les Camerounais le connaissent », clame M. Atanga Nji.

D’après le cardinal Christian Tumi, les Camerounais ne sont pas des « révolutionnaires »
Interrogé par un média local sur un scénario de crise post-électorale lors de la prochaine présidentielle au Cameroun, l’archevêque honoraire de Douala a relativisé d’éventuels troubles
RDC: la Ceni souhaite un report de la présidentielle au-delà de 2016
Une requête y relative a été officiellement déposée devant la Cour Constitutionnelle par le président de la Commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, a officiellement déposé samedi une requête devant la Cour Constitutionnelle pour que l’élection présidentielle soit organisée au-delà de 2016, alors qu’elle était prévue en novembre prochain.
Selon la Constitution de la République démocratique du Congo, la Ceni doit convoquer le corps électoral trois mois avant la fin du mandat du président de la République, dans le cas d’espèce le 19 septembre 2016.
« La plénière de la commission électorale a noté que dans son calendrier global publié en février 2015, il était prévu la convocation du scrutin pour l’élection présidentielle le 20 septembre », a déclaré M. Nangaa. Le scrutin avait fixé au 27 novembre suivant.
Or, elle a constaté entre temps qu’elle était « en train de constituer justement l’électorat avec la révision du fichier électoral. Ce travail étant en cours, la plénière s’est vue devant cette impasse et s’est référée à la haute cour », a-t-il expliqué.
Quelques mois avant le dépôt de sa requête, la Ceni avait indiqué qu’elle avait encore besoin de plus de 16 mois pour bien préparer le processus électoral, sans parler du fait que la tenue de ce nouveau cycle électoral exige plus d’un milliard de dollars.
Le dépôt de cette requête survient au moment où les délégués de la majorité présidentielle, de l’opposition et de la société civile discutent, sous les auspices de l’Union africaine (UA), de ce processus électoral que le gouvernement n’a pas été capable de financer en respectant les délais prévus par la Constitution.

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Gabon: le ministre de la Justice, démissionnaire du gouvernement, justifie sa décision
Séraphin Moundounga se dit en faveur du recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote pour préserver la paix. Et si le PDG est donné vainqueur, « l’opposition n’aura plus rien à redire »
Le ministre gabonais de la Justice Séraphin Moundounga, qui a annoncé sa démission, critique le processus électoral et demande un recomptage des bulletins de vote de la présidentielle du 27 août. Selon lui, dans la mesure où le pouvoir joue la sourde oreille, il n’est pas possible de rester dans le gouvernement.
Quel est votre sentiment aujourd’hui sur cette crise au Gabon?
Je redoutais que le Gabon ne puisse basculer dans la violence si les résultats étaient rendus publics sans qu’il ne soit procédé au recomptage des résultats, procès-verbal par procès-verbal de chaque bureau de vote. Ceci n’ayant pas eu lieu, vous avez constaté que le pays a basculé dans la violence, et cette violence qui se poursuit de façon latente jusqu’à ce jour. Donc la paix est gravement menacée dans notre pays, la sécurité est gravement menacée. J’ai fait hier une nouvelle déclaration dans laquelle j’ai indiqué quelles devraient être les modalités d’une négociation politique avec des alternatives. Il a été répondu que le recomptage n’était pas prévu par la loi, ce qui est une toute petite fuite en avant et une volonté manifeste de faire en sorte que nous puissions continuer à faire en sorte que le pays sombre dans une violence la plus absolue. Et en même temps, ayant constaté que du côté du pouvoir, on n’apportait pas de réponse à la préoccupation de la nécessaire garantie de la paix, j’ai pris la décision de prendre congé, d’une part du Parti démocratique gabonais et de me décharger de mes fonctions de membre du gouvernement pour que, grâce à ces deux actes majeurs que je pose, de pouvoir bénéficier de ma totale liberté et d’ uvrer aux côtés du peuple gabonais à ce que la paix soit garantie dans le pays, que la démocratie soit affirmée.
Avec cette démission, est-ce qu’il faut comprendre que vous passez à l’opposition?
Je ne passe pas dans l’opposition. Je me mets du côté du peuple gabonais.
Le pouvoir affirme qu’on ne peut pas recompter bureau par bureau parce que ce n’est pas prévu par la loi?
Il y a un principe de loi qui dit clairement que ce qui n’est pas formellement dit, n’est pas interdit. Il est donc possible de faire en sorte que, dans le silence de la loi, on puisse procéder au recomptage des voix, bureau de vote par bureau de vote, procès-verbal par procès-verbal. Ça signifie qu’on peut le faire puisqu’on ne viole aucune disposition de la loi. Et si nous avons gagné au niveau du Parti démocratique gabonais les élections, pourquoi nous n’avons pas accepté qu’on puisse recompter si c’est cela qu’il faut payer pour que la paix puisse régner au niveau du Gabon ? Le refuser, c’est à la limite pousser le peuple vers la révolte. Et ceux qui cassent, ceux qui tuent, ceux qui pillent sont autant coupables et condamnables que ceux qui poussent par l’oppression le peuple à la révolte. Les dirigeants sont plus condamnables parce qu’ils connaissent mieux la loi et ils ont la responsabilité d’assurer la protection des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national. Dès que le recomptage confirme la victoire du Parti démocratique gabonais, l’opposition n’aura plus rien à redire. Si le recomptage infirme le résultat publié, à partir de ce moment il reviendra au Parti démocratique gabonais de tirer les conséquences de la situation. Nous nous organisons pour que dans le futur, le PDG maintenant s’organise en tant que parti installé dans l’opposition à la reconquête d’un pouvoir qu’il n’a pas été capable de conserver en raison d’un ensemble de divisions internes au Parti démocratique gabonais. Et d’ailleurs, j’ai interpelé le chef de l’Etat en lui disant, s’il est établi que les résultats des urnes vous donnent perdant, il faut prendre de la hauteur, prendre votre téléphone, appeler Monsieur Jean Ping, l’en féliciter et faire en sorte que la démocratie et la paix puissent triompher au Gabon.
Est-ce que vous ne craignez pas, avec cette démission, signer la fin, du moins temporaire, de votre carrière politique?
Ma préoccupation, ce n’est pas ma personne. Ma préoccupation, c’est le peuple. J’invite l’ensemble de toutes les personnes qui me font confiance de prendre fait et cause pour la démocratie et pour la paix au Gabon en quittant le Parti démocratique gabonais, peu importe les carrières politiques ou les carrières professionnelles des uns ou des autres.
Concernant cette attaque du QG, vous êtes un homme de droit. Est-ce que cette attaque vous semble légale?
Je souhaite simplement que la justice, le moment venu, puisse faire son travail, que ceux qui se sentent lésés par ces attaques puissent saisir la justice. Toute personne, même accusée, est présumée être innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie par un jugement devenu définitif.
Maintenant que les résultats ont été annoncés, il y a des recours possibles, notamment auprès de la Cour constitutionnelle. L’opposition accuse cette institution d’être biaisée. Est-ce que vous pensez qu’il faut quand même déposer des recours?
Il ne faut pas exclure les pistes des solutions. Les recours sont prévus par les lois gabonaises. Si la date butoir expire, nous serions dans une situation où la personne qui a été annoncée élue, sera donc forcément proclamée élue force de recours et immédiatement, il sera procédé à la prestation de serment. Je voudrais simplement dire que si les recours sont déposés, les délais de 15 jours dont dispose la Cour constitutionnelle pour rendre sa décision donne une marge de man uvre à tous ceux qui pensent que le recomptage était nécessaire pour continuer à négocier et à obtenir que ce recomptage soit fait dans cet intervalle.
Est-ce que vous avez des inquiétudes? Est-ce que vous pensez que de nouvelles flambées de violence sont possibles?
D’une façon comme d’une autre, même sur la dernière ligne droite, un sursaut d’orgueil et faire en sorte que le président de la République, chef de l’Etat, puisse se raviser et qu’il ne se laisse pas pris dans l’étau par un petit groupe de fondamentalistes politiques qu’il y a autour de lui et qui le poussent malheureusement à ne pas pouvoir accepter ceux qui lui prodiguent les véritables conseils allant dans le sens de la paix. Et c’est d’ailleurs de cette manière que le Parti démocratique gabonais s’est délité, c’est de cette même manière que les mêmes fondamentalistes veulent déliter la nation gabonaise.

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L’élection présidentielle au Gabon ou le nouvel échec cuisant de la Françafrique
Par Michel Lobé Etamé, journaliste
Nous avons tous dénoncé, sans retenue, les élections présidentielles étriquées en Afrique francophone. Les maquillages et tripatouillages de la Françafrique ne surprennent plus personne. Résignée, l’Afrique francophone ne s’en remet plus qu’à ses heures glorieuses où les combattants de l’indépendance osaient braver le pouvoir colonial.
Nous avons dénoncé avec vigueur ces héritiers qui succèdent à leurs pères. Nous avons eu droit au Togo à Eyadema fils, au Gabon à Ali Bongo fils et en République Démocratique à Kabila fils. Ces rejetons, avec la complicité de l’ancien pouvoir colonial, continuent à régner. Le monde Occidental, si attaché à la démocratie, a couvert de ses mains moites ces régimes décriés.
Nous ne pouvons donc cautionner la victoire d’Ali Bongo au Gabon. Cependant, cette victoire est un moindre mal quand on sait que les médias français et le pouvoir colonial ont soutenu son malheureux adversaire Jean Ping qui est un pur produit du clan Bongo et de la Françafrique.
La victoire d’Ali Bongo est un échec cuisant de plus pour la Françafrique. Après les échecs successifs au Bénin et en République du Congo, la Françafrique vient de subir un nouveau revers au Gabon. Le parti socialiste a pris fait et cause pour Jean Ping. Avec sa discrétion habituelle, le gouvernement français n’a pas résisté à la neutralité qui s’imposait. Son penchant pour « l’opposant » Jean Ping a heurté les sensibilités africaines qui y voyaient une ingérence insoutenable et éhontée.
Un jeu de dupes
Les gabonais ne se sont pas laissés abuser par ce nouveau jeu de dupes. Ils savent que le linge sale se lave en famille et que les deux compères en présence avaient des intérêts communs : préserver l’héritage de feu Omar Bongo. Une fois encore, c’est le peuple gabonais qui a bu la tasse. Une tasse salée depuis l’indépendance où le peuple n’a jamais imposé son choix.
La position de la France et de l’Union Européennes est surprenante. Elles demandent un nouveau décomptage des voix. Nous ne pouvons oublier qu’en Côte d’Ivoire, le président Laurent Gbagbo avait aussi demandé un nouveau décomptage des voix et que la France s’y était fermement opposée. Y-a-t-il ici deux poids, deux mesures ? L’Onu, garante de la souveraineté des états s’était aussi opposée au décomptage des voix proposé par Laurent Gbagbo.
La position de la France et de l’Union Européenne n’est pas neutre. Elle traduit un malaise face à un changement structurel, économique et social d’une Afrique qui veut se prendre en main. Dans quelques mois, le même scénario va se reproduire en République Démocratique du Congo où le rejeton Kabila n’est pas disposé à s’effacer de la scène politique. Nous aurons droit, comme d’habitude, à quelques échauffourées d’une population désespérée car les mêmes causes produisent les mêmes effets.
« Le courage politique d’Ali Bongo »
La chute du prix du pétrole a vu les économies africaines subir des soubresauts. Les pouvoirs en place n’ont pas su diversifier leurs économies. Aujourd’hui, le Nigeria connaît une récession qui provoque des drames sociaux dont les conséquences sont imprévisibles. Dans une moindre mesure, le Gabon, la République du Congo et le Cameroun ont du mal à relancer leurs économies.
C’est dans ce contexte qu’Ali Bongo a choisi de diversifier ses partenaires économiques pour lancer une nouvelle dynamique dans un pays habitué à consommer plutôt qu’à produire. Reconnaissons à Ali Bongo le courage de diversifier ses partenaires économiques. Un choix politique qui passe mal chez ses anciens mentors de la Françafrique. Mais, de nos jours, peut-on imaginer un pays souverain avec un seul partenaire ?
Toute la politique de la Françafrique, si destructrice à l’Afrique, doit être remise en cause. Les anciens colons ont toujours de nombreuses complicités sur place. Elles s’activent toujours lors des appels d’offres, des choix économiques et politiques.
Si l’Afrique veut entrer dans la modernité, elle doit pouvoir choisir librement ses partenaires économiques et nouer des relations avec le reste du monde. Ne nous apprend-t-on pas qu’il ne faut pas mettre tous les ufs dans un même panier ?

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Violentes manifestations au Gabon après la victoire d’Ali Bongo
Plusieurs foyers de tension se sont déclarés à Libreville. Dans la soirée, l’Assemblée nationale a été partiellement incendiée par des manifestants
Après quatre jours d’une longue attente, le ministre de l’intérieur gabonais a annoncé, mercredi 31 août, que le président sortant, Ali Bongo Ondimba, avait remporté l’élection présidentielle. Selon des résultats officiels provisoires, M. Bongo a obtenu 49,80 % des voix contre 48,23 % à son adversaire, Jean Ping, lors de l’unique tour du scrutin.
L’opposition a aussitôt rejeté les résultats et réclamé un nouveau décompte dans la province du Haut-Ogooué, où a été signalé un taux de participation frisant les 100 %, a expliqué l’entourage de Jean Ping. « Les Gabonais n’accepteront pas ces chiffres », a ajouté un porte-parole du candidat.
« Jean Ping réaffirme vigoureusement, en accord avec l’Union européenne et les Etats-Unis, que le recomptage bureau par bureau, devient le seul moyen de garantir désormais la loyauté du scrutin », ont indiqué son chargé de communication au Gabon, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, et son avocat à Paris, Me Eric Moutet.
Troubles à Libreville
Selon l’envoyé spécial du Monde à Libreville, plusieurs foyers de tension se sont déclarés en ville. « Des manifestations ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de jets d’eau, a constaté Christophe Châtelot. Il y a eu des blessés. Près du rond-point de la Démocratie, des groupes de jeunes ont aussi tenté de barrer les rues. Des hélicoptères patrouillent dans le ciel. » Les forces de l’ordre ont aussi repoussé des manifestants, criant « Ali doit partir », qui tentaient de s’approcher du siège de la commission électorale (Cénap).
Dans la soirée, l’Assemblée nationale a été partiellement incendiée par des manifestants, selon plusieurs témoins. Un panache de fumée rouge et noir se dégageait dans la nuit au-dessus du palais Léon-Mba, selon des journalistes de l’AFP.
La ville restait sous très haute tension : check-points, grands axes coupés sur le front de mer, véhicules blindés aux carrefours, commerces fermés depuis mardi midi, grande majorité des habitants cloîtrés chez eux. Des colonnes de fumée s’échappaient de plusieurs quartiers populaires. L’ambassade de France a appelé ses ressortissants à éviter tout déplacement jusqu’à nouvel ordre.
Au même moment, le président réélu s’est félicité de cette élection « exemplaire », estimant qu’elle s’était passée « dans la paix et la transparence ».
Opposant attaqué
Jean Ping a pour sa part affirmé que son quartier général à Libreville avait été pris d’assaut par les forces de sécurité dans la nuit. « Ils ont attaqué vers 1 heure. C’est la garde républicaine. Ils ont bombardé par hélicoptères puis ils ont attaqué au sol. Il y a 19 blessés dont certains très graves », a déclaré M. Ping par téléphone. Jeudi matin, il a déploré la mort de deux personnes, tandis que plusieurs ont été blessées a-t-il affirmé.
La Garde républicaine a chargé le batiment abritant le QG de campagne de M. Ping à la recherche de « criminels » responsable de l’incendie du siège de l’Assemblée nationale avait auparavant indiqué le porte-parole du gouvernement. M. Ping a démenti ces accusations affirmant qu’il n’y avait « aucune arme au QG » et demandé une aide internationale. Auparavant, M. Ping avait évoqué la mort de trois personnes dans les manifestations consécutives à la proclamation des résultats.
Paris demande la publication des résultats
Après cette annonce contestée, la France a demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote du Gabon. Selon le ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault :
Le chef de la diplomatie française a également appelé, jeudi matin, à l’arrêt « au plus vite » des affrontements, exprimant sa « plus vive préoccupation » quant aux tensions consécutives à l’annonce des résultats. « Dans le cadre d’un processus électoral, il n’y a aucune place pour la violence », a-t-il ajouté. « J’appelle en conséquence toutes les parties à la plus grande retenue, afin d’éviter de nouvelles victimes. »
Avant même la proclamation de ces résultats, la responsable de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Federica Mogherini, avait appelé, mercredi, la commission électorale à publier « des résultats par bureau de vote », et non au niveau des neuf provinces ou au niveau national. Une requête rejetée par le président de la Cénap, qui a invoqué la loi gabonaise. L’UE a également demandé aux protagonistes de maintenir le calme dans le pays.
Au lendemain de cette élection, les deux principaux candidats, Ali Bongo Ondimba, 57 ans, qui briguait un nouveau septennat, et Jean Ping, 73 ans, ancien président de la Commission de l’Union africaine et ancien ministre des affaires étrangères, avaient déclaré l’un et l’autre, dimanche 28 août, qu’ils avaient remporté haut la main le scrutin.
« Refléter la volonté du peuple »
Washington a également exprimé sa vive inquiétude. « Les élections doivent refléter de manière crédible la volonté du peuple », a souligné le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, appelant les forces de sécurité à respecter les droits des citoyens et les manifestants à garder le calme.
« Nous appelons le gouvernement gabonais à publier les résultats de chaque bureau de vote », a-t-il ajouté. « Cela aidera le peuple du Gabon, de même que la communauté internationale, à avoir confiance dans le fait que le décompte des votes annoncé est bien juste », a encore noté M. Kirby. Quiconque veut contester les résultats doit le faire de manière pacifique et en respectant le système légal gabonais. »

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Cameroun: appel à une transition politique de deux ans
La coalition «Tournons la Page Cameroun» estime que c’est le temps nécessaire à la construction d’un consensus national avant l’élection présidentielle d’octobre 2018
Les représentants des organisations membres de la coalition « Tournons la Page Cameroun » étaient face à la presse samedi dernier à Yaoundé. Pour donner [i « le point de vue de Dynamique Citoyenne sur certains points de l’actualité ambiante, partager avec [les médias] le positionnement de Dynamique Citoyenne durant les trois années (2016 – 2018) et faire le point sur les activités de la coalition « Tournons la Page Cameroun » depuis les incidents du 15 septembre 2015 au palais des sports de Yaoundé »].
La gouvernance électorale est nul doute le sujet vedette de la conférence de presse donnée par Jean Marc Bikoko de Dynamique Citoyenne au nom de la coalition « Tournons la Page Cameroun ». « La définition consensuelle des principes et des modalités régissant le choix des dirigeants dans un pays tient une place importante dans le contrat social. Ce qui n’est pas le cas au Cameroun où le code électoral est loin d’être consensuel », constate d’emblée le leader de la coalition. Et de poursuivre : « La controverse qui a marqué la loi N° 2012/001 du 19 avril 2012 portant Code électoral à l’Assemblée nationale a solennellement mis en lumière la désapprobation des élus appartenant à la fois aux partis de l’opposition et à la formation politique alliée au parti majoritaire à l’Assemblée nationale ».
A en croire Dynamique Citoyenne, parlant au nom de la coalition « Tournons la Page au Cameroun », « ce code électoral conçu et adopté pour la fabrication des victoires du parti au pouvoir a entre autres comme conséquences l’abstentionnisme électoral d’une part, et les contestations régulières, le plus souvent violentes liées aux diverses formes de fraudes permises par cette loi d’autre part ». Et de conclure que « toute élection organisée suivant le code électoral en vigueur constitue non seulement une menace pour la paix sociale, ainsi qu’un très grand risque avec des élus dont la légitimité est remise en cause ».
Sauver les meubles
Le niveau élevé de putréfaction de la gouvernance au Cameroun, selon Dynamique Citoyenne, conduit inexorablement vers le chaos. Et la seule façon de remédier à la situation est « une Transition démocratique de deux ans ». C’est le temps nécessaire, explique-t-on à la coalition Tournons la Page au Cameroun, pour « la construction d’un consensus national à travers la mise en place d’un gouvernement de technocrates et l’initiation d’un dialogue national inclusif en vue d’identifier les principaux problèmes qui constituent de véritables obstacles à l’émergence du Cameroun et de faire des propositions appropriées pour leur résolution ».
Pendant la transition, un code électoral consensuel sera mis en place pour la présidentielle d’octobre 2018. Il prendra en compte les points fondamentaux de la liberté et de la démocratie que les Camerounais souhaitaient voir inclure dans le code électoral querellé de 2012. A savoir : un scrutin présidentiel à deux tours ; un mandant présidentiel de cinq ans renouvelable une seule et unique fois ; un nombre égal de scrutateurs dans les bureaux de vote ayant les mêmes droits et devoirs ; le bulletin de vote unique ; un découpage électoral juste ; la majorité électorale à 18 ans ; des débats télévisés entre candidats sur toutes les questions d’importance nationale et internationale ; les candidatures indépendantes à toutes les élections ; une Commission Electorale Nationale consensuelle, représentative et indépendante. L’élu de la nation au scrutin présidentiel d’octobre 2018, propose Dynamique Citoyenne, ne fera qu’exécuter le programme politique élaboré dans le cadre du dialogue national inclusif.
Feuille de route
Le processus de mise en place d’une Transition démocratique de deux ans au Cameroun commence par la remise d’un mémorandum y relatif au chef de l’Etat en novembre prochain. L’élaboration de ce mémorandum débute en août, dans le cadre d’une commission rassemblant les membres de Dynamique Citoyenne et des personnes ressources recrutées dans les différents segments de la société. Le rapport (mémorandum) de la commission sera bouclé en fin septembre. Il fera l’objet de relecture et de validation dans le cadre d’un séminaire atelier programmé en octobre. Avant de parvenir au président de la République, le mémorandum aura été apprécié par les différents partenaires et soutiens de Dynamique Citoyenne.
Concomitamment, Dynamique Citoyenne projette lancer une pétition en faveur de la réforme du système électoral. L’objectif avoué est de susciter une adhésion populaire à la campagne d’information et de sensibilisation sur la problématique et l’importance des élections, les travers du système électoral camerounais et les activités de la coalition Tournons la Page au Cameroun. D’autres activités sont également en vue : la mise en place d’un mécanisme d’alerte et de protection des membres de Dynamique Citoyenne dans l’arrière – pays ; le renforcement des capacités des membres de Dynamique Citoyenne et des acteurs de la coalition sur le processus électoral camerounais en cours (droit électoral, éducation civique, observation des élections, mobilisation citoyenne, technique de plaidoyer). Tout un programme, que devrait dérouler sans sourciller Dynamique Citoyenne dont la période triennale (2016- 2018) est placée sous le signe de la Gouvernance électorale.

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RDC: la manifestation de l’opposition autorisée à Kinshasa
Le parti au pouvoir appelle également à manifester entre le 25 et le 30 mai, pour défendre la Cour constitutionnelle et l’arrêt autorisant Kabila à rester au pouvoir jusqu’à l’élection présidentielle
Le gouverneur de Kinshasa ne s’est pas opposé à l’organisation d’une manifestation par la Dynamique de l’opposition ce jeudi 26 mai dans la capitale congolaise, a annoncé le ministre provincial de l’Intérieur, Emmanuel Akweti, à l’issue d’une rencontre avec la délégation de cette plateforme de l’opposition. Elle entend notamment dénoncer une nouvelle fois l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui autorise le président Kabila à se maintenir au pouvoir au-delà de 2016 en cas de report de l’élection présidentielle.
La marche de la Dynamique de l’opposition est autorisée à Kinshasa. Il y a juste un changement de tracé. Cela fait partie des prérogatives du gouvernement provincial, souligne le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, conformément à la Constitution et à la loi, a-t-il rappelé à plusieurs reprises.
La réunion a quand même duré près de deux heures en présence du gouverneur et de son cabinet, du commissaire provincial de la police, mais aussi d’une délégation de haut niveau de la Monusco qui a suivi les débats. La Dynamique de l’opposition par voix de Me Poela, son coordonnateur, a particulièrement remercié la police et la mission onusienne. « Il n’y a pas lieu d’avoir d’hésitation, de ne pas se mobiliser. La marche est autorisée », a insisté Me Poela.
Rassemblements interdits dans le reste du pays
Dans le reste du pays, en revanche, les marches de l’opposition sont interdites, comme à Lubumbashi et Mbuji Mayi, jugées sans bienfondé ou inopportunes par les autorités locales.
Lors d’un point de presse, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a interdit les manifestations dans toute la province.
Mais l’opposition persiste et signe. Sept opposants arrêtés lundi lors d’une réunion préparatoire à la marche à Matadi sont accusés d’incitation à la désobéissance civile. Ils étaient jugés ce mardi soir en procédure de flagrance
Le parti présidentiel appelle également à manifester
L’opposition ne sera pas la seule à marcher. Une délégation du parti présidentiel, le PPRD, était reçue dans la foulée par le gouverneur de la ville. Il appelle à des manifestations à travers tout le pays entre le 25 et le 30 mai pour défendre la Cour constitutionnelle et son arrêt autorisant Joseph Kabila à rester au pouvoir jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Mais aussi pour défendre le dialogue convoqué par le chef de l’Etat congolais. Elles commenceront dès ce mercredi à Kinshasa.
Mais la grande marche est prévue pour le jeudi 26 mai, comme pour l’opposition. Ce qui est un véritable casse-tête pour le gouvernement provincial qui vient d’accorder le boulevard du 24 novembre à l’opposition et que le PPRD souhaite également emprunter ce jour-là. Pour les autorités provinciales, hors de question que l’un ou l’autre se retrouve en centre-ville pour éviter les pillages.
Ce mardi soir, au siège du PPRD, on mobilisait déjà les militants avec musique et discours. Le président du groupe parlementaire PPRD à l’Assemblée a assuré que cette demande du parti présidentiel avait été faite avant même celle de l’opposition depuis le 14 mai. Et qu’il ne s’agissait donc pas d’une mobilisation destinée à concurrencer ou doubler l’opposition.

Un agrégé de droit accuse Maurice Kamto et Kah Walla de vouloir provoquer une « insurrection populaire »
Pour le Pr Jean Gatsi, le président du MRC et la présidente du CPP seraient « incapables de gagner des élections par les urnes »
La polémique enfle sur les réseaux sociaux, s’agissant notamment de Facebook, depuis la publication, le 10 avril dernier d’un coup de gueule sur la page du Pr Jean Gatsi, agrégé des facultés de droit et enseignant à l’université de Douala.
L’universitaire accuse en effet le Pr Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC); et Edith Kah Walla, leader du Cameroon People’s Party (CPP) – deux partis politiques d’opposition – de vouloir créer « une guerre civile » au Cameroun, non sans les qualifier aussi de « traîtres ».
« Edith Kah Wallah, Présidente du CPP a été chassée du SDF (Social Democratic Front, ndlr) pour insubordination. Maurice Kamto a été ministre délégué à la justice pendant 7 ans (2004 – 2011, ndlr). C’est à ce titre qu’il a juridiquement conçu ELECAM (organisme en charge de l’organisation des élections au Cameroun, ndlr) qu’il critique aujourd’hui. Les deux loubards de l’extrémisme doivent donc leur existence politique, respectivement à John Fru Ndi (leader du premier parti politique d’opposition, ndlr) et Paul Biya (président national du RDPC, parti au pouvoir, et président de la République du Cameroun, ndlr). Ils ne sont pas reconnaissants et cherchent la mort à ceux qui les ont créés. Ce sont donc des traîtres. Incapables de gagner des élections par les urnes, ils veulent instaurer un climat de terreur propice à une insurrection populaire. Pour ce faire, ils refusent de se soumettre aux lois de la République. N’acceptons pas qu’ils instaurent la guerre civile dans notre beau pays », écrit le Pr Jean Gatsi. Sa publication, au 28 avril 2016, a déjà suscité près de 100 commentaires dont ceux de militants du MRC.
« Cher Monsieur, ostentatoirement Professeur Agrégé International Titulaire Jean Gatsi, vous faites des allégations mensongères, et comme vous ne pouvez en produire des éléments de preuves, votre soliloque infâme est « je dis la vérité ». Shameful. On sait déjà ce qui anime, ce qui vous excite. Rassurez-vous, le Prince Malko Linge vous observe, quoique vous fassiez, où que vous soyez. Avant que vous ne soyez incapable de produire la vérité du fait diffamatoire, et avant que le coq n’ait chanté dans vos parages, vous aurez changé de veste trois fois! », réagit Sosthène Médard Lipot, l’un des responsables du MRC.
La page Facebook du Pr Jean Gatsi, intitulée « Professeur Agrégé International Titulaire Jean GATSI », lui a valu bien des railleries après sa publication. « Gatsi le seul au monde qui affiche le titre d agrégé international sur son profil. Cela traduit une grande envie de reconnaissance. Comme si ça ne suffisait pas, au lieu que notre agrégé nous fasse une lecture transversale du projet de société de deux hommes politiques, le voilà dans des incantations qui n’apportent rien au débat politique. Il prône la reconnaissance aux père qui aurait fabriqué les deux personnes », réagit un internaute.
L’universitaire n’hésite pas à répondre, affirmant: « Dites ce que vous voulez mais les faits sont têtus (…) tous ont été avec le RDPC. Mais dans ce cas particulier, je m’insurge contre l’ingratitude caractérisée d’un homme. Et d’ajouter: « Les traîtres savent tous le sort qui leur est réservé ».
Le MRC, créé en août 2012, a obtenu un député (sur 180) lors des dernières élections législatives organisées au Cameroun en 2013. Le parti avait dénoncé de nombreuses irrégularités à ces élections. Depuis lors, le parti d’opposition plaide pour une modification du Code électoral. Dans le cadre du dit plaidoyer, le MRC voudrait entre autres: l’instauration du bulletin unique, une élection présidentielle à deux tours, la réforme d’Elecam, dans sa composition, en y incluant les représentants des partis politiques.

Démissionnaire du SDF en 2010, Edith Kah Walla a été élue présidente du CPP en avril 2011 avant de se présenter la même année à l’élection présidentielle, récoltant 0,7161% de voix lors de ce scrutin. Deux ans plus tard, son parti ne sera pas plus chanceux lors des élections législatives, s’en sortant sans député.
Le CPP, le MRC et deux autres partis politiques d’opposition ont été interdits de tenir une conférence de presse le 29 mars 2016 à Yaoundé – sous le prétexte que cette dernière n’avait pas été déclarée auprès de l’autorité administrative.
Les quatre partis politiques, dans le cadre d’une coalition baptisée «Stand up for Cameroon» ont décidé de lancer les « vendredis en noir », invitant par là les populations à se vêtir de noir chaque vendredi pour revendiquer l’accès à des services sociaux de base (eau, électricité, santé) et dénoncer toute tentative de modification de la Constitution en vue d’une présidentielle anticipée avant 2018. Démarche qui vexerait le Pr Jean Gatsi.

Tchad: Idriss Déby donne rendez-vous à ses opposants en 2021
Le chef d’Etat tchadien sortant a remporté l’élection présidentielle dès le premier tour du 10 avril 2016, avec 61,56% de voix, selon les résultats provisoires proclamés jeudi soir par la Céni
Le président tchadien, Idriss Déby Itno, a été réélu dès le premier tour de la présidentielle du 10 avril 2016, avec 61,56% de voix, face à une douzaine d’adversaires, selon les résultats provisoires proclamés jeudi soir par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Idriss Déby Itno (64 ans), au pouvoir depuis 1990, entame ainsi son cinquième mandat sous les couleurs du Mouvement patriotique du salut (MPS).
Le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo, est crédité de 12,80% des suffrages.
Laoukein Kourayo Médard, le maire de la capitale économique, Moundou, réputée frondeuse, arrive troisième avec 10,69% des voix.
L’ancien Premier ministre, Joseph Djimrangar Dadnadji, passé dans l’opposition, recueille un peu plus de 5% des voix.
Le 10 avril, 76,11% des 6,2 millions de Tchadiens inscrits sur des listes électorales biométriques, sont sortis élire un nouveau chef de l’Etat.
Chef d’Etat depuis 1990, après la chute de Hissène Habré, Déby rempile ainsi pour un cinquième mandat qui devrait s’achever en 2021
Mercredi, huit candidats ont menacé de former un « gouvernement de salut national » si la Commission Céni déclare gagnant le président sortant.
Ils « mettent en garde la Céni et le Conseil constitutionnel contre toute tentative d’avalise ce hold-up électoral (…), décident de ne pas reconnaître une institution issue de ce hold-up électoral et prennent la lourde responsabilité historique de se réserver le droit, le cas échéant, de mettre en place un gouvernement de salut public pour répondre aux aspirations du peuple tchadien souverain », précise un document signé par les huit.
Depuis 1990, Idriss Déby Itno a gagné toutes les élections présidentielles organisées au Tchad: 1996, 2001, 2006, 2011 et 2016. En 2021, fin de son cinquième mandat, il aura passé 31 ans au pouvoir.
Lors de la campagne électorale, le président Déby a promis, s’il était réélu de modifier la constitution pour limiter à deux le nombre de mandats. Le verrou de la limitation de mandats au Tchad a été levé en 2005 par l’Assemblée nationale.

Le 4ème congrès ordinaire du RDPC se tiendra en septembre 2016, «au plus tard»
Selon le secrétaire général adjoint du Comité central du parti au pouvoir au Cameroun, Grégoire Owona, passé ce délai le RDPC «tomberait alors dans l’illégalité»
Le prochain congrès ordinaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) devrait se tenir dans les trois premiers mois du second semestre 2016. «La plus récente assise du genre ayant eu lieu en septembre 2011, plutôt que d’accuser le RDPC de ne pas donner de lisibilité sur son calendrier, il est loisible aux uns et aux autres de s’attendre à un congrès ordinaire du RDPC au plus tard en septembre 2016», a fait savoir le secrétaire général du Comité central du parti au pouvoir au Cameroun, ce 29 mars dans les colonnes du quotidien gouvernemental.
Il pourrait tout aussi se tenir avant cette date. «Il sera alors dit extraordinaire avec, comme prévoient les us et coutumes mais aussi les textes, un ordre du jour précis. Ce qui serait anormal, par contre et qui pourrait nous mettre en difficulté, serait de le tenir après septembre 2016, on tomberait alors dans l’illégalité, puisqu’on aura dépassé cinq ans», indique Grégoire Owona.
Le dernier congrès ordinaire du RDPC, le troisième en l’occurrence, s’est tenu les 15 et 16 septembre 2011 à Yaoundé, avec comme faits majeurs: la réélection de Paul Biya à la tête du parti et le renouvellement des instances dirigeantes (membres du Bureau politique, membres titulaires et suppléants du Comité central, membres des bureaux nationaux de l’OJRDPC et de l’OFRDPC).
«Le congrès définit l’orientation politique, économique, sociale et culturelle ainsi que le cadre général de l’action du Parti. Il se tient tous les cinq ans. Toutefois, en cas de nécessité, cette période peut être abrégée ou prorogée par le bureau politique», peut-on lire à l’article 18 des Textes de base du RDPC.
Parmi les partisans de la tenue d’un congrès extraordinaire, se trouve le sultan Ibrahim, Mbombo Njoya, membre du sélect Bureau politique du RDPC, lequel n’accueille que 23 membres chaque cinq ans. A Foumban, le 29 février dernier, le sultan, qui arbore aussi la casquette de chef de la délégation permanente du comité central du Rdpc à l’Ouest, a lancé un appel dans ce sens face aux défis sécuritaires et économiques du Cameroun. «Ce n’est plus un secret pour personne. L’environnement actuel est marqué au plan économique, par la chute vertigineuse des prix du pétrole et de certaines ressources minières solides. A cette situation, comme un malheur ne vient jamais seul, s’ajoutent les problèmes sécuritaires dans nos frontières septentrionales et orientales (.) Il devient donc chers camarades, très urgent et impératif, d’envisager la convocation d’un Congrès Extraordinaire de notre Parti, en vue de débattre de la situation préoccupante qui se pointe à l’horizon, pouvant menacer sérieusement la paix qui nous est très chère, et qui a été acquise de haute lutte», avait alors déclaré le sultan, au cours d’un meeting des élites de l’Ouest pour une candidature de Paul Biya à la prochaine présidentielle.
«Nous savons que cette élection aura lieu au plus tard en octobre 2018. Moi, je milite et soutiens que l’élection présidentielle se déroule à cette date-là. Les tenants de la thèse d’une élection anticipée doivent nous éclairer sur leurs motivations et nous donner des arguments convaincants, et j’insiste pour dire que l’anticipation de l’élection présidentielle ne dépend pas du RDPC. Si les motivations sont convaincantes et que l’Exécutif est convaincu, alors. Permettez-moi de ne pas entrer dans la politique fiction. Pour le moment je ne fais pas de rapport spécifique entre les appels à candidature et le congrès ordinaire», explique Grégoire Owona.

L’élection présidentielle sera-t-elle anticipée au Cameroun?
Par Jacques Fame Ndongo, Secrétaire à la communication, Membre du Bureau Politique du RDPC
«L’élection présidentielle est certaine, mais lointaine»: ainsi parlait le Président Paul Biya, lors de la visite officielle, au Cameroun, de M. François Hollande, Président de la République Française, en réponse à une question que lui posait un journaliste français.
Au regard de la déferlante exceptionnelle d’appels à candidatures émanant de la base militante et citoyenne, ainsi que de toutes les régions du Cameroun, force est de reconnaître qu’il ne serait pas superfétatoire d’affirmer que ce scrutin est désormais «certain mais lointain ou proche». Cette conjonction alternative vaut son pesant d’or. En effet, le pouvoir exécutif est face à deux cas de figure: ou bien il maintient la date normale de l’élection présidentielle (2018), ou bien, au regard de la conjoncture politique, il prend toutes les dispositions constitutionnelles, législatives et réglementaires pour anticiper l’élection. Mais, quelle que soit l’hypothèse retenue par l’exécutif, conformément aux lois et règlements de la République, le RDPC est prêt. Il est, résolument, en ordre de bataille politique, derrière son Président National, S.E. Paul Biya, candidat statutaire (article 24, alinéa 3 des textes de base du Parti) à l’élection présidentielle.
Son prestige national et international, son éloquent bilan politique, diplomatique, administratif, économique, social et culturel, sa sagacité intellectuelle, sa probité avérée et sa grande expérience managériale militent en faveur de ce choix du RDPC, des Partis alliés et de la société civile. En tout état de cause, le Cameroun est un Etat de droit, un pays démocratique où tout n’est, certes pas parfait (que l’on me cite une seule Nation où tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles), mais où tout est perfectible, avec tous et pour tous (sans discrimination aucune).
Tout Parti a le droit de concourir à l’expression du suffrage, en toute liberté, ainsi que le stipule la Constitution. Le RDPC est un Parti républicain, tolérant et rassembleur. Il respecte les droits de l’homme, les lois et règlements de l’Etat, la liberté et l’opinion d’autrui. Mais, il ne transige ni sur la légalité, ni sur la légitimité, ni sur les intérêts supérieurs de la Nation. Au RDPC, nous le clamons haut et fort: «hors des urnes, il n’est point de légitimité démocratique». Tous les artifices utilisés par les ennemis de la voie des urnes sont un coup d’épée dans l’eau, car le peuple camerounais n’est pas dupe. Il est mûr et responsable.

Afrique: la démocratie fait du sur place
Sur les trois scrutins présidentiels organisés simultanément au Congo-Brazzaville, Niger et Bénin ces derniers jours, deux se sont avérés vide de sens
Un pas en avant, deux en arrière. La marche vers la démocratie et l’état de droit s’est avérée toujours aussi frustrante ce dimanche en Afrique. Sur les trois scrutins présidentiels organisés simultanément au Congo-Brazzaville, Niger et Bénin, deux se sont avérés vide de sens.
Au Congo, le président Denis Sassou-Nguesso a fait couper le téléphone et Internet pendant 48 heures à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle. Une coupure totale de communications à l’intérieur du pays ou vers l’extérieur (sauf certains services d’urgence) situation à peu près sans équivalent de par le monde ces dernières années. Officiellement, il s’agissait d’éviter la publication de faux résultats. Plus vraisemblablement, il s’agissait d’empêcher la société civile et l’opposition de rassembler des preuves de fraudes.
Le président congolais est le vice-recordman de longévité parmi les chefs d’Etat africain, au pouvoir depuis 1979 hormis cinq ans d’exil. Il avait fait modifier la Constitution par référendum en octobre dernier pour briguer un troisième mandat de 7 ans. Cinq candidats d’opposition, qui ont dénoncé ce coup d’Etat constitutionnel, au demeurant classique sur le continent, se sont engagés à soutenir celui d’entre eux qui serait qualifié au second tour. Ils espèrent profiter du ras-le-bol d’une population dont le salaire moyen mensuel ne dépasse pas 80 dollars et qui souffre d’un chômage effarant : 40 % de la population active.
Le second tour de la a aussi été une caricature, puisque l’opposition l’a boycotté. Son candidat, Hama Amadou, était en effet emprisonné depuis novembre sous l’accusation de trafic d’enfants. Certes, il a été exfiltré vers Paris mercredi dernier pour y être hospitalisé, mais l’opposition a estimé que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin honnête et transparent. Elle s’appuyait lundi sur un taux de participation présumé très bas (les résultats officiels devraient être publiés dans la semaine) pour affirmer que «â€ le peuple a rejeté massivement le scrutin†». Et appelle de manière sibylline ses militants à «la vigilance» en vue d’un «â€ retour à la légalit醻. Le président Mahmadou Issoufou (47 % des voix au premier tour) semble toutefois assuré d’être réélu à la tête de ce pays de 18 millions d’habitants parmi les plus pauvres du monde, malgré des ressources en uranium qui en font un partenaire privilégié de la France.
Paris entretient aussi des liens particuliers avec le Bénin, mais cela n’a pas porté chance au Premier ministre depuis neuf mois, Lionel Zinsou. Ce dernier, homme d’affaires franco-béninois qui fut un collaborateur de Laurent Fabius, a reconnu lundi sportivement sa large défaite face à la plus grosse fortune du pays, Patrice Talon. Confirmant ainsi les vertus démocratiques du Bénin, un des premiers pays d’Afrique à avoir adopté le pluripartisme en 1990. Patrice Talon a obtenu 65 % des voix et va succéder à Thomas Boni Yayi son ennemi juré, qui ne pouvait se représenter. Le président Boni Yayi accuse Patrice Talon, qui fut son financier, d’avoir cherché à l’empoisonner jadis. Si Lionel Zinsou a été victime d’une campagne de dénigrement liée à sa double nationalité, ce nouveau venu en politique réputé intègre a surtout souffert de sa proximité avec le président sortant, très impopulaire, et de la crise liée aux déboires de son principal client, le Nigeria.

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Issa Tchiroma: « la compétition politique est libre au Cameroun »
Le ministre de la Communication et porte parole du gouvernement dément les allégations assimilant l’opération épervier à une épuration politique. L’intégralité de son point de presse accordé jeudi
« Mesdames, Messieurs les journalistes,
Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue à cette rencontre à laquelle je vous ai conviés, pour que nous puissions échanger et en même temps, éclairer l’opinion publique autant nationale qu’internationale sur un sujet qui, au regard de l’intérêt qu’il suscite depuis quelques temps chez vos confrères d’ici comme d’ailleurs, mérite qu’on s’y arrête un moment, et qu’on y consacre tous ensemble, le temps nécessaire à une mise point appropriée.
Je voudrais parler ici de la question relative aux procédures judiciaires visant certaines personnalités de premier plan, qu’il s’agisse de hauts commis de l’État ou de personnalités du monde des affaires, dans le cadre de la lutte menée par le Chef de l’État contre la corruption et les atteintes à la fortune publique.
L’intensification de ce vaste mouvement d’assainissement des m urs économiques face à l’impératif de protection de la fortune publique fait pourtant naître dans certains esprits, l’idée qu’il ne s’agirait en réalité que d’une man uvre d’épuration politique destinée à écarter de la course au pouvoir suprême, d’hypothétiques concurrents du Chef de l’État en fonction.
Autrement dit, pour ceux-là, les poursuites judiciaires concernant ces hautes personnalités, sous le prétexte de procédures de droit commun, ne seraient donc que d’habiles subterfuges dont le point de chute consisterait en la destruction d’une certaine élite politique émanant de l’intérieur du pouvoir.
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Issa Tchiroma |
Comme je viens de le dire, certains médias s’en sont fait l’écho et ont choisi de mettre le sujet en débat.
Tout constat fait, ces médias ne sont que les relais d’une certaine opinion incarnée ci-et-là par des groupuscules d’activistes issus de quelques organisations de la société civile, ou alors par ceux-là même qui, directement concernés par ces poursuites judiciaires, ont opté de prendre la parole pour tenter de travestir les faits et se poser en de malheureuses victimes expiatoires d’une cabale politique savamment orchestrée.
Vous comprendrez donc pourquoi, Mesdames, Messieurs les journalistes, dans un tel contexte, notre rencontre d’aujourd’hui s’imposait d’elle-même.
Il s’agit en effet pour le Gouvernement de remettre les choses à leur place, afin d’éviter toute confusion dans les esprits des uns et des autres, face à ce qui s’apparente à des man uvres de dérobade de la part de ceux-là mêmes qui espèrent tirer profit d’une telle campagne de désinformation et qui, par un tel stratagème, tentent de jeter le discrédit sur notre système judiciaire.
Je voudrais tout d’abord indiquer pour le réaffirmer, que l’engagement du Président de la République, Son Excellence Paul Biya, pour une lutte sans merci contre la corruption et les autres formes d’atteintes à la fortune publique, ne date ni d’aujourd’hui ni d’hier. Il s’agit au contraire d’un engagement pris de longue date au moment où il accédait à la magistrature suprême le 06 novembre 1982.
Et depuis lors, le Chef de l’État n’a eu de cesse de marteler ce leitmotiv de la rigueur et de la moralisation.
Dans une de ses adresses publiques, et pour ne prendre que ce cas parmi tant d’autres, le Chef de l’État sonnait en ces termes, la charge de ce fléau des atteintes à la fortune publique. Je le cite: «En ce qui concerne la morale publique et particulièrement le grave problème des atteintes à la fortune publique, (.) des résultats notoires ont été obtenus sur le terrain de la lutte contre la corruption et de la prédation exercée sur les biens publics. Mais, je suis conscient que beaucoup reste encore à faire sur ce terrain. C’est pourquoi je puis donner l’assurance que la lutte va se poursuivre en s’intensifiant, sans complaisance et sans discrimination aucune, qu’il s’agisse du statut social ou de l’obédience politique des uns ou des autres», fin de citation.
C’est donc fort de cette détermination du Chef de l’État, garant des institutions de la République, que des procédures judiciaires indifférenciées ont été engagées à l’encontre de divers justiciables, sans qu’à aucun moment il ne soit question de cibler quiconque, en raison de son appartenance politique, de son statut social et encore moins pour une cause quelconque liée à ses opinions.

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Un simple regard synoptique sur les affaires marquantes de cette vaste opération, montre à suffisance la diversité des secteurs concernés et partant, celle des personnalités mises en cause ou déjà condamnées. Je citerai, bien évidemment sans être exhaustif, le secteur de l’immobilier, celui des chantiers navals, les secteurs portuaire et aéroportuaire, le secteur bancaire et celui des finances publiques, le secteur public du financement des collectivités territoriales décentralisées, ceux de l’éducation et la santé, les hydrocarbures, les secteurs des mines, les travaux publics, l’agro-industrie, l’aviation et le transport aérien, les postes, les télécommunications et l’audiovisuel.
Comment donc penser, dans un tel contexte de pluralité des domaines et des justiciables, objets des poursuites, qu’il y ait là une démarche à tête chercheuse, visant des raisons autres que celles de la protection de la fortune publique et de la répression des personnes jugées coupables d’infractions y afférentes ?
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Issa Tchiroma |
Nous entendons parler depuis quelques temps, de persécution ou de prisonniers politiques, sous le couvert, nous dit-on, de procédures judiciaires classiques. La seule chose qu’il faille véritablement retenir, c’est qu’il est demandé le plus légitimement du monde aux uns et aux autres, de répondre de la gestion des deniers publics qui leur sont confiés pour l’exécution des tâches et des missions précises visant la satisfaction de l’intérêt général.
De quelle persécution politique s’agirait-il donc, alors que dans notre pays, comme chacun peut s’en rendre compte, la compétition politique est libre et les règles de cette compétition connues de tous.
Des concurrents politiques, le Président Paul Biya en a toujours eu, et ceci à profusion ; la preuve d’ailleurs de la vitalité et de la consolidation de la démocratie et de l’État de droit dans notre pays.
En témoigne, à simple titre d’illustration, le nombre de candidats qui se sont présentés tous contre lui à la dernière élection présidentielle en 2011. Ils étaient 23 au total, pour être exact, dont certains venaient de quitter les rangs de son propre parti politique, mais siégeaient encore sous l’étiquette de ce même parti en qualité d’élus du peuple.
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Issa Tchiroma |
Peut-on nous dire lequel de ces challengers a été un seul instant inquiété ou privé de sa liberté, du simple fait d’avoir brigué la magistrature suprême face au Président Paul Biya?
Bien plus, le nombre de ces challengers n’a jamais cessé d’augmenter depuis la dernière élection présidentielle, parmi lesquels des membres du Gouvernement démissionnaires par eux-mêmes et ayant créé des partis politiques aujourd’hui ouvertement opposés à la famille politique du Président Paul Biya. Vous conviendrez aisément avec moi qu’eux non plus ne sont nullement inquiétés pour cette raison.
Au demeurant, faut-il le rappeler, les statuts du parti politique auquel le Président de la République appartient, font de lui le candidat de ce parti à l’élection présidentielle, en sa qualité de Président national dudit parti.
Autrement dit, tant que le Président Paul Biya demeurera le Président national de son parti, sa candidature à l’élection présidentielle ne pourra valablement être contestée par personne. Cette question n’est donc pas en débat. Elle ne saurait par conséquent alimenter une quelconque chasse aux sorcières, pour des velléités de conquête du pouvoir impulsées depuis l’intérieur de son parti.
S’agissant en tout cas de la quarantaine de procédures déjà traitées ou en cours de traitement auprès des juridictions compétentes pour des faits majeurs de détournements de deniers publics, il n’a, jusqu’à l’heure actuelle, jamais été possible de relever le moindre indice d’assimilation ou même seulement de rapprochement avec de supposés projets politiques nourris par les mis en cause ou les personnes condamnées.
Et même pour des procédures encore pendantes qui, semble-t-il, font actuellement piaffer d’impatience certaines personnes concernées ainsi que leurs affidés, il est toujours possible de faire cette même démonstration du fait que justice et politique sont ici loin de se mêler ; que les reproches ou soupçons qui pèsent sur les mis en cause n’ont rien de politique et qu’ils ne tiennent qu’à l’impératif de protection de la fortune publique. Nous pourrions parfaitement en apporter la preuve ici pour ces affaires encore pendantes devant la justice. Mais nous ne pourrions le faire sans transgresser les règles applicables au secret des procédures ou au commentaire sur des affaires non encore définitivement jugées. Nous préférons donc laisser à ceux qui, par leur agitation, pensent se substituer à la justice ou lui forcer la main, le soin de s’y aventurer. à leurs risques et périls bien sûr !
Quant à nous autres, Camerounaises et Camerounais, tous soucieux de l’intérêt supérieur de notre Nation et confiants dans l’intégrité et l’indépendance de la justice de notre pays, nous continuerons à apporter notre soutien sans faille au Président de la République, Son Excellence Paul Biya dans ce combat intrépide qu’il mène contre la dilapidation des biens publics et leur privatisation illicite au bénéfice des individus, et partant, au détriment de la collectivité.
Je vous remercie de votre aimable attention. »
Election présidentielle au Cameroun: Qui peut fédérer le grand nord aujourd’hui?
Par Salihou Soule à Betchem
Depuis quelques années, le débat sur l’alternance au sommet de l’Etat semble ne pas vouloir quitter les devants de l’actualité nationale.
On dirait que des groupes occultes tapis dans l’ombre se sont donnés la mission de faire rebondir ledit débat à chaque fois que celui-ci semble vouloir s’estomper dans l’opinion nationale. Ces derniers jours, c’est l’hebdomadaire Jeune Afrique qui a remis (à l’instigation de qui?) ce débat sur la place publique. Toutefois, il convient de souligner que toute cette agitation sur la retraite du pouvoir du prince d’Etoudi semble ne pas concerner l’intelligentsia du Grand Nord qui serait plus préoccupé par d’autres priorités. A savoir par exemple, qui peut fédérer ces trois régions dans la perspective du retour du pouvoir ici.
En fait, une observation attentive de ce qui se passe dans le Triangle national laisse transparaitre une grande sérénité chez les compatriotes sus évoqués. Comme si ces derniers avaient la certitude que «fait quoi, fait quoi» le pouvoir va leur être retourné au terme du magistère du Président Paul Biya. Du Vice Premier ministre Amadou Ali aux opposants (présumés) tels Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakari, tous affichent humblement un profil bas et accomplissent efficacement, parfois avec un zèle surprenant, les missions que leur patron leur assigne. Ni l’insécurité installée par le groupe armée islamiste nigérian Boko Haram, ni l’arrestation et l’incarcération du ministre Marafa Hamidou Yaya, ni même le recul de Cavayé Yeguié au rang de 3e personnalité de la République ne semble ébranler cette certitude que le Grand Nord va récupérer le pouvoir que le premier président avait remis au Sud.
Si la certitude que le pouvoir va échoir au Grand Nord est établie, l’incertitude qui demeure est celle de savoir entre quelle main ce pouvoir sera remis. Il faut relever ici pour le souligner que deux camps antagonistes s’opposent ici. L’élite fidèle aux premiers présidents Ahmadou Ahidjo et les fidèles du président Paul Biya. Le moins que l’on puisse dire ici est la disqualification par les populations d’une bonne majorité de ceux qui clament à tue-tête «Paul Biya oyé!» au bénéfice des personnalités qui ont manifesté un certain loyalisme au «Père de la nation». En témoigne la facilité avec laquelle l’Undp sous la conduite de Badjika Ahidjo et les siens «casse la gueule» régulièrement au Rdpc lors des différentes consultations populaires dans le Nord.
L’arrestation et l’incarcération du Ministre Marafa avec la légion des leaders des trois régions septentrionales qui se sont déployés dans le grand Nord pour expliquer au populations que Marafa méritait son sort a fini par convaincre que les populations de céans que certaines soi-disant figures de proue ici étaient tout simplement des hypocrites prêts à renier frère, père et mère au non de leurs seuls intérêts égoïstes. Ajouté à cela le fait que la plupart de ce qui tient lieu de leaders ici sont déjà vieux et ont trempé la main dans de nombreuses compromissions les mettant à dos les populations. Aucune voix qui compte par exemple ici n’a élevé la voix, ni même initié la confection d’un mémorandum pour exiger le retour officiel de la dépouille du premier Chef de l’Etat dans la terre de ses ancêtres. Comme si sa brouille avec le régime de Yaoundé que l’illustre défunt a lui même mis en selle, en novembre 1982 avait annulé tout le travail abattu et tous les sacrifices qu’il a enduré en 25 ans de magistère aux commandes de la nation camerounaise.
Toutefois, la question reste posée. Qui peut fédérer le Grand Nord aujourd’hui ?

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Congo-Brazzaville: Les consultations pour la présidentielle se poursuivent
Le roi des Tékés, le président du Sénat et bien d’autres personnalités s’entretiennent ce 1er juin avec le chef d’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, en vue de la présidentielle 2016
Le roi des Tékés, le président du Sénat et bien d’autres personnalités s’entretiennent ce 1er juin, au Palais du peuple de Brazzaville, avec le président Denis Sassou Nguesso dans le cadre de la reprise des consultations avec les forces vives sur la vie de la Nation et de l’Etat. Ces consultations, boudées par l’opposition, sont en partie axées sur l’avenir de la Constitution dont la modification devrait permettre au président de briguer un troisième mandat.
Toutes les femmes et tous les hommes qui ont été consulté jusque là ont affirmé à la presse que le président Denis Sassou Nguesso leur a bien prêté son oreille.
Ils ont mis à profit ces consultations pour lui exposer les vrais problèmes que vivent les Congolais au quotidien. L’accès à l’eau, l’électricité, l’éducation ou encore les transports en commun, devenu un casse-tête chinois. Mais la Constitution est le sujet dominant.
Inès Neffe Ngani, de la société civile, considère que le texte de 2002 est problématique.
«Nous avons exprimé clairement que nous sommes contre cette loi fondamentale du 20 janvier 2002 parce que lorsque nous voyons bien les choses, cette loi n’a jamais été en adéquation avec la politique sociale actuelle de notre pays», estime-t-elle.
Des opposants qui ont boycotté ces consultations pensent qu’elles auraient pu être organisées autrement. C’est en tout cas ce que pense Crépin Nguala, du Frocad, le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique.
«Dans une société comme la notre, on en peut pas organiser un dialogue de cette manière. Le président de la République devrait donc appeler les gens dans une grande salle et faire une adresse selon laquelle « moi j’ai entendu, j’ai écouté alors je vous réunis ici pour trouver une solution » », commente-t-il. Ces consultations doivent normalement conduire au dialogue.

Les élections au Cameroun peuvent se tenir avec 5,4 millions d’inscrits (Elecam)
Sur une population électorale estimée à neuf millions de personnes, l’organe en charge de l’organisation des élections assure avoir déjà inscrit 5,4 millions de personnes sur les listes
Elections Cameroon (Elecam), organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun, révèle avoir déjà constitué un fichier de près de 5,4 millions d’électeurs (5.389.594 pour être précis), dans le cadre de ses opérations de révision des listes électorales, opération qui a lieu chaque année, du 1er janvier au 31 août.
«Le fichier électoral doit être prêt à tout moment. Voilà pourquoi le nombre de 5,4 millions que nous avançons est un chiffre réel et s’il y a élection à tout moment, nous pouvons y aller avec ce chiffre», a confié le directeur général d’Elecam, dans la presse publique, le vendredi 15 mai dernier.
Les dernières élections au Cameroun ont eu lieu en 2011, et les prochaines devraient se tenir en 2018, y compris la présidentielle. «Si nous sommes déjà à 5,5 millions, cela veut dire qu’en 2018, si nous faisons encore 1,5 million, nous pouvons atteindre les sept millions d’électeurs», estime Mohaman Sani Tanimou, le DG d’Elecam.
D’après les données de l’organe référendaire, la population électorale au Cameroun tourne autour de neuf millions de personnes sur une population d’un peu plus de 22 millions d’habitants. Les jeunes âgés d’au moins 20 ans peuvent obtenir une carte d’électeur.
Depuis le 2 janvier 2015, Elecam assure avoir inscrit 99.446 personnes sur les listes électorales dont 60.858 hommes et 38.608 femmes. Les jeunes âgés de 20 à 35 ans constituent l’effectif le plus important de ce nombre (75.213). La diaspora affiche une certaine timidité pour l’heure. Avec l’élection présidentielle de 2011, ils avaient été 24.372 électeurs. Depuis le début de la refonte des listes, ils sont quelque 7991 inscrits au niveau de la diaspora. «Ce qui est loin du chiffre de la présidentielle», regrette Mohaman Sani Tanimou.

L’ONU pour des élections « crédibles » en Afrique centrale
Au moment où plusieurs pays de la sous-région s’apprêtent à organiser des élections, de hauts responsables de l’ONU ont lancé lundi un appel afin que certains principes soient strictement respectés
La troisième réunion des Représentants et Envoyés spéciaux du Secrétaire général de l’ONU, des Directeurs régionaux et des Coordonnateurs résidents du Système des Nations Unies en Afrique centrale s’est achevée le 18 mai à Libreville, en présence du Secrétaire général de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), M. Ahmad Allam-Mi, et de la Secrétaire générale du ministère gabonais des Affaires étrangères, de la Francophonie et de l’Intégration régionale, Mme Mireille Nzenze. Cette rencontre qui a duré deux jours, et qui a été organisée par le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), a permis de réaffirmer avec insistance l’importance des élections inclusives, paisibles et crédibles pour la stabilité de la région ainsi que pour le développement durable des pays concernés.
Au moment où plusieurs de ces pays s’apprêtent à organiser des élections, les hauts responsables de l’ONU en Afrique centrale ont lancé un appel afin que ces principes soient strictement respectés, pour éviter des débordements et des violences dont les conséquences politiques, socio-économiques, sécuritaires et humanitaires sont désastreuses. Cela inclut l’observation rigoureuse des lois, des constitutions et des accords adoptés de manière consensuelle.
Au sein de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), quatre Etats sur six tiendront des élections en 2016. Il s’agit du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale et du Tchad. La République centrafricaine ouvrira le bal avant la fin d’année 2015. Les électeurs seront invités aux urnes en 2018, en ce qui concerne le Cameroun.
«Il faudrait parvenir à mettre en place des dispositifs adéquats pour prévenir ce que beaucoup considèrent de plus en plus comme des coups d’Etat électoraux», résume M. Abdoulaye Bathily, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Chef de l’UNOCA. «Il s’agit de doter les Etats de la région d’institutions fortes à même de faire en sorte que les résultats des élections reflètent le ou les choix librement exprimés par le peuple», poursuit-il, en tenant compte des analyses des situations exposées par les participants et en tirant les leçons des tensions que vit le Burundi depuis quelques semaines.
Le Général Babacar Gaye, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), a évoqué le cas spécifique de la RCA. Il a noté les progrès significatifs enregistrés dans la préparation des présidentielles et des législatives prévues avant la fin de cette année 2015. Il a notamment indiqué que le Forum de réconciliation nationale, tenu du 4 au 11 mai à Bangui, était un tournant décisif dans cet agenda politique. «J’encourage les dirigeants de la Transition, le peuple centrafricain et tous les acteurs de la crise actuelle à tenir les engagements pris dans le cadre de ce Forum. C’est la dernière chance pour sortir définitivement de l’impasse et créer les conditions d’une alternance apaisée», a souligné le Général Babacar Gaye, en plaidant par ailleurs pour la mise en uvre de l’accord portant sur le désarmement, la démobilisation, la réintégration et la réinsertion (DDRR).
Les recommandations adoptées à l’issue des travaux prévoient la nécessité de continuer à soutenir les acteurs électoraux et à accompagner les processus électoraux dans les pays d’Afrique centrale, y compris en facilitant le dialogue politique et en usant des bons offices du Secrétaire général de l’ONU. Les officiels onusiens ont également décidé de renforcer davantage la coordination et les échanges d’information sur cette question ainsi que sur les autres dossiers relatifs à la paix et à la sécurité. Ils ont aussi mis un accent sur la densification de la coopération avec les organisations régionales, en particulier la CEEAC. Dans ce sens, l’UNOCA a renouvelé sa disponibilité à développer les capacités de cette institution dans le domaine de la médiation et soutenir le travail du Mécanisme d’alerte rapide d’Afrique centrale (MARAC).
En dehors des Représentants spéciaux du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale et pour la RCA, les Coordonnateurs résidents du Système des Nations Unies au Cameroun (Mme Najat Rochdi), en Guinée équatoriale (Mme Coumba Mar Gadio), au Congo (M. Anthony Ohemeng-Boamah), au Gabon (Mme Marie-Evelyne Petrus-Barry), à Sao Tomé et Principe (Jose Xavier Salema) et le Directeur pays du PNUD au Rwanda (M. Auke Lootsma) ont activement pris part à la réunion de Libreville. Le Bureau de l’ONU auprès de l’Union africaine (UNOAU), le Bureau de l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Sahel, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et le Coordonnateur de l’Equipe d’appui inter-pays pour l’Afrique centrale de l’OMS étaient également représentés ainsi que la Division d’assistance électorale du Département des Affaires politiques de l’ONU.

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Les Rdpcistes sont-ils en mesure d’accepter une défaite électorale demain?
par Enoh Meyomesse
Il aura été dit beaucoup de choses sur la défaite de Goodluck Jonathan, le président nigérian récemment battu aux élections. Cependant, de notre point de vue, nul ne s’est attardé sur le comportement exemplaire des militants de son parti politique, le Parti Démocratique Populaire. Et pourtant, ceux-ci ont joué un rôle essentiel dans cette bataille politique: ils ont accepté de bonne grâce les résultats du scrutin. Il faut chaleureusement le saluer.
Nous relevons cela parce qu’au Cameroun, nous avons plutôt été les témoins d’une conduite à l’opposé de celle-ci. Dans toutes les municipalités perdues par le Rdpc, il y a quelques années, et remportées par l’opposition, les militants de cette formation politique se sont livrés à une véritable guérilla contre les nouveaux élus, sabotant systématiquement leur travail. Au bout des cinq années de mandat, ils ont alors eu beau jeu de déclarer au public «l’incapacité» de l’opposition à gérer de simples municipalités. Traduction: que peut-il en être alors de l’Etat tout entier?
Pour notre part, nous en doutons.
Nous doutons profondément du fait que les rdépécistes soient en mesure d’admettre une défaite électorale à l’élection présidentielle au Cameroun, au vu de la grande intolérance doublée de suffisance qui les caractérise à ce jour. Ils se comportent envers nous autres de l’opposition comme si nous n’étions rien moins qu’une bande de ratés qui ne peuvent que détruire, par notre incompétence congénitale qu’ils ont naturellement, spontanément et souverainement décrétée, le pays. Eux ils sont les vrais Camerounais, les «bons», les «compétents» qui aiment le pays, et nous les vilains, les «vauriens» qui ne se spécialisent que dans le dénigrement, et rien d’autre. En son temps, le président Ahidjo nous qualifiait de «professionnels de l’intoxication».
Et pourtant.
Et pourtant, pour sa propre survie, et en même temps pour le bien du pays, il est utile que le Rdpc et les rdépécistes se retrouvent pour quelques années à l’opposition. Ils disparaitront? Alors ils auront clairement démontré que ce «parti» n’en aura pas été un, tout au long de sa très longue existence. Il a vu le jour le 1er mai 1958 à Garoua sous le nom de l’Union Camerounaise, UC, puis le 1er septembre 1966 il est devenu l’Union Nationale Camerounaise, UNC, enfin le 24 mars 1985, il est devenu le Rdpc.

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Muhammadu Buhari, nouveau chef d’Etat du Nigéria
Le général Muhammadu Buhari a remporté l’élection présidentielle mardi, au bout du décompte dans les 36 Etats du Nigéria, avec 15,4 millions de votes contre 13,3 millions pour le président sortant.
La chance n’a pas sourit à Goodluck Jonathan ce mardi, 31 mars 2015. Le président sortant du Nigéria n’a pas obtenu un renouvellement de son bail à la tête de la magistrature suprême de son pays au bout du décompte des votes de l’élection présidentielle qui vient de s’achever dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, où sévit une violente insurrection de Boko Haram dans le nord-est.
L’Inec a précisé mercredi matin que M. Buhari, 72 ans, du Congrès progressiste (APC), avait remporté l’élection avec 2,57 millions de voix d’avance sur son rival. Il a recueilli 15.424.921 voix ou 53,95% des 28.587.564 suffrages exprimés. Goodluck Jonathan, 57 ans, du Parti démocratique populaire (PDP), a obtenu 12.853.162 voix (44,96%) à l’élection qui s’est déroulée samedi et dimanche.
Le parti d’opposition du Congrès progressiste (APC) a affirmé à l’AFP que le chef de l’Etat Goodluck Jonathan avait reconnu mardi sa défaite face à son candidat, Muhammadu Buhari, à la présidentielle nigériane, la plus serrée de l’histoire du pays.
« Le président Jonathan a appelé à 17h15 (16h15 GMT) », pour reconnaître sa défaite, a déclaré à l’AFP Shehu Garba, le directeur de campagne de M. Buhari. « Le général Buhari a accepté et il l’a remercié pour cela », a-t-il ajouté.
Un résultat qui va certainement être accueilli positivement dans certains Etats voisins du Nigéria (Cameroun, Tchad, Niger, entre autres) qui subissent au quotidien les répercussions du terrorisme mené par Boko Haram; et dont on attribue volontiers le développement à la timidité avec laquelle la présidence de Goodluck Jonathan et de son prédécesseur ont géré le dossier.
« L’histoire est en marche », a déclaré à Reuters le porte-parole de l’APC, alors que les Nigérians continuaient de suivre en direct sur leurs écrans de télévision les opérations de dépouillement.
« C’est la première fois au Nigeria qu’un gouvernement sortant sera chassé du pouvoir par les urnes en recourant uniquement à des moyens démocratiques », a ajouté Lai Mohammed.
Jeudi dernier, les deux principaux candidats ont signé un « accord de paix » dans lequel ils ont réaffirmé leur promesse d’élections pacifiques et se sont engagés à éviter toute violence.
Il y a quatre ans, lors du précédent scrutin remporté par Goodluck Jonathan face à Muhammadu Buhari, des affrontements post-électoraux avaient fait quelque 800 morts dans le Nord majoritairement musulman du pays.
« Il a dit plusieurs fois qu’il céderait le pouvoir s’il était battu au terme d’une élection libre et équitable », a observé le porte-parole de l’APC.
Elections propres
Militaire âgé de 72 ans, natif du Nord, le général Buhari a dirigé la junte militaire de 1983 à 1985 avant d’être chassé du pouvoir par un autre putsch dirigé par le général Ibrahim Babangida.
Candidat malheureux à la présidentielle en 2003 et 2011, il a fait de la lutte contre Boko Haram l’un de ses grands thèmes de campagne. Sa réputation d’homme à poigne a séduit une large partie de l’électorat, qui accuse le gouvernement sortant de n’avoir pas su les protéger du groupe islamiste radical.
Buhari s’est aussi appuyé sur sa réputation d’intégrité quand les cinq années passées au pouvoir par Goodluck Jonathan – vice-président, il a accédé au pouvoir suprême en 2010 à la mort du président Umaru Yar’adua avant d’être élu pour quatre ans en 2011 – ont été marquées quant à elle par divers scandales de corruption.
Malgré quelques défaillances techniques dans des bureaux de vote et en dépit des attaques menées par Boko Haram qui ont fait une dizaine de morts dans le nord-est, ces élections s’inscrivent parmi les plus libres et les mieux organisées de l’histoire récente du Nigeria.
« Il y a sans doute de nombreuses raisons pour lesquelles le PDP peut avoir perdu mais je crois que la principale, c’est tout simplement le fait que les élections n’ont pas été truquées », a ainsi déclaré Antony Goldman, un consultant d’entreprise qui dispose de contacts haut placés au Nigeria.
Les proches du nouveau président ont conscience des responsabilités qui les attendent à la tête d’un pays de 170 millions d’habitants regroupés selon des lignes ethniques, religieuses et régionales complexes; et d’importants défis sécuritaires qui ont beaucoup terni l’image de cette puissance économique.

Alassane Ouattara: « Si par malheur je devais perdre les élections, j’accepterais »
Le président de la Côte d’Ivoire évoque la situation dans son pays un an avant l’élection présidentielle
La 69e session de l’Assemblée générale des Nations unies s’est ouverte à la mi-septembre à New York. Une grand-messe annuelle où s’est rendu le chef de l’Etat ivoirien. A la tribune de l’ONU, Alassane Ouattara, a évoqué la situation dans son pays, un an avant l’élection présidentielle. Le président ivoirien, a également insisté sur l’importance de lutter contre le terrorisme en Afrique, au moment où un groupe jihadiste d’Algérie prêtait allégeance à l’organisation Etat islamique et exécutait un otage français dans les montagnes de Kabylie. RFI s’est entretenu avec le président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, après son discours à la tribune à l’ONU.
Il y a eu l’assassinat d’Hervé Gourdel en Algérie, il y a des attaques régulières contre les Casques bleus au nord du Mali. Vous avez dit à la tribune des Nations unies: «L’Afrique ne doit pas être oubliée dans la lutte contre le terrorisme». L’influence, le territoire des jihadistes s’étendent sur le continent ?
Oui. C’est terrible de qui est arrivé à monsieur Gourdel. Je présente mes condoléances au peuple français au président François Hollande. Le Mali a été très difficile pour nous au niveau de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). Nous avons travaillé ensemble avec tous les chefs d’Etat. Maintenant les choses semblent être maîtrisées, mais évidemment la menace est toujours là. Moi, je suis très heureux de la coalition qui se forme au plan international. Malgré nos faibles moyens, nous considérons que nous faisons partie de cette coalition pour combattre l’extrémisme et le terrorisme.
Ebola a fait l’objet d’une réunion à haut niveau à l’ONU. La directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit avant que la situation s’améliore, elle va empirer. La Côte d’Ivoire est voisin de pays grandement touchés. Vous êtes prêts à faire face à l’épidémie?
Je souhaite qu’elle ait tort bien que, bien sûr, j’ai beaucoup de respect pour madame Margaret Chan. En tout cas, à la date d’aujourd’hui, il n’y a aucun cas d’Ebola en Côte d’Ivoire. Et nous faisons tout pour que cela demeure. Nous avons tout un système de prévention. Donc dès que quelqu’un d’abord à l’arrivée bien sûr, il y a un contrôle de la température et donc le traitement de cette personne est fait de manière très efficace. Tout le dispositif est en place en Côte d’Ivoire aussi bien aux frontières, aux aéroports comme au port.
En politique intérieure, Henri Konan Bedié s’est rallié à votre candidature pour la prochaine présidentielle d’octobre 2015. Il a annoncé que son parti ne présenterait pas de candidat. Ça a suscité la colère de quelques militants au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ? Est-ce que vous ne pensez pas que cette décision risque d’altérer la sérénité du scrutin ?
Bien au contraire, c’est un acte fort qu’il a posé, c’est un homme d’Etat. Nous nous sommes réconciliés il y a à peu près dix ans. J’ai un gouvernement qui est dirigé par un Premier ministre de son parti. Le ministre des Affaires étrangères est quelqu’un de son parti, et nous travaillons en équipe. La Côte d’Ivoire est en expansion. C’est un pays qui en trois ans a quasiment fait 30% de croissance. Vous avez déjà vu ça ailleurs ? Nous avons réhabilité les infrastructures. Nous avons reconstruit les CHU, des logements sociaux. Quand on a une évolution de ce genre, économique, sociale, bien maîtrisée avec une bonne équipe, pourquoi changer d’équipe ? C’est une équipe qui gagne.
Que dire aux militants du PDCI qui aimeraient avoir leur candidat?
Les militants du PDCI dans leur majorité sont d’accord, je suis sûr, avec la décision du président Bédié. Il a pris le temps, il a pris une année. Puis ce n’est pas une décision unilatérale. Il y aura une convention. Le parti démocratique de Côte d’Ivoire comme son nom l’indique est un parti démocratique. Ceux qui ne sont pas d’accord pourront dire qu’ils ne sont pas d’accord.
Vous vous êtes montré véhément à l’encontre de ceux qui ne jouent pas le jeu de la Commission électorale indépendante.
Non, je ne me suis pas montré véhément. J’ai indiqué que je souhaite qu’ils reviennent à la table des discussions parce que c’est dans leur intérêt, c’est dans notre intérêt à tous. Mais je souhaite que quelque chose d’inclusif où tous sont représentés, où les élections seront comme les élections précédentes d’ailleurs en 2010, transparentes et démocratiques. Ce qui s’est passé la dernière fois, ce n’est pas la Commission électorale qui a été le problème, c’est le refus de l’ancien président de reconnaître ces résultats qui a apporté la crise. Maintenant cela est derrière nous. Si par malheur je devais perdre les élections, j’accepterais. Je pense que j’ai de bonnes chances de les gagner tout de même.
Mais à Daoukro, vous avez dit que vous envisagez de faire appel directement au ministère de l’Intérieur pour organiser le scrutin ?
Non, ne revenez pas sur tout ça. Evidemment, c’était une boutade. Le FPI (Front populaire ivoirien), ce sont des gens que je connais bien. C’était une boutade pour leur dire, ne vous amusez pas à ce jeu-là parce que ça peut vous coûter cher. Je pense que mes s urs et frères du FPI reviendront à la table de la Commission électorale indépendante pour participer au débat de la Commission.
En juillet 2013, la chambre d’accusation du tribunal d’Abidjan a déclaré que plus de quatre-vingts responsables de l’ancien régime de Laurent Gbagbo seraient jugés en cour d’assises. Plus d’un an plus tard, pourquoi ces procès n’ont pas commencé ?
La justice a son rythme. Je suis pour l’Etat de droit. Je ne veux pas tout de même remplacer le procureur, le juge, le ministre de la Justice. Mais je tiens que ces choses se fassent dans des délais raisonnables. Si d’ici la fin de l’année, le début de l’année prochaine, toute une série de procès sont terminés, ce serait bon pour l’efficacité de la justice en Côte d’Ivoire.

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Titus Edzoa: «Un président de la République n’a pas d’ami»
L’ex-collaborateur de Paul Biya, qui a bénéficié de la grâce présidentielle après 17 années passées en prison, estime, auprès de la presse nationale, avoir conservé ses convictions.
Dans une conférence de presse accordée à sa résidence samedi dernier, 1er mars, Titus Edzoa a fait part de ses sentiments envers le chef de l’Etat Paul Biya dont il fut le collaborateur avant de se retrouver en prison en 1997. « Un président de la République n’a pas d’ami. Cela veut dire que je n’ai jamais été l’ami du président de la République. En revanche, j’ai été son proche collaborateur », a indiqué l’ex Secrétaire général de la présidence de la République, dans son domaine au quartier Simbock à Yaoundé.
« D’aucuns disent que j’ai dit merci aux acteurs de l’extérieur sans le dire au président de la République. Ce dernier n’a pas besoin de gratitude. La politique n’aime pas les génuflexions. Il faut être digne. Respecter le président de la République car, s’il n’avait pas autorisé mon arrestation, je n’aurais jamais été embastillé. De l’autre côté, s’il n’avait jamais signé le décret, je n’aurais jamais été libéré », a-t-il ajouté.
L’ex haut commis de l’Etat a cependant indiqué qu’il pardonnait « aux autres » qui lui ont fait du mal. « Ils sont nombreux. Je les connais d’ailleurs nommément », a-t-il révélé. Titus Edzoa avait en effet été arrêté le 3 juillet 1997, trois mois après sa démission du poste de ministre de la Santé publique et l’annonce officielle de sa candidature à l’élection présidentielle qui devait se tenir au mois d’octobre de la même année. Condamnée une première fois à 17 ans de prison en 1997 puis une seconde fois à 20 ans de prison en 2012 pour des faits de détournements de biens publics qu’il a toujours niés, Titus Edzoa s’est toujours défendu d’être un prisonnier politique.
Celui qui a bénéficié de la grâce présidentielle du 18 février dernier en même temps que le Franco-camerounais Michel Thierry Atangana, a par ailleurs relevé qu’au moment de sa démission, il avait la vision d’un homme d’Etat. « Mais aujourd’hui, j’ai la vision d’un homme politique », a-t-il déclaré. A des questions de journalistes, curieux de savoir ce qu’il fera désormais en politique et s’il sera éventuellement candidat à l’élection présidentielle de 2018, Titus Edzoa a répondu : « J’ai démissionné du gouvernement, mais cela ne veut pas dire que j’ai démissionné du Rdpc (le parti au pouvoir, ndlr). C’est clair. A moins que vous m’en démissionnez vous-mêmes. [.] Vous faites déjà de moi un candidat de 2018, mais je dis d’attendre un peu ».
Titus Edzoa estime en outre que ses convictions n’ont pas été entamées après son séjour carcéral. Séjour d’ailleurs à propos duquel il estime : « On voit que vous n’avez pas été au Sed. Je n’ai pas été emprisonné, j’ai été séquestré. » Pour atténuer l’effet que la prison aurait eu sur lui, Titus Edzoa dit se porter relativement bien. A titre d’illustration, avant d’aller en prison je pesais 62 Kg. Hier (28 février, ndlr) je me suis pesé. Vous serez surpris peut-être. Je pèse encore 62 Kg. Donc, 17 ans n’ont pas entamé la santé mentale heureusement aussi la santé physique ». L’ex-sgpr a révélé néanmoins qu’il fera un autre livre sur les 17 années d’incarcération à la caserne militaire du Secrétariat d’Etat à la Défense, après « Méditations de prison », sorti en 2012.

Madagascar: On élit le président ce jour
Depuis ce matin les malgaches se rendent aux urnes afin de choisir leur président parmi les 33 candidats en lice
C’est jour de vote à Madagascar. Près de 7,8 millions d’électeurs sont attendus toute la journée dans les bureaux de vote pour choisir leur président parmi les 33 candidats en lice , pour cette première élection depuis quatre ans. Les bureaux de vote ont ouvert ce vendredi 25 octobre à 6 heures pour le premier tour d’une élection présidentielle visant à sortir le pays de la grave crise déclenchée par le renversement du président Marc Ravalomanana en 2009.
Selon le correspondant de RFI sur place, à Antananarivo, les premiers votent se déroulent dans une bonne ambiance. Les électeurs font la queue et déposent leurs bulletins, malgré quelques retards. «Nous devons voter pour mettre fin à la transition, pour avoir un bon président, légitime», raconte un ancien. Un jeune étudiant rêve lui «d’un renouveau, d’une économie relancée, car le pays est au bord du gouffre». Les 20 001 bureaux de vote doivent fermer leurs portes à 17 heures, les premières tendances sont attendues dans la nuit. Un second tour est prévu pour décembre. Toutes fois, les observateurs craignent des cafouillages durant le scrutin, en raison des difficultés de préparation dans les zones isolées, voire des fraudes. Mais l’alternative serait un nouveau retard.

Mali: L’élection présidentielle annoncée pour le 28 juillet prochain
Cette annonce a été faite à l’issue d’une session extraordinaire du conseil des ministres qui s’est tenue hier lundi 27 mai
Le conseil des ministres réuni lundi en session extraordinaire a adopté le projet de décret portant convocation du collège électoral pour le 28 juillet prochain à l’ occasion de l’ élection du président de la République du Mali, a-t-on appris de sources officielles. En cas de second tour, la date du 11 août a été retenue. Le même Conseil extraordinaire des ministres a précisé que l’élection aura lieu sur «toute l’étendue du territoire national», ainsi que dans les représentations diplomatiques et consulaires du Mali à l’extérieure. Le texte fixe également les dates de la campagne électorale officielle. Elle sera ouverte le dimanche 7 juillet, à 0 h, et sera clause le 26 juillet, à minuit.
Concernant l’organisation de ce scrutin, le ministère malien de l’Administration territoriale est chargé de l’organisation matérielle. La délégation générale aux élections est pour sa part chargée de la bonne tenue du fichier électoral. La Commission nationale électorale indépendante (Céni), enfin, a pour tâche de veiller à la moralité du scrutin. La campagne électorale, à l’ occasion du second tour s’ il y a lieu, est ouverte le lendemain de la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Elle est close le vendredi 9 août 2013 à minuit, conclut le communiqué.

rfi.fr)/n
Le n°068 du mensuel Intégration est en Kiosque!
Il analyse la classe politique camerounaise à la veille du scrutin présidentiel du 9 octobre prochain
Le scrutin du 9 octobre 2011 sur fond de malaise
Le débat politique de la Deutsche Welle, la radio internationale allemande, à Yaoundé le 7 septembre 2011, montre bien que les Camerounais vont à l’élection présidentielle sans le minimum de consensus sur les modalités d’organisation de ce scrutin. L’universitaire Mathias Eric Owona Nguini relativise la crédibilité de l’élection annoncée le 9 octobre 2011, en convoquant le non – respect de trois garanties. Il y a en premier l’absence des garanties morales. Pour Mathias Eric Owona Nguini, le Cameroun dispose aujourd’hui d’un modèle de commission électorale hybride, alors que les prétentions initiales étaient un modèle de type Commonwealth. Et d’y voir une malice de la part de l’establishment. Le président du conseil électoral de Elections Cameroon voient par contre les choses autrement. Petite précision de Fonkam Azu: «au Commonwealth, il n’y a pas un modèle unique de commission électorale; chaque pays se taille une commission en fonction de ses réalités et de ses besoins». Mathias Eric Owona Nguini relève par ailleurs l’absence de garanties juridiques autour du système électoral camerounais: «le vrai problème, c’est la légitimité des institutions et partant la légitimité électorale». Le sémillant universitaire camerounais indexe le laxisme institutionnel: «il faut mener le jeu démocratique avec les institutions édictées par la constitutions.» Bon à savoir, depuis quinze ans, certaines institutions de la République tardent à prendre corps et à se mettre en place. Ainsi en-t-il du conseil constitutionnel, du sénat, etc. Ce qui crée un dédoublement institutionnel à tout le moins malsain dans le jeu politique et le fonctionnement de la République.
A ce propos, la classe dirigeante se veut rassurante. Grégoire Owona, Secrétaire général adjoint du Rdpc et ministre chargé des relations avec les assemblées explique: «ce n’est pas juste de dire qu’il n’existe pas de conseil constitutionnel. L’actuelle constitution du pays dispose que la cour suprême est compétente en attendant la mise en place du conseil constitutionnel. Quinze ans, c’est rien dans la vie d’un pays. Il ne s’agit pas de construire le monde en un jour». Kahbang Edith Walla alias Kah Walla, candidate à la succession de Paul Biya à la tête de l’Etat proteste: «on ne se voit plus en dernier de la classe. Quinze ans pour mettre en place une institution, c’est de l’absurde. On n’a pas voulu [jusqu’ici] clarifier le cadre juridique en allant aux élections; nous revendiquons en vain depuis plusieurs années un code électoral». Le droit transitoire ne saurait être le droit définitif, conclut Mathias Eric Owona Nguini.
Problématiques des garanties procédurales
Celles-ci sont liées aux aspects tels que l’usage de la technologie biométrique, le traitement de l’actuel fichier électoral ou la refonte de l’ancien fichier électoral. «On revendique depuis trois ans la technologie biométrique dans le processus électoral. Mais, personne ne nous entend. Le contexte politique camerounais n’est pas simple. Il y a toujours des incertitudes, l’action sur le terrain n’est jamais acquise», martèle Kah Walla. D’autres griefs contre le système électoral camerounais sont soulignés: la composition marquée aux couleurs Rdpc du conseil d’Elecam (organe chargé d’organiser les élections au Cameroun); le refus des pouvoirs publics de refondre carrément les listes électorales ou le sort inconnu réservé au fichier électoral.
Le président de Elections Cameroon réagit à ces remarques désobligeantes. «On devrait juger les gens sur les actes qu’ils posent, et non sur leur passé», plaide Fonkam Azu. Le ministre Grégoire Owona vient à la rescousse: «La technologie biométrique est l’aboutissement d’un processus». A en croire le patron des élections au Cameroun, les travaux préparatoires au scrutin du 9 octobre 2011 vont bon train: «nous tablons sur 7.500.000 d’électeurs. il y a eu 2.400.000 nouveaux inscrits qui sont venus s’ajouter aux 5.000.065 inscrits du fichier électoral transmis par le ministère de l’administration territoriale». Des chiffres qui semblent satisfaire le gouvernement. Le ministre Grégoire Owona triomphe: «je me félicite de ce que les camerounais se soient rendus massivement à l’inscription sur les listes électorales. C’était aussi l’objectif du président Biya qui a mis en place des mesures incitatives. Il y a des gens qui n’ont pas pu s’inscrire à la dernière minute; qu’ils le fassent dès la réouverture des listes électorales».

Du côté de l’opposition, l’on a une autre lecture des chiffres et de la situation. Un tiers d’électeurs ne se sont pas inscrits, regrette Kah Walla. Pour elle, la faute revient au gouvernement qui «n’a pas aidé les gens à s’inscrire. Onel 1 et Onel 2 n’ont pas galvanisé la population en âge de voter; une technologie obsolète d’enregistrement des électeurs a fini par éloigner les plus électeurs crédules». La société civile, représentée sur le plateau du débat par Mathias Eric Owona Nguini, relève davantage un problème de confiance à l’égard du système électoral camerounais. Est-ce cela qui explique la quinzaine de recours déposés à la cour suprême par les candidats non retenus par Elecam dans le cadre de la prochaine élection présidentielle? Tout porte à le croire. Les candidats «éliminés» par Elecam disent être dans leur bon droit. Ils ne s’expliquent pas le rejet de leur candidature, malgré les notifications argumentées de Elecam. Bel indicateur de l’état des relations entre les politiques et Elecam.
Tous aux urnes le 09 octobre 2011
Les «élus» d’Elecam pour la course au fauteuil présidentiel et les autres acteurs du processus électoral camerounais semblent tous s’accorder sur un seul point: aller aux urnes le 9 octobre 2011. Ni John Fru Ndi, «leader historique de l’opposition», brigue pour la troisième fois la fonction suprême, après avoir entretenu me mystère sur la participation de son parti à cette élection. Le candidat du Social democratic front, âgé de 70 ans, jette ses dernières forces à la quête de l’olympe. «C’est la dernière fois que je suis candidat», explique celui qui croit à toutes ses chances de succès. Le Secrétaire général adjoint du Comité central du Rdpc est très offensif sur la question. Extrait de contribution du parti au pouvoir: pouvoir voter est un privilège que beaucoup n’ont toujours pas de par le vaste monde; voter, c’est choisir la personne qui va diriger notre pays pendant les 7 prochaines années. Il faut donc aller aux urnes pour choisir quelqu’un qui a de l’expérience et qui a fait ses preuves et non tenter l’aventure avec quelqu’un qui veut venir apprendre le travail au sommet de l’Etat.
Kabang Edith Walla donne le ton: comme le témoigne la ruée dans les bureaux d’Elecam pendant le mois d’août et surtout la dernière semaine, la dynamique politique camerounaise a pris son temps pour démarrer; mais elle est très certainement en marche actuellement. Le message de la population est très clair: elle veut le changement. Les Camerounais sont conscients d’être en face d’une opportunité historique de reprendre leur pouvoir en choisissant la personne devant conduire les destinées de la nation pour les 7 prochaines années. Elecam sera-t-il à la hauteur des attentes du Cameroun dans sa pluralité et son unité? Croisons les doigts.

Présidentielle 2011: Deux candidats repêchés
La Cour suprême statuant en matière constitutionnelle a validé la candidature d’Anicet Ekane et de Soh Sone, rejet confirmé pour Kodock, Tobie Mbida et Milla Assoute
Pour Georges Anicet Ekane et Soh Sone, candidats déclarés à la présidentielle camerounaise d’octobre prochain, c’est une petite délivrance. La Cour suprême du Cameroun statuant en qualité de conseil constitutionnel, a rendu ce mardi 20 septembre, ses différents verdicts à la suite des requêtes déposées par de nombreux candidats déclarés, après la convocation du corps électoral. Pour ce qui est de monsieur Ekane, Elections Cameroon (ELECAM) avait rejeté sa candidature au motif qu’il n’avait pas produit un certificat d’imposition. Ce dernier avait plutôt produit dans son dossier un certificat de non imposition, se fondant sur le fait que n’exerçant pas d’activités lucratives, il ne pouvait pas être imposé par l’administration fiscale. Une argumentation que les juges suprêmes ont trouvé cohérente. Selon eux, autant la loi exige des candidats qu’ils produisent un certificat d’imposition, autant elle n’interdit pas à ceux qui n’ont pas d’activité et qui sont candidats à l’élection présidentielle de ne pas produire de certificat de non imposition. Satisfaction du candidat du MANIDEM, qui dans un communiqué avait fait savoir qu’il tirerait toutes les conséquences du rejet de sa candidature. Aujourd’hui, il est satisfait. «Je pense que la justice et le bon sens ont prévalu. Je suis heureux que les juges de la Cour suprême aient pris la bonne décision» a-t-il lancé aux journalistes en quittant les locaux de la Cour suprême. Avec Soh Sone candidat du parti socialiste et un peu moins connu, ils complèteront la liste des 21 déjà retenus.
D’autres candidatures rejetées n’ont pas eu une fin aussi heureuse. Le rejet de la candidature d’Augustin Frédéric Kodock, ancien ministre d’Etat et président de l’Union des populations du Cameroun (UPC) a été confirmée. La haute juridiction a donné raison à Elecam, confirmant que le dossier a été déposé sans certificat de cautionnement. Rejetée aussi, définitivement, la candidature de Vincent Sosthene Fouda Essomba. ELECAM reprochait à ce candidat de n’avoir pas produit un certificat de domiciliation au Cameroun et d’avoir aussi produit hors délai son certificat de cautionnement. Ce dernier a fait venir à la barre, ses deux enfants, expliqué qu’il est établi au Cameroun depuis mai 2010, et que depuis, il s’occupe de sa famille à Akono son village. Enfin, les bureaux du trésor étaient fermés dans l’après-midi du 4 septembre 2011 quant il a voulu payer son cautionnement, c’est la raison pour laquelle il l’a plutôt fait le lendemain avant d’aller compléter son dossier à Elecam avec le certificat de cautionnement. Des arguments qui n’ont pas convaincu les juges de la Cour.

Louis Tobie Mbida, du Parti des démocrates camerounais (Pdc), a vu pour sa part, sa requête rejetée pour signature non légalisée sur la déclaration de candidature. Requêtes rejetées aussi pour Mbeng Jean Delors, du parti Egalité social démocratique du Cameroun, Engono Valentin de l’Union camerounaise pour la démocratie et l’innovation, Tchana Lamartine de la Dynamique conquérante libérale des indomptables du Cameroun, Ndjapa Charly, du Parti socialiste des écologistes du Cameroun, Assagana Tsimi Moïse Fabien du Mouvement républicain, Mouafo Justin du Pnc-Bush ou encore Teuabo André du Parti populaire socialiste ne participeront pas à l’élection présidentielle du 9 octobre prochain. La Cour a rejeté leurs requêtes soit pour défaut de pièces requises, ou alors pour dépôt hors des dossiers. Chief Milla Assoute malgré la présence de quatre avocats dont un venu de France, n’a pas réussi à convaincre les juges suprêmes. La défense de Milla Assoute a expliqué aux membres de la Cour que du fait de son statut de réfugié politique, donc interdit de séjour au Cameroun, une disposition de la Convention de Genève sur les réfugiés, lui donnait elles mêmes droits dans son pays que tous les citoyens qui y vivent. Argument qui a attiré l’attention d’Atangana Clément, le président de la chambre administrative de la Cour suprême. Il a demandé que soit produit un certificat de domiciliation. Les avocats de Mila Assouté ont estimé que ce n’état pas nécessaire compte tenu du statut de réfugié qui est celui de leur client. Ils sont désormais 23 à briguer la présidence. Un record dans l’histoire des élections depuis le retour du multipartisme au Cameroun. Paul Biya au pouvoir depuis 29 ans, reste le principal favori, face à une opposition désorganisée et sans assise nationale claire

Wikileaks: Le gouvernement camerounais conseille la presse
Le ministre Tchiroma rappelle aux journalistes, l’exigence d’équilibre et la déontologie lors de la couverture des prochaines élections
Le ministre camerounais de la communication a dénoncé mardi 20 septembre 2011, la publication «soudaine de certains câble de Wikileaks». Il a fait une déclaration sur le sujet lors d’une rencontre avec la presse dans cadre de la préparation des élections présidentielles du 09 octobre 2011 prochain. Le ministre Issa Tchiroma a fait savoir que trois raisons au moins justifiaient que l’on «jette à la poubelle», les révélations faites sur ce site internet. D’abord le choix de l’opportunité de la publication à la veille des échéances électorales, la qualité des personnes mise en cause qui démontre une volonté de déstabilisation et enfin la simplicité avec laquelle des informations aussi sensibles sont publiées. «Notre chemin vers le développement ne pourrait pas reposer sur des câbles à l’origine douteuse», a fait savoir Issa Tchiroma. Le ministre a profité de ce fait pour rappeler aux journalistes l’importance de respecter les règles de l’éthique et de la déontologie durant la couverture des élections présidentielles au Cameroun. De nombreux journalistes ont d’ailleurs reçu un guide contenant de nombreuses dispositions juridiques. De manière globale, le ministre de la communication a fait passer le message selon lequel, ceux qui ne seront pas dans la loi seront frappés. «Ce que la loi n’autorise pas, bien évidement elle l’interdit», a rappelé avec force le ministre.
A la suite de cette mise au point, le ministre de la communication est revenu sur la nécessité pour les médias radios, télévisions et presses privées, de respecter les règles d’équilibre lors des prises de parole des candidats à la présidentielle. «Ils sont aujourd’hui 21 et peut être que la Cour suprême en ajoutera d’autres, mais la loi prévoit 60 min. pour les passages à la télévision et 120 minutes pour les passages à la radio, pour l’ensemble des candidats et par jour», indiquait le ministre. Aujourd’hui le nombre des candidats a augmenté. La Cour suprême a validé les candidatures d’Anicet Ekane du MANIDEM et Soh Sone. Ce qui porte à 23 le nombre total des candidats. Suivant les déclarations du ministre qui citait la loi, cela fera 2 min. et six secondes par candidat et par jour pour faire passer son message politique. Dans la foulée les débats politiques sont suspendus. Sur l’inquiétude des médias, le ministre de la Communication a rassuré ils auront le droit à travers des régies de publicité, de vendre des espace de promotion pour les candidats à la présidentielle. La réunion s’est achevée sur un nouveau rendez-vous avec différents secteurs de la presse camerounaise. Les responsables des médias présents ont manifesté leur mécontentement. Il semble difficile cette fois pour eux, d’obtenir l’aide du gouvernement.
