Message du syndicat national autonome de l’Enseignement secondaire au Cameroun

Par Roger Kaffo Fokou, Secrétaire général du syndicat national autonome de l’Enseignement secondaire au Cameroun (SNAES)

« Valorisons les enseignant(e)s, améliorons leur statut professionnel ». Cette année 2016, l’UNESCO, l’OIT, l’UNICEF, le PNUD et l’IE ont choisi comme thème de la Journée Mondiale des Enseignant(e)s l’appel qui a ponctué la fin de leur message 2015 : « À l’occasion de la première Journée mondiale des enseignants du nouvel agenda pour l’éducation en vue du développement mondial, nous lançons un appel à la communauté internationale afin qu’elle valorise, appuie et autonomise les enseignants du monde », disaient-ils. Quelles sont les chances pour que cet appel soit entendu cette année plus que par le passé et à qui s’adresse-t-il véritablement ?

Dans un monde chaque jour un peu plus miné par les guerres, le terrorisme, le chômage, la misère et l’extrême précarité, cet appel aux bonnes volontés ne suffira certainement pas. D’après l’UNICEF, 50 millions d’enfants vivent loin de chez eux en raison de guerres, de violences et de persécutions. Tout cela améliore le chiffre d’affaires des grands groupes militaro-industriels du monde, leur permet de signer des contrats faramineux, et donne aux dirigeants de nombre de puissances les moyens de s’imposer sur les meilleures tribunes pour prêcher en faveur de la paix et faire la morale au reste de la planète.

Selon l’UNESCO, il faut recruter aujourd’hui 2,7 millions d’enseignants pour toucher 59 millions d’enfants exclus de toute éducation dans le monde. Par ailleurs, il suffirait chaque année de 26 milliards de dollars supplémentaires pour réussir l’éducation universelle. Comparativement, les dépenses militaires, reparties à la hausse malgré la morosité économique, ont atteint en 2015 le chiffre ahurissant de 1676 milliards de dollars. Ainsi, plutôt que de construire la paix par l’éducation, ceux qui nous gouvernent ont choisi de la construire par la guerre comme en Syrie ou en République démocratique du Congo, comme au Sud Soudan ou au Nord du Cameroun et un peu partout sur la planète.

Pour construire cette paix-là, celle des ruines et des cimetières, ce ne sont évidemment pas les enseignant(e)s qu’il faut valoriser, ce sont les militaires ; ce n’est pas le statut des enseignant(e)s qu’il faut améliorer, c’est celui des armées ; ce ne sont pas les établissements scolaires qu’il faut construire et équiper, ce sont les casernes et les forces armées. La profession d’enseignant est aujourd’hui menacée par la faiblesse des rémunérations qui va de pair avec la complexité des compétences requises pour l’exercer. Il est constamment demandé aux enseignants de faire toujours plus pour des rémunérations et des incitations moindres. La prime de recherche et de documentation d’un agent d’entretien de certains ministères au Cameroun dépasse celle d’un professeur des lycées qui, lui, fait vraiment de la recherche et a réellement besoin de documentation.

Dans le même temps, la taille règlementaire des classes est passée de 60 à 80 élèves, les enseignants sont astreints aux cours de soutien pendant les congés de Noël comme de Pâques sans compter les samedis et jours fériés. Ce sont des soldats d’une âpre guerre contre l’ignorance pour le développement durable] que le Président de la République ignore superbement depuis des années et dont il foule systématiquement aux pieds les revendications. Quelle chance pensez-vous qu’à l’appel de cette année de les toucher, lui et ses pairs ?

Les victimes quotidiennes des guerres, de toutes les formes de violence et persécutions, ce ne sont pas les hommes puissants qui nous gouvernent ni les hommes riches qui les manipulent dans l’ombre. Dans l’univers de confort et de sécurité qu’ils se sont aménagé, ils ont prévu une éducation de qualité pour les leurs. Un système éducatif parallèle qui ne connaît ni les effectifs pléthoriques, ni les pénuries d’enseignants, d’infrastructures ou d’équipements.
C’est pourquoi l’appel international de cette année à l’occasion de la Journée Mondiale des enseignant(e)s 2016 ne s’adresse qu’à nous. Nous les laissés-pour-compte de tous bords, les victimes de toutes les guerres, de toutes les violences et persécutions ; nous, les sacrifiés de tous les plans d’ajustement structurel ; nous, les travailleurs et plus particulièrement ceux de l’éducation ; nous les enseignants des pauvres dont on pense qu’ils peuvent se passer d’éducation. Oui, c’est à nous que cet appel est lancé.

La valeur que nous accorderons à l’enseignant que nous sommes, elle seule aura cours sur la place du marché qu’est le monde actuel : personne ne viendra surenchérir. Si nous la fixons bas, cette valeur, elle le restera. Alors plaçons-la haut, le plus haut que nous pourrons, et maintenons-la à ce niveau-là de toutes nos forces. Si nous sommes prêts à consentir le sacrifice que cela exige, alors nous y parviendrons. Et nous avons le devoir d’y parvenir. Car il ne s’agit pas seulement de sauver notre profession, il s’agit de sauver l’éducation. Et sauver l’éducation, c’est sauver la paix véritable, celle qui repose sur la justice et fonde le socle du b développement durable
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Le Minesec ordonne la fermeture de 75 établissements scolaires privés

Selon Jean Ernest Massena Ngalle ces établissement ont violé les formalités légales de création et d’ouverture de telles structures

Sur décision du ministre camerounais des Enseignements secondaires, Jean Ernest Massena Ngalle, 75 établissements scolaires privés devraient fermés pendant l’année 2016/2017.

Dans un arreté signé le 12 août le Minesec indique que lesdits établissements sont suspendus pour «violation des formalités légales de création et d’ouverture».

Les collèges concernés sont localisés dans les régions du Centre, de l’Est, du Littoral, du Nord-Ouest, de l’Ouest, du Sud et du Sud-Ouest. Notamment dans les villes de Yaoundé (1, 3, 4, 5, 6), Mbalmayo, Nguelemendouka ; Garoua Boulaï, Manjo, Njombe Penja, Fiko, Souza, Douala (3 et 5), Kumbo, Oku, Dschang, Ebolowa.

Il s’agit entre autres, du collège Notre Dame de la paix sis à Mfou, du collège Mario Evening school de Simbock, de l’institut polyvalent La Prospérité et du Presbyterian youth centre.

Selon Jean Ernest Massena Ngalle, «les délégués régionaux et départementaux des enseignements secondaires et les secrétaires à l’Education territorialement compétents» sont responsables de l’application cet arreté.

Lire l’intégralité de l »arreté portant fermeture de certains établissements scolaires pour le compte de la rentrée 2016/2017


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Enseignement secondaire: il faut ramener les effectifs à 60 places en sixième

L’instruction est du ministre Ernest Ngalle Bibehe qui parle également de 80 élèves au maximum pour les autres salles de classe du secondaire

Après avoir fixé, de commun accord avec le ministre de l’Education de base, la date de la prochaine rentrée scolaire au Cameroun, le ministre des Enseignements secondaires (Minsec), Jean Ernest Ngalle Bibehe Massena, a recommandé des effectifs maitrisés. Il parle de 60 élèves pour les classes de sixième et de 80 pour les autres salles de classe du secondaire.

Pour faire respecter cette mesure, le Minsec a interdit le recrutement de nouveaux élèves avant le 15 août prochain. Cette instruction intervient après les premières nominations, longtemps attendues. Pour la première fois, la saison des examens s’est déroulée alors que le poste de directeur des examens, des concours et de la certification était vacant. Un mouvement qui n’a touché que les postes de directeurs de l’administration centrale, quelques sous directeurs, délégués et proviseurs.

L’opinion attend de voir la détermination du ministre à mettre en uvre ses instructions. Elles arrivent après les conseils de classe et la publication des résultats des concours d’entrée en sixième. Ces évènements déterminent la tendance des effectifs dans les salles de classe au cours de l’année scolaire suivante. Par ailleurs, la baisse des performances observée au niveau des résultats des baccalauréats de l’enseignement général indique déjà que la courbe des redoublements sera importante.

Dans des salles aux effectifs pléthoriques en 2015-2016, si les conseils de classe n’ont pas exclu un grand nombre d’élèves, il faut craindre qu’on ne soit pas en mesure de tenir sur des effectifs à 80. Puisque dans les grandes villes, ce sujet pose le problème de la construction des infrastructures.


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L’enseignement secondaire s’enrichit de 84 nouveaux établissements

Ils ont été créés par décret du Premier ministre, datant du 20 août 2015, qui transforme également 89 établissements du secondaire général et technique en lycées et lycées bilingues

De nouveaux établissements dans l’Enseignement secondaire au Cameroun. 84 au total, créés par décret du Premier ministre, chef du gouvernement, Philémon Yang, signé le 20 août 2015. Soit 48 nouveaux collèges d’enseignement général (CES) créés dans les dix régions du Cameroun, et 36 collèges d’enseignement secondaire technique, industriel et commercial sortis des fonds baptismaux.

La région du Centre verra ainsi sortir de terre, neuf nouveaux collèges d’enseignement général. Dans l’Extrême-Nord, il y aura des CES à Loko, Polgue, Guinane, Bouzar, Baiga, Zaklang, Guidiguis.. Dans le Sud, Fifinda aura son CES. A L’Est, les arrondissements de Mbang, Bertoua I et Bétaré-Oya auront de nouvelles structures. Et dans le Nord-Ouest, il y aura des CES à Kichowi, Meluf, Kingomen, Kovki-Mbiame et Ngvuinkei I, Ntaba, Kungi … Sans compter les nouveaux établissements annoncés dans les autres régions.

L’ouverture effective de ces collèges se fera par décision du ministre des Enseignements secondaires (Minesec), indique le texte du chef du gouvernement.

Au-delà de la création, Philemon Yang a transformé 53 CES en lycées d’enseignement général. Pendant que 18 collèges d’enseignement technique et commercial (CETIC) ont été transformés en lycées techniques. Sont concernés, le CETIC de Ngambe Tikar et celui du Ngoro dans la région du Centre. A l’Est, les CETIC de Doume et Kentzou, deviennent des lycées techniques. Dans le Nord-Ouest, on ne parlera plus de CETIC à Mbakong, Njikwa et Mbambalang. Au Sud, le CETIC de Mvangan mue en lycée technique. Dans l’Extrême-Nord, les CETIC de Datcheka et de Mindif ont été transformés. C’est aussi le cas du CETIC de Bombe Bakundu dans le Sud-ouest qui devient lycée technique. Leur date d’ouverture dépend également de la décision du Minesec.

Les derniers à avoir retenu l’attention du Premier ministre sont les lycées d’enseignement général. 18 ont été transformés par Philémon Yang en lycées bilingues. Dans le Nord, les lycées de Kollere et de Mandama sont désormais bilingues. La transformation a également atteint, le lycée d’Ebolowa II dans le Sud. Les lycées de Fonfuka et d’Ako dans le Nord-Ouest ou ceux d’Evodoula, Bokito, Esse, Bikok et de Dzeng dans le Centre. A l’Ouest, sont désormais des lycées bilingues, ceux de Mbouda-rural, Djebem, Fombap et celui de Bafoussam Ndiengdam.

Du nouveau dans l’enseignement secondaire pour renforcer le système éducatif au Cameroun.
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