Cameroun : variole du singe, choléra, Covid-19… ces épidémies persistent

Le ministère de la santé publique a organisé hier 26 octobre 2022 un pooint de presse pour parler de ces épidémies.

Le contrôle de la situation épidermique au Cameroun a fait l ’objet d’un point de presse à Yaoundé. La rencontre s’est tenue en après-midi du 26 octobre 2022 dans la salle de conférence du Centre de Coordination des Opérations d’Urgences de Santé Publique.

Covid-19

D’entrée de jeu, en parcourant la situation épidémiologique dans le monde puis en Afrique, le point sur la Covid-19 au Cameroun a donné d’apprendre qu’à la date du 19 octobre 2022, on enregistrait 123.993 cas confirmés, 121.928 rémissions et malheureusement 1965 décès, soit un taux de létalité de 1,6%, avec environ 2 millions de doses de vaccins administrées.

Le Dr Manaouda Malachie a rappelé qu’au cours de cette année, l’évolution de la pandémie au Cameroun a été marquée en 2022 par la survenue de la quatrième vague au mois de janvier et de la cinquième vague au mois de septembre. C’est ainsi qu’à ce jour, plus de 408 séquences ont été générées à partir d’échantillons collectées dans les 10 régions du pays.

Hormis le renforcement et la mise en place de ce système, le Ministère de la Santé Publique a implémenté des enquêtes de séroprévalence, soit 03 depuis le mois d’Août 2021 sur l’étendue du territoire. Il en ressort une évolution de la séropositivité au TDR de 11,2% en 2021 à 60,55% en 2022.

Ce taux de séropositivité met en avant une certaine immunité collective atteinte au Cameroun à la suite de la 5ème vague et en dépit d’une couverture vaccinale qui reste inférieure à 10%. Ce qui atteste de la réalité d’hésitation vaccinale évaluée à 66% de la population due à l’inquiétude de la qualité des vaccins.

« Le niveau d’immunité collective atteint de manière naturelle devrait plutôt être un motif légitime pour les populations d’aller se faire vacciner, pour espérer neutraliser les derniers foyers de cette épidémie », a expliqué le ministre.

Pour ce qui est des tests de diagnostic rapide par PCR de la Covid-19, le Minsanté a indiqué qu’il est désormais payant, et effectif depuis le 15 juin 2022 uniquement pour les voyageurs se rendant dans des destinations où il est exigé. Par ailleurs, les voyageurs devront dorénavant présenter soit un test PCR valide, soit un schéma vaccinal complet pour entrer au Cameroun.

Choléra

Au sujet de l’épidémie de choléra en cours depuis un an, elle a touchée 08 régions (le Centre, l’Extrême-Nord, le Littoral, l’Ouest, l’Est, le Nord, le Sud et le Sud-Ouest). A date, 04 régions sont actives (le Centre, l’Extrême-Nord, le Littoral et l’Ouest).

Au 20 octobre 2022, la situation épidémiologique faisait état de 12.952 cas dont 272 décès enregistrés. Comme actions fortes menées par le gouvernement, le renforcement de la surveillance épidémiologique dans les dix régions du pays sans oublier l’organisation de trois tours de campagnes de vaccination réactive mises en œuvre pour endiguer l’épidémie.

Fièvre jaune

Concernant la fièvre jaune, depuis le début de l’année 2022, 27 cas ont été confirmés dans 23 districts de santé disséminés dans 09 régions du Cameroun hormis la région de l’Extrême-Nord.

Rougeole

La rougeole quant à elle, fait état de 2148 cas confirmés dans 50 districts de santé répartis dans les 10 régions du pays. Bien que le pays maintient son statut de « pays libre de poliovirus sauvage », grâce à des efforts soutenus pour renforcer l’immunité collective, une campagne de vaccination a été menée pour lutter contre le poliovirus dérivé de type 2 en circulation dans la Sous-région.

Monkey pox

S’agissant de la situation du monkey pox, elle fait état de 12 cas confirmés dont 02 décès depuis le début de l’année soit un taux de létalité de 4%. Il faut rappeler que 04 régions sont touchées (Centre, Nord-Ouest, Sud, et Sud-Ouest). La prise en charge est effective dans les formations sanitaires.

En invitant les uns et autres à adhérer à la vaccination, meilleur moyen de lutte contre les épidémies, le Minsanté a rappelé que la réponse à celles-ci nécessitent une coordination des différents acteurs et surtout l’engagement de tous les citoyens à souscrire non seulement aux mesures de prévention, mais aussi aux interventions de contrôle mises en place par le Gouvernement.

Assistance humanitaire: le Cameroun en quête de 193 milliards de F

Ce montant permettra d’assister 1,2 million de personnes entre 2017 et 2020 au Cameroun, selon un plan d’urgence lancé par le gouvernement et les Nations unies

Un montant de 310 millions de dollars sera nécessaire pour fournir l’assistance humanitaire à 1,2 million de personnes sur un total de près de 3 millions entre 2017 et 2020 au Cameroun, indique un plan d’urgence lancé par le gouvernement camerounais et les Nations Unies mardi à Yaoundé.

C’est le quatrième plan de réponse humanitaire que le pays d’Afrique centrale élabore en collaboration avec les Nations Unies depuis 2014, en réaction à une crise à caractère sécuritaire, humanitaire et économique avec une dimension environnementale importante à laquelle il est confronté et qui affecte une partie de sa population.

C’est à cause notamment des violences commises par la secte islamiste nigériane Boko Haram, de la crise centrafricaine et des vulnérabilités chroniques liées à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition, aux épidémies, aux inondations et aux sécheresses, associées à un faible accès aux services sociaux de base.

Victimes de ces crises, environ 2,9 millions de personnes sont en situation de besoin d’assistance humanitaire dont 2,6 millions se trouvent en insécurité alimentaire et 63% (1,8 million) d’enfants de moins de 18 ans, 33% d’adultes et 4% de personnes âgées, selon une estimation du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha).

Quelque 276.000 réfugiés centrafricains, 87.000 réfugiés nigérians et 199.000 déplacés internes sont recensés dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord et du Nord, qui totalisent 9 millions d’habitants sur 24 millions de personnes que compterait la population camerounaise.

Le 19 décembre à Yaoundé, le gouvernement camerounais a conclu avec les Nations Unies un nouveau programme de coopération d’un montant de 680 millions de dollars, pour une période de trois ans allant de 2018 à 2020.

Selon Najat Rochdi, coordonnateur humanitaire et coordinatrice-résidente du système des Nations Unies au Cameroun, le plan de réponse humanitaire 2017-2020 évalué à 310 millions de dollars est adossé à ce programme et cible 1,2 million de personnes, soit 41% de la population dans le besoin.

Ce plan enregistre une hausse de 9% de budget prévisionnel, en comparaison de celui de 2016 établi à la fin à 232 millions de dollars après avoir été évalué dans un premier temps à 282 millions.

Ces ressources ont été mobilisées en partie, à plus de 178 millions de dollars, poursuivant une tendance constatée dès le premier plan de réponse humanitaire en 2014 clôturé par une collecte de 94 millions sur 126 millions requis, suivi de celui de 2015 marqué pour sa part par une mobilisation de 169 millions sur 264 millions prévus.

« Le sous-financement de la réponse demeure un défi majeur », a regretté Mme Rochdi, par ailleurs représentante-résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Cameroun.

« Si une réponse n’est pas apportée dans les trois premiers mois de l’année, a-t-elle averti, il y a un sérieux risque que la situation se détériore et compromette la vie de près de trois millions de personnes ».

Pour le nouveau plan, un montant de 10 millions de dollars est déjà disponible, provenant du Fonds d’urgence humanitaire de l’Onu, a-t-elle révélé lors de la cérémonie de lancement organisée mardi à Yaoundé, en présence du ministre camerounais de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi.

Le nombre de personnes dans le besoin d’assistance est en augmentation de 7% par rapport à 2016. Plus de la moitié de ces personnes (55%) vit dans l’Extrême-Nord, suivi de l’Adamaoua (18%), le Nord (14%) et l’Est (13%).

Sur les 310 millions de dollars de budget prévisionnel, 60% seront consacrés aux besoins des réfugiés, a annoncé Max Scott, chef du bureau Ocha au Cameroun.

Ces besoins se répartissent entre 112 millions de dollars pour les réfugiés centrafricains, les plus nombreux estimés à 276.000, et 67 millions pour les réfugiés nigérians (près de 87.000).

La somme de 131 millions de dollars est prévue pour l’assistance à des populations locales camerounaises comprenant près de 200.000 déplacés internes.

Un total de quarante-deux acteurs humanitaires est mobilisé, a précisé M. Scott.

En 2016, cette assistance humanitaire a été fournie à un total de 714.000 personnes, parmi lesquelles 400.000 bénéficiaires de programmes de sécurité alimentaire et près de 130.000 enfants pris en charge par des programmes nutritionnels visant à la réduction de la malnutrition chronique, d’après une évaluation des Nations Unies.

Pour son effort personnel, le gouvernement camerounais comptabilise près de 25 milliards de francs CFA (soit environ 50 millions de dollars) mobilisés en faveur de la cause humanitaire au cours de cette année, a rapporté le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Mi-décembre, le pouvoir de Yaoundé a aussi lancé le plan de réponse régionale 2017 pour les réfugiés nigérians, d’un coût de 241,2 millions de dollars. C’était lors d’une visite du haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.


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Lutte contre les épidémies: un nouveau dispositif mis en place au Cameroun

Le Projet 48 de l’Union européenne regroupant les experts de 11 pays d’Afrique a été lancé mercredi à Yaoundé

Le ministre de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda, a présidé mercredi, 29 juin 2016, à Yaoundé, la cérémonie de lancement du Projet 48 en vue de l’amélioration de la gestion régionale des crises épidémiques pour les pays partenaires des Centres d’excellence de l’Union européenne, pour réduire les risques nucléaire, radiologique et chimique. « Les épidémies sont des événements extraordinaires qui entraînent un risque majeur de décès et de handicaps. Ceci en raison de leur ignorance ou de la faiblesse du système de santé dans la zone touchée ou des zones menacées. Et il faut à chaque fois qu’il y ait une réponse multisectorielle, coordonnée et rapide pour arrêter, circonscrire et faire reculer une éventuelle propagation de l’épidémie », a déclaré le Minsanté.

Le Cameroun ayant notamment connu, ces dernières années, une grosse épidémie de choléra, des inondations dans certaines régions septentrionales, et en ce moment l’épizootie de la grippe aviaire hautement pathogène à savoir le virus H5N1, sans oublier l’épidémie d’Ebola qui a sévi aux frontières du pays, « il est plus que jamais important pour les pays durement touchés d’apporter des réponses efficaces. Ceci en vue d’éviter des pertes en vies humaines, des bétails et même une désorganisation du tissu sociopolitique et économique », a expliqué André Mama Fouda.

Le Projet 48 ambitionne donc de regrouper les experts de 11 pays d’Afrique (Benin, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Conakry, Liberia, Maroc, etc.,) de recruter des experts nationaux pour former une équipe régionale pour les pays suscités. De façon à ce que tout le monde puisse être au même niveau en matière d’amélioration de la gestion des épidémies.


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Déjà 15 mois sans polio au Cameroun

Une victoire qu’il faut célébrer certes, tout en restant vigilant au regard de nombreux défis qui interpellent le pays en matière de vaccination de routine des enfants de moins de 5 ans

09 juillet 2014-octobre 2015. Voilà 15 mois que les derniers cas de Polio Virus Sauvage (Pvs) ont été enregistrés au Cameroun. Le dernier cas a été découvert à Ketté, dans la région de l’Est après la résurgence de la maladie en octobre 2013, date de la découverte du premier cas de Pvs disparu depuis 2009 du territoire national.

Au total, ce sont 9 cas qui ont été enregistrés sur l’ensemble du territoire national. Soit entre autres, quatre cas de Pvs dont trois dans le district de santé de Malentouen et un à Foumbot dans la région de l’Ouest, ont été confirmés dans les échantillons de selles en 2013. La survenue de ces épidémies a été d’autant plus inquiétante que le Cameroun est le seul pays d’Afrique Centrale à avoir confirmé les cas de Pvs en 2013, mais aussi parce que ces cas sont survenus dans une région méridionale considérée jusqu’alors comme à risque faible. Afin de booter la poliomyélite hors du pays, plusieurs activités ont été menées avec l’aide des partenaires au développement.

En bonne place, les campagnes de vaccination de masse et les «Forum des gouverneurs» de l’Extrême-nord, du Centre, du Littoral et de l’Ouest dont le but était d’impliquer activement toutes les couches sociales dans la lutte contre la polio en vue d’améliorer la couverture vaccinale.

Ces efforts ont permis d’aboutir en mars 2015 au retrait du Cameroun de la liste rouge des pays exportateurs de Pvs et en avril 2015, à l’annonce de l’arrêt de la circulation du Pvs dans le pays, à la suite d’une évaluation externe indépendante. Depuis le 9 octobre 2014, plus aucun cas de polio n’a été signalé dans le pays. De quoi se réjouir surtout en cette veille de la Journée mondiale de lutte contre la poliomyélite, ce samedi 24 octobre 2015. Toutefois, la vigilance reste de mise à cause entre autres du caractère imprévisible de la maladie. De manière globale dans le monde, seuls deux pays ont signalé des cas de polio de souche sauvage cette année. Il s’agit de l’Afghanistan et du Pakistan où cependant moins de 10 cas ont été rapportés.

L’Afrique n’a plus signalé de cas depuis un an. Le Nigeria a connu son dernier cas de polio le 24 juillet 2014. L’Oms pourrait bientôt retirer ce pays de la liste des pays endémiques et, lorsque l’Afrique n’aura plus connu de cas de polio pendant trois ans, l’Oms pourra certifier le continent exempt de polio. En attendant, le travail n’est pas terminé pour venir à bout d’une maladie qui frappait autrefois 350 000 enfants par an. «En matière d’éradication de la polio, des progrès ont été réalisés certes; mais l’arrêt de la circulation du virus, ne veut pas dire la fin des campagnes», prévenait Félicité Tchibindat, représentante-résidente de l’Unicef au Cameroun lors du lancement officiel du partenariat Minproff-Unicef en faveur de la vaccination et de la santé de l’enfant, pour une approche de proximité, le 11 septembre 2015.

Risques résiduaires.
Et la diplomate d’ajouter: «Au contraire, les campagnes à venir vont renforcer davantage la protection de nos enfants. Nous devons tous être vigilants pour nous assurer que l’enfant du voisin, de la voisine est complètement vacciné et que les femmes enceintes se font vacciner car la première protection de l’enfant démarre durant la grossesse de la maman». En effet, insiste Peter Crowley, chef de l’Unité de la polio à l’Unicef à l’occasion de la journée mondiale contre la polio, «jusqu’à ce que tous les enfants du monde soient constamment et systématiquement vaccinés contre la polio, la menace demeure. Nous ne pouvons pas baisser la garde; nous devons continuer jusqu’à ce qu’il n’y ait pas un seul enfant dans le monde qui reste non vacciné».

Au Cameroun, cette nécessité de vigilance découle des indicateurs de la vaccination de routine qui sont très bas dans notre pays. Certes, l’arrêt de la circulation du virus responsable de la poliomyélite a été déclaré, mais il reste des risques résiduels auxquels le pays doit s’attaquer.

D’après Dr Marie Kobela, secrétaire permanent du Programme élargi de vaccination (Pev), entre 2000 et juillet 2015, on assiste dans l’ensemble, à une évolution en dent de scie du taux de couverture vaccinale qui stagne autour de 76% soit en dessous des 90% fixé comme objectif. Aussi, le défi ici est de: «Augmenter l’immunité collective pouratteindre une couverture vaccinale â ¥ 90 % au niveau national et d’au moins 80% dans chaque district de santé».

Par ailleurs, selon les résultats du monitorage indépendant à l’issue des campagnes contre la polio, on note des disparités entre les régions ainsi que les districts de santé en termes de pourcentage du niveau des parents informés (87%). Le pourcentage d’enfants manqués hors ménages (7%) diminue d’une campagne à l’autre mais reste au-dessus des 5% recommandé au plan mondial.

Les absences constituent la principale raison de non vaccination des enfants (en moyenne 50%). Cependant, on relève également des cas de refus dont le nombre va croissant entre janvier (93) et juillet 2015 (242). Les cas se concentrent dans la ceinture Centre, Littoral et Ouest. L’Est sans cas en janvier, en compte 4 en février et 11 en juillet. Les autres défis concernent les enfants des zones difficiles d’accès; les cas d’abandon pour ceux qui n’achèvent pas le calendrier vaccinal. Dr Kobela rappelle à ce sujet que de la naissance à neuf (9) mois, l’enfant a droit à au moins cinq (5) contacts avec le centre de santé pour les raisons de vaccination que les experts qualifient de «l’une des plus efficaces et des plus économiques» de toutes les interventions sanitaires jamais mises en uvre dans la prévention des maladies infectieuses.


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